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12 juillet 2023

M. Pap Ndiaye, de Charybde en Scylla

Maxime Tandonnet

En mai 2022, je n’avais absolument aucun doute sur le fait que la nomination de M. Pap Ndiaye comme ministre de l’EN allait tourner au désastre.

Non pas seulement, à titre principal, pour son idéologie, mais tout simplement parce que je trouvais absurde de nommer sur ce poste un universitaire sans la moindre expérience de l’administration et du pilotage d’une équipe. Nous étions dans le pur coup de com’, classique, destiné à provoquer, à exprimer une forme de transgression, volonté de faire polémique, d’invulnérabilité – je fais ce que je veux, rien ne m’arrête. Au fond, je vous e…..

Évidemment, mes pires pressentiments se sont confirmés. L’Éducation nationale a poursuivi son effondrement. Mais le résultat est encore pire qu’attendu. Après les coups de menton de M. Pap Ndiaye contre l’école privée qui ont fait long feu, ce dernier s’en prend à Europe 1 et à Cnews qu’il accuse « d’extrême droite ».

Dans l’histoire de la démocratie française, je ne suis pas sûr qu’il existe de précédent du titulaire d’un grand ministère qui s’en prend ainsi à des organes d’information nationaux. Drapé dans l’idéologie du bien, le ministre voue désormais Europe 1 et Cnews aux gémonies. Car extrême droite, dans le discours politico-médiatique, veut dire « mal absolu », maudit, à combattre par tout moyen, à détruire.

C’est-à-dire qu’un membre du gouvernement diabolise deux chaînes d’information offrant comme un avant-goût de censure d’État. Au fond, toute forme d’expression qui n’est pas délibérément macroniste serait suspecte. Notez-bien : ce Monsieur ne s’est pas excusé, bien au contraire, droit dans ses bottes, et il est toujours en poste, donc pas démenti par le pouvoir. Terrifiant : l’ombre de la tyrannie sous le masque du bien progressiste.

IMPORTANT : je précise que le grand responsable de l’accélération de l’effondrement de l’Education nationale depuis 2017, n’est pas l’actuel ministre mais son prédécesseur M. Blanquer et son invraisemblable réforme du bac et du lycée, M. Blanquer qui était à l’époque l’idole des macronistes dits de droite.
Radu Portocala

L’Occident ne semble plus avoir d’autre ambition en politique internationale, plus d’autre projet, que d’anéantir la Russie. Vieux rêve des néo-conservateurs américains, agissant exactement comme les pigeons qui, une fois posés sur une cheminée, ne supportent pas la présence d’un autre congénère et l’attaquent pour l’en déloger. De la même manière, mais à une échelle infiniment plus grande, les États-Unis veulent le monde pour eux seuls et l’idée de partage avec qui que ce soit leur répugne. Malade de suivisme, la vieille Europe a fait sien ce fantasme et s’acharne contre elle-même, persuadée d’avoir ainsi trouvé le meilleur moyen d’abattre l’ennemi imaginaire de l’Est.
Mais peut-on vaincre un adversaire qu’on ne connaît pas, qu’on n’arrive pas à comprendre ? Depuis le commencement de cette guerre, tant d’inepties ont été dites sur la Russie par ceux qui, théoriquement, devaient tout savoir sur elle, que l’Occident batailleur a fini par donner de lui, de ses services d’espionnage, de ses analystes une image proprement ridicule. Une image qui contredit son discours intransigeant, le rend futile.
Ne veut-on ou ne peut-on connaître la Russie ? Avons-nous l’impression de lui être tellement supérieurs que cet effort ne nous semble pas valoir la peine d’être fait ? Ou tient-on absolument à devenir l’objet de ses moqueries ?
Il y a, cependant, un soupçon d’inquiétude dans tous les fantasmes que nous créons. Ne disons-nous pas – comme des enfants perdus la nuit dans la forêt – qu’elle est si faible tout simplement parce que nous la voyons forte ? Ne cherchons-nous pas à nous rassurer en annonçant tout le temps son écroulement ? Nous prenons nos vœux pieux pour des armes redoutables et nous les brandissons en faisant les gros yeux. Et nous déchirons vaillamment l’air tiède en restant figés dans l’ignorance dont nous faisons nos certitudes.

11 juillet 2023

Jean-Pierre Luminet

Je viens de recevoir une curieuse invitation de l’Ambassade de l’Inde à Paris : le premier Ministre de ce grand pays, M. Narenda Modi, souhaite me rencontrer personnellement « as the leader and pioneer in your field » au Plaza Athénée de Paris, lors de son passage à l’occasion du défilé du 14 juillet dont il est l’invité d’honneur.
J’ai évidemment décliné (poliment) l’invitation, me voyant d’une part mal faire un aller-retour Avignon-Paris pour bavarder quelques minutes avec ce certes très important personnage politique, d’autre part me retrouver en plein 14 juillet dans notre capitale cernée par des milliers de CRS et de policiers, casqués et armés comme dans les pires périodes de dictature fasciste.
Cela me conduit cependant à quelques réflexions. Primo, cela est toujours flatteur d’être reconnu à l’étranger pour mes travaux purement scientifiques, alors que dans mon propre pays (nul n’y est prophète, on le sait) je dois dire (sans amertume) que cela n’a guère été le cas, y compris de la part mes propres tutelles (CNRS, Observatoire de Paris, etc.) qui n’ont jamais apprécié ma farouche indépendance d’esprit mais qui, à l’occasion de ma nomination à plusieurs prix internationaux, ont parfois dû se fendre de communiqués de presse élogieux, essentiellement d’ailleurs pour en récolter à leur profit une part de petite « gloriole ».
Secundo, je m’interroge sur les dessous politiques de l’invitation que notre président Macron (pour lequel, vous le savez sans doute, j’éprouve une véritable aversion et le plus profond mépris), a adressée à M. Modi. Je rappelle que l’Inde, devenu le pays le plus peuplé au monde, fait partie avec la Chine, le Brésil, la Russie et l’Afrique du Sud, des BRICS, solide contre-poids à l’hégémonie mondialiste que les États-Unis et leurs valets occidentaux veulent imposer à la planète entière. Les BRICS (auxquels veulent désormais se joindre de nombreuses autres nations qui n’en peuvent plus de la dictature géopolitique américaine), sont partisans d’un monde multipolaire, de la dédollarisation des échanges financiers et économiques, et bien d’autres choses qui font trembler le colosse américain – désormais aux pieds d’argile – qui, sous l’invraisemblable et fallacieux prétexte de la démocratie, maintient depuis des décennies la planète sous ses bottes militaires, arrogantes et belliqueuses.
Or que voudrait Macron dans le dérisoire espoir de redonner du lustre à sa calamiteuse gestion des affaires internes du pays et ses consternantes prestations internationales qui font la risée de tous les pays non-alignés ? Être le premier dirigeant occidental à participer au prochain sommet des BRICS, qui doit se tenir au mois d’août en Afrique du Sud ! D’où sa manœuvre pour dérouler le tapis rouge pour M. Modi.
Je doute qu’il parvienne à le séduire, M. Modi étant tout le contraire de minus de type Trudeau ou Zelensky, sans parler du sénile Biden, la marionnette de l’état profond.

La fin des haricots ?

Eric Vial

11/7/2023 – J’apprends que la France aurait accepté que les USA envoient des obus à sous-munitions au profit de l’Ukraine et de l’OTAN dans le conflit qui l’oppose à la Russie.
Ces armes sont particulièrement destructrices pour les populations civiles.
Une arme à sous-munitions est un projectile ou une bombe transportant de nombreux autres projectiles explosifs, de tailles plus réduites qui permet de « traiter une large zone » mais « qui ne fait aucune distinction entre civils et militaires. Tout le périmètre est rasé ».
Handicap International dénonce son utilisation puisqu’elles provoquent des dommages irréparables notamment sur les populations les plus fragiles, celles qui ne peuvent pas fuir les zones de combats.
La majorité des pays dans le monde, dont la France, a signé une convention internationale qui ne permet pas son utilisation y compris en tant de guerre.
En 2022, les USA avaient averti la Russie que si elle utilisait ce genre d’arme elle serait accusée de « crimes contre l’humanité ».
Ce revirement de déontologie pour les Occidentaux a sans doute de multiples explications, mais en terme d’exemplarité de nos pratiques militaires, cela ne nous honore très clairement pas auprès des autres pays du monde.
Nous ne pouvons pas (je crois) codifier des pratiques guerrières, signer des conventions internationales, sanctionner économiquement les contrevenants pour ne pas respecter nous-mêmes les règles que nous avons fixées aux autres.
Il s’agit de la perte de notre crédibilité et de notre image dans le monde.
Notre empire s’effondre chaque jour un peu plus sous nos yeux.

10 juillet 2023

Pour comprendre les émeutes (vidéo)

Jacques COTTA

Après les émeutes, pillages et destructions de biens publics ou privés, contrairement aux responsables politiques, aux éditorialistes ou encore à quelques youtubeurs, posons ici les vraies questions qui permettent de dégager les responsabilités : les émeutiers c'est qui ? Les causes réelles, c'est quoi ? Les vrais responsables sont où ? Quelles réponses apporter ? Les orientations des hommes politiques, parlons-en...



7 juillet 2023

Yann Bizien

Emmanuel Macron a fait étape à Pau hier pour une nouvelle séquence de "communication" à côté du Maire de la ville, François Bayrou.
L'homme le mieux renseigné, car il dispose de tout l'appareil d'Etat pour cela, voulait "prendre son temps" pour comprendre les "causes profondes" de l'embrasement du pays auprès d'un centriste. Pour cela, il a été à la rencontre du "ventre mou" de la politique en France, c'est-à-dire ce segment de la politique en quête permanente d'équilibre.
François Bayrou, le "commissaire au Plan", est pourtant chargé de "voir loin et large", de comprendre l'état et les besoins du pays et de proposer au pouvoir une planification méthodique de la politique nationale.
Gouverner, c'est en effet prévoir, mais pas seulement : c'est surtout choisir, décider et agir.
(...)  
Emmanuel Macron et Gérald Darmanin n'ignorent rien de l'état de délitement et d'ensauvagement du pays. Ils disposent pour cela de services spécialisés capables de recueillir une énorme quantité de données, de les travailler, d'élaborer et de synthétiser du renseignement intérieur fiabilisé. Ils ne peuvent pas affirmer qu'ils n'imaginaient pas cet embrasement brutal dans toute la France. Ils ne peuvent pas dire qu'ils ne voient pas les menaces et le défi existentiel intérieur.
Le pouvoir ment. Il connaissait les risques. Il laisse filer le temps. Il ne traite pas notre problème qui nous prend de plus en plus à la gorge. Il a trahi les Français.
La prochaine flambée se dirigera peut-être sur le 16ème arrondissement de Paris, sur les pavillons bourgeois et sur les centres de pouvoirs parisiens. Elle aura peut-être un leader pour la mobiliser et pour orienter et coordonner son action.
Il est urgent de remplacer la classe politique du déni, de la lâcheté, de la culture de l'excuse, de la soumission et de la compromission avec la 5ème colonne par des dirigeants fermes et surtout courageux.
(...)