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17 mai 2025

LA FORTUNE DE VOLODYMYR

Jean-Claude Delhez

-17/5/2025- Cela fait des mois que je vois passer des textes prétendant montrer la richesse de Volodymyr Zelensky sans pour autant citer de sources, ce qui pose la question de leur véracité. Cette fois, voici un document sourcé, relayé par l'un d'entre vous. Il provient du journal « Le Midi libre », qui traduit un article paru dans l'Indépendant de Kiev. Ce dernier a simplement consulté la déclaration de patrimoine obligatoire pour tout président ukrainien.
Qu'en est-il du patrimoine déclaré de M. Zelensky ? Avec son épouse, il possède 1,1 million de dollars d'actifs financiers, dont 346.483 dollars placés sur un compte bancaire en Suisse. Zelensky détient des parts dans 70 marques commerciales. Il est propriétaire d'un appartement à Kiev et d'un autre au Royaume-Uni. Les revenus de son couple s'élèvent à 350.000 dollars par an. Pour l'anecdote, il a aussi déclaré 4 montres de luxe (qui cadrent peu avec son image dépouillée). Ces chiffres datent manifestement de 2019, quand il est entré en fonction.
Or, il se trouve que deux ans plus tard, en 2021, un pool international de journalistes d'investigation sortait l'enquête dite des Pandora Papers. Un enquête révélant tous ces puissants qui cachent leur argent dans des paradis fiscaux. Parmi eux, le président ukrainien. Il n'a guère retenu l'attention à l'époque parce qu'il était alors très peu connu du grand public. L'enquête, menée par le site d'investigation ukrainien Slidstvo, permet d'éclairer les subtils montages financiers auxquels Zelensky a participé.
À l'origine, bien avant d'être président, Zelensky est comédien et producteur de télévision. Il travaille pour la chaîne appartenant à l'oligarque Igor Kolomoïsky. Le personnage traîne une sulfureuse réputation jusqu'à finir incarcéré, aujourd'hui, pour fraude et blanchiment d'argent. Zelensky, lui, possède sa propre société de production, qui se nomme Kvartal 95. Et c'est elle qui va servir à transférer ses richesses vers une multitude de paradis fiscaux. A partir de cette société, il en crée d'autres, domiciliées dans divers pays peu regardants : Chypre, le Bélize, les îles Vierges britanniques, etc. Ces sociétés off shore en créent également d'autres ou prennent des participations, en sorte de brouiller les pistes et de constituer, in fine, un vaste réseau mondial à l'abri du fisc ukrainien. Par exemple, Maltex Multicapital Corporation, fondée dans les îles Vierges britanniques, qui devient propriétaire de sociétés de cinéma et de télévision. Ou cette autre société écran qui permet d'acheter discrètement trois appartements en plein centre de Londres pour la somme de 7,5 millions de dollars (deux sur Baker Street (cf. photo), un près du palais de Buckingham).
Dans toutes ces transactions, Zelensky se fait aider par des collaborateurs, tous originaires de la même ville que lui (Krivoï Rog) : Yakovlev, Shefir et Bakanov. Ils sont copropriétaires d'une partie des placements. Ces collaborateurs, du temps où Zelensky s'active dans le milieu de la télévision, le suivront ensuite pour ses premiers pas en politique (de même que l'oligarque Kolomoïsky, avant qu'il ne soit emprisonné). Mais, une fois élu, Zelensky doit déclarer officiellement son patrimoine. Pour masquer sa vaste entreprise d'évasion fiscale, il trouve un arrangement avec l'un de ces collaborateurs, Serhiy Shefir, qui est aussi le producteur de ses émissions. Zelensky cède fictivement ses parts à Shefir. Et Shefir continue de verser les revenus du capital, mais pas directement à Zelensky ; il les verse à Olena Kiyachko, l'épouse du désormais président ukrainien.

16 mai 2025

ALLO ROME, ICI PARIS

Gabriel Nerciat
16/5/2025

- Très Saint Père, pardonnez-moi parce que je n'ai jamais péché. J'ai fait le mal souvent, bien sûr, et même avec un plaisir certain, mais c'était par excès d'innocence. Comme tous ceux de ma race, je ne peux pas descendre de Caïn ni même de Nemrod. Le sang d'Abel ne retombera pas sur moi, Votre Sainteté.
- C'est beaucoup de présomption, Monsieur le Président. Abel ne portait pas un gilet jaune, mais mon nonce apostolique de Paris m'a raconté la détresse des éleveurs de brebis du Limousin, que votre soumission à la politique de libre-échange décidée à Bruxelles est en train de condamner à mort.
- Mais Très Saint Père, il ne s'agit pas de ça. Les drames des peuples n'ont pas plus de conséquence pour moi et les miens que les plaintes des âmes du Purgatoire sur le chant des archanges de la Hiérarchie céleste. C'est autre chose que je vous demande.
- Quoi donc, Monsieur le Président ?
- Je vous demande de me bénir sans m'absoudre. De rien. Je le vaux bien, non ?
- Cela m'est impossible, Monsieur le Président. Vous savez que je suis le Vicaire du Christ, et le fils de Dieu ne m'a pas donné le pouvoir d'orienter les bienfaits réparateurs de sa Providence en faveur des mortels qui se croient égaux à lui.
- Mais je ne suis pas l'égal du Christ, Votre Sainteté ! Je suis son juge. Quelque chose de moi était déjà présent à la cour de Hérode Antipas le soir du Jeudi saint, et c'est ce qui fut à l'origine de ma destinée si glorieuse. Si nous n'étions pas là pour livrer le Christ à ses bourreaux, qui le ferait, permettant ainsi l'avènement de la Passion et de la résurrection ? Grâce à moi, la crucifixion du monde et celle de la fille aînée de votre Eglise continuent tous les jours, et c'est ce qui justifie le maintien de votre trône. Cela vaut bien une bénédiction pontificale, je crois.
- Vous êtes trop retors pour moi, Monsieur le Président. Contrairement à mon prédécesseur, je n'appartiens pas à l'ordre noir de saint Ignace et je n'en prise pas les subtilités perverses. Autrement dit, je ne peux rien pour vous, sinon vous prévenir que votre obstination à intensifier la guerre en Ukraine et à légaliser l'euthanasie va faire courir d'immenses dangers au salut de votre âme. Renoncez-y.
- Eh bien, alors, je me passerai de votre bénédiction, Votre Sainteté. Après tout, rien ne m'empêche de me bénir moi-même. Ma regrettée grand-mère me l'avait appris, quand je passais des vacances avec elle dans sa jolie maison de la région de Bigorre. "Ne t'agenouille pas, me disait-elle, même devant Dieu. Ne prie jamais personne d'autre que moi. Si tu ignores toute forme d'humilité, tu pourras faire semblant de croire que la mort ne te concerne pas. Bénis-toi toujours toi-même en mémoire de moi."
- Je vous laisse, Monsieur le Président, car tout ce que vous me dites m'afflige au plus haut point. Je prierai pour vous après avoir servi la messe à la Basilique Saint-Jean-de-Latran, je vous le promets. Même si je sais déjà que cela ne sert à rien.

TRANSGENRISME : BRÈVES RÉFLEXIONS SUR UN MOUVEMENT MORTIFÈRE

Marc Amblard
16/5/2025

Soyons clairs : le refus de son assignation biologique est une maladie mentale qui se nourrit de la haine de soi.
Ces dernières années, ses promoteurs et leurs médias se sont attachés avec un certain succès à la déguiser en un mouvement euphorique et hyper branché. Les célébrités de Hollywood, de Robert Niro à Charlize Theron en passant par Cher, Ben Affleck, Jennifer Garner, Jamie Lee Curtis et tant d’autres sont tombées bêtement dans le piège et exhibent avec fierté leurs enfants « transitionnés », leur réservant en réalité un avenir déprimant impliquant castration et mutilations corporelles.
Que le taux de suicide chez les enfants transgenre soit 12 fois plus élevé que la norme ne semble pas les émouvoir. Peu importe, l’essentiel est d’afficher aux yeux du monde entier son ouverture d’esprit et son gauchisme dégoulinant de fausse compassion pour les minorités.
Ils ne sont malheureusement que les idiots utiles d’un mouvement qui les dépasse complètement et dont il n’est pas inintéressant de s’interroger sur les objectifs véritables.
On peut d’ores et déjà en dénombrer quatre :
- Financier : selon Global Market Insight, le marché de la réassignation sexuelle est un marché très porteur, avec des taux de croissance annuels allant jusqu’à 25% par an.
- Politique : le déclin moral accompagné de la dissolution progressive des valeurs traditionnelles tels la famille, le mariage, le nationalisme… considérées comme un obstacle au changement vers un nouvel ordre mondial. Celui-ci a besoin d’individus faibles, désincarnés, déracinés.
- Démographique : la chirurgie de transition produit des êtres incapables de procréer contribuant ainsi à faire chuter la natalité dans le monde occidental. C’est précisément la finalité défendue par nos « élites » malthusiennes telles Bill Gates qui annonce dans quelques vidéos un épuisement trop rapide des ressources naturelles ou encore Yuval Harari qui prédit que l’intelligence artificielle engendrera des milliards de bouches inutiles.
- Philosophique et médical : le changement de sexe est considéré par certains comme une étape intermédiaire vers le transhumanisme ; les transgenres sont en quelques sortes les cobayes d’un ensemble d’expérimentations visant à développer la transformation contre nature des êtres humains. L’étape suivante consiste à implanter la machine (puce, organes artificiels…) dans notre anatomie (fusion homme-machine). Les oligarques richissimes ne supportent pas l’idée d’avoir une espérance de vie semblable à celle du commun des mortels. La technologie doit pouvoir supplanter les fonctions défaillantes de l’être humain.
Heureusement, ce mouvement porté majoritairement par de grands conglomérats est aujourd’hui attaqué par des peuples qui ont compris le danger d’une telle folie. Les valeurs conservatrices réagissent et rejettent massivement ceux qui les piétinent. L’élection récente du nouveau président américain en est une parfaite illustration. Le transgenrisme y est devenu persona non grata et fait désormais l’objet d’un combat sans relâche au sein des écoles, des universités, de l’armée, du sport et du reste de la société.
Que cette saine réaction se répande le plus rapidement possible dans le reste de l’Occident !

15 mai 2025

Kuzmanovic Georges
15/5/2025

L’Union européenne ? C’est la corruption en cols blancs et la mort de la démocratie sous vernis technocratique.

Quant à Ursula von der Leyen, elle en est le sourire glacial, celui de l’Empire du Mensonge.
Pfizergate : le Tribunal de l’UE reconnaît que la Commission "aurait dû" publier les SMS échangés entre Ursula et Albert Bourla, patron de Pfizer.
Mais – ô surprise – ces SMS se sont volatilisés. Disparus. Pschitt.
Un trou noir administratif ?
Non, une vieille habitude.
Rappel : alors ministre de la Défense en Allemagne, von der Leyen, déjà, avait effacé des SMS liés à des contrats d’armement.
Une pionnière du nettoyage numérique, du "droit à l'oubli".
À ce stade, c’est de l’art.
La Commission européenne a menti. Délibérément. À la justice. Au Parlement. Aux journalistes.
Mais à Bruxelles, on ne ment pas, on « communique ».
Et les « valeurs européennes » ? Un outil de chantage pour les autres. À domicile, on préfère la magouille et le mépris démocratique.
Et maintenant ? RIEN. Nada. Nichts.
Aucune conséquence. Normal : la Commission est une structure sans contre-pouvoir réel. Elle ne rend de comptes à personne.
Macron, Merz, et tous les Glucksmann donneurs de leçons n'exigeront rien !
Les européistes sont trop occupés à dynamiter les États-nations.
Priorité : faire peur aux peuples avec une guerre improbable contre la Russie.
Pain, jeux, panique.
Et Ursula ? Parfaite pour le job.
Elle coche toutes les cases : docile à l’oligarchie, menteuse professionnelle, et toujours souriante.
Le visage idéal de l’Empire du Mensonge.
Vous avez vu les titres de la presse domestiquée ? Le mot du jour : « épinglée ».
Von der Leyen a été « épinglée ».
Comme un papillon dans une boîte. Charmant.
On dirait qu’elle a piqué un biscuit sans permission. Elle n’a pas violé les principes démocratiques de toute une institution, non : elle a juste été « épinglée ».
Circulez.
Il n’y aura AUCUNE conséquence.
Et c’est à chaque citoyen honnête de se demander : est-ce cela, l’Europe qu’il veut ?
Une Union de l’impunité, gouvernée par des marionnettes au service des lobbys, et des journalistes qui trouvent que « épinglée », c’est déjà bien assez fort ?

Régis de Castelnau
12/5/2025

Rubrique : calculette

Ruffin : « Le "plan" de Netanyahou est simple : raser Gaza. Ses hôpitaux. Ses écoles. Ses vies. Son peuple. Son histoire. Sa culture. Dans le bruit des bombes et le silence du monde. »
Éradiquer un peuple ça s'appelle un génocide pauvre misérable ! Qui avez refusé d'utiliser le terme parce que sortant votre calculette vous avez fait vos additions et vos soustractions, et considéré qu'il n'y avait pas assez de morts palestiniens pour parler de génocide. 20 000 enfants morts ce n'était pas assez ?
Vous faites semblant de vous réveiller aujourd'hui parce que vous sentez le vent tourner. Confortablement à la remorque des Horvilleur, Sfar et autres Sinclair qui versent aujourd'hui des larmes de crocodile sur un massacre qui a commencé il y a un an et demi, aujourd'hui vous prenez la pose.
Mais c'est trop tard, on a compris qui vous êtes.

Dessin de Goutal

14 mai 2025

LES JOURNALISTES DE FRANCE 3 SE REBELLENT

Jean-Claude Delhez

-14/5/2025- Après les militaires il y a peu, voici les journalistes français qui mettent en cause le pouvoir. La Société des journalises de France 3 vient de publier un communiqué intitulé « Journalistes, reprenez la parole ! ». Il commence comme ceci : « Chez France Télévisions, en particulier à la rédaction nationale, la très grande majorité des journalistes a appris à se taire. Le plus souvent par crainte. Crainte de se faire mal voir en exprimant un désaccord. » Plus loin, il poursuit : « Nous revendiquons la liberté de débattre et d'interroger systématiquement. Ce débat qui n'existe plus à la rédaction nationale de France Télévisions ».
Le communiqué cite plusieurs cas précis de politique intérieure. Il demande si le silence au sujet de la réforme de l'audiovisuel public a pour but de ne pas déplaire à la ministre Dati ou à la présidente Ernotte. En politique internationale, il pointe la différence de traitement entre le conflit en Ukraine et celui à Gaza.
Sachant que la réaction des généraux avait conduit Macron à en envoyer deux à la retraite anticipée, la question qui se pose désormais est la suivante : quels journalistes de France 3 finiront aux chiens écrasés ou réduits à pointer au chômage ?

MACRON VU PAR COLUCHE

Gabriel Nerciat

-14/5/2025- C'est l'histoire d'un mec qui croit que le général De Gaulle lui a légué des ogives nucléaires pour protéger la Pologne.
"Moi, je sais pas où c'est la Pologne, qu'y dit, mais si je peux plus pisser tranquillement chez moi, je veux bien aller arroser les plates-bandes des autres. De toute façon, c'est les Polacks qui tireront la chasse, à la fin, parce que je suis un mec serviable mais je suis pas con, comme mec, quand même. Eh, les cons, c'est vous : vous m'avez élu deux fois ; hein Madame Binet. Poutine, lui, il rigole bien à mes blagues ; il est pas comme vous."
Voir un chef d'Etat aussi emprunté et diminué qu'hier soir, aussi vil et méprisable soit-il, laisse une impression étrange : on a le sentiment que dans son malheur l'échec et l'impuissance qu'il assume enfin deux ans avant la retraite vise d'abord à décourager son auditoire, dont il se moque à l'évidence, ainsi que ses potentiels successeurs.
Même dans la fatigue de Macron, on sent poindre encore la marque de son mépris, qui le rapprocherait presque du Mitterrand des vieux jours : "Vous êtes tellement misérables que je ne me donne même plus la peine d'essayer de vous convaincre. Si je vous ai déçu, c'est d'abord parce que vous le méritez."
C'est l'histoire d'un mec qui sait pas comment il peut faire pour terminer son histoire.

En France, les prisons sont solubles dans la politique

H16

-14/5/2025- La prison, vraiment, c’est trop pénible ! Et puis, en France, les prisons sont trop pleines, comme une boîte qui déborde. Alors un gentil rapport explique que pour faire de la place, on devrait laisser sortir un peu plus tôt certains détenus, sauf bien sûr les méchants qui ont fait des choses très très graves.

Et si vous avez l’impression que les autorités vous prennent pour des enfants immatures, c’est exact mais cela ne changera rien : oui oui, vous avez bien lu le premier paragraphe et oui oui, il est bel et bien question d’une réduction de peine exceptionnelle pour tous les détenus pour résoudre la surpopulation carcérale actuelle.

L’idée générale est d’une simplicité biblique : puisqu’il y a trop de détenus, réduisons les peines, cela libèrera de la place ! Et pour bien faire comprendre les enjeux et toute la difficulté des conditions de détentions actuelles, vite, vite, réalisons l’un ou l’autre reportage pour décrire la situation avec toute l’objectivité des médias officiels !


L’avantage d’y aller aussi gaillardement, c’est que personne ne s’appesantira sur la notion pourtant étonnante de « trop de détenus » et qu’avec un peu de travail, on pourra faire oublier l’état exact des conditions de détentions dans les établissements français qui, si elles sont loin d’être bonnes – les cellules insalubres sont encore nombreuses, c’est un fait bien documenté – passera probablement un peu trop vite sous silence les aménagements actuels qui offrent une discipline qu’on pourra pudiquement qualifier de moins stricte que celle d’Alcatraz ou de Shawshank par exemple.

Il apparaît en effet que, parfois, à la faveur d’une diffusion sur les réseaux sociaux, le public découvre les étonnants passe-droits, aménagements et largesses dont bénéficient sinon tous les détenus, au moins certains et parfois les plus emblématiques. L’un des derniers exemples en date concernait par exemple Mohammed Amra dont on imagine sans mal que la détention n’était pas tout à fait un calvaire, exposant assez bien à quel point le système carcéral français était lui aussi sujet à la même corruption, au même laxisme et aux mêmes impunités que le reste de système judiciaire français.

En pratique, on le sait et c’est assez bien établi : les peines de prisons sont en réalité sous-utilisées. Rappelons d’ailleurs qu’il s’agit d’un laxisme institutionnalisé comme l’a montré une récente étude parue en février dernier et dont ces colonnes faisaient part à l’époque ; concrètement, lorsque la loi fixe des planchers, la justice effective les divise par deux ou trois et dix ans de prison se transforment en trois par la magie de jugements accommodants, de remises de peines et d’aménagements bricolés qui permettent à des condamnées à 20 ans de réussir l’exploit d’être pourtant multirécidivistes et multi-condamnés dans la même période.


De surcroît, lorsqu’on épluche les chiffres, on observe que sur les quasiment 100.000 personnes « sous écrou », la réalité oblige à noter que plus de 17.000 ne sont effectivement pas dans une cellule mais sous bracelet électronique (comme un ancien président de la République, par exemple) ou bénéficient d’un placement à l’extérieur. Autrement dit, l’utilisation de moyens alternatifs pour éviter les quatre murs d’une cellule sont déjà largement utilisés : si le gentil rapport qui préconise de relâcher plus tôt les pas-trop-méchants ne propose pas en échange d’augmenter la distribution de bracelets, c’est essentiellement parce que les équipes dédiées pour la gestion des détenus sous bracelets sont déjà surchargées.


Bien évidemment, le problème intrinsèque de ces gesticulations judiciaires qui seraient comiques s’il ne s’agissait pas de personnes condamnées donc a priori devant être écartées de la société civile, c’est que le laxisme actuellement institutionnalisé nourrit le laxisme.

D’un côté, ce laxisme est l’excuse pratique et clairement utilisée pour ne pas faire déborder les prisons – c’est même l’excuse directement utilisée par le rapport pour proposer un laxisme posé comme pragmatique – et de l’autre, on pousse à utiliser des peines alternatives (bracelet, liberté conditionnelle, sursis) afin de limiter l’usage de la détention, ce qui servira d’excuses pour ne pas construire de prisons supplémentaires.

En somme, de façon évidente, l’État n’est plus ici en train de gérer des détenus et d’essayer de trouver un moyen pour juguler la violence qui augmente dans la société. L’État, en toute décontraction et en l’expliquant presque ouvertement aux contribuables qui le financent, réalise une simple gestion logistique des flux en faisant ce qui lui paraît nécessaire pour que les contenus (ici, les condamnés) n’engorgent pas les tuyaux (ici, les prisons).

Dans ce contexte, les tubulures étatiques autorisent un flux constant d’environ 80.000 détenus, et dès qu’on est au-dessus, on a « trop de détenus » (i.e. les tuyaux sont sous pression et la pression, c’est mauvais pour le système, voyez-vous).

Magnifique système qui permet de gérer l’incarcération à rebours de ce que demandent les honnêtes gens : on n’incarcère plus en fonction des crimes, mais seulement en fonction des places. Si l’actualité produisait soudainement une floppée de criminels endurcis, on libérerait une floppée de petites frappes pour conserver l’incarcération courante dans le niveau de bande passante carcérale acceptable.

C’est lunaire : la surpopulation sert ici à justifier la désincarcération au lieu de justifier la création de cellules supplémentaires nécessaires à gérer l’augmentation naturelle de la population carcérale.

Et c’est d’autant plus lunaire que, dans le même temps, les bourgeois et la classe jacassante commencent à se réveiller sur certains problèmes qui pourrissent la société depuis maintenant plusieurs décennies et pour lesquels l’actuel ministre de la Justice espère faire croire qu’il agit :


Que peut-on espérer d’une telle gestion à la Gribouille où plus les uns se concentreront sur tel ou tel problème de société, plus il faudra compenser les incarcérations nécessaires par des remises de peine pour les autres ?

Et surtout, qu’espérer de ces dirigeants, de cette caste et de ces politiciens alors que les contribuables n’ont jamais été autant écrasés d’impôts pour un résultat si phénoménalement catastrophique ?


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