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4 juillet 2025

Yann Bizien

-4/7/2025- Les États-Unis décident de stopper la livraison de missiles et de munitions à l’Ukraine pour obliger Zelensky à négocier enfin la paix.
Ce n'est pas une trahison des Américains. C'est la prise de conscience d'une guerre d'usure, meurtrière, coûteuse et surtout ingagnable.
Donald Trump est un réaliste. Pas un idéaliste. Il a pris conscience d'une évidence que seuls les dirigeants européens, aveugles, ne veulent toujours pas voir.
Il faut désormais regarder cette guerre plus froidement, autrement, sans orgueil et sans passion.
L’Union européenne ne peut certainement pas compenser la fin de l'aide militaire américaine à l'Ukraine en qualité et en quantité. Ses États membres sont bien trop divisés, surendettés, désindustrialisés et affaiblis pour intensifier leur soutien financier et militaire à l'Ukraine.
Par ailleurs, les contribuables français ne vont pas vouloir se serrer davantage la ceinture pour Zelensky et pour cette guerre déjà mondialisée tant les soutiens directs sont nombreux entre deux blocs.
Emmanuel Macron doit renoncer à son ambition narcissique et impossible. Il ne parviendra jamais à faire plier le régime russe. Sans majorité, en disgrâce, il n'a plus assez de légitimité pour nous imposer sa volonté d'amplifier le soutien français à l'Ukraine.
La guerre est avant tout un affrontement de volontés et, depuis février 2022, le président français sous-estime largement la détermination des Russes à préserver leurs intérêts vitaux contre l'expansion ostentatoire de l'OTAN vers l'est.
Les solutions pour un cessez-le-feu et pour la paix à l'est de notre continent sont connues. Il suffit de les regarder en face avec davantage de lucidité, de réalisme et d'humilité.
La décision de Donald Trump est un vrai coup dur, pas seulement pour Zelensky, mais aussi pour nos dirigeants européens qui rêvaient jusqu'ici de faire chuter le régime russe et de remporter une grande victoire dans une guerre par procuration qui aura sacrifié honteusement deux peuples à cause de l'absurdité des hommes, mais aussi les contribuables que nous sommes.
Depuis plus de trois ans maintenant, tout ce que j'affirme ici est validé par la réalité de cette guerre.
Toutes les guerres doivent avoir une fin. Il est temps de terminer celle-ci. Mais nos parlementaires n'ont toujours pas le courage de destituer un président prêt à nous réclamer davantage d'efforts pour ce que nous devons tous redouter : l'escalade du pire.

Déficit, dettes, impôts : la fuite en avant

H16

-4/7/2025- Fatigue conséquente à la canicule ou épuisement chronique ? Il apparaît en tout cas que la politique française n’a plus aucun souffle. Dans le meilleurs des cas, elle fait s’agiter nos politiciens sur l’écume des jours, dans le pire des cas, elle entraîne le froufroutement pressé du législateur pour inventer une nouvelle taxe ou une nouvelle ponction.

Ici, on pourrait épiloguer de longues phrases sur les consternantes déclarations de l’une ou l’autre élue sur la climatisation, ou plutôt son absence consciencieusement organisée par toute l’intelligentsia française dont le leitmotiv actuellement consiste à la fois à nous expliquer que la canicule est grave et nécessite autant d’actions puissantes de l’État avec l’argent gratuit du contribuable, et à la fois à nous expliquer qu’elle n’est pas si grave et que s’équiper de climatisation est, globalement, une faute majeure dans la religion écocarbonée.


Il est vrai que la météo n’incite pas à de violents efforts (et certainement pas intellectuels) ce qui explique sans doute l’incroyable médiocrité du personnel politique actuellement déployé sur les plateaux télé français, et du journalisme totalement en roue libre qui en vient à se demander ingénument si, par le plus grand des hasards, la climatisation ne serait pas essentiellement un concept d’extrême-droite.

Le contraste avec d’autres sujets est tout de même assez frappant : alors qu’il semble clair qu’une poignée de jours à plus de 30°C sur l’Hexagone nécessite des centaines de reportages, des « analyses » et des « débats » sans fin (notamment pour savoir comment se passer de climatisation et comment bien s’hydrater, on constate qu’en revanche, les hordes d’OQTF, le niveau scolaire en chute libre, les magistrats qui sabotent la justice, des adolescents assassinés pour des broutilles, des octogénaires violées à domicile, des députés qui vendent, achètent ou trafiquent de la drogue (éventuellement à des mineurs), tous ces sujets ne semblent pas nécessiter ni débat, ni articles enflammés, ni questions acharnées des journalistes qui ont toujours aqua-poney dans ces cas là.

Et lorsqu’un article évoque quelque question piquante – comme l’insécurité galopante des parcs parisiens, surtout le soir, dans lesquels il n’est plus possible de chercher la moindre fraîcheur la nuit tombée en ces temps de canicule sans se faire trouer le bedon – ce sera pour mieux éviter d’évoquer l’éléphant au milieu du salon, à savoir l’impéritie de plus en plus grave de l’État dans sa gestion du régalien.

Eh oui : les Français paient non seulement pour se faire baratiner chaque heure du jour et de la nuit afin de leur faire oublier l’effondrement soviétique de leur pays, mais ils paient aussi pour des services absents ou indigents.

Or, justement, voilà qu’on évoque le budget 2026 !

Compte-tenu du drame que fut celui de 2025, on sait qu’on doit s’attendre à de grands moments de politique politicienne : la France est techniquement en faillite depuis des années et échappe probablement de peu, chaque mois, à une cessation de paiement grâce au roulement d’une dette qu’il devient de plus en plus difficile à fourguer.

Dès lors, établir un budget, de surcroît en déficit massif, c’est clairement indiquer à tous ceux qui prêtent à l’État français que la fête du slip bat son plein. Ces derniers devenant nerveux (au point que plus une agence de notation n’ose toucher à celle de la France), il faut donc leur fournir d’emblée quelques gages solides.

La question presse : même Moscovici, actuellement président de la Cour des Comptes, préconise des efforts budgétaires très exigeants pour redresser des comptes publics dont il estime la dérive préoccupante, ce qui, venant du clown qui a montré l’ampleur de ses compétences en matière de budget lorsqu’il était lui-même à Bercy, donne une bonne idée de l’infini en matière de foutage de gueule.

Alors certes, les arbitrages ne sont pas encore rendus, mais déjà quelques pistes sont ouvertement évoquées dans la presse friande de ces petits mots : pour le budget 2026, on n’exclura rien, et surtout pas des hausses d’impôts !


Quelle surprise ! Vraiment, on ne s’y attendait pas ! L’inventivité de nos politiciens ne connaît décidément aucune limite, et ce renouvellement perpétuel dans les moyens mis en œuvre pour, une nouvelle fois, équilibrer avec brio le prochain budget ne peut que rassurer sur la capacité de l’État à fonctionner encore un an de plus !

En pratique, il apparaît donc que les différents membres du gouvernement ont commencé à plancher sur le budget et, comme l’a expliqué Yaël Braun-Pivet à l’Assemblée nationale, ce serait vraiment dommage d’« exclure d’emblée toute hausse d’impôts » !

De façon intéressante, voilà que la politicienne envisagerait même de revenir sur l’abattement de 10% dont bénéficient les retraités. Pour une macroniste dont l’intégralité du parti repose sur le vote de cette catégorie de l’électorat, que voilà une proposition épicée ! Il est vrai que la survie de ce parti au-delà de 2027 est furieusement compromise avec l’impossibilité de se représenter pour l’actuel locataire de l’Élysée…

Peut-être Braun-Pivet croit-elle amadouer ainsi le fameux « Nicolas Qui Paie », dont un des leitmotiv demande justement une baisse des retraites afin d’alléger ses propres impôts ?


Non bien sûr ! Tout le monde l’aura compris : c’est bel et bien un nouveau piège.

D’une part, la présidente de l’Assemblée croit faire un tour de passe-passe malin en proposant d’augmenter les impôts de certains retraités, en lieu et place d’une baisse des retraites (et surtout celle des retraités du public) qui grèvent lourdement les finances de l’État.

D’autre part, il apparaît qu’à côté de ces propositions se nichent d’autres truculentes trouvailles fiscales, à commencer par une hausse de la CSG, car tout le monde sait qu’augmenter une taxe, accroître un impôt, amplifier une ponction, ce sont autant de « pistes d’économies » bien sûr !


Bref, il apparaît parfaitement clair qu’entre deux polémiques idiotes et quelques saillies agressivement débiles de la classe jacassante, le gouvernement travaille une fois encore pour tabasser le contribuable. Toutes les taxes seront envisagées, toutes les augmentations d’impôts sont sur la table, aucune ponction n’est écartée !

Mais pour ce qui est de baisser les dépenses de l’État, il n’y a toujours personne.

Inévitablement, les Français vont se faire plumer, les uns après les autres, pour un État qui ne les protègera plus de rien, pour des politiciens qui n’ont absolument aucune considération pour eux, et pire encore, pour des institutions, des médias, des associations et des administrations qui les méprisent et le leur disent régulièrement.

La faillite de ce régime n’arrive pas assez vite.


https://h16free.com/2025/07/04/81280-deficit-dettes-impots-la-fuite-en-avant

2 juillet 2025

ALERTE STRATÉGIQUE

Kuzmanovic Georges
2/7/2025

Sans préavis, les États-Unis suspendent la livraison de missiles antiaériens et de munitions de haute précision à l’Ukraine.
Décision brutale, à effet immédiat, y compris sur les cargaisons déjà en transit, qui sont rapatriées (sources : Politico, New York Times).
Que révèle cette décision ?
• Les stocks américains de missiles et d’intercepteurs sont à un niveau bas critique.
• L'industrie de défense américaine ne parvient pas à compenser l’épuisement des réserves.
• La "guerre de 12 jours" a fortement entamé les capacités israéliennes, notamment en antimissiles – comme nous l’analysions sur Fréquence Populaire Media avec Jacques Sapir.
• La crise entre l’Iran, Israël et les États-Unis reste ouverte : Washington, sans surprise, arbitre en faveur de Tel-Aviv plutôt que de Kiev.
• L’armée ukrainienne, déjà en difficulté face à l'offensive estivale russe, encaisse un coup stratégique sévère.
• Cette décision confirme un fait désormais difficile à ignorer : en matière de production d’armements et de munitions, les États-Unis et l’OTAN sont dépassés – non seulement par la Russie et la Chine, mais aussi par l’Iran. Le rattrapage, s’il est possible, sera long et incertain dans un contexte de crise économique persistante en Occident.
• Compte tenu des déficits publics graves dans la plupart des pays occidentaux, réarmer devra se faire au détriment du social et de l'Etat providence comme le montre d'ailleurs clairement le budget que vient de passer Donald Trump... et toujours à l'immense bénéfice de l'oligarchie financière et du complexe militaro-industriel.
• C'est un exemple idéal-typique de là où nous ont menés 40 années de doxa néolibérale : affaiblissement de l'État qui est mis au service de l'accroissement de la puissance de l'oligarchie, transfert de richesse du public vers le privé.
• Le projet néoconservateur, après 30 années d'expérience, est un désastre dont la conséquence paradoxale aura été d'avoir durablement affaibli l'Occident alors que l'objectif initial était d'en assurer l'hégémonie sous la direction des États-Unis.
Zelensky peut méditer (encore une fois) la célèbre citaton de Kissinger "Être un ennemi des États-Unis est risqué. Être leur allié est souvent fatal".
Sic transit gloria mundi.

Monique Plaza

-2/7/2025- Le refus du moratoire sur l’arrêt de construction de nouveaux parcs éoliens va engendrer une augmentation des factures d’électricité.
Le gouvernement français avait affiché des ambitions pour développer l’éolien, d’ici 2028 : entre 33,2 et 34,7 GW pour l’éolien terrestre et entre 5,2 et 6,2 GW pour l’éolien offshore. Il s’agissait de doubler, voire de tripler, la capacité éolienne.
Mais l’éolien offshore est critiqué : coût élevé, plus onéreux que des projets nucléaires comme Flamanville pour une production moindre ; impacts environnementaux (biodiversité marine, paysages) ; défis techniques (maintenance, intégration au réseau).
Quant à la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim, définitivement arrêtée en 2020 après 43 ans d’exploitation, elle serait rendue difficile en raison des opérations irréversibles qui ont été réalisées pour son démantèlement. Le maire de Fessenheim, Claude Brender, propose d’accueillir un petit réacteur modulaire (SMR) Nuward, une alternative plus moderne et réaliste que la réouverture.
EDF et l’Agence Internationale de l’Énergie soulignent que l’éolien et le nucléaire sont complémentaires. L’éolien, bien que renouvelable, souffre d’intermittence, nécessitant des sources pilotables (comme le nucléaire ou le gaz) pour stabiliser le réseau. Remplacer Fessenheim par des éoliennes offshore est techniquement faisable (environ 500 éoliennes de 6 MW ou 250 de 12 MW), mais cela implique des coûts élevés (estimés à 7 milliards d’euros pour 2 500 éoliennes terrestres de 2 MW) et des défis logistiques.
Le projet gouvernemental de triplement du nombre de parcs éoliens implique donc une gabegie financière face à des centrales nucléaires déjà amorties. Le nucléaire fournit environ 61% de l’électricité, l’éolien terrestre 8,4% et l’éolien offshore 0,1%. Les projections de l’ADEME pour l’éolien total en 2028 sont de 15 à 18%.
Nos factures d’électricité augmenteront donc pour financer de nouvelles éoliennes très coûteuses... construites en Chine ou en Allemagne. Alors même que la production d’électricité en France est excédentaire de 20%, ces 20% que l’on doit exporter.
Il n’est nul besoin d’énergies renouvelables, invendables sur le marché de l’électricité pour longtemps (prix négatifs).
Pourquoi la France et la Commission européenne sont-elles si soumises aux lobbys de l’éolien ? Notamment, car la moitié de notre dette abyssale est détenue par des fonds de pension comme BlackRock, qui eux-mêmes ont énormément investi dans l’éolien. Petit détail : les LR ont voté au Sénat contre le moratoire. Or le mari de Valérie Pécresse et Jean-François Copé, récemment appelé en renfort par les LR, sont très investis dans l’éolien dont le lobby est extrêmement influent. À la commune de Puyrolland, qui a un budget annuel de 300.000 € pour 180 habitants, Jean-Francois Coppé réclame 44 millions de dommages et intérêts pour refuser l’installation d’éoliennes géantes !

QUELQUES ASTUCES MANIPULATOIRES

Jean-Claude Delhez

-2/7/2025- Toute lutte se gagne, d'une manière ou d'une autre, dans les cerveaux, là où se loge la volonté des individus. Là se joue la guerre pour le contrôle des esprits ; contrôle des esprits qui entraîne l'adhésion du peuple au pouvoir et à sa politique. Dans ce qui pourrait être le petit guide pratique de la propagande médiatique occidentale, voici quelques méthodes expliquées par l'exemple.
La réalité est complexe. Pour bien la faire comprendre au public, il faut la réduire à l'un ou l'autre élément simple. Cela sera d'autant plus parlant que la chose s'incarnera dans une personne, un être humain, dont le visage sera bien reconnaissable et suscitera d'emblée un sentiment puissant. Une collectivité, une notion théorique, des liens de causalité, c'est complexe, et ça n'a pas de visage. D'où l'intérêt de la personnification. Elle renforcera le message de diabolisation ou de dédiabolisation, selon ce que le média entend diffuser.
Prenons le cas du personnage de la photo de gauche. Quand il est question de son pays, les médias pourraient citer ledit pays, sa population, le parlement, le premier ministre, le ministre des Affaires étrangères. En général, ils optent pour le président. En sorte de lui faire porter toute la responsabilité du message qu'ils diffusent. C'est l'équivalent de la tête de gondole des supermarchés. Cet homme, ils pourraient l'appeler le président russe ou Vladimir Poutine. Ils préfèrent dire Poutine. A la manière de la méthode pavlovienne, à force de répétitions, ils provoquent dans l'esprit de leurs auditeurs, à la seule écoute de ces seuls syllabes, le dégoût ou la haine. Preuve de l'efficacité de la manip : chacun dit rarement « La Russie » ou « Les Russes », mais plutôt « Poutine ».
Prenons le cas du personnage sur la photo de droite. Quand il est question de son pays, pour un motif militaire comme le précédent, en général, on ne le cite pas. Les médias disent Israël ou l'armée israélienne. Comme s'il n'y avait pas de lien entre eux. Ils ont même coutume d'employer la tournure passive : Gaza a été bombardée ; ou la tournure impersonnelle : On a tiré sur des civils. Dès lors, l'auteur n'est pas identifié, la responsabilité se dilue, disparaît. C'est le destin, la fatalité, la faute à pas de chance. Conclusion de celui qui entend ce discours : on ne peut rien y faire. C'est tout juste si on n'en arrive pas à : C'est Dieu qui l'a voulu. Alors que la conclusion est toute différente pour le premier cas, pour le personnage sur la photo de gauche. Elle donne le ressenti suivant : il faut tuer ce salaud.
A titre de comparaison factuelle, vous noterez que le second personnage porte la responsabilité de 50 à 100 civils tués volontairement chaque jour, alors qu'il s'agit de 2 ou 3 civils de temps à autre pour le premier ; et encore, pour le premier, ne fait-on jamais mention des victimes civiles de son propre pays. Ce qui donne une sorte de barème médiatique de la mort : il y a les morts qui n'existent pas, les morts de peu de valeur et les morts dramatiques. Une étude statistique intéressante consisterait à comparer l'espace médiatique accordé à une victime civile selon qu'elle meurt à Kiev ou à Gaza (pour ne rien dire de Téhéran ou d'une quelconque bourgade russe).
Quittons les hommes pour les moyens. Voyons la nationalité des armes. La Russie est l'un des rares pays à produire la quasi totalité de son arsenal. Malgré tout, la Russie s'est trouvé, à un moment donné, un appoint du côté de l'Iran et de la Corée. Vous ne pouvez manquer d'en avoir entendu parler, tant les médias ont tartiné sur le sujet, avec l'habituelle connotation péjorative. C'est le diable qui emploie les armes du diable. Cette gloutonnerie médiatique pour la nationalité des armes disparaît totalement dès qu'on change de pays. A l'inverse de la Russie, Israël ne produit qu'une minorité de son armement. Il y aurait donc matière à s'intéresser à l'origine de ces armes. Et pourtant, les médias ne veulent pas le savoir. Alors qu'il leur serait très facile de le faire puisque les livraisons d'armes partent de chez eux, de leur camp (Rheinmetall, Fabrique Nationale, etc.). Mais ce n'est pas de ça dont il faut parler. Il faut nourrir le cerveau du citoyen des munitions russes venues d'Iran ou de Corée, avec la connotation péjorative qui convient, tout en évitant surtout qu'il fasse le lien entre les civils qui tombent à Gaza et les contrats d'armement signés par les USA (surtout) ou l'Europe.
Je vous laisse sur une question philosophique : la balle de calibre 5,56mm OTAN est-elle plus démocratique que la balle de Kalachnikov ?

La Défense européenne est décidément soluble dans l’OTAN

H16

-2/7/2025- Après la pièce de théâtre Israël-Iran avec les États-Unis pour la mise en scène, le dernier sommet de l’OTAN qui a eu lieu la dernière semaine de juin marque une nouvelle étape dans l’évolution rapide de la géopolitique mondiale, notamment dans ce qu’il a révélé des positions européennes.

Rappelez-vous, ce n’est pas si vieux : avec l’arrivée de Trump au pouvoir, et la réalisation que les choses ne se passaient pas exactement comme prévu question budgets, les pays européens se sont retrouvés acculés à multiplier les annonces pour une Europe plus indépendante, notamment sur le plan de sa propre défense, avec une nécessité de se réarmer pour tenir compte des États-Unis soit de plus en plus distants, soit carrément hostiles.

Ainsi, la Commission Européenne dévoilait en mars un plan dodu de réarmement (Rearm Europe) se montant à 800 milliards d’euros – le contribuable européen a les moyens, manifestement – pour pouvoir faire face aux différentes menaces, dont – on ne s’étonnera pas – la Russie semblait être la première.


La position officielle étant calée, elle fut sans mal reprise lors du dernier sommet de l’OTAN dans lequel le Commissaire européen de la Défense (un certain Andrius Kubilius, un Lituanien) a estimé avec une certaine audace (ou un aplomb de dentiste) que l’Europe pourra être indépendante dans sa défense, c’est-à-dire sans dépendre des États-Unis, en utilisant habilement la préposition « à terme » permettant d’introduire un facteur temps.

Facteur temps d’autant plus important que plusieurs éléments laissent franchement penser que l’Europe va continuer à rester étroitement liée aux États-Unis pour sa propre défense, et pour encore un bon moment. On a pu ainsi voir, lors de ce dernier sommet, Mark Rutte, l’actuel Secrétaire général de l’OTAN, chercher à amadouer le président américain en le félicitant pour sa gestion de la crise en Iran et Israël, quitte à tenter un aplatissement que ne renierait pas une serpillière. Il a d’ailleurs été suivi en cela par tous les membres de l’OTAN qui ont « décidé » d’attribuer 5% de leur dépenses à la défense (contre 2% auparavant).

Et bien sûr, cette augmentation marquée des dépenses de défense se traduiront pour les pays membres de l’OTAN par de nouveaux achats d’équipements… américains.


Eh oui : l’Europe de la défense, politiquement, ça se traduit par un Royaume-Uni qui annonce acheter des F35, allant en cela dans le même sens que le Danemark qui a maintenu ses plans d’acheter les mêmes avions, et ce même après le discours de Trump sur le Groenland. Pourtant, l’Union européenne dispose d’avionneurs, y compris dans le domaine militaire.

Et quand ce ne sont pas des avions, le Commandement européen de l’OTAN passe un contrat avec l’entreprise américaine d’intelligence et de renseignement Palantir, pour ses systèmes logiciels de combat. Précisons que les outils de cette société sont largement utilisés par les administrations américaines de sécurité et de renseignements ; en équiper des armées européennes n’est pas neutre du tout sur le plan de la souveraineté (ici numérique) et sur la capacité des Américains à collecter des informations directement auprès de ses alliés, sans leur demander leur avis.

Il semble à présent assez clair que tous les discours des dirigeants européens sur une « défense européenne indépendante » tiennent beaucoup plus d’une simple réaction épidermique contre l’élection de Donald Trump que la plupart d’entre eux n’avaient pas vu (ou avaient refusé de voir) venir. Au-delà de ces discours, rien de concret ne semble vouloir prendre corps. Et ce n’est d’ailleurs pas la première fois puisqu’en 2017, les (sensiblement mêmes) dirigeants européens avaient déjà tenu ce discours d’une défense européenne souveraine dont on a pu, depuis, constater le résultat inexistant, à part bien sûr les tas dodus de subventions supplémentaires à travers le Fond Européen de Défense.

Toutes ces gesticulations n’aboutissent qu’à deux choses.

D’une part, les dépenses en matière de défense européenne vont donc continuer de croître gaillardement. Pour une partie des pays de l’Union, déjà fortement endettés (et pour certains, frôlant dangereusement la faillite), on se demande si ces choix géopolitiques – qui ne s’accompagnent jamais de coupes budgétaires compensatoires – ne seront pas les derniers clous dans leur cercueil de vanité.

D’autre part, la dépendance militaire européenne vis-à-vis des États-Unis va non seulement se maintenir, tant au niveau technologique que matériel, mais tout porte à croire qu’elle va même croître et s’accélérer.

Ces deux éléments sont exactement ce que voulait l’administration américaine, qui voulait que les alliés remplissent une part plus importante des factures tout en conservant le contrôle à Washington. Bien joué Donald !


En usant d’une menace de dissolution de l’OTAN (dont beaucoup s’accordent à dire qu’elle serait possible) Trump est parvenu à faire rentrer les Européens dans le rang qu’il leur a dévolu : le président américain semble pour le moment très satisfait d’avoir une Europe sous ses ordres. Et les Européens feront absolument tout pour faire plaisir aux Américains afin d’éviter toute disparition de l’OTAN qui représente en pratique la seule incarnation vaguement tangible d’une « Europe de la défense ».

Eh oui, la défense européenne est complètement dépendante de la logistique américaine qui lui reste irremplaçable : il n’y a pas d’autres pays dans le monde avec une telle capacité et dans ce cadre tous les projets de défense européenne actuels ne peuvent pas se réaliser sans les Américains.

Enfin, même s’il commence à y avoir une prise de conscience du retard technologique de l’Europe (par exemple en matière d’intelligence artificielle, de drones, etc), ce réveil est tardif, en plus de la pénalisation que représentent le gros paquet de politiciens, décideurs et dirigeants européens ouvertement écologistes qui bloqueront tout projet un peu sérieux dans le domaine.

En dépit de l’aspiration des peuples à disposer d’eux-mêmes, la vassalisation de l’Europe, déjà fort avancée ces 10 dernières années, semble donc s’accélérer avec l’assentiment des dirigeants européens.


https://h16free.com/2025/07/02/81265-la-defense-europeenne-est-decidement-soluble-dans-lotan
Soize Dencuff
1/7/2025

Comme le signale aubontouite_français : Andy Kerbrat est de retour à l'Assemblée.
Soit 15 jours d'exclusion et salaire divisé par 2 pendant 2 mois...

Les soignants suspendus 3 ans sans salaire, ni indemnité, ni chômage, pour refus de s'injecter une gigantesque merde apprécieront les "valeurs de la République"...

Inutile de vous dire que j'apprécie moi aussi. Il paraît qu'on va construire les "prisons darmanin" parce que celles en service débordent. Ben je pense que cela va être très utile pour embastiller tous nos élus voyous dont le nombre ne cesse de s'élever.

1 juillet 2025

Radu Portocala

-1/7/2025- Les étés que j’ai connus en Roumanie étaient chauds, très chauds. Tous. Et les jours chauds comme celui d’aujourd’hui se succédaient sans provoquer des crises d’hystérie. Les vieux disaient même que « les étés ne sont plus ce qu’ils étaient autrefois ».
Les chaussures s’enfonçaient dans l’asphalte ramolli (il y a cette image dans Les aventures de Tintin - l’Étoile mystérieuse), mais personne ne parlait de la fin du monde.
Les garçons allaient à l’école vêtus de l’uniforme obligatoire : chemise boutonnée jusqu’au cou, cravate, veste et pantalon en tissu assez épais. Et quand nous demandions aux professeurs la permission de tomber les vestes, ils répondaient qu’eux-mêmes ne le faisaient pas et rejetaient nos demandes. Macron déambulant en bras de chemise, manches retroussées, n’avait pas encore été inventé.
Il y avait des semaines entières où les jours comme celui d’aujourd’hui se succédaient - et nous ne voulions pas vraiment que cela s’arrête. C’était l’été, rien d’autre.
Puis un jour je suis parti en Grèce. Et c’est là que j’ai compris les vrais sens des mots « été chaud ». Et là non plus personne ne parlait encore d’apocalypse climatique. C’était l’été, et c’était comme ça.
Alexis Haupt
Philosophie

Proportionnelle ou scrutin majoritaire par circonscription ?

Jean Mizrahi
30/6/2025

Un vrai et un faux problème.
La volonté de François Bayrou d’imposer la proportionnelle, en s’appuyant sur des groupes qui ne le soutiennent même pas à l’Assemblée, n’a rien d’étonnant. Il est coincé avec le Modem : une formation trop petite pour peser seule, et trop dépendante d’alliances avec plus gros qu’elle pour glâner quelques sièges. Bayrou, c’est le vieux routier de la politique politicienne : son seul vrai objectif, c’est de durer. Il a été premier ministre – c’est déjà, pour lui, une sorte de bâton de maréchal. Mais il veut quand même durer.
Au fond, est-ce que le mode de scrutin est vraiment le sujet prioritaire aujourd’hui ?

Le scrutin majoritaire : le levier de la 5e République

C’est le système actuel. Il a permis de forger des majorités solides, souvent dociles, donnant au Président les mains libres pour gouverner. Chirac, Sarkozy, Macron… Tous ont pu faire passer ce qu’ils voulaient – ou presque. Hollande, lui, a découvert que même une majorité écrasante ne garantissait pas l'efficacité.
Mais ce pouvoir concentré a souvent servi à faire… n’importe quoi. Chirac supprime le service militaire. Sarkozy creuse la dette de centaines de milliards. Macron continue dans la même logique.
Le problème n’est donc pas la mécanique électorale, mais la concentration excessive des pouvoirs dans un État hypercentralisé. C’est ça, l’échec flagrant de notre 5e République.

La proportionnelle : un espoir théorique, un chaos probable

En théorie, elle oblige les élus à dialoguer, à trouver des compromis. Mais nous sommes en France.
Un pays où chacun veut avoir raison contre l’autre, pas avec lui. Le consensus n’existe que quand les médias le réclament à grand bruit – et encore, surtout sur des sujets sociétaux. Quant au vrai consensus, celui qui demande du courage politique ? Il est sacrifié sur l’autel de la prochaine élection. Pourquoi prendre le risque de ne pas être réélu quand on est nourri par la politique.
La proportionnelle risque donc d’instaurer un bazar institutionnalisé, sans amélioration réelle du débat ni de l’action publique.

Le vrai problème est ailleurs

Dans tous les cas, c’est la France qui perd. Et ce sont toujours les partis politiques qui gagnent : ils accaparent la vie publique comme sous la IVe République. Rien ne changera tant qu’on pourra faire carrière en politique.
Ce débat sur le mode de scrutin est un faux problème. Le vrai diagnostic est ailleurs. Voilà ce que j’en pense :

1. Le peuple est écarté

Comme l’écrivait Rousseau (Jean-Jacques, pas la folle furieuse) : « Le peuple anglais pense être libre ; il se trompe fort : il ne l’est que pendant l’élection des membres du Parlement ; sitôt qu’ils sont élus, il est esclave. » Nous en sommes là. Ce qu’il faut, c’est associer les citoyens aux grandes décisions. Pas seulement pour choisir s’ils veulent ou non des trottinettes à Paris. Le référendum d’initiative populaire, à la suisse, est la seule voie vers une vraie démocratie.

2. La politique est minée par la carrière

Quand la survie politique dépend d’une réélection, les décisions courageuses sont toujours repoussées. L’intérêt général passe après l’intérêt électoral. Contre cela, il n’y a qu’une issue : Mandat unique : une seule fois, pas de reconduction possible. Et limitation de durée : pas plus de 10 ans cumulés de divers mandats électifs dans une vie (hors mandats dans des petites communes).
Et fin du statut refuge : un fonctionnaire qui veut se présenter doit démissionner. Il est trop facile de jouer avec l’argent public quand on reste abrité derrière un statut.
Tant qu’on ne s’attaquera pas à ces racines du marasme politique, rien ne changera. On ne fera que modifier l’emballage des mêmes entourloupes.