11/7/2025
Très estimé Camarade Président,
Cette lettre arrive bien un peu tard, mais je précise à ma décharge que je pense à l’écrire depuis quelques années. Depuis, pour être plus précis, que l’Occident où je vis est entré dans une phase de démocratisation aiguë.
Je vous écris pour vous prier de pardonner mes attitudes d’autrefois. Je me suis permis de vous critiquer, de faire de nombreuses émissions de radio contre votre politique, d’écrire dans des journaux et des livres que vos choix étaient désastreux. J’avais tort et c’est vous qui aviez raison. C’est bien pour cela que ceux qui vous comprenaient vous avaient nommé Le Danube de la Pensée, alors qu’ils m’appelaient chien galeux.
Ce que je vois autour de moi ces dernières années me montre que vous aviez une très limpide vision de l’avenir. Je constate avec joie que l’Occident s’est réveillé : il a enfin compris votre sagesse et il a commencé à appliquer votre politique. Il a du retard, certes, mais il montre de la bonne volonté et se dépêche pour rattraper le temps perdu.
Ô, très estimé Camarade Président, pourquoi n’êtes-vous pas là pour vous réchauffer le cœur à la vue de ce spectacle ? Vos ennemis d’hier, ceux qui dédaignaient votre œuvre grandiose, devenus vos disciples, vos suiveurs.
Je croyais, quand je vivais dans le paradis rouge, que vous me persécutiez. Non ! J’avais tort ! Vous me prépariez pour la vie que j’allais avoir ici, dans cet autre paradis, celui de la démocratie radicale et impitoyable. Oui, vous me prépariez, et maintenant je suis prêt à accueillir avec enthousiasme cette renaissance. Le « maintenant » qui vient est l’« autrefois » que je croyais perdu. Je ne suis pas dépaysé. Vos pensées m’entourent de nouveau.
Veillez sur nous ! Vive le passé radieux ! Que sa lumière nous guide !