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28 octobre 2022

Russie

Vincent Verschoore

L'allocution de Poutine ce jeudi, lors de la session plénière du club de Valdaï, résume sans doute sa "profession de foi" pour un nouveau monde multilatéral, "démocratique" au sens de la gestion de l'ordre mondial, et où l'Occident (et surtout les USA) voient leur puissance ramenée à plus juste valeur.

Évidemment, aucune grande puissance ne veut de "démocratie" géopolitique, pas plus, pour la majorité des pays du monde, de démocratie tout court.

Les pays n'ont que des intérêts, et agissent en fonction des rapports de force possibles. Il n'y a pas d'illusions à avoir là-dessus, et nous le vivons ici en Europe avec un suicide général au seul bénéfice du maître américain.

Reste que la transformation d'un monde bipolaire jusqu'en 1989, puis unipolaire jusqu'en 2015, en un monde multipolaire, est en fait assez improbable. C'est plutôt une nouvelle bipolarisation qui s'annonce, avec le bloc occidental et ses satellites d'un côté, le bloc des BRICS et ses satellites (en gros, l'OCS) de l'autre.

Outre la compétition militaire, si nous survivons à cette décennie, ce sont les aspects économiques et technologiques qui constitueront le "front" entre ces deux pôles : économique via deux systèmes monétaires très différents et la fin de la suprématie du dollar, et technologique du fait de la nécessité d'une course à la transition énergétique d'une part, et de l'avancée inéluctable du totalitarisme numérique de l'autre , garantissant aux "élites" les pleins pouvoirs et la meilleure efficacité sociale – au sens agricole du terme.

La tentative actuelle de l'Otan d'affaiblir la Russie en sacrifiant l'Europe, avant d'essayer de "mater" la Chine, est sans doute le chant du cygne d'un ordre basé sur la violence et la corruption permanente, au profit de quelques uns.

En cela, la résurgence d'un monde globalement bipolaire, après une naissance certes difficile, pourrait calmer le jeu. Il faudra ensuite voir s'il vaut la peine d'être vécu.

27 octobre 2022

Vers une disparition des LR ?

Gilles La Carbona

27/10/2022 - On ne peut que féliciter le RN pour sa réelle opposition, ils ont fait leur travail sans arrière-pensée, sans calcul foireux ou posture démagogique. La motion était justifiée, ils l’ont votée, tous les vrais opposants les remercient. À n’en pas douter, en suivant cette logique, le RN marque des points et les esprits. Quant aux autres…

La NUPES n’a pas voté celle du RN, que dire d’eux ? Rien, ils sont corsetés par une idéologie qui les fait dériver vers un absolutisme qui ne peut que les isoler tout en faisant le jeu de Macron. Se drapant dans une fausse indignation, comme si mêler ses voix à celles du RN devenait une honte impossible à laver. Ces mêmes députés, poussant des cris d’orfraie aujourd’hui, n’ont pas été aussi délicats, en juin dernier, pour récupérer les voix RN afin d’être élus. L’indignation est à géométrie variable, on crache sur les élus, mais on évite de s’en prendre aux électeurs, comme si les uns ne faisaient pas les autres. Ce n’est pas grave, ils pensent résolument que l’opposition c’est eux et qu’ils détiennent, tout comme Macron, la vérité absolue. En dehors d’eux, point de salut, c’est eux, avec eux et personne d’autre ! Avec un tel raisonnement, ils seront dans l’opposition pour longtemps.

Les LR auraient pu, eux qui se vantaient d’être dans l’opposition, être les arbitres de ce jeu et contribuer à faire tomber ce gouvernement. Ils auraient d’abord mis en accord leurs actes avec leurs propos et auraient redoré un blason bien terne depuis la Présidentielle. Ce n’est certes pas avec ce genre d’attitude qu’ils vont remonter dans l’estime des électeurs, bien au contraire, les opposants à Macron, même dans leur camp, vont ouvrir les yeux sur les réelles orientations de ce parti caméléon.

Nous avons d’abord eu la députée Annie Genevard, qui annonçait que son parti ne voterait aucune motion, sous-entendu, jamais. On a pensé à un cri isolé, désespéré, d’une députée en manque de reconnaissance, en recherche d’un maroquin. Mais non, 53 députés ont dans son sillage, déclaré dans le JDD qu’ « ils ne souhaitaient pas se joindre au théâtre de ceux qui spéculent sur l’effondrement du pays ». On en rirait si ce n’était aussi désolant. L’effondrement n’est pas à venir, il est là, explosion des faillites, ruine de notre économie, débâcle énergétique, insécurité grandissante, etc… Et pour ceux qui en sont encore à croire que la stabilité de ce gouvernement est un gage pour l’avenir, cela relève de la pathologie, ou de la mauvaise foi.

Les LR ne sont donc pas dans l’opposition mais bien la 5ème colonne de Macron. Le choix de trahir leurs électeurs ne pourra leur porter chance sur le long terme. Si les électeurs les ont choisi en lieu et place de candidats macronistes, c’est parce qu’ils ne voulaient pas de Macron, sinon ils auraient voté pour l’original. Les masques sont tombés et ils suivront la courbe du PS. Comme eux, ils deviendront insignifiants, et disparaîtront de l’échiquier politique, personne ne pouvant désormais plus leur faire confiance dans la moindre alliance.

26 octobre 2022

Avec Sarkozy, les LR passent dans la majorité

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

Ce n’est un secret pour personne, Sarkozy soutien Macron et c’est sans doute lui qui a poussé les LR à refuser de voter les motions de censure qui pourraient faire trébucher le président. Les LR restent donc sous l’influence d’un homme qui les a déjà conduits à la défaite. En insistant à ne pas s’affranchir de ses conseils, ils persistent et signent. Ce parti est celui de la défaite annoncée.

En s’immisçant dans la vie politique, l’homme au bracelet impose une feuille de route aux LR et dirige de fait ce mouvement, alors que la décence voudrait qu’il reste discret, voire même, que les élus l’écartent. Prendre conseil d’un homme qui a été condamné et qui a toujours des affaires en cours, n’est pas le signe que les Français entendent recevoir des élus, bien au contraire, quelle piteuse image. On prend les mêmes et on recommence, à croire qu’il n’y a de place que pour des personnes trempant dans les affaires, passant leur vie de procès en procès, faisant jouer leurs relations pour éviter la prison et l’indignité politique. En forçant les Républicains à suivre ses conseils, à savoir ne pas nuire à Macron, il impulse une vision déformée et délétère de la vie politique.

Les électeurs peuvent-il comprendre cette soumission à l’ancien président, le compromis avec Khadafi, le promoteur des Qataris en France, avec son cortège de mesures fiscales dérogatoires, qui leurs permettent d’absoudre leurs entreprises de toute fiscalité, sans compter les soupçons de pots-de-vin qui planent sur le dossier de l’attribution de la coupe du monde de football. C’est donc à cette engeance que les LR entendent donner les clés de leur avenir ? La défaite contre Hollande ne leur a sans doute pas servi de leçon, ils en redemandent, hypnotisés par on ne sait quelles vertus dont Sarkozy serait le dépositaire et le diffuseur. Mauvais calcul, on ne gagne rien en notoriété, à s’acoquiner avec un personnage aussi sulfureux. Le laisser mener de loin l’avenir du parti, c’est à coup sûr le condamner à une déchéance rapide, un anéantissement prévisible, un suicide accepté.

En les forçant à soutenir Macron, il ne sert que ses intérêts, nullement ceux des LR. Son principal souci est de voir Macron rester président le plus longtemps possible, pour espérer de lui une protection efficace. Quant aux LR… ils ne sont devenus que le moyen de protéger Macron contre la chute de son gouvernement et une éventuelle destitution. Les LR n’ont plus le cran de penser par eux-mêmes, et s’en remettent donc à Sarkozy pour choisir la route de leur destin. Les électeurs LR voulaient une opposition : ils ont des traîtres. La balle est dans le camp des LR, suivre Sarkozy et disparaître, ou le mettre de côté et construire un avenir.

Quant aux déclarations de Marleix, qui dit ne pas voter de motion de censure « par respect des institutions » de qui se moque-t-il ? La motion de censure fait partie des institutions et c’est en refusant de l’appliquer qu’il se place en dehors des institutions. Dire que c’est le désordre, est méconnaître gravement le principe même d’une motion. Elle conduit à des élections, depuis quand les élections sont-elles assimilées à un désordre ? Il confond avec un coup d’État, mais à ce rythme de trahison et de fausses excuses c’est sans doute ce vers quoi nous nous dirigeons. Relisez la constitution ou mieux, faites-vous l'expliquer par des juristes spécialisés, avant de faire de la politique et de sortir de pareilles énormités.


Macron et la France déclassés

Pierre Duriot

C’est encore une drôle de guerre, qui se termine. L’Allemagne qui s’est laissée entraînée par les USA sur cette guerre en Ukraine, en est à pratiquer le bouclier aérien « anti-Poutine », avec Israël et les États-Unis. Sans la France, qui veut pourtant croire à la collaboration avec l’Allemagne, puisqu’elle présente son prochain porte-avions avec le futur avion de combat européen SCAF. Dans l’histoire, le français Thales et le missilier européen MBDA, associés à l’Italie sur le projet antimissile de moyenne portée Mamba, semblent écartés par l’initiative d’un second projet de missile concurrent. Berlin s’est allié avec quatorze États membres, dans un système de défense intégrant les Patriot américains et l’Arrow 3 israélien. Sans la France, à la ramasse, ni l’Italie, qui vote mal. Sans trop de gêne aux entournures, du côté allemand, non plus. L’Allemagne qui commande aussi 35 exemplaires de chasseurs F-3, cinq avions américains de surveillance maritime chez Boeing et se détourne du projet de char commun avec la France.

La diplomatie française passe son temps à rediscuter avec Berlin de choses qu’elle croyait acquises et il reste cette impression appuyée que l’Allemagne est en train, non seulement de doubler la France, mais de le faire avec les autres européens et dans notre dos. Dans son rêve de posséder la première armée d’Europe, l’Allemagne préfère le tout-prêt américain aux projets de recherche avec la France.

Elle ne s’arrête pas là, en se positionnant déjà pour la reconstruction de l’Ukraine, ce qui voudrait dire que la guerre est finie. Et von der Leyen annonce que l’Europe versera 1,5 milliard par mois à l’Ukraine, dans cet objectif. Au nom de quoi, puisque l’Ukraine ne fait pas partie de l’Europe ? On voit clairement venir le coup : l’argent des contribuables européens va terminer dans les poches des grosses firmes allemandes, qui vont retaper, avec sans aucun doute, les entreprises américaines, les dégâts fait à l’Ukraine, par la Russie certes, mais aussi par l’armée ukrainienne. Et se retaper elles-mêmes des dégâts causés par les nouveaux prix de l’énergie. On espère que quelques députés européens n’avaleront pas cette énième couleuvre.

La France est certes plus éloignée de l’Ukraine, géographiquement, mais elle part déjà de plus loin. Macron déclassé sur le jeu politique, déclasse la France. Le pape non plus ne veut pas de lui, l’accusant de ne pas avoir accueilli assez de migrants. Alors que nous n’avons fait que ça. À l’Allemagne les juteux marchés et à la France les migrants analphabètes, quand ils ne sont pas délinquants. De quoi se mêle ce pape, plus préoccupé d’accueillir des musulmans, dont certains radicalisés, que de ramener les chrétiens européens dans les églises ?

L’Allemagne anticipe notre déclassement. Savoir-faire industriels sur le déclin, pertes de compétences, système éducatif incapable de relancer la machine, désordres sociaux et la voilà qui va s’assurer à elle seule le leadership européen. Pendant ce temps, en France, on se préoccupe des questions raciales, transgenres et on cache la délinquance galopante. Il devient très urgent de retrouver un véritable homme d’État, de réfléchir à notre vraie place dans cette Europe-là et de nouer d’autres alliances.


25 octobre 2022

TRAGEDIE ANGLAISE ET FARCE DEMOCRATIQUE (une de plus)

Gabriel Nerciat

Les Britanniques en 2019 avaient voté assez clairement en faveur du programme souverainiste, paléo-conservateur et national-populiste de Boris Johnson, afin qu'il mène à terme le Brexit, maîtrise enfin l'immigration, mate le nationalisme écossais et initie une politique économique de rupture, modérée certes mais assumée, à la fois avec l'ordo-libéralisme de Bruxelles et avec le néo-thatchérisme dogmatique prôné par les leaders les plus anachroniques de son parti.
Résultat des courses : après l'intermède Liz Truss et le décès de la reine, les Sujets de Charles III depuis hier se retrouvent avec à la tête de leur gouvernement un jeune milliardaire d'origine indienne et de confession hindoue, favorable au multiculturalisme, partisan d'une stricte politique d'austérité accompagnée d'une réduction drastique des pensions de retraites, et adepte, en pleine crise inflationniste, d'une soumission inconditionnelle aux diktats des marchés financiers.
Libé l'a déjà surnommé le "Macron anglais". Cela se passe de commentaires.
"Les Anglais se croient libres, écrivait Jean-Jacques Rousseau dans Le Contrat social, mais ils se trompent fort : ils ne le sont qu'au moment où ils votent pour leurs représentants."
C'est le cas de le dire (Jean-Jacques beaucoup plus réaliste que Voltaire et Montesquieu, contrairement à ce que prétendent depuis deux siècles les imbéciles du juste milieu).
Mais bon, la démocratie libérale parlementaire, le meilleur des régimes à l'exception de tous les autres, n'est-ce pas, comme l'affirme le célèbre poncif du dépressif vieux duc de Malborough, qu'aiment tant à citer en toutes saisons les lamentables crevards de la droite atlantiste.
Je parie deux shillings qu'on va nous le ressortir encore d'ici ce soir.


Covid : le déni de certains demeure hallucinant

- 24/10/2022 -

"Jusqu'au bout"...

⇒ https://twitter.com/verity_france/status/1584651795863064576?t=2oypkgm3XozAoqtjQsqkMA&s=07&fbclid=IwAR0R7Sj42gPDXrNQUfKlW5R1UuF6vfbJT14Op_g5o1zAUBg8gWgjpMOu0oY




Covid : tout était politique

Jonathan Sturel

50 000 nouveaux cas positifs de covid par jour en moyenne en France en ce moment.
Pour autant, l'exécutif ne parle plus ni de passe, ni de confinement, ni de couvre-feu, ni de masque, ni de vaccination industrielle. Il le faisait l'année dernière à des taux de contamination similaires et même inférieurs. Et le nombre de cas était bel et bien le chiffre sur lequel pouvoir et médias communiquaient pour promouvoir la tyrannie sanitaire.
Si ces décisions étaient sanitaires, le pouvoir devrait les reprendre en ce moment. Il n'y a que si elles sont politiques qu'il ne peut les prendre qu'en fonction du contexte politique.
En juillet 2021, Delfraissy réclamait le retour du masque en extérieur. À cette époque, nous enregistrions 20 000 nouveaux cas par jour en moyenne, soit deux fois moins qu'en ce moment.
Tout était politique.
Et nous autres, les lucides, les gaulois réfractaires, les indociles, nous avions raison. Les solutions que nous promouvions contre celles du gouvernement sont désormais appliquées ; le vaccin que nous ne voulions pas injecter à tout le monde aveuglément n'est plus injecté à tout le monde aveuglément ; le masque que nous ne voulions pas porter n'est plus porté ; les établissements que nous ne voulions pas voir fermés sont désormais ouverts ; les enfants que nous voulions arracher à la folie covidiste d'adultes fous sont maintenant débarrassés ; etc.
Pendant deux ans, nous avons été traînés dans la boue et couverts d'injures pour tout ça. Bravo à ceux qui sont restés debout, qu'ils soient exposés médiatiquement ou qu'ils aient lutté à leur échelle autour d'eux et sur les réseaux sociaux.
Nous n'étions pas fous.
Nous n'étions pas contre la science.
Nous avions raison.