Translate

18 décembre 2022

Scandale de corruption au Parlement européen

Michèle Rivasi

TRANSPARENCE | Alors qu’intervient le plus grave scandale de corruption au Parlement européen, je viens d'interpeller, avec sept autres députés verts, la commissaire chargée de la transparence au sujet des activités commerciales d'Heiko von der Leyen, mari de la présidente de la Commission européenne.
La firme de biotechnologie américaine Orgenesis, dont M. von der Leyen est le directeur scientifique, aurait perçu plusieurs millions d'euros du programme de recherche européenne "Horizon" et du plan de relance de l'UE, via ses filiales en Europe.

Ses activités sont-elles compatibles avec le rôle institutionnel de son épouse ? Les questions des citoyens européens et de leurs représentants sur d'éventuels conflits d’intérêts sont légitimes. Y apporter des réponses crédibles est nécessaire.
 
J'appelle également la commissaire à réviser la directive européenne sur la transparence et à créer rapidement un organe d'éthique européen indépendant, doté de pouvoir d'enquête et de sanction, et qui appliquera les règles dans toutes les institutions de l’Union européenne.

Le journalisme ne sera quasiment jamais notre allié

Juan Branco

Les journalistes sont parfois les ennemis de la démocratie. Cela s'est vu et senti avec Julian Assange, fondateur de Wikileaks, qui nous a offert des instruments extraordinaires, qui nous permettent encore de décortiquer le monde où nous sommes plongés.
Cet homme a été pillé, littéralement, sauvagement, par les médias du monde entier, qui se sont jetés sur ses exclusivités, avant de le dévaster.
Violeur, antisémite, agent du FSB. Tout y est passé. Je ne vous fait part que des stigmates les plus violents qui lui ont été adressés. Mais il y a eu également homophobe, sexiste, égocentrique... sale. Oui sale, parce qu'enfermé, neuf ans durant, dans vingt mètres carrés (au sein de l'ambassade d'Equateur à Londres), il n'aurait pas fait le ménage comme il fallait.
Vous n'imaginez pas le nombre d'articles qui au sujet de cette seule et dernière accusation ont été publiés.
Les journalistes vous expliqueront qu'ils ne font que leur travail. Que salir et détruire une personnalité qui venait de les servir, littéralement, et de servir l'humanité en ayant le courage fou de révéler des centaines de milliers de documents diplomatiques permettant de comprendre les dessous de table du monde dans lequel nous sommes plongés, faisait partie de leur travail.
C'est exact, en quelque sorte. Car leur travail est de vendre, et dans ce monde, tout est à vendre. L'information est un bien comme un autre, que l'on trafique, extorque, à des juges, à des policiers, des agents secrets, des lobbyistes, qui vont en tirer grand bénéfice, puisque ces informations permettront d'orienter les décisions politiques et économiques, éliminer des adversaires et favoriser des alliées, bref, fabriquer du pouvoir, en complète et parfaite impunité.
Les journalistes oui, souvent, sont l'ennemi de la démocratie, de ce pouvoir populaire qu'ils exècrent et dont ils craignent qu'il puisse un jour advenir, faisant disparaître toutes ces couches intermédiaires qui permettent de nous tenir cois, et à eux, d'être rémunérés.
Car quel est le plus grand fabriquant "d'information" de valeur, et donc de ressources que les journalistes chercheront à exploiter ? Le pouvoir bien entendu, en une sorte d'alchimie étrange et avariée, dont il s'agira donc, d'au plus près, demeurer.
C'est pourquoi le journalisme ne sera quasiment jamais notre allié, et qu'au contraire, par le pouvoir, il se verra quasiment toujours sacralisé. [...]

17 décembre 2022

Les gens ne savent pas trop quoi faire de la liberté

François Amsallem

Finalement, on a pu constater que les gens aimaient assez l'autorité qui les rassurait, après leur avoir fait craindre des menaces imaginaires, pour non seulement sacrifier leurs propres libertés les plus fondamentales mais également condamner ceux qui refusaient d'y renoncer.
Il semblerait même a posteriori, que les gens ne savent pas trop quoi faire de la liberté, on dirait que c'est une responsabilité qu'ils hésitent à prendre voire même refusent d'assumer. On dirait que c'est pour cela qu'ils en ont peur, parce que semble-t-il la liberté les plonge trop vite, trop fort, trop profondément, irréversiblement au cœur de ce qui fait l'essentiel de la vie, en les mettant face à leurs responsabilités, presque en les enfonçant dans les contraintes de choix (sans repentir), d'arbitrage, de dilemmes et de paris permanents qui font le vécu, bref en les obligeant à s'engager.
Ils choisissent en conséquence premièrement de faire comme tout le monde, de se plier au normes, le choix d'une vie morne, deuxièmement de la sublimer en vivant des vies libres par procuration, via des spectacles, des mèmes de liberté, des séries télé traitant du sujet et des vies tumultueuses d'artistes déjantés.
Sans les excuser, il faut bien admettre, que leur domestication, effectuée sur plusieurs générations, les a bien trop infantilisés pour leur permettre de se sevrer du biberonnage cognitif, a fortiori celui si intensif et permanent dans lequel les nouvelles technologies les maintiennent captifs.

Corrompus et corrupteurs

Jacques COTTA

La coupe du monde de foot, coupe du monde de la honte, se ter­mine de façon bien morose. Sur le simple plan foot­bal­lis­ti­que, la fête pro­mise n’a pas eu lieu. Les vedet­tes du ballon rond, trans­for­mées en mar­chan­di­ses, apa­tri­des mil­lion­nai­res dis­per­sés aux quatre coins de la pla­nète, n’ont pas été capa­bles de donner à leur équipe natio­nale, virées très vite de la com­pé­ti­tion, le succès escompté. Sur le plan popu­laire, l’engoue­ment appelé de toute leur force par les com­men­ta­teurs de tout bord n’a pas été au rendez vous, les ras­sem­ble­ments notam­ment sur les champs-Elysées pour l’équipe de France n’ayant pas grand chose de commun avec ceux qui accom­pa­gnaient la vic­toire de 1998.

Point de vue spor­tif donc, et poli­ti­que pour l’usage qui devait en être fait, cette coupe du monde n’est pas au rendez-vous.

Mais il y a plus !

Alors que le scé­na­rio écrit devait atti­rer tous les regards vers Doha, lieu sou­dain pré­senté comme "festif", "ouvert", "démo­cra­ti­que", c’est vers Bruxelles que les regards se sont diri­gés.

Eva Kaili, député grec­que, vice pré­si­dente du par­le­ment euro­péen, a été inculpées et écrouées, diman­che 11 décem­bre, dans une enquête por­tant sur des soup­çons de cor­rup­tion en lien avec le Qatar, pour « appar­te­nance à une orga­ni­sa­tion cri­mi­nelle, blan­chi­ment d’argent et cor­rup­tion ».

A l’issue d’une quin­zaine de per­qui­si­tions à Bruxelles, six autres sus­pects ont été également inter­pel­lés dont l’ex-euro­dé­puté ita­lien Pier-Antonio Panzeri et le secré­taire géné­ral de la Confédération syn­di­cale inter­na­tio­nale Luca Visentini. Selon la presse belge, le propre père d’Eva Kaili a été inquiété dans l’enquête, sur­pris en train de trans­por­ter des paquets de billets « dans une valise ».

La séquence est digne des films de gang­sters de série B.

Des cen­tai­nes de mil­liers d’euros en liquide trans­por­tés dans des sacs ont été saisis. Députés euro­péens d’une part, émirat du Qatar de l’autre sont donc les prin­ci­paux pro­ta­go­nis­tes de cette aven­ture qui a éclaté à la veille des demi-fina­les de foot, venant donner un nouvel éclairage de la fête Qatarie.

Mais pour­quoi donc une telle débau­che d’énergie finan­cière ?

Le Qatar dési­rait avec l’orga­ni­sa­tion de la coupe du monde affi­cher une image de res­pec­ta­bi­lité, de faste, de luxe, de pou­voir. Il vou­lait ainsi gommer ses rela­tions inces­tueu­ses avec des grou­pes ter­ro­ris­tes notam­ment. Il avait l’ambi­tion d’étendre ses rela­tions dans des buts poli­ti­ques, mais également finan­ciers, notam­ment avec l’Europe où l’Emir, sa famille et son entou­rage pos­sè­dent des parts de plus en plus impor­tan­tes du patri­moine immo­bi­lier et indus­triel, comme cela est le cas en France où les avoirs Qataris se sont mul­ti­pliés depuis la pré­si­dence Sarkozy.

Mais la coupe du monde ne suf­fi­sait pas.

Avec la cor­rup­tion ins­tal­lée au sein des ins­ti­tu­tions euro­péen­nes, le Qatar dési­rait s’assu­rer la bien­veillance des élus euro­péens, dont la vice pré­si­dente du par­le­ment qui début novem­bre s’était rendue à Doha où elle avait salué en pré­sence du minis­tre Qatari du Travail « les réfor­mes de l’émirat dans ce sec­teur ».

« Le Qatar est un chef de file en matière de droits du tra­vail », avait ainsi affirmé Eva Kaili le 22 novem­bre à la tri­bune du Parlement euro­péen, pas­sant par pertes et pro­fits la vie de plus de 6000 ouvriers morts dans la cons­truc­tion de stades réfri­gé­rés en plein désert. Des paro­les qui n’avaient pas sus­cité de levée par­ti­cu­lière de bou­cliers.

Il s’agis­sait en réa­lité pour ces élus euro­péens non seu­le­ment de camou­fler les condi­tions d’escla­vage dans les­quel­les la coupe du monde a été montée avec l’assen­ti­ment géné­ral, mais d’affir­mer que tout compte fait les rela­tions socia­les au Qatar pou­vaient être un modèle. Ni plus, ni moins !

Des dépu­tés euro­péens au plus haut niveau ont donc mon­trés qu’ils étaient cor­rom­pus. Certains sont donc incar­cé­rés.

Mais qu’en est-il des cor­rup­teurs ?

Ce sont les auto­ri­tés Qataries qui en toute logi­que devraient être mises au ban de la société. À défaut, la réac­tion judi­ciaire risque de n’être qu’un leurre qui vise à éteindre l’incen­die avant qu’il n’embrase l’ensem­ble de la com­mu­nauté poli­ti­que inter­na­tio­nale.

Enfin, qui dit cor­rom­pus et cor­rup­teur doit s’inter­ro­ger sur les com­pli­ci­tés qui per­met­tent à un tel pacte de cor­rup­tion de voir le jour…

Les com­pli­ci­tés ?

La liste est sans doute longue, et en tout bien tout hon­neur. Il serait bon de balayer devant notre porte ...

Jean-Pierre Luminet

Je viens d'enregistrer le 28 minutes d'ARTE, qui sera diffusé Samedi 17 décembre à partir de 20h05 (le samedi il dure d'ailleurs 44 minutes et pas 28). Un peu de trous noirs et d'astronomie bien sûr, mais aussi mon avis tranché (puisqu'on me l'a imprudemment demandé) sur l'actualité : Ukraine, Qatar ! Peu orthodoxe, comme vous pouvez l'imaginer. Et pourtant je me suis retenu...

Communiqué 2022 de l’académie de la Carpette anglaise

- 17/12/2022 -

Sous la présidence de Philippe de Saint Robert, le jury de la Carpette anglaise 2022, réuni chez Lipp, le 15 décembre, a décerné, exceptionnellement son prix d’indignité linguistique au président de la République, M. Emmanuel Macron, pour ses nombreuses entorses à la Constitution, dont l’article 2 dispose que « la langue de la République est le français », qui est aussi langue officielle de la plupart des Institutions internationales.
Le jury a relevé l’acceptation par l’exécutif français de l’usage dominant de l’anglais dans le fonctionnement de l’Union européenne, alors que cette langue n’est la langue nationale d’aucun pays membre.
Le jury a également relevé que la direction de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) a été confiée – à l’instigation de la France – à une ancienne ministre qui avait exclu le français comme seule langue d’enseignement public à la place du français dans son propre pays et qu’a été nommée marraine du prochain Sommet de la Francophonie – qui se tiendra à Villers-Cotterêts en 2024 – une artiste qui chante essentiellement en anglais (dernier titre : I love you).
À titre étranger, le prix a été décerné – également à l’unanimité – à Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, pour avoir nommé une anglophone unilingue, Mary Simon, au poste de gouverneur général du Canada.
Philippe de Saint Robert, Eugénie Bastié, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Julien Köberich, Guillemette Mouren, Marie-Josée de Saint Robert, Albert Salon, Marc Favre d’Échallens sont membres de l’académie de la Carpette anglaise ainsi que les associations suivantes: Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
Le prix de la Carpette anglaise est attribué à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.
Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

16 décembre 2022

100 000 euros pour des vacances

Vincent Verschoore

Chez les Panzeri ça charie pas qu'un peu ! 1,5 millions chez Monsieur (député européen), 100 000 pour partir en vacances avec Madame et leur fille, toutes deux arrêtées en Italie.
Eva Kaili n'est pas seule, on le savait bien, et le Qatar n'est pas seul non plus. Le Maroc n'a pas perdu qu'au foot, mais ici en échange de quoi ?
Le Parlement européen s'émeut et demande une charte de transparence. La Commission grimace, et nous on rigole. Depuis le temps que ça dure...
La corruption est une industrie aussi ancienne que florissante, on la trouve dans les coulisses de tous les lieux de pouvoir car le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument.
C'est pour cela qu'il faut surveiller les gens qui en ont beaucoup (trop), comme Macron (Alstom...) et von der Leyen (Pfizer...).