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• NERCIAT Gabriel


« Gabriel Nerciat est une énigme dissimulée derrière un pseudo très évocateur puisqu'il serait le lointain descendant d'André-Robert Andréa de Nerciat, né le 17 avril 1739 à Dijon et mort en janvier 1800 à Naples, romancier français connu pour ses œuvres libertines, notamment pour son roman inachevé et posthume, Le Diable au corps, dont le titre a été repris par Radiguet en 1923.
Le personnage est trouble et souvent sulfureux, sa prose est acerbe, aiguisée, caustique, vitriolique, et son érudition atteint des sommets stratosphériques avec lesquels peu d'entre nous pourraient rivaliser. » 
Michel Rosenzweig



☐ 29/12/2022

LE BON VIEUX TEMPS DE L'ÉPIDÉMIE

Pour les simples d'esprit qui n'ont pas encore compris la différence minimale entre souverainisme et européisme, le cas italien comparé au nôtre peut leur servir d'illustration pratique.
Là où Giorgia Meloni décide seule de rétablir un test PCR à l'intention de tous les voyageurs venus de Chine dans tous les aéroports de la péninsule, puis somme l'UE d'imiter l'Italie, Emmanuel Macron, lui, décide de ne rien faire tant que l'UE n'aura pas pris une décision univoque - et « se donne le temps de la réflexion ».
Car à 27, c'est bien connu, quand on parle d'une seule voix (celle d'Ursula von der Leyen, en l'occurrence), on est beaucoup plus puissant que lorsqu'on est tout seul dans le meilleur des mondes globalisés possibles, et patati et patata.
En même temps, comme aime à dire le Banquier Président, ce serait si pratique, si divertissant aussi, de revenir une fois encore aux confinements, aux passeports sanitaires, aux masques obligatoires, au télétravail, etc., c'est-à-dire au « bon vieux temps » du premier quinquennat.
Les mutations de la covid nous offriraient, avec la peur en prime, ce que Mbappé n'a pas été en mesure de nous donner : le moyen occasionnel de dissimuler l'effondrement en cours derrière la défense panique de sa seule guenille.
Le covid-19 n'a sans doute pas été inventé par les Illuminati, les Rose-Croix, le GOF ou même le parti communiste chinois, mais il faut reconnaître que s'il n'était pas là, nos élites auraient tout à gagner à l'inventer par et pour elles-mêmes.





☐ 26/12/2022

DU PAPE

Ta bénédiction, tu peux te la carrer là où tu penses, vieux grigou.
 
Depuis que tu as coiffé la tiare de Pierre, on cherche en vain ce que tu as vraiment fait en faveur de la paix où que ce soit dans le monde, et plus encore ce que tu as fait pour préserver l’unité et l’intégrité de ton Église.
 
En cherchant à toute force à déseuropéaniser le catholicisme (que Jean XXIII et Paul VI avaient déjà au XXe siècle largement délatinisé), voire même en tentant de construire de toute pièce une nouvelle et improbable universalité catholique tiers-mondiste, immigrationniste et décoloniale explicitement tournée contre l’héritage de Rome, tu as plutôt fait partie de ceux qui s’ingénient par tous les moyens à introduire la guerre et le conflit sur le vieux continent – et nous autres catholiques d’Europe nous te le pardonnerons pas, même le soir de Noël.

De même que nous ne pardonnerons pas les circonstances atténuantes implicites que tu as publiquement conférées aux assassins salafistes de Charlie Hebdo en 2015 avec ton analogie indigne et foireuse de macho hispano-américain défendant d’un coup de poing au visage l’honneur de sa mère outragée.
Quant à l’Ukraine, tu ferais vraiment mieux de ne pas t’en mêler, vil sagouin ignacien.
 
Quand on sait le rôle déplorable que joue l’Église uniate gréco-catholique, qui demeure théoriquement sous ton autorité, dans l’aggravation du conflit en cours avec Moscou, on ne la ramène pas – et on essaie plutôt de mettre au pas les multiples agents du contre-espionnage américain à qui la soutane noire offre grâce à tes complaisances coupables une couverture commode (deux d’entre eux ont été arrêtés par le FSB dans le Donbass il y a quinze jours).

Bref, si tu nous bénis, nous ne te bénissons pas, pape Bergoglio. Sache-le bien.
 
Tous les jours, au contraire, nous prions pour que Celui dont tu te proclames le Vicaire daigne te précipiter une fois pour toutes au fond du huitième cercle de l’Enfer, auprès de ton prédécesseur simoniaque Nicolas III. Amen.





☐ 24/12/2022

LIBRE COMME UN ANARCHISTE KURDE À PARIS

(expression en usage en France dans la décennie qui vient)

L'avenir programmé de la France : devenir le champ de bataille volontaire ou passif des différentes diasporas islamiques et/ou anarcho-révolutionnaires qui se seront, légalement ou illégalement, établies sur son sol en moins de trois quarts de siècle.

Les Français de souche ou d'importation récente, eux, se feront spectateurs complaisants ou rétifs des dévastations en cours, mais continueront vraisemblablement à verser la dîme qui permettra de payer les pots cassés de chaque explosion de violence, au profit des éternels technocrates sociaux-libéraux et euro-atlantistes reconduits au pouvoir depuis plus de quatre décennies.
 
Le silence éloquent du ministre de l'Intérieur et l'incapacité des CRS à rétablir l'ordre pendant plusieurs heures au cœur de Paris livré sans résistance aux saccages des nervis du PKK et de leurs amis Black Blocs ressemblent un peu trop à ceux qui ont suivi les émeutes du stade de Saint-Denis, au printemps dernier, pour être fortuits : on comprend la gêne, et surtout pourquoi la moindre perspective d'un soulèvement de populations allogènes dans plus de deux ou trois banlieues du pays suffit à tétaniser les dirigeants macroniens en place.
 
Mais on sait bien, toutefois, que le vrai danger, comme dirait Clémentine Autain, c'est "l'extrême-droâte qui tue", et pas autre chose.
 
Ceci dit, trois remarques adjacentes :

1) Les Parisiens ayant massivement, voire quasi-exclusivement, voté pour Macron à la présidentielle et Renaissance ou NUPES aux législatives, on se gardera bien de les plaindre. Peut-être même que le spectacle, à quelques heures de Noël, leur plaît.

2) À partir du moment où les élites dites républicaines entreprennent de sacraliser et de victimiser certaines minorités ethniques comme les Kurdes (plus encore que les Palestiniens, les Rohingyas ou les Ouïghours), en leur confiant de surcroît la garde des djihadistes français de l'EI prisonniers en Syrie depuis 2017, il serait présomptueux de s'attendre à autre chose que ce qui est en train de se passer en ce moment place de la République.
 
Si les six policiers gravement blessés des dernières heures ne sont pas contents, on leur octroiera peut-être une prime, financée sur les titres obligataires émis par l'UE notre bonne-mère, et un arrêt de travail de deux ou trois semaines pendant lesquelles ils pourront visionner à loisir les films de Caroline Fourest ou de BHL sur les héroïques combattantes kurdes des YPG en Syrie.
 Alors de quoi se plaint-on ?

3) Maxime à suivre pour les partisans du Système libéral mondialisé : pour éviter l'implantation de la guerre civile en France, y favoriser l'importation des guerres civiles étrangères. Une riche idée, non ? Comme pour l'oeuf de Christophe Colomb, il suffisait d'y penser.
Seule une question, essentielle, demeure : comment dit-on "allez vous faire foutre" en kurde ?





☐ 15/12/2022

DIALOGUE SPORTIF

Elle : Comment ? Vous n'avez pas regardé le match contre le Maroc, hier ?
Moi : Non.
Elle : Mais vous soutenez quand même l'équipe de France ?
Moi : Non. Pourquoi le devrais-je ?
Elle : Mais enfin, vous n'êtes pas français ?
Moi : Si. Précisément.
Elle : Je ne comprends pas.
Moi : Écoutez, les Français sont doués pour le foutebol à peu près autant que les Anglais pour la cuisine, les Allemands pour l'érotisme et les Américains pour la métaphysique. Ce n'est pas sérieux. Laissons cela aux peuples émérites, riches ou pauvres, qui sont vraiment chez eux sur un stade.
Elle : Vous êtes dur. Mais on peut changer, vous savez. D'ailleurs, on a déjà gagné deux coupes du monde.
Moi : Oui, bien sûr, je sais. D'ailleurs, il se peut bien qu'il n'y ait pas que des Français dans l'équipe de France. Mais justement, aucune envie de revivre l'épopée Black Blanc Beur, les années 1990, la démagogie éreintante et putassière des politiques progressistes et des médias, et puis en prime Macron qui nous fout sa réforme des retraites à l'oeil en guise de penalty dans l'euphorie ambiante.
Elle : Ah, vous n'allez pas me sortir le Grand Remplacement, Jean-Marie Le Pen, Finkielkraut et tout ça, quand même ?
Moi : Non, je n'y crois guère. Les Français ne sont pas remplacés, mais ils sont déjà devenus substituables. C'est d'ailleurs aussi pour cela, en plus de mon désintérêt total pour le foute, que dimanche je souhaiterai plutôt la victoire de l'Argentine - sans voir le match.
Elle : Ah, ce n'est pas bien, ce que vous dites. Non, ce n'est pas bien. Vous devriez avoir honte.





☐ 4/12/2022

LA PITIÉ DANGEREUSE (Stefan Zweig)

Depuis qu'il est entré dans la vie politique française, le Banquier Président – Emmanuel Macron selon les registres de l'état civil – a suscité chez moi comme chez beaucoup d'autres Français un certain nombre de sentiments assez répulsifs, allant de l'hostilité franche et assumée jusqu'à la forme la plus violente du dégoût, en passant par un type de mépris qui n'avait en général rien de flegmatique.
Mais il y a un sentiment que je n'avais jamais éprouvé envers lui jusqu'à présent : celui de la commisération ou de la pitié.
La chose a commencé à se dessiner lors de la dernière élection présidentielle, lorsque je le voyais faire la moue pendant les quelques meetings ou conférences de presse publiques qu'il a parcimonieusement donnés pour lancer sa campagne, cherchant manifestement quelque chose d'un peu original à dire et ne le trouvant pas.
Je me souviens que lors de son grand Barnum à La Défense, où la déception et l'incompréhension se lisaient même sur les yeux de ses partisans réunis dans la salle (dans aucun de ses films, même et surtout celui de Bunuel, la jolie Carole Bouquet n'a été aussi expressive que ce jour-là), me revenait sans cesse en tête l'obsédant refrain d'Anna Karina dans Pierrot le Fou : "Qu'est-ce que je peux faire ? J'sais pas quoi faire !".
Mais aujourd'hui qu'il entame son second mandat en accumulant les fiascos et les déboires les plus implacables et les plus humiliants (défaites en rase campagne tous azimuts face à Biden, Poutine, Zelensky, Scholz, Lagarde et surtout Giorgia Meloni), dans un contexte économique et géopolitique d'une gravité sans précédent depuis les crises pétrolières des années 1970, en le voyant pathétiquement se démener pour réciter ses vieux mantras passés d'âge en faveur du libre-échange multilatéral, de l'intégration européenne, du cosmopolitisme diversitaire, de la réforme des retraites ou du pull en col roulé, je ne peux m'empêcher d'éprouver une ombre de sollicitude charitable envers lui.
Non que son arrogance de technocrate autoritaire et le sadisme de classe à peine dissimulé qu'elle véhicule aient cessé de m'irriter, mais c'est un peu comme avec ces gens trop ostensiblement agressifs ou trop fiers de leur stature physique imposante dont on commence à rire en sourdine une fois qu'ils sont gagnés par l'âge ou frappés par un coup du sort qu'ils n'attendaient pas.
Dès qu'il apparaît désormais, que ce soit à la Maison Blanche ou sur l'avenue des Champs-Elysées, on a l'impression de voir un personnage de conte romantique allemand, qui a perdu son ombre ou qui lutte en vain pour ne pas sombrer dans le vide à chaque pas qu'il fait.
Commence-t-il à comprendre les conséquences de ce qu'il a accompli depuis six ans, et l'ampleur des désastres ahurissants qu'il a laissé s'installer, volontairement ou involontairement, comme autant d'explosifs reliés à un même détonateur au coeur d'une grande ville ?
A-t-il pris conscience surtout du tsunami gigantesque qui risque de bientôt le submerger, lui et les siens, ou de ce dont il aura contribué à précipiter la venue ?
Hier, j'écoutais une intellectuelle libérale de gauche franco-israélienne qui ne jurait que par lui il y a cinq ans (comme par Yaïr Lapid il y a six mois), et qui ne craignait pas d'avouer : "Je suis sûre que Macron est exactement dans la même situation que moi : il ne parvient plus à comprendre les émotions profondes et la colère qui soulèvent les peuples d'Occident contre leurs élites, et il ne sait pas quelle réponse rationnelle leur opposer."
La pauvre fille. Elle faisait si peine à voir que pour un peu on aurait eu envie d'essayer de la réconforter.
Mais c'est peut-être moi qui suis trop bon, sûrement...



☐ 28/11/2022

TARTUFFERIE EXOTIQUE

Très drôle, de voir tous les éditorialistes tartuffes de la presse assermentée et les lèche-culs de la Macronie applaudir frénétiquement, des larmes dans les yeux, à la révolte des jeunes citadins chinois de Shangaï et de quelques autres grandes villes de l'Empire du Milieu contre la politique autoritaire de confinement et de privation des libertés du Parti communiste.
Alors qu'on imagine facilement ce que les mêmes auraient dit si quelques centaines de milliers de Français il y a deux ans s'étaient réunis au coeur de Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Rennes, Strasbourg ou Toulouse en criant : "Liberté, droit, justice ! Macron, dégage ! À mort l'euro-libéralisme autoritaire et le despotisme sanitaire ! Delfraissy, Véran, Deray à la lanterne, Raoult au pouvoir !"...
Le gros Yves Calvi aurait décrété la République en danger, Jean-Michel Aphatie aurait appelé à l'aide le préfet Lallement ou ses flics éborgneurs de la BAC, et Maurice Szafran, ou même ce vieux pingouin décoloré de Luc Ferry, auraient soudain trouvé des vertus revigorantes à la politique de Saint-Just.
Car, malgré tout, la seule et vraie question demeure : pourquoi sommes-nous devenus plus serviles, ou moins courageux, que ces Chinois ?
Et pourquoi les pires des Français sont-ils aujourd'hui si soulagés de vérifier que ce qui se déroule à Shangaï sous nos yeux pas encore endormis n'ait jamais pu avoir lieu à Paris ?





☐ 25/11/2022

DEUX EXPÉRIENCES PROUSTIENNES

Il y a deux types de découvertes, ou de révélations, concernant le mystère des êtres qui m'ont toujours particulièrement décontenancé.
L'une, quand on découvre qu'une femme qu'on pensait austère et puritaine se livre en secret à la débauche ou à la dissipation érotique la plus extrême.
L'autre, quand un homme qu'on croyait intelligent et raisonnablement anticonformiste se révèle un pur imbécile ligoté par les conventions mondaines et l'emprise morale de la bienpensance.
Tout d'un coup, l'envers des apparences vous donne l'impression plus ou moins vertigineuse que le réel de la vie dramatiquement vous échappe.
C'est peut-être parce que certaines personnes n'ont jamais connu le type d'acuité psychologique qu'approfondissent de telles expériences qu'elles n'ont jamais aimé l'oeuvre de Marcel Proust, aussi bien il y a cent ans qu'aujourd'hui.
Qu'elles l'avouent ou non.
Ceci dit, je me dois d'être honnête : la première révélation est quand même beaucoup plus agréable à vivre que la seconde.





☐ 19/11/2022

UNE DÉFENSE DE LA CORRIDA

Comment expliquer à un activiste anti-corrida que la mort d'un taureau de combat dans l'arène est sans doute plus digne d'intérêt que tout ce qu'il aura pu faire dans sa pauvre vie ?
Comment faire comprendre à quelqu'un qui n'a jamais vu un seul spectacle de tauromachie que le courage d'un homme jeune habité par la grâce de la forme et du style face au risque de la mort violente vaut tous les matchs de foutebol et même toutes les causes humanitaires qui prétendent défendre la dignité de l'homme ?
Comment faire remarquer à Madame Michu, qu'elle vote Renaissance ou LFI voire ne vote pas du tout, que son chien Médor ou son chat Gribouille n'appartiennent pas à la même espèce bovine de race espagnole que l'animal qui va se ruer contre le torero dans une arène enfiévrée ?
Comment lui rappeler que le steak qu'elle a mangé à midi ne provient pas d'une matière inerte et que cela ne l'empêche pas de le consommer sans déplaisir ni scrupule, de même qu'elle n'hésitera pas à massacrer une araignée pourtant bien plus soigneuse et habile qu'elle dans l'art du tissage si d'aventure elle la croise au pied de son lit ?
Comment faire comprendre à un imbécile qui se pense plus intelligent qu'un aficionado de n'importe quelle classe sociale que la ritualisation de la mort, depuis les antiques autels qui célébraient la victoire de Mithra sur le nocturne bovin cosmique des temps immémoriaux, est la condition de possibilité de ce qui aujourd'hui le sépare ou le distingue de l'animal ?
Comment expliquer aux hommes mortels mus par le désir et la peur de la finitude que ne pas regarder la mort en face est pire que de méconnaître la valeur de la vie ?
Comment suggérer au militant antispéciste et darwinien que si Sapiens appartient bien au règne animal, alors l'évolution lui confère le droit de décider du type de liens qui vont l'unir à travers le temps, dans la violence, l'amitié, la fidélité ou la répulsion, aux autres espèces du règne animal ?
Comment lui asséner sans détour que comparer la tauromachie à Auschwitz et Manolete ou Chicuelo à Hitler et Himmler devrait provoquer la déchéance immédiate de ses droits civiques ?
Plus largement, comment parvenir à faire admettre au misérable et faussement sentimental petit bourgeois diplômé lecteur de Libé que le taureau qui meurt à Séville ou à Béziers sous l'estocade d'un torero est, dans le combat et dans la mort, infiniment plus cher à nos coeurs et au coeur du torero qui l'a tué que bien des êtres qui se contentent de persévérer dans la vie ?
Comment ?
Ma foi, je n'en sais rien.
Et puis c'est tant pis.
P.S : J'espère que le tableau de Picasso cette fois ne sera pas flouté ni censuré.





☐ 18/11/2022

Décidément, cette guerre en Ukraine n'a pas fini de réserver des surprises.
Il aura suffi, quand on s'y attendait le moins, de deux Polonais tués près de la frontière par une arme anti-missile ukrainienne puis d'un mensonge énorme et pitoyable proféré par Zelensky (mais, après tout, pas plus énorme ni plus pitoyable que tous ceux accumulés par le pouvoir de Kiev depuis le mois de février ou même depuis le coup d'État ukronazi de la place Maïdan en 2014) pour que soudain tout craque et lentement se délite ou se renverse.
Tout le monde peut voir enfin et surtout dire que le Churchill de bazar et de music-hall fabriqué par la propagande occidentale depuis dix mois n'est rien de plus qu'un minable escroc doublé d'un sinistre pantin, dont les maîtres s'apprêtent à couper sans ménagement les fils pour le pendre à l'un d'entre eux.
J'ai trop attendu ce moment pour bouder mon plaisir, mais j'avoue que malgré tout je ne sais trop quoi en penser exactement.
Y a-t-il déjà des négociations de paix entamées secrètement entre Washington et Moscou, dans le dos de Zelensky ? Si oui, sur quelles bases, et depuis combien de temps ?
Le déconcertant retrait de l'armée russe de Kherson, que ne nécessitait aucun revers stratégique, a-t-il un lien avec elles ? La défaite contenue (et comme toujours vaguement frauduleuse) des démocrates aux élections législatives de mi-mandat aussi ?
Le Pentagone, qui a fait savoir publiquement par une intervention sidérante du général Milley que Kiev ne serait pas en mesure de vaincre militairement les armées de Poutine, a-t-il fini par l'emporter sur les faucons et les néo-cons fanatisés et irresponsables du Département d'État ?
Biden et ses conseillers, lâchés par leurs plus proches alliés et ouvertement nargués par les communistes chinois, ont-ils enfin compris sur quel type d'abîme ils étaient en train de faire danser l'économie mondiale et la leur propre ?
Trop tôt pour le savoir encore, mais j'ai dit assez souvent ici, sous les moqueries et les remarques acerbes des partisans de l'OTAN, que les nationalistes ukrainiens connaîtraient au final le même sort que les sud-Vietnamiens du général Diêm, l'alliance du Nord des tribus tadjiks du commandant Massoud ou les partisans kurdes des YPG anarcho-marxistes de Syrie pour m'étonner de la brusquerie de ces revirements américains. Contrairement aux Russes, ces derniers lâchent toujours leurs alliés, après les avoir utilisés et exploités jusqu'à la corde.
C'est surtout le silence des Russes à vrai dire qui ne laisse pas d'intriguer.
À l'inverse du pétomane kiévien, le président de toutes les Russies ne parle pas pour ne rien dire, mais quand il ne dit rien du tout il semble encore plus omniprésent que lorsqu'il annonçait depuis la salle Saint-Georges du Kremlin la nouvelle donne de la révolution géopolitique en cours.
L'Ukraine, cette comédie tragique au nom de marche d'escalier qui débouche sur un plafond éventré au-dessus du vide, cette grosse Belgique slave et risible minée par le ressentiment et le narcissisme des puissances frelatées, va maintenant connaître, sous les rigueurs du froid de novembre et de décembre, l'hallali ultime destiné aux dupes et aux forbans.
Inutile de nous faire pleurer. L'Europe est déjà bien trop heureuse de se suicider et de se complaire dans l'avilissement spectral à quoi nous vouent ses dirigeants pour qu'on prenne en pitié deux secondes les sicaires de cette nation avortée désormais crucifiée (mais pas au sens de Colosimo) aux nécessités du réalisme politique.
Mourir à cause de Badinter, Delors, von der Leyen ou Macron n'est déjà pas très glorieux, mais sombrer dans l'anéantissement afin de rendre le Donbass à des mercenaires et des voyous qui ne nous sont rigoureusement rien aurait été pire que tout.
Zelensky n'est pas un très bon acteur, mais on va voir la tête qu'il fait pendant que ses protecteurs démembrent son pays et le pouvoir dont il dispose encore. Sûr que le spectacle, quand même, vaudra son prix.





☐ 13/11/2022

DU COMPLOT

Dites, est-ce que quelqu'un parmi vous était au courant que les chefs d'État et de gouvernement européens avaient convenu au mois de juin dernier, sous la houlette du gnome belge à tête d'hydrocéphale et de cette garce d'Ursula 36-15-00 - soit juste après l'élection présidentielle française - de mettre en place un système supranational de "répartition des migrants" (les migrants, désormais, c'est comme les capitaux et les marchandises : ils doivent pouvoir circuler et être répartis sur tous les marchés) ?
Personnellement, je l'ignorais complètement, et c'est quand même ennuyeux que de telles décisions soient prises quasiment en secret, comme dans un récit de Qanon ou d'Alexandre Dumas, sans que les peuples qui subiront les conséquences de ces décisions en soient informés le moins du monde.
Dès lors, pourquoi Macron engueule-t-il ainsi Giorgia Meloni ?
Elle ne fait rien d'autre que son devoir (tenter de protéger, en vertu du mandat qu'elle a reçu du peuple italien, le territoire national dont elle a la charge de visiteurs étrangers non désirés), et surtout que ce que Macron lui-même a fait en 2018, en refusant à L'Aquarius d'accoster à Sète.
Si l'on voulait démontrer la nature perverse et dictatoriale des institutions européennes ainsi que la futilité arrogante du Banquier Président et de ses ministres, on ne s'y prendrait pas autrement.





☐ 11/11/2022

LA VIE APRES FB

Il n'est pas de bonne compagnie qui ne se quitte un jour, dit le proverbe. Comme beaucoup de proverbes, c'est à la fois convenu et vrai.
Je le dis de façon d'autant plus amère que j'ai perdu depuis un an deux amis infiniment chers à mon coeur, que j'avais connus grâce à cette application numérique.
Peut-être bientôt devrons-nous prendre congé les uns des autres ; c'est une hypothèse qui devient assez plausible. Ou bien poursuivre l'aventure ailleurs, si les rigueurs et les aléas des temps présents le permettent.
L'empire de sable de Zuckerberg commence en effet à piquer du nez : probable qu'il s'effondrera plus vite que la tour de Babel. Mais on sait que l'histoire des langues, des royaumes et des nations ne s'interrompt pas pour autant : Dieu n'est pas zadiste ou millénariste, et monnaye savamment ses apocalypses.
A ce propos, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi aucun capitaine d'industrie ou jeune entrepreneur dynamique n'a encore eu l'idée de créer un réseau social numérique en langue française, qui aurait pu faire concurrence à celui de Zuckerberg - et, puisque français, autoriser la publication des seins des femmes ou de leurs trésors originels, ces merveilles de la Création.
Il serait enfin temps d'y songer.
Même si le grand Nils Thornander n'est plus là, hélas, pour dessiner la vulve mythique des Vénus primordiales, que nous pourrions ainsi diffuser dans tous les circuits nerveux et électroniques de la Toile numérique, en bravant le courroux d'Allah, des néo-féministes woke et de la pudibonderie californienne, afin de préparer une nouvelle insurrection spirituelle et archéo-futuriste digne de Zarathoustra, que nos idéalismes et matérialismes frelatés n'attendaient plus.
Qui dit mieux ?



☐ 8/11/2022

POLLUTION DE LA BÊTISE MILITANTE ET VERTUS DU DÉLUGE

Si d'aventure vous connaissez quelques-uns des jeunes imbéciles activistes du groupuscule écologiste et sectaire Dernière Rénovation, qui entreprennent au nom de la sauvegarde de la planète de bloquer des autoroutes, d'interrompre des opéras ou d'agresser des œuvres d'art dans les musées (eux ou, à défaut, leurs sympathisants car ils ne semblent pas être très nombreux), demandez-leur donc de ma part s'ils savent pourquoi ils sont si ardemment, et même si méchamment, défendus par les chroniqueurs branchés et mondains de la presse Drahi - la plus prompte à défendre la pérennité du Système libre-échangiste, hyper-capitaliste, liquide et multilatéral qu'ils prétendent combattre.
S'ils disent ne pas le savoir, alors répondez-leur que moi je le sais, mais que je ne leur livrerai la réponse qu'une fois qu'ils seront devenus aptes à l'entendre.
C'est-à-dire sans doute jamais.
À bien y réfléchir, la pollution des cerveaux humains, et pas seulement chez les jeunes ilotes de l'écolo-gauchisme mondain, me semble beaucoup plus dommageable que la dévastation climatique et industrielle de la Terre (qui est, depuis Denis Papin, sinon depuis la fin de la période glaciaire des temps paléanthropiens, à la fois inéluctable et dans l'ordre des choses).
Quand la bêtise se réchauffe plus vite que l'atmosphère par l'effet de la condensation du nihilisme puritain et millénariste, il convient peut-être de souhaiter d'être englouti par la montée des eaux un peu plus tôt que prévu.



☐ 2/11/2022

JE HAIS LES RESTAURATEURS

Vous vous souvenez du film des années 1980, Je hais les acteurs ?
Eh bien, moi, c'est les restaurateurs. Je ne les supporte plus (je parle évidemment surtout des restaurateurs parisiens, ceux que je vois le plus souvent dans ma vie quotidienne).
Oh je sais, ils sont bien à plaindre, les pauvres chéris : la covid, les confinements, les Gilets jaunes, les charges sociales, les activistes végans, l'augmentation du prix du blé, les Français qui sont fainéants et assistés, les jeunes filles de la moyenne bourgeoisie qui deviennent anorexiques, et patati et patata.
Basta. Qu'ils crèvent une fois pour toutes, les Maître Jacques.
Non seulement ils nous font payer un verre de vin rouge comme si c'était de la Veuve Clicquot et quatre gouttes de café comme si c'était de l'ambroisie, mais en plus ils ne trouvent personne qui ait envie de bosser pour eux. On se demande bien pourquoi.
Des salaires trop faibles pour des métiers trop pénibles ? Mais non, vous n'y êtes pas, bandes d'ignares. C'est que si l'on augmente les salaires des travailleurs non qualifiés, alors après tout augmente, et puis c'est la spirale inflationniste qui repart, comme la pluie qui vient grossir les inondations. Tous les partisans de l'euro et de l'austérité salariale connaissent ça aussi bien que le Banquier Président en personne...
Pire, même : les garçons de café et les cuistots pourraient vouloir négocier leur salaire ! Tu te rends compte, Albert : négocier leur salaire, comme s'ils étaient employés cégétistes de Total ou cadres supérieurs macroniens chez LVMH ! Il n'y a plus de morale, moi je vous le dis.
Alors, du coup, il n'y a qu'un seul remède, celui que le patronat, le gauchisme mélenchoniste post-marxiste et l'humanisme chrétien plébiscitent de concert tous les trois : relancer l'immigration !
Il faut dire qu'il y a déjà tellement peu d'étrangers en France. Ne soyons pas sottement frileux ni xénophobes ; le salut de la gastronomie, patrimoine national, en dépend.
Et Darmanin, bien sûr, de s'exécuter : les gentils migrants régularisés avec les gentils restaurateurs désintéressés (qui ne se gênent pourtant pas pour les employer sans papiers d'ordinaire) d'un côté, et les méchants populistes avec les méchants islamistes qu'on ne peut plus expulser (tout ça, c'est la même mauvaise graine) de l'autre.
"Nous avons besoin des migrants", nous dit, éperdu, Alain Fontaine, l'un des représentants les plus en vue de la corporation.
Eh bien, nous, nous n'avons plus besoin des restaurateurs. Désormais nous ferons la cuisine chez nous, et au lieu d'inviter les femmes au restaurant afin de savourer leur compagnie ou obtenir leurs faveurs, nous les emmènerons à la campagne chasser le sanglier ou bien tuer le cochon dans la remise près de la ferme.
Les filles d'aujourd'hui n'ont plus froid aux yeux, c'est ça qui est bien.
Pour tout dessert, on leur proposera un poème de Verlaine et quelques cuillères de miel du Vexin, qui rend les baisers plus parfumés. Sûr qu'elles aimeront ça.





☐ 22/10/2022

TRAGÉDIE ANGLAISE ET FARCE DÉMOCRATIQUE (une de plus)

Les Britanniques en 2019 avaient voté assez clairement en faveur du programme souverainiste, paléo-conservateur et national-populiste de Boris Johnson, afin qu'il mène à terme le Brexit, maîtrise enfin l'immigration, mate le nationalisme écossais et initie une politique économique de rupture, modérée certes mais assumée, à la fois avec l'ordo-libéralisme de Bruxelles et avec le néo-thatchérisme dogmatique prôné par les leaders les plus anachroniques de son parti.
Résultat des courses : après l'intermède Liz Truss et le décès de la reine, les Sujets de Charles III depuis hier se retrouvent avec à la tête de leur gouvernement un jeune milliardaire d'origine indienne et de confession hindoue, favorable au multiculturalisme, partisan d'une stricte politique d'austérité accompagnée d'une réduction drastique des pensions de retraites, et adepte, en pleine crise inflationniste, d'une soumission inconditionnelle aux diktats des marchés financiers.
Libé l'a déjà surnommé le "Macron anglais". Cela se passe de commentaires.
"Les Anglais se croient libres, écrivait Jean-Jacques Rousseau dans Le Contrat social, mais ils se trompent fort : ils ne le sont qu'au moment où ils votent pour leurs représentants."
C'est le cas de le dire (Jean-Jacques beaucoup plus réaliste que Voltaire et Montesquieu, contrairement à ce que prétendent depuis deux siècles les imbéciles du juste milieu).
Mais bon, la démocratie libérale parlementaire, le meilleur des régimes à l'exception de tous les autres, n'est-ce pas, comme l'affirme le célèbre poncif du dépressif vieux duc de Malborough, qu'aiment tant à citer en toutes saisons les lamentables crevards de la droite atlantiste.
Je parie deux shillings qu'on va nous le ressortir encore d'ici ce soir.



☐ 22/10/2022

IMMIGRATION, NATION, ÉLECTION

Caramba, encore raté.
Mais Darmanin s'en moque, bien sûr : dans la Macronie, aucun échec, même et surtout s'il contribue à rendre l'Etat ridicule, n'amènera ou ne justifiera la moindre sanction politique.
Vous verrez même - je suis prêt à le parier - que des députés de Renaissance ou des ministres d'Elisabeth Borne n'hésiteront pas à rétorquer qu'il ne faut pas confondre le droit belge et ses imperfections avec l'indispensable, nécessaire, indépassable solidarité européenne.
Sur le fond, l'affaire de l'imam de Denain et le fiasco retentissant de la place Beauvau, dignes du Roman de Renart (mais où, malheureusement, c'est le ministre français qui joue le rôle du loup germanique Ysengrin et l'imam frériste marocain celui du goupil hainuyer), illustre la même réalité que celle énoncée l'autre jour par Caroline Fourest à propos du meurtre de Lola (cf. statut précédent).
A savoir que l'immigration de masse et l'incapacité volontaire des gouvernements nationaux européens de l'entraver ou d'y remédier sont devenues des composantes structurelles du Système politique, idéologique, économique et moral que par commodité on a résolu d'appeler mondialisation. On ne saurait dès lors empêcher l'état de droit - français, belge ou supranational - de veiller à leur pérennité.
La colonisation des nations européennes par des populations extérieures au continent, majoritairement musulmanes, en soi n'est pas un problème ou un malheur ; c'est la contrepartie d'une chance insigne, dont il convient d'accepter sans trop maugréer les aspects tragiques, anarchiques ou déplaisants.
Si des Algériens, des Marocains, des Afghans, des Turcs, des Maliens, des Ivoiriens, des Sénégalais, des Erythréens, des Soudanais ou d'autres viennent par centaine de milliers chaque année tenter de s'installer en France, c'est parce que nous sommes l'une des plus belles nations du monde, les plus avancées, les plus attractives, les plus enviées.
Regardez donc par contraste la Russie, la Chine, la Hongrie, le Japon, même l'Espagne ou la Corée : ce n'est pas du tout la même chanson.
Le progressisme libéral, qui a prétendu éradiquer toute pulsion sacrificielle de l'organisation des sociétés modernes, dissimule de moins en moins hypocritement la nature du sacrifice ultime qu'il attend des peuples occidentaux au sein desquels il est né et est parvenu à s'implanter.
Aucun assassinat, aucun viol, aucun désordre, aucune violence ou aucun affront à l'égard des autorités étatiques ne doit remettre en cause l'élection particulière dont la force de l'immigration est l'indice.
Et ce n'est pas parce que cette loi est bien de nature sacrificielle qu'il faut remettre en cause sa pertinence ou sa légitimité.
Qu'on se le dise (traduction : Inch'Allah).





☐ 18/10/2022

CHANSON D'ÉPOQUE

Quel est l’problème
Pauvres gens blêmes
Avec vos pleurs
Et vos malheurs
Européens
Marmoréens
Bien défraîchis
Ou avachis
Avec vos filles
Qui s’éparpillent
Offrant leur peau
Pour vot’repos
Le Gévaudan
Son loup ses dents
Rappelez-vous
Bande de gnous
Vous faisaient peur
Pauvres brailleurs
Car le danger
N’vient pas d’Alger
Viens, chante le
Pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame
Viens, danse le
Pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame
Les assassins les possédés les écorcheurs les meurtriers
Vous les gardez vous les voulez vous en riez
Qu’ils soient d’Oran ou de Tanger ou de Pergame
Vous subirez jusqu’à la lie toute la gamme
Pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame
Qu’est-c’que tu veux
Petit morveux
T’as oublié
Tous les mariés
De la Vendée
Et de Carrier
Tu crois qu’à Nantes
On ne se plante
Des coups d’couteau
Moderato
Que depuis peu
La ville ouverte
Quell’découverte
Son origine
Est chez les djinns
Et ton cou tendre
Je vais attendre
Qu’il s’ouvre en deux
S’il plaît à Dieu
Viens, chante le
Pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame
Viens, danse le
Pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame
Les assassins les possédés les écorcheurs les meurtriers
Vous les gardez vous les voulez vous en riez
Qu’ils soient d’Oran ou de Tanger ou de Pergame
Vous subirez jusqu’à la lie toute la gamme
Pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame pas d’amalgame





☐ 9/10/2022

TAXINOMIE SOMMAIRE

Dans la taxinomie sommaire qu'on peut dresser à propos des militants français de l'atlantisme ou du nationalisme ukrainien (le second n'étant jamais qu'une sous-catégorie du premier), il convient, je crois, de départager deux types mentaux et psychologiques bien précis : les imbéciles et les salauds.
Les imbéciles, très souvent situés à droite ou venus de la droite du dernier XXe siècle, se reconnaissent tout de suite au vocabulaire qu'ils emploient : "bolchéviques", "stalinien", "KGBistes", etc.
Pour ces crétins, la chose est très simple : il s'agit tout simplement de la suite de la guerre froide telle que nous l'avons connue après 1948-49, avec Poutine dans le rôle de Staline, Biden dans celui de Truman ou de Reagan, Xi Jinping dans celui de Mao, Macron dans celui de Georges Bidault, etc.
Aux imbéciles, en fait, il n'y a pas grand-chose à dire, sinon l'une des répliques célèbres de Michel Audiard ou de Georgius : "Quand les cons pourront voler, tu dirigeras une escadrille ; les cons ça ose tout, c'est à ça qu'on les reconnaît, etc."
Les salauds, ou les fanatiques, sont d'une autre espèce : souvent venus de la gauche, quoique d'une gauche anti-léniniste assez critique qui peut éventuellement virer très à droite comme les néo-cons aux États-Unis, eux savent très bien que le monde qu'ils ont connu il y a quelques décennies a disparu pour de bon.
Les plus érudits d'entre eux se comparent complaisamment à Chateaubriand ou à Tocqueville : ils se rêvent en aristocrates solitaires et méprisants, qui craignent de voir ce qu'il reste de l'hégémonie américaine ou occidentale disparaître non seulement au profit de la Chine ou de la Russie mais aussi au bénéfice de nouvelles puissances qu'ils assimilent à des barbares rétifs au charme de l'universel et de l'éthique : l'Inde, la Turquie, l'Iran, l'Arabie saoudite, peut-être un jour le Japon et le Brésil, etc.
D'où le caractère à la fois désespéré et funèbre de leur fanatisme : une victoire, même partielle, de Poutine en Ukraine signifierait à leurs yeux le basculement irrésistible dans le nouveau monde complexe, hiérarchisé et multipolaire qu'ils ne veulent surtout pas voir naître - même si, au fond d'eux-mêmes, la plupart d'entre eux savent, au moins depuis les grands fiascos militaires, politiques et financiers des deux dernières décennies occidentales, que ce n'est plus en réalité qu'une question de temps.
Les salauds, ou les fanatiques, sont évidemment beaucoup plus dangereux que les imbéciles addicts à la saison Yalta 2.0.
Certains en effet préfèreraient encore l'apocalypse nucléaire ou la vitrification de Kiev et de Lvov plutôt que d'assister à la déchéance terminale de l'impérialisme américain et de son messianisme botté sur fond de multilatéralisme débordé (ce n'est pas seulement à cause de la température que les macroniens ont froid).
Les salauds étant la plupart du temps détenteurs de la citoyenneté française, il ne faut pas craindre de les comparer aux islamistes et aux salafistes nés sur le sol français.
Dans la mesure où ils sont prêts à envisager le pire, pour eux comme pour ce qui leur sert de nation, ils constituent une sorte de cinquième colonne d'autant plus redoutable qu'à l'inverse de celle de l'EI, elle est parfaitement visible et introduite dans les plus hautes sphères de l'État et de l'intelligentsia.
J'en viens même ces derniers jours à les croire devenus beaucoup plus dangereux pour l'intégrité et l'indépendance de la nation française que les islamistes.
Car les islamistes ont besoin de temps pour parfaire leur infiltration et leur colonisation en terres infidèles ; les atlantistes eux désirent précipiter le pire, pour tout de suite.



☐ 7/10/2022

PAS DE CHEVAL POUR ZELENSKY

C'est donc bien, comme on s'en doutait, les hommes du SBU, les services secrets ukrainiens, placés sous les ordres directs de Zelensky, qui ont assassiné la jeune, intelligente et courageuse Daria Douguine, le 20 août dernier, devant les yeux de son père, dans la banlieue de Moscou, par l'entremise d'un attentat à la voiture piégée.
Tous ceux qui ont imputé, clairement ou implicitement, ce meurtre infâme aux Russes passent aujourd'hui pour des c.ns (et même bien pire que ça, certains de mes contacts se reconnaîtront), mais ce n'est pas tellement ce qui m'importe à l'instant.
Ce qui est surprenant, en fait, c'est que la révélation de l'identité des meurtriers vienne directement de la Maison Blanche, par l'intermédiaire du New York Times, et ce au moment précis où sur le terrain l'armée de Kiev a remporté ces derniers jours quelques succès stratégiques inédits et conséquents.
Le fait que l'administration Biden et la direction de la CIA aient voulu publiquement révéler au monde entier que les assassins aux ordres de Zelensky avaient effectué cette ignominie sans leur consentement ne manque pas de me laisser songeur.
Est-ce une façon de faire comprendre au pétomane sanglant de Kiev et aux ukronazis qui le tiennent sous sa coupe qu'ils ne seront désormais plus libres, maintenant que le rapport de forces avec Moscou s'est légèrement modifié, de faire n'importe quoi ?
Espérons-le, surtout quand on voit à quel degré de servilité et de soumission à l'égard de Zelensky Macron et les Européens se sont à nouveau livrés aujourd'hui, à Prague, sous la houlette de l'ignoble et illégitime Ursula von der Leyen.
En tout cas, une chose doit être claire et hautement affirmée, même avec les périphrases nécessaires pour pouvoir être publié sur FB : il n'y aura pas de pardon, pas d'accommodement, pas de pitié, pas de clémence envers l'auteur de cet inqualifiable assassinat. Tous les patriotes russes en sont persuadés, mais pas seulement eux.
Le président actuel de l'Ukraine, ou du moins ce qu'on appelle encore par commodité ainsi, ne coulera pas de retraite heureuse à Broadway, comme je l'avais imaginé il y a quelques mois, avec le magot qu'il a planqué avant la guerre dans les paradis fiscaux des îles Caïman et du Delaware.
C'est comme ça, et c'est aussi net ou précis qu'un serment.
Et quelque part c'est presque dommage, car on aurait aimé le voir jouer Richard III, et supplier avant de mourir l'octroi d'un cheval en échange de sa vie et de son pestilentiel royaume englouti.



☐ 25/9/2022

AUTOMNE 2022

Je le dis presque chaque année, mais cette fois-ci c'est encore plus vrai que d'habitude : j'ai toujours aimé l'automne, que jamais je n'associe à la mélancolie ou à la hantise du déclin.
La certitude de l'hiver, surtout après les chaleurs étouffantes auxquelles nous parvenons difficilement à nous habituer, ne m'effraie pas plus que l'adieu à l'été ou que la fin des vacances, et cet entre-deux reste à mes yeux l'intervalle où se mûrissent les voluptés les plus discrètes, les émotions les plus profondes.
Même la douceur des femmes a quelque chose de plus tendre et de plus délicat au milieu des fastes rougeoyants du mois d'octobre que sertie par les gemmes érotiques de la beauté tapageuse déployée en juillet et en août.
Et puis, cette année, je ne sais pourquoi, le début de l'automne a quelque chose de sourdement exaltant, de silencieusement propice.
Les oiseaux migrateurs vont commencer à franchir les Alpes, et je les attends avec une joie qui intérieurement me semble plus sereine que d'habitude.





☐ 24/9/2022

Mourir pour l’OTAN est une bien belle chose
Plus facile à faire que ce que l’on suppose
Car comme Little Boy avec son champignon
Au cœur d’Hiroshima purifia le Japon
De même l’holocauste infligé à l’Europe
Rendra nos fils meilleurs ouverts et philanthropes
Dignes de l’Ukraine et de ses hommes fervents
Prêts à offrir leur vie à la rose des vents
Ô George Patton ô McArthur ô Thérèse
Ô flammes vives bien plus fortes que vos braises
Rendez-nous étrangers à tout soulagement
Au regret du passé aux douceurs des amants
À l’amour de la paix au désir de la trêve
À ce qui divertit l’homme au lieu qu’il en crève
D’imaginer Donetsk Marioupol Kherson
À jamais parler russe en guettant l’horizon
Alors que le Progrès déjà nous prédestine
À partir pour péter la gueule de Poutine
La prudence la peur armes des scélérats
Comme le premier Juif pendu par Bandera
Ne nous détourneront du devoir qui s’impose
Mourir pour l’OTAN est une bien belle chose



☐ 22/9/2022

MACRON ET L'IMPÉRIALISME

Vraiment une bien piètre école, l'ENA ; on ne le répètera jamais assez.
Notre pitoyable Banquier Président baragouine à New-York des lieux communs sur l'impérialisme dignes de Lumumba ou de Che Guevara, sans même se souvenir que la France (républicaine) a eu l'un des plus grands empires coloniaux du monde et que l'Ukraine n'est pas plus une colonie russe que l'actuelle Wallonie ne fut une colonie française entre 1792 et 1815 (colonie, ça veut dire qu'on implante des colons allogènes, sauf erreur).
On serait d'ailleurs curieux de savoir ce qu'il pense exactement de l'occupation de la Cisjordanie par Israël ou de celle du nord de Chypre par la Turquie membre de l'OTAN (rien que pour rire) : de l'impérialisme ou bien autre chose ?
Tout Français devrait avoir honte d'entendre ce type de boniments dans la bouche du successeur de Charles de Gaulle.
Le plus grotesque, le plus révélateur aussi, c'est surtout ce qu'il dit de la réforme de l'ONU : en gros, il voudrait, comme Chirac, augmenter le nombre d'États membres permanents au Conseil de sécurité, mais surtout y imposer l'usage du même vote à la majorité qualifiée qu'il rêve également d'élargir au niveau du Conseil européen à Bruxelles.
Or, c'est cela le véritable impérialisme post-moderne : l'extension du multilatéralisme juridique et diplomatique comme arme de destruction lente et subreptice de la souveraineté des nations.
Poutine ou Xi Jinping en riraient, Trump aussi d'ailleurs, s'ils croyaient encore opportun de devoir écouter même de loin ce que profère ce ridicule et chétif larbin français de l'Union européenne.





☐ 7/9/2022

GRANDEURS ET DÉCADENCE DE LA PROPAGANDE DE GUERRE
 
C’est proprement magnifique, je trouve : dans l’art de la propagande de guerre, la société de l’information globale qu’a construite l’Occident depuis les années 1970 constitue elle aussi, sans doute, un point d’abêtissement collectif qui est vraisemblablement sans retour.
En effet, si l’on consulte les journaux de la période 1914-1918, pourtant soumis à une censure gouvernementale extrêmement pointilleuse et sévère, comme l’ont fait plusieurs historiens de la période (Pierre Miquel, John Keegan et Paul-Marie de La Gorce, notamment), on se rend compte que les impératifs inhérents au contrôle de l’information n’empêchaient nullement les journalistes français ou britanniques de restituer assez fidèlement l’évolution du front, et même d’émettre certains jugements parfois peu amènes sur le commandement militaire.
Il faut voir ainsi ce que le futur maréchal Joffre, pourtant héros national depuis la victoire de la Marne et chouchou des gouvernements radicaux-socialistes de l’époque, a pris dans la figure en 1916, au moment de l’offensive allemande inattendue décidée par le Kronprinz sur le fort de Douaumont à Verdun.
Je me demande qui oserait écrire ou dire le quart de la moitié de ce qu’osèrent les plumes de l’époque à l’encontre du pétomane de Kiev ou de son état-major ukronazi, alors même que leur grande contre-offensive dans le Khersonais, vendue à l’opinion européenne comme décisive il y a dix jours, est en train de tourner au fiasco aussi sanglant qu’inutile (même en Ukraine, un général a évoqué jusqu’à 800 morts par jour dans les rangs de l’armée de Kiev depuis une semaine, pour un bilan stratégique qui est presque nul, du moins à l’heure où j’écris).
On sait également que les premiers documents cinématographiques sur la guerre moderne datent des tranchées de la Première Guerre mondiale (même si pas mal des images qu’on revoit souvent à la télévision sur le chemin des Dames ou le front de la Somme ont été en réalité reconstituées après le conflit avec d’anciens combattants).
Or, aujourd’hui, après plus de six mois de conflit ininterrompu aux portes de la Russie, alors même que se déverse sur les chaînes d’information continue, surtout celle de TF1 (Martin Bouygues junior ne veut apparemment rien rater des fruits du marché de la reconstruction de l’Ukraine « ukrainienne »), un flot de propagandes absolument sans retenue et sans limites assignées au ridicule (même Courteline n’aurait jamais eu l’idée d’un général Yakovleff, phénoménal Matamore hâbleur et galonné, ou d’un bonimenteur sentencieux aussi grotesque que Pierre Servent), on se rend compte qu’il est extrêmement difficile de se procurer dans les médias assermentés des descriptions à la fois précises et irréfutables (c’est-à-dire sourcées de manière indépendante) de l’évolution quotidienne du front – que ce soit dans le Donbass, dans le Khersonais ou dans la région de Kharkov.
Ne parlons même pas d’une quelconque image des combats : il n’y en a aucune – Zelensky ayant interdit à toute caméra étrangère d’approcher des lignes de front.
Pour autant, la société libérale continue à se gargariser de ses grands sermons sur la liberté de la presse, l’indépendance des médias, la séparation des pouvoirs, le droit à l’information, la lutte contre le despotisme totalitaire des poutino-bolcheviks – ou autres fadaises pour euro-atlantistes trépanés.
On dirait, comme dans un roman de Kafka adapté au cinéma par Orson Welles, les tenanciers d’un bordel qui donneraient un spectacle sur la passion de Jeanne d’Arc tous les soirs de la semaine, en faisant tenir le rôle de la Pucelle par rotation à plusieurs des filles de l’établissement devant leurs clients médusés.
Ceci dit, il en faudrait plus pour que nos clercs bellicistes en viennent à douter d’eux-mêmes : hier encore, LCI a obtenu le grand prix CB News récompensant la « meilleure chaîne d’information de France » (sic).
Je trouve la récompense aussi grandiose que Charles Ponzi recevant la médaille du mérite des mains de Al Capone en personne.



☐ 30/8/2022

À VOS LUMIÈRES, GENTILS AMIS
 
À propos, est-ce que quelqu'un, parmi mes diligents amis macroniens et/ou euro-atlantistes - ou quiconque considère appartenir de plein droit au cercle supérieur de la raison rationnelle (non, ce n'est pas un pléonasme) -, est-ce que quelqu'un, donc, pourrait m'expliquer, à moi simple d'esprit buriné par l'irrationnalité de l'obscur, pourquoi, de l'aveu même du Banquier Président et de Madame von der Leyen, il est si urgent de déconstruire les souverainetés nationales en Europe (au nom de la paix, du libre-échange, de la solidarité, de l'écologie, de la créolisation, de la masse critique, du nomadisme professionnel, de la xénophilie, de l'extension des partouzes ou de je ne sais quoi d'autre) et pourquoi il ne faudrait absolument pas toucher, d'un cheveu, à la souveraineté nationale de l'Ukraine - un Etat qui n'existait pas il y a plus de trente ans et auquel une part conséquente de ses citoyens ne veut manifestement plus appartenir.
Toutes les réponses sont bonnes à prendre, merci.





☐ 21/8/2022

INTELLIGENTSIA ET TERRORISME D'ÉTAT

Comme il était à prévoir, sous l'effet de l'incurie et de l'effondrement progressif de son armée, l'Ukraine mafieuse et bandériste de Zelensky, minable pantin sous la coupe de nervis néo-nazis qui ont infiltré la direction de l'armée et des services de renseignement avec le plein accord de l'OTAN et de lui-même, est en train de glisser de plus en plus ouvertement vers les formes les plus abjectes et les plus incontrôlables du terrorisme d'État (on l'a vu ces derniers jours avec les menaces concernant la centrale nucléaire de Zaporijia et les attentats perpétrés en Crimée ou en mer Noire, sans aucune opérativité tactique ou stratégique quant à la suite de la guerre).
Seulement, là, avec l'assassinat à la voiture piégée perpétré contre Alexandre Douguine qui a coûté la vie à sa fille aînée, et dont personne ne doute que les auteurs soient autres que des membres des forces spéciales du SBU, le conflit vient légèrement de changer d'échelle ou de nature.
Car si la guerre entre l'OTAN et la Russie, menée via l'Etat fantoche de Kiev, passe désormais, comme au Proche-Orient ou jadis au pays basque espagnol, par le meurtre et l'assassinat des intellectuels et de leurs proches, cela va changer pas mal de choses.
Pas seulement parce que nos BHL, Tenzer, Couturier, Glucksmann et autres Goupil vont devoir, en dépit de l'extrême minceur de leur notoriété internationale, se mettre en demeure de protéger l'intégrité de leur carcasse et celle leur petite famille (pas sur le dos du contribuable, autant le dire tout de suite), mais aussi et surtout parce que l'appui prolongé apporté par les gouvernements européens à un État ouvertement terroriste va achever de révéler la lâcheté et l'hypocrisie des prêches éternels sur l'état de droit et le respect des valeurs humaines (ou sur la liberté d'expression) dont les mêmes gouvernements à la face du monde se gargarisent.
On attend de savoir d'ailleurs quelle sera la réaction officielle de l'Élysée à cet attentat.
Il est évident que s'il n'y en a pas, le Banquier Président s'avouera lui-même complice par omission de ce qui vient de se passer.
Quant à Zelensky, sans l'accord de qui cet assassinat n'aurait pu être commis, il va falloir qu'il médite les conséquences de l'engrenage dans lequel, de gré ou de force, il vient d'entrer.
C'est un acteur de profession, à ce qu'on prétend.
Il doit donc connaître le vers célèbre de Pouchkine : "J'achète tout, dit l'or ; je prends tout, dit l'épée".
Et la Justice aussi a une épée, qui peut frapper jusqu'au cœur de Kiev.



☐ 20/8/2022

MENACES ET MIMOSAS

Tiens, le Banquier Président a quitté son jet-ski.
C'est dommage, c'est encore là qu'il était le mieux, je trouve, pour "préparer les défis climatiques de demain".
Plutôt inquiétant, son discours de Bormes-les-Mimosas hier matin ; je ne suis pas le seul à le noter.
Le genre ampoulé ne lui réussit pas, au président, et le genre martial encore moins.
Surtout quand on a été successivement et en très peu de temps humilié par Biden, roulé dans la farine par Scholz, méprisé et rejeté par Poutine, boxé par le Premier ministre polonais, abandonné en rase campagne par Draghi, ignoré ostensiblement par Erdogan.
Pas glorieux, le bilan diplomatique du Mozart de la finance ; c'est le moins qu'on puisse dire. En conséquence, ferait mieux d'afficher un profil bas.
Ce qu'il fait, d'ailleurs, reconnaissons-le, concernant les assassins islamistes ennemis de la liberté romanesque et du blasphème, dont il s'est bien gardé de dire un mot dans tout le discours, pourtant farci de mots à majuscule et d'envolées amphigouriques sur la démocratie et la liberté.
Car la menace, dissimulée derrière la guimauve idéaliste, est bien là. Je cite : "Notre peuple, auquel il faudra de la force d'âme... pour accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs" !
Qu'est-ce que c'est que ce baratin à la Brissot et à la Saint-Just ?
En quoi notre liberté est-elle dépendante du gaz russe, et quelles sont les valeurs dont les moins républicains des libéraux nous rebattent les oreilles à longueur de journées ?
S'il s'agit de celles de la Charte des Droits fondamentaux promulguée par l'UE, elles ne sont pas, n'ont jamais été et ne seront jamais les nôtres (peut-être resteront-elles prisées des imams fréristes qu'elles protègent, mais ça s'arrête là).
Il faut être clair dès maintenant : rien ne justifiera l'effondrement du niveau de vie des Français et de l'activité économique de la nation s'ils sont imposés par servilité envers l'OTAN et avachissement du président devant les apprentis sorciers du nationalisme ukrainien.
De plus, ce n'est sans doute pas très malin de comparer implicitement Vladimir Poutine à Hitler, surtout lorsque dans le même temps on lui demande piteusement d'accepter de vous reprendre au moins une fois par mois au téléphone, après avoir poussé la grossièreté et l'impudence jusqu'à diffuser à la télévision publique une partie des entretiens confidentiels tenus il y a deux mois entre l'Élysée et le Kremlin.
Même Erdogan n'en demandait pas tant.
À moins que cela ne serve à préparer le nouvel anathème qui sera brandi contre les futurs contestataires de la politique austéritaire qui s'annonce : de même que les Gilets jaunes étaient des sauvages fascistes et illettrés qui voulaient abolir la démocratie en occupant les ronds-points et les Champs-Élysées, de même demain leurs successeurs seront-ils désignés comme les complices et les collaborateurs de l'impérialisme et du chauvinisme grand-russes (pour parler comme Lénine, l'inventeur de l'Ukraine).
Jeu dangereux, petit Banquier. Je crois que tu n'as plus vraiment les moyens d'y jouer.
Car une chose est sûre : il y a plusieurs comptes à régler entre ton peuple et toi ; et si cela tourne mal dans les mois qui viennent, c'est bien à toi, à nouveau, qu'on s'adressera pour apurer la facture.
Les Cosaques Zaporogues, qui ne sont plus revenus à Paris depuis 1815, ne suffiront pas, je le crains, pour te protéger.






☐ 17/8/2022

UN GOLEM UKRAINIEN, opus 3

Combien de temps cette comédie tragique va-t-elle donc durer ?
Cela fait maintenant plusieurs jours qu'à mots à peine couverts, le président de l'Ukraine menace toute l'Europe - qui commence visiblement à en avoir un peu assez de lui livrer des armes en pure perte, et se montre de moins en moins encline à prendre le risque d'une crise énergétique et économique majeure pour les beaux yeux des bellicistes de Washington et des bataillons bandéristes - de provoquer intentionnellement une catastrophe nucléaire digne de Tchernobyl en intensifiant les bombardements de son armée contre la centrale de Zaporijia, détenue par les Russes depuis le mois de mars.
Pour autant, en France et même ailleurs en Europe, aucune réaction notable, nulle part (sauf en Hongrie).
Uniquement des ricanements de la part des officiels de l'UE, qui ne se donnent même plus la peine de prendre au sérieux leur propre propagande (ces drôles ont tenté pendant quelques jours de faire croire que les Russes se bombardaient eux-mêmes !). (...).
Presque personne pour relayer l'article prodigieux de Henry Kissinger qui, outre-Atlantique, a fait grand bruit en marquant la dangereuse irresponsabilité de l'aide militaire phénoménale apportée par la Maison Blanche et le Pentagone à Kiev (et aux milices mafieuses qui en récupèrent plus de la moitié).
Marine Le Pen, sa nièce Marion, Jordan Bardella, Eric Zemmour, Julien Aubert, Louis Aliot, François-Xavier Bellamy, Eric Ciotti ou d'autres, qui se réclament à tort ou à raison du gaullisme ou de l'indépendance de l'Europe, prudemment se taisent ou bien regardent ailleurs. Ne parlons même pas des écologistes de EELV, qui se sont révélés sans surprise les pires relais de l'influence néo-con américaine en France.
Ce qui ne manque pas d'être désespérant quand on se rappelle qu'en 1991, lors de la première guerre du Golfe, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre, Philippe Séguin, Jean-Marie Le Pen, Georges Marchais, Philippe de Villiers, l'amiral Philippe de Gaulle, jusqu'à Louis Pauwels (alors directeur du très atlantiste Figaro Magazine) n'avaient pas hésité à proclamer ouvertement leur opposition à l'expédition américaine contre l'Irak - et ce alors même que Saddam Hussein, condamné par une résolution de l'ONU soutenue par la France, n'avait pas craint d'utiliser des armes chimiques pour mater la révolte du Kurdistan irakien.
Seul Jean-Luc Mélenchon, ce qui est un comble, s'est montré en la circonstance à peu près à la hauteur des enjeux et des grandes voix du passé (eh oui, il faut avoir l'honnêteté de le reconnaître, même si ça a du mal à passer).
En tout cas, disons-le tout net : si d'aventure le pétomane corrompu de Kiev, sous la coupe des pires fanatiques néo-nazis que comporte le continent européen aujourd'hui, va jusqu'au bout de ses menaces et de son chantage, tous ceux qui l'auront soutenu ou fait passer pour une nouvelle Jeanne d'Arc du monde slave devront être considérés comme ses complices et les coresponsables du désastre.
La servitude ne peut demeurer vaguement supportable que si elle ne menace pas l'intégrité des hommes serviles eux-mêmes. Or cette limite risque d'être bientôt franchie.
Je l'ai déjà dit, le golem est une histoire qui finit mal.
Et il faut craindre le moment où il se retourne sans crainte contre celui qui l'a créé.



☐ 9/8/2022

CAHIER DE VACANCES

Si certains de vos enfants ambitionnent de préparer le concours d’entrée de Sciences-Po, il est temps, début août, de leur soumettre quelques exercices de cahier de vacances, notamment ceux relatifs aux épreuves dévolues au développement de la création personnelle - qui vont bientôt remplacer la traditionnelle épreuve, discriminante et inégalitaire, de culture générale.

PREMIER EXERCICE
Vous écrirez en langue française forcément approximative un article de moins de quatre feuillets à la manière de Pascal Bruckner, pour démontrer que la mort d’un enfant provoquée par un rodéo de motos conduites par des Français allogènes dans une ville de banlieue occidentale constitue un indice indiscutable de supériorité culturelle par rapport à l’Orient slavo-orthodoxe et post-soviétique, où des enfants ukrainiens d’origine russe demeurent bien vivants après avoir subi le traumatisme d’une déportation vers la Russie.

DEUXIEME EXERCICE
Concevez, en anglais, la trame d’un scénario cinématographique à la manière de Quentin Tarantino qui racontera, à travers le récit d'une uchronie nimbée de sauce tomate et de bons sentiments, comment, le 23 février 2022, quatre Femen envoyées par le président Zelensky au Kremlin ont réussi à éliminer Vladimir Poutine avant qu’il déclenche l’attaque militaire contre l’Ukraine.
Ne pas oublier, dans la scène de torture finale, de faire graver au couteau la lettre Z sur le front de l’affreux dictateur russe par l’actrice qui interprètera le rôle de Inna Shevchenko.

TROISIEME EXERCICE
Vous composerez un poème dans la langue de votre choix, avec au moins quatre mots empruntés aux langues ukrainienne, kurde, catalane et ouïghoure, pour décrire la passion érotique de deux lesbiennes occidentales d’origine taïwanaise qui font l’amour dans un hôtel américain de Taipei le premier soir de leur voyage de noces, pendant que la Chine continentale de Xi Jinping lance un débarquement meurtrier contre les côtes de l’île assiégée.
Ne pas oublier, par souci de culture générale et de crédibilité, de vous renseigner sur la nature des idéogrammes chinois utilisés pour traduire les titres des œuvres majeures de Virginie Despentes.

J’assurerai personnellement la correction des exercices. Mes tarifs vous seront précisés en mp, merci.





☐ 5/8/2022

LE GOLEM UKRAINIEN

Même si le "monde libre" a censuré toutes les chaînes russes francophones depuis cinq mois, en tout cas en Europe, il n'était pas très difficile de savoir de quelle manière les bataillons banderistes et ukronazis menaient la guerre dans l'est russophone de l'Ukraine, en se servant des populations civiles comme boucliers humains face au feu de l'artillerie et de l'infanterie russes, afin de ne pas être contraints de les affronter sur un champ de bataille classique.
Ce qui est nouveau, c'est que cette fausse révélation émane désormais d'une des plus célèbres et emblématiques ONG contrôlées par l'Etat profond américain, Amnesty International.
On dirait que pour Zelensky et ses proches, la situation commence à sentir sérieusement le roussi.
Ce que confirment également les purges staliniennes décrétées au sein de l'armée et de la justice ces deux dernières semaines par le cabinet présidentiel, de même que le bombardement plus que suspect de la prison du Donetsk où étaient détenus les combattants ukronazis du bataillon Azov, qui ont torturé et terrorisé la population de Marioupol pendant des mois et que Vladimir Poutine entendait bien traduire en justice devant les caméras du monde entier à Moscou.
Au fur et à mesure que les Etats-Unis, une fois de plus, comme au Vietnam ou en Afghanistan, vont devoir progressivement se résoudre à lâcher leurs alliés, dont ils ont justifié ou encouragé les pires exactions en vue d'atteindre des buts de guerre aussi dangereux que déraisonnables, il va leur falloir inverser, l'une après l'autre, toutes les légendes fabriquées ou controuvées qui servaient jusque là d'aliments à leur propagande.
On me dira que c'est le moins qu'on puisse faire quand on a transformé en nouveau Churchill un petit voyou des temps modernes manipulé par des fanatiques, et en armée résistante ou héroïque des combattants et des mercenaires sans courage, sans honneur, sans dignité et sans mérite.
Reste qu'on en revient toujours à Frankenstein et au mythe du Golem : il est plus facile d'inventer un monstre déguisé en messie ou en gentleman que d'être capable de le tuer ou de le neutraliser.
Ce genre d'histoire finit toujours mal, quelle que soit la langue qu'on utilise pour la conter.



☐ 13/7/2022

VIVE L'UBERISATION
 
Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? Le Banquier Président, encore ministre, aurait fait du beurre avec Uber ?
"En même temps" qu'il aidait General Electric à dépecer et à neutraliser Alstom ?
Mais enfin, tout ça est connu depuis longtemps, les amis ! Pourquoi nous réveillez-vous pendant la sieste au cœur de l'été, presque un mois après la fin des dernières élections nationales ?
Tout cela n'a pas ou plus grande importance, désormais : notre président est un homme moderne ; c'est normal que ses principaux mécènes soient anglo-saxons. Même Bernard Arnault n'en prendra pas ombrage.
Et puis quoi, s'il avait été bêtement honnête ou modérément patriote comme un banal maire de Pau ou un cofondateur du CERES, il serait resté toute sa vie banquier au Luxembourg, non ? Et la France aurait sombré sans coup férir dans les gouffres béants du national-populisme xénophobe, archaïque, rance et moisi.
De toute façon, si le président a favorisé Uber, nous, depuis, nous avons trouvé le moyen, grâce à la Constitution de 1958, d'ubériser le président.
Finalement, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, non ?





☐ 10/7/2022

SAMANTHA OU LES MADELEINES POURRIES DE L'UKRAINE

Commence vraiment à en avoir assez, des embardées d'héroïsme punitif et moralisant dont les médias assermentés nous abreuvent depuis maintenant bientôt cinq mois, soir et matin, sur certaines chaînes ou stations de radio.
On pouvait espérer qu'avec les récents revers de l'armée ukrainienne dans le Donbass, la fièvre sacrificielle et masochiste des élites décérébrées ou séniles de l'euro-atlantisme germanopratin allait baisser de niveau et de ton. Mais point du tout, c'était rêver.
Au contraire : l'hystérie, alimentée par les dandinements bellicistes des pintades franco-ukrainiennes qui dansent le rigodon tous les soirs sur les chaînes d'information continue, va croissante au fur et à mesure que les certitudes des va-t-en-guerre de Washington et de Londres se vautrent lamentablement sous la puissance de feu de l'infanterie russe.
À les entendre, plus d'essence, plus de gaz, plus de chauffage, plus de voiture, plus de boulot, bientôt, pour le Français moyen, ce privilégié trouillard et frileux (c'est le cas de le dire), insuffisamment enthousiaste devant la belle altérité du monde et l'afflux des étrangers sur son sol : c'est bien le minimum que l'on se doit au nom de l'amour de l'Humanité, de la résistance ukrainienne, des valeurs démocratiques universelles et des industries fossiles américaines.
Chaque soir, quand je tombe dans les filets de la voix égrillarde de Samantha de Bendern, sur LCI, la pasionaria du MI6 et de la communication choc de l'OTAN, j'ai l'impression de me retrouver enfant devant Madame M., cette perverse et élégante institutrice d'école primaire, au sourire angélique devant les parents d'élève, mais qui me terrifiait avec sa règle de fer à la main quand elle me reprochait en hurlant de ne pas calculer assez vite les résultats des opérations arithmétiques inutiles et stupides qu'elle m'imposait au tableau noir devant le reste de la classe.
"Je sais que tu le fais exprès, criait-elle, je le sais que tu le fais exprès ! Ce n'est pas possible autrement. Si tu voulais t'appliquer correctement à ce que tu dois faire, tu aurais déjà fini. Tu veux me mettre en colère, c'est ça ? Eh bien, je vais me mettre en colère, parce que tu es un garçon de plus en plus méchant..." (le sermon pouvait durer dix bonnes minutes, et faisait trembler les murs, même quand elle finissait par reposer sa règle sur son bureau).
Une madeleine de Proust dont je me passerais bien.
En attendant, que les choses soient claires : hors de question de renoncer à un seul degré centigrade, cet automne ou cet hiver, pour soutenir ce pays de nulle part, dirigé par des escrocs et des assassins, monceau de ruines en sursis qui n'a désormais plus aucune chance de recouvrer son unité territoriale et qui jamais, au grand jamais, n'aura vocation à devenir une nation européenne.
La patience des peuples a des limites, leur endurance aussi, et l'idée même de me retrouver nu comme un vers sous une douche plus froide que les bains de Prusse coincé entre Samantha et Madame M. achève de transformer mes nuits en cauchemar.
Plutôt Kharkov en ruines que ça ! Rien à ajouter ; ce sera mon dernier mot.