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20 mars 2023

Vers des jours difficiles…

Gilles La Carbona

Les démocrates ont retenu leur souffle, suspendus aux déclarations des uns et des autres, comme de celles de Ménard, et autres traîtres au peuple, qui ont refusé de voter la censure, au motif de… allez donc savoir, si ce n’est pour faire plaisir à Macron. Il faudra qu'ils s’expliquent devant les électeurs. La colère du peuple est montée et il est probable qu’elle ne redescendra pas, pire elle risque de s’amplifier. Ne voient-ils pas, ces braves députés, que ce n’est pas là un effet de mode, mais bien un sentiment qui s’installe durablement ? Le problème n’est pas seulement celui des retraites, mais ce constat que dans un pays démocratique, on peut faire passer en force une réforme contre le peuple, à qui ce gouvernement et les précédents, depuis six années de calvaire, mènent une guerre ouverte et sans merci.

L’utilisation du 49.3 a déclenché tout autre chose, derrière le déni de démocratie, dont Ménard et les Ciotti se contentent, il y a aussi l’attitude globale de Macron. Ces excès de langage, de comportements, son mépris incessant des Français et de notre pays est la cause du rejet qu’il inspire. Lui, l’homme hautain, sournois, mais aussi ses méthodes. Il a abusé de tout, trompé sans cesse pour masquer la vraie nature de ce qu’il était, mais aujourd’hui c’est sans masque qu’il apparaît. Il n’a pas de majorité, et ce ne sont pas les godillots et consorts qui le sauveront de la catastrophe. Car si son gouvernement reste en place, il serait faux de penser que tout reprendra comme s’il ne s’était rien passé, d’abord parce que la rue ne l’entendra pas de cette oreille, et aussi parce que le coup de force fait à l’Assemblée nationale laissera des traces indélébiles.

Voilà ce que ces faquins n’ont pas compris, se complaisant sans doute dans l’émeute larvée, la confrontation permanente, et le besoin de répression. Voter la motion de censure aurait été, voter pour la paix intérieure et l’apaisement, choisir le dialogue et la sérénité, se ranger derrière le peuple. À l’inverse, soutenir Macron et son gouvernement, c’est souhaiter que la France bascule dans la pire des dictatures. Déjà l’étranger nous montre du doigt, tous les pays européens sans exception condamnent la méthode macroniste et sa posture. Les libertés ne sont plus assurées et il devient compliqué de le cacher. Il ne reste que des courtisans de seconde zone pour ne rien voir, ne rien comprendre et tenter de faire comme s’il ne se passait rien. Des barricades s’installent, les étudiants, les lycéens entrent peu à peu dans la danse, et il y eut encore des députés pour refuser de censurer ce gouvernement. Que cherchent-ils ? La guerre civile, le chaos ? Ne pas sanctionner ce pouvoir, alors que l’immense majorité du peuple le veut, c’est devenir l’ennemi de ce peuple. Comment justifieront-ils leurs positions, après que Borne soit maintenue ?

Le combat peut continuer sur le plan constitutionnel avec l’article 27 de la Constitution qui stipule que « Tout mandat impératif est nul », si les députés ont subi des pressions, au lieu de se déterminer librement dans l’exercice de leur mandat. « Ils ne sauraient être prisonniers d’intérêts locaux ou catégoriels. Aucune injonction à agir dans tel ou tel sens ne peut leur être adressée ». Et des pressions, il y en a eu, des menaces officielles d’exclusion des partis et des tentatives de corruption en proposant des facilités pour les aménagements urbains dans les circonscriptions des « bons » votants. À moins que la rue ne décide de rejeter elle-même la motion, avec les moyens d’un peuple affamé, contraint, trompé et floué…