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13 décembre 2023

La COP, le clap et le clash

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


13/12/2023 - Rions un peu… la COP28 est terminée et le moins qu’on puisse dire c’est que l’Occident déclassé n’est pas content. Le motif est la déclaration des membres des pays de l’OPEP. Ils ont rejeté tout accord qui visait à se libérer des énergies fossiles. Certains Européens, toujours les mêmes, découvrent horrifiés que des pays puissent vouloir préserver leurs intérêts nationaux et sauver leur économie au lieu de se tirer une balle dans le pied, comme nous. Étonnant en effet que des pays qui n’ont que la vente d’hydrocarbures pour vivre, n’aient pas envie de mourir. Nous avons eu d’abord la ministre espagnole de la transition climatique qui l’a jugé « répugnante », rien que ça, et bien entendu la nôtre, Agnès Pannier-Runacher s’est dite « stupéfaite » et… « en colère »… Ne riez pas, la France est en colère, le monde tremble, non on plaisante, la voix de notre pays ne compte plus, les récents camouflets subis par Macron, justement lors de ce sommet en sont l’éclatante illustration.

Elle n’est pas contente parce qu’elle voudrait que le monde entier suive les délires de cette classe dégénérée qui confond dogme et science. Mais qui se soucie de son ire ? Mais au fait madame la ministre, votre patron s’est rendu à Dubaï à vélo ? Pas que nous sachions. Ces gens « bien » pratiquent tout de même les énergies fossiles, quand c’est pour se promener sur toute la planète, afin de porter la parole vertueuse climatique. Bien entendu, il y a eu l’intervention de Tina Stege, émissaire pour le climat des îles Marshall, archipel du Pacifique, qui y est allée de son offuscation, puisque ses îles sont menacées par la montée des eaux… c’est bien connu. Al Gore, en 2006, avait prédit avec le concours du GIEC, l’engloutissement des îles Cayman sous dix ans. Et que dire des Maldives qui attendent depuis 20 ans de sombrer, submergées elles aussi. Fichtre, ça tarde tout de même à venir, toutes ces catastrophes, faudrait voir à accélérer le mouvement pour crédibiliser un peu le discours alarmiste et donner du poids aux mesures débiles et suicidaires que nos brillantes élites pondent en permanence.

L’Espagne est d’ailleurs d’une hypocrisie sans commune mesure, elle qui achète de très grandes quantités de pétrole et de gaz russes, comment fera-t-elle sans ces énergies fossiles pour s’en sortir ? Quant à la France, les déclarations de notre ministre sont du niveau de tout ce qui peut se faire en macronie, sur n’importe quel sujet. Bien entendu elle y est allée du couplet larmoyant et effrayant, sur les populations les plus démunies qui seront les premières victimes de cet égoïsme. Faire peur pour obtenir une obéissance aveugle, voilà leur méthode. Il faudrait sans doute que nous options tous pour des voitures électriques, dont un chercheur canadien a souligné l’absurdité, révélant, ce que tout esprit à peu près normalement constitué sait depuis longtemps : que la planète, dont le destin est si précieux aux dirigeants occidentaux, ne possède pas les matières premières suffisantes pour ne plus produire que des véhicules électriques. Ces mêmes humanistes ne semblent pas trop préoccupés par le sort des enfants africains, 40 000 environ, qui travaillent dans les mines de cobalt, pour permettre aux bobos européens de sauver la planète. Il est un fait, le reste du monde n’adhère plus aux thèses hystériques de l’Occident.

La masse des scientifiques qui n’est pas d’accord avec l’origine du fameux changement climatique est plus importante que ceux qui embrassent la théorie et qui de fait, sont les seuls autorisés à s’exprimer sur le sujet, créant ainsi l’illusion d’un consensus. La réalité est différente, comme sur tous les thèmes que traitent les mêmes responsables. Les effets secondaires des vaccins, il n’y en avait pas, il était sûr et on devait se vacciner pour les autres. On masque les chiffres, mais la vérité éclate partout, c’est une hécatombe. Les mesures contre la Russie. Ils nous avaient certifié qu’elles allaient mettre à genoux le pays, la croissance y sera supérieure à 3%, l’isolement de Poutine ? Sa tournée dans les pays arabes, nous démontrent l’inverse. Sa mort imminente ? Il était atteint d’au moins 6 ou 7 cancers. L’effondrement militaire et la victoire de l’Ukraine grâce au génie de l’OTAN et à son armement qui était si nettement remarquable… par la force des choses, et à contrecœur, les journalistes de LCI et BFM sont bien obligés de reconnaître que l’armée ukro-atlantique est défaite et prend une sacrée déculottée. Ils ne le disent pas de cette façon, certains mots leurs gercent les lèvres. Il en est de même pour le climat, s’il y a un problème de pollution, qui lui doit être pris au sérieux, pour ce qui est du changement climatique, il serait présomptueux de penser que l’homme peut jouer sur les grands bouleversements naturels que l’univers impose.

Pour autant, les décideurs occidentaux restent enfermés dans leur croyance et dévoient systématiquement tout ce qui contredit leur religion, car c’en est une, qu’ils maquillent en science. Cette science n’existe pas, le climat n’en est pas une, plusieurs sciences peuvent aider à en comprendre certains mécanismes, mais il n’y a aucune théorie, aucun théorème capable de prédire ce qui va se passer et comment les éléments réagiront. Rappelons, sans entrer dans les détails, que la Terre connaît des variations climatiques depuis qu’elle tourne et de bien plus grande ampleur que celle qui nous frappe aujourd’hui. Des facteurs essentiels comme l’inclinaison de son axe de rotation, la distance de son elliptique, l’activité solaire, et bien d’autres, sont des acteurs importants qui aujourd’hui, sont tout simplement ignorés au profit d’un seul responsable, l’homme et son activité. Les pays du sud ou ceux qui en ont marre de voire les US et l’Europe dicter la bonne conduite au reste de la planète, se désolidarisent de cette morale punitive et de l’universalisme qu’ils ordonnent, sous couvert d’un monopole de la vérité, décrété par eux même, et qui ne saurait être remise en question.

Car c’est bien là le problème pour ces soi-disant dirigeants. Ils sont incapables, et c’est propre à l’Occident, de s’interroger, d’admettre la controverse et d’écouter les arguments des uns et des autres. C’est normal, ils ne sont pas là pour découvrir la vérité mais pour en construire une, en fonction des objectifs que Davos a imposés. L’art de la contradiction leur est inconnu donc insupportable. Ils s’expriment, arrêtent une pensée, et tout le monde doit s’y plier. Quand ça ne marche plus, ils se disent en colère, oubliant l’Espagne et la France entre autres, qu’ils n’ont plus les moyens de cette ambition, et que leurs états d’âme, le monde entier s’en moque et passe outre. Compte tenu des réactions de ces personnages, on mesure bien que l’atterrissage n’est pas pour demain et qu’ils sont toujours prêts à enfoncer nos économies déjà agonisantes, pour satisfaire à la rhétorique climatique. Ils ont envoyé l’Ukraine dans le mur, ils feront pareil avec l’ensemble de nos économies, si personne ne les sort d’une manière ou d’une autre.

6 septembre 2023

Allemagne : la transition écologique vers le charbon ne se passe pas tip top

H16

Tiens, voilà que RWE, le deuxième producteur d’électricité en Allemagne, est actuellement en train de mettre plusieurs éoliennes à la casse, afin de faire de la place… à sa mine de charbon à ciel ouvert.


L’information n’a pas fait beaucoup de bruit dans la presse française et, reconnaissons-le, c’est bien dommage et parfaitement logique.

C’est bien dommage car cela fait encore une information à côté de laquelle passeront beaucoup trop de Français alors qu’elle donne de précieuses indications, notamment sur les décisions prises par les gouvernements européens en matière d’énergie et d’écologie…

Mais cette discrétion reste fort logique puisque la quantité d’ironie interne d’une telle nouvelle passe largement la dose acceptable dans les médias de grand chemin français qui calancheraient immédiatement face à une dose si massive. Quant aux écologistes, l’étouffement – voire une myocardite soudaine et coïncidente – n’est pas à écarter.

Contraints malgré tout de transmettre cette information, les officines françaises de propag d’information insistent lourdement sur le fait que la mine de charbon sera fermée d’ici 2030 au lieu de 2038 (petite victoire des écolos malgré tout), et rappellent que c’est pour surmonter l’actuelle crise énergétique européenne et ♩ sans transition ♪ passons bien ♫ vite ma chère Sandrine ♬ à la météo pardon au climat avec des températures tOTaLeMeNt anOormAales pour cette fin de saison ahem broum broum etc.


La réalité refuse cependant de se gommer derrière les pudibonderies des médias français : oui, la production d’énergie allemande patauge dans un marasme assez profond (ce qui entraîne des effets de bords déjà visibles en termes économiques sur l’Allemagne et donc sur toute l’Europe), et oui, les discours écologiques sur la transition ou l’importance des énergies renouvelables s’écrasent lamentablement devant les lois de la physique, à savoir que les rendements éoliens sont catastrophiques, intermittents et surtout largement insuffisants pour un pays développé comme l’Allemagne.

Bref, à choisir entre des moulins à vents dispendieux et capricieux et des centrales fiables au charbon, les pragmatiques Teutons ont choisi : l’éolien passe à la trappe et le charbon fait un nouveau bond en avant.

Mais tout ceci n’est en pratique qu’une petite partie des raisons qui poussent ainsi la Verte Allemagne à choisir ainsi ses exploitations de lignites sur ses petits moulins à vent décoratifs. Ce serait un peu cavalier de s’arrêter à ces raisons, si l’on oubliait de mentionner pourquoi les besoins électriques allemands doivent à présent être remplis par leurs grosses centrales à charbon cracra : après tout, ne trouvait-on pas, il y a quelques années, des centrales électriques au gaz, bien plus propres ? N’existait-il pas des réacteurs nucléaires parfaitement fonctionnels, eux aussi encore plus propres puisqu’ils ne dégagent pas du tout de dioxyde de carbone, celui-là même qui sert actuellement d’étalon de mesure à ces Verts allemands très remontés contre les énergies fossiles ?

Ah mais sapristi, ce serait ballot d’oublier que ce sont ces mêmes Allemands qui ont fait des pieds et des mains non seulement pour se débarrasser du nucléaire chez eux mais aussi pour l’en sortir de la taxonomie verte européenne et inciter les autres à s’en débarrasser aussi !

Pour rappel, cette taxonomie est celle qui permet de définir les sources énergétiques qui sont définies comme “durables”, et qui permettront d’atteindre le graal grotesque des émissions “zéro carbone” (et seront donc aptes à sinon recevoir des subventions au moins à ne pas se retrouver tabassées de malus lors de leur utilisation).

Discutée depuis 2018, cette taxonomie avait d’abord rejeté toute idée d’inclure le nucléaire dans ces énergies permettant d’atteindre ce chimérique “zéro carbone”. Les Allemands avaient ensuite très largement contribué, par leur entêtement délicieusement loin de toute réalité économique et écologique, à ce que cette source énergétique soit bannie de cette taxonomie. Cependant, les récentes difficultés énergétiques, apparues dès 2021 et aggravées avec le conflit russo-ukrainien en 2022, avaient amoindri la position allemande et, de façon assez surprenante, le nucléaire a finalement pu retrouver une place dans les énergies “de transition” autorisées.

Entre temps cependant, le pouvoir allemand, décidément pas plus fin que le français, avait fait fermer les réacteurs nucléaires encore en activité, le dernier fermant en avril de cette année, alors même que l’état critique de la production électrique du pays était connu, laissant le pays sans la moindre alternative qu’accroître sa propre dépendance au charbon cracra et grotesquement pas écologique.


Autrement dit, l’écologie au pouvoir a non seulement mis l’intégralité de l’industrie allemande dans une merde noire très carbonée en la privant d’une énergie bon marché, fiable et très peu polluante, mais en plus a-t-elle forcé le pays à accroître sa pollution atmosphérique, à détruire des centaines d’hectares de pâturages et de sols arables, à démanteler des éoliennes le tout sans parvenir à diminuer sa dépendance aux énergies fossiles (tant américaines que russes, du reste).

Ce fiasco magnifique est l’illustration parfaite de ce que l’idéologie dogmatique, l’écologie politique, peut provoquer lorsqu’elle est accouplée avec l’incompétence et l’inculture technique et économique de base de dirigeants en roue libre.

Mais ce fiasco, aussi douloureux soit-il, allume aussi une petite lueur d’espoir.

Petit-à-petit, les citoyens allemands commencent à prendre la mesure du fourvoiement dans lequel les partis écolonigauds et les belles (mais stupides) paroles de leurs dirigeants les ont fourrés. De même, à mesure que les nouveaux tarifs électriques, stratosphériques, revitalisent les factures des consommateurs, les citoyens français s’aperçoivent du foutage de gueule que constituent cette transition écologique et l’abandon d’un nucléaire qui garantissait, il n’y a pas si longtemps, des tarifs jadis très abordables.


Petit-à-petit, même certains activistes se rendent compte du chapelets d’imbécilités qu’on les force à gober et commencent à s’élever contre les diktats de plus en plus idiots d’associations lucratives à buts destructifs comme Greenpeace au point d’appeler l’organisation à abandonner sa campagne “démodée et non scientifique” contre l’atome.

Petit-à-petit, des citoyens commencent à comprendre que derrière les objectifs ripolinés à la grosse brosse verte d’un “zéro carbone” inatteignable se cachent en réalité des mesures strictement liberticides qui ne visent qu’à asservir toujours plus les populations : prison ville de 15 minutes, zones “ultra basses émissions” à Londres et ailleurs, … On observe une véritable bousculade d’engagements unilatéraux des dirigeants actuels pour des mesures parfaitement attentatoires aux libertés essentielles et, pire, au simple bon sens, alors même que les citoyens montrent de façon de plus en plus claire qu’ils n’en veulent pas.

Oh bien sûr, il y a encore loin avant un retour à la raison, celle qui devrait rendre évident que la décroissance énergétique et ces projets de décarbonation pour imbéciles en plastique semi-rigide ne sont que des projets malthusiens, profondément anti-humanistes, des tentatives d’infliger misère et désolation au plus grand nombre.

Mais sachons nous réjouir de ces nouvelles ridicules qui éclairent enfin quelques esprits.


https://h16free.com/2023/09/06/75141-allemagne-la-transition-ecologique-vers-le-charbon-ne-se-passe-pas-tip-top

11 mai 2023

Transition énergétique : la disponibilité des minéraux essentiels mise en cause

Vincent Verschoore

En 2021 le directeur de l'IEA (l'agence internationale de l'énergie) écrivait ceci en introduction d'un rapport sur les minerais critiques en relation avec la transition énergétique :
"Aujourd'hui, les données montrent un décalage grandissant entre les ambitions climatiques renforcées de la planète et la disponibilité des minéraux essentiels à la réalisation de ces ambitions."
De nombreux experts attirent l'attention sur le fait que le niveau d'extraction et de raffinage de minerais critiques (cobalt, cuivre, lithium etc.) requis pour une transition énergétique vers une énergie "propre", est tel qu'il est en contradiction direct avec l'idée même de "propre" : l'énergie requise pour ces processus (100% fossile) et leurs effets sur l'environnement sont en effet l'antithèse du narratif en vigueur, quoi qu'en disent les vendeurs de voitures électriques.
C'est bien pourquoi certains, comme Jancovici, insistent sur le fait que seul le nucléaire peut permettre cette transition à court terme, mais comme il n'y en aura pas assez, la seule option est la décroissance : il n'y aura pas de transition vers le 80-100% renouvelable avant très longtemps, et d'ici là (selon lui) soit on crève, soit on décroît massivement.
L'IEA étant consciente du problème, elle organise en septembre le premier Critical Minerals and Clean Energy Summit, où les États et l'industrie extractive devraient discuter, en toute transparence, de comment assurer la fourniture de ces fameux minerais.
Je doute que cela se passe bien.

1 mars 2023

La catastrophe immobilière commence à prendre forme

H16

Youpi, tralala, le gouvernement – buté comme un Ayatollah – continue dans sa démarche idéologique de transition énergétique vers un monde plus vert, décarboné (c’est-à-dire sans tous ces gueux couinant pour vivre décemment) et donc nettement moins peuplé : réjouissez-vous, la guerre contre l’énergie et donc contre vous, sous toutes ses formes, a été lancée.

Et pour la mener à bien, on a difficilement trouvé mieux que le prétexte de la pollution.

Pollution par-ci, pollution par-là, il faut lutter contre les déchets, le gaspillage et les dépenses énergétiques trop importantes (et non, il ne s’agit pas ici du droit à la paresse, bande de petits comiques).

Ceci explique commodément le tabassage taxatoire sur les prix des carburants, dont seuls les naïfs et les idiots utiles du collectivisme en marche continuent de croire qu’ils sont pilotés par le prix du baril ou les profits des groupes pétroliers.

Ceci explique aussi la lutte acharnée contre la mobilité et donc, les voitures, et par extension la mise en place de la ville de 15 minutes et des moyens de flicage des citoyens toujours plus invasifs.

Ceci explique enfin pourquoi, il y a un peu plus d’un an, fut promulguée la loi votée en 2019 et délicieusement intitulée Ma clim en résidence Climat et Résilience qui vise à injecter de solides doses d’écologisme piquant dans l’immobilier en France. Eh oui, au vu du succès phénominable des bonnes idées écologiques en matière alimentaire, de déplacements ou d’énergie, il aurait été dommage que les secteurs de la propriété foncière ou de la construction ne soient pas eux aussi copieusement sabotés par les lubies françaises sur le sujet, vous ne trouvez pas ?


Et donc, pour noter les logements en matière énergétique, depuis le premier janvier de cette année a été introduite une sémillante échelle de niveaux, aussi arbitraire que simpliste et colorée, comme ces gommettes qu’on utilise pour noter les élèves de la maternelle au collège. On placera les maisons dites passives (bien isolées en somme) à la note A, et on attribuera un G rouge bien pétant à ces tristes bidonvilles énergétiques dans lesquels trop de Français s’entassent encore en grelotant connement (ils sont cons, ces pauvres !)…

Ce qui veut dire que, depuis le début de l’année, les logements classés G sont dans la ligne de mire des autorités qui ont donné jusqu’en 2025 à leurs propriétaires pour faire les travaux nécessaires à leur reclassement dans une catégorie plus appropriée, l’interdiction de louer devant tomber comme un couperet dans deux ans. Pour les logements classés F, les propriétaires auront jusqu’en 2028 et 2034 pour les classés E. En substance, ce sont 4,4 millions de logements qui seront touchés d’ici 12 ans, dans la bonne humeur frétillante de tous les fashionistas de l’écologie punitive.

D’ici là, deux phénomènes rigolos vont donc se produire.

D’un côté, certains propriétaires vont devoir investir pour mettre leur logement aux normes. Ceci va entraîner un accroissement de la demande de ces travaux et donc renchérir mécaniquement leur coût. De l’autre, l’augmentation de ces coûts va rendre la location de plus en plus difficile à rentabiliser sauf à faire exploser les loyers à la hausse pour compenser le surcoût de cette mise aux normes énergétiques.

Logiquement, il devrait donc y avoir un intéressant effet ciseau poussant les locataires hors de leurs logements pendant que certains propriétaires devront les mettre en vente, purement et simplement, plutôt que de faire ces travaux.

Et c’est du reste exactement ce qu’on observe : depuis le début de l’année, on note une augmentation marquée de la mise en vente des “passoires thermiques” (ces mises en vente ont quasiment doublé) pendant que parallèlement, leur volume d’annonces en location a, lui, reculé de 40% en un an.

Tout se déroule exactement comme prévu, c’est-à-dire mal : les vendeurs commencent à se bousculer et les locations s’évaporent rapidement. Dans un paradoxe apparent, les locations restantes vont voir leur prix grimper, pendant que les biens immobiliers mal classés vont, eux, voir leur prix baisser et il faudra inévitablement un moment (qui sera toujours trop long pour les locataires en recherche de biens) avant que les loyers s’ajustent enfin à la baisse.

À mesure que les années fatidiques approchent, le nombre de biens sur le marché va gonfler et les prix continuer inexorablement de baisser.

Mais ce n’est pas tout.


Dans le même temps, un troisième phénomène, tout aussi inexorable que les deux précédents, va prendre place : inévitablement, le baby boom des années 50 se transforme actuellement en papy boom qui se transforme à son tour, assez rapidement, en boom des décès et donc en boom des ventes des maisons et appartements jadis occupés par cette génération qui arrive à son terme.

À quelques rares exceptions, les familles concernées vont donc se départir de ces biens qui viendront grossir les stocks de biens disponibles.

Ces biens ne seront d’ailleurs pas forcément dans les endroits les plus propices à la vente (on ne vit pas aux mêmes endroits selon qu’on est salarié actif ou retraité), et là encore, on peut difficilement imaginer que tout ceci sera ultra-favorable à la bulle immobilière actuelle.

Oui, vous avez bien compris : à l’effet déjà particulièrement puissant de la fin du baby boom sur les prix de l’immobilier, l’État a ajouté une bonne grosse couche de cette écologie punitive qui va transformer une déflation naturelle rapide en un fort probable krach majeur, et ce, alors que tout le reste de l’économie dégage déjà cette odeur entêtante de vermoulu. Au moment même où les Français vont avoir à piocher dans leur bas de laine pour tenter d’éponger une dette colossale et faire tenir un système social au bord de l’effondrement, cette épargne – constituée notamment de cet immobilier – va s’évaporer devant eux.

Les mois et les années qui viennent nous garantissent quelques moments intéressants.


8 février 2023

Transition énergétique

Vincent Verschoore

Mark Mills est un spécialiste reconnu de l'énergie et de l'extraction minière. Voici quelques jours, il animait en Norvège (pays le mieux doté en matière de véhicules électriques) une présentation intitulée "La délusion de la transition énergétique : inéluctables réalités minérales", dont l'objectif est de faire comprendre que l'idée populaire d'une transition énergétique où le tout-électrique remplacerait les énergies fossiles et l'extraction minière, au profit d'un environnement propre, est un pur conte de fées faisant l'impasse sur les réalités physiques qu'implique une telle transition.
La triste réalité est que les machines nécessaires à cette transition (batteries, panneaux solaires, éoliennes etc.) sont nettement plus gourmandes en termes de matières premières, à production électrique équivalente, que les équipements classiques. et ce non pas d'un facteur de 2 ou 3, mais de 20 à 100.
Par exemple, il faut extraire 250 tonnes de matière (avec des équipements hautement polluants) pour fabriquer une batterie de 500 kg, typique d'un véhicule électrique actuel. En termes d'émissions de CO2, ceci veut dire qu'il faut qu'un VE fasse plus de 130 000 km avant que sa production totale de CO2 devienne inférieure à la production d'un véhicule classique équivalent.
Les équipements requis par la transition énergétique sont extrêmement gourmands en termes de matières premières type aluminium, cuivre, lithium etc. dont l'extraction et le raffinage sont très intenses en termes d'énergie (fossile) et hautement polluants.
Passer d'un secteur du renouvelable aujourd'hui à 3% (de toute l'énergie consommée à l'échelle mondiale) à 30% implique un développement massif du secteur minier, avec toutes les conséquences qui en découlent.
À l'heure actuelle, 80% du prix d'un VE ou d'un panneau solaire vient du coût des matières premières, et ces prix sont en forte hausse du fait de la pénurie de ces matériaux, dont il faut de 20 à 100 fois plus par unité d'énergie produite par rapport aux systèmes classiques (combustion).
Pour Mills, il n'y a pas de solution à court/moyen termes (10-20 ans) : la couche transitionnelle va s'ajouter à ce qui existe déjà, elle sera grande consommatrice d'énergies fossiles et de matériaux rares (pour la fabrication des systèmes), donc soumises à des coûts en forte croissance du fait d'un manque criant de capacité extractive, elle-même source d'une pollution intense et donc politiquement incorrecte.
Cette démonstration nous ramène au réel, au monde physique tel qu'il est. Elle rejoint cette autre analyse par Vincent Mignerot, sur "l'erreur fondamentale de la transition énergétique" qui montre la différence de nature entre les systèmes "renouvelables" et les systèmes de production classiques où le vecteur d'énergie (bois, pétrole) se suffit à lui-même (il brûle) et permet aussi de fabriquer les équipements nécessaires à sa transformation.
Pour les renouvelables par contre, notamment éolien et solaire mais aussi le nucléaire, le vecteur par lui-même n'est d'aucune utilité et nécessite des équipements, fabriqués à base d'énergies fossiles et de matériaux rares, pour leur transformation en électricité.
Tout ceci remet très sérieusement en cause le narratif d'une transition énergétique "propre" à court/moyen terme. Soit elle ne restera qu'une fine couche du mille-feuilles énergétique par manque de matière première, soit elle transformera la planète en une vaste mine parsemée d'usines de raffinage pour ces matériaux.
Il est grand temps de passer du narratif idéologique au débat vraiment politique : sachant que l'on ne peut pas tout avoir, que veut-on vraiment ?

https://www.youtube.com/watch?v=sgOEGKDVvsg

https://www.youtube.com/watch?v=kk-nmbNJ9ko

https://www.industryweek.com/technology-and-iiot/article/22026518/lithium-batteries-dirty-secret-manufacturing-them-leaves-massive-carbon-footprint?fbclid=IwAR33Dp8hkimnRTAyLrNExe_ia8-s-oRzw6CsHryM4BayEYaeYCWm2vBRNUA