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21 novembre 2022

La fabrication du consentement : le Pass Carbone arrive

H16

Les politiciens sont rarement les crayons les plus affûtés de la trousse mais tous comprennent toujours très vite qu’il ne faut jamais gâcher une bonne crise : si celle-ci permet d’accroître son pouvoir, tout sera donc fait pour ! Il en va dès lors de la faillite de FTX comme du reste, et déjà les opportunistes se bousculent pour proposer de nouvelles bordées de régulations à la suite de cette débâcle.

Difficile de ne pas noter non plus l’engouement subitement renouvelé de certains États pour les cryptomonnaies de banques centrales : la faillite de FTX entraînant d’autres dominos dans sa chute, il semble devenir impérieux d’envisager, tant qu’on peut le faire, un changement paradigmatique rapide du système financier actuel.

Et dans ce cadre, il n’est donc pas étonnant de voir se multiplier les actions législatives ou gouvernementales pour pousser ces CBDC.

Ces cryptomonnaies seraient en effet fort pratique (et pas seulement pour camoufler l’inévitable effondrement du système monétaire international) : en imposant à chaque individu une numérisation et une centralisation de la monnaie, les États peuvent de facto interdire ou limiter toute transaction qui ne serait pas à leur goût ou au goût des politiciens à leur tête…


Mais l’avènement des CBDC, même s’il est ardemment désiré par les dirigeants actuels, n’en reste pas moins incertain : certains pays ont tenté l’instauration de ces cryptomonnaies fort pratiques pour un contrôle social étanche et totalitaire (c’est le cas du Japon, du Danemark ou de l’Équateur par exemple), et ont renoncé au procédé. Pour le moment tout au moins.

Cependant, rassurez-vous : si ces cryptomonnaies de Banque centrales ne peuvent être mises en place aisément, alors l’élite a déjà autre chose sous le coude. C’est probablement pour cela qu’on entend beaucoup parler (notamment en France) d’un “permis carbone” ou d’un “pass carbone” qui trouve très – trop – souvent sa place dans les petits papiers des médias de grand chemin tout acquis à cette cause. Difficile, ces derniers jours, d’échapper aux antiennes lancinantes de BFM-TV sur le sujet tant l’assaut est visible.

Ici, la petite musique joue constamment et de moins en moins discrètement un message anxiogène permanent rappelant sans arrêt que 1. le réchauffement climatique est (forcément) une calamité et 2. qu’il est évidemment de notre faute, sans aucune échappatoire.

Peu importe en réalité que ce réchauffement, même dans le pires scénarios, ne soit que très modeste (on parle d’un degré, pas de 10 ou de 50). Peu importe que ce réchauffement améliorerait la vie de milliards d’humains ne serait-ce que parce que les rendements agricoles augmenteraient ou qu’il n’y aurait plus besoin de se réchauffer en hiver (merci la baisse en besoins énergétiques !) – et au fait, non, la terre ne s’assèche pas, elle reverdit.

Peu importe que les prédictions catastrophistes ne se sont jamais réalisées en 50 ans, que les eaux refusent de monter, que les catastrophes climatiques sont moins nombreuses et qu’elles font de moins en moins de morts, non, vraiment, peu importe tout cela.


Ce qui importe n’est pas la réalité mais le fait le message doit être anxiogène et qu’il doit faire porter la responsabilité sur chacun d’entre nous pour qu’ensuite, les promoteurs de ce message, les politiciens avides de pouvoir, puissent pousser leur solution, celle qui (comme par hasard) augmente leur pouvoir et leurs capacités d’influencer nos existences, tout en éliminant consciencieusement toute autre solution qui, elle, nous libérerait de leur emprise.

Et cette “solution”, c’est bien évidemment le contrôle total, ultime, minutieux et micrométrique d’absolument toutes vos activités : quoi de mieux qu’un “pass carbone”, voie royale pour ce contrôle ? Quoi de mieux que vous couper l’énergie si vous ne vous comportez pas “comme il faut”, ce “comme il faut” étant défini de façon arbitraire précisément par ceux qui ont toujours menti sur tout et qui continuent à le faire et toujours à votre détriment ?

Le mieux serait sans nul doute un “pass carbone” directement intégré avec les paiements – le mélange de l’enfer parfait, à mi-chemin entre le “permis carbone” et les CBDC – comme le proposent du reste certaines banques.

Bien sûr, la plupart des citoyens comprennent comment la nasse est en train de se resserrer autour d’eux et qu’elle n’aboutit qu’à un asservissement sans limite. Logiquement, la majorité ne veut pas se retrouver prisonnière de ces élucubrations d’une ultra-minorité écoloboboïde paranoïaque, hypocondriaque et hystérique au sujet du climat.

Alors les médias, en bons petits soldats de politiciens et de lobbies, vont fabriquer une majorité de toute pièce : avec des questions habilement construites, des sondages montreront qu’une “majorité” entend se plier aux nécessaires mesures pour lutter contre la menace inventée.

Navigant plus ou moins subtilement entre les tautologies (auxquelles les Français répondent par oui, ce qui est rassurant puisque ce sont des tautologies) et les questions lourdement chargées (“prêt à réduire votre consommation ?”, sachant que consommer plus coûte plus cher), les résultats de sondages habilement conçus pour obtenir cet assentiment global obtiennent… un assentiment global de la population. Pratique et malin !


De la même façon, on peut clairement lire que les interdictions et les obligations ne plaisent pas du tout (les Français y sont clairement défavorables) mais, malgré tout, on ne s’empêchera pas de pousser l’idée que le 110 km/h sur autoroute serait accepté par la majorité des Français.

Là encore, la façon dont la question est posée permet de voir l’entourloupe (“Accepteriez-vous de vous limiter à 110 km/h sur autoroute pour réaliser des économies d’énergies / pour lutter contre le changement climatique ?”) et de comprendre comment on a ainsi transformé une contrainte personnelle en obligation générale (avec prunes à la clef) par la magie d’une propagande bien menée, et d’une petite musique répétée sans arrêt sur le mode “ça y est, c’est décidé, vous n’y échapperez pas”…

Ceux qui ont deux sous de bon sens comprennent, même si c’est parfois encore un peu confus, que ces CBDC, ce “permis énergétique” ou ce “pass carbone” ne sont que les jalons avant l’asservissement total de la population.

En réalité, leur mise en place dépend essentiellement d’une immense opération de psychologie sociale, construite de toute pièce sur la peur et la répétition d’un discours anxiogène afin de faire croire à la majorité qu’elle est minoritaire et que chacun d’entre nous est bien seul, isolé à penser ce qu’il pense. Tenez-vous le pour dit, c’est certain, les médias le répètent : la majorité veut cet asservissement.

C’est vrai, forcément, puisque les médias ne mentent jamais.


20 novembre 2022

Alexis Haupt

L'enfant pose naturellement des questions. Pour l'aider à devenir un véritable adulte, il faut l'accompagner et l'aider à faire grandir ce moi qui s'interroge, qui doute, qui pense.
La société anesthésie ce moi-pensant. Les adultes sont des enfants "castrés intellectuellement".
Ils ne sont plus ces enfants vifs d'esprit et curieux qui posaient des questions. Ils ne sont pas non plus des enfants ayant grandi et étant dotés d'un moi-pensant mature. Alors que sont-ils devenus ? Des esprits hybrides et robotisés qui ne s'interrogent plus mais qui répètent.
Des esprits soumis au récit de l'autorité, au conformisme intellectuel, insensibles à la vérité et au sens. Des esprits qui n'ont pas fait connaissance avec eux-mêmes et que l'on peut manipuler facilement en jouant avec leurs émotions.
Les élites de notre monde avaient besoin de peuples infantiles pour faire avancer leurs plans. Ils ont créé les adultes dont ils avaient besoin : les folies que nous avons vécues et que nous vivrons encore sont aussi, entre autres, le fait de la masse restée profondément immature.

QUAND L’ÉTAT DE DROIT RESTE DANS LA MAIN DU POUVOIR

Yann Bizien

Le « concept » d’État de droit a été théorisé par le juriste Hans Kelsen au début du XXème siècle pour le définir ainsi : un « État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s'en trouve limitée ».
Les quatre principes fondamentaux de l’État de droit sont la séparation des pouvoirs, le pouvoir de voter la loi (pouvoir législatif), le pouvoir d'exécuter les lois et pour ce faire d'édicter des règlements (pouvoir exécutif) et la faculté de rendre une justice indépendante (autorité judiciaire).
L’État de droit serait soumis à un droit forcément antérieur et supérieur. Autrement dit, les pouvoirs doivent obéir à l’ordonnancement juridique et à des normes préalablement votées par une majorité, qu’elle soit absolue ou relative.
Nous pourrions ajouter que l’État de droit serait indissociable de l’autorité et de la contrainte collective sur les citoyens. Il serait au service de sa propre continuité, du contrat social, de l’intérêt général, mais aussi des droits de l'homme et de la démocratie. Il devrait pouvoir associer la population dans le processus décisionnel de notre société.
Dans l’État de droit, il est également admis que les droits de l’homme protégeraient l'individu contre l'arbitraire et les atteintes excessives à ses libertés, en garantissant en particulier la dignité humaine.
La démocratie ainsi fondée sur l’État de droit s'opposerait à l'État autoritaire dominé par l'arbitraire d'un dictateur ou d'un tyran. Elle s'opposerait également à un État chaotique ou anarchique dans lequel les lois seraient inexistantes ou bien ne seraient pas respectées, appliquées ou observées.
Le problème est que l’État de droit n’offre pas toutes les garanties attendues d’égalité, de liberté et de justice en France. Il a été dévoyé par « l’arc républicain » majoritaire, qui exerce le pouvoir.
En effet, la Loi peut toujours être interprétée, et cela jusqu’au Conseil Constitutionnel. Cette interprétation, souvent pour des fondements idéologiques, peut conduire à de la faiblesse, à des dérives ou à des excès tant dans la pratique du pouvoir que dans la décision politique.
La Loi n’est donc pas toujours faite pour encadrer et limiter le pouvoir de l’État. Elle n’est pas systématiquement élaborée pour défendre le citoyen contre l’État. Au contraire, il lui arrive même d’être conçue pour défendre l’État contre l’individu.
Car, oui, l’exécutif s’abrite souvent derrière cette notion d’État de droit pour fonder, guider et justifier son action politique face aux oppositions qu’il rencontre.
Quand on observe l’État de droit, on peut même affirmer qu’il y aurait quelque chose d’immuable dans le temps : l’État prélève de l’impôt et le redistribue, mais il garantit toujours aux uns leurs richesses et aux autres leur pauvreté. Rien ne change dans notre société. Il y a toujours des riches et des pauvres.
En trompant les Français, en abusant souvent de leur naïveté, de leur ignorance, ou de leur confiance, allant parfois jusqu’au mensonge grossier, comme cela a été le cas dans l’appréciation du chaos sur l’épopée du Stade de France, le pouvoir exécutif perd toute crédibilité.
Les exemples d’égarement du pouvoir vis-à-vis de l’État de droit sont tellement nombreux que je ne pourrai évidemment pas tous les citer ici. Les Français ne sont pas dupes. Ils l’ont constaté dans la gestion des crises sous la présidence d’Emmanuel Macron.
Pendant la crise des Gilets jaunes, le pouvoir a abusé de son monopole de la violence légitime. Durant la crise sanitaire, il a divisé et enfermé les Français avant d’ostraciser les non vaccinés. Face à la guerre en Ukraine, il brûle l’argent des contribuables français sans leurs avis. Et, tout récemment, le pouvoir s’est agenouillé devant les injonctions humanitaristes de SOS Méditerranée.
Le pouvoir n’aime pas le concept de souveraineté du peuple pourtant inscrit dans le marbre de notre Constitution. Nos élus veulent bien être élus par le peuple. Mais ils n’admettent pas que celui-ci puisse émettre son avis sur des questions importantes qui ressortent du référendum. Ils ne lui font pas confiance, car ils considèrent que le peuple est dénué de bon sens et de raison.
Le pouvoir fait donc ce qu’il veut avec le concept d’État de droit. Il peut toujours invoquer un mobile supérieur et la raison d’État pour hisser sa volonté au-dessus de toutes nos normes juridiques et violer le Droit à sa façon. Il utilise en définitive le droit comme un outil au service de sa politique et de sa majorité. Et il peut considérer que ce droit reste interprétable et modulable par elle, à merci.
Oui, le pouvoir utilise le droit pour le mettre au service de ses intentions. Il peut vouloir se préserver du peuple dangereux dans les opérations du maintien de l’ordre. Il peut manipuler l’opinion avec sa propagande. Il peut gouverner avec des mobiles idéologiques qu’il assimile de facto à nos normes juridiques pour se prémunir de tout recours. Et il peut pratiquer la politique du fait accompli dans le dos des contribuables et des électeurs.
Le pouvoir fait en réalité semblant de nous écouter, tout en faisant ce qu’il veut au service de son idéal. Plutôt que l’État de droit, il use et abuse en réalité de l’État d’urgence et d’exception qui lui fournissent des marges de manœuvre et des excuses beaucoup plus importantes et plus fortes pour gouverner.
Nous n’en sommes pas encore à l’État de siège, vaste sujet. Nous y aurons peut-être droit un jour.
Montesquieu disait qu’il ne fallait « toucher aux Lois que d’une main tremblante », que « le pouvoir devait arrêter le pouvoir », que les « Lois inutiles affaiblissaient les Lois nécessaires », que pour bien gouverner il ne fallait pas « chasser les hommes devant soi mais les faire suivre » et que « quand dans un Royaume il y avait plus d’avantages à faire sa Cour que son devoir, tout était perdu ».
L’État de droit reste sous la contrainte du tumulte des passions et du choc des idées. Il est forcément malléable dans la main du pouvoir.
Voilà pourquoi la démocratie est ce qui reste de la République quand on éteint les Lumières.

19 novembre 2022

Dieu : le retour

Denis Collin

La démarche philosophique est essentiellement zététique, elle ne tient rien pour vrai qui n’ait reçu des preuves discutées contradictoirement. La science devrait suivre la même démarche. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas ! Il y a peu encore, un scientifique et essayiste prodigue, Richard Dawkins, publiait God Delusion, traduit en français sous le titre En finir avec Dieu. Dawkins était affirmatif : la science prouvait que Dieu n’existe pas ! Et voilà que sort, au moment où ces lignes sont écrites, un ouvrage intitulé Dieu – la science, les preuves qui soutient avec la même assurance que Dawkins que la science permet de prouver aujourd’hui l’existence de Dieu ! Si l’on en croit ces essayistes de bords opposés, la science est vraiment bonne fille et soutient sans sourciller les points de vue les plus contradictoires. La science expliquerait tout et son contraire. Évidemment, ce n’est pas de la science. Nous avons affaire à des croyances, objets d’affrontements sans fin, ces croyances qui transforment la philosophie en « Kampfplatz », en champ de bataille, comme le notait déjà Kant. Kant, justement, qui montre de manière décisive qu’il ne peut y avoir de preuve scientifique de l’existence de Dieu, puisque Dieu n’est pas l’objet d’une expérience possible.


Gilets jaunes

Vincent Verschoore

Voici exactement quatre ans, les Gilets jaunes occupaient les ronds-points face au litre de gasoil à 1,50€, au racket routier, à la fracture entre le régime des élites et la réalité du monde rural, au sentiment de paupérisation de la classe moyenne.

Quatre ans plus tard tout a changé, en pire. En largement pire. Mais les mêmes sont toujours au pouvoir et les ronds-points, vides. Comment le comprendre ?

Le régime applique la recette, notamment grâce au Covid, d'une combinaison de politiques absurdes, de propagande massive et de répression policière typique de tout système totalitaire.

Après la psychose covidienne et la "guerre contre le virus" justifiant tout et n'importe quoi, la psychose russophobe et "l'économie de guerre" justifiant une énergie hors de prix, et l'obligation pour la population de faire face à une inflation massive, inflation qui n'est que le fruit des politiques précédentes.

Le tout saupoudré d'un discours permanent sur le renforcement des moyens de répression policière, "pour notre sécurité" bien sûr, mais comme nous l'avons vu avec les GJ ces mesures "anti-terroristes" sont essentiellement des mesures anti contestation politique.

Ceci rend très difficile l'émergence de politiques alternatives, structurées et crédibles, car nous sommes constamment mis en face de faits accomplis dont il faut gérer les conséquences.

Cette occupation permanente de l'espace politico-médiatique ne laisse guère de place à la construction d'alternatives. Reste la réaction violente, ce qui sert précisément le régime vu qu'il peut ensuite réduire toute opposition au rang de casseurs et de "terroristes".

Les temps sont durs pour les rêveurs...

Conformisme et spiritualité

Yann Thibaud

Le conformisme est cette étrange attitude, consistant à s'enorgueillir de ses croyances et de ses préjugés.
Et l'intelligence consiste à les voir pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des entraves au libre fonctionnement de l'esprit.
Ce qui suppose de s'autoriser à penser et réfléchir et, pour cela, de reconnaître sa propre conscience comme une autorité fiable et valable.
Beaucoup ne franchiront jamais ce cap et demeureront, leur vie entière, d'éternels enfants, réclamant des autorités extérieures et se soumettant à leurs diktats arbitraires, avec gratitude et vénération, ainsi qu'avec le sentiment d'être ainsi assuré d'agir pour le bien, catégorie fallacieuse, fantasmatique et imaginaire.
Ainsi dormait l'humanité, depuis des millénaires, dans le sentiment illusoire du devoir accompli, par la simple application des instructions reçues, soit une autre définition du conformisme.
Mais ce fonctionnement, autrefois confortable, n'est plus possible aujourd'hui, tant les consignes et injonctions reçues deviennent, chaque jour davantage, absurdes et inapplicables.
Aussi cette période s'avère-t-elle, in fine, une extraordinaire et implacable occasion d'éveil de l'humanité, ne nous laissant plus d'autre choix que de nous mettre enfin à penser et réfléchir par nous-même !
La réside, à mon sens, l'authentique spiritualité.
Le drame des milieux spirituels étant qu'ils participent, pour l'essentiel, de la soumission et de l'obéissance à des doctrines et autorités, bien souvent contestables et problématiques, plutôt que de l'éveil à sa propre faculté de penser.
D'où l'urgente nécessité d'une redéfinition de la spiritualité et de l'émergence d'une nouvelle forme de spiritualité.

Europe : on doit reposer la question

Gilles La Carbona

L’étrange fascination pour l’Union Européenne tourne à l’aveuglement obsidional, notamment pour la France, qui se rêvait moteur avec l’Allemagne et qui se retrouve à jouer les seconds rôles, quand il ne s’agit pas de simple figuration. Le rêve de puissance concurrente aux USA n’aura pas tenu longtemps, faute d’avoir eu à la tête de notre pays, un homme capable de défendre les intérêts de la France, au lieu d’aller clamer un peu partout que sa priorité était l’Europe et qu’il était prêt à démanteler notre rayonnement, au profit de cette nébuleuse dirigée par l’Allemagne.

Macron n’a jamais compris que sa soumission totale, ajoutée à sa déloyauté envers son propre pays, ne serait jamais vue comme un gage de solide alliance, mais bien l’inverse. On ne respecte qu’un partenaire fort, un paillasson, on s’y essuie les pieds avec indifférence. Quant aux félons qui accompagnent les leaders, ils ne sont jamais considérés que comme de vils moyens qu’il faut surveiller et tenir éloignés des décisions du pouvoir, bien trop décadents pour s’asseoir à la table des grands.

L’Allemagne, depuis quelque temps montre son vrai visage, celui d’une puissance historique qui ne travaille que pour les siens. Depuis qu’elle s’acharne à voir la France plaider sa cause pour l’obtention d’un poste permanent au conseil de sécurité, elle n’a eu de cesse de s’opposer aux intérêts de notre pays à son unique profit. Elle a abandonné le projet d’avion de combat, torpillé la vente des sous-marins à l’Australie, s’ingénie à préférer sa vision monétaire au détriment de celle de Christine Lagarde. Malgré ces revers, nos dirigeants, hypnotisés par le songe européen, ne parviennent pas à voir le véritable jeu de l’Allemagne, qui ne se cache plus dans son désir de devenir la première armée continentale européenne. Comme Pétain en son temps, Macron se comporte en vassal zélé, accourant dès que le chancelier siffle et se pliant en quatre pour satisfaire ses exigences, sans jamais regimber.

D’ailleurs d’une façon générale, Macron favorise toujours l’étranger, en lieu et place de son pays. Cet homme n’aime pas le pays dans lequel il vit, se pensant au-dessus de cette nation et de toute notion de nation, qu’il abhorre. Le plus triste, c’est de voir nos « oppositions » gérer la déchéance, à coups de compromissions, d’acceptations tièdes et de cautionner à demi-mot la déliquescence programmée, au profit de l’Allemagne. Éblouis sans doute par les fumeuses promesses du début de cette association, très peu ont le courage de relever la tête et de dire stop. L’hémicycle reste muet sur les questions embarrassantes d’un partenariat avec l’Allemagne de plus en plus à sens unique et loin d’une équité de considération.

Le sujet de l’Europe doit revenir sur la table

Ces opposants de salon s’imaginent encore que l’Union Européenne sauvera la France du désastre, alors qu’elle est déjà en souffrance, et que l’Allemagne n’hésitera pas à abandonner cet allié encombrant et cette structure inutile, si elle juge que ses intérêts sont ailleurs. Le réveil sera brutal. C’est au peuple de décider s’il veut poursuivre dans cette voie sans issue, c’est surtout aux opposants de prendre ouvertement position sur le nécessaire débat à avoir au sein de notre nation, pour exposer les dérives anti-démocratiques enregistrées depuis la gestion du COVID et surtout la servitude inadmissible vis-à-vis d’une commission non élue et d’un pseudo-allié qui se comporte désormais en maître absolu. Il est faux de croire que les Français sont hostiles à l’idée de quitter l’UE, comme il l’est de prétendre qu’ils veulent y rester coûte que coûte. Il est encore plus faux de prétendre que sans la divine protection de l’UE, la France serait isolée, réduite à pleurer dans un coin sur sa grandeur passée, puisque cette dernière n’est déjà qu’un souvenir. La Grande Bretagne ne nous prouve-t-elle pas l’inverse ? On ne peut parler d’immigration, d’économie, de défense, sans se heurter au diktat de la commission européenne. Tout projet présidentiel qui aborde ces sujets en pensant s’affranchir de l’adoubement de l’Impératrice Ursula, ment. Qui voit dans cette sécession les sources de complications futures, méconnaît les ressources d’un peuple deux fois millénaires, et se vautre dans l’oppressant discours de la défaite. Il est plus facile de se comporter comme un esclave que comme un être libre. Plus facile d’attendre qu’autrui nous construise notre destin que de le dessiner soi-même. C’est de ce courage dont nous avons besoin. Les discours et l’attitude de Macron à l’extérieur de nos frontières, contribuent largement au dépérissement de notre aura. Il faudra des années après ce régime pour rétablir la France sur la scène internationale, en ayant le courage de changer les alliances, de sortir de ces vieux dogmes, devenus des poisons confortables. Mais c’est dès à présent qu’il faut hausser le ton et engager la France vers ce changement, anticiper ce mouvement qui arrive. Que feront nos caciques fervents d’une Europe à tout prix, si l’Allemagne se détache sans préavis ? Que feront-ils si l’euro, panacée des monnaies, s’écroule et qu’ils se retrouvent à devoir rétablir en urgence une monnaie nationale ? Il y a plus de chance de vivre ce scénario qu’autre chose, même si les habitués avanceront que l’Euro en a vu d’autres. Pour toutes ces raisons objectives et parce que le référendum sur l’adhésion à l’Europe a été confisqué en 2005, il est temps de remettre le sujet sur la table et de demander son avis au peuple.