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8 février 2023

Encore une preuve flagrante et imparable de la mauvaise politique de l'exécutif

Yann Bizien

Quand le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, se félicite de la résilience de l’économie française, il occulte les pertes abyssales du commerce extérieur, un des marqueurs phares de la compétitivité du pays. En 2022, le déficit de la balance commerciale des biens a battu un record historique, franchissant pour la première fois la barrière des 160 milliards d’€uros, pour aboutir précisément à la somme de 164 milliards (*).

Le commerce extérieur français s'enfonce dans une logique de dégradation désormais continue. Son poids dans les exportations européennes se dégrade dans à peu près tous les secteurs industriels, à un rythme alarmant. La facture énergétique de la France est passée en un an de 45 milliards à 115 milliards d’€uros.

Quand nous importons pour 100 €uros aujourd'hui, nous n'exportons plus que pour 84 €uros. Il y a vingt ans, les deux masses étaient équivalentes.

Malgré de nombreuses alertes, sur le précédent quinquennat, et durant la campagne présidentielle, des Français ont fait le choix, aveugle, de reconduire les mêmes au pouvoir. Nous le payons très cher, comme nous payons aussi la facture de la désindustrialisation du pays, de notre perte de souveraineté et d'indépendance.

Tout se passe comme si les Français faisaient du déclin une norme inéluctable. S'ils sont directement impactés quand l'emploi ou le pouvoir d'achat se détériorent, ils ne s'émeuvent guère de notre faiblesse commerciale.

Or notre puissance et notre prospérité reposent aussi et surtout sur notre capacité à commercer et à exporter. Encore faut-il être compétitif. Car la France affaiblie d'Emmanuel Macron n'est toujours pas plus apaisée et unie à l'intérieur et forte à l'extérieur.


(*) Source : douanes françaises.

Des radars comme s’il en pleuvait : le nœud se resserre sur le cou de l’automobiliste

H16

On le dit, on le répète partout : d’ici 2030, les automobiles thermiques devront peu ou prou disparaître. Cela fait partie de l’Agenda, eh non, ce n’est pas ouvert à discussion, enfin voyons ; arrêtez de faire votre enfant. Ceci posé, d’ici là, d’autres jalons seront posés pour continuer l’âpre combat contre les méchants bouseux et autres pauvres, ces grands pollueurs avec leurs engins bruyants, puants et sales.

Et dans ces jalons, il y a bien sûr les Jeux Olympiques de 2024 qui deviennent progressivement, à mesure que l’échéance approche, d’excellentes raisons pour passer de plus en plus de petites lois contraignantes. Et pour préparer ces lois, pour réduire les résistances inévitables des gueux qui ne comprennent pas la nécessité de se faire calmement aplatir par l’élite auto-proclamée, rien de mieux qu’un peu de propagande pas toujours discrète mais délicatement enrobée avec une étude qui sent la science (et l’inévitable titraille à base de “selon une étude”) ou un petit sondage mitonné (mythonné ?) avec des chiffres à virgule et un écart-type balancé nonchalamment.

Par exemple, on pourra prendre le sujet de la sécurité et le triturer comme il faut sous tous les angles possibles, par exemple en laissant BFMTV lourdement pondérer dessus, et aboutir à la conclusion pratique que les Français sont particulièrement favorables à la multiplication de caméras de surveillance de plus en plus intrusives.


Bien sûr, tout ceci fait mine de s’inscrire dans le contexte pratique de ces Jeux Olympiques qui promettent de grands moments d’organisation pour la Mairie de Paris Et De Ses Surmulots, et d’aussi grands moments de récupération par le gouvernement qui y trouvera largement matière à dépasser ce contexte pour appliquer les bonnes recettes développées bien au-delà.

Il suffit pour s’en convaincre de noter que la question porte sur l’expérimentation de “caméras intelligentes” (adjectif derrière lequel on pourra tout mettre, depuis chatGPT jusqu’à Bruno Le Maire, c’est dire) – caméras que les Français adouberaient donc à 74% et plus en fonction de l’endroit où on les pose – alors que l’article de BFM s’empresse de noter que cette expérimentation durera bien au-delà des Jeux et jusqu’en 2025 (et plus si affinités qu’on trouvera certainement), suite à l’accord commode d’un Sénat décidément pas trop gêné par l’extension du flicage permanent des citoyens.

La question aurait-elle obtenu la même approbation si cette extension bien au-delà des JO avait été mentionnée ? On peut raisonnablement en douter, d’autant que la CNIL a clairement rappelé aux autorités l’importance de proportionnalité dans les moyens déployés.

Rassurez-vous, ces autorités vont proprement oublier les rodomontades molles de cette Commission croupion : c’est que, pour arriver à cadenasser pardon sécuriser toutes les villes et tous les citoyens au plus près d’ici 2030, il ne va pas falloir perdre de temps.

Et si les JO servent de prétexte à de nouvelles fournées de caméras inquisitrices, la lutte contre le climat tout déréglé fournira un autre prétexte au moins aussi efficace à de nouvelles brochettes de radars : les prochains qui se bousculent déjà dans la règlementation qu’on ne va pas manquer de pondre seront destinés à vérifier que vous n’osez pas utiliser votre véhicule seul. Eh oui : dans la République française du Bisounoursland, rouler en voiture ne peut être un de ces plaisirs solitaires dont la pratique régulière entraînerait la surdité aux arguments pourtant limpides des écologistes, une sorte de perversion coupable qui amènerait, par un délitement de l’esprit citoyen, à l’égoïsme, au relâchement voire à la négation des problèmes climatiques.

Dès lors, on va vous pister, vous flasher de différentes façons pour bien s’assurer que votre ceinture est bouclée, que vous ne roulez pas trop vite, que vous avez bien des passagers avec vous et, moyennant des capteurs thermiques, qu’ils sont bien vivants ; fini les poupées gonflables accompagnant le conducteur compulsivement seul ! On s’étonnera que la prolifération de radars, d’équipements d’indiscrétion officielle et de leurs ondes variées n’effarouche pas l’écoloboboïde qui semble ravi de voir ainsi se multiplier les dépenses énergétiques entraînées par l’analyse permanente du cheptel humain sous toutes ses coutures.


Apparemment, tout va bien tant que ces gabegies existent sous le prétexte grotesque d’une lutte contre une pollution pourtant de moins en moins présente dans nos villes ou d’un climat dont la régulation n’a jamais été ni réaliste, ni même réellement envisagée par ces élites qui ne trouvent là qu’un moyen d’asservir un peu plus les gueux.

Et une fois ces caméras placées, ces radars positionnés, une fois qu’on saura qui prend sa voiture, combien de temps, pour en faire quoi et où, avec précision, après avoir interdit les déplacements trop rapides, trop polluants, trop esseulés, alors sera-t-il temps d’interdire définitivement les déplacements trop loin.

Car oui, la suite évidente de l’actuelle multiplication de ces outils de surveillance de masse est la mise en place d’une prison sans barreaux et sans murs, une prison sécuritaire “pour votre bien”, dans laquelle la propagande vous fera vous sentir douillettement protégé. Mais une prison malgré tout, habilement renommée “Ville des 15 minutes”.

Concept aussi délétère qu’idiot puisqu’il s’agit de tout faire pour cantonner l’individu à un rayon de 15 minutes (à pied, bien évidemment) autour de lui, quitte à bloquer physiquement les accès aux voitures. Dans cette ville de 15 minutes, tout a été entièrement planifiée (parce que la planification, ça marche, forcément !) afin que vos besoins essentiels – du reste définis par une entité arbitraire, mais certainement pas par vous, hein – puissent être satisfaits moyennant quelques minutes de marche ou, à la limite, de vélo.

Bien évidemment, les villes actuelles ne répondant qu’assez peu à ces critères, tant vu depuis les autorités qui décident que depuis les habitants qui subissent, quelques aménagements musclés vont être proposés. En expropriant poussant un peu les commerces et les services ici ou là, en bloquant les routes, en badigeonnant quelques pistes cyclables, c’est sûr, on va y arriver. D’ailleurs, c’est pour le moment ce qu’entreprend de faire l’époustouflante équipe d’Anne Hidalgo à Paris avec un succès particulièrement visible.


En tout cas, cette expérience est déjà en cours dans certaines villes du Royaume-Uni, avec cette impression pour les citoyens concernés qu’un nœud coulant est en train de se refermer, très progressivement, sur leur cou. Il n’y a pourtant pas lieu de faire un lien quelconque avec la volonté affichée de certaines élites médiatiques de réduire la population actuelle au simple rang de consommateurs dociles, parqués, pucés, fliqués : ce serait parfaitement conspirationniste.

Pas de doute, le plan est bien conçu : on vous vend de l’air pur, des petits oiseaux qui gazouillent et des villes aux “mobilités adoucies” (le tout susurré avec un fort accent teuton, cependant), ce qui permet de faire passer le fait que, dans le même temps, on vous assigne à résidence, avec des circuits balisés de promenade surveillée, des activités normées, calibrées, une propriété puis une vie privée réduite à sa plus simple expression.

D’ici 2030, la voiture sera un objet du passé. Celui qui devra s’en servir sera au mieux le chauffeur d’un nanti, de la caste des privilégiés, ou au pire un livreur corvéable à merci. Au milieu, il n’y aura que vélos et trottinettes pour les bipèdes en résidence surveillée.

Vous allez voir, ça va être supayr et ça va forcément très bien se passer.

7 février 2023

Yann Bizien

7 février 1965 : début des bombardements américains sur le Nord Vietnam

Photo : image d'enfants dont le village a été attaqué et bombardé par des charges US au napalm. Nous voyons ici, notamment, une petite fille de seulement 9 ans, Kim Phùc, nue, en fuite après des bombardements.

Les Américains ont une longue pratique de la guerre à outrance et de l'escalade militaire. N'oublions pas qu'ils ont également été capables d'employer l'arme de l'ultime recours, nucléaire, à deux reprises au Japon, rasant Hiroshima puis Nagasaky en août 1945, alors que l'Allemagne d'Hitler était vaincue depuis le mois de mai de la même année en Europe.


Yann Bizien

La réforme des retraites et le report de l'âge légal de départ à 64 ans, ou la faillite ? Pardon, Monsieur Attal ? Votre gouvernement vient de dépenser inutilement, aveuglément et sans compter des milliards d'€uros, achetant à grands frais, dans notre dos, des hôtels pour abriter des migrants clandestins et illégaux, offrant des armes coûteuses au régime corrompu de Kiev, finançant des publicités honteuses, oubliant avant tout les besoins impératifs de solidarité nationale, notre souveraineté et notre indépendance énergétique !
Continuez dans le déni de vos fautes, dans la bêtise, l'hypocrisie et l'absurdité ! Le déclassement français, c'est vous, l'effondrement des services publics et du pays, c'est vous, l'ensauvagement de notre société, c'est vous, l'explosion des prix, c'est vous, la chute du pouvoir d'achat, c'est vous, la grande décadence morale, c'est vous, la guerre à outrance et sans limite en Ukraine, c'est vous...
À votre rythme, Marine le Pen pourra recevoir dignement et tranquillement les clés du Palais en 2027, en bonne mère de famille !

« Ce qui me dérange dans tout cela, c’est le mépris et la moquerie envers le peuple »

Maxime Tandonnet


- 6/2/2023 - La question n’est pas du tout que j’aime ou n’aime pas M. Je me fiche de M. que je ne connais pas personnellement. Je m’en fiche comme de ma première chemise, sincèrement, il ne m’intéresse pas. Rien n’est plus idiot que l’affect, j’aime ou je n’aime pas, autour d’un dirigeant politique.

Ce qui m’insupporte, cher Madame, cher Monsieur, c’est le mépris des gens, la manipulation des esprits, se moquer du peuple jugé inférieur, moins intelligent. Cette idée lamentable qu’une petite clique connaît ce qui est bien ou mal pour le peuple et va faire son bien malgré lui. La moquerie et le mépris, le « foutage-de-gueule » comme on dit vulgairement, me procurent une horreur indicible.

Sur la réforme des retraites, les zélotes et les courtisans récitent sans rien démontrer: il faut faire la retraite à 64 ans, c’est nécessaire, voire indispensable.

Or, c’est bien le totem des 64 ans que la macronie espère brandir comme un trophée, comme la crinière du lion, la queue du tigre, la corne du chamois ou la trompe de l’éléphant dans 4 ans pour pouvoir dire mensongèrement : nous avons transformé la France, il faut nous reconduire.

Voici ce que j’ai compris. Il est d’ores et déjà acquis, et cela le pays profond ne le discute pas ou peu, que le nombre d’annuités pour toucher une retraite à temps plein est de 43 ans. Le pays profond l’a accepté, démentant les crétins qui martèlent que les Français ne veulent plus travailler ou moins que les autres.

Selon l’INSEE, l’âge du premier travail est en moyenne à 22,5 ans. On le voit bien, pas besoin d’avoir fait polytechnique : 43+22, 5 ans = 65,5 ans. Dans l’ensemble, on n’a absolument pas besoin des 64 ans qui sont largement dépassés. D’autant plus que le taux d’emploi réel au delà de 60 ans est infime (autour de 25%). Non, les Français ne sont pas des fainéants.

Les 64 ans pourraient jouer uniquement pour les personnes qui sont entrées sur le marché du travail avant 21 ans : les travailleurs manuels notamment, qui n’ont pas fait d’études longues et devraient travailler au-delà des 43 annuités pour atteindre les 64 ans. Les députés LR s’efforcent de désamorcer cette invraisemblable injustice envers « ceux qui ne sont rien, ne peuvent même pas se payer un costume » en prévoyant un régime dérogatoire pour ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans, qui pourront prendre leur retraite comme les autres avec 43 annuités. Le pouvoir macronien semble prêt à céder sur ce point.

Mais alors, les 64 ans seraient complètement neutralisés. De fait, ils n’existeraient plus que pour l’affichage, vidés de leur substance vénéneuse. Ils ne serviraient que de trophée. Et le pays se déchire autour de ce trophée entre le pouvoir macronien et ses alliés (dont l’état-major LR), et la France profonde qui ne veut pas en entendre parler.

C’est un nouvel épisode de la guerre civile entre la France dite d’en haut et le pays dans ses profondeurs qui se joue en ce moment. Déchirer sans la moindre raison, sans la moindre utilité une nation qui a tellement souffert (attentats islamistes, Absurdistan covidesque, violence quotidienne, inflation), sur la base d’un mensonge, n’est-il la pire des fautes que puissent commettre des dirigeants politiques et leurs courtisans ?

LES RETRAITES, LA PROIE ET L'OMBRE

Gabriel Nerciat

Quand j'entends parler certains grévistes ou manifestants depuis le début de l'affaire des retraites, je suis toujours un peu désarçonné par certains arguments.
Notamment celui-là, devenu désormais assez courant, jusque dans la bouche de Pascal Praud sur C-News : "Si l'État a pu trouver 140 milliards d'euros sur trois ans pour assumer l'épreuve de la covid, il devrait pouvoir trouver sans problème majeur les 15 à 20 milliards nécessaires pour équilibrer les caisses de retraite dans la décennie qui vient, sans contraindre les gens à travailler plus longtemps."
Or je crois qu'il serait peut-être temps d'expliquer aux inconscients ou aux naïfs que c'est exactement le contraire qui est vrai : c'est parce que l'État est prêt à faire travailler les gens plus longtemps et à rogner sans vergogne sur le montant et les conditions d'obtention de leurs pensions de retraite que l'UE d'une part et les investisseurs privés institutionnels d'autre part sont prêts à soutenir, par le gonflement de la dette et le chantage qu'elle autorise, les capacités de financement de l'État.
Chaque jour de l'épidémie où les Français (dont je fais partie, naturellement) ont consenti sans faire de drame à rester confinés chez eux, à remplir leurs justificatifs burlesques pour s'autoriser à descendre acheter le pain, ou à présenter leurs passeports sanitaires afin de pouvoir aller déjeuner au restaurant a été la condition de possibilité de la contre-réforme inepte, inutile et injuste qui est en jeu au Parlement aujourd'hui - et que le Banquier Président, encore une fois, s'est empressé d'annoncer en lançant sa campagne l'an dernier sans craindre d'avoir à en payer les conséquences dans les urnes.
Pour Macron comme pour Biden ou les ennemis de BoJo en Angleterre, l'épidémie de covid a été une bénédiction du ciel : grâce à elle, il a pu sauver un quinquennat qui n'était rien d'autre qu'un long naufrage sans fin, et obtenir de l'Allemagne l'autorisation qui lui manquait pour renforcer les pouvoirs obligataires et budgétaires de l'Union européenne, au détriment de la souveraineté française et de la justice sociale dont celle-ci est garante, au moins depuis la Libération.
Les syndicats bien sûr ne le reconnaîtront jamais, mais ils sont les premiers à le savoir. Eux aussi mangent abondamment dans la main de Bruxelles et de Bercy, car sans la manne de l'État il y a belle lurette que leur indigence et leur impuissance seraient exposées au public telles qu'elles sont.
Le problème, aujourd'hui, ce n'est pas tant la réforme elle-même que celui qui l'impose, et les raisons pour lesquelles il l'impose.
C'est toujours la même histoire, et toujours le même principe de base : on ne gagne rien à lâcher la proie pour l'ombre (si une gauche socialiste et ouvrière existait encore, cela devrait devenir sa devise, je crois).

Emmanuel Macron doit rendre des comptes à Bruxelles dont il n’est qu’une des marionnettes

Anne-Sophie Chazaud

Anne-Sophie Chazaud, philosophe, essayiste et chroniqueuse, auteur de "Liberté d'inexpression" (L'Artilleur), est une voix très discordante qui mérite d'être entendue tant son discours sort de la doxa intellectuelle imposée. Réforme des retraites, le rapport de Macron au pouvoir, oppositions politiques et révolte populaire. L'essayiste propose une analyse sans concession de la situation française. Décapant !

[Extrait. Merci à Nicolas Vidal pour son aimable sollicitation]

Nicolas Vidal. - Arc-bouté sur sa réforme des retraites, entre deux escapades notamment en Espagne, Emmanuel Macron n’a jamais semblé aussi inflexible et méprisant malgré 6 premières années de mandat agitées. Qu’en pensez-vous ?

Anne-Sophie Chazaud. - J’aurais paradoxalement tendance à dire qu’il a raison. Le mépris, la morgue, l’incompréhension de ce qu’est le peuple français, la volonté d’ « emmerder » certains d’entre eux, le désir de clivage, la violence assumée, tout ceci est la marque de fabrique du macronisme.
Or, malgré tout cela, 58% des électeurs votants l’ont désigné pour de nouveau présider le pays. Il se moque de l’électorat-castor qui avait pourtant toutes les cartes en mains pour savoir de quel bois se chauffait l’individu et quel sort il comptait réserver au peuple français puisque la réforme des retraites était clairement annoncée dans son programme. Les cocus mécontents se plaignent de ce que l’élu de leur cœur ne tienne pas sa fameuse promesse selon laquelle il avait conscience qu’une partie des votants s’était reportée sur lui pour empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir (la seule dans le haut du tableau d’ailleurs qui faisait clairement campagne sur le thème de la lutte contre l’inflation et contre cette réforme des retraites… comprenne qui pourra).
On les voit désormais couinant que le locataire de l’Élysée ne tienne pas sa parole selon laquelle ce vote par défaut l’obligeait (sic). Mais lorsqu’on a pu constater pendant cinq ans la manière de se comporter de l’individu, son absence de scrupules, sa violence envers le peuple français et son absence totale d’humilité, on se demande bien quel niveau de stupidité il fallait avoir atteint pour lui apporter ses suffrages en espérant qu’il en aurait une quelconque reconnaissance ou que sa parole valait quoi que ce soit. Aussi suis-je tentée de me dire : vous l’avez voulu, vous l’avez, débrouillez-vous-en ! Et pour cette raison il me semble qu’Emmanuel Macron joue sa partition et qu’il a raison de le faire : pourquoi se gênerait-il puisque quoi qu’il fasse, il en sort gagnant ?
De fait, il a la légitimité conférée par le suffrage universel et il le fait valoir avec une parfaite mauvaise foi dont, je le redis, il aurait bien tort de se priver. Il s’adresse avec cynisme à son noyau électoral, le bloc « élitaire » dont les petits-bourgeois gauchistes, métropolitains, s’avèrent être les réguliers supplétifs.

La légitimité parlementaire en revanche est loin d’être acquise mais lorsqu’on voit le comportement adopté par la NUPES lors de l’examen de la loi à l’Assemblée nationale, là encore, on ne peut que penser que la Macronie a raison (de son point de vue, bien sûr) de dérouler son programme antisocial.
En effet, à quoi sert la Nupes à l’Assemblée si ce n’est transformer cette-dernière en ZAD, faire régner un tumulte de cirque, s’agiter dans tous les sens, rendre les débats inaudibles voire impossibles, ce qui ne peut que nuire à l’image du mouvement d’hostilité à la réforme ? Qui, voyant ces gesticulations et manœuvres de bas étage, peut avoir envie de se rallier derrière pareils individus ?

La Nupes a non seulement porté Emmanuel Macron au pouvoir mais elle a également hier empêché le vote de la motion référendaire portée par le Rassemblement National, privant ainsi une seconde fois, après la trahison du 24 avril, le peuple français et notamment les classes populaires, de toute possibilité de s’exprimer directement et politiquement sur la défense de leurs intérêts. Ces gauchistes de foire semblent avoir concrètement pour mission d’empêcher la constitution du « bloc populaire » dont parle Jérôme Sainte-Marie et qui, existant bel et bien dans le pays en face d’un bloc élitaire toujours soudé sur son noyau d’intérêts, ne parvient pas, à cause d’eux, à trouver une traduction politique. Cette seconde trahison d’hier est probablement encore plus grave que la première dans ce qu’elle révèle comme niveau de compromission et de collaboration avec le bloc bourgeois dont la Nupes se rend, consciemment et régulièrement, coupable. » [...]

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