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27 novembre 2023

Dystopie délirante

Dominique Ziegler

22/11/2023 - Depuis plus d’un mois, le monde semble avoir basculé dans une dystopie délirante. La puissance militaire israélienne extermine, au vu et au su de toutes et tous, la population civile de Gaza, et l’opinion publique mondiale se voit intimer de ne pas croire ce qu’elle voit (« ceci n’est pas un massacre ») ni de réagir en conséquence sous peine d’anathème. Nous sommes sommés de rester spectateurs impuissants d’une tragédie morbide. La trêve temporaire annoncée et la libération d’otages peuvent réjouir, il demeure un sentiment de dégoût profond devant les événements récents.

Face au meurtre de plus de 13 000 innocents, aux images d’enfants agonisants qui circulent sur les réseaux sociaux, aux appels désespérés des ONG, de l’ONU, face aux manifestations massives partout dans le monde, ni l’Union européenne ni les Etats-Unis n’ont envisagé la moindre action contraignante (ni même symbolique) envers Israël pour mettre fin à ce massacre, qui dépasse en nombre celui de Srebrenica.

Au contraire, après les effroyables attaques meurtrières perpétrées par le Hamas le 7 octobre, les gouvernements occidentaux ont délivré un véritable permis de tuer au gouvernement raciste d’Israël – au programme pourtant connu de tous – en lui concédant un « droit de se défendre ». Dans le même mouvement, les colons et l’armée assassinent plus intensément que jamais les civils en Cisjordanie.

La « plus grande démocratie du monde » n’a pas hésité à déployer deux porte-avions en soutien à Israël dès le début des opérations. La présidente de la Commission européenne a fait le voyage à Tel-Aviv pour apporter son soutien au gouvernement d’extrême droite, suivie par le président français. Le chancelier allemand, au plus fort de la boucherie, a réaffirmé son soutien indéfectible au gouvernement israélien. La Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, a refusé d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et continue sa coopération militaire avec Israël, dont le résultat trouve son application concrète dans l’hécatombe de ces dernières semaines. La sidération est immense. Aucun scénariste de politique-fiction n’aurait osé cauchemarder un tel monde.

La dystopie ne serait pas complète sans mensonge médiatique. Dans les médias dominants occidentaux – en particulier français –, on a d’ores et déjà explosé les scénarios les plus fous de Black Mirror et relégué 1984 au rang d’aimable pochade. Des présentateurs et pseudo-journalistes déchaînés légitiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre les bombardements massifs ; des intervieweurs servent la soupe aux porte-parole ou laudateurs de l’armée israélienne et invectivent les invités qui auraient le malheur de défendre un point de vue favorable aux Palestiniens.

En Allemagne et en Suisse allemande, le débat est totalement verrouillé, et le chantage à l’antisémitisme fonctionne comme un rouleau compresseur envers toute voix discordante. On serait bien avisé de citer dans ce contexte les travaux de l’historien israélien Ilan Pappé, qui démontrent que « le sionisme est une forme de colonialisme », que « sionisme et judaïsme ne sont pas des notions équivalentes » et qu'à la racine de ce conflit, « l’exode des Palestiniens en 1948 fut causé par les exactions israéliennes ».

Derrière l’écran de fumée, il faut se rendre à l’évidence : pour nos gouvernants et médias dominants, une vie arabe ne vaut pas grand-chose ; les enfants morts de Palestine ne suscitent pas la moindre empathie, considérés au mieux comme des dommages collatéraux (quand ce ne sont pas « des animaux », comme l’assure un ministre israélien).

Mais malgré la propagande matraquée ad nauseam, le mensonge se lézarde à mesure que s’accumulent les cadavres. L’Occident politique, empêtré dans son double discours et le non-respect flagrant de ses valeurs « démocratiques » affichées, se révèle dans toute sa crudité comme l’entité coloniale qu’il n’a jamais cessé d’être ; le masque de la « démocratie à l’occidentale », finalement assez récent, camoufle mal l’ADN suprémaciste de nos élites qui, il n’y a pas si longtemps, régnaient encore sur l’Afrique, l’Asie, les Amériques et le monde arabe. Si les méthodes de domination ont muté, les fondamentaux demeurent. Le soutien aux violences répétées de l’indéfectible allié israélien à l’égard des Palestiniens s’inscrit dans cette longue et honteuse histoire, tel un anachronisme sanglant, reliquat des guerres coloniales des XIXe et XXe siècles.

Les subterfuges médiatiques, les recours à des concepts vaseux tels que « démocratie contre barbarie », « droit à se défendre » ou les analyses fumeuses quant à « la complexité du problème » et aux « efforts à faire des deux côté s» alimentent cette machine infernale. Rappelons que, pour ses zélateurs, le sionisme est un projet encore inachevé. Aussi fou que cela puisse paraître, le pire est peut-être à venir. Sans la pression populaire sur nos gouvernements pour que cesse définitivement le soutien aveugle à l’Etat colonial israélien et que s’applique une bonne fois pour toutes le droit international, rien ne changera jamais. Nous seuls, société civile, sommes la solution. De spectatrices et spectateurs, nous devons, de manière déterminée, devenir actrices et acteurs.

24 novembre 2023

Le problème d’Israël, ce n’est pas TikTok !

Juan Cuesta Barros

22/11/2023 - Les responsables israéliens sont mécontents. TikTok favoriserait trop les sentiments pro-palestiniens à leur goût, au détriment du soutien à Israël. Mais comme l’explique Catilin Johnstone, alors que des enfants sont massacrés par milliers à Gaza, le problème ne vient pas de TikTok. Pour Israël, le problème est que de nombreux jeunes à travers le monde n’ont pas encore perdu toute dignité morale.
Personne n’est prédisposé à soutenir une campagne de bombardements génocidaires qui tue des enfants par milliers. C’est une forme de compromission morale qui s’acquiert au fil du temps.
Tout au long de sa vie, un partisan d’Israël se voit offrir le choix : sacrifier une partie de sa conscience ou arrêter de soutenir Israël.
Ce choix lui est présenté chaque fois qu’il voit infliger à des Palestiniens des traitements qu’il n’accepterait pas pour lui ou ses proches. Cela peut être des bombes, des manifestants abattus par des snipers, des personnes chassées de leur maison, des organisations de défense des droits humains qui déclarent l’une après l’autre qu’Israël est un État d’apartheid, des histoires sur le racisme et les persécutions subis par les Palestiniens en Cisjordanie, ou encore des témoignages sur l’horreur de la vie que mènent les habitants de Gaza bien avant déjà la dernière série de massacres.
Ces informations sont incontournables à notre époque. Vous pouvez détourner le regard, vous pouvez essayer de vous en isoler dans une forme de bulle idéologique. Mais de temps à autre, l’information trouvera inévitablement son chemin dans votre champ de perception.
Et chaque fois que vous y êtes confronté, vous devez choisir : compromettre votre sens moral personnel un peu plus qu’il ne l’était déjà, ou abandonner votre soutien à Israël.
Un par un, vous découpez des morceaux de votre propre moralité pour éviter le malaise psychologique connu sous le nom de dissonance cognitive et qui va nécessairement de pair avec tout changement radical de la vision du monde. Puis, sans vous en rendre compte, vous vous retrouvez à refuser un cessez-le-feu qui pourrait stopper un assaut meurtrier ayant déjà tué des milliers d’enfants.
Au fond de vous, vous savez que vous faites fausse route. Vous savez que vous n’étiez pas comme ça au départ, vous savez que vous n’êtes pas censé vivre votre vie de cette manière. Mais vous étouffez cette petite voix intérieure par d’autres, beaucoup plus fortes, qui résonnent dans une société moderne industrialisée et qui souvent reçoivent des millions de dollars par an pour vous dire que votre vision du monde est la bonne.
C’est la raison pour laquelle il existe un fossé générationnel aussi important sur la question israélo-palestinienne ; les jeunes n’ont pas passé beaucoup de temps à éroder leur boussole morale pour en faire un bibelot sans valeur. Et ils ne consomment pas suffisamment de médias mainstream pour être convaincus que cela en vaudrait la peine.
Les jeunes n’ont pas été suffisamment endoctrinés dans une indifférence dépravée à l’égard de la souffrance des autres.
Dans un récent communiqué, TikTok rejette les accusations de la droite selon lesquelles ses algorithmes favoriseraient la Palestine et encourageraient les sentiments anti-israéliens. En réalité, si les sentiments pro-palestiniens sont si populaires sur la plateforme, c’est parce que les jeunes s’opposent statistiquement beaucoup plus à Israël que les générations plus âgées.
TikTok écrit ce qui suit :
“Le soutien à Israël (par rapport à la sympathie pour la Palestine) est plus faible chez les jeunes Américains depuis un certain temps. C’est ce que montrent les données des sondages Gallup sur les millennials depuis 2010, bien avant que TikTok n’existe. Un sondage Gallup de mars 2023, avant la guerre, montre que les jeunes adultes ont rapidement changé d’attitude à l’égard du conflit israélo-palestinien.“
Un document audio a fuité et a été obtenu par le Tehran Times. On y entend le directeur de l’Anti-Defamation League, Jonathan Greenblatt, déplorer la perte de la génération Z au profit du sentiment pro-palestinien.
“Mais je tiens également à souligner que nous avons un gros, gros, gros problème générationnel“, se plaint Greenblatt à ses collègues. “Tous les sondages que j’ai vus – ceux de l’ADL, de l’ICC, les sondages indépendants – suggèrent qu’il ne s’agit pas d’un fossé entre la gauche et la droite. La question du soutien des États-Unis à Israël n’est pas celle de la gauche et de la droite, mais celle des jeunes et des vieux.“
Et Greenblatt d’ajouter : “Nous avons vraiment un problème Tik-Tok, un problème Gen-Z.”
En réalité, ce que Greenblatt et ses associés ont, c’est un problème de moralité. Ils sont confrontés à un vaste groupe de personnes qui n’ont pas été endoctrinées pour accepter la folie et mutiler leur propre conscience au fil des ans ; ces personnes sont en mesure de constater le massacre de civils à Gaza avec un regard clair.
Et c’est vraiment tout ce dont vous avez besoin pour voir le massacre de Gaza pour ce qu’il est : un regard clair. Un seul coup d’œil, sans distorsion de la propagande ni préjugés cognitifs. C’est tout ce qu’il faut.
Le problème d’Israël, ce n’est pas que la propagande incite des gens à le détester ; c’est que la propagande n’incite pas les gens à le soutenir. Leur problème ne relève pas d’une influence malveillante, mais d’un manque d’influence.
De fait, il n’y a pas trente-six façons de tourner le meurtre de milliers d’enfants. Et toute l’obscurité médiatique du monde ne suffit pas à berner les regards neufs qui sont prêts à voir.

21 novembre 2023

Michel Collon

Entretien de Michel Collon, fondateur du média indépendant Investig'Action, qui aborde la question de la propriété des médias, les actions citoyennes à déployer durant les conflits dans le monde, le cas d'Israël ainsi que la notion des classes sociales dans la sphère médiatique.

⇒ https://youtu.be/TQldr2IrfUk?si=ByDYIruMPKcAnp56

19 novembre 2023

À propos de certaines différences…

Virgil Brill

Je reprends ici, sans rien y changer, un commentaire que j’ai fait chez mon ami Denis Cordat en réponse à un autre ami également apprécié…
« Je fais très bien la différence entre la barbarie satanique mise en œuvre par le Hamas et la traditionnelle barbarie de la guerre, telle qu’elle est mise en œuvre par l’armée israélienne sous les ordres de Netanyahu qui a patiemment œuvré pour obtenir cette situation où il serait censé ne pas avoir le choix et, la mort dans l’âme, le pauvre chou, massacrer les civils palestiniens pour abattre le Hamas qui attend paisiblement la suite des événements bien en sécurité (et bien logé…) au Qatar.
Ceux qui ne sont pas capables de voir un peu plus clair dans le jeu criminel de l’immonde Netanyahu ne sont pas tous des imbéciles (certains sont encore de mes amis) mais ils devraient prendre garde aux glissements progressifs : de la confiance en Israël à la naïveté (j’ai mangé de ce pain-là) de la naïveté à l’aveuglement (les idiots utiles…) et puis enfin à la complicité « ingénue » avec un quasi-génocide froidement destiné à conquérir de « l’espace vital… ».

18 novembre 2023

Media du peuple

DOSSIER MANIPULATION : PROPAGANDE DE VICTIMISATION

Un homme de confession juive interpelle les Juifs du monde. 

https://twitter.com/i/status/1725579102004883694

12 novembre 2023

Elon Musk, sur le conflit israélo-palestinien :

"À moins que vous ne commettiez un génocide, par exemple, contre un peuple entier, ce qui serait évidemment inacceptable, vraiment, et ça ne devrait être acceptable pour personne, vous allez laisser en vie, en fait, un grand nombre de personnes qui haïront Israël par la suite. La question est donc de savoir combien de membres du Hamas vous avez tués et combien vous en avez créés. Et si vous en créez plus que vous n'en tuez, alors vous avez perdu. Telle est la réalité de la situation. Et on peut dire que si vous tuez l'enfant de quelqu'un à Gaza, vous avez créé au moins quelques membres du Hamas qui mourront juste pour tuer un Israélien.
… Et ce sera sans fin… de pire en pire…"

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EMMANUEL MACRON PARLE AUX JUIFS DE FRANCE

Gabriel Nerciat

Qu'est-ce que vous me voulez, encore ? Je vous ai dit que je pensais très fort à vous, ça ne vous suffit pas ?
Vous voulez vraiment me voir défiler sous la pluie à côté du gros Larcher, qui empeste l'ail et le mauvais vin de Bourgogne, et de cette dinde de Braun-Pivet, que j'ai été contraint d'accepter comme présidente du Palais-Bourbon à la place de Gilles Legendre ? Franchement, vous pensez que je n'ai que ça à faire de mes journées, moi ? Vous croyez que je suis déjà un tocard du genre de Valls ou de Wauquiez ?
Qu'est-ce que vous voulez, je sais bien que c'est triste ce qui vous arrive, mais quand vous m'avez élu, pour la plupart d'entre vous, contre la fille du Menhir, vous saviez ce que ça signifiait, non ?
Je n'ai rien contre vous, notez bien, mais vous ne m'intéressez pas. Même, vous commencez à me déranger sérieusement, désormais que je n'ai plus besoin d'être réélu.
Déjà, j'ai dû me taper Bibi (pas Maman, l'autre) pendant vingt-quatre heures ; vous ne croyez pas que c'est suffisant, comme supplice ? Zelensky, au moins, quand il me pète dans le nez, j'arrive à m'arranger pour ne rien sentir.
Le RN est maintenant entre 32 et 45% d'intentions de vote dans les enquêtes d'opinion ; alors vous êtes bien gentils avec votre trouille atavique et votre amour vintage de la République, mais moi je sais déjà que ce ne sont pas quelques six cent mille individus apeurés et vaguement désespérés qui vont suffire à maintenir mon bloc central au pouvoir dans quatre ans, hein. Les banlieues sont jeunes, et vous vous êtes des vieux. Presque aussi vieux que mes électeurs centristes, c'est dire.
Que voulez-vous : comme dit l'un des vôtres, vous ne faites plus le poids.
Pas seulement au niveau du nombre (vous avez toujours été minoritaires), mais d'abord et surtout au niveau de la marque, et de ce que vous représentez. La mondialisation a besoin de l'islam, de la Chine, de masses, de marchés, de pétrole et de gaz, pas de vous. Et moi, je suis là pour que rien n'entrave le cours de la mondialisation. C'est mon métier.
Quand je pense qu'Edouard Drumont, le Jean-Marie Le Pen de la Belle Epoque, vous appelait "la Race mondiale" ! Mais vous n'êtes plus que des déclassés : la seule race mondiale, c'est la nôtre, celle des technocrates anglophones, des financiers connectés, des ingénieurs sur-diplômés et des cosmopolites brasseurs de vide.
Israël, c'est sympa comme "start-up nation", mais par rapport à ce que je voulais faire ici, c'est à peu près de la dimension d'un village du Cantal où les derniers habitants passent leur temps à se foutre sur la gueule avec les gens de la ville voisine. C'est du dernier plouc, la guerre des boutons en plus sanglant. Le pire, c'est que c'est chez Rothschild que je l'ai appris.
Certes j'aime bien les boîtes de nuit de Tel-Aviv, la poudre brillante sur la piste et les éphémères rencontres nocturnes qu'on y fait, mais désolé de vous le dire : ça ne mérite pas d'engager une troisième guerre mondiale. Les boîtes de Dubaï sont tout aussi bien, plus modernes, même si un peu plus chères (j'ai les moyens).
En plus, ce n'est pas très malin, je trouve, de se sentir liés à l'observance d'une Loi depuis trois mille ans. C'est comme les cagots que détestait ma grand-mère, qui se croyaient le sel du monde parce que leurs ancêtres avaient eu la lèpre et qu'on les craignait pour ça. "A-t-on idée d'hériter pendant des siècles du souvenir d'une maladie ?", me disait-elle quand elle en croisait un à la sortie de la messe.
La Loi de Moïse aussi, c'est une sorte de maladie. Mon vieux maître Habermas me l'avait dit : il n'y a que le droit qui compte et rend plus fort ; la Loi c'est une relique encore plus barbare que les dieux.
Quant au Sinaï, je l'ai vu une fois dans ma vie ; aujourd'hui je ne m'en souviens même plus. Vos pères auraient dû m'imiter, et aujourd'hui vous ne seriez pas à vous geler sous vos parapluies.
Entendons-nous bien : si tout à l'heure, vous envoyez quelques crachats à la gueule de Marine Le Pen ou de Bardella et si vous refusez de serrer la main de Marion Maréchal, on pourra prendre soin de vos écoles et de vos lieux de culte pendant encore quelque temps. Mais tout a une fin, et vous l'avez toujours su. Ce n'est pas pour rien que j'ai envoyé ce crétin de Véran torpiller la manif depuis deux jours. Je connais la musique, moi.
Bon, sur ce, je vous laisse. Sans rancune, hein. J'ai une visio-conférence avec le vieux Joe, qui ne sait plus quoi faire de vous lui non plus, et l'émir de Doha.
Lui au moins il me ramène des otages, et il me sert à quelque chose.



11 novembre 2023

Gastel Etzwane

Les prises de positions d’Emmanuel Macron sur le conflit israélo-palestinien:
Lundi, soutien « inconditionnel » à Israël.
Mardi, il propose que la France participe à une coalition internationale pour détruire le Hamas.
Mercredi, il ne fait pas voter une proposition à l’ONU de cessez-le-feu humanitaire.
Jeudi, il fait voter une proposition à l’ONU de cessez-le-feu humanitaire… et exporte des armes vers Israël.
Vendredi, il envoie un porte-hélicoptères pour prendre en charge les blessés de Gaza… capacité 4 personnes.
Samedi, il explique qu’Israël doit tout arrêter et s’émeut des morts civils, lui qui voulait le mardi participer à une coalition internationale et apportait un soutien « inconditionnel ».
Dimanche, il ne participera pas à la marche contre l’antisémitisme.
Aucune colonne vertébrale, et par conséquent, aucune crédibilité à l’international. Il n’y a pas lieu de s’en réjouir. La France, pas plus que les autres pays d’Europe occidentale ne comptent pour les deux tiers du monde: nous sommes tous vus comme des supplétifs américains, de sorte que tout le monde préfère s’adresser directement au maître.

8 novembre 2023

Dominique de Villepin

L'ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, qui s'était opposé au nom de la France en 2003 à la guerre en Irak, était l'invité du "8h30 franceinfo".

https://www.youtube.com/watch?v=vY7Iw54NiWM

7 novembre 2023

De Gaulle visionnaire (vidéo de 1967)

« On a vu apparaître un État d'Israël guerrier et résolu à s'agrandir »

« On pouvait se demander, même chez beaucoup de juifs, si l'implantation de cette communauté sur des terres, acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes foncièrement hostiles, n'allait pas entraîner d'incessants, d'interminables conflits. »

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6 novembre 2023

Sortir de la logique des camps

Denis COLLIN

6/11/2023 - [...] Dans ce monde bipolaire, qu’adorent les esprits binaires, les vieux staliniens qui n’ont rien oublié ni rien appris excellent. Et avec eux les ex-maos devenus « néocons » qui officient dans le camp d’en face. Celui qui ne choisit pas son camp, parce qu’il n’aime pas les camps, risque de se faire canarder des deux côtés. Mais on peut aussi dire, comme le dessinateur Johann Sfar, si tu énerves les deux côtés, tu es sur la bonne voie.

Alors, énervons les deux côtés. En occupant les territoires de Cisjordanie, en développant une colonisation massive, Israël a largement créé les conditions d’une insécurité croissante pour toute la région et pour Israël aussi. Le politicien véreux et corrompu qu’est Netanyahou est le responsable de ce qui s’est passé le 7 octobre et de ce qui se passe depuis. Il est responsable de n’avoir pas écouté les avertissements qui lui avaient été envoyés quelques jours avant par l’Égypte, responsable d’avoir dégarni la frontière sud pour envoyer l’armée protéger les colons fanatiques de Cisjordanie, responsable de l’affaiblissement des services de sécurité, responsable et avec la grande majorité des gouvernements qui l’ont précédé d’avoir donné raison à l’assassin de Rabin et d’avoir liquidé les accords d’Oslo qui prévoyaient, faut-il le rappeler, la création d’un État palestinien en 2000 ! Netanyahou enfin est responsable d’avoir propulsé le Hamas pour faire la peau à l’OLP, exactement comme les USA ont propulsé les talibans avant qu’ils ne se retournent contre eux.

Mais il n’en va guère mieux « de l’autre côté », dans l’autre camp. Le narratif de la « cause palestinienne » est largement biaisé, et ce dès le début. Le « monde arabe » est une véritable fumisterie : les « Arabes », c’est-à-dire les États arabes ont toujours instrumentalisé la « cause palestinienne » tout en se gardant bien d’aider sérieusement les Palestiniens. Faut-il rappeler que l’un des plus gros massacres de Palestiniens fut le fait du Royaume de Jordanie, avec le « septembre noir de 1970 qui a fait 10 000 morts et 100 000 blessés ? Faut-il rappeler que si Gaza est un “camp”, le gardien de la frontière sud du camp est l’Égypte ? La décomposition de l’OLP, en raison de sa corruption invraisemblable l’a rendue incapable de contrer le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza et ensuite y a liquidé l’OLP. Si Gaza est une prison, les matons sont le Hamas, groupe de fanatiques sanguinaires et une des branches de cet ennemi du genre humain et des musulmans qu’est la confrérie des Frères musulmans.

Le Hamas doit être clairement caractérisé pour ce qu’il est et surtout pas pas les qualificatifs louangeurs d’organisation de résistance. La destruction du Hamas serait une bonne chose. Mais la méthode de la vengeance aveugle employée par Israël ne peut que préparer des nouveaux Hamas. “Œil pour œil”, c’est déjà une justice un peu barbare, mais que dire que “Pour un œil, les deux yeux” ou, encore pire, “tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens”. Dans l’immédiat un cessez-le-feu s’impose qui suppose que non seulement Israël, mais aussi que le Hamas le veuille en cessant lui-même le feu et en libérant les otages, sans attendre. S’impose également la reprise d’un processus de règlement politique global, qui suppose deux États, l’accord avec la Jordanie, le Liban et l’Égypte. Mais il ne fait aucun doute qu’un tel processus suppose la mise hors circuit et du Hamas et de Netanyahou et de sa cohorte de “fous de Dieu” israéliens.

3 novembre 2023

Que voulez-vous que je vous dise ?

Segundo Cimbron

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Que voulez-vous que je vous dise ?
que l'hiver ne fait que passer ?
qu'ailleurs le soleil est levé ?
que la haine est une bêtise
et que l'amour va triompher ?

Que voulez-vous donc que je fasse
des regards méprisants jetés
sur l'innocent emprisonné
à ciel ouvert dans cette impasse
où se meurt notre humanité ?

Que voulez-vous que je proclame ?
la rose trémière en beauté ?
les fusils en train de rouiller ?
que les puissants auront une âme
quand les poules sauront parler ?

Quels cris voulez-vous que je jette
sur ce monde désespéré ?
les noyés ne peuvent crier
ni les solitudes inquiètes
pas plus que les ventres affamés

Que voulez-vous que je proclame ?
l'amour et la fraternité ?
le pain entre tous partagé
et les livres sauvés des flammes ?
mais qui donc voudra m'écouter ?

Segundo
Gilles Casanova

Elle a tout faux !
On ne négocie, on ne fait la paix, qu'avec ses ennemis !
Avec les amis on n'a pas besoin de négocier, on n'a pas besoin de faire la paix, parce qu'on ne se fait pas la guerre.
Si l'on doit négocier pour établir la paix c'est avec ceux avec qui on fait la guerre, c'est-à-dire avec les ennemis et les ennemis, ils sont ceux qui veulent vous tuer, à la guerre, donc ce qu'elle dit c'est prôner la guerre sans fin.
Tiens, c'est précisément la situation de l'État d'Israël…

2 novembre 2023

Denis Collin

Il est bien normal de vouloir éradiquer le Hamas. Qui peut défendre de telles ordures ? Le problème est que les éradicateurs sont ceux qui l'ont aidé à naître et à prospérer – Netanyahou lui-même s'en est vanté (voir ses déclarations reprises dans Haaretz). Et surtout, la méthode est insupportable. Imagine-t-on que l'armée française ait faut sauter certaines cités du 93 pour se débarrasser des tueurs du Bataclan ? Par la méthode utilisée, le gouvernement israélien prépare de nouveaux Hamas – car le ventre est fécond d'où est sortie cette bête immonde. Tout cela est désespérant.

La Paix ou la Mort

Virgil Brill

L’horreur engendre l’horreur et la raison est calcinée.

Il faut partager la Palestine. Autrement dit :

- Il faut libérer la Cisjordanie indûment occupée et sournoisement mais brutalement colonisée par Israël qui n’a pas maîtrisé sa juste et belle victoire militaire contre une coalition haineuse et, de ce fait, s’est engagé dans une voie mortifère.

- Il faut libérer Israël de sa hantise légitime d’être un jour débordé et détruit par un pogrome hallucinant à l’image de l’horreur satanique du 7 octobre 2023.

Des deux côtés, des humains pleinement humains et empreints de raison sont parfaitement conscients du seul chemin possible si l’on veut vraiment éviter la tragédie : la paix.

Yitzhak Rabin l’avait compris et avait commencé d’y engager son peuple : un de ses compatriotes l’a assassiné.

Marwan Barghouti en est parfaitement conscient : il est depuis une vingtaine d’années incarcéré et maltraité dans une prison israélienne, lui qui s’opposait aux attentats en Israël contre des civils, disant à ses compatriotes « les Israéliens sont nos futurs voisins ».

La Paix est le chemin le plus difficile mais c’est le seul possible. Nelson Mandela a montré la voie.
Yann Thibaud

Est-il aujourd'hui possible de n'être ni systématiquement pro-israélien, ni systématiquement pro-palestinien, mais de s'efforcer d'adopter un point de vue nuancé, modéré, équilibré, étayé et sourcé, faisant la part des choses et des responsabilités de chaque partie au conflit ?
Autrement dit, est-il concevable, est-il autorisé, est-il admissible d'avoir sur la situation au Proche-Orient, un point de vue non-émotionnel, non-passionnel, non-idéologique, mais neutre, autant que possible objectif et, pourquoi pas, spirituel ?
C'est pourtant la seule manière possible, me semble-t-il, de résoudre cette situation bloquée, ce conflit endémique et récurrent, cette plaie ouverte, génératrice de tant d'injustices intolérables et de souffrances inutiles.
Ce lieu si central et stratégique, à cheval entre Orient et Occident, entre Nord et Sud, ne résume-t-il pas à lui seul l'ensemble des échecs répétitifs comme du potentiel méconnu et oublié de l'humanité tout entière ?
Aussi longtemps que la paix authentique et sincère, désirée, acceptée, reconnue et mise en œuvre par l'ensemble des actuels belligérants, ne sera pas rétablie dans cette région du monde, aussi longtemps que l'idéal de fraternité ne sera pas appliqué sur cette contrée foulée par le Christ et tant de prophètes, comment pourrons-nous établir sur la terre un monde harmonieux et véritablement désirable, auquel pourtant nous aspirons tous?
Tout se passe donc comme si la focalisation universelle et générale sur ce qui se passe en Israël comme en Palestine, était le moyen pour l'humanité de voir en direct et prendre en pleine figure le résultat de son actuelle incapacité au dialogue et à la résolution de ses multiples conflits, et tout se passe alors comme si là se trouvait la clé ultime de résolution de ceux-ci et d'avènement de la paix sur terre, si recherchée, si souhaitée, et depuis si longtemps, par nos cœurs fervents et nos esprits fertiles.
En vérité, je n'en sais pas davantage, mais j'ai le sentiment intuitif que nous nous trouvons à la veille, même si et précisément parce que tout semble aujourd'hui raté et perdu, de la guérison, de la mutation et de l'éveil de l'humanité comme de la planète, qui nous accueille avec tant de patience et de bonté.

« À Gaza, les survivants sont condamnés à un avenir sans subsistance »

Reporterre

Des enfants à l'extérieur d'un bâtiment qui a été touché par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 octobre 2023. - © AFP / Mohammed Abed

Yasmine Al-Hassan est responsable des campagnes publiques de l’Union des comités du travail agricole (Union of Agricultural Work Committees-UAWC). Cette organisation de la société civile palestinienne a été créée en 1986 par un groupe d’agronomes bénévoles et travaille à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, les deux portions composant les territoires palestiniens. UAWC soutient des agriculteurs palestiniens, des pêcheurs, des paysans et des communautés rurales.

« À Gaza, c’est l’état de guerre totale. Il y a plus de 7 000 morts et plus de 13 000 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza. L’un de nos collègues a été tué dans un bombardement israélien. Un certain nombre de nos collègues ont vu leur maison détruite, leur famille mourir. Depuis le 7 octobre, nous sommes passés en mode « urgence ».

Israël efface sans discernement des hôpitaux, des écoles, des mosquées, des marchés, des quartiers entiers. Gaza est assiégée depuis près de vingt ans, et Israël contrôlait déjà l’accès aux produits de première nécessité. Mais désormais, Israël refuse à une population de 2,3 millions d’habitants, dont plus de la moitié sont des enfants, l’accès à l’eau, à la nourriture, au carburant, à l’électricité, aux fournitures médicales et à l’aide humanitaire.

L’assaut détruit délibérément toute infrastructure permettant aux Palestiniens et à Gaza de subvenir à leurs besoins. Les pêcheurs ne peuvent pas accéder à la mer. Les agriculteurs dont les terres n’ont pas été détruites ne peuvent pas y accéder, de peur de mourir. Les réserves de nourriture diminuent de façon catastrophique : il ne reste que 5 à 8 jours de nourriture dans les magasins de Gaza. Aujourd’hui, il est presque impossible de trouver de l’eau potable. Israël vise explicitement les boulangeries, qui constituent la principale source de nourriture à l’heure actuelle. Il n’en reste plus que neuf dans l’ensemble de la bande de Gaza, pour 2,3 millions de personnes.

Avant le 7 octobre, environ 70 % de la population de Gaza était en situation d’insécurité alimentaire. Aujourd’hui, 100 % de la population de Gaza est menacée de famine. La terre et la mer subiront également des dommages environnementaux inimaginables à la suite de ces attaques, ce qui entravera encore davantage les efforts visant à reconstituer les moyens de subsistance. Fondamentalement, la stratégie d’Israël vise aujourd’hui à assurer que ceux qui ont survécu aux bombes soient condamnés à un avenir sans subsistance. [...]

31 octobre 2023

Jonathan Sturel

En 7 petits points, une piqure de rappel à mes amis de droite que je vois jubiler depuis quelques jours devant le spectacle de Gaza en feu :

1- Ce n'est pas parce qu'Israël tabasse les Palestiniens au Proche-Orient que cela vous autorisera un jour à tabasser les banlieues ici car :

2- Ceux qui vous autorisent à jubiler devant la riposte israélienne (journalistes, élus, ministres, complexe médiatique) ne vous autoriseront JAMAIS à riposter à l'israélienne lorsque nous serons victimes à notre tour d'une vague d'attentats et de crimes ;

3- Quand votre tour viendra de vouloir venger vos morts, la puissance verticale d'écrasement de l'État et de sa police viendra vous rappeler que les amalgames sont interdits et punis par la loi, que c'est à la justice de s'occuper des tueurs, et soyez certains que les mêmes politiques qui aujourd'hui vous laissent jubiler devant Gaza en feu mobiliseront police et justice contre vous lorsque vous vous imaginerez faire un seul petit pas vengeur en direction de Sarcelles.

4- La riposte israélienne au terrorisme ne va pas créer un antécédent dont vous pourrez vous servir le jour où vous serez confrontés au terrorisme. La riposte israélienne est un cas d'école singulier, réservé uniquement à ce pays et interdit à tous les autres.

5- Benyamin Netanyahou se fout totalement de vous et de votre soutien dont il n'a pas besoin. Il a enchaîné les erreurs politiques depuis des années, il sait que la société civile israélienne le sait, il sait qu'il devra rendre des comptes et en intensifiant la guerre à Gaza et en la prolongeant, il cherche aussi à repousser le moment où il devra rendre des comptes.

6- Au fond, je pense que mes amis de droite qui jubilent actuellement devant le spectacle de Gaza en feu sont conscients de tout cela et qu'ils ne se font aucune illusion en réalité. Mais fatigués, frustrés, dépités devant le spectacle de leur incapacité à agir contre les barbus à cause d'un État français qui leur interdit toute réaction, ils cherchent ailleurs une réaction fantasmée par procuration, se mettent dans la peau des Israéliens pour essayer de chercher le frisson d'une action qu'on leur interdit tant qu'ils sont enfermés dans leur peau de Français.

7- La puérilité excitée de votre attitude en ce moment révulse l'homme rationnel et civilisé que je suis mais je sais pourquoi vous en êtes là (point 6) et j'ai dû moi-même lutter contre la tentation de me laisser aller à ce fantasme de guerre par procuration tellement nous autres, Français envahis et réduits à l'impuissance, emmagasinons de la frustration depuis des années sur toutes ces questions d'islam, d'immigration, de menaces intérieures venues de l'extérieur, etc.

Pour cette raison je vous pardonne vos légèretés mais je devais vous rappeler que tout ce qui se passe actuellement au Proche-Orient ne changera malheureusement rien à notre impuissance ici tant que nous n'aurons pas balayé les traîtres qui nous gouvernent.

Israël-Gaza, barbarie et solution

Jacques COTTA

Les meurtres du Hamas ont libéré la voie à l'extrême droite israélienne. Extermination des Palestiniens ou solution politique ? Emmanuel Macron a fait le déplacement, mais pour dire quoi ? La guerre, encore et encore ! Pour dégager une solution politique, il faut quelques décisions simples et commencer par un cessez-le-feu qui épargne les populations civiles...