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12 septembre 2022

Il y a des hivers froids, pourquoi pas celui qui vient ?

Jean Mizrahi

Mais c'est le moindre des problèmes. Il y a bien plus grave, car l'Europe se ruine actuellement pour maintenir son train de vie énergétique. Certains pays ont choisi de laisser filer les prix si bien que les ménages et les entreprises sont contraints d'allouer des sommes plus importantes aux dépenses critiques, ce qui leur retire une capacité à dépenser pour les ménages et à investir pour les entreprises : il s'ensuivra une chute de la consommation (déjà entamée) et une chute de la production, et donc de l'économie, et donc de l'emploi. D'autres pays comme la France subventionnent les prix à tour de bras, se tirant ainsi une balle dans le pied car plus ils subventionnent l'essence, plus ils augmentent les volumes vendus et donc les déficits. Et plus ils endettent leur pays à des niveaux invraisemblables. Comme si la France n'état pas déjà endettée...
In fine, il faut revenir à des raisonnements "paysans" : tout l'argent qui part dans un pétrole et un gaz (et des engrais, et d'autres matières premières...) plus chers, c'est de l'argent qui va ailleurs, qui va enrichir d'autres poches que des poches européennes, c'est un appauvrissement généralisé. L'Europe s'appauvrit, et non seulement elle s'appauvrit, mais elle va voir également sa situation financière et industrielle fragilisée. Je peux vous dire qu'avoir froid cet hiver sera un moindre mal par rapport à ce qui nous attend d'ici quelques semaines, quelques mois : un chômage qui explose, des affamés dans les rues, des révoltes urbaines, une fureur populaire qui ne pourra être canalisée par aucun mouvement politique à peu près raisonnable. Je l'avais attendu d'un krach financier causé par la stupidité des banques centrales, il s'y ajoutera en Europe une crise énergétique sans précédent. L'Europe risque de plonger dans une folie hystérique.
Tout cela n'est que préfiguration de ce qui nous attend à long terme, avec des prix des hydrocarbures qui ne pourront qu'augmenter très fortement, parce que la demande n'est pas élastique, alors que les pics de production ont été atteints et que les recherches et découvertes de nouvelles réserves se sont effondrées. Monsieur Macron fait des macronades en nous disant que l'ère de l'abondance est terminée, mais sa phrase est exacte. Le seul problème est qu'il n'en tire pas les conclusions, et qu'il ne fait rigoureusement rien pour préparer le pays à ce que sera l'économie de demain : une économie qui n'a plus les mêmes intrants. Aucune capacité de projection à long terme, aucune vision, Fessenheim n'en est qu'un exemple d'autant plus criant actuellement, mais tout ce que fait - ou plutôt ne fait pas - ce gouvernement le démontre quotidiennement. 10/9/2022


Le plan se déroule comme prévu, c’est-à-dire mal pour le peuple

H16

Comme le disait régulièrement Hannibal Smith, il n’y a rien de tel qu’un plan qui se déroule sans accrocs et celui qui consiste à transformer à grands coups de pieds au derrière la riche société occidentale en société pauvre et désorganisée semble porter ses fruits : ça se transforme de plus en plus.

Dans cette « grande bascule » (pour reprendre les termes du Lider Enmêmetento), il est entendu que chaque Français devra faire de menus efforts en termes de consommation : d’énergie d’abord (fini les longues soirées d’hiver à la lumière électrique, n’est-ce pas), de carburants ensuite (fini les longs trajets en voiture pour aller au travail ou déposer les gamins à la crèche, vive le vélo cargo !), puis de viande (fini les barbecues trop virils et bienvenue aux petits insectes croustillants) et, enfin, de tout le reste. Pour une grande bascule, ce va être une belle bascule.


Et puisque bascule il va y avoir, autant qu’elle concerne un peu tout le monde en commençant par les gueux qui mangent de la viande, roulent en diesel et fument des Gitanes. Or, pour concerner d’un coup tout le monde, quel meilleur moyen que de s’attaquer directement à la nourriture et plus précisément à sa production ? Ici, le mot « attaquer » n’est pas anodin puisqu’il s’agit bien de porter le fer contre toute velléité de production un peu soutenue de nourriture en mettant fin, de façon planifiée et artificielle, à l’abondance que permet l’agriculture actuelle, celle qui utilise des engrais.

Ici, nulle surprise puisqu’on se rappelle que notre Président À Toux Tous a clairement précisé que le règne de l’abondance était terminé. Si l’on y ajoute sa récente déclaration expliquant qu’il entend faire subir la transition écologique à l’agriculture, plus aucun doute n’est possible :


Pour ceux qui ne comprendraient pas les (lourdes) implications que cette transition fait peser sur l’agriculture, rappelons qu’elle imposera de se débarrasser des engrais azotés ainsi qu’une réduction nominale des productions de différentes catégories de produits… Exactement ce à quoi sont actuellement confrontés les agriculteurs néerlandais et qui menace de faillite pure et simple une proportion affolante d’entre eux, au point de déclencher chez eux une colère légitime, des manifestations depuis le mois de Juin, et dont je faisais mention dans un précédent billet qui détaille les grandes lignes de ce plan génialissime de pénuries et de famines prévisibles.

Car c’est bien un plan concerté que nos dirigeants continuent de mettre en place, obstinément et sans plus aucunement se soucier des peuples concernés : ce qui s’est passé au Sri Lanka, ce qui se passe actuellement aux Pays-Bas et ce que Macron entend pousser en France ne doit rien au hasard.

Il est vraiment stupéfiant, ce copier-coller des méthodes politiques actuellement appliquées avec une frénésie qui masque mal une certaine panique.

Jugez plutôt.

Après avoir consciencieusement diminué le nombre de lits des hôpitaux, on fait fermer des services entiers et on interdit d’exercer des personnels pourtant formés et valides sur des motifs artificiels pour aboutir à la conclusion que l’hôpital ne fonctionne plus.

Après avoir consciencieusement annoncé, planifié et orchestré la fermeture de centrales nucléaires au point de voir l’expertise nationale disparaître, après avoir poussé des énergies intermittentes aux rendements écologique, économique et énergétique catastrophiques, on aboutit à une situation inextricable où la France, jusqu’alors exportatrice d’énergie, doit en importer à très grands frais et menace de pénuries et de coupures.

Ce serait bien du diable si, après avoir annoncé puis mis en place dans l’agriculture une transition écologique consternante d’idiotie, on n’aboutissait pas dans quelques années au même résultat flamboyant d’une filière décimée et d’un pays, jadis exportateur massif de céréales, devant aller quémander sa subsistance à des voisins plus malins.

Oui, le plan se déroule comme prévu, c’est-à-dire de plus en plus mal pour le peuple lui-même qui ressemble de plus en plus à un encombrant paramètre dans le délire des Macron de ce monde. Et dans ce plan, il semble maintenant garanti que nous aurons des pénuries, à commencer par celles d’électricité – le brave Emmanuel l’a clairement annoncé.

Les pénuries de gaz ne tarderont pas plus, probablement parce qu’on choisira de le vendre d’abord aux Allemands qui ont subtilement choisi, aussi obstinément que le reste, cette fameuse transition écologique qu’on nous badigeonne sur tous les domaines.


Ce plan ne serait pas complet sans un volet communicationnel bien rempli.

Ne vous inquiétez pas, là encore, tout se déroulera comme prévu : attendez-vous (aussi) à des pénuries d’internet et de téléphone ne serait-ce que parce que les clowns gouvernementaux nous assurent qu’ils ont déjà fait le nécessaire (comme les masques, les vaccins et, finalement, absolument tout le reste). En somme, le gouvernement nous a assuré avoir déjà plongé ses gros doigts boudinés dans ces différents domaines ce qui nous garantit qu’il va y avoir des problèmes.

L’hiver approche et nous allons donc devoir, progressivement, nous passer d’énergie, de communication et de nourriture. Au contraire de nos gouvernants qui continuent de dépenser sans compter et quoi qu’il en coûte, il va tous nous falloir faire de grandes économies, couper les lumières surnuméraires pour « aplatir la courbe » et « éteindre le wifi pour sauver papy ». Mais une chose continuera de fonctionner quoi qu’il arrive : jamais le gouvernement ne vous demandera de couper votre radio ou votre télé pour économiser l’énergie.

C’est absolument nécessaire pour que le plan se déroule sans accrocs.

11 septembre 2022

Big foot s’attaque à l’Homme !

Eric Vial

Je suis un amoureux inconditionnel de football. Mais il faut que je vous avoue quelque chose : plus on se rapproche de la coupe du monde du Qatar, plus je me sens mal à l’aise. J’ai une boule dans la gorge.
Le football est d’habitude une fête populaire bien loin des hérésies de l’organisation de cette coupe du monde qui défie toutes les lois naturelles ; 64 matchs sont prévus dans des stades climatisés à ciel ouvert alors que tous les jours, au plus haut niveau de l’État, on nous bassine avec la sobriété énergétique.
En 2019, le Qatar avait la pire empreinte écologique des pays figurant au classement de Global Footprint Network. C’est aussi le pays au monde qui rejette le plus de CO2 par habitant dans l'atmosphère.
Pire, les conditions sociales pour construire des stades en plein désert n’ont pas été respectées : au moins 6.500 ouvriers (tous immigrés) sont morts de fatigue ou de mauvaises conditions de travail, d’autres n’ont pas été payés.
S’ils faisaient des réclamations, ils étaient expulsés.
Ces travailleurs ont été considérés comme des « sous-Hommes », une simple force de travail. Tous les rapports internationaux sont accablants.
Quant aux leçons de morale sur la démocratie et sur la manière dont l’occident juge ce qui est bien ou mal, je rappelle que le Qatar est un régime réactionnaire classé en 127ème position sur 146 pays concernant l’application des droits de l’homme.
Sans oublier bien sûr le contexte plus qu’obscur de l’attribution de la coupe du monde au Qatar par la FIFA à coups de pots-de-vin ou d’incitations plus ou moins menaçantes.
Bien qu’il ne pleuve pas beaucoup dans ce minuscule émirat arabe, c’est un secret de polichinelles : de nombreux décisionnaires ont été fortement arrosés.
Sur tous ces sujets je trouve très étrange que la France, soi-disant « pays des droits de l’Homme » ne donne pas son avis éclairé.
Les amoureux de football se retrouvent donc invités à une fête sans aimer l’hôte : quel drôle et inconfortable paradoxe.
Si j’écris ces mots c’est pour me dédouaner plus tard des questions de mes enfants. Oui, nous savions que cette coupe du monde était une tragédie humaine. L’histoire nous jugera collectivement d’avoir laissé faire, sans rien dire, de telles atrocités au XXIème siècle. Nos élites mondiales porteront une lourde responsabilité.
À mon humble niveau, je ne soutiens pas et ne cautionne pas un tel événement, cela est contraire à mes convictions. J’aime le foot, je n’aime pas les jeux du cirque. 6/9/2022


Vive le nucléaire

Yann Bizien

Tourner le dos aux vieux démons, réapprendre à aimer le nucléaire et retrouver notre potentiel de production d'électricité ?

L'industrie du nucléaire était jusqu'ici en disgrâce et semble à nouveau jouir des faveurs de l'exécutif. En pleine crise énergétique, les marques de soutien à l'atome, soudain, se multiplient.
La faute, on le sait, incombe à François Hollande et à Emmanuel Macron qui ont cédé de façon irresponsable à tous les compromis électoraux avec les Verts. Pour accéder et se maintenir au pouvoir, cédant à tous les caprices politiques et écologiques, comme à l'émotion suscitée par le drame de Fukushima au Japon, ils ont tout simplement fermé les yeux sur l'avenir et sacrifié nos champions nationaux.
Le problème est qu'aujourd'hui la filière nucléaire est en grave difficulté après avoir été rudement malmenée. Pour la sortir de sa vulnérabilité, et pour la relancer, il va falloir y consacrer du temps et des moyens. Car la situation financière est critique, avec près de 50 Mds d'€uros de dettes pour EDF. Des compétences requises pour la sûreté, la maintenance et l'innovation ont été bradées et perdues. La maintenance a été négligée faute de moyens. Le niveau de production d'électricité est historiquement au plus bas.
Par intérêt strictement politique, notre filière nationale a perdu ses capacités à investir, son efficacité et sa compétitivité. Pendant que les Chinois (*) et les Russes construisent chaque année de nombreux réacteurs, nos gouvernants sans vision ne prévoient plus rien d'autre que les échéances électorales et leurs réélections, contribuant ainsi directement à notre déclin et à notre impuissance.
En affaiblissant notre industrie nucléaire, en fabriquant du tabou sur cette filière, nos dirigeants n'ont pas compris qu'ils fragilisaient durablement la France et qu'ils nous rendraient beaucoup plus dépendants des combustibles fossiles en provenance de l'étranger.
L'énergie est un sujet sensible parce qu'elle a des applications concrète dans notre quotidien. Rappelons nous que son coût a généré la puissante crise des Gilets jaunes.
Voilà pourquoi, notamment, le pouvoir tremble aujourd'hui. Il lui faut admettre que l'énergie produite par la filière nucléaire permet également de lutter contre le réchauffement climatique et de disposer en permanence d'un dispositif résilient et d'une production à des prix abordables.

(*) La Chine a planifié un potentiel de 135 réacteurs en ligne d'ici 2035.
Alexis Poulin

Message au peuple français : « Que te reste-t-il peuple, privé de ta souveraineté ? »


Pas au service de son pays

Pierre Duriot

S’il y a bien des records que la France sait battre, ce sont les plus calamiteux. Chaque mois permet d’enregistrer un nouveau gouffre financier et juillet n’a pas fait exception avec 14,5 milliard d'euros, après 13,3 milliards en juin, 13,1 milliards en mai et 12,4 milliards en avril. Soit 129,8 milliards d'euros cumulés sur 12 mois. Rapport des douanes paru le 8 septembre. La saison estivale et le tourisme, pourtant relativement bons, n’ont pas su enrayer le plongeon.
Les importations sont chroniquement supérieures aux exportations. 63,3 milliards d'euros, contre 48,7 milliards, on est très loin d’une forme d’équilibre. Même la facture énergétique a augmenté de 0,4 milliard d'euros en juillet, alors que les chauffages sont à l’arrêt. Entre hausse des prix de l’énergie, baisse de l’Euro, perte de la place d’exportateur d’électricité, pour devenir importateur, le bouillon est bu.
Une mesure plus technique, sur trois mois glissants, montre que le déficit commercial s'est creusé de 0,5 milliard d'euros, passant de 13,5 milliards à 14 milliards d'euros. Seuls les échanges de biens de consommation restent stables, à 0,8 milliard. On ne nous fera pas croire que tout cela est aléatoire et que le gouvernement gère les imprévus. Il organise la déconfiture, arguant d’accords d’aides énergétiques qui nous obligeraient, alors que certains pays européens n’en sont pas et que donc, il n’y a pas d’obligation. Il a rendu le travail hors de prix par la taxe et permis des délocalisations massives qui plombent la production de biens et donc nos possibilités exportatrices. Et pour finir, liquidé la filière énergétique, avec une organisation largement préméditée, par la vente des turbines Arabelle par Macron, alors qu’il n‘était encore que ministre. Ce président n’est clairement pas au service de son pays comme il le devrait, mais se situe dans l’intelligence avec des intérêts étrangers et la trahison. Et le voilà réduit à expliquer aux Français qu’il faut manger local, soit le discours de Montebourg, ou du RN.
Au RPF, nous répétons de baisser le prix du travail, relocaliser les entreprises, travailler aux indépendances énergétique, alimentaire, militaire, coupler l’éducation nationale aux entrepreneurs, rénover les filières industrielles et artisanales, rééquilibrer les poids économiques respectifs des régions, rénover les réseaux et en créer de nouveaux. Sous le quinquennat Macron, l’argent des citoyens est massivement passé à des intérêts privés et dans un social devenu fou. La machinerie infernale doit s’arrêter et nous le répétons, l’opposition majoritaire coordonnée doit se mettre au travail.


Les dindons de la farce

Eric Vial

Cette semaine au Royaume-Uni - qui ne connaît pas de bouclier tarifaire -, le plein d’une voiture électrique coûte plus cher que le plein d’une voiture qui roule à l’essence.
Tous les spécialistes estiment que c’est ce qui attend les Français pour ces prochains mois.
La guerre en Ukraine a bon dos. Elle ne peut pas tout expliquer.
La réalité est bien plus prosaïque : c’est l’impréparation de nos dirigeants durant ces quinze dernières années, leur manque de vision. Ils ont clairement une responsabilité.
Pour faire face aux injonctions de l’écologie politique nous avons baissé volontairement notre production électrique alors que dans le même temps nous poussions les consommateurs à l’augmenter : mais quel paradoxe stupide.
Ainsi la France qui était un exportateur d’électricité est devenue aujourd’hui un importateur d’électricité. Elle a perdu son indépendance énergétique. Nous en sommes à livrer du gaz à l’Allemagne pour qu’elle puisse nous produire de l’électricité.
Résultat, dans certains pays occidentaux, des recommandations sont déjà faites pour que les détenteurs de voitures électriques ne les rechargent que dans les heures creuses afin de ne pas surcharger le trafic électrique.
Au-delà de la voiture personnelle, c’est bien tout le système de nos mobilités collectives qui va être affecté par la hausse du prix de l’électricité et notamment le train.
Le même phénomène se retrouve pour ceux qui se chauffent aux pellets de bois.
Dans le cadre du plan de transition énergétique, l’État a encouragé les particuliers à remplacer leurs anciennes chaudières par des poêles à granulés. Des incitations fiscales ont permis à de nombreuses familles de supporter des investissements lourds pouvant aller jusqu’à 10.000 € mais avec cette promesse : « votre consommation de chauffage ne vous coûtera quasiment plus rien ».
Or les granulés de bois sont aujourd’hui sujets à une inflation inédite. En juillet 2021, la tonne de granulés était vendue autour de 295 €, elle atteint près de 850 € aujourd’hui : insupportable pour le budget des ménages.
Au bout du compte le marché a gagné deux fois. Une fois parce qu’il a fallu renouveler des installations onéreuses, une autre fois en créant une dépendance énergétique permettant de valoriser le pellet de bois. Une vraie leçon de mercantilisme.
Bref, cette société semble toujours très inventive pour soutirer de l’argent aux familles et se créer de la richesse. 7/9/2022