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22 mars 2023

Macron, président du chaos

Jacques COTTA

Chaos social, chaos économique, chaos politique... Mais il y a plus : avec "l'épisode" réforme des retraites et l'usage de la constitution de la Vème République, Emmanuel Macron est président du chaos démocratique ! Évidemment, rien n'est joué et la mobilisation populaire tient dans ses mains les perspectives d'avenir...

https://www.youtube.com/watch?v=R4uVMFbcRnA

21 mars 2023

Jonathan Sturel

Si la motion passait, certes cela faisait tomber Borne et son équipe de bras cassés mais elles auraient été remplacées par d'autres robots macronistes immédiatement. Nous aurions été satisfaits de cette chute mais pour quelques semaines seulement, le temps qu'un remaniement nous impose Gabriel Attal à Matignon par exemple.
Le rejet de cette motion ouvre des perspectives beaucoup plus intéressantes. Maintenant que le parcours institutionnel est terminé, il reste la possibilité que la rue prenne le relai.
Et cette perspective intéresse davantage les gens qui, comme nous, souhaitent beaucoup plus énergiquement la chute de Macron que celle de Borne ; la fin du régime plutôt que celle d'une vulgaire réforme des retraites.
Peut-être qu'il ne se passera rien, mais si la motion passait il était absolument certain que rien ne se passerait. Alors entre un scénario qui a 0% de chance de se réaliser et un autre qui a 1%, je prends le deuxième.

UN ÉLOGE TEMPÉRÉ DU HAUT MOYEN-ÂGE

Gabriel Nerciat

Certes, le peuple français a beaucoup de défauts (ceux qui doutent qu'il y ait encore un peuple français devraient mieux regarder ce qui se passe depuis deux mois dans le pays, et se demander notamment pourquoi la population majoritairement allogène des banlieues est aussi absente de ce mouvement contre la réforme des retraites qu'elle l'avait été de l'insurrection des Gilets jaunes), et je suis le premier à dire souvent lesquels.
Mais il a quand même une vertu, et qui ne se dément pas : il sait remarquablement, mine de rien, comment circonvenir et neutraliser la plupart des fats et des nuisibles qui se croient autorisés à menacer ses droits ou à déconstruire la souveraineté (et/ou les libertés) que ses aïeux ont conquis.
Moi le premier, je l'ai écrit ici, je pensais que le Banquier Président et ses robots parviendraient sans trop de mal à remporter la partie, dès lors qu'ils avaient obtenu un second mandat grâce à l'épidémie de covid, aux dizaines de milliards jetés par les fenêtres, à la guerre en Ukraine et à l'insondable lâcheté bouffonne et braillarde de la gauche mélenchoniste.
Eh bien, non : à peine un an après sa réélection en trompe-l'oeil, Macron est désormais empêché et ligoté comme un esclave dans une séance sépulcrale de BDSM.
Tous les moyens mis à sa disposition par la Constitution de 1958 pour sortir de la crise qu'il a provoquée lui sont plus ou moins interdits car ils se retourneraient automatiquement contre lui : dissolution de l'Assemblée nationale, changement de gouvernement ou référendum.
Pas de possibilité de gouverner avec les LR, non plus : ces derniers, bien qu'ils se soient tirés une balle dans la tête en empêchant de peu la chute d'Elisabeth Borne, ne peuvent pas faire autrement que de durcir leur feinte opposition s'ils veulent avoir une maigre chance de survie (larvaire) dans leurs provinces morcelées.
Bref : pas de solution concevable, sinon un gouvernement par ordonnances qui, en l'absence de majorité parlementaire, n'aura les moyens d'aucune transformation notable ou profonde du pays.
Comme après la trahison de Jacques Chirac en 1995, le président est désormais condamné à une impuissance totale pour les quatre ans qui viennent. Et c'est avec le peuple français, hostile et de plus en plus sourdement violent à son endroit, qu'il va devoir cohabiter.
Ce fabuleux Mozart de la finance qui devait accomplir la grande révolution sociale-libérale et progressiste de la décennie tant attendue par nos élites et la partie la plus sénile de la bourgeoisie citadine va finir comme un roi fainéant mérovingien, en laissant complaisamment les Vikings et les Sarrasins venir délabrer et coloniser le pays qui l'a rejeté.
Tout ça, pour une réforme des retraites à la noix dictée par Bruxelles, et qui ne rapportera même pas huit milliards au budget de l'Etat. Une misère.
Vous me direz : ce n'est pas grandiose, la fin du Haut Moyen-Age. Mais on y prépare, faute de mieux, l'édification des futurs châteaux forts, et l'on sait qu'à terme les Vikings finiront par devenir des Normands, donc plutôt des gens biens.
De nos jours, il ne faut pas trop en demander non plus, les amis. Nous ne sommes ni Russes ni Chinois ni Indiens, que diable.


[Communiqué de presse] "L'autorité judiciaire n'est pas au service de la répression du mouvement social"



Europe : le choix de la misère et la fuite des cerveaux

H16

Intéressant constat que celui qu’on peut dresser à la lecture d’un récent article de Courrier International sur un rapport de l’Institut australien de politique stratégique (ASPI) qui semblerait montrer que la suprématie américaine en matière de technologies est en train de laisser place à la Chine…

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et surtout qui parlent chinois ; c’est en tout cas ce qu’on pourrait croire à lire le rapport en question duquel on peut d’ores et déjà tirer quelques enseignements, à commencer par le constat que, dans la course intellectuelle et technologique, l’Occident est clairement en train de marquer le pas au profit de la Chine.

Pour l’Institut australien, les démocraties occidentales ne sont plus le berceau des avancées scientifiques et de la recherche, et – pire encore – ne sont plus capable de retenir les ingénieurs et les chercheurs comme ce fut le cas jadis et, selon lui, la Chine serait passée en tête dans 37 des 44 secteurs de technologies de pointe analysés, depuis les batteries électriques, aux communications fondées sur les technologies 5G ou 6G en passant par le développement de l’informatique quantique, les vaccins ou les systèmes de lancement spatiaux, ces trois domaines faisant partie des sept domaines seulement où les États-Unis restent en tête pour le moment.

Or, dans l’ensemble des métriques proposées, une question surnage, lancinante et dont la réponse n’est pas très rassurante : où en est l’Europe ?

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Et l’Europe, dans tout ça ?

Coincée dans un entre-deux inconfortable où le Vieux-Continent semble tout juste maintenir ses capacités, elle n’apparaît en tête dans aucun domaine technologique sur les 44 choisis par l’Institut. Au passage, en épluchant le rapport, on se rend compte que les pays européens peinent aussi à trouver une place en troisième ou quatrième position. Pire : même si l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni tirent encore leur épingle du jeu dans plusieurs domaines leur permettant de se hisser de temps en temps à une troisième place, la France n’apparaît qu’à deux reprises lorsqu’il s’agit d’énergie nucléaire (et la gestion de ses déchets).

Ce constat impose de s’arrêter une seconde et de bien prendre l’ampleur de ce qui s’est passé en quelques années, une ou deux décennies tout au plus : non seulement la Chine a largement rattrapé le reste du monde et dépassé les États-Unis, mais l’Europe semble maintenant prête à sombrer corps et bien dans le ventre mou des civilisations moyennes, ni complètement tiers-mondisée (pour combien de temps encore ?), ni vraiment apte à développer des technologies de pointe…

En somme, pendant que le monde devient de plus en plus compétitif, que la course technologique devient plus pressante, l’Europe semble avoir fait le choix franchement douteux de devenir de plus en plus “décroissante” : décroissance de sa population, actée avec plus ou moins de résignation et pour certains même, une pointe de morgue réjouie, décroissance technologique en faisant une guerre permanente à toute amélioration du niveau de vie sous tous les prétextes possibles, et surtout décroissance par l’énergie avec une politique suicidaire vigoureuse d’arrêt pur et simple de toute forme d’énergie bon marché, et le remplacement assez moyennement subtil des énergies qui marchent par celles qui ne marchent pas et sont autant hors de prix qu’hors de contrôle (moulins à vent, miroirs magiques) ou d’autres comme le charbon voire la biomasse qui nous ramènent dans une sorte de nostalgie triste, à ce XIXème siècle qui voyait, jadis, l’Europe conquérir le monde.

À ces choix déjà calamiteux visant une disparition aussi pitoyable que possible, on doit ajouter les efforts actuels d’ajouter la faim au froid qui ne manquera pas de saisir les populations en manque d’énergie, avec cette volonté de plus en plus affirmée de dépendre du reste du monde pour s’alimenter : il suffit pour s’en convaincre de voir les quelques agriculteurs encore en activité en Europe défiler pour essayer de réveiller les populations et les politiciens aux problématiques que ces derniers, ânes bâtés de l’écologisme de combat, s’emploient pourtant à leur créer chaque jour qui passe.

Devant ce tableau consternant, peut-on réellement s’étonner de la véritable fuite des cerveaux qu’on observe déjà dans différents pays, la France représentant en la matière une sorte de phare indiquant aux autres ce qu’il ne faut surtout pas faire pour conserver son potentiel intellectuel chez soi ? Les articles d’analyse sont peu nombreux, le constat faisant mal, mais ceux qui évoquent la situation à ce sujet sont sans appel : les cerveaux quittent l’Europe et s’installent aux États-Unis et en Chine, et cette fuite coûte de plus en plus cher.

Une situation qui n’est pas une fatalité

Le plus grave est que ceci n’est en rien une fatalité : l’Europe a amplement prouvé qu’elle pouvait être indépendante sur tous les plans. Sur le plan énergétique, elle s’interdit d’exploiter ses sous-sols pourtant riches. Sur le plan alimentaire et sur le plan technologique, il n’y a pas de doute qu’elle a largement de quoi rendre la monnaie de leur pièces aux Chinois et aux Américains.

Les Européens savent faire aussi bien des puces que des satellites, des avions que des fusées, des voitures que des matériaux raffinés de tous types. L’Europe a su former et a formé une élite intellectuelle, militaire, industrielle, celle qui a effectivement et littéralement conquis le monde en différentes vagues pendant des siècles, y compris les Amériques et l’Orient.

Les pays européens et leurs peuples ont amplement prouvé pouvoir éclairer le monde de leur culture et de leur philosophie.

On sait faire.

Mais malgré cela, l’Europe s’enfonce maintenant comme elle ne s’est jamais effondré auparavant, et pas parce que, subitement, l’Europe ne serait plus capable mais bien parce qu’elle a choisi de ne plus l’être : il s’agit ici d’idéologie, il s’agit de renoncement et rien d’autre.

De l’idéologie, oui, bien connue, marxisante même, celle qui mène inéluctablement à la guerre de tous contre tous au prétexte de protéger des minorités de plus en plus risibles qui n’ont de cesse de monter les uns contre les autres. Diviser pour mieux régner n’a jamais aussi bien marché, tant pour les États-Unis que pour la Chine qui voient maintenant dans l’Europe un véritable champ d’opportunité pour le pillage intellectuel, culturel et économique et ne s’en privent pas.

Il s’agit aussi de renoncement : après des années à distiller l’idée selon laquelle l’individu ne peut rien et l’État peut tout, les citoyens européens, baignés de sociale-démocratie de plus en plus socialiste et de moins en moins démocratique, ont justement fini par le croire, dur comme fer. Renonçant à toute responsabilité et aussi, à tout effort pour se détacher de la tétine lénifiante de l’État, les citoyens européens ont petit-à-petit filé les clés de toute l’Europe à des dirigeants bien plus soucieux de leur propre richesse personnelle que de celle des peuples qui leur ont aveuglement (et de plus en plus idiotement) fait confiance.

On arrive à présent au bout de ce schéma car la facture arrive, et elle est particulièrement salée.


Michel Rosenzweig

Ce type cherche les bâtons pour se faire taper dessus.

La stratégie du chaos et de la chienlit comme mode de gouvernance : provoquer la violence et les soulèvements pour encore réprimer et légitimer le parti de l'Ordre (moi ou de désordre).

Épreuve de force très délicate dans un monde où la violence reste le monopole de l'État et dans lequel la violence populaire légitime demeure non seulement illégale mais illégitime aux yeux d'une majorité d'individus.

Après un 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, et le rejet des motions de censure lundi, le président de la République Emmanuel Macron a exclu à court terme une dissolution de l'Assemblée nationale, un remaniement du gouvernement ou un référendum, ont expliqué à BFMTV plusieurs participants à une réunion avec le chef de l'État ce mardi.


Deux mondes

Jonathan Sturel

D'un point de vue purement visuel et symbolique, c'est une belle photo. La confrontation entre deux mondes.
Mais en réalité, sous son casque, ce policier, lui-même précaire et sans doute père de famille, sait que sa propre épouse peine à faire les courses du foyer, sait que son ménage peine à finir le mois et sait que la jeune femme qui lui fait face se met au service d'un combat qui vise à défendre les intérêts sociaux des deux protagonistes.
Pourtant, ce policier recevra tôt ou tard l'ordre d'empêcher que ce combat soit livré et il lui obéira, se sabordant ainsi lui-même ainsi que sa famille, trahissant ses propres intérêts et la dignité de sa famille, rendant ainsi service à une minorité politicienne et économique qui seule tire profit d'une situation qu'elle regarde se dérouler depuis les fenêtres de sa résidence privée, protégée et vidéosurveillée, en se frottant les mains.
Le jour où l'homme sous le casque refusera de charger, bouclier en avant, la demoiselle en face de lui, parce que cette demoiselle pourrait être sa propre fille, sa sœur ou sa femme, le château de cartes qui tient lieu de régime politique s'écroulera sous nos yeux et les pharisiens pourront être chassés hors de nos vies.
Ainsi, toute la fondation du régime, toute sa structure, tous ses murs porteurs sont là, sur cette photo, sous ce casque.