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24 septembre 2023

Le fonctionnement oligarchique des médias

Juan Branco

Xavier Niel, qui a fait de la DP pour proxénètisme, meilleur ami d’Emmanuel Macron et gendre de Bernard Arnault, rachète à Daniel Kretinsky - qui prospère sur l’exploitation du charbon et l’achat de médias pour s’attirer les faveurs de Macron - ses parts dans groupe Le Monde.
M. Niel annonce immédiatement léguer ses parts au « fond d’indépendance pour la presse ». Tout Paris acclame.
Ce même « fond pour l’indépendance pour la presse » qui est en fait contrôlé par… les enfants à peine majeurs de Xavier Niel.
Niel est ou a été par ailleurs détenteur de parts dans l’Obs, La Provence, Nice Marin, France Antillles, Mediapart, Mediawan, Brut, Atlantico, HuffPost, Vakita, Les Jours, Corse Matin, Lagardère Studios, Cavous/Cdansl’air… tandis que son beau-père, homme le plus riche du monde, contrôle Le Parisien, Les Échos, est le premier annonceur de France, etc. Kretinsky, associé à Niel, se contente quant à lui de Marianne, Franc Tireur, Libération, Elle, etc.
Le reste est à l’avenant (le meilleur ennemi de Niel, Drahi, ayant dû racheter BFM/RMC, Libé et l’Express pour obtenir SFR ; tandis que Bolloré s’emparait du JDD, Paris Match, Europe 1, Canal, CNEWS, Capital, Voici, Gala ou encore Hachette et Editis pour peser sur l’Élysée. Quant au dernier venu, Rodolphe Saadé, qui joue quotidiennement à copain copain avec l’Élysée, au point de faire nommer le plus que soumis Bruno Jeudy à la tête d’un nouveau média, mieux vaut ne pas en parler. Heureusement que RadioFrance n’est pas dirigée par une copine de promo de Macron… oups, pardon. C’est bien le cas, les PDG de l’AFP, France TV et France24/RFI étant également nommés indirectement par l’Elysée)
Ce n’est plus 1984. C’est sa caricature.
Il est impossible de survivre en dénonçant en bloc le fonctionnement oligarchique de ces médias. Seules des offensives partiales et partielles, en se préservant des alliés, permettent de subsister. Au prix de la vérité. Au prix du devenir de la France, affaissée par ces liens incestueux qui n’ont pour but que de maintenir le contrôle d’une caste sur l’État, et les mannes qu’il permet d’arracher aux Français.
Qui contrôle les médias contrôle l’élection et donc l’accès aux ressources de l’État et à sa protection. Tous ces milliardaires, pour beaucoup délinquants avérés, ont fait fortune soit grâce à la commande publique, soit grâce à ses instruments de régulation, soit grâce à son intervention directe sur leurs marchés.
Ils ont certes perdu, via les réseaux sociaux, une partie de leur pouvoir, puisqu’ils contrôlent désormais moins la diffusion de l’information, tout en se trouvant en situation de quasi-monopole sur sa production.
C’est pourquoi cependant tandis que M. Sarkozy avait fait nommer son conseiller Laurent Solly, compagnon de Caroline Roux, à la tête de Meta France (Facebook, Instagram), M. Macron s’est rapproché d’Elon Musk, a offert la nationalité aux fondateurs de Telegram et de Snapchat, ce qui lui a par exemple permis - comme l’a admis la directrice des relations publiques de Snapchat - de faire censurer en direct les contenus sur ce réseau lorsque les émeutes de juillet intervenaient.
Les dénoncer en bloc, plutôt que pour servir l’un ou l’autre clan, c’est s’exposer à une mort sociale et politique immédiate. C’est ce que nous avons fait dans Crépuscule, avec les conséquences que l’on sait.
Ces individus sont les pires ennemis de la démocratie.

17 août 2023

La question de l’indépendance d’esprit des journalistes

Maxime Tandonnet

(extraits)
Dès lors que le métier tend dans certains cas à verser dans le militantisme et les idéologies, plutôt que dans la qualité et l’impartialité de l’information, la presse perd sa vocation démocratique, devient un outil de propagande cultivant le sensationnel et l’émotionnel à outrance, et non plus d’aide à la connaissance de l’actualité et de réflexion. C’est d’ailleurs la raison fondamentale pour laquelle le grand public, depuis une quarantaine d’années, se détourne des journaux comme il se détourne des urnes. Quand les journalistes du JDD se mettent en grève pendant plusieurs semaines, ils pourraient aussi faire leur mea culpa : pourquoi les ventes se sont-elles effondrées, presque de moitié, en 14 ans, obérant ainsi l’indépendance du journal ? … Parce que nous avons trop privilégié la pensée unique et le conformisme au détriment du libre débat d’idées et à la pluralité des opinions. En se présentant de manière caricaturale comme un organe de la macronie, le JDD a préparé son tombeau.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/08/09/essai-de-reflexion-par-dela-les-polemiques-autour-du-jdd-pour-atlantico-avec-m-vincent-tournier/

28 juillet 2023

« L'information » n'existe pas

Gilles Casanova

Dans le flux des milliers d'éléments qui la constituent chaque jour, ce n'est pas le commentaire qui est le plus important, c'est le tri à l'intérieur qui est fondamental.
C'est ce que l'on dit et ce que l'on ne dit pas qui compte.
La question de droite ou gauche ne me semble pas du tout la plus pertinente.
J'entends des gens qui se réfèrent à la droite et qui expliquent que tous les journalistes sont de gauche, et des gens qui se réfèrent à la gauche qui expliquent que tous les journalistes sont de droite. Ils ont un point commun, ils croient à ces vieux critères militants comme point de référence pour comprendre notre société. Ils sont en général dans des couches moyennes supérieures, les dernières à vivre dans « le monde d'avant », et ils ont plus de 50 ans en général.
C’est la question des forces sociales, des intérêts de ceux qui détiennent les moyens d'information et de ceux qui dirigent les sociétés dans le cadre desquelles se situe cette diffusion d'informations qui me semble beaucoup plus importante.
Le 11 septembre 2001 le Secrétaire général de l'ONU a indiqué que, pour dramatique que soit l'événement, il ne représentait que deux jours de morts de la faim dans le monde. Et que c'était l'occasion de prendre conscience des morts de la faim.
De façon très discrète, et pour ainsi dire quasi invisible, la presse a rendu compte de ce propos du Secrétaire général de l'ONU. Mais elle n'a pas pour autant parlé par la suite des morts de la faim ni attiré l'attention de la population sur ce sujet. Sujet pour lequel on connaît cependant de vrais moyens d'en venir à bout. Pourquoi ? Nous voyons bien qu'il y a un choix en fonction d'intérêts.
L'ensemble des médias « pétaient le score » des morts du Covid chaque jour pendant la période de plus forte restriction de liberté, 250, 350, 235, extraordinaire litanie visant à entraîner la terreur. Aucun média n'a indiqué que si ces morts étaient morts « avec le Covid » plus de 90 % d'entre eux avaient au moins deux autres causes à leur mort, qu'ils avaient en moyenne plus de 82 ans, et qu'il y avait habituellement 1800 morts par jour en France dont l'âge moyen était inférieur de plusieurs années aux morts du Covid. Bien sûr c'était écrit, en tout petit, dans de très longs articles de synthèse placés de telle façon que peu de gens allaient les lire, quant aux médias audiovisuels aucune mention ne fut faite de ces choses.
Dans le même temps où les éditions spéciales se succédaient, il y a un peu plus d'un an, sur l'Ukraine occupant tout l'espace médiatique, un silence total régnait sur la guerre au Yémen, sur laquelle le secrétaire général de l'ONU – plus le même qu'en 2001 –, attirait l'attention sur le fait qu'elle représentait un nombre de morts incomparable à celui de la guerre en Ukraine, ce qui est toujours vrai. Ce fut là encore un silence total de nos médias, qui omettaient aussi de dire que c'était d'avions de fabrication française que des bombes de fabrication française faisaient la grande majorité de ces morts, qui étaient des civils.
Alors le commentaire de tout cela c'est la cerise sur le gâteau. Ce qui compte c'est ce que l'on ne dit pas. Ce qui compte c'est ce que l'on cache, ce qui compte c'est ce que l'on met en avant.
Vous êtes vous aussi consommateurs de médias, et vous voyez que ce que l'on met en avant en général c'est ce qui est insignifiant, ce qui n'a pas vraiment d'importance, ce qui ne vous incite pas à penser, à réfléchir sur le temps présent, et sur l'orientation que prend notre société, prise dans une grave crise de civilisation.
De manière annexe ce que l’on vous montre, c’est ce qui peut aider la propagande d'un pouvoir en place, dont chaque jour nous montre qu'il n'a le soutien que d'une part très minoritaire de la population, mais un soutien massif de médias dont les journalistes appartiennent à une caste très privilégiée et très particulière, et dont les patrons sont la dizaine de milliardaires qui ont mis au pouvoir l'équipe dirigeante actuelle.
Ce texte a été écrit en commentaire du post de Stéphane Rozès qui avec cette photo écrivait : « Informer n’est, ne devrait être, ni de droite ni de gauche ».

9 mai 2023

Le président d’un pays vidé

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire


Macron, plus pathétique que jamais, nous a offert un 8 mai excentrique et désaxé. Il a commencé par descendre des Champs-Elysées vidés de la foule habituelle des commémorations, avec au niveau de l’Arc de Triomphe, un immense écran projetant son visage. Son culte de la personnalité dépasse tout ce qu’on pouvait craindre. L’homme s’invente une popularité dont il ne jouit plus et une ferveur imaginaire. Mais pourquoi se priverait-il de ces écarts, puisque le protocole suit ? Les images de cette avenue vide vont faire le tour de la planète, confortant l’idée que l’homme qui dirige la France est un mégalo, totalement hors-sol, qui efface son peuple pour ne pas entendre sa colère. Se rend-il compte de la symbolique qu’il envoie au monde entier ? Certainement à contre-sens, comme tout ce qu’il fait, puisqu’il se vautre dans cette mise en scène grotesque.

L’indignité dont il fait preuve ne choque visiblement pas les journalistes subventionnés, toujours aussi prévenants avec lui, et morts de trouille à l’idée d’exprimer un commentaire négatif sur la personne du prince. Que penser des parlementaires, qui laissent ce délire s’accomplir, aux yeux de tous, sans broncher. Dans la foulée, le voilà à Lyon pour y célébrer la mémoire de Jean Moulin. Il voulait s’emparer de l’événement, pour redorer un blason qui ne cesse de se ternir, mais encore une fois il s’est trompé, et dans le thème et dans la façon de l’aborder. Il a tenté de récupérer l’héroïsme du résistant à son profit. Comme toujours il s’évertue, par une analogie aujourd’hui désastreuse, à s’accaparer les vertus des autres, en faisant croire qu’il les incarne toutes, à lui seul. Mais la supercherie ne prend plus, le prince est depuis bien longtemps nu et ne convainc plus personne, sauf lui-même et un dernier carré de courtisans. Il voulait se servir de cette commémoration pour retrouver des couleurs, mais la tâche est impossible, il s’enfonce. Quoi de plus choquant, que de le voir encenser cet ancien préfet résistant, ce haut fonctionnaire qui a dit non à Pétain, à ses ordres illégaux, lui qui ne tolère pas que l’on discute les siens.

Comment pourrait-il comprendre le refus de Jean Moulin d’obéir au pouvoir de Vichy ? Comment aurait-il accueilli lui, un tel frondeur, quand on voit comment il se comporte avec ses propres hauts fonctionnaires ? Macron ne supporte pas les résistants, il est l’antithèse de ce que Jean Moulin représente, ce n’est donc pas un hommage qu’il lui a rendu, il a tout simplement sali sa mémoire, comme celle de tous ces résistants, qui ont eu le courage de contester les injonctions d’un pouvoir qu’ils ont considéré comme illégitime, dès lors qu’il s’est allié au régime nazi. Cela rappelle étrangement tout ce que nous avons vécu depuis trois ans. Hier encore il fustigeait les soignants ayant refusé l’injection expérimentale et il vient sans honte faire l’apologie d’un homme, qui lui aussi a dit non. Lui que le bruit d’une casserole incommode, comment ose-t-il parader devant un homme que la mitraille n’a pas fait reculer ?

Macron est bien le personnage le plus mal placé pour parler de Jean Moulin. Il s’est terré dans le vestiaire, lors de la finale de la coupe de France, par peur de la réaction du public. Sans courage, il a vidé les Champs-Elysées, pour ne pas entendre une foule hostile lui crier sa colère et il prétend vanter les mérites de celui qui est mort sous la torture. Non, Macron est illégitime : il est l’anti-France à lui tout seul.

Les cent jours qu’il avait lancé comme un défi, tournent au cauchemar, sans qu’il ne s’en rende compte, puisque aucun journaliste n’ose traiter sérieusement le sujet. Si personne n’en parle, ça n’existe pas, selon la méthode macronienne, usée et éculée. Mais le calvaire se poursuit, il ambitionnait de se réconcilier avec les Français, il nous a prouvé une fois de plus que c’était impossible. Il n’en a ni la capacité, ni même la volonté. Que fera-t-il pour le 14 juillet, date à laquelle il est censé avoir rétabli la concorde ? Va-t-il maintenir un défilé sans personne et offrir aux chefs d’Etats, qui voudront bien venir, le désolant spectacle d’un régime dictatorial aux abois ? Qui acceptera de s’afficher à ses côtés, comme le veut la tradition ?

Mais dans ce concert de turpitudes, nos opposants restent étrangement muets. Qu’en pensent-ils de ce 8 mai et de cette démonstration clinique de la folie d’un homme qui possède les codes nucléaires ? Le peuple a été abandonné par tous, il devra s’en sortir seul, c’est une évidence qui s’installe de plus en plus. Aucun président, par le passé, n’aurait été maintenu en fonction après un tel comportement, mais en 2023, si. Lamentable opposition en carton pâte. Les motifs pour le destituer ne manquent pas, mais personne ne bouge, à croire que la lâcheté s’est emparée de tous, à moins qu’ils ne soient pétris de la même déviance, pour juger normale une conduite digne d’un dictateur. Si Macron a fait honte à la France hier, en remontant une avenue déserte et en saluant un imaginaire public, nos députés ne font pas mieux en laissant en place un homme très perturbé, aux commandes d’un pays qu’il ne peut plus traverser, sans le vider de ses habitants.

11 avril 2023

Vincent Verschoore

Je n'écoute plus guère les émissions de "la voix de son maître" radio France, mais pour l'avoir fait tout récemment en conduisant, j'ai noté un reportage effarant ce midi sur France Culture sur des journalistes intimidés, attaqués et humiliés par la milice fasciste macroniste, et un ton général un peu moins servile que d'habitude.
Même là ils se rendent compte que Macron et sa clique de dégénérés nous mènent au chaos. Pourtant, rien de nouveau sous le soleil et, surtout, ces pseudo journalistes n'ont pas réagi pendant la dictature sanitaire, là où tout se mettait en place. Pire, ils et elles n'eurent de cesse de relayer sa propagande et de diaboliser ceux et celles qui tentaient d'alerter.
C'est désormais un peu tard, sans doute, pour retourner sa veste.

3 mars 2023

Les narratifs se cachent pour mourir

H16

À peine palpable il y a plus d’un an, le malaise de la presse prend maintenant une tournure aussi consternante que visible : si le double-salto arrière carpé rhétorique et le rétropédalage en mode furtif étaient des disciplines sportives, les journalistes des médias de grand chemin pourraient tenter la médaille olympique à mesure que leurs narratifs volent en éclats (de rire).

Rappelez-vous, c’était dans un billet de décembre 2021 qui listait les problèmes déjà nombreux et déjà évidents de la presse à tenir un discours cohérent alors que s’accumulaient les preuves de ses mensonges répétés sur différents sujets, depuis le portable de Hunter Biden jusqu’à l’existence de variants viraux en passant par l’impact réel (et très modeste) de la pandémie sur les systèmes hospitaliers.

Depuis, les choses ne se sont vraiment pas améliorées pour les scribouillards, les hommes-troncs et toute la grouillante masse des petits “fact-checkers” qui continuent de gesticuler pour faire croire à leur pertinence et à la solidité de leurs assertions à mesure que les faits, têtus, leur donnent pourtant tort.

Il ne sera pas nécessaire de revenir sur les affaires révélées par le portable Biden, deux précédents billets ont amplement étayé les éléments pourtant avérés que les journalistes ont consciencieusement oubliés, passés sous silence ou purement, simplement et éhontément présentés comme faux.

Depuis, on a amplement eu confirmation que les injections magiques de Pfizer et de ses concurrents ne protégeaient ni de l’infection, ni de la contamination. Les petits complotistes qui expliquaient cela dès les premiers mois de 2021 attendront encore longtemps les plates excuses des troupes de pisse-copies et autres zexperts télégéniques qui ont soutenu mordicus l’inverse, c’est-à-dire une ânerie.

À présent et à mesure que se sont empilées les révélations des #TwitterFiles, il apparaît difficilement camouflable qu’il y a bien eu une collusion complète et totalement obscène entre les industries pharmaceutiques, les médias dans leur ensemble et un joli paquet d’agences gouvernementales. Au passage, on ne pourra éprouver qu’une bonne louche de mépris mêlé à une dose de commisération pour tous ceux qui pourraient encore croire que ceci a épargné la France, sa pathétique presse, ses experts en carton et ses administrations pourries.

On rira donc franchement à chaque tentative désespérée des journaux de révérence (oui, Le Monde, Libération, Figaro et tant d’autres, on vous a vus) lorsqu’ils tentent de nous vendre, toujours avec les mêmes ficelles à gigot, leurs consternants services de “décodage” ou “d’analyse” permettant de repérer la désinformation dont ils sont maintenant les premiers pourvoyeurs. Empilant des mensonges toujours plus gros pour camoufler leurs précédents bobards, ces grands prêtres des narratifs officiels semblent pris d’une diarrhée qu’ils espèrent soigner en enfilant pruneau sur pruneau.


C’est ainsi que lorsque Woody Harrelson décrit l’incroyable collusion des médias, des politiciens et de l’industrie pharmaceutique lors d’un monologue au Saturday Night Live, devant des millions de spectateurs, cette même presse, devenue totalement incapable de sortir de sa transe méphitique, … lui démontre en quelques titres (tous identiques) à quel point il a bien raison de se moquer d’eux.


Reconnaissons que Harrelson a ici une partie assez facile à jouer : il lui suffit de pointer ce qui est devenu évident et ne sera contesté que par les mêmes pitres grotesques et ce, alors que depuis quelques mois, les bobards gonflés que la presse avait enfilés les trois années précédentes se retrouvent battus en brèche par la réalité qui n’entend pas se plier aux injonctions des fact-checkers.

Ainsi, cette même presse a-t-elle été obligée de convenir à l’inefficacité du masque dont elle nous avait pourtant vanté les mérites, les études s’accumulant toutes dans le même sens. On pouffera ensuite de lire les interrogations du New-York Times qui se demande à présent si des leçons seront tirées de cet immense gâchis ; la réponse est évidemment négative lorsqu’on voit le ramassis de charlots dont la presse est maintenant composée.

Ainsi, c’est aussi cette même presse, ces mêmes frétillants télexperts de cirque qui nous annonçaient que les injections miracles étaient d’autant plus nécessaires que l’immunité naturelle ne protégerait pas contre le virus qui se retrouvent maintenant à se dédire piteusement : finalement, l’immunité naturelle, ça marche bien (voire mieux) que la double triple quadruple quintuple picouse magique.

Patatras : selon les conclusions d’une méta-analyse publiée dans “The Lancet” (dont la réputation peut cependant être remise en question vu le parcours récent de cette publication), “une infection causée par n’importe quel variant jusqu’au BA.1 d’omicron chez les non-vaccinés a réduit les risques de maladies graves de 88% lors d’une seconde contamination”. Caramba encore raté pour les fact-checkers.

Quant aux gesticulations de toute la sphère des médias de grand-chemin et des anti-complotistes de combat concernant l’origine même du virus, elles prennent un tour franchement comique à mesure que les autorités admettent, du bout du communiqué de presse, que l’hypothèse d’une fuite du laboratoire P4 de Wuhan n’est plus du tout considérée comme farfelue, au contraire puisqu’elle est envisagée par le ministère de l’énergie américain et maintenant admise comme “très probable” par le FBI.

Même s’il ne s’agit pas encore d’une acceptation totale et assumée, on est maintenant fort loin des cris d’orfraie à la sauce “complotiste !” qu’on entendait il y a encore quelques mois.


Et si l’on n’écarte donc plus cette hypothèse fort raisonnable en réalité, alors d’autres questions s’imposent : comment, par qui et pourquoi ce virus a-t-il été fabriqué, et surtout, pourquoi les médias de grand chemin, doublés des grosses plateformes sociales et des gouvernements (américains mais pas seulement), ont-ils menti comme des picouseurs compulsifs arracheurs de dents ?

Petit-à-petit, quelques vérités commencent à percer et chacun commence à comprendre que les mensonges ont été répétés, massifs et permanents. La crédibilité des politiciens et des médias n’a jamais été aussi basse, mais on peut garantir qu’elle va continuer à s’effondrer : après tout, s’ils nous ont menti sur toute la ligne depuis des années, est-il raisonnable d’imaginer qu’ils sont subitement devenus honnêtes sur tous les autres sujets ? Sérieusement ?



2 mars 2023

Bandera

Michel Rosenzweig

France Info se fend d'une mise au point sur Bandera. Révisionnisme relativisme et négationnisme officiels décomplexés. Oh, bien sûr ce qui est écrit n'est pas faux, non, juste un peu court, très court, trop court et surtout très sélectif, cela ressemble à un devoir de bachelier orienté destiné à minimiser et à banaliser l'idéologie de Bandera et ses conséquences sur les massacres des juifs ukrainiens et des Polonais.
Diaboliser Poutine et les Russes et édulcorer Bandera "cette figure nationaliste controversée de l'histoire ukrainienne", voilà la recette pour rallier les masses au combat des Ukrainiens.
Conclusion : Bandera et Cie, c'était pas trop grave, juste un nationaliste un peu nazi qui luttait contre les Russes pour l'indépendance de l'Ukraine. Avec quelques dégâts collatéraux. Et aujourd'hui ? Anecdotique voyons. Circulez, y a rien à voir.
Au fond, selon la version de France Info, Bandera ne serait qu'un détail de l'histoire. Comme le détail de Le Pen ? Ah non pas pareil. Il y a les bons et les mauvais détails. Bref une affaire de détail à géométrie idéologique et politique variables.


20 février 2023

L’Ukraine, Munich, et la crise du journalisme de connivence

Vincent Verschoore


Quand deux vieux routards du grand reportage de guerre se retrouvent sur la question de la crise du journalisme de connivence, cela donne une bonne demi-heure de salutaires commentaires sur le désastre médiatique que constitue la couverture de la guerre en Ukraine. Chris Hedges est un journaliste américain dont la réputation n’est plus à faire (1), vu qu’elle s’est notamment faite lors des guerres américaines en Irak où, arabophone, il suivait la situation depuis la réalité de la population plutôt que des expériences très cadrées des journalistes “embedded” dans l’armée d’occupation, le plus souvent loin des zones dangereuses.

Il a ainsi pu observer que la liberté journalistique allouée aux reporters lors de la guerre du Vietnam, renvoyant au public toute l’horreur de la guerre, avait contribué au rejet populaire de ces massacres dénués de sens, et que l’état-major avait ensuite décidé qu’il n’était plus question de laisser ces “reporters” se promener sur le champ de bataille sans “encadrement”.

Du journalisme à la propagande

Ainsi, selon lui, les “journalistes de guerre” modernes, à quelques rares exceptions près, se contentent tout à fait d’être promenés par le service politique de l’armée là où il y a quelque chose “d’intéressant” à voir, et passer le reste du temps à l’hôtel à retranscrire les “explications” de ces mêmes militaires. Et ce sont eux que l’on retrouve aujourd’hui sur le front du “camp du bien” en Ukraine, et dans les mêmes conditions d’incompréhension totale du contexte. Ils sont juste là pour “faire le boulot” selon les directives idéologiques de leurs patrons, et surtout sans prendre de risques de carrière.

Le second vieux routard est Patrick Lawrence (2), qui a travaillé pour la Far Eastern Economic Review, le International Herald Tribune et le New Yorker avant de quitter la presse mainstream et écrire des livres sur la géopolitique : Somebody Else’s Century: East and West in a Post-Western World, et Time No Longer: Americans After the American Century.

Il pose une réflexion sur la contrainte que connaissent la plupart des journalistes, qui ont des idées politiques qu’ils doivent théoriquement laisser de côté dans le cadre de leur travail de journaliste. Il note que le journalisme est surtout devenu une forme d’activisme, au sens de la défense d’un point de vue idéologique (le sien ou de celui qui remplit la gamelle). C’est un défaut souvent associé au journalisme indépendant qui, comme votre serviteur, ne prétend pas être parfaitement neutre mais a minima d’être cohérent. Sauf que le journalisme idéologique de masse jongle entre les faits et le narratif qu’il doit servir, au prix d’incohérences et d’une culture du mensonge par omission.

Hedges et Lawrence reviennent sur quelques incohérences du narratif officiel sur l’Ukraine, telle que l’affaire de la centrale de Zaporijjia, supposément bombardée par les Russes alors qu’ils l’occupaient, ou encore le détournement d’une partie de l’armement envoyé au régime mafieux de Zelensky.


Une culture du journalisme de connivence très développée ici en France sur, notamment, les ondes du service public où de coûteux propagandistes du genre Salami, Demeuré et Couenne utilisent leurs longs temps d’antenne pour cirer les pompes idéologiques de leurs maîtres, plutôt que pour apporter une information crédible et un débat contradictoire sérieux au bénéfice de la population qui, pourtant, paie pour leurs gamelles.

On l’a aussi récemment vu avec l’histoire du déjeuner présidentiel, là où Jupiter délivre à ses “grands journalistes” les éléments de langage à faire passer au petit peuple via les médias de (dés)information officiels (3).

Pour Hedges comme pour Lawrence, le journalisme “officiel” est mort et son cimetière est l’Ukraine. La disparition de ce contre-pouvoir est une catastrophe pour nous tous, quoi que n’en pensent pas les euro-atlantistes applaudisseurs de massacres, car il n’est désormais plus possible pour la population générale (celle qui n’a pas le temps d’aller fouiller et de se créer sa propre opinion sur des sujets complexes) d’avoir un regard critique sur les actions délétères de la clique des psychopathes corrompus qui mènent aujourd’hui le monde.

L’ironie munichoise et le journalisme open source

Une catastrophe illustrée par la couverture de la conférence sécuritaire qui vient d’avoir lieu à Munich (4), là où quelques millionnaires camés genre Macron et Sunak, quelques pseudo-écologistes fascisants sauce Baerbock et quelques vieux apparatchiks séniles genre Borrell, se prennent toutes et tous désormais pour Néron et en appellent à la guerre, au sang (surtout ukrainien) et, en sous-titres, à la promesse de bénéfices mirifiques sur les ventes d’armes et sur la colonisation de l’Ukraine et ses nombreuses ressources naturelles.

Les journalistes avec un minimum de connaissance du contexte de cette guerre et de la réalité du terrain, ainsi que de la réalité des effets catastrophiques de toute cette escalade pour les populations européennes, ukrainiennes et russes, devraient monter au front pour dénoncer cette gabegie et cette horreur, comme le firent les reporters au Vietnam. Mais non. A peu près toutes et tous adhèrent à la Voie de la Gamelle, ce courant sonnant et trébuchant nourrissant le journalisme et le capitalisme de connivence, et qui nous mène en droite ligne au totalitarisme le plus pur.

L’ironie munichoise n’aura échappé à personne : c’est en effet dans le Munich actuel du journalisme de connivence que fut fondée la Chartre de Munich (5), censée définir le code de déontologie des journalistes, et dont les deux premières obligations (sur dix) sont les suivantes (défense de rire):
1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.

Cette problématique n’est pas nouvelle, elle ne fait simplement qu’empirer. Il se trouve que le journalisme de connivence s’est dévoilé tout entier pendant la période Covid, ne relayant que les (généralement fausses) informations officielles et diabolisant ceux et celles essayant d’exprimer une opinion non alignée avec les intérêts de Big Pharma, des médecins corrompus et des psychopathes au pouvoir. Sa faillite, trois ans plus tard, est totale mais rien n’y fait. Tant que les mêmes resterons au pouvoir, et que ceux et celles qui les suivront seront nommés en fonctions des mêmes intérêts, il n’y a pas de raison que cela change (6).

Voici dix ans j’avais publié un article sur le journalisme open source, qui se veut être un journalisme respectant la Charte de Munich, non limité par l’approbation institutionnelle (donc ne nécessitant pas de carte de presse pour être reconnu comme tel), et surtout appliquant les principes de l’open source, dont le premier (sur les huit habituellement cités) est celui-ci :

Toutes les sources constitutives d’un article doivent être répertoriées afin que le lecteur puisse, s’il le désire, vérifier par lui-même. C’est, quasi par définition, le critère principal du journalisme open source, les autres critères étant abordés en fonction des moyens et possibilités des auteurs.


Une manière, peut-être (et que je tente d’appliquer dans ce blog) de faire passer un message tout en laissant au lectorat la possibilité de consulter les mêmes sources, et de se construire ses propres opinions. Bien peu de choses, malheureusement, face au rouleau compresseur du capitalisme de connivence, dont le journalisme du même nom n’est qu’un sous-produit hautement toxique.


Liens et sources

(1) https://en.wikipedia.org/wiki/Chris_Hedges

(2) http://patricklawrence.us/about/

(3) https://www.acrimed.org/Polemiques-autour-du-dejeuner-presidentiel-l

(4) https://www.lemonde.fr/international/live/2023/02/17/guerre-en-ukraine-en-direct-emmanuel-macron-martele-que-l-agression-russe-en-ukraine-doit-echouer_6162179_3210.html

(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_Munich

(6) https://zerhubarbeblog.net/2023/02/19/facebook-censure-et-sociopathie/


19 février 2023

Errance du système médiatique, quelque part entre la caverne de Platon et l’Ile enchantée de Pinocchio

Anne-Sophie Chazaud

[Quelques considérations en vrac, j’y reviendrai de manière plus méthodique et en détail par voie d’articles, ultérieurement.]

Il y a quelques jours, je publiai ici quelques réactions suite à l’accident en tous points dramatique et spectaculaire provoqué par P. Palmade.
Ces remarques n’avaient pas vocation à s’inscrire dans le marbre pour l’éternité, simple commentaire d’actualité.
Aussi, quelle n’est pas ma surprise quand, m’en revenant d‘une agréable pause, je m’aperçois avec stupéfaction que la plupart des médias grand public sont encore branchés presqu’en continu sur ce sujet…
Nous avons un très gros problème d’information et il va falloir commencer à sérieusement le traiter, tout particulièrement dirimant en France.
Dans un système médiatico-politique démocratique normal, la révélation (par un ancien lauréat du prix Pullitzer, excusez du peu…!) de la responsabilité américaine avérée dans le sabotage de NordStream devrait occuper absolument tous les écrans, tant elle permet de comprendre ce qui se joue réellement dans la manipulation du conflit proxy ukrainien.
Mais non, silence quasi absolu, motus et bouche cousue : ce qui semble capital ce sont les viennoiseries de Palmade. Tout au plus l’officine sous perfusion Le Monde tente-t-elle de détruire un peu plus l’économie nationale en accusant Auchan de vendre des clous et des clopes à la Russie : en route pour le Pullitzer version farce.
De même, le scandale de corruption européenne impliquant von der Leyen, qui refuse toujours de communiquer ses échanges au sujet du « vaccin » : pas un mot.
Aux États-Unis, les révélations sur les manipulations d’information et pressions électorales anti-démocratiques mises en évidence par les Twitter files, la corruption de l’État profond, la dépravation tolérée du fils Biden sur fond de corruption ukrainienne et j’en passe… tout cela devrait renverser la table quant à la compréhension des enjeux véritables auxquels nous nous confrontons, mais non, chacun continue comme si de rien n’était. La falsification de la vérité n’est même plus un problème puisque les opinions publiques occidentales ont été méthodiquement dressées pour ne plus voir ce que l’on voit.
Cette semaine fut tout de même une masterclass du genre puisque ceux-là mêmes qui voient des complotistes farfelus partout y compris dans leur salle de bains, sont allés, ne lésinant pas sur les moyens, jusqu’à tenter d’instiller un narratif d’invasion extraterrestre. Justin Trudeau y est allé à fond avec son habituel air niaiseux, les USA ont tenté le coup mais, face à l’incrédulité des populations, la baudruche fake n’a cette fois-ci pas pris. C’était quand même un peu gros. L’invasion des aliens sera pour une prochaine fois.
Cette histoire abracadabrantesque aura tout de même permis de ne pas évoquer les gigantesques incendies de sites et trains transportant des matières industrielles et chimiques un peu partout en Occident et surtout aux USA depuis quelques jours. Les écologistes et ligues de vertu ont manifestement piscine dès lors que ces mystérieux écocides sont commis grâce à l’incurie de leurs amis du Camp du Bien, comme ce navire amianté coulé par le fond par notre cher ami Lulla. Il semble loin le temps où Macron morigénait Bolsonaro sur les dégâts environnementaux de l’action publique brésilienne.
J’ai eu souvent l’occasion de le dire mais cela devient de plus en plus grave et préoccupant : le problème vient de ce que ce sont les manipulateurs qui se présentent comme informateurs et qui, avec les concepts fumeux de fake news, de post-vérité et de complotisme, délégitiment tous les contenus réellement informatifs qui ne conviennent pas à la propagande et à l’idéologie dont ils sont les serviteurs zélés.
Les officines anti-fake news sont, je l’ai démontré moult fois, en lien direct (et souvent financier) avec un pouvoir et une idéologie qu’elles ont pour fonction de promouvoir. L’affaire StoryKillers vient souligner de manière magistrale cette analyse, hélas. Mais là encore, l’occultation est de mise.
J’ai également démontré que l’essor du concept de fake news et de post-vérité a été historiquement directement monté de toutes pièces afin de contrer le Brexit, l’avènement de Trump puis de Bolsonaro et, d’une façon générale, de délégitimer tout discours émanant du peuple, « populiste » ou simplement démocratique et réellement contradictoire et interrogatif.
Nous étions traités de complotistes lorsque nous évoquions des passations de marchés plus que douteuses au sujet du « vaccin », nous étions traités de complotistes lorsque nous disions que les effets secondaires sur les personnes jeunes, sportives et en bonne santé posaient problème (souvenez-vous des shitstorms que s’était ramassé Djokovic), nous étions traités de complotistes lorsque nous nous amusions de ce que les Russes n’avaient pas franchement intérêt à faire exploser leurs propres gazoducs, etc. etc., la liste est infinie et chaque jour renouvelée et, chaque jour, la presse mainstream se déconsidère davantage en poursuivant sur cette pente qui semble tomber si bas qu’elle va bientôt probablement rejoindre le centre de la Terre et ressortir de l’autre côté, à force de creuser.
Cette semaine, sans que personne de mentalement sain dans le monde journalistique ne s’en émeuve, nous apprenions par exemple aussi que le comite médical chargé d’examiner la momie sénile Biden l’avaient jugée parfaitement apte à rempiler pour un nouveau mandat et disposant de toute sa lucidité et de tous ses moyens intellectuels, entre deux marmonnages incompréhensibles.
Je rappelle que la plus grande fake news de l’histoire récente est le mensonge de guerre produit par les États-Unis pour justifier l’invasion de l’Irak et la déstabilisation de toute cette région (merci encore). Les Américains intelligents, ceux que l’on aime et avec qui nous échangeons quotidiennement sont les premiers à le dire et je vous recommande plus que jamais d’écouter la lumineuse Tulsi Gabbard.
Pendant ce temps, pour avoir révélé la vérité, Julian Assange croupit dans les geôles anglo-saxonnes, sur ordre des États-Unis, dans le plus grand silence médiatique.
Nous allons devoir sérieusement nous atteler à traiter ces questions.

12 février 2023

UN CLOWN SANS FRONTIÈRES, OU L'EMBARQUEMENT VERS LE PIRE

Gabriel Nerciat

Cela fait maintenant presque quarante-huit heures que Madame Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture du gouvernement Borne, a menacé sur France Inter, au micro de Léa Salamé, de couper le sifflet à C-News et C8 dans trois ans si les animateurs, journalistes et chroniqueurs des chaînes du groupe de Vincent Bolloré n'acceptaient pas de revenir à une ligne éditoriale plus conformiste et surtout plus conforme à l'idéologie libérale, multiculturaliste, progressiste et islamophile chère aux élites macroniennes, Deuxième Gauche et/ou européistes de notre beau pays.
Hier (ce qui prouve que je suis resté un garçon plutôt naïf), je pensais encore que les déclarations inédites et stupéfiantes de cette grande bourgeoise franco-libanaise maronite jadis proche de Anne Hidalgo, jamais élue nulle part en France ou ailleurs (comme il se doit en Macronie), quasi inconnue du grand public et dont le seul fait d'arme vaguement répertorié est d'avoir contribué au lancement de l'ONG "Clowns sans frontières" (sic), allaient provoquer, au moins dans ce qu'on appelait jadis la droite de l'échiquier politique mais aussi dans les milieux de la gauche républicaine et modérée (type Marianne, version Jean-François Kahn ou version Natacha Polony), des tempêtes d'indignation et des pétitions vengeresses exigeant la démission immédiate de la nouvelle Madame Fouquier-Tinville.
Or, rien, ou quasiment rien.
À ma connaissance, personne à droite n'a moufté, de même qu'au RN, du moins au moment où j'écris.
Eric Ciotti et les copains d'Eric Zemmour, apparemment trop occupés à soutenir la réforme des retraites d'Emmanuel Macron – de même que Causeur, le magazine républicain paléo-conservateur soi-disant adepte de la liberté de pensée – pour l'instant se taisent : pas un seul tweet, pas un seul article, à moins qu'ils n'aient échappé à ma vigilance.
Seul Mathieu Bock-Côté a publié une tribune ce matin dans Le Figaro, mais étant lui-même chroniqueur sur C-News, il est à la fois juge et partie, comme on dit en droit.
À gauche, évidemment, c'est encore pire : non seulement il n'y a rien, mais on devine que la gauche Charlie-Hebdo, celle de Caroline Fourest ou de Henri Pena-Ruiz, pour ne rien dire des autres, secrètement applaudit au coup d'éclat de Madame Abdul-Malak.
Bref, si les déclarations du ministre constituaient un "ballon d'essai", on peut dire que l'essai est réussi.
Seuls les idiots, dont je fais souvent partie, doivent s'étonner de la facilité avec laquelle l'extrême-centre macronien, ou plus exactement le libéralisme autoritaire et progressiste en formation depuis l'époque mitterrandienne de SOS Racisme et du traité de Maastricht, parvient à circonvenir patiemment l'ensemble des forces idéologiques ou sociologiques qui s'opposent à son emprise sur le corps d'une nation qu'il déteste, et où ses représentants en titre deviennent de plus en plus ridiculement minoritaires.
Il y a belle lurette, en réalité, que le fanatisme de Saint-Just et le messianisme botté de Brissot et de la Gironde se sont réconciliés dans les profondeurs académiques de l'Enfer.
Ajoutons-leur la complicité des médias assermentés, des juges et des fonds d'investissement, et le peu de libertés civiques ou patrimoniales qui subsistait encore auront disparu en quelques années.
"En Union soviétique, nous avons un parti unique parce que la réalité est unique", disait le maréchal Staline, entre autres choses inventeur de l'Ukraine et de l'antifascisme institutionnel.
On ne dira jamais assez à quel point ce grand homme, plus énergique que Gengis Khan (son idole) et plus visionnaire que Pierre le Grand ou Frédéric II, est l'inspirateur essentiel, incontournable, invaincu de notre modernité post-marxiste.
Mais lui, au moins, comme il l'a fait assez vite comprendre à Boris Pasternak, s'abstenait de jouer au clown.

7 février 2023

La collaboration des grands médias à la propagande macroniste

Vincent Verschoore

Un article d'ACRIMED (l'observatoire des médias) dénonce la collaboration des grands médias à la propagande macroniste, prenant en exemple ce fameux déjeuner du 17 janvier où Macron invitait dix "journalistes" influents pour leur communiquer les "éléments de langage" nécessaires à leur promotion au sein de la "voie de la gamelle", la religion qui asservit aujourd'hui l'ensemble des institutions censées servir la population française, mais qui ne servent que leurs intérêts propres à travers ceux de leurs maîtres.
ACRIMED détaille trois problèmes majeurs soulevés par ce mode de fonctionnement typique des autocraties :
1) La fabrique de l’agenda politique et médiatique. À la veille de la première grande journée de mobilisation, les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs ont été invités à penser… à « ce que pense le président ».
2) La communication politique sans filtre. Dans des médias reconvertis en caisse de résonance du pouvoir, les frontières entre journalisme politique et communication sont poreuses, pour ne pas dire inexistantes.
3) Le microcosme politico-médiatique. Emmanuel Macron n’est pas un marionnettiste et les dix éditorialistes en question avaient toute latitude pour refuser l’exercice. Le contrat tacite qu’ils ratifient pourtant tous – et de bon cœur – souligne un troisième problème : la proximité sociologique et la solidarité de classe qui unit fondamentalement cette élite journalistique avec un gouvernement au service des élites économiques, et l’homogénéité sociale des journalistes "vedettes".
Un microcosme qui se met en scène, parfois de manière caricaturale, avec des émissions genre les matinales de France Inter et assimilés, où les "journacollabos" genre Salami, Demeuré et Couenne donnent libre cours à leur haine de la "pensée non conforme" tout en se gargarisant d'une "indépendance" garante de la qualité du "service public". MDR.
La voie de la gamelle a de nombreux curés, qui n'hésitent pas à excommunier pour "complotisme" toute pensée établissant un lien direct avec les faits plutôt que par l'interprétation imposée par le clergé. Les Cathares furent brûlés pour moins que cela.
"Une « polémique inutile et stupide » corrobore avec modération Ruth Elkrief (TMC, 27/01), avant de poursuivre sur sa lancée : « C’est une forme de populisme de reprocher ça. » Mais encore ? « C’est vraiment une forme presque de complotisme, quoi. C’est pas bien. C’est pas bien d’accentuer la défiance. » Dans un bel élan de solidarité – qui ne saurait s’apparenter à du « corporatisme », Sophia Aram dégaine à son tour l’arme fatale du « populisme » (France Inter, 30/01), quand Jean-Michel Aphatie recourait déjà au même stigmate sur LCI : « La critique est complotiste ! […] C’est quand même le degré zéro de l’intelligence ou alors c’est très performant dans la bêtise. »"
Et donc :
"Il est d’autant plus aisé pour ces éditocrates d’écarter toute remise en cause qu’ils détiennent le monopole de la parole, et peuvent se dispenser de la moindre argumentation, au profit de l’invective et de l’injure, en toute bonne conscience. Et c’est ainsi que la critique des médias, qui n’a pas voix au chapitre, est une nouvelle fois disqualifiée et caricaturée… en son absence."
Je dirais que la critique des médias aux ordres n'est pas absente dès lors que l'on sort de leur emprise. Ce qui ne veut pas dire que l'herbe est toujours plus verte ailleurs, et toutes les sources doivent être traitées avec le recul nécessaire. Ce qui devrait être le boulot des journalistes, qu'ils ne font pas (ou peu) et que "nous" devons alors faire à leur place.


4 février 2023

UNE LISTE MÉMORABLE

Gabriel Nerciat

Marianne est, à ma connaissance, le premier journal français à avoir publié hier la liste exhaustive de tous les journalistes secrètement invités à l'Elysée par Emmanuel Macron il y a quelques semaines afin d'élaborer avec eux la défense médiatique de sa réforme des retraites.
Si vous n'avez pas le magazine en main, voici leurs noms :
- Nathalie Saint-Cricq (France 2) ;
- Benjamin Duhamel, son fils (BFM-TV) ;
- Alba Ventura (RTL) ;
- Françoise Fressoz (Le Monde) – il est vrai qu'elle était déjà régulièrement invitée à dîner à la table de François Hollande entre 2012 et 2017, il est probable qu'elle doit apprécier la cuisine du chef de l'Élysée ;
- Yaël Goosz (France Inter) – celui qui répète sans arrêt que Marine Le Pen a des liens vraiment suspects ou occultes avec le maître du Kremlin ;
- David Revault d'Allonnes (Le JDD) ;
- Dominique Seux et Cécile Cornudet (Les Echos) ;
- Guillaume Tabard (Le Figaro).
La présence de Ruth El Krief (LCI), évoquée sur la Toile, n'a pu être confirmée par Jack Dion, le journaliste de Marianne.
Une jolie brochette, même si finalement peu de surprises (les surprises, ce seraient plutôt certains absents, comme l'infâme et crétinissime Etienne Gernelle du Point, ou le répugnant mais peut-être déjà beaucoup trop suspect Jean-Michel Aphatie de LCI).
On connaît la réplique que Jean-Claude Brisville avait mise dans la bouche de Talleyrand face à Fouché, qui le menaçait de révéler le contenu du dossier recelant la totalité de ses nombreux pactes de corruption : « Mon dossier est inoffensif, cher Monsieur, parce qu'il est de notoriété publique ! ».
La corruption des journalistes maastrichiens assermentés à la presse progressiste et libérale est elle aussi de notoriété publique, mais ce n'est pas une raison pour ne pas lui faire un maximum de publicité.
Chacun de ces noms doit être répertorié et retenu – surtout si ces gens sont amenés, par l'effet de leur probité et de leur conscience professionnelle, à travailler jusqu'à plus de 64 ans.

28 janvier 2023

Macron ne voulait pas que ça fuite…

Rémy Watremez - Juste Milieu

Chère lectrice, cher lecteur,
Quel est le point commun entre tous ces journalistes ?

• Guillaume Tabard, rédacteur en chef du Figaro
• Dominique Seux, directeur délégué des Echos et éditorialiste sur France Inter
• Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde
• Nathalie Saint-Cricq de France Télévision
• 6 autres journalistes complètent la liste, dont les noms ne sont pas encore connus…

On parle des journalistes les plus influents du pays, ceux que l’on retrouve dans les plus gros médias.
Le lien ?
Tout s’est passé il y a quelques jours seulement.
Le plan était presque parfait…
Nous sommes le 17 janvier 2023.
Deux jours avant la mobilisation nationale contre la réforme des retraites.
Le service de communication de l’Élysée est en ébullition.
Les Français vont manifester en masse et…
… la moitié du gouvernement sera à Barcelone pour un sommet franco-espagnol !
Les médias doivent tenir le couvercle sur la marmite et tout faire pour calmer le jeu.
Emmanuel Macron a une idée : inviter nos fameux 10 journalistes à déjeuner.
Objectif : “distiller la bonne parole” et donner les “éléments de langage” aux 10 journalistes les plus influents de la “place parisienne”.
Il faut influencer l’opinion publique sur les manifestations qui approchent.
x Relativiser l’importance de la mobilisation
x Focaliser sur les faits de violence dans les cortèges
x Décrédibiliser le mouvement au maximum
C’est l’idée d’Emmanuel Macron…
… que tous les médias soumis minimisent l’ampleur de la mobilisation populaire !
Sans le vouloir ou par naïveté, c’est la journaliste Eve Roger qui a vendu la mèche en direct sur France 5, le 23 janvier.
Mieux : l’éditorialiste révèle que le président a interdit aux 10 journalistes de dire qu’ils l'avaient rencontré !
Et voici le résultat, le lendemain de ce déjeuner au sommet…
Vous avez dit propagande ?


Qu’Emmanuel Macron se comporte comme un tyran éclairé, nous le savions déjà…
… mais que nos journalistes se soumettent aussi grossièrement, c’est du jamais vu !
Covid-19, guerre Russie-Ukraine, élections présidentielles…
Plus que jamais, les doutes sont permis.
Combien de fois l’Élysée a convoqué les médias pour distribuer “les éléments de langage” ?
Une telle soumission médiatique est-elle compatible avec la démocratie ?
Maintenant, la situation est claire…

19 janvier 2023

CNews, une chaîne en danger

Catherine Gaillard

Bon, on en a eu confirmation s'il en était besoin, le logiciel de base de CNews est à droite, et quelquefois même à droite-droite. Pour preuve ces 2 ou 3 derniers jours où la quasi totalité des émissions avait pour thème principal les violences générées par et dans les manifestations. Ils auraient voulu décourager les gens d'y participer (mais quelle idée ^^) qu'ils n'auraient pas fait autrement. La belle Madame Mabrouck a révélé (malgré elle sans doute) de quel côté elle avait son portefeuille, et puis la plèbe ça reste la plèbe quand même... Pascal Praud souffle le chaud et le froid, ménage la chèvre et le chou, il est mâtin le bougre, c'est la vedette, il est populaire, il a une place en or, que dis-je platine/diamants, il y tient et on le comprend. J'ajoute qu'il ne manque pas de courage malgré tout. Dans la profession c'est devenu rarissime... Éric Revel a été l'un des pires. Vu le phénoménal succès des manifestations il est obligé d'en rabattre un tout petit peu ce soir, mais ses boules lui sont remontées jusque dans la gorge, on le voit et l'entend bien... Lui, c'est vraiment un authentique vestige de l'Ancien Régime (en toute innocence hein ^^).
Bon moi je suis juste une orpheline politique.
Ceci dit, ça reste la seule chaîne où la pluralité des opinions a une chance de pouvoir s'exprimer encore. La seule, je dirais... Et pour ça c'est une chaîne en danger. Menacée d'être obligée de cesser d'émettre. C'est une ZAD ! Notre ZAD !

31 décembre 2022

Jonathan Sturel

Si la presse vivait des souscriptions des lecteurs, elle se mettrait au service de ses lecteurs. Mais c'est l'État qui finance la presse par l'intermédiaire des subventions, alors la presse est au service de l'État.

Lorsqu'on a compris ça, l'attitude de la presse depuis des années devient limpide : les journalistes sont payés par l'État pour le défendre, soutenir les étapes de sa feuille de route, combattre ses adversaires et promouvoir sa ligne. Regardez France Soir : ce titre avait les agréments pour bénéficier du statut d'organe de presse mais comme il ne s'est pas aligné sur la propagande d'État, ce même État, qui décidément fait la pluie et le beau temps sur la presse en France, lui a retiré ses agréments.
 
Autrement dit : soit l'État vous finance soit il vous autorise à revendiquer le statut de journaliste. Il peut du jour au lendemain soit vous couper les vivres soit vous retirer votre statut.
 
La presse ne peut pas être un contre-pouvoir dans ces conditions.