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11 juin 2025

Des couteaux partout ? Aucune solution !

H16

-11/6/2025- Hier, le meurtre insensé d’une mère de famille de 31 ans, surveillante de collège par un des élèves de l’établissement déclenche, sans surprise, une véritable tempête de branquignolage chez les politiciens actuellement en exercice.

Alors que la sidération s’empare du corps enseignant, le Premier ministre n’hésite pas à prendre la parole et montrer la plus grande fermeté : pour lui, pas de doute, cet événement dramatique est l’occasion indispensable d’enchaîner les clowneries.


Il n’y a pas d’autres mots : alors que l’émotion est à son comble, Bayrou n’a rien trouvé de plus pertinent à proposer que le déploiement (au moins à titre de test) de portiques détecteurs de métaux à l’entrée des établissements et, jugeant la mesure pas suffisamment grotesque, aura ajouté dans la foulée l’interdiction de la vente des armes blanches (tous les couteaux, en somme) aux mineurs.

À 6000 euros par portique, sur les 60.000 établissements français (et en ne comptant qu’un portique par lieu), la facture de ces âneries s’établit déjà autour de 360 millions d’euros qu’il faudrait sans l’ombre d’un doute doubler compte-tenu du marché public qu’il faudrait passer. Pour rien, tant ces dispositifs ont amplement prouvé ne rien changer à la situation.

Quant à l’interdiction de vente des couteaux, même les politiciens les moins malins comprennent que ceci n’a qu’une portée symbolique, sans rapport avec la réalité (où les couteaux et armes par destinations sont foison) et sans effet : les sociétés occidentales actuelles qui ont tenté ce genre de cascade juridique ridicule ont largement démontré l’inefficacité cuisante de la mesure.

Pas de doute, il faut être régulièrement plongé dans un bain débilogène très agressif pour arriver à sortir ce genre d’inepties alors qu’on est Premier ministre. D’ailleurs, le contraste avec d’autres propositions – toutes aussi inutiles et décalées, mais décidément moins débiles – est d’autant plus fort : sans la moindre surprise, certains représentants de fédérations de parents d’élèves réclament… plus de moyens, les portiques ne semblant pas gagner leur suffrages.

Enfin, avec un soupçon de finesse en plus, l’occasion dramatique est prestement récupérée par le psychopathe en location à l’Élysée : pour Macron, il faut absolument en profiter pour interdire les réseaux sociaux aux mineurs. Eh oui : un élève de troisième poignarde une surveillante pendant une fouille de sacs par les gendarmes, il faut donc scanner sa carte d’identité pour se connecter aux réseaux.

Logique implacable.

Bien évidemment, ceci n’est rien d’autre que l’extension inexorable du contrôle de l’expression publique, l’effondrement démocratique du pays n’étant plus à démontrer. L’emballage ici consiste non pas à « éviter les trafics » (drogues ou armes) mais à « protéger les enfants ». L’éventualité de devoir présenter une carte d’identité ou un moyen d’identification fort pour se connecter à Facebook ou X était déjà en discussion la semaine dernière, le cynisme décomplexé du chef de l’État fait le reste.


En somme, alors que la presse de cour n’a jamais été aussi subventionnée, on veut à présent imposer l’identification pour accéder à internet et aux plateformes sociales, installer des portes dérobées dans des applications de messagerie pour scruter tous les messages chiffrés, déployer une surveillance généralisée par caméra avec reconnaissance faciale, multiplier l’usage de drones de surveillance, et établir des listes (les gauchistes et les fascistes adoOorent les listes !) de personnalités à censurer sur les réseaux (comme le démontre d’ailleurs les récentes auditions ridicules de tiktokeurs en Commission parlementaire, comme s’il n’y avait pas d’autres matières plus pressantes pour l’État actuellement).

Chaque coup de couteau médiatique n’est plus seulement porté sur des victimes aléatoires, mais aussi sur le contrat social français et l’idée démocratique qui n’est plus qu’un lambeau déchiré de ces coups de boutoirs législatifs.

Et au-delà de ces propositions complètement hors-sol qui démontrent la duplicité consternante de notre caste politique, on devra noter qu’une fois encore, la question des parents n’est jamais posée : ce mineur paraît être apparu spontanément pour faire ses exactions ; les parents semblent être hors du tableau, hors d’atteinte et de responsabilité. Personne n’en parle.

Pourtant, l’éducation de base que tout parent doit à ses enfants inclut notamment une réflexion sur la violence, et une nécessité de contrôler ses pulsions. Sur ce point, ces parents ont failli, gravement. On sait peu de choses sur l’élève meurtrier et on peut tout imaginer, mais l’imaginer comme une racaille déjà bien connue de l’établissement, sinon des services de police, n’est plus une hypothèse si hardie. L’enquête et les inévitables fuites de l’instruction permettront de brosser un portrait plus détaillé de l’individu et, peut-être, de sa famille.

Néanmoins, ce cas n’empêche aucunement une réflexion sur le reste de la société tant les coups de couteau plus ou moins mortels sont devenus, en l’espace de quelques années, une composante majeure de l’actualité hebdomadaire du pays : l’ensauvagement de la société est constaté partout et il suffit de se rappeler de quelques graphiques de Marc Vanguard pour bien comprendre ce qui se trame dans le pays. Ceux qui ont des yeux et deux sous de jugeote savent qu’une frange de la population devient complètement ingérable.



Pourquoi ? Parce que la réponse politique a été très en-deça de ce qu’il aurait fallu, et ce depuis plusieurs décennies. Ne rencontrant aucune résistance en face d’elle, cette population ingérable continue d’étendre ses prérogatives, par la violence.

Il s’agit ici d’un problème de laxisme institutionnel (déjà évoqué ici) qui a été sciemment choisi à la fois par déni de réalités qui dépassent les conceptions du monde par la caste jacassante actuelle, et à la fois par commodité et nécessité pour ne pas déclencher une véritable insurrection générale (toute fermeté devant se traduire à un moment ou un autre par des blessés et des morts du côté des ingérables lors de leur reprise en main).

Le pouvoir est d’autant plus faible maintenant qu’il l’a été dans le passé et a laissé la situation dégénérer, la déconnexion des élites du reste du peuple permettant cette dégénérescence à moindre frais pour elles.

L’agitation qu’on observe aujourd’hui est d’ailleurs la même que celle qui avait suivi la décapitation de Samuel Paty : on veut montrer que la République ne va pas se laisser faire, scrogneugneu, mais c’est du théâtre.


Tout ceci reste bien évidemment du flan, pour exactement les mêmes raisons qu’alors : l’Education Nationale a amplement prouvé qu’elle choisira toujours le « pas de vague » plutôt que la moindre action un peu couillue – du reste, avec un premier ministre comme Bayrou mouillé jusqu’au cou dans son propre « pas de vague » à Betharram, on se doute déjà que ce ne sont pas les bons acteurs pour jouer la moindre pièce « du muscle en République ».

Du côté des forces de police, elles se lassent rapidement de choper des multirécidivistes (OQTF ou non) qui sont relâchés. L’absence de sanctions effectives et mesurables les rend de plus en plus dangereux et pire, cette absence de sanction sert d’exemple à tous les « wannabe racailles » qui calquent leurs comportements sur ces exemples. Le dernier cas en date rentre probablement assez bien dans ce cadre.

Du côté des journalistes, ils ont fait et referont sans nul doute le travail d’agitation médiatique pendant la période qui vient, permettant à tout le monde d’entendre les psaumes républicains et les slogans de fermeté fraîchement démoulés par les politiciens – « promis juré plus jamais ça, on va voir ce qu’on va voir ! » – pour ensuite prestement enterrer l’enquête, le jugement et la condamnation (probablement ridicule) du coupable – le nombre de coups de couteau mortels en France par jour rendant maintenant ce camouflage de plus en plus facile, d’autant que procès et condamnation auront lieu dans un lointain futur, la justice française étant, en plus de laxiste, particulièrement lente et détachée des événements…

Pourtant, les solutions sont largement connues : mettre fin au laxisme et à la culture de l’excuse, fini le « pas de vague », incarcérer ceux qui doivent l’être de façon durable, protéger vraiment les victimes et la société et si cela doit être au détriment des fadaises sur le vivrensemble, qu’il en soit ainsi.

Beaucoup plus risquées politiquement, ces solutions nécessitent certes un peu de moyens (construire des prisons, par exemple) mais dépendent surtout d’un état d’esprit qui n’habite ni la classe politique, ni le judiciaire, ni la classe journalistique.

Il n’y aura donc aucune solution effectivement appliquée. Le théâtre va continuer.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/06/11/81179-des-couteaux-partout-aucune-solution