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25 décembre 2023

Quelques jours de confiserie

H16

23/12/2023 - L’habitué s’en doutait, le lecteur de passage en aura ici la confirmation : ce blog va s’arrêter quelques jours pendant lesquels les uns et les autres pourront se retrouver autour d’une bonne table, d’un sapin, de menus cadeaux, des chatons mignons, de quelques bonnes bouteilles et, je l’espère pour vous tous, les êtres chers et les amis qui donnent du sel à la vie.

L’année 2023 s’achève comme elle a commencé : en hiver.

Si ce n’est que passager pour la faune et la flore, c’est en revanche une saison qui semble s’installer avec obstination sur l’économie et la politique française qui continue de montrer des signes inquiétants de rigidité cadavérique. L’année 2024 donnera l’occasion d’affiner le diagnostic ou – soyons fous – de découvrir quelques tressautements permettant d’imaginer un futur moins sombre. Gageons quoi qu’il en soit qu’il sera pourtant suffisamment agité pour permettre à ces modestes colonnes de se remplir régulièrement.


Cette fin d’année est aussi l’occasion de faire un petit bilan de l’année écoulée en terme de production qui fut aussi soutenue du côté des billets que du côté des commentaires puisque ces derniers ont augmenté de 23% par rapport à l’année dernière alors qu’il n’y a eu que 11% de billets supplémentaires… Ceci m’oblige à vous féliciter, tous, pour votre participation décidément impressionnante et assidue qui aura permis, au-delà du blog, de créer des liens et des amitiés qu’on peut raisonnablement imaginer fort improbables sans ce médium. Et puisque c’est devenu une tradition, n’hésitez pas à faire connaître ce blog en le partageant au travers des réseaux sociaux ; vous pouvez me retrouver sur X.com, sur Facebook et ailleurs, et vous pouvez recevoir les billets directement par e-mail en vous inscrivant sur Substack.

Ce billet est aussi l’occasion d’exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui contribuent à faire de cet espace ce qu’il est, notamment en allant cliquer sur les petits liens ici ou là ou en s’abonnant au 10ème Homme, ce qui permet de payer l’hébergement, ainsi que les cascadeurs, les techniciens son et lumière, les scénaristes, les équipes de cameramen, les nombreux dresseurs de chatons, sans oublier le Grand Orchestre Philharmonique de Hashtable et sa célèbre section Instruments à Vents, Flûtes et Pipeaux, bref tous ceux qui entraînent ces dépenses énergétiques non renouvelables et non-carbo-compensée qui font grincer les dents de Jancovici.

J’en profite encore une fois pour remercier directement les contributeurs plus discrets mais indispensables qui m’envoient leurs liens, notes ou trouvailles qui étayent certains billets de ce blog, ou qui me font part de leurs réflexions indispensables sur des sujets que je ne maîtrise pas forcément et pour lesquels ils m’apportent un éclairage souvent unique.


Profitons résolument des quelques jours qui viennent pour nous requinquer alors que toute la Macronie est maintenant décidée à transformer l’intégralité du pays en une sorte d’expérience sociale folle dans laquelle seuls les plus pervers, les moins correctement azimutés semblent pouvoir s’en sortir ; gageons du reste que cet état ne durera pas aussi longtemps que certains s’obstinent à le croire, tant il est vrai que la folie des Hommes est toujours contrainte par les raisons de la Nature et l’âpre fermeté de la Réalité au crépi de laquelle les petites fesses gouvernementales vont inévitablement se frotter prochainement.

Au passage, la section commentaires pourra être valablement utilisée pour lancer vos pronostics sur les douze prochains mois, vos paris les plus fous, ces tendances que vous voyez se dégager ou les écueils que l’équipe de Pieds Nickelés gouvernementaux ne manquera pas de se prendre en pleine poire. Quelle pandémie (cyber ou non ?), quelle nouvelle taxe, quel numéro vert seront prochainement mis en place ? Quelle lubie passagère à base d’insectes, de vêtement religieux ou de manie sociale seront mis en avant par les quotidiens de révérence ou les médias de grand chemin ? Quelle tendance pourtant évidente ces mêmes médias et cette même presse tairont-ils honteusement ? Aurons-nous enfin droit à une vraie empoignade dans l’hémicycle parlementaire, avec l’un ou l’autre député LFI échangeant coups et horions avec l’un ou l’autre député du Rassemblement national, le tout saupoudré d’insultes que le sténotypiste de l’Assemblée ne saura pas prendre à la volée ?

Votre imagination est la seule limite ! Lancez-vous, tentez de deviner les prochaines affinités, les prochains dérapages, les prochains scandales, lâchez-vous. Je suis persuadé que 2024 dépassera tout ce que vous allez imaginer.

En attendant, je vous souhaite à tous un excellent Noël.


https://h16free.com/2023/12/23/76274-quelques-jours-de-confiserie

22 décembre 2023

Démission de la Culture

Natalia Routkevitch

L’idée qui se forme à la lecture d’ « Un Occident kidnappé » de Milan Kundera, notamment du mélancolique passage ci-dessous, est qu’une culture n’a aucune chance de survivre si elle n’est que patrimoine, reliquat d’une période passée, héritage conservé dans des musées, étudié par des spécialistes et photographié par des touristes. La culture qui n’est plus habitée, appropriée, honorée, sacralisée par ceux qui sont censés être ses porteurs se transforme en vestiges de folklore et est vouée à disparaître.

"L’Europe n’a pas remarqué la disparition de son grand foyer culturel parce que l’Europe ne ressent plus son unité comme unité culturelle. Sur quoi en effet repose l’unité de l’Europe ?
Au Moyen Âge, elle reposa sur la religion commune.
Dans les Temps modernes, quand le Dieu médiéval se transforma en Deus absconsditus, la religion céda la place à la culture, que devint la réalisation des valeurs suprêmes par lesquelles l’humanité européenne se comprenait, se définissait, s’identifiait.
Or, il me semble que, dans notre siècle, un notre changement arrive, aussi important que celui qui sépare l’époque médiévale des Temps modernes.
De même que Dieu céda jadis sa place à la culture, la culture à son tour cède aujourd’hui la place.
Mais à quoi et à qui ? Quel est le domaine où se réaliseront des valeurs suprêmes susceptibles d’unir l’Europe ? Les exploits techniques ? Le marché ? Les médias ? (Le grand poète sera-t-il remplacé par le grand journaliste ?) Ou bien la politique ? Mais laquelle ? Celle de droite ou celle de gauche ?
Existe-t-il encore, au-dessus de ce manichéisme aussi bête qu’insurmontable, un idéal commun perceptible ? Est-ce le principe de la tolérance, le respect de la croyance et de la pensée d’autrui ? Mais cette tolérance, si elle ne protège plus aucune création riche et aucune pensée forte, ne devient-elle pas vide et inutile ?
Ou bien, peut-on comprendre la démission de la culture comme une sorte de délivrance à laquelle il faut s’abandonner dans l’euphorie ? Ou bien, le Deus absconditus reviendrait-il pour occuper la place libérée et pour se rendre visible ? Je ne sais pas, je n’en sais rien.
Je crois seulement savoir que la culture a cédé sa place.
Hermann Broch fut obsédé par cette idée dans les années 1930. Il dit par exemple : « La peinture est devenue une affaire totalement ésotérique et qui relève du monde des musées. Il n’existe plus d’intérêt pour elle et pour ses problèmes, elle est presque le reliquat d’une période passée."
Ces paroles étaient surprenantes à l’époque, elles ne le sont plus aujourd’hui. J’ai fait, dans les années passées, un petit sondage pour moi-même, en demandant innocemment aux gens que j’ai rencontrés, quel est leur peintre contemporain préféré. J’ai constaté que personne n’avait un peintre contemporain préféré et que la plupart n’en connaissaient même aucun.
Voilà une situation impensable, il y a encore 30 ans quand la génération de Matisse et de Picasso était en vie. Entre-temps, la peinture perdit son poids, elle devint activité marginale. Est-ce parce qu’elle n’était plus bonne ou parce que nous avons perdu le goût et le sens pour elle ? Toujours est-il que l’art qui créa le style des époques, qui accompagna l’Europe pendant des siècles, nous abandonne ou bien nous l’abandonnons.
Et la poésie , la musique , l’architecture , la philosophie ? Elles ont perdu, elles aussi, la capacité de forger l’unité européenne, d’être sa base. C’est un changement aussi important pour l’humanité européenne que la décolonisation de l’Afrique."

Tiephaine Soter

Mail reçu cet après midi. On apprend que les étrangers occupent 40% des places en doctorat, cycle de formation et de recherche en tension en raison de la nécessité du suivi par un professeur encadrant disposant des bonnes habilitations.
Quand c'est une cotutelle financée par le pays d'origine, admettons que ça participe de l'aide au développement. Quand ces étudiants prennent la place d'un étudiant français, et prennent en plus un contrat doctoral qui aurait dû revenir à un Français, ce qui arrive très fréquemment pour des considérations idéologiques, eh bien il est normal qu'il y ait mécontentement et recadrage. L'argent du contribuable français n'est pas là pour financer les diplômes d'étudiants étrangers, de quelque origine que ce soit, mais pour aider et financer les études et les recherches des enfants desdits contribuables. Sinon, c'est de l'extorsion pure et simple. C'est d'autant plus scandaleux et révoltant que de jeunes Français ne peuvent pas s'inscrire en université, tous les ans, "faute de place".
L'aide à l'étranger doit être l'exception, pas la règle, même si ça n'empêche pas de passer des accords particuliers bilatéraux limités et temporaires avec d'autres pays.

USA - QUI PEUT ENCORE CROIRE À LA LÉGITIMITÉ DE L’ACTUEL PRÉSIDENT ?

Marc Amblard

Un nouveau sondage mené par le Heartland Institute et Rasmussen Reports (lien en commentaire) confirme le caractère frauduleux des élections de novembre 2020 :
- 21% des électeurs par correspondance ont admis avoir rempli un bulletin pour un ami ou un membre de la famille ;
- 19% des électeurs par correspondance ont admis qu'un ami ou un membre de leur famille avait rempli un bulletin en leur nom ;
- 17% des électeurs par correspondance ont admis avoir voté dans un État où ils ne sont plus résidents permanents ;
- 17% des électeurs par correspondance ont déclaré avoir voté pour un ami ou un membre de leur famille avec ou sans sa permission.
Chacun de ces cas est illégal et constitue une fraude électorale. De plus, ces catégories ne s’excluent pas mutuellement, ce qui signifie que les répondants pourraient s’être livrés à de multiples formes de fraude électorale.
Deux précisions :
1) Les bulletins par correspondance démocrates sont deux fois plus nombreux que les bulletins républicains.
2) Les irrégularités révélées par le sondage sont bien supérieures à la marge qui a permis de faire passer Joe Biden devant son rival Donald Trump.
Je rappelle qu’aux USA, depuis le Covid, près de 70% des électeurs votent par correspondance par voie postale ou bien en déposant un bulletin dans une urne de rue. Aucun contrôle d’identité. Aucun contrôle d’adresse. Des scrutins dignes d’une république bananière du Centrafrique.
Peut-on alors espérer un durcissement de la législation électorale avant les prochaines présidentielles ? Clairement non. Les démocrates et une partie des élus républicains s’y opposent.
Je voterai en novembre 2024 tout en sachant hélas que cela ne sera probablement d’aucune utilité.

Loi immigration, les petites contradictions du monde politique

Maxime Tandonnet


22/12/2023 - Le RN est au cœur de la contradiction. Sa cheffe traite constamment le macronisme en mal absolu : « La cause de tous nos maux tient en un nom : Macron ». Pourtant, ce parti avait l’occasion de lui porter un coup sinon fatal, du moins extrêmement dommageable en votant contre la loi immigration. Or, ses 80 députés, qui pouvaient faire tomber le gouvernement en votant contre, l’ont délibérément sauvé en votant avec la majorité présidentielle à l’unanimité. C’est illogique : quand on a l’occasion de frapper un pouvoir qualifié ainsi de « cause de tous les maux » [ce qui est faux car l’essentiel de nos maux a une source évidemment plus ancienne], on le frappe. Or, le RN a contribué à sauver le pouvoir en place d’une humiliation. Allié de circonstance : dire le contraire est mensonger.

La droite LR quant à elle triomphe après le vote de la loi. Cette satisfaction est paradoxale. Le même parti proclame à quelques heures d’intervalle : « Sans révision de notre Constitution, les verrous juridiques qui nous réduisent aujourd’hui à l’impuissance demeureront et continueront de condamner à l’inefficacité toute politique migratoire de fermeté ». Mais ensuite, l’un de ses principaux leaders du moment, l’un des auteurs de cette proclamation, nous explique bien au contraire : « Ce n’est pas de la demi-mesure. Pour la première fois depuis 40 ans, c’est le vote d’un texte ferme qui l’a emporté. » Un minimum de cohérence et de sincérité ne fait jamais de mal. Mais cette fois-ci, (contrairement au soutien d’une majorité de la droite LR à l’Absurdistan sanitaire en 2020 et à la réforme des retraites en 2023), je n’ai pas trouvé un seul responsable de cette formation pour tenir un discours de vérité (à l’exception notable d’Henri Guaino).

Le pompon revient quand même aux dirigeants actuels. A propos de cette loi, le chef de l’Etat, dithyrambique, dit qu’elle est « Le bouclier qui nous manquait ». Mais il ajoute « qu’il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à la Constitution » et l’un de ses amis précise : « manifestement, clairement contraires à la Constitution ». Par définition, la Constitution est un bouclier protecteur des droits et des libertés. Il est paradoxal d’encenser, en la qualifiant de « bouclier qui nous manquait » une loi présumée inconstitutionnelle même partiellement – au point qu’on se charge de la déférer au CC. De même, il y a quelque chose d’étrange à affirmer que ce vote « est une défaite pour le RN » alors que le RN a voté en sa faveur à l’unanimité de ses députés – sur une réforme qui est à l’évidence dans l’esprit de ses revendications de toujours, relatives aux prestations sociales des étrangers même en situation régulière.

De fait, « un bloc de droite » s’est formé pour voter cette loi avec le RN, LR, Renaissance. On a beau s’en offusquer et le démentir, c’est la réalité. La jubilation de ses trois composantes est en trompe-l’œil pour le pays. Ceux qui connaissent un sujet particulièrement opaque savent que cette loi, concrètement, factuellement, ou ce qu’il en restera après le tamis constitutionnel, ne règlera rien, rigoureusement rien : frontière, respect du droit sur l’immigration illégale, lutte contre les filières esclavagistes en Méditerranée, maîtrise de l’asile, etc. Rien. Cette loi en revanche contient quelques dispositions (visant les étrangers en situation régulière) de nature à déclencher un tollé à gauche – un tollé attendu et bienvenu pour tout le monde, car indispensable gage de crédibilité pour les promoteurs de cette loi.

Le plus gênant, c’est l’unanimisme de la classe politique représentée au parlement (hors gauche) pour triompher sur un tel paradoxe. Pas une voix – pas une seule – pour dire la vérité. Sans doute savent-ils très bien, tous, ce qu’il en est en réalité. Mais voilà, ils font semblant d’y croire. Et le peuple surtout si l’on en croit les sondages, est la dupe de l’opération. « Ah les c., s’ils savaient » disait Daladier. A terme, quand la belle duperie sera démasquée – car elle le sera – elle ne peut pas avoir d’autre effet que de creuser la fracture démocratique, entre le monde politique et la nation.

JUGEMENTS MORAUX

Gabriel Nerciat

Il y a décidément certaines réactions, individuelles ou collectives, que je ne comprendrai jamais.
Ainsi, il y a quelques années, une amie qui avait lu une biographie (non autorisée, comme on dit) d'un des plus grands cinéastes et acteurs anglo-saxons du siècle dernier m'avait dit être devenue incapable de revoir le moindre de ses films après ce qu'elle avait appris sur lui dans le bouquin.
Comme elle voyait bien que je restais assez surpris et sceptique face à sa décision, elle avait cru bon de préciser :
"Un homme qui se comporte comme ça, quels que soient son génie et ses dons, ne peut être au fond de lui qu'un salopard. Or j'évite de fréquenter des salopards dans ma vie privée, même quand ils sont morts. Il y a trop de choses qui me séparent maintenant de lui pour que je puisse continuer à l'apprécier comme si de rien n'était."
Ce à quoi je lui avais à peu près répondu :
"C'est au contraire par leurs petitesses ou leurs saloperies que les génies nous ressemblent. S'ils étaient des anges ou même seulement des notables UDF de l'Ouest de la France, avec des défauts trivialement mesquins, ils ne nous intéresseraient pas ou échoueraient à nous émouvoir. C'est parce qu'ils nous font l'aumône de partager avec nous certaines de nos tares, et même quelques péchés mortels, qu'ils sont vraiment aimables."
Mais je crois que moi non plus, ce jour-là, je n'ai pas été compris.
En tout cas, pas changé d'avis.

Denis Collin

On sait depuis longtemps que la politique appartient, sous certains aspects, aux arts du spectacle. Il fut cependant un temps où ce spectacle avait des enjeux réels. Aujourd'hui, il n'en est plus rien. Tout se décide au niveau de l'UE et nos gouvernements nationaux peuvent tyranniser leurs peuples sans se mouiller en faisant prendre au niveau de l'UE les décisions qui auraient du mal à passer au niveau national. Les politiciens nationaux sont des guignols qui jouent une mauvaise pièce scandée par le gong du 49.3. Le budget est décidé à l'UE, les lois, comme la loi immigration, n'ont absolument aucune portée sérieuse – désolé pour ceux qui voyaient enfin l'occasion d'enfourcher le dada antifasciste.
Rien ne sera possible tant qu'on ne sortira pas de l'UE. UE delenda est.