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12 mai 2023

BRÛLER LES ÉTOILES

Gabriel Nerciat

Je ne décolère pas contre le vote de l'Assemblée nationale de cette nuit, qui valide en première lecture l'obligation d'accrocher le fanion bleu layette étoilé de l'UE sur le fronton des mairies de plus de 1500 habitants à même hauteur que le drapeau tricolore.
Je n'ai pas encore regardé le détail du vote, mais si la loi proposée par Renaissance, et que le MODEM disait désapprouver, a pu être adoptée avec une majorité d'à peine 130 voix, c'est que les députés LR ont dû massivement s'abstenir.
Ce vote et cette loi sont iniques pour deux raisons : la première est que l'UE n'est pas une fédération, et qu'elle n'a donc pas à imposer son emblème sur le moindre édifice public de France ou de Navarre (dans la plupart des autres nations européennes, d'ailleurs, on ne le voit jamais au balcon des bâtiments officiels).
Si les macroniens veulent passer en force sur cette question comme sur d'autres, c'est qu'ils reconnaissent ainsi se retrancher volontairement du reste de la nation française. Dont acte.
Mais il y a un moment où il va falloir qu'ils assument vraiment les conséquences de ce qu'ils font.
La seconde raison est que ce vote est comme une double gifle adressée par des parlementaires indignes après l'adoption du traité de Lisbonne par Nicolas Sarkozy et sa clique en 2008, en dépit du non référendaire de 2005 : le traité constitutionnel européen prévoyait déjà en effet que les "drapeaux" de l'UE soient présents partout dans tous les pays membres de l'organisation communautaire, comme s'il s'agissait d'un fanion impérial.
Ces types nous crachent à la gueule depuis quinze ans, et ensuite s'émeuvent parce que des maisons ou des permanence de maires et d'élus s'enflamment au propre comme au figuré.
Peut-être faut-il les prévenir maintenant sans trop de ménagement, histoire de leur donner une bonne raison de hurler au fascisme, qu'en matière de feux ce n'est vraiment qu'un début.


10 mars 2023

COVID ET GUERRE EN UKRAINE : UN EFFET D’AUBAINE POUR LES EUROPÉISTES

Anne-Sophie Chazaud

Bonjour les amis,

Dans la poursuite des réflexions et débats engagés autour de la guerre en Ukraine, j’ai notamment été sensible à l’argument d’un d’entre vous qui me faisait remarquer que l’Union européenne avait en quelque sorte profité (par effet d’aubaine puis par montée aux extrêmes) de la crise ukrainienne pour consolider son agenda de dépossession des souverainetés nationales (tout en n’ayant, au plan géopolitique mondial, absolument pas les moyens de ses ambitions…).
La Commission européenne de von der Leyen qui ne bénéficie d’aucune onction démocratique émanant des peuples européens s’était déjà arrogé des compétences exorbitantes et opaques dans le cadre de la crise covid et cette tendance qui accentue la déconnexion/sécession totale des « élites » (les guillemets s’imposent) technocratiques bruxelloises n’a fait que s’amplifier de manière folle avec la crise ukrainienne.
C’est un point me semble-t-il important dans la description des mécanismes de ce que nous vivons depuis des mois (et que nous subissons depuis des années).
Fabrice Moracchini (qui oeuvre sur ce réseau sous un nom d’emprunt), qui fut chargé de mission auprès de plusieurs ministres de l’Intérieur et de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, actuellement enseignant en géopolitique, économie et management dans diverses écoles de commerce, revient dans ce papier sur la description des mécanismes pervers à l’oeuvre.
Je le remercie chaleureusement pour sa contribution qui sera suivie dans quelques jours par une réflexion à mon avis capitale et passionnante sur la position de la Chine dans toute cette affaire, et je me permets de signaler que ses qualités de plume confèrent à cette matière en apparence aride et rébarbative (comme souvent ce qui touche à l’Europe et aux Relations Internationales) un véritable plaisir de lecture, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
À bientôt pour de nouvelles aventures !

[PS : je signale systématiquement les publications de LaPlace.news ici mais je constate avec plaisir que la consultation directe et le système d’alerte mail fonctionnent désormais vraiment bien, avec un super taux de connexions et je vous en remercie.]

17 février 2023

Vaccins Covid : le Parlement européen ménage le PDG de Pfizer comme Ursula von der Leyen

Ludovic LAMANT / MEDIAPART du 17 février 2023

Il n’y aura pas d’audition publique devant le Parlement européen de la présidente de la commission au sujet du rôle qu’elle a joué dans les négociations sur les contrats anti-Covid avec Pfizer, a décidé jeudi une instance du Parlement. Cette dernière a également refusé, à ce stade, de bloquer l’accès des représentants du laboratoire pharmaceutique à l’hémicycle.

Une instance de décision du Parlement européen s’est refusée jeudi 15 février à sanctionner Pfizer en retirant le badge d’accès aux bâtiments à ses représentant·es, alors que le PDG du laboratoire ne veut pas répondre en personne aux questions des élu·es de l’hémicycle sur la teneur des contrats signés avec l’UE pour la livraison des vaccins anti-Covid.

D’après nos informations, la Conférence des présidents, une structure qui regroupe les président·es des sept groupes politiques du Parlement – parmi lesquels le Français Stéphane Séjourné, pour Renew – et la présidente de l’institution, Roberta Metsola, s’est contentée de renvoyer la question à l’examen des services juridiques. Il n’y a pas eu de vote formel sur le sujet.

Ce choix est plutôt une surprise, alors qu’une large majorité d’eurodéputé·es membres de la commission spéciale sur le Covid-19 s’était prononcée, le 11 janvier, pour interdire l’accès aux représentant·es de Pfizer, sur proposition du groupe des Verts. Il restait à la présidente Roberta Metsola à valider la demande de cette commission, après consultation des président·es de groupe, pour qu’elle devienne effective – ce qu’elle a rejeté ce jeudi, en demandant davantage de temps.

La même instance a par ailleurs désactivé, ce jeudi, une autre demande clé formulée en janvier par la commission spéciale sur le Covid-19. Cette dernière réclamait une audition – publique, en théorie – de la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, pour qu’elle s’explique sur le rôle qu’elle a joué dans la négociation du contrat avec Pfizer, le plus important de tous les contrats conclus avec un laboratoire pendant la pandémie.

Les président·es de groupes ont finalement décidé d’échanger sur le sujet lors d’une prochaine réunion à huis clos avec von der Leyen, en l’absence, donc, des élu·es spécialistes de ces questions, et durant laquelle d’autres sujets – Ukraine ou inflation entre autres – pourraient être abordés. Manière, là encore, de ménager les susceptibilités sur un dossier sensible, mais surtout de limiter fortement la portée politique de l’exercice.

« Ce vote est une honte », s’est emportée l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, par ailleurs l’une des vice-présidentes de la commission spéciale, ajoutant : « Le Parlement européen participe à l’opacité que nous ne cessons de dénoncer, plutôt que d’obtenir la transparence et de statuer sur les responsabilités. »
En 2017, le Parlement européen avait bloqué temporairement l’accès aux lobbyistes de Monsanto, alors que la firme américaine refusait de répondre aux questions d’eurodéputé·es sur le scandale des « Monsanto Papers ».

La commission spéciale sur le Covid, présidée par la social-démocrate belge Kathleen Van Brempt, s’est mise en marche en mars 2022. Elle a auditionné durant l’automne, en visioconférence ou entre les murs du Parlement, plusieurs patrons du laboratoire pharmaceutique.

Albert Bourla, le PDG de Pfizer, avait été invité pour une séance le 10 octobre dernier, mais il s’était fait représenter par une autre cadre du groupe, qui avait évité de répondre aux questions sur les négociations du contrat. Les eurodéputé·es avaient alors formulé une nouvelle demande auprès de Bourla, qui a fini par décliner fin décembre.

Le « New York Times » saisit la justice européenne

Durant la pandémie, la Commission européenne a procédé, pour le compte des 27 États membres, à des achats groupés de vaccins, notamment auprès du duo Pfizer-BioNTech. L’affaire s’est tendue depuis que le New York Times a révélé, en avril 2021, qu’Ursula von der Leyen avait échangé par textos avec Albert Bourla durant la négociation de ce contrat.

Ce contrat est considéré comme le plus important conclu par l’UE durant la période, chiffré à 35 milliards d’euros si toutes les livraisons de doses prévues sont effectuées. Signé le 19 mai 2021, il portait sur la livraison de 900 millions de doses de vaccins en 2022 et en 2023, avec la possibilité de commander 900 millions de doses supplémentaires.

Dès juin 2022, alors que l’exécutif européen refusait de publier les textos en question, la médiatrice de l’UE Emily O’Reilly dénonçait un cas de « mauvaise administration ». Dans un rapport publié en octobre sur l’achat de vaccins, la Cour des comptes de l’UE explique que la Commission a refusé, là encore, de lui transmettre des « informations sur les négociations préliminaires à ce contrat ».

Durant le même mois d’octobre, le parquet européen a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’acquisition des vaccins dans l’UE, « en raison d’un intérêt extrêmement élevé du public » sur cette question. On a par ailleurs appris cette semaine que le New York Times, à l’origine des révélations sur les SMS, avait saisi fin janvier la justice européenne sur le sujet, estimant que la Commission était dans l’obligation légale de rendre publique ces SMS, considérés par le quotidien comme des documents de travail.

Les détails sur le contrat conclu avec Pfizer sont d’autant plus sensibles que des millions de doses se trouvent aujourd’hui stockées dans des entrepôts à travers l’Europe et pourraient se périmer, tandis que des pays d’Europe centrale, dont la Pologne, avaient ouvertement posé la question de mettre fin à ce contrat, de manière anticipée, si la situation sanitaire le rendait caduc.

Lors du vote du 11 janvier au sein de la commission spéciale sur le Covid, seuls le PPE (droite, premier groupe du Parlement par le nombre d’élu·es) et Renew (libéraux, troisième) s’étaient opposés à bloquer l’accès du Parlement aux représentant·es de Pfizer. Ce jeudi, au sein de la Conférence des présidents, les réticences pour désactiver les badges Pfizer semblaient plus partagées autour de la table.

Alors que le groupe d’extrême droite Identité et Démocratie (cinquième groupe, qui compte le RN), favorable à bloquer l’accès au Parlement du laboratoire pharmaceutique, dénonce déjà un « Pfizergate », le groupe Renew, dirigé par Stéphane Séjourné, assume sa ligne : il est « hors de question de créer des caisses de résonance aux mouvances antivax et complotistes [alors que] cette campagne de vaccination a sauvé des milliers de vie », fait-on savoir chez les libéraux.

Ludovic Lamant

14 janvier 2023

Ukraine : une Europe en forme de IVème Reich

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

L’OTAN et l’UE s’accordent pour une coopération plus large et plus intense. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, Charles Michel, président du Conseil Européen et la sulfureuse Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, viennent de signer un accord dans ce sens. À quel titre puisque deux d’entre eux ne sont pas élus par les peuples ?

Donc, une poignée de « fonctionnaires » largement décrédibilisée par des affaires en cours, s’arroge le droit de placer sous la tutelle américaine, l’ensemble des pays européens, sans que ces derniers ne soient invités à la séance de signatures. Ces caciques justifient l’accord, qui en toute logique devrait être ratifié par chaque pays concerné, par la défense contre « les acteurs totalitaires ». Sans se rendre compte, que ce faisant, ils sont eux-mêmes : totalitaires. Mais ce n’est pas une nouveauté.

Cette Europe, qui devait nous garantir paix et prospérité, nous a entraînés dans la guerre et les privations et il y a une perspective proche, d’effondrement. L’obsession de vouloir détruire la Russie se retourne contre nous et personne de l’opposition ne semble devoir en prendre la juste mesure. La livraison d’armes lourdes à l’Ukraine marque un tournant. Comme ils avaient voulu mettre à genoux l’économie russe, ils entendent prolonger le conflit jusqu’à épuisement. Mais c’est bien l’Europe qui est épuisée. Elle n’a déjà plus les moyens de livrer des munitions, ni même celle de fournir assez d’armes. Quand bien même il y aurait assez de chars, qui les conduirait ? La dernière bataille de Soledar montre des rues jonchées de cadavres. Contrairement à ce que les illusionnistes de BFM ou LCI rabâchent en boucle, dans un discours mensonger, la faiblesse qu’ils voient chez les Russes, est le sort de l’Occident. L’Ukraine n’a plus de réserve humaine. Leur psittacisme en devient effrayant, et dénote l’embrigadement dans lequel a sombré l’Occident. Imaginez qu’Ursula estime que pour détruire la Russie, il faille utiliser l’arme atomique ? Que croyez-vous qu’elle demandera à la France ? Qu’imaginez vous qu’il se produira alors ?

Depuis le début de ce conflit nous n’avons de cesse au RPF de signaler les aberrations et les dangers que l’UE fait courir à la paix dans le monde et surtout à la France. Nous n’avons jamais été mis en défaut sur les prévisions, somme toute faciles à anticiper. Les Russes n’ont pas été impactés économiquement dans leurs vies quotidiennes : nous si. Il en sera de même pour la situation militaire. Nos réserves sont au plus bas, notre capacité de production de munitions est exsangue, nous sommes obligés de puiser dans notre matériel opérationnel, sans être capable de le remplacer immédiatement… nous n’aurons d’autres choix, en cas d’obsession européenne de prolonger le combat, que d’en venir à l’extrémité nucléaire et nous serons anéantis.

L’Europe, en suivant aveuglément la volonté des US de détruire la Russie, s’enfonce dans un marasme sans précédent, la misère sera la conséquence du soutien jusqu’au boutiste à l’Ukraine. Les volontés de la Suède, d’accueillir des bombes atomiques sur son sol, ne peuvent arranger la situation, mais c’est encore l’Occident qui prétendra être provoqué par la Russie. Ou est passé le bon sens et l’analyse impartiale dans les rangs de nos dirigeants politiques ? Je ne parle pas des macronistes, eux sont voués à suivre aveuglément la volonté des US. Quand allons-nous voir enfin des chefs de partis remettre en question cette politique suicidaire ? On peut comprendre qu’ils soient tétanisés à l’idée de s’opposer à la doxa du moment, qu’ils ne veuillent pas être accusés de tous les maux classiques : extrémistes, complotistes. (...).

La seule voie possible avant le feu nucléaire est l’approche critique du conflit et la négociation entre les belligérants russes et ukrainiens et seulement entre eux.

6 janvier 2023

La sinécure bruxelloise…

Pierre Duriot

Les contribuables européens se plaignent, à juste titre, que leurs augmentations de salaire ne suivent pas l’inflation et que leur pouvoir d’achat diminue. Quelques salaires suivent pourtant le niveau galopant de l’inflation et en particulier ceux des fonctionnaires européens. À commencer par celui de la commissaire en chef von der Leyen, dont le salaire a automatiquement augmenté au début de l’année 2023. Son salaire de base augmente de 2044 euros, par rapport à 2021, passe à 31 250 euros et dépasse les 30 000 euros pour la première fois. Il y a également quelques avantages en nature. Ses camarades commissaires européens ordinaires reçoivent 1 667 euros de plus et gagnent maintenant jusqu’à 25 475 euros. Les indemnités des 705 eurodéputés augmentent de près de 700 euros, passent à 10 495 euros par mois et dépassent ainsi les 10 000 pour la première fois.

Les 50 000 employés de l’UE vont avoir droit à une deuxième augmentation de salaire en six mois, de 7 %. Ces fonctionnaires de l’UE, déjà très grassement payés, bénéficient d’un ajustement automatique, en raison de l’augmentation du coût de la vie. Leur rémunération a été augmentée de 2,4 %, en juin, avec effet rétroactif, à partir de janvier 2022. La nouvelle augmentation s’applique elle aussi rétrospectivement, depuis juillet 2022. Pour ces fonctionnaires, l’augmentation est de 214 euros, pour les plus petits salaires, qui passent à 3272 euros et de 1483 euros, pour les plus gros salaires, qui passent à 22 646 euros. À ajouter à cela, en net, des primes et allocations défiscalisées.

Les fonctionnaires et les travailleurs des différents pays européens savent pourquoi ils se serrent la ceinture. À défaut de voir directement les effets positifs de la structure supranationale sur leur porte-monnaie, ils peuvent en mesurer les effets négatifs, dont Bruxelles ne s’est pas trop vanté. Au RPF, nous sommes pour les souverainetés nationales, mais aussi pour les collaborations entre États, mais pas à ce prix. Comme sur beaucoup d’autres sujets, il faudrait impérativement un audit, parce que la question qui se pose au niveau national se pose aussi au niveau européen : où passe l’argent ?