Translate

20 mars 2023

Jeter la macronie dans les poubelles de l'histoire

Jonathan Sturel

Idéalement, il faudrait faire tomber ce président pour un motif plus sérieux, solide et historique qu'une réforme des retraites.

Idéalement, si cet arriviste arrogant, anti-français, illuminé et demi-dingue avait été chassé du pouvoir dès le début de son premier mandat pour avoir humilié le chef d'État-major des armées par exemple, ou juste après lorsqu'il a lancé ses milices contre des Gilets jaunes désarmés, ou juste après lorsqu'il a confiné tout un pays pour des motifs qu'il savait dérisoires depuis le début, c'eût été plus grisant et réconfortant.

Mais puisque ces rendez-vous historiques ont été manqués, et dans la mesure où il faut malgré tout que ce sale type soit mis en difficulté politique et éventuellement déposé, alors autant pousser, pousser et pousser encore avec la grogne sociale pour obtenir d'elle ce que nous n'avons pas su obtenir plus tôt et pour d'autres raisons.

La raison n'importe plus, seul l'objectif compte : il faut faire s'écrouler la macronie, mettre les macronistes dans la déroute, provoquer l'éboulement de cette mafia arrogante qui travaille à détruire ce pays.

Il faut jeter la macronie dans les poubelles de l'histoire. Même si cela ne sauvera pas la France du jour au lendemain, au moins cela aurait-il le mérite de venger tous les Français écrasés, insultés, humiliés, déconsidérés depuis 6 ans par cette caste infecte.

Élites contre peuple

Yann Thibaud

Les élites occidentales sont aujourd'hui en guerre contre leurs peuples, puisqu'elles nomment populistes toutes celles et ceux qui souhaiteraient, précisément, faire entendre la voix de ces mêmes peuples, puisqu'elles taxent de complotisme, toutes celles et ceux qui voudraient révéler et dénoncer leurs agissements, passablement problématiques et contestables.
Les élites occidentales veulent le malheur de leurs peuples, qu'elles ont, sous de fallacieux prétextes, emprisonnés, obligés, en particulier pour leurs propres enfants, à porter un masque inutile, entravant leur respiration, et contraints, par le chantage, à ingérer des produits hautement aléatoires.
Les élites occidentales veulent la ruine de leurs peuples, en décrétant des sanctions absurdes à l'encontre de leur principal fournisseur énergétique, n'aboutissant qu'à détruire leurs propres économies, et en édictant des tarifs d'électricité exorbitants, contraignant à la fermeture de nombreux artisans.
Les élites occidentales veulent l'ignorance de leurs peuples, en recourant au mensonge et à la désinformation systématique, effectués par des médias et prétendus fact checkers, aux ordres et au service de la propagande du pouvoir.
Les élites occidentales sont aujourd'hui en guerre contre le monde entier, s'inventant des ennemis imaginaires, et s'efforçant d'entraîner leurs peuples dans leur agressivité et leur paranoïa.
Les élites occidentales n'ont ainsi, manifestement et indéniablement, cessé de trahir leurs propres principes, foulant au pied leurs propres idéaux, ceux des Lumières comme ceux du message du Christ.
De sorte que les élites occidentales sont aujourd'hui, totalement discréditées et délégitimées, aux yeux de leurs propres peuples, comme du reste du monde.
Jusqu'à quand ?
Et comment allons-nous sortir de l'impasse ?
Pour ma part, je ne crois aucunement aux vertus de la violence et de l'insurrection, l'histoire ayant abondamment montré que les révolutions accouchent de pires régimes encore, que ceux qui les ont précédés et suscités.
Mais je crois, en revanche, au réveil des peuples et aux forces de l'esprit qui, le moment venu, inspirent à ceux-ci, le désir d'un autre et nouveau futur.
Aussi, je rejoins André Malraux, en pensant que la révolution qui nous attend sera spirituelle, et engagera le peuple occidental vers une renaissance et un renouveau, redonnant à celui-ci son sens, sa direction et sa légitimité.

La médecine russe est formidable

Radu Portocala

La médecine russe est formidable ! Sans doute, la meilleure du monde.

Il y a un an, les génies du renseignement américain  – auxquels nous avons le devoir permanent de nous fier –, et leurs confrères britanniques nous annonçaient avec la certitude qui leur est coutumière que Poutine était atteint de deux cancers et de la maladie de Parkinson, qu’il était maintenu en vie par des appareils et que, de toute manière, il ne lui restait que quelques semaines à vivre.

Puisque c’était dit par les Américains, et avec une telle précision, c’est qu’ils avaient accès au moins à sa fiche médicale et au personnel qui le soignait – et, donc, c’était vrai.

Cependant, nous l’avons vu, depuis, maintes fois, en très bonne forme, et nous le voyons aujourd’hui visitant la Crimée et conduisant seul sa voiture. Et comme nous savons que les Américains ne peuvent en aucun cas se tromper, ni raconter des sornettes, c’est qu’une science médicale incomparable, inconnue de nous, lui a rendu la santé.

Il est vrai, par ailleurs, que les mêmes génies du renseignement américain et britannique, sur les analyses desquels l’Occident fonde sa brillante politique, nous avaient dit, à la même époque, que le stock de missiles russes était insignifiant, et qu’il allait suffire à peine pour une semaine de combats.

La déconstruction de la démocratie française est à la source du chaos social

Maxime Tandonnet


- 20/3/2023 - La démocratie consiste à traiter les conflits d’une société dans le cadre du débat démocratique et du principe majoritaire: le parlement vote et la minorité accepte la règle de la majorité. Ce principe n’est certes pas le garant de la paix civile mais il y contribue. En refusant le vote à l’Assemblée sur la réforme des retraites à l’Assemblée (après avoir beaucoup promis qu’il s’y tiendrait), l’exécutif lui a tourné le dos. Les arguments utilisés marquent une fuite en avant dans la contre-vérité. L’idée selon laquelle cette réforme absolument insignifiante serait inévitable pour sauver les retraites et les équilibres financiers du pays ne résiste pas une seconde à l’analyse [cf nombreux billets précédents]. Elle se présente comme l’un des pires mensonges envers le pays – depuis les mesures liberticides de l’Absurdistan sanitaire tel le passe vaccinal. Les 64 ans ne sont rien d’autre que le paravent d’un vide sidéral et le chiffon rouge du matador. En refusant le vote démocratique, par l’usage de l’article 49-3, le pouvoir politique se protège, comme enfermé dans sa tour d’ivoire. Il esquive le risque d’une défaite qui ne mettrait pas en cause son maintien mais viendrait écorner encore un peu plus son image: insupportable à ses yeux dans un monde où l’autosatisfaction, la vanité et l’arrogance écrasent toute autre considération. Mais en revanche, il favorise, alimente et propage une violence anarchique qui gangrène le pays et empoisonne sa vie quotidienne. La tranquillité d’en haut, dans les palais de ce qu’il est convenu, à tort, d’appeler une République, se paye par l’humiliation, le chaos et la souffrance d’en bas, des habitants de ce pays. Quant à la motion de censure, sauf surprise, elle a tout l’allure d’une affaire pliée d’avance grâce aux manœuvres de coulisse. Rarement l’impression d’une petite caste qui arrange ses intérêts sur le dos de la Nation n’aura été aussi profonde. Rarement le monde politicien n’aura livré une telle impression de déni démocratique, de lâcheté, de mépris et de félonie. En sont-ils conscients ? Faut-il voir dans tout cela de la bêtise ou du cynisme, ou un mélange des deux ?

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/03/20/la-faillite-de-la-democratie-parlementaire-est-a-la-source-du-chaos-social/

Parce que nous avons grand cœur

Anne-Sophie Chazaud

Bien sûr, il serait tentant de savourer les plaisirs de la joie mauvaise, de la fameuse Schadenfreude.
Voir tous ceux qui ont réélu délibérément Macron le 27 avril 2022 pour, dixit, éviter le fascisme et le chaos, se retrouvant désormais, comme il était à prévoir face d’une part au chaos total et dans tous les domaines, et, de nouveau, à la répression violente d’une partie de la police républicaine transformée en milice politique au service d’une caste malfaisante, soit quelque chose qui ressemble d’assez près au vrai fascisme qu’ils prétendaient éviter…
Il serait tentant de savourer ce spectacle et de dire, comme je l’ai si fortement pensé, et avec violence et dégoût pendant des semaines après la présidentielle : vous l’avez voulu, vous l’avez, débrouillez-vous-en et ne venez pas chialer.
Il serait tentant de s’en laver les mains et de rappeler à ceux qui se piquent enfin de défendre les classes populaires au lieu des lubies sociétales qui les occupent habituellement, qu’ils ont abandonné le peuple, le bloc populaire, le jour où ils ont mis un bulletin « Macron » dans l’urne, devenant les petites mains du bloc élitaire que dans le fond, souvent, petits-bourgeois métropolitains, ils incarnent parfaitement.
Mais nous avons grand cœur, et notre amour de la France et de son peuple, de son peuple qui travaille et qui toujours a été à la pointe de la justice sociale, cet amour donc est supérieur à notre légitime ressentiment envers tous ceux qui, délibérément et en parfaite connaissance de cause, ont trahi ce peuple. Nous n’avons pas le temps pour la rancœur.
Alors, de nouveau, notre cœur bat comme il avait battu aux côtés des premiers Gilets jaunes, aux côtés d’un boxeur intempestif et désespéré, aux côtés de soignants suspendus, aux côtés de jeunes à qui l’on a fait vivre mille morts pour une grippe qui ne touchait que des boomers prompts à les condamner en guise de remerciements à une vie de précarité et de privations, loin des jouissances sans entraves qu’ils se sont accaparées jalousement comme pour l’éternité.
Une nouvelle fois nous allons défendre le peuple, quel qu’il soit, contre les violences et répressions d' une police instrumentalisée.
Une nouvelle fois, et a fortiori parce que nous avons les mains entièrement propres à l’écart de cette abominable souillure, dénoncer les méfaits sans limites de la gouvernance macronnarde, qui n’aura été de bout en bout que destruction, prédation, excès narcissique, perversion azimutée, farces et attrapes, honte et malfaisance.
Une nouvelle fois notre cœur battra aux côtés de tous ceux, quels qu’ils soient, qui, courageusement tenteront par tous les moyens, de reprendre ce qu’une démocratie dépecée et dénaturée, pervertie, leur aura volé, à commencer par la pugnacité et la dignité.
Et si c’est dans la rue, s’il ne reste plus que la rue, eh bien ce sera la rue.
Parce que nous avons grand cœur.


Vers des jours difficiles…

Gilles La Carbona

Les démocrates ont retenu leur souffle, suspendus aux déclarations des uns et des autres, comme de celles de Ménard, et autres traîtres au peuple, qui ont refusé de voter la censure, au motif de… allez donc savoir, si ce n’est pour faire plaisir à Macron. Il faudra qu'ils s’expliquent devant les électeurs. La colère du peuple est montée et il est probable qu’elle ne redescendra pas, pire elle risque de s’amplifier. Ne voient-ils pas, ces braves députés, que ce n’est pas là un effet de mode, mais bien un sentiment qui s’installe durablement ? Le problème n’est pas seulement celui des retraites, mais ce constat que dans un pays démocratique, on peut faire passer en force une réforme contre le peuple, à qui ce gouvernement et les précédents, depuis six années de calvaire, mènent une guerre ouverte et sans merci.

L’utilisation du 49.3 a déclenché tout autre chose, derrière le déni de démocratie, dont Ménard et les Ciotti se contentent, il y a aussi l’attitude globale de Macron. Ces excès de langage, de comportements, son mépris incessant des Français et de notre pays est la cause du rejet qu’il inspire. Lui, l’homme hautain, sournois, mais aussi ses méthodes. Il a abusé de tout, trompé sans cesse pour masquer la vraie nature de ce qu’il était, mais aujourd’hui c’est sans masque qu’il apparaît. Il n’a pas de majorité, et ce ne sont pas les godillots et consorts qui le sauveront de la catastrophe. Car si son gouvernement reste en place, il serait faux de penser que tout reprendra comme s’il ne s’était rien passé, d’abord parce que la rue ne l’entendra pas de cette oreille, et aussi parce que le coup de force fait à l’Assemblée nationale laissera des traces indélébiles.

Voilà ce que ces faquins n’ont pas compris, se complaisant sans doute dans l’émeute larvée, la confrontation permanente, et le besoin de répression. Voter la motion de censure aurait été, voter pour la paix intérieure et l’apaisement, choisir le dialogue et la sérénité, se ranger derrière le peuple. À l’inverse, soutenir Macron et son gouvernement, c’est souhaiter que la France bascule dans la pire des dictatures. Déjà l’étranger nous montre du doigt, tous les pays européens sans exception condamnent la méthode macroniste et sa posture. Les libertés ne sont plus assurées et il devient compliqué de le cacher. Il ne reste que des courtisans de seconde zone pour ne rien voir, ne rien comprendre et tenter de faire comme s’il ne se passait rien. Des barricades s’installent, les étudiants, les lycéens entrent peu à peu dans la danse, et il y eut encore des députés pour refuser de censurer ce gouvernement. Que cherchent-ils ? La guerre civile, le chaos ? Ne pas sanctionner ce pouvoir, alors que l’immense majorité du peuple le veut, c’est devenir l’ennemi de ce peuple. Comment justifieront-ils leurs positions, après que Borne soit maintenue ?

Le combat peut continuer sur le plan constitutionnel avec l’article 27 de la Constitution qui stipule que « Tout mandat impératif est nul », si les députés ont subi des pressions, au lieu de se déterminer librement dans l’exercice de leur mandat. « Ils ne sauraient être prisonniers d’intérêts locaux ou catégoriels. Aucune injonction à agir dans tel ou tel sens ne peut leur être adressée ». Et des pressions, il y en a eu, des menaces officielles d’exclusion des partis et des tentatives de corruption en proposant des facilités pour les aménagements urbains dans les circonscriptions des « bons » votants. À moins que la rue ne décide de rejeter elle-même la motion, avec les moyens d’un peuple affamé, contraint, trompé et floué…


19 mars 2023

« Mon café russe »

Gilles Casanova

C’est entendu, Vladimir Poutine est le pire des hommes, il a tous les défauts de la Terre, et encore d’autres bien moins courants.

Il reste que la propagande médiocre que l’on nous sert tous les jours ne peut pas aider à comprendre ce qui se passe, ni en Ukraine ni dans le reste du monde.

Et il s’en passe des choses en ce moment, car nous vivons un instant clef de l’histoire des relations internationales au XXIe siècle. La planète se réorganise, mais de la même façon qu’à la chute de l’empire d’Orient, le débat public y portait sur le sexe des anges, ici le débat public porte sur des sottises : un mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine lancé par un Tribunal pénal international dont la réalité n’est que de complaire à quelques États occidentaux, dont ne sont pas les États-Unis qui exemptent naturellement tous les opérateurs de leurs interventions de tout jugement et de toute sanction.

Mais le fait important, ces derniers temps, c’est que c’est l’Occident – et plus spécialement les pays de l’OTAN – qui est en train de connaître un poison lent, comparable à celui qui a décomposé l’URSS.

Vladimir Poutine a vécu cette époque, il a vu ce qui se passait et il a compris comment ce poison lent et sûr a tué l’URSS, parce qu’elle voulait maintenir son rang et n’y parvenait plus, et il voit maintenant comment le même processus peut être mis en place pour tuer la domination de l’Occident et tout spécialement du chef de l'Empire, les USA.

Vladimir Poutine n’a absolument aucune intention de lancer ses troupes à l’assaut de l’Europe, vous ne pensez tout de même pas que si la Russie décidait de mettre toutes ses forces dans la balance, elle n’arriverait qu’à avancer d'une cinquantaine de kilomètres en territoire ukrainien. Vous ne croyez tout de même pas à cette fable de la résistance ukrainienne qui soudain crée, à partir de morceaux épars, une Nation qui se rassemble autour d’une sorte de fantaisiste de télévision, habitué jadis au justaucorps en latex, parce qu’il arborerait maintenant des T-shirts de couleur militarisée.

Une sorte de Jeanne d’Arc, qui serait une variété d’hybride entre Charles de Gaulle et Mistinguett.

Non, le jeu de la direction russe est bien plus subtil, il consiste à asphyxier l’Occident comme celui-ci, avec le fantasme de la Guerre des étoiles a asphyxié hier l’URSS.

Vous n’avez probablement pas noté que cette semaine le PIB des BRICS est passé devant le PIB du G7. Vous n’avez peut-être pas noté que la Chine a apporté suffisamment de garanties à l’Iran et à l’Arabie Saoudite pour que celles-ci interrompent leur guerre au Yémen, se réconciliant face à un Israël menaçant, et que les deux vont ainsi rejoindre les BRICS.

Les images fortes qui se déroulaient jadis à Camp David se passent aujourd'hui autour des dirigeants chinois.

L’objectif avoué de ces BRICS, c’est de monter une monnaie alternative au dollar. Et ils progressent à grande vitesse en ce sens, en s’assurant progressivement la maîtrise d’une majorité des ressources naturelles de la planète. L’objectif de cette monnaie c’est de dédollariser l’économie mondiale, et de faire perdre ainsi aux États-Unis leur atout majeur dans la compétition internationale, qui fait que ce sont les autres qui paient – à travers le dollar comme seule monnaie d’échange – leurs acquisitions, comme leurs difficultés.

Le projet est une monnaie qui soit plus rassurante que le dollar, pour pouvoir progressivement se substituer à lui dans la majorité des échanges internationaux. Pour cela, ils ont l’intention que celle-ci soit gagée sur l’or dont l’Afrique du Sud et la Russie sont les principaux producteurs, et dont un certain nombre des BRICS détiennent des stocks importants, contrairement à la banque d’Angleterre qui a tout vendu pour financer les folies de la politique de Margaret Thatcher il y a bien longtemps…

La dédollarisation de l’économie va apporter un coup décisif à la prééminence américaine. À partir du moment où l’Arabie Saoudite accepte de vendre son pétrole, à partir du moment où tous les BRICS acceptent tous de commercer dans une monnaie d’échange qui leur sera commune, gagée sur l’or, qui voudra encore se risquer avec des dollars qu’imprime dans des conditions tellement extrêmes la Banque centrale américaine.

Cette monnaie dévaluée, produira une inflation toujours plus forte, dans le même temps que la crise bancaire et financière que provoquent les centaines de milliards engloutis dans les interventions militaires américaines, notamment en Ukraine, conduisent à une fragilisation de ce système.

Le mécanisme est enclenché, le poison est là et il agit. Après la faillite de la Silicon Valley Bank, ce sont les banques régionales qui ont des difficultés. 125 milliards de dollars sont injectés par la banque centrale ces cinq derniers jours, mais encore faut-il qu’elle trouve quelque part la contrepartie, c’est-à-dire qu’on lui achète des dollars pour que ce ne soit pas simplement une baisse de valeur du dollar et une nouvelle étape d’inflation dans l’ensemble de l’Occident et de la zone OTAN.

Le voilà le danger, bien plus qu’une conquête militaire par les armées russes, c’est l’effondrement de l’intérieur. Plus la situation économique sera difficile, plus les dirigeants américains investiront dans l’armement dans une course en avant, et plus ils investiront dans l’armement et plus il leur sera difficile de trouver les moyens financiers d’empêcher les crises bancaires et financières qui risquent de se multiplier chez eux comme chez leurs amis occidentaux. Peut-être alors regretteront-ils l’offensive massive pour affaiblir leurs alliés européens à l’occasion de la guerre en Ukraine.

À petits pas, l’alternative au dollar se construit, l’alternative stratégique aux États-Unis se construit. Les Chinois se gardent bien d’apparaître comme les « forts » qui vont imposer leurs lois aux Russes, aux Indiens, aux Iraniens, aux Saoudiens, à l’Afrique du Sud ou aux Brésiliens. Ils ont au contraire l’intelligence de comprendre que c’est en faisant profil bas qu’ils seront au cœur d’un dispositif qui les mettra en position d’affronter à armes égales les États-Unis et un OTAN dans lequel progressivement les peuples verront plus un problème qu’une solution.

Plus que jamais l’Histoire n’est pas écrite, pas plus que la paix n’est assurée d’être la résultante de toutes ces opérations. Opérations concomitantes à la volonté d’installer en occident un contrôle total sur les populations pour mettre en place une « société liquide » mondiale qui va se heurter à cette alternative, engendrant des phénomènes inédits.

Ici, nos médias et une partie de nos élites ont une réponse toute prête, la haine du russe. La haine de tout ce qui est russe, de tout ce qui est art, musique, peinture, tout ce qui est russe. C’est médiocre, et ça ne peut pas durer très longtemps, on peut craindre que – dans la tourmente de la crise politique et institutionnelle que vit la France – cela ne convainque guère le peuple…