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12 mai 2023

VOUS AVEZ DIT ÉTAT DE DROIT ?

Gabriel Nerciat

Soutien absolu à l'AF [Action Française], dont le colloque parisien annuel (auquel j'ai assisté souvent, et qui est la plupart du temps d'une tenue remarquable) ainsi que le traditionnel défilé en hommage à Jeanne d'Arc pour la première fois depuis un siècle ont été interdits sans aucune raison valable, et au mépris complet de la loi, par ce petit c.nnard merdeux, cette crapule avérée de Gérald Darmanin (la IIIe République, plutôt bonne fille, embastillait parfois Charles Maurras ou Léon Daudet, qui l'attaquaient très violemment, mais n'a jamais interdit la publication du journal de l'AF non plus que la plupart de ses manifestations publiques, car elle savait très bien quel prestige l'organisation royaliste aurait tiré d'une persécution officielle contraire aux principes républicains).
Quatre autres manifestations qualifiées d'ultra-droite ont également été interdites sur consigne de la place Beauvau, sans qu'aucun juge n'ait été saisi ni aucun risque de trouble à l'ordre public démontré.
D'une certaine manière, c'est bien.
D'abord parce que les gens qui rigolaient quand on leur parlait de dictature macronienne soit vont devoir cesser de rire, soit c'est nous qui allons leur en faire passer l'envie.
Ensuite, parce qu'on va voir ce que vaut vraiment "l'État de droit" lorsqu'il est bafoué de façon aussi virulente et arbitraire par ceux-là mêmes qui en font une religion, tout en imposant le port dans les mairies d'un blason impérial dont les Français ont signifié de façon souveraine qu'ils n'en veulent pas.
Normalement, c'est dans la Chine communiste que le parti octroie la permission de manifester ou de se rassembler.
Même en Russie, les manifestations anti-Poutine à Saint-Pétersbourg se tiennent librement, même s'il y a de la matraque dans l'air et quelques arrestations brutales (et pourtant, Poutine, c'est Hitler, hein ?).
Qualifier une organisation d'extrême-droite ou d'ultra-droite, au sens de "néo-nazi" ou "néo-fasciste", relève du pur arbitraire quand il s'agit de partis ou de groupuscules qui ne sont pas interdits par la loi et ne menacent pas l'ordre public (qui plus est, en ce qui concerne l'AF, c'est tout simplement faux, et tous ceux qui ont un peu d'érudition historique le savent, qu'ils soient monarchistes ou, comme moi, républicains).
Rappelons que les Soulèvements de la Terre, l'organisation anarcho-écologiste qui a affronté et blessé plusieurs dizaines de flics à Sainte-Soline, n'a toujours pas été dissoute par l'ancien assistant parlementaire de l'ex-député UMP ultra-conservateur Christian Vanneste, et que les Black Blocs, de France ou d'ailleurs, continuent à vandaliser la place de Paris, de Rennes ou de Lyon absolument comme il leur chante, sous l'oeil attendri du ministre français préféré des Italiens, à chaque manifestation contre la réforme des retraites.
Bien sûr, personne n'est dupe : il s'agit de pousser les militants identitaires ou ultra-nationalistes à se radicaliser, pour pouvoir ensuite inventer un danger fasciste comparable à celui des milices anarchistes, qui justifiera la énième diabolisation du RN et de Reconquête et garantira le traditionnel report de voix des électeurs de gauche en faveur du successeur de Macron dans quatre ans.
La ficelle est un peu grosse, mais pour autant on peut la transformer en corde.
Il n'y a pas de pire sorcier qu'un apprenti qui se voudrait inquisiteur.
Maintenant, comme on dit, il va y avoir du sport.

BRÛLER LES ÉTOILES

Gabriel Nerciat

Je ne décolère pas contre le vote de l'Assemblée nationale de cette nuit, qui valide en première lecture l'obligation d'accrocher le fanion bleu layette étoilé de l'UE sur le fronton des mairies de plus de 1500 habitants à même hauteur que le drapeau tricolore.
Je n'ai pas encore regardé le détail du vote, mais si la loi proposée par Renaissance, et que le MODEM disait désapprouver, a pu être adoptée avec une majorité d'à peine 130 voix, c'est que les députés LR ont dû massivement s'abstenir.
Ce vote et cette loi sont iniques pour deux raisons : la première est que l'UE n'est pas une fédération, et qu'elle n'a donc pas à imposer son emblème sur le moindre édifice public de France ou de Navarre (dans la plupart des autres nations européennes, d'ailleurs, on ne le voit jamais au balcon des bâtiments officiels).
Si les macroniens veulent passer en force sur cette question comme sur d'autres, c'est qu'ils reconnaissent ainsi se retrancher volontairement du reste de la nation française. Dont acte.
Mais il y a un moment où il va falloir qu'ils assument vraiment les conséquences de ce qu'ils font.
La seconde raison est que ce vote est comme une double gifle adressée par des parlementaires indignes après l'adoption du traité de Lisbonne par Nicolas Sarkozy et sa clique en 2008, en dépit du non référendaire de 2005 : le traité constitutionnel européen prévoyait déjà en effet que les "drapeaux" de l'UE soient présents partout dans tous les pays membres de l'organisation communautaire, comme s'il s'agissait d'un fanion impérial.
Ces types nous crachent à la gueule depuis quinze ans, et ensuite s'émeuvent parce que des maisons ou des permanence de maires et d'élus s'enflamment au propre comme au figuré.
Peut-être faut-il les prévenir maintenant sans trop de ménagement, histoire de leur donner une bonne raison de hurler au fascisme, qu'en matière de feux ce n'est vraiment qu'un début.

Yann Thibaud

L'oligarchie contre le peuple : telle semble être la nouvelle configuration qui se présente à nous aujourd'hui et qui explique les divers événements auxquels nous nous trouvons désormais confrontés.
À vrai dire, cette situation n'est nullement nouvelle, puisque voilà des millénaires que le peuple est encadré, structuré et conditionné par les pouvoirs en place, qu'il s'agisse de ceux du monarque ou du prêtre, de la royauté ou de la religion.
Mais ce qui est nouveau, c'est que le peuple s'en rende compte, prenne conscience des diverses manipulations dont il est l'objet, se révolte et manifeste son désaccord, sa critique et sa réprobation à l'égard de ce même pouvoir.
Allons-nous, dès lors, vivre « l'ère des soulèvements », comme le prophétise le sociologue Michel Maffesoli, ou le propose l'avocat Juan Branco ?
Ou bien pouvons-nous espérer et mettre en œuvre une transition en douceur vers une autre société, plus juste et plus égalitaire, plus harmonieuse et plus équitable ?
Nul ne connaît le futur, mais il nous est possible d'y réfléchir et de considérer le choix de société qui se présente aujourd'hui devant nous.
Allons-nous ainsi vers la fin ou vers le renouveau de notre civilisation ?
Où nous sommes-nous donc collectivement trompés, au fil de l'évolution des idées et des mentalités, pour nous trouver maintenant devant le risque de la disparition de notre monde ?
Et comment allons-nous négocier le virage vers un autre monde possible, celui de nos rêves et aspirations profondes et véritables ?
En effet, c'est une nouvelle culture dont nous avons aujourd'hui urgemment et ardemment besoin, une nouvelle conception de la vie sur terre, qui réconcilie l'aspiration des Lumières à l'émancipation et au bonheur, avec la spiritualité éternelle, seule apte à redonner sens et finalité à l'existence humaine.

11 mai 2023

Réflexion sur l’explosion de la droite LR et les conséquences à en tirer

Maxime Tandonnet


- 6/5/2023 - Ce courant politique dit de la « droite modérée » est celui pour lequel j’ai toujours voté, sans exception, ne manquant jamais un scrutin présidentiel, législatif, municipal, depuis 1986 et que j’ai soutenu à travers ma participation à des cabinets présidentiels et ministériels. C’est donc avec amertume que j’ai constaté son explosion surtout depuis 2017, une explosion qui trouve sa cause principale en interne. Le bloc UMP ou LR qui fit la victoire de 2007 mais aussi les échecs de 2012 et 2017 est aujourd’hui fracturé en 5 factions irréductibles :
- Les ralliés au macronisme (le Maire, Darmanin, Woerth, Philippe).
- Les partisans d’un « accord de gouvernement » avec le macronisme (Sarkozy, Copé, Rachida Dati, Raffarin, Juvin).
- Les constructifs qui se disent dans l’opposition au macronisme mais volontaires pour soutenir sa politique au cas par cas à l’image de l’Absurdistan sanitaire ou de la réforme retraites (Retailleau, Ciotti, Pécresse).
- Les rebelles ou frondeurs, qui campent dans une opposition ferme et résolue au macronisme (Bertrand, Pradié, Guaino, Houpert).
- L‘aile droite qui a rompu pour rejoindre Reconquête de Zemmour.

Ces clivages (sauf le dernier) sont sans doute plus de calculs politiques, par rapport au macronisme, que de conviction ou d’idéologie. Il ne fait guère de doute que si la droite LR était restée ferme et unie en 2017, compte tenu de son implantation locale et électorale, elle aurait peut-être ses chances de représenter une alternance possible.

Il semble aujourd’hui quasiment impossible de recoller les morceaux, reconstituer le puzzle, tant les fractures sont profondes. Comment l’électeur pourrait-il s’y retrouver? Quelle raison de voter pour une étiquette aussi déchiquetée? L’existence de LR n’a plus beaucoup de sens. Ce n’est qu’un constat, sans méchanceté ni jugement de valeur. Le tropisme global, la tendance de fond sur six ans, malgré les tendances contraires et les démentis, serait plutôt au rapprochement avec le macronisme. Si LR devait se resouder, par miracle, ce serait donc en s’enchaînant au Titanic en train de sombrer.

Il faut savoir tirer les leçons de l’événement et de la réalité. Mieux vaudrait mieux tenter de reconstruire tout autre chose, en repartant à zéro, en s’appuyant sur le rejet viscéral du macronisme dans l’opinion et en lançant un appel au respect du peuple, à une réconciliation entre le peuple et la politique, ou la Nation et la démocratie, l’espérance d’une troisième voie entre le mépris des gens et la démagogie braillarde : la voie de la France.

ROSELYNE OU LA FIN DE TOUT

Gabriel Nerciat

Il y a de cela un peu plus de deux ans, j'avais publié ici même un statut assez désobligeant et discourtois sur la mise ridicule et le manque d'attrait évident de Roselyne Bachelot, alors ministre de la Culture, ce qui m'avait valu beaucoup de réactions outragées de la part de plusieurs dames, jeunes ou moins jeunes, qui étaient prêtes à me dénoncer à la patrouille de Madame Schiappa pour attentat à la dignité des femmes cisgenres (au passage, je n'ai jamais compris pourquoi les filles d'Eve, pourtant si souvent cruelles et fourbes entre elles lorsqu'elles parlent de leurs congénères loin des oreilles des hommes, prennent ainsi la mouche dès qu'un homme se moque des défauts physiques ou vestimentaires de l'une d'entre elles ; moi, si l'on me disait que Gérald Darmanin a la tête d'un nain de cirque qui tombe de cheval ou que Dupond-Moretti ressemble à un Scaramouche ou un Capitan gavé de moisissures de gorgonzola, je ne me sentirais lié par aucune solidarité virile d'aucune sorte).
Eh bien, aujourd'hui, je vais me permettre de récidiver, puisque cette grosse vache angevine au lait rance a cru bon de dégoiser publiquement à propos du physique du roi et de la reine d'Angleterre sur le plateau d'une chaîne d'information continue ("on dirait deux glands au balcon et pas seulement deux cocus ; la quiche c'est en hommage à Camilla", etc.).
Donc, désolé, Mesdames, mais je vais bisser : Roselyne Bachelot n'est pas seulement une femme dont la laideur physique et morale devrait tomber sous le coup de la loi (le seul bruit de son rire aussi vulgaire que terrifiant, qu'on croirait sorti de la bouche protubérante d'un hippopotame peint en rouge, rendrait celui d'un aspirateur ou d'un siphon de lavabo proche d'un concerto de Mozart) ; c'est surtout, un peu comme Monsieur Prudhomme au XIXe siècle, l'aboutissement clownesque, rigolard, avachi, lamentable et inconsciemment sadique de ce que peut produire de pire la plus dégénérée, la plus médiocre, la plus veule des bourgeoisies de province.
Que la gauche radicale arrête de nous casser les bonbons avec Warren Buffet, Elon Musk, le fils Lagardère, la fille Bettencourt ou Vincent Bolloré. Et avec les Windsor plus encore.
Ce n'est pas pour eux qu'il faut impérativement rétablir le goulag ou la Terreur montagnarde.
C'est pour elle : Roselyne, la femme fatale échappée d'un Rotary Club d'épouvante des provinces de l'ouest et/ou d'une partouze de pharmaciens et de morticoles que n'aurait pas même voulu essayer de filmer Claude Chabrol au soir de sa carrière.
On nous dit que c'est une femme qui n'a peur de rien, fabuleusement spirituelle et anticonformiste, et qui rit d'aise, comme une grosse tourterelle roucoulant devant le chasseur venu l'étrangler ou la plumer, face à Edwy Plenel qui entreprend de lui expliquer que son ancien parti – qu'elle a trahi dix fois – est devenu un repaire de fascistes.
On nous dit aussi que c'est une fière républicaine, une grande dame chiraquienne et laïque qui ne supporte pas les fastes de la monarchie anglaise parce que ce sont des attentats en règle contre le principe républicain d'égalité et de laïcité.
Et mon cul, Edwige, c'est du porridge ?
Cette pharmacienne indigne, exactement comme le roi qu'elle critique, dans sa triste vie n'a rien fait d'autre que de naître, fille d'un député-maire gaulliste de l'Anjou qui lui a légué son siège alors même qu'elle n'avait pas encore bouclé son diplôme, et d'une dentiste-féministe à la noix qui le soir devait rêver d'embaumer dans le silicone la mâchoire et les dents de sagesse d'Olympe de Gouges.
Pour qui se prend cette excroissance cauchemardesque de la chair humaine ? De quoi nous parle-t-elle ? De quel type d'égalité se gargarise-t-elle ?
Un jour, il y aura une série Netflix à sa gloire, et ce jour-là nous saurons enfin que l'Enfer existe dès ce bas-monde.
Madame Homais est féministe ? Mais a-t-elle conscience du degré d'infamie et de grotesque dans lequel elle fait choir son sexe ?
Il faudrait la livrer aux Anglais dans la tenue des bourgeois de Calais (toujours plus élégante, à tout prendre, que ses pathétiques tailleurs d'un vert ou d'un rose dégueulis effroyables) afin qu'ils aient l'amabilité de la murer vivante à l'intérieur de la tour de Londres ou lui faire subir le supplice de Roger Mortimer (les admirateurs des Rois Maudits me comprendront).
Là, vraiment, Votre Majesté, ce serait le chef d'oeuvre indépassable de l'entente cordiale qui unit nos deux nations depuis plus d'un siècle.
Toute la France vous en serait reconnaissante à jamais.

Transition énergétique : la disponibilité des minéraux essentiels mise en cause

Vincent Verschoore

En 2021 le directeur de l'IEA (l'agence internationale de l'énergie) écrivait ceci en introduction d'un rapport sur les minerais critiques en relation avec la transition énergétique :
"Aujourd'hui, les données montrent un décalage grandissant entre les ambitions climatiques renforcées de la planète et la disponibilité des minéraux essentiels à la réalisation de ces ambitions."
De nombreux experts attirent l'attention sur le fait que le niveau d'extraction et de raffinage de minerais critiques (cobalt, cuivre, lithium etc.) requis pour une transition énergétique vers une énergie "propre", est tel qu'il est en contradiction direct avec l'idée même de "propre" : l'énergie requise pour ces processus (100% fossile) et leurs effets sur l'environnement sont en effet l'antithèse du narratif en vigueur, quoi qu'en disent les vendeurs de voitures électriques.
C'est bien pourquoi certains, comme Jancovici, insistent sur le fait que seul le nucléaire peut permettre cette transition à court terme, mais comme il n'y en aura pas assez, la seule option est la décroissance : il n'y aura pas de transition vers le 80-100% renouvelable avant très longtemps, et d'ici là (selon lui) soit on crève, soit on décroît massivement.
L'IEA étant consciente du problème, elle organise en septembre le premier Critical Minerals and Clean Energy Summit, où les États et l'industrie extractive devraient discuter, en toute transparence, de comment assurer la fourniture de ces fameux minerais.
Je doute que cela se passe bien.

10 mai 2023

Éducation nationale : le niveau passe de mauvais à alarmant

H16

Gentiment, calmement mais avec une détermination qui confine à l’obstination, les réformes s’empilent dans l’Éducation nationale ; après celles du lycée et du bac, voici celle du lycée professionnel qui, outre l’introduction de rémunérations symboliques des stages en entreprise, va en augmenter le nombre et la durée.

Rassurez-vous, ces rémunérations – entre 50 et 100 euros par semaine pour les stagiaires – ne seront pas prises en charge par les entreprises mais par l’État qui a trouvé là un moyen de faire passer sa réforme sans déclencher d’irritation populaire, ce qui peut aider par les temps qui courent, d’autant que les enseignants n’ont pas été oubliés : moyennant quelques menues “missions” supplémentaires, ils pourraient toucher jusqu’à 7500 euros brut supplémentaires. Voilà qui mettra un peu d’huile dans les rouages.


Autre bonne nouvelle : le temps de formation accru sera bien évidemment pris sur le temps d’apprentissage des autres matières, comme la lecture, l’écriture et le calcul que nos lycéens maîtrisent heureusement de mieux en mieux.

Sur le papier, les entreprises seront donc ravies d’avoir des élèves plus présents et encore mieux affûtés par un système éducatif au taquet.

En réalité, les actuelles gesticulations du gouvernement donnent encore une fois cette furieuse impression d’ajouter de la confusion et de la complexité à quelque chose qui n’en manquait déjà pas, et de persister à construire sur des fondations de plus en plus meubles : tenter de réformer le lycée (pro ou non) alors qu’un nombre croissant d’élèves parvient en sixième à un niveau proche de l’analphabétisme, c’est parfaitement idiot.

En fait, les dernières réformes couplées aux confinements des années 2020 et 2021 ont accéléré le délitement complet de l’éducation publique en France. Entre la remontée systématique des notes de toutes les matières pour camoufler le désastre du bac, la multiplication de profils scolaires comiquement incohérents permis par la réforme (comme spécialisation “Théâtre-SVT”) ou la modification du bac en contrôle continu, le pilonnage systématique des parcours scolaires par ces bricolages compulsifs aboutit à présent à une énorme disparité entre quelques établissements qui ont fait le choix (facturé) de l’élitisme et l’immense reste qui ne forme ni n’instruit plus grand monde que de façon très approximative.

Par exemple, la réforme du bac pousse maintenant à boucler les programmes courant avril, les épreuves de spécialités s’étalant mollement de mars à juin. Autrement dit, la prétendue reconquête du mois de juin (mois traditionnellement bousculé par la présence des épreuves du bac) s’est progressivement muée en reconquête … du mois de mars. C’est grotesque.

Par exemple, l’actuel Plan Vélo lancé en fanfare par les clowns gouvernementaux va encore mobiliser de l’énergie pour faire tenir sur une bicyclette des gamins dont les générations précédentes prouvent qu’ils pourraient très bien apprendre ça par eux-mêmes ou avec leurs parents plutôt qu’au sein d’une école déjà débordée par des missions de plus en plus accessoires.

Par exemple, l’introduction au vérin pneumatique d’une écologie active et consciente partout dans tous les cours et de façon lancinante a permis de faire des petits écocitoyens climato-anxieux qui ne savent ni lire ni écrire, ce qui est en réalité assez pratique dans la vie de tous les jours (du point de vue des politiciens et surtout de ceux qui savent lire et écrire, s’entend).


Mais les bases n’étant pas acquises, tout ce qui est péniblement construit dessus finit par s’effondrer.

Le désastre est maintenant difficile à camoufler à tel point que même la presse spécialisée et la presse grand public sont obligées d’en faire part dans leurs colonnes elles-mêmes soumises à l’une ou l’autre fautes d’orthographe, de grammaire ou de ponctuation, les journalistes étant passés par la même éducation que les autres : un élève de seconde ne sait plus reconnaître un sujet d’un verbe, on observe un manque de vocabulaire abyssal, des proportions toujours plus grandes d’élèves qui, en première, ne savent tout simplement pas lire, …

Faut-il rappeler, du reste, que la génération de professeurs actuels est celle qui fut massivement formée avec ces “nouvelles méthodes” introduites dans les années 80 et après, à coup de maths ensemblistes, de méthode globale, de permissivité, de référentiels bondissants et autres couillonneries bien pensantes qui infusent maintenant toute la société ?

Le bilan est sans appel : beaucoup ont du mal à écrire sans faute d’orthographe. Pour certains, les calculs de base sont un défi du quotidien. Autant d’éléments qui expliquent les critères de plus en plus faibles de recrutement au CAPES et autres concours. Sans surprise, ce sont aussi ces professeurs qui ont subi le plus gros du déclassement dans l’enseignement avec un niveau de vie qui n’a cessé de chuter. Il faut dire que la plupart d’entre eux, à force de voter consciencieusement socialiste, ont fini par obtenir ce qu’ils souhaitaient, même si l’égalité ainsi obtenue aura surtout consisté à un nivellement par le bas dont ils sont les auto-victimes.

Dans ce contexte, inutile de dire que les élèves qui sont formés le sont de plus en plus approximativement, et sont donc de moins en moins aptes à trouver leur place dans une société qui, du reste, ne fait plus rien ni pour s’adapter à eux, ni même pour tenter de fonctionner de façon saine. Le malaise global de la société française ne provient pas d’ailleurs, à savoir des cohortes d’adulescents mal dégrossis, qui n’ont appris ni à réfléchir, ni à temporiser leurs passions, ni à canaliser leurs instincts car l’instruction (oubliée par l’État) comme l’éducation (évitée par des parents déresponsabilisés) ne sont tout simplement plus fournies.

Ce constat est alarmant pour l’avenir de la France.

Certes, l’économie est en berne suite aux coups de boutoirs de 40 ans de gouvernements dépensiers et jmenfoutistes, et les pirouettes débilissimes de Burneau Le Maire n’ont rien arrangé. Certes, la classe politique est probablement l’une des pires qu’on ait pu hériter depuis des lustres : même face aux traîtres et aux veules des années 40 du siècle précédent, cette classe se compare défavorablement. Néanmoins, ni l’économie déplorable, ni la classe politique lamentable ne scellent aussi sûrement pour le pays un destin funeste qu’une génération entière d’enfants abrutis par une éducation et une instruction complètement sabotées.

Ce pays va droit à la catastrophe et il n’y aura que cette dernière qui lui permettra de nettoyer un tel passif.

Ce pays est foutu.