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6 juin 2025

Valérie Boivin

-6/6/2025- Ce que le psychothérapeute ne dit pas, mais qui crève les yeux à qui connaît un peu la clinique de l’enfance et de l’adolescence, c’est que la plupart de ces jeunes n’ont pas été aimés (je ne veux absolument pas dire que j'excuse leur comportement). NI CONSTRUITS dans le respect DE LA LIMITE ET DE L'AUTORITÉ. Ils évoluent dans ce que l’on appelle en psychanalyse la toute-puissance infantile, un état psychique archaïque où le désir ne rencontre jamais de cadre, jamais de non, jamais de tiers.
Souvent, l’image du père est absente dès le début. Le père a pu fuir ses responsabilités, être évincé par une mère toute-puissante, ou encore être là sans l’être, sans jamais incarner une figure d’appui, de Loi, de limite. Parfois, c’est la mère elle-même qui laisse sa propre mère (la grand-mère) prendre le rôle parental, créant une confusion des places qui empêche toute structuration psychique claire.
Dans ces cas-là, l’enfant ne rencontre pas de barrière symbolique. Il n’y a pas d’interdit fondateur. Il n’y a pas de tiers pour lui dire : « ça suffit », ou « tu n’es pas tout ». Et dans ce vide, l’adolescent grandit sans foi ni loi, avec une colère sourde qu’il retourne contre la société toute entière.
À l’adolescence, cette carence devient explosive. L’enfant entre dans la tempête œdipienne sans carte ni boussole. Il ne sait pas où sont les limites, ni même qu’elles existent. Alors il agit, il teste, il brûle, il casse. Il met en scène la toute-puissance qu’on n’a jamais su contrer symboliquement.
Le Dr Berger, qui travaille avec ces adolescents, parle d’enfants incapables de jouer, incapables de « faire semblant ». Ils n’ont pas de jeu symbolique, seulement des actes : voler, détruire, frapper. Ce ne sont pas des actes politiques, ce sont des jeux réels de ceux qui n’ont jamais appris à penser, ni à transformer leur agressivité en parole.
Et ce n’est pas seulement un déficit culturel ou social : c’est un effondrement psychique.
Ces adolescents sont incapables de rêver, de se projeter, de symboliser. Ils ne reconnaissent pas les émotions sur les visages, ne savent pas lire l’autre. L’empathie est absente car l’Autre ne leur a jamais été présenté comme un sujet – juste comme un obstacle ou un ennemi.
Leurs journées sont vides. Ils s’ennuient. Et dans cet ennui, l’acte vient combler le vide : casser, brûler, transgresser. Non pas pour revendiquer, mais pour exister.
Et c’est là le drame : faute de pensée, vient la violence. Faute de cadre, vient l’explosion. Faute d’amour, vient la haine.
Ce n’est pas une question de morale, ni même uniquement de politique : c’est une catastrophe éducative, affective, transgénérationnelle. On a voulu tout déconstruire, et l’on découvre aujourd’hui ce que devient une partie de la jeunesse sans construction.

Yann Bizien

-6/6/2025- Pourquoi autant d'agitation coûteuse d'Emmanuel Macron, sur des tapis rouges ou derrière des pupitres à l'étranger, et pour quels effets politiques et stratégiques ?
New Delhi, Stockholm, Bruxelles, Washington, Berlin, Lisbonne, Singapour, Djakarta, Hanoï, Yaoundé, Porto Novo, Bissau, Pékin, Brasilia, Kiev, Londres, Madagascar, Rabat, Rome, ... Emmanuel Macron s'incruste partout. Il cherche à exister. Il parle. Il annonce la signature de contrats. Il provoque. Mais il condamne et isole de plus en plus la France qui ne remonte toujours pas la pente de son déclassement bien engagé.
Notre président est même capable d'amener Yassine Bellatar en survêtement et dans ses bagages au Maroc, de rencontrer des francs-maçons un jour à Paris, d’inviter un ex-terroriste syrien le lendemain à l'Elysée, d'être éjecté du continent africain, de proposer la mise sur pied d'une coalition armée contre le Hamas, avant de reculer, de prélever des capacités militaires sur nos stocks pour des dons au régime corrompu de Kiev, d'annoncer de façon arbitraire et exclusive le déploiement de troupes françaises en Ukraine, de diluer notre force de dissuasion nucléaire en Europe, d'émettre l'idée de partager notre siège de membre permanent du Conseil de sécurité à l'ONU, de liquider notre souveraineté contre notre volonté et de recevoir une vraie gifle en mondiovision.
Le chef de l'Etat est capable de tout pour faire exploser le compteur de l'avion présidentiel et celui de nos comptes public, tant pour sa gloire et son destin personnels, que pour faire durer son mandat.
Hélas, Emmanuel Macron ne parle à l'étranger que de lui et des autres, de l'Europe, de l'Ukraine, de la Russie, d'Israël et de l'Amérique de Trump. Il bombe le torse, "roule les mécaniques" et cherche le rapport de force avec la Russie de Poutine, l'Amérique de Trump et le régime israélien, mais sans appliquer la même méthode pour l'Algérie où il n'ose plus se rendre.
Il ne parle jamais de la France, des Français, de nos 9 millions de pauvres, de la submersion migratoire, de l'explosion des trafics, de la violence, de l'islamisation engagée de notre société, des causes des émeutes, du laxisme judiciaire, de la mission devenue impossible de nos forces de l'ordre et des solutions urgentes qu'il faut décider pour y remédier.
La France fracturée s'effondre mais notre président voyage sans compter les jours d'avion, il plane et glisse à travers nos réalités, il esquive nos problèmes, il ne décide rien, il ne démissionne toujours pas et il verrouille la clef de voûte de tout le système politique paralysé de la cinquième République.
Le chef de l'Etat se promène beaucoup à nos frais et risques. Il goûte sans limites au faste des visites d'Etat après avoir démantelé notre outil diplomatique historique.
C'est évidemment suspect. Pire, c'est de la haute trahison.
Pour quels résultats ? Pas grand-chose.
Emmanuel Macron prépare surtout son avenir et, en particulier, la troisième partie de sa carrière.
La situation politique, économique, budgétaire, sociale, agricole, sécuritaire, identitaire et culturelle de la France ne s'améliore toujours pas, mais le chef de l'Etat papillonne à l'étranger comme si la réalité intérieure au pays dont il a pourtant la responsabilité ne l'intéressait plus.

EUROPE : 51e ÉTAT DES USA

Jean-Claude Delhez

-6/6/2025- Le site Blast s'est intéressé à des documents révélés par l'enquête Wikileaks, mais non exploités jusque-là. Ce sont des télégrammes diplomatiques américains que Chelsea Manning avait fait suivre à Julian Assange. Ils concernent le P.S. français.
Les politiciens socialistes sont des visiteurs habituels de l'ambassade américaine à Paris. Au moment où Jacques Chirac et Dominique de Villepin dirigent la France, ils vont faire leur cour auprès de l'administration US, qui relève alors du président républicain et néo-conservateur Bush junior. Ils font entendre aux diplomates américains que si eux, socialistes, étaient au pouvoir, ils conduiraient une politique bien plus favorable aux USA que celle de Chirac et Villepin, qui s'étaient opposés à la guerre en Irak (2003). Qui sont ces politiciens ? Il y a du monde qui défile à l'ambassade : François Hollande, Ségolène Royal, Pierre Moscovici, Lionel Jospin, Bernard Kouchner, Michel Rocard, Hubert Védrine, Alain Richard, Dominique Strauss-Kahn et François Rebsamen. Bernard Koucher profita de ses visites à l'ambassadeur pour suggérer aux USA de soutenir sa candidature à la direction de l'Organisation mondiale de la Santé. Il n'y a pas de petit profit...
Les chaudes relations entre USA et PS ont conduit le parti politique français, à la demande des Américains, à modifier sa campagne en faveur du traité constitutionnel européen de 2005, pour y mettre en sourdine l'argumentaire défavorable aux USA.
Les télégrammes ainsi décodés ne concernent que les années 2005 et 2006. Peu après, en 2007, Sarkozy devient président. On sait qu'au moment de son élection, lui aussi était allé à l'ambassade américaine. C'était pour faire avaliser son programme politique par les USA. On se souvient, parmi d'autres choses, que c'est Nicolas Sarkozy, américanolâtre s'il en est, qui réintègrera la France dans le commandement de l'OTAN, dont De Gaulle l'avait exclue en 1966.
Au rayon de ces servitudes volontaires européennes, l'un d'entre vous m'avait signalé que le patron des écologistes belges était aussi allé à l'ambassade américaine de son pays pour faire avaliser le programme de gouvernement de son parti.
Parmi tous ces visiteurs des ambassades américaines, on retrouve donc un éventail politique et géographique assez large. Il ne s'agit là que de quelques informations récoltées à droite, à gauche. On peut penser que ce n'est que la face émergée de l'iceberg. C'est-à-dire qu'il est de coutume, dans les partis politiques européens, d'aller faire allégeance à l'ambassade des Etats-Unis. Discrètement. Ceux qui le font ne s'en vantent pas.
Toutes ces visites intéressées semblent nous dire que les programmes politiques à appliquer en Europe doivent recevoir l'aval de Washington (plutôt que celui des électeurs européens).
C'est le retour de balancier de l'Histoire. Dans le passé, l'Amérique était une colonie européenne, dirigée par des gouverneurs britanniques, français, espagnols... Aujourd'hui, c'est l'Europe qui est une colonie états-unienne.


MUSK LE NOUVEL ALDEBERT

Gabriel Nerciat

-6/6/2025- C'est la fameuse réplique qui opposa, à la fin du Xe siècle, le nouveau roi de France Hugues Capet au comte Aldebert de la Marche, lequel avait contribué à son élection à Senlis quelques années plus tôt, à la mort du dernier prétendant carolingien.
- Aldebert, qui t'a fait comte ?
- Hugues, qui t'a fait roi ?
L'algarade récente qui a opposé Trump à Musk est moins lapidaire et beaucoup plus grotesque (nous sommes en Amérique, le pays de Barnum et de Buster Keaton), mais je crois qu'elle passera à la postérité de la même manière.
La confrontation - inévitable à terme même si elle intervient ou se consolide entre deux périodes de collaborations temporaires face à l'emprise déclinante des oligarchies bureaucratiques et transnationales - entre les chefs d'Etat souverainistes ou nationaux-populistes (aux Etats-Unis, on dit "social-nativiste") et les ploutocrates libertariens de la tech mondialisée sera aussi déterminante, au XXIe siècle, que celle qui opposa, de Philippe le Bel à Mazarin, ou en Allemagne de Frédéric Barberousse à Charles Quint, les rois et les empereurs de droit divin aux grands féodaux et condottieres du Bas Moyen-Age et de la Renaissance.
On sait évidemment qui l'emportera à la fin (au niveau de la compréhension du réel, les libertariens, surtout quand ils sont intellectuellement assez brillants, ne sont pas tellement plus doués que leurs frères ennemis les gauchistes libertaires), mais ce n'est pas parce qu'on connaît la fin d'un film qu'il ne va pas être passionnant à suivre ni bourré de rebondissements inattendus.
A mon sens, ceux qui en rient ne le feront pas longtemps, et ceux qui le déplorent en seront pour leurs frais.
Monsieur Francis Fukuyama, lui, en attendant, vient de prendre deux nouvelles tours en verre sur la gueule.
Et là, pour le coup, c'est plutôt réjouissant.

La France au pied du mur

H16

-6/6/2025- Le constat, posé il y a quelques jours, ne peut plus être évité : si la France n’est pas encore en faillite, c’est pour des raisons purement psychologiques, mais concrètement tout le monde sait que le moindre frisson sur les marchés pourrait emporter l’Hexagone dans un ouragan financier qui emporterait la République avec lui.

Ce n’est pas une exagération : comme le constate l’économiste Bertrand Martinot récemment passé sur Cnews, le simple fait de stabiliser la dette – même pas la diminuer, juste la stabiliser – revient à trouver 40 milliards dans les recettes ou baisser d’autant le déficit public.

Si l’on voulait entamer (timidement) une baisse de cette dette, cela reviendrait à couper les dépenses de 100 milliards, ce qui n’est plus « héroïque » comme le qualifiait Martinot, mais véritablement mythique ou légendaire, qualificatifs qu’aucun des clowns pathétiques actuellement en charge du gouvernement ne peut seulement rêver d’atteindre sauf dans le domaines des gaffes, bévues et boulettes.


Cette situation pourrait paraître insoluble si un récent sondage ne donnait quelques espoirs en matière de bonne gestion du pays : on apprend en effet que, selon un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, il y aurait 92% des Français qui voudraient que l’État diminue son train de vie pour lutter contre le déficit budgétaire.


Ah mais que voilà donc une excellente nouvelle ! Muni d’une telle approbation populaire, il semble absolument évident que l’actuel premier ministre – revenant, du reste, à ses déclarations enfiévrées d’il y a plus de 12 ans – pourrait trouver là matière à couper sauvagement dans les dépenses de l’État et s’atteler à ramener les finances publiques loin de la zone rouge dans laquelle elles évoluent actuellement avec obstination !

On imagine déjà (il faut faire un effort, mais ce n’est pas hors de portée) un Bayrou, revigoré par l’assurance d’avoir le peuple derrière lui, se lancer à l’assaut des dépenses publiques, abdominaux et pectoraux gonflés par l’effort, bataillant courageusement à l’Assemblée pour défendre un budget 2026 enfin (et miraculeusement) équilibré.


Vraiment ?

Non. Probablement pas.

D’une part, Bayrou n’a ni la carrure ni le courage (et encore moins la force) de s’attaquer à une telle tâche.

D’autre part, le sondage masque mal le problème essentiel des Français qui sont effectivement, on le suppose aisément, pour une réduction du « train de vie de l’État » mais ne mettent pas du tout ce qu’il faut derrière cette expression : pour eux, en grande majorité, ce train de vie se traduit par les avantages de quelques professions et quelques salaires dodus (celui du fonctionnaire le plus payé de France, par exemple), le coût de l’Élysée (un peu plus de 100 millions d’euros), les salaires des députés, sénateurs et même de tous les élus (qui, rabotés, permettraient au mieux de faire 600 millions d’économies), mais tout cela est loin, très loin, des 100 milliards d’euro qu’on vise en réalité.

En réalité, le « train de vie de l’État » qu’il faudrait réduire de façon drastique, ce sont surtout les sprinklers à pognon dirigés vers les aides, multiples, diverses, à tout le monde.

Depuis les particuliers avec les associations lucratives sans but (23 Md€) jusqu’aux entreprises (très majoritairement publiques) ce qui représente 80 à 200 Md€ selon les modes de calcul, en passant par les tuyauteries d’aides diverses depuis l’Aide Française au Développement (15 Md€ annuels), y compris les chèques-machin, aides-trucs et réductions-bidules qui ne sont qu’un « fléchage » de la consommation, dont les parcours sont devenus si complexes que le gain n’existe plus, l’effet Laffer étant largement installé.

Réduire ce « train de vie », ce serait aussi arrêter le déluge de lois et de contraintes légales qui crée une glue normative si puissante que cela se traduit par une baisse d’attractivité (les étrangers réfléchissent deux fois avant d’investir en France, contrairement aux pipeaux roses joués par la Macronie), de productivité (les entreprises françaises consacrent un temps inadéquat à la paperasserie et la bureaucratie au lieu de produire) et de motivation (les forces vives locales sont encouragées à partir plutôt que développer des entreprises en France, d’où le si faible nombre de « licornes »).

Ce serait arrêter l’insertion du non-régalien un peu partout dans les missions « essentielles » de l’État, comme la Culture, l’Environnement et l’Écologie, la gestion de l’Europe, de la Cohésion des territoires, les Sports et une bonne partie de l’Éducation ou de la Santé, on se retrouve vite avec des dizaines de milliards qui ne seraient plus déversés dans ces gouffres qui ne fournissent même plus le minimum permettant de justifier leur existence actuelle…


Bref, s’il fallait sortir la tronçonneuse, il faudrait couper radicalement des pans entiers de ce que l’État prétend faire – mais ne fait plus du tout, ou fait de plus en plus de travers – pour le recentrer sur ce qu’il doit faire, c’est-à-dire la sécurité intérieure avec une police et une gendarmerie correctement dotées, une profonde refonte de la Justice (pour remettre la notion de victime et de protection de la société au centre des préoccupations des juges), et une diplomatie et une armée dignes de ce nom, aux antipodes des bricolages honteux qu’on observe actuellement.

Autrement dit, sortir la tronçonneuse signifierait qu’un nombre très conséquent de Français serait directement et durablement concerné par les coupes, les pousse-papiers surnuméraires dans les innombrables administrations inutiles, les personnels en trop à toutes les strates du mille-feuille administratif français (depuis les communes jusqu’à l’étage national), tous ceux qui brassent des aides et des subventions pour « occuper le terrain », les dizaines de milliers d’oisifs plus ou moins rémunérés, les millions de Français (ou presque) qui bénéficient des largesses directes et indirectes des tubulures étatiques…

Bref, au total, on peut aisément estimer que 10 à 20 millions de Français seraient directement impactés par ces coupes massives hypothétiques.

Bien évidemment, le coup de fouet majeur sur l’économie productive permettrait sans problème de créer des richesses et des emplois pour une bonne partie de ces masses salariales subitement sans emploi (il suffit de regarder ce qui se passe en Argentine pour confirmer ceci) ; mais il est tout aussi évident qu’un tel changement laisserait sur le carreau un grand nombre de personnes, celles qui sont actuellement complètement, durablement et douillettement engoncées dans les systèmes étatiques et en profitent avec abandon : incapables de s’adapter à ce changement, de sortir de leur zone de confort (celle-ci étant particulièrement protégée), elles seraient les premières et les dernières à s’opposer, bruyamment (et violemment) à ces coupes.

Or, dans ces gens, on trouve – ce n’est pas du tout un hasard – tout ceux qui animent une grande partie de la classe jacassante ou lui fournissent ses bataillons de petites mains et de petits votes, notamment ceux qui adouberaient Bayrou en cas de besoin, celui-là même qu’on voit bien plus équipé d’un petit Opinel que d’une grosse tronçonneuse.

Il est donc absolument garanti qu’en France, cette tronçonneuse ne vrombira pas.

Dans le bruit discret de l’Opinel qui taille un crayon, ce pays est donc foutu.


https://h16free.com/2025/06/06/81059-la-france-au-pied-du-mur

5 juin 2025

Soumission à l’autorité et crédit social

Alexis Haupt
Philosophie

"Étant un autoritarisme numérique, le crédit social chinois est un système autoritaire très vicieux en cela qu’il rend impersonnel l’autoritarisme. Avec ce nouveau genre d’autoritarisme, l’homme reçoit les interdictions et restrictions directement par l’outil numérique. Il n’est plus seulement puni par l’homme mais aussi par la machine. Ce n’est plus seulement le policier qui l’empêche d’accéder à tel lieu ou de retirer de l’argent au guichet de banque, mais son smartphone ! Cet aspect impersonnel a toute son importance.
En effet, Milgram lui-même avait déjà remarqué que lorsque l’autorité malveillante demandait d’obéir à un ordre, le cerveau humain avait tendance à oublier que cet ordre avait initialement été pensé par des humains et finissait par obéir comme s’il émanait d’une force dépassant l’Homme. Comme s’il n’y avait pas d’autres options que celle d’obéir. Le psychologue américain a appelé ce phénomène le « contre-anthropomorphisme ». C’est-à-dire le fait de se « refuser à voir l’homme derrière les systèmes et les institutions ».
Partant des travaux de Milgram, qui nous informe que les hommes ont tendance à tendre vers ce phénomène de contre-anthropomorphisme quand ils reçoivent un ordre, pensez bien que lorsque ce sera une intelligence artificielle qui vous refusera l’accès à un endroit parce que votre QR code n’est pas valide, les hommes se résigneront vite à cette situation comme si elle était une fatalité, en oubliant que ce sont des humains qui sont à l’origine de cette restriction informatisée.
Je soutiens que le crédit social accentuera le phénomène de contre-anthropomorphisme dont nous parlait déjà Milgram. Après tout, n’est-ce pas en partie ce phénomène qui opère chez des gens quand ils obéissent consciemment à de mauvaises règles en disant « c’est la loi » ? Je pense que c’est en partie ce phénomène qui explique pourquoi des personnes à qui l’on dit que la démocratie représentative ne leur offre que le droit de choisir des maîtres rétorquent « le système est ainsi, nous ne pouvons rien y faire ». Ces gens prennent ce régime politique pour une fatalité. Ils s’y habituent jusqu’à finir par ignorer ou oublier que ce sont des êtres humains comme eux qui sont à l’origine de ces règles du pouvoir. C’est comme si lesdites règles leur tombaient du ciel, rendant les choses inaltérables, alors qu’ils pourraient bel et bien les changer en faisant une chose toute simple : en le voulant.
Eh oui, la recette pour qu’un peuple se donne en servitude lui-même est simple : faites-le naître au sein d’un régime politique en lui disant « voilà les règles de la cité démocratique », je veux dire, faites-lui passer un contrat tacite en ce qui concerne le régime politique du pays où il naît, et alors le phénomène de « contre-anthropomorphisme » aura lieu. Ce phénomène a cela de vicieux qu’il met dans l’esprit des gens qu’un contrat est signé entre eux et l’autorité. Un contrat leur demandant de suivre les règles dudit contrat. Alors les gens, inconsciemment, continuent de se soumettre aux règles du contrat jamais signé, sans jamais intérioriser l’idée qu’ils pourraient très bien quitter ce jeu auquel ils ne se sont jamais engagés contractuellement. Le contrat tacite induit un engagement tacite. C’est une arme redoutable pour faire obéir les gens ou pour les faire adhérer à tout système sans esprit critique.
Ce phénomène est une cause sérieuse de la servitude volontaire. Quand l’homme sera capable de courage, d’audace intellectuelle, c’est-à-dire d’oser remettre en question les leçons, les dogmes, les règles ou la doxa, alors il sera non seulement souverain intellectuellement, mais il connaîtra la démocratie. C’est en effet cette audace intellectuelle qui fera naître sa capacité à remettre en question le récit de l’autorité qui lui explique depuis sa naissance ce qu’est la démocratie, et qui lui permettra d’intérioriser l’idée : « Ai-je signé un jour un accord pour évoluer au sein de ce régime politique ? »."

Alexis Haupt
Philosophie

Scandale explosif à l’OTAN

Kuzmanovic Georges
4/6/2025

Notre nouveau format OpérationTransparence démarre fort avec un sujet que tous les médias refusent d’aborder :
- Des centaines de millions d’euros de corruption au sein de la NSPA,
- Une direction américaine qui étouffe les enquêtes,
- Des lanceurs d’alerte réprimés,
- Un silence médiatique total… jusqu’à maintenant.
- Ils font tout pour faire disparaître cette affaire.
- Cette vidéo pourrait être censurée à tout moment.
- Ne tardez pas, c'est ici : https://youtu.be/C574bOHF9iU
- À partager avant qu’ils ne l’effacent.

Yann Bizien

-5/6/2025- Cette décision de Donald Trump est souveraine. Elle est fondée avant tout sur des motifs de sécurité nationale.
Cette interdiction s'applique à l'Afghanistan, à la Birmanie, au Tchad, au Congo-Brazzaville, à la Guinée équatoriale, l'Érythrée, Haïti, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Sept autres pays sont par ailleurs visés par des restrictions : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela (Maison Blanche).
La décision de Donald Trump est la marque du courage et de la responsabilité. Elle traduit une volonté de garantir l'inviolabilité des frontières américaines et la sécurité du peuple américain.
Trump rappelle aux dirigeants européens qu'il ne veut pas faire subir au peuple américain les multiples phénomènes constatés sur notre continent, qui impactent notre sécurité, notre identité et notre unité nationale.

LE CULTE DE LA PERSONNALITÉ

Jean-Claude Delhez

-4/6/2025- Avez-vous noté cette distorsion ? Quand un pouvoir politique s'exprime, il peut le faire par plusieurs voix différentes. C'est du moins le cas en Europe. Ainsi, la parole peut-être portée par le chef de l'État, par le premier ministre, par le ministre en charge du dossier ou encore par le porte-parole du gouvernement. C'est la même chose en Russie. La position du pays peut être exprimée par le président (Poutine), par le vice-président (Medvedev), par le ministre des Affaires étrangères (Lavrov) ou encore par le porte-parole du Kremlin (Peskov). Que les médias occidentaux focalisent sur Poutine, parce qu'ils trouvent cela plus vendeur, ne tient qu'à leur volonté. De même qu'il ne tient qu'à leur volonté de ne pas relayer la plupart des déclarations officielles russes, de façon à pouvoir forger de toutes pièces des intentions qu'ils leur prêtent.
Et l'Ukraine dans tout cela ? Si je vous demandais qui est le premier ministre du pays, qui est le ministre des Affaires étrangères, qui est le ministre de la Défense, vous seriez bien en peine de répondre. Si je vous montrais leurs photos, vous ne pourriez pas les reconnaître. Parce que l'Ukraine n'est incarnée que par une seule personne, son président. Et, dans ce cas, ce n'est pas un choix des médias occidentaux, c'est un choix de Zelensky lui-même. Il est pour ainsi dire le seul à parler au nom de l'Ukraine. Et il ne s'en prive pas. On a droit à son intervention presque chaque jour de l'année depuis 2022 (à croire que la télévision est livrée avec Zelensky à l'intérieur...).
La technique qu'il emploie n'est pas anodine. Son mode de communication habituel est le face caméra, en plus ou moins gros plan, et seul, sans la moindre personne autour de lui. Ces temps-ci, il a une préférence pour la contre-plongée, une technique qui magnifie le sujet, le place en position de dominant. Il met en scène une personnification du pouvoir. À la mode soviétique, mais avec des moyens modernes. On se souvient que, par son premier métier, Zelensky est un comédien et un homme de télévision.
Vous noterez le paradoxe dans le discours médiatique occidental. Zelensky est présenté comme le démocrate, par opposition au pouvoir russe. Et la manière dont ce démocrate s'exprime, c'est la négation de toute personne autre que lui, c'est le pouvoir d'un seul homme, du chef, le culte de la personnalité.