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6 septembre 2023

Radu Portocala

Éric Branca, L’ami américain, Ed. Perrin, coll. Tempus, 2022

En ce temps où l’Europe est en passe de s’inféoder inconditionnellement aux États-Unis et où la politique désastreuse de ceux-ci conduit tout le continent à la ruine, le livre d’Éric Branca est une lecture indispensable.
Spécialiste de de Gaulle et des États-Unis, Éric Branca a étudié les archives déclassifiées de Washington, retraçant toutes les étapes de l’hostilité contre le Général qu’ont manifestée les diverses administrations américaines durant ses mandats à la tête de la France. Toutes leurs tentatives, aussi, de déstabiliser le pays pour mieux le soumettre.
Il est surprenant de découvrir dans ces pages que ce que les Américains ont tenté de faire en France, à partir de 1945, est similaire à ce que les Soviétiques ont fait, à la même époque, dans l’Europe de centre et de l’Est qu’ils venaient de placer sous leur obédience.
De Gaulle s’y est opposé avec une fermeté qui lui a valu beaucoup d’animosités dans le monde occidental et même en France. Ses successeurs, eux, se sont laissés dominer, avec une docilité qui, d’un mandat à l’autre, est allée en s’accroissant.

25 mai 2023

Ce que montre le rapport Durham

H16

Magie d’une presse nationale devenue parfaitement inutile : vous n’avez probablement pas entendu parler du “rapport Durham“, du nom de ce procureur spécial du Département de la Justice des États-Unis, chargé par Trump en 2019 d’enquêter sur les raisons qui ont poussé le FBI à lancer des investigations sur l’éventuelle collusion entre le président et la Russie. Ce rapport est sorti il y a quelques jours et son contenu est tout simplement explosif.

Ceux qui voudront jeter un œil dans les plus de trois cents pages qui le composent pourront le consulter via ce lien. Ce rapport jette plus d’un pavé dans une mare déjà fort trouble des précédentes découvertes que les dernières années ont permises, et qui concernent la présidence Trump ainsi que les clans Obama, Biden et Clinton.


Pour rappel, pendant la campagne électorale américaine de 2016 opposant Donald Trump à Hillary Clinton, la presse avait abondamment relayé les affirmations selon lesquelles Trump aurait bénéficié d’appuis du Kremlin. La presse américaine prétendait étayer ces allégations grâce aux éléments fournis par Hillary Clinton et l’équipe de sa campagne électorale, transmis au FBI pour lui permettre de faire une enquête approfondie qui continuera d’alimenter la chronique pendant les quatre années de présidence Trump.

À l’époque, personne n’avait voulu faire le lien entre l’apparition de ces allégations de collusion et le fait qu’Hillary Clinton était elle-même empêtrée dans des affaires de divulgation d’e-mails classifiés à partir d’un serveur informatique non sécurisé. L’un et l’autre candidats semblaient mouillés dans différentes magouilles, voilà tout.

Cependant, les années qui ont suivi ont permis d’y voir un peu plus clair, nonobstant l’impressionnant travail de camouflage, de mensonge par omission voire de pure propagande de toute la presse, tant américaine que dans le reste du monde, pour tenter à la fois de discréditer Donald Trump et de blanchir Hillary Clinton : alors qu’il apparaissait de plus en plus évident que Clinton avait bel et bien fait fuiter (plutôt volontairement que le contraire) des secrets d’État sur son serveur d’e-mails personnel, les allégations concernant Trump peinaient de plus en plus à trouver de la substance.

Malgré l’absence marquée de toute preuve solide, les médias continuèrent de plus belle à donner du grain à moudre à la thèse d’une collusion entre Trump et la Russie, utilisant même cet angle pour complètement passer sous silence les révélations contenues dans le portable de Hunter Biden qu’on fit alors passer pour une pure intoxication des services russes.


En matière de propagande et de manipulation du public par les médias, les élections américaines de 2020 furent une véritable apothéose : malgré des soupçons de fraudes graves dès le lendemain de la présidentielle en Novembre et les rebondissements qui émaillèrent les mois suivants, le public fut pour ainsi dire forcé de croire à la thèse officielle selon laquelle Joe Biden aurait été élu dans une élection aussi propre et sécurisée que possible, et bien que peinant à rassembler 500 péquins dans une grande ville pour ses meetings politiques, il aurait donc gagné contre un type qui n’avait eu aucun mal à en rassembler 50.000 dans des champs au milieu de nulle part.

Les doutes persistaient cependant, tant sur ces élections que sur les allégations de collusion ou que sur les comportements de la presse, des administrations et des grandes compagnies de réseaux sociaux pendant ces périodes troublées.

Et ces doutes furent du reste largement alimentés par ce qu’on a découvert depuis : finalement, de “Twitter files” en “Twitter files”, le public a péniblement pris conscience qu’on l’avait clairement enfumé au sujet de l’ordinateur de Hunter Biden, le fils de l’actuel président. Non seulement, c’était bien le sien, mais en plus contenait-il largement de quoi faire sauter la présidence ; ceux que la presse avait compulsivement appelés “complotistes” pendant toutes ces années avaient, une fois encore, raison.

Parallèlement, les enquêtes citoyennes notamment menées sur la qualité des votes enregistrés pendant les élections de 2020 permirent de lever d’autres lièvres plus ou moins agiles. Ainsi, à moins d’être particulièrement épais, il ne fait plus de doute que les machines de vote et de tabulation de Dominion ou de Konnech sont fort mal sécurisées et ont largement pu constituer un vecteur d’attaques pour du bourrage d’urnes électroniques. Pire, le documentaire “2000 Mules” a amplement détaillé l’utilisation du vote par correspondance pour des bourrages d’urne dans les comtés les plus à même de faire basculer des États entiers en faveur de Biden.


Enfin, en 2022, le changement de majorité à la Chambre des représentants américains fut l’occasion de revenir en détail sur les événements du 6 janvier 2021 qui furent à l’époque présentés comme un envahissement violent du Congrès américain par des partisans pro-Trump, une véritable tentative de coup d’État que seules les courageuses forces de l’ordre locales purent repousser héroïquement. L’analyse des bandes vidéos des caméras de sécurité disponibles sur tout le périmètre a largement permis de remettre en cause cette thèse officielle qui ne tient que par le silence compact des médias de grand chemin, confrontés à leurs biais et leur volonté de consolider des bobards de plus en plus gros.

Quant au rapport Durham, il apporte maintenant la preuve définitive de la collusion des administrations et des agences de renseignement contre Trump. Il montre ainsi que le FBI a lancé ses enquêtes, largement médiatisées, en ne se basant sur aucun élément de preuve ou de soupçons raisonnables. Il montre aussi que les éléments fournis par Hillary Clinton étaient totalement fabriqués, que le FBI le savait et que ce sont les fonds de campagne pour l’élection de Clinton qui servirent à financer ces fabrications. Le même rapport démontre que ce FBI a commodément abandonné toutes poursuites contre Clinton en pariant sur son élection en 2016, ce qui, au passage, met sur le tapis l’indépendance de la justice et démontre une nouvelle forme de capture du Department of Justice par le gouvernement actuel.

Tout ceci constitue en fait à la fois une interférence claire dans l’administration Trump de 2016 à 2020, au frais du contribuable américain, une source d’interférence pour la campagne 2020, et une trahison de ces agences vis-à-vis des fonctions qu’elles sont censées servir. Ces interférences s’ajoutent à celles de plusieurs personnels des agences de renseignement (qui mentirent, en toute connaissance de cause, sur la provenance du portable de Biden).

De façon générale, ces différents éléments ne peuvent aboutir qu’à une perte globale de la confiance du public envers ses institutions. Sans surprise d’ailleurs, la majorité des Américains ne croit plus à la thèse officielle des élections sûres et efficaces les plus sécurisées et les mieux organisées de l’Histoire.


Ceci pose plusieurs problèmes de fond : comment imaginer une représentation démocratique si le processus de vote est à ce point entaché d’irrégularités ? Comment faire confiance à la Justice si cette dernière semble elle-même corrompue ? Où se situe vraiment le débat démocratique lorsque les médias sont à ce point manipulateurs et biaisés, et qu’ils exercent tout leur pouvoir pour garantir que la liberté d’expression sera aussi contrainte que possible ?

D’autre part, de l’autre côté de l’Atlantique, peut-on réellement se rassurer en feignant de croire que ce qu’on observe aux États-Unis n’est pas transposable en Europe et en France en particulier où les médias et la justice sont, eux aussi, totalement politisés, plus du tout pluralistes et équilibrés ?

Peut-on même envisager sereinement les prochaines élections dites “démocratiques” dans les pays occidentaux alors même que ces médias ont fait une impasse presque totale sur le résultat de ce rapport Durham qui démontre pourtant un dysfonctionnement grave des institutions et, par voie de conséquence, des médias eux-mêmes ?

Quelle confiance peut-on réellement accorder à ces politiciens, à ces institutions et ces journalistes alors que, sur les quatre dernières années, ils ont largement prouvé non seulement qu’ils mentaient, mais qu’ils le faisaient pour des raisons de plus en plus toxiques et nuisibles ?



20 mars 2023

La médecine russe est formidable

Radu Portocala

La médecine russe est formidable ! Sans doute, la meilleure du monde.

Il y a un an, les génies du renseignement américain  – auxquels nous avons le devoir permanent de nous fier –, et leurs confrères britanniques nous annonçaient avec la certitude qui leur est coutumière que Poutine était atteint de deux cancers et de la maladie de Parkinson, qu’il était maintenu en vie par des appareils et que, de toute manière, il ne lui restait que quelques semaines à vivre.

Puisque c’était dit par les Américains, et avec une telle précision, c’est qu’ils avaient accès au moins à sa fiche médicale et au personnel qui le soignait – et, donc, c’était vrai.

Cependant, nous l’avons vu, depuis, maintes fois, en très bonne forme, et nous le voyons aujourd’hui visitant la Crimée et conduisant seul sa voiture. Et comme nous savons que les Américains ne peuvent en aucun cas se tromper, ni raconter des sornettes, c’est qu’une science médicale incomparable, inconnue de nous, lui a rendu la santé.

Il est vrai, par ailleurs, que les mêmes génies du renseignement américain et britannique, sur les analyses desquels l’Occident fonde sa brillante politique, nous avaient dit, à la même époque, que le stock de missiles russes était insignifiant, et qu’il allait suffire à peine pour une semaine de combats.

16 mars 2023

Tiephaine Soter

Pendant qu'Euronews explique que finalement c'est bon, la crise bancaire est passée et qu'il n'y aura pas de conséquences parce que le système est solide, Crédit Suisse explique qu'en fait, sa façon de rapporter ses opérations "avait des failles et des lacunes", et explique dans le même temps qu'ils n'ont pas encore réussi à "contenir les retraits des clients".
 
Dans le même temps, la Fed explique qu'elle va imprimer autant de billets qu'il faudra pour garantir que le système ne va pas s'effondrer, une manière détournée de dire qu'ils vont préférer l'hyperinflation pour sauver le système, sans nettoyer celui-ci des mécanismes qui créent des problèmes de plus en plus énormes à chaque fois depuis les années 1980.
 
La crise n'est pas passée. Ce qui s'est passé hier n'est qu'un petit hoquet, le prélude à quelque chose de beaucoup plus gros qu'on sent venir depuis au moins 5 ans. On est typiquement dans le même type d'événement que la crise provoquée par Bear Sterns en juin-juillet 2007.
 
Là ce qui se passe, c'est que tout le monde financier se rue sur les obligations, en particulier sur les bons du trésor américain, parce qu'ils ont (AVAIENT) des taux intéressants. La mécanique du truc c'est que plus il y a de demande sur le bon (plus il y a d'acheteurs), plus le taux, et donc le rendement, baisse. Or, les positions des organismes financiers, notamment dans les produits dérivés, sont basées sur le taux attendu à une date précise.
 
Si le taux baisse trop avant cette date, l'organisme financier perd de l'argent, et doit donc s'en débarrasser rapidement pour prendre une meilleure position. Là, comme le taux des bons à 10 ans a baissé de 0,5% rien que sur la journée d'hier, il y a des dizaines de milliards de dollars qui se sont évanouis sur le marché des produits dérivés (non comptabilisé dans les comptabilités, ce sont des opérations "sous le comptoir").
 
Cette crise bancaire est, à très court terme, une excellente nouvelle pour l'État américain, puisque sa dette souveraine est financée grâce aux bons du trésor. Le problème c'est que si pour le moment c'est très bon signe, il va y avoir un contrecoup lorsque les banques auront eu leur cash de la part de la Fed : les bons du trésor vont voir leurs taux remonter d'un coup, ce qui devrait plomber la dette. Il se trouve justement que d'ici juin 2023, il y a un risque que les USA fassent défaut sur leur dette (c'est-à-dire qu'ils ne puissent pas rembourser les bons du trésor émis il y a 10 ans).
 
Il y a des bruissements en ce sens depuis le début de l'année, et beaucoup de monde en coulisse cherche des solutions, même de court terme. Ce risque ne cesse de s'accentuer à chaque fois qu'un État accepte de passer ses opérations commerciales bilatérales dans les monnaies nationales, sans passer par le dollar, qui est devenu incontournable en 1945 avec les accords de Bretton Woods (il fallait impérativement acheter des dollars pour acheter de l'or, donc toutes les monnaies dépendaient du dollar, ce n'est plus le cas depuis 1973, mais le système est resté, à la fois par habitude et parce que les USA ont largement fait en sorte de maintenir le dollar comme monnaie de référence, quitte à dégommer les dirigeants qui voulaient revenir à un "standard or"). Dernièrement, l'Inde, la Chine, la Russie, l'Iran, l'Arabie Saoudite et quelques autres pays importants, ont passé une série d'accords bilatéraux pour se passer du dollar et commercer dans leurs monnaies respectives.
 
En gros, ce que ça veut dire, tout ce que je viens d'écrire, c'est qu'il y a un risque, encore faible mais qui commence à se préciser de façon assez sérieuse, pour que le dollar s'effondre d'ici cet été, ou en tout cas dans les années qui viennent. 14/3/2023

15 mars 2023

FAILLITES AMÉRICAINES

Gabriel Nerciat

Ah ben ça, alors !
Le vieux parrain irlandais, élu grâce à la fraude la plus massive de l'histoire des États-Unis, et qui n'a pas craint de dépenser sur le dos du Trésor et du contribuable américains plus de cent milliards de dollars afin de financer l'effort de guerre de l'entité ukrainienne contre Moscou, n'a pas vu venir la banqueroute de la principale banque d'affaires de la Silicon Valley (et l'on sait, ou l'on devrait savoir, à quel point le bilan comptable lui aussi largement frauduleux des grandes banques commerciales américaines sert à gonfler artificiellement un PIB national au moins aussi faisandé que la poitrine des sœurs Kardashian).
Ce serait trop bête, admettons-le : au moment même où les thuriféraires exaltés du Monde libre (libre de faire faillite, en tout cas) pouvaient enfin nourrir l'espérance d'une juteuse Troisième Guerre Mondiale qui aurait donné raison au soldat Fukuyama avec quelques trente ans de retard, ne voilà-t-il pas que reviennent soudain les spectres de 1929 et de l'explosion des Subprimes.
Peut-être que le pire danger pour le libéralisme, finalement – surtout le libéralisme prédateur, financiarisé, sectaire, dogmatique et passablement schizophrène des quarante dernières années – n'a jamais été le risque d'une quelconque révolution socialiste ou anarchiste mondiale, mais tout simplement le devenir du capitalisme lui-même.
En tout cas, cette hypothèse me semble au moins aussi crédible et vraisemblable que celles de Marx et de Bakounine. Il conviendrait de l'approfondir, même si ça ne fera pas plaisir aux disciples de Milton Friedman et de Raymond Aron.
En attendant, il y a quelques jours, à Pékin, Xi Jinping a réalisé et acté en grande pompe la réconciliation officielle entre l'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran, les deux plus grands ennemis du monde musulman et aussi les deux plus gros producteurs d'hydrocarbure du Moyen-Orient.
On comprend que nos médias préfèrent parler de la future et foudroyante contre-offensive otano-kiévienne censée venir couper le front russe en deux (et pourquoi pas pulvériser toute la Russie), ou bien de la fonte des glaciers polaires. Cela n'est pas vraiment pour aujourd'hui ni pour demain, mais ça permet de faire passer le temps.
La chute de l'empire américain, elle, est bien là, et elle est presque aussi drôle à suivre que la comédie de mœurs québécoise de la précédente décennie qui portait le même nom.

13 mars 2023

La prochaine guerre, au coin du feu ?

Yann Bizien

Madame Ursula von der Leyen serait candidate à la fonction de secrétaire générale de l'OTAN dans le cas ou elle ne serait pas reconduite à la tête de la commission européenne. Elle a d'ailleurs rencontré hier à la maison blanche le vrai patron de l'OTAN, Joe Biden, qui finance le fonctionnement de l’Alliance Atlantique à hauteur de 69%.

Les Américains ont en effet besoin d'un secrétaire général de l'OTAN totalement aligné sur leur obsession d’endiguement de la Chine. Et ils entendent bien utiliser leur bras politico-militaire, l'OTAN, pour cette guerre du siècle.

Joe Biden a probablement l'idée de cautionner la première candidature d'une femme allemande sur ce poste dans le but d'entraîner toute l’Union européenne dans la grande croisade américaine contre la Chine, après leur guerre contre la Russie en Ukraine.

Les peuples occidentaux sont devenus des agents de production et de consommation au service de ceux qui font la guerre en permanence. Ils financent désormais les guerres voulues et conduites à distance par les États-Unis. Ils sont les petits esclaves du train de vie US.


Silicon Valley Bank, Silvergate, Signature bank : du rififi chez les bancaires

H16

Voilà, on y est : les premiers effets du resserrement de la politique monétaire de la Federal Reserve se font sentir avec la faillite de la Silicon Valley Bank…

La nouvelle n’a pas eu le temps de faire beaucoup de bruit de ce côté-ci de l’Atlantique, mais on peut raisonnablement estimer que cette faillite pourrait faire parler d’elle dans les prochains jours, notamment si l’on tient compte des ramifications possibles de cette déroute financière.

Dans l’immédiat, la banque californienne, spécialisée dans la bancarisation des start-ups de la Silicon Valley et qui représentait tout de même la 16ème banque aux États-Unis par la taille de ses actifs, a vu ses cours de bourse s’effondrer.


Cet effondrement n’a rien d’étonnant : après une journée de jeudi (8 mars) où la plupart de ses clients se sont rués pour retirer leurs fonds, la banque s’est retrouvée sans liquidités et a été fermée vendredi par l’autorité de régulation bancaire de l’État de Californie qui va maintenant tenter de régler cette situation qu’on imagine complexe pour les millions de clients (particuliers et entreprises) concernés.

Pour résumer, suite à une tentative échouée de levée de fonds lancée par la banque, les investisseurs et les déposants ont réagi à cet échec en commençant à retirer jusqu’à 42 milliards de dollars des dépôts de la banque jeudi dernier, ce qui a provoqué un “bank run” ou panique bancaire.

Silicon Valley Bank (SVB) était en effet très dépendante des taux d’intérêts appliqués par la Fed : spécialisée dans les startups, ses clients étaient généralement d’autant mieux capitalisés que les politiques monétaires accommodantes leur assuraient un flux important d’argent frais. Ces montants étaient investis par SVB dans des titres et obligations de l’État américain (notamment pour des obligations légales), dont la valeur a progressivement diminué à mesure que la politique monétaire s’est faite moins souple et que l’inflation grimpait. D’un côté, les clients de SVB voyaient leurs entrées se tarir, et de l’autre, la valorisation des obligations garantissant les dépôts diminuait ce qui a rapidement conduit la banque à devoir se recapitaliser.

Malheureusement, cette opération a été mal menée : le 8 mars, SVB vend pour 21 milliards d’investissements afin de dégager des liquidités. C’est un échec et ils se retrouvent à devoir emprunter 15 milliards et vendre des actions. Ce n’est pas a priori la débâcle, mais la communication vers la clientèle, purement financière et technique, se résume un peu trop vite à “on n’a plus de liquidités” qui sera rapidement interprété de la pire façon possible.

S’ajoute à cette communication défaillante l’abaissement (pourtant logique, prévisible et mécanique) de la note attribuée à SVB par Moody’s. Là encore, ce n’est pas en soi une catastrophe, mais cela ajoute au tableau, peu reluisant.

Enfin, quelques fonds majeurs, dont celui de Peter Thiel, sentant que les choses pourraient tourner au vinaigre, conseillent dans la foulée à ses clients de retirer leurs fonds de SVB.

L’information, surtout dans la Silicon Valley, voyage vite : ce qui était encore un mouvement peut-être maîtrisable devient alors de la panique et malheureusement, beaucoup des clients de la banque sont des entreprises avec de forts volumes en avoirs (en millions de dollars). Rapidement, les montants sortis sont énormes et bientôt, ils sont effectivement au-dessus des capacités de la banque : suite à cette panique et à la fermeture des bureaux le même jour, la banque se retrouvait vendredi avec un solde de trésorerie négatif d’environ 958 millions de dollars.

Au passage, devra-t-on s’étonner de constater que certains des dirigeants de la banque ont eu la bonne idée de vendre leurs actions avant la débâcle ?


Les jours qui viennent seront maintenant déterminants pour les clients de la SVB : peu pourront espérer récupérer la totalité de leurs fonds. Dans ces clients, quelques noms connus pourraient avoir des difficultés sensibles provoquées par cette faillite rapide.

Les impacts de cette faillite seront de toute façon nombreux : en effet, cette banque n’était pas seulement une banque pour les startups, c’était aussi une banque “retail”, c’est-à-dire pour des clients particuliers de tous types, avec leurs emprunts, leurs comptes courants qui vont donc se retrouver dans des difficultés importantes à partir de lundi (et même avant si l’on en croit certaines vidéos vues sur twitter).


Les comptes clients (particuliers et entreprises) étant fermés, certains salariés ne seront pas payés cette semaine et des pertes d’emploi sont donc à prévoir.

De façon intéressante, le monde de la cryptomonnaie est lui aussi touché par cette faillite puisque SVB conservait une partie des avoirs nécessaires à valoriser le stable-coin USDC (une cryptomonnaie visant la parité avec le dollar). Ainsi, la compagnie cryptomonétaire Circle (cryptomonnaies) est très exposée à cette faillite à hauteur de plus de 3 milliards de dollars…

Or, dans le monde des cryptomonnaies, la faillite de SVB s’ajoute aux difficultés récentes de Silvergate, une autre banque (traditionnelle) américaine directement en faillite suite à la déroute de FTX évoquée précédemment dans ces colonnes.

Du reste, si on ajoute les récentes difficultés de Signature Bank, elle aussi impliquée dans la sécurisation des avoirs de Tether et de USDC, on commence à se douter que l’apurement des délires de FTX ne fait que commencer dans le monde des cryptos.

Bref, on le comprend : à mesure que la Fed relève ses taux, le stress sur les banques locales et régionales se fait de plus en plus fort et les effets de bord, parfois spectaculaires, commencent à se voir. La mer de financements se retire et on commence à voir qui est à poil.


Quelques questions se posent à présent.

D’une part, l’une des principales causes de la crise financière de 2008 fut l’utilisation de facteurs sociaux pour accorder des prêts (à l’époque, il s’agissait de favoriser l’accession à la propriété). Les leçons de 2008 n’ayant pas été tirées, l’histoire se répète. Au-delà de l’impact évident, majeur du relèvement des taux dans les déboires de SVB, on peut aussi se demander dans quelle mesure l’utilisation des critères ESG dans leur gestion des fonds n’a pas joué, par exemple lors de la fixation des prix de ses prêts. Il y a un an, en tout cas, SVB s’engageait à fond(s) (pour 5 milliards de USD) dans les opérations carbone-neutre et autres grigris écolo-bienséants…

D’autre part, alors que les faillites et autres difficultés bancaires s’accumulent à présent de façon visible, quelle va être la position de la Fed ? Persistera-t-elle dans cet assèchement de l’argent facile en conservant des taux élevés pour combattre l’inflation, déclenchant inévitablement d’autres faillites, ou choisira-t-elle le chemin d’un nouvel assouplissement, signant probablement une mise à mort du dollar par noyade à plus ou moins long terme ?

Aucune de ces deux options n’est politiquement aisée mais les deux garantissent clairement des difficultés à venir.


25 février 2023

Les Américains voulaient l'extension de l’Otan à l'Ukraine

Yann Bizien

La capacité des États-Unis à confirmer l'imminence de l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, il y a un an, nous démontre que la Russie était tout particulièrement bien suivie par les services de renseignements militaires américains et qu'elle était donc bien une priorité des démocrates US au pouvoir.
Il est faux d'affirmer que les États-Unis négligeaient l'Europe. Bien au contraire. Ils contrôlent leurs alliés "dépendants" à distance. Ils savent se fabriquer des ennemis et des adversaires. Ils maîtrisent l'art de créer du chaos. Ils savent tirer avantages de toutes les situations pour affaiblir les pays qui ne leur sont pas favorables et dominer ceux qui s'alignent sur leur volonté.
Les Américains voulaient l'extension de l’Otan à l'Ukraine pour provoquer Vladimir Poutine. Ils étaient sûrs qu'il réagirait inéluctablement à un moment donné sur le plan militaire, lorsqu'il n'aurait plus d'autre choix.
Cette date, c'était le 24 février 2022. Elle aura fait au moins trois victimes : l'Ukraine, la Russie et l’Union européenne. Et un très probable vainqueur : les États-Unis. L'histoire nous le dira.


14 février 2023

Contre la guerre, pour la paix

Jacques Cotta

[Extrait] Emmanuel Macron, à l’instar de ses alter ego, prend toute sa part de responsabilités. Il tergiverse sur la livraison d’avions de combat sans duper personne, et surtout pas les Russes qui savent que la France est en train de mettre sur pied la logistique nécessaire au bon fonctionnement de ces nouvelles armes, de leur entretien, de leur maintenance, sans oublier la formation de pilotes capables d’en prendre les commandes.

C’est donc dans l’indifférence générale que les principaux gouvernements nous mettent sous la menace de missiles susceptibles de faire le l’Europe le terrain de jeu des amateurs de guerre. Les capitalistes, froidement, y voient l’opportunité de « dépasser » la crise actuelle du capitalisme par la guerre et les destructions massives en ouvrant de nouveaux marchés liés à la reconstruction.
Il y a urgence de dire clairement l’exigence des peuples. À bas la guerre ! Gagnons la paix !

Pour cela quelques conditions politiques doivent être exprimées sans détour, au risque de choquer tous les tenants de récits, qui pour les uns voient dans la Russie une nation en légitime défense face à la menace de l’OTAN, pour les autres un agresseur qui cherche sous la conduite de Poutine à reconstituer un grand empire et fait donc peser au mépris des règles de droit international une menace sur les pays voisins et sur le monde.

Plus le temps passe, plus le chemin de la paix semble jonché d’embuches. Pourtant il y a urgence ! Pour cela, il faut exiger :

• sur le terrain :

⇨ le retrait des troupes russes d’Ukraine, la reconnaissance des parties russophones et le respect de la souveraineté des peuples qui doivent pouvoir dire, dans un climat d’apaisement retrouvé, la façon dont ils veulent vivre, leur volonté de rattachement, d’indépendance ou d’autonomie, les coopérations qu’ils envisagent, leurs relations avec l’Ukraine et la Russie.

⇨ le retrait de l’OTAN, arme militaire et politique au service des intérêts américains. Dans ce cadre la France devrait décider de quitter l’OTAN.

⇨ l’arrêt immédiat de toute livraison d’armes à l’Ukraine de la part de pays européens qui de fait préparent la guerre.

• au niveau international :

L’Union européenne doit cesser toute velléité d’élargissement, notamment en stoppant le processus d’intégration engagé avec l’Ukraine.

L’Ukraine doit être démilitarisée et constituer un territoire neutre, à l’abri des Russes comme des forces de l’OTAN.

La paix, voilà l’exigence ! Aux conditions permettant de la réaliser, Russes, Américains et Européens devront se plier.

Tel est l’intérêt des peuples !

Jacques Cotta
Le 12 février 2023


10 février 2023

À quand une opposition à l'hégémonie US ?

Vincent Verschoore

Le fonctionnaire psychopathe Jens Stoltenberg fait ici allégeance à son N+1 Anthony Blinken, farouche défenseur des massacres et de la destruction de l'Ukraine au nom du complexe militaro-industriel américain.
Ce clip résume le principe de la création perpétuelle des ennemis nécessaires à l'État Profond américain, toujours au nom de l'indiscutabilité de leur supériorité : le monde sera sous contrôle US, ou ne sera pas.
Après l'Ukraine, loin d'être terminée mais que l'Otan croit toujours pouvoir gagner en y mettant les moyens, voici donc une menace directe envers la Chine, qui « renforce considérablement ses forces militaires, y compris les armes nucléaires, sans aucune transparence ». Comme si les US étaient « transparents » sur leurs propres capacités réelles...
La logique qui prévaut depuis vingt ans, menant à la destruction de l'Afghanistan, de l'Irak, de la Libye, de la Syrie et aujourd'hui de l'Ukraine, ne changera que le jour où l'opposition à l'hégémonie US prendra une position frontale : le jour où les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) bientôt rejoints, sans doute, par l'Arabie Saoudite et l'Iran et quelques autres membres de l'Organisation de coopération de Shangaï (OCS) auront réussi à se passer du dollar, à se décharger des bons du trésor US qu'ils détiennent massivement, à bloquer les importations américaines de métaux stratégiques (titane, uranium, lithium..), bref à couler l'économie US.
Ce jour-là sera très dangereux car les psychopathes aux commandes à Washington sont sans doute prêts à tout. La question pour l'Europe est de savoir si elle veut rester un vassal de l'Amérique, ou se lancer dans l'aventure d'un monde multipolaire.



SECOUSSES SYSMIQUES À WASHINGTON…

Marc Amblard

- 6/2/2023 - Une commission d’enquête formée par la nouvelle majorité de la Chambre des représentants sur l’actuel président et son fils révèle une activité criminelle chargée, preuves à l’appui.
Trafics d’influence, corruption, collusion avec des gouvernements étrangers comme la Chine et la Russie, escroqueries sont notamment cités par la commission devant la presse (voir vidéo de 2 mn sous-titrée en français).
Ces faits auraient été perpétrés alors que Biden était le vice-président d’Obama.
Faut-il y voir les signes avant-coureurs d’une démission prochaine ? Probablement.
Est-ce une défaite pour le parti démocrate ? Non, parce que l’actuel président est devenu trop encombrant et surtout annonciateur d’une défaite en 2024.
Alors plus concrètement, que se passerait-il si le président des États-Unis était poussé vers la sortie avant la fin de son mandat ? Eh bien, la vice-présidente Kamala Harris prendrait sa place. C’est ainsi que le prévoit la Constitution. Celle-ci se trouverait alors en pole position pour être confirmée l’année prochaine et occuper le poste à la Maison blanche jusqu’en 2028.
Il semble cependant que les démocrates ne l’envisagent pas de cette façon-là. La cote de Kamala est tout aussi basse que celle de Joe et sa candidature en 2024 ne présagerait rien de positif pour son camp.
Leur stratégie, dit-on, est différente. L’actuelle vice-présidente ne deviendrait qu'une présidente intérimaire dont on se débarrassera rapidement en novembre 2023 par le biais des primaires organisées quelques mois plus tôt.
Le but des démocrates serait plutôt de miser sur celui ou celle qui occuperait le poste de nouveau vice-président. Rappelons que si Joe se retire, Kamala prend sa place et libère donc le siège qu’elle occupe actuellement à la Maison blanche. Le vice-président très prochainement nommé serait alors le poulain sur lequel miseraient les démocrates pour s’assurer une victoire en novembre 2024 à la nomination suprême.
Plusieurs noms sont évoqués : Michelle Obama qu’on aperçoit de plus en plus sur les plateaux TV, Pete Buttigieg, LGTB et actuel ministre des transports ou encore Gavin Newsome, gouverneur de Californie et neveu de Nancy Pelosi.
Affaire à suivre…



16 janvier 2023

USA – BREF RESUME DE L’AFFAIRE QUI SECOUE ACTUELLEMENT LA MAISON BLANCHE

Marc Amblard

Les faits

1. Des documents classifiés (très sensibles) auraient été dérobés entre 2013 et 2016 par Joe Biden alors qu’il était vice-président aux côtés de Barak Obama. Ils ont été découverts le 2 novembre dernier, soit 6 jours avant les midterms, bien que l'affaire ait été exposée plus tard.
2. Il a été demandé au Ministre de la justice (General Attorney), Merrick Garland, de désigner un procureur de Chicago pour enquêter sur l’affaire.
3. Une fois n’est pas coutume, les médias mainstream (et même CNN) rapportent l’information.

Les conjectures

1. Il se dit que les démocrates étaient informés depuis longtemps quant à l’existence de ces documents dont certains sont classés Top secret.
2. Que lesdits démocrates se saisissent actuellement du dossier pour pousser l’actuel président à la démission du fait qu’il serait trop impopulaire pour envisager une réélection en 2024.
3. La vice-présidente Kamala Harris, deviendrait alors temporairement présidente, donnant ainsi un nouveau souffle à l’actuelle administration, nonobstant une popularité guère meilleure que celle de Joe Biden.

18 décembre 2022

USA - POURQUOI LES « TWITTER FILES PART 6 » RÉVÈLENT UNE VIOLATION HAUTEMENT CONDAMNABLE DU 1ER AMENDEMENT

Marc Amblard

1. Le 1er amendement de la Constitution des USA interdit au Congrès de voter des lois limitant la liberté d’expression (entre autres). Par extension, il empêche toute composante du gouvernement (agences incluses) de priver le citoyen de son droit d’expression (free speech).

2. Le 1er amendement ne concerne pas les entités privées comme Twitter. Partant, la suppression ou la rétrogradation d’un compte par des modérateurs du réseau social ne contrevient pas au 1er amendement.

3. En revanche, qu’une agence gouvernementale use de son autorité pour ordonner à Twitter de réduire au silence certains comptes est une violation patente du 1er amendement. Or, le nouveau propriétaire de Twitter a révélé il y a quelques jours qu’entre janvier 2020 et novembre 2022, près de 150 emails ont été échangés entre le F.B.I. et l’ancienne direction du réseau pour réduire au silence des voix conservatrices et notamment pro-Trump. Sans compter des appels quotidiens. Précisions que lesdits emails ont été authentifiés et ne sont pas contestés.

Jamais la Constitution n’avait été à ce point piétinée. De quoi consterner les Pères fondateurs du pays s'ils nous observent de là-haut.


6 décembre 2022

Désinformation de masse et abolition du réel : pourquoi il n’y a plus de Watergate possible

Anne-Sophie Chazaud

Il y a quelques jours a eu lieu un immense événement avec la révélation, preuves à l’appui, des pressions, manipulations, délits et censures exercées pour dissimuler les faits de corruption et de dégénérescence morale (et matérielle) du fils Biden, ceci en pleine élection présidentielle, avec un rôle très actif joué par certains démocrates appuyés par l’État profond mais surtout par la plupart des médias mainstream et la basse besogne des Gafa, Twitter en tête.

L’arrivée d’Elon Musk à la tête de Twitter avait déjà mis le feu aux poudres car celui-ci avait annoncé être favorable à la liberté d’expression ce qui, par les temps qui courent, sème une grande panique chez tous ceux qui avaient depuis si longtemps pris l’habitude de disposer du magistère de la parole autorisée.

C’est donc lui qui a permis la révélation de ce nouveau Watergate puissance 2000 ayant rendu possible l’élection de Biden, avec notamment, entre autres outils, la dissimulation délibérée des éléments à charge contre le clan démocrate et la censure exercée à l’encontre de Donald Trump (quoi qu’on pense du bonhomme) et de ses électeurs pour la plupart réduits au silence pendant l’élection.

Lorsque ces révélations ont été faites il y a quelques jours, j’ai donc pensé que l’ampleur de la désinformation révélée allait déclencher un scandale mondial au regard d’ailleurs des nombreuses implications internationales de cette manipulation (si l’on ne considère par exemple que la question ukrainienne où sévissait le fils Biden), mais aussi au regard du nombre de pays dits libéraux où le soi-disant « progressisme » avance, comme en France, en comptant toujours pour cela sur une censure efficace et un contrôle pressant des moyens d’information et de formation de l’opinion (on connaît le goût obsessionnel de la Macronie pour les dispositifs liberticides en la matière et l’on a vu également l’empressement des européistes à bondir sur Elon Musk pour tenter de l’intimider, tout affolés par la perspective d’une véritable liberté).

Bref, j’ai pensé que, de façon logique, la vérité avait une importance et allait par conséquent avoir des implications de taille. J’ai pensé, comme tout le monde au Watergate.

Rapidement pourtant j’ai été frappée par le fait que cette information capitale était soit, au mieux, minimisée, soit le plus souvent tout simplement invisibilisée, tue, tuée.

Ce qui avait tenu en alerte la planète Twitter pendant toute une nuit au regard de l'importance de l'affaire n’avait tout simplement pas le moindre écho médiatique et politique. Pire : de nombreux médias mainstream se payaient le luxe de produire, sans doute pour allumer des contre-feux, des émissions sur le thème d’un retour prétendu des discours de haine sur Twitter depuis l’arrivée d’Elon Musk et PAS UN MOT sur les révélations du scandale d’État Hunter Biden.

Ce scandale aura très vraisemblablement à terme des conséquences importantes sur la politique intérieure voire judiciaire américaine.

Toutefois, nous ne pouvons que constater que nous avons changé d’ère en ce que, tout simplement, il n’y a plus de Watergate possible : l’ère dans laquelle nous avons basculé est celle de la désinformation assumée, et connue. Malgré la connaissance que le public en a, la réalité n’a plus d’incidence sur le traitement politique, idéologique et médiatique des faits.

Dans mon livre sur la Liberté d’expression (je vous prie de m’excuser si je le mentionne mais c’est que je travaille depuis plusieurs années sur ces questions) je propose une réflexion sur l’émergence du concept de « post-vérité », associé ensuite à celui de fake news. Je démontre que la mise en avant de ces deux notions dans le débat public a été en réalité le fruit d’une volonté idéologique de disqualification de certains courants d’opinion et en particulier afin de contrer l’expression démocratique populaire dont le Brexit et l’élection de Trump furent quelques-uns des fruits.

Ces concepts insistent sur l’idée que la connaissance de la vérité n’a plus d’impact sur l’opinion publique, que la "vérité de fait" (pour reprendre l’expression de Hannah Arendt) est devenue indifférente aux individus qui se sont réfugiés dans un système de croyance éloigné de la raison.

Or, le paradoxe de la situation dans laquelle nous nous trouvons est que ce sont les désinformateurs eux-mêmes qui dénoncent de manière systémique tout ce qui ne va pas dans le sens de leurs convictions comme relevant du « faux » : « fact checkers », « debunkers » et autres « journalistes » déploient toute l’énergie possible pour escamoter le réel qui les dérange tout en dénonçant leurs adversaires idéologiques comme étant sortis du « cercle de la raison » : c’est assez pratique et l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même !

Le fait que Julian Assange croupisse (dans l'indifférence médiatique la plus totale) dans les geôles anglo-saxonnes sous diktat américain pour avoir révélé au monde entier les mensonges qui ont fondé les interventions militaires américaines de déstabilisation (notamment en Irak) de ces dernières décennies aurait dû suffire à nous alerter définitivement sur le fait que nous avions changé de régime, à la fois régime politique et régime épistémique : nous ne sommes plus dans un régime démocratique issu des Lumières où la raison et la connaissance viennent éclairer le citoyen et légitimer le pouvoir. Nous sommes bel et bien passés dans le régime de la post-vérité dans lequel les faits, la raison et la vérité (en tant que valeur légitimante) n’ont plus la moindre importance. J’avais produit un article au sujet de la manière dont les événements du Stade de France avaient été traités politiquement et médiatiquement : tout le monde savait la vérité, le monde entier avait VU la vérité, mais le ministre de l’Intérieur pouvait mentir et dire que ce que tout le monde avait vu n’existait pas, et tout ceci n’a emporté strictement AUCUNE conséquence. Nous sommes donc tout simplement sortis d’un régime de vérité qui fonderait l’information du citoyen, par ceux-là même qui prétendent combattre la désinformation.

Rarement la propagande n’a donc atteint un tel niveau de subtilité systémique.

Davantage que les révélations du scandale Hunter Biden, c'est donc bien l'indifférence que cette vérité suscite qui est l'événement majeur incarnant le système dans lequel nous évoluons désormais. Tous ceux qui tenteront de s'échapper de cette caverne de Platon version post-moderne seront disqualifiés, traités de fous, criminalisés voire éliminés, au minimum médiatiquement.

3 décembre 2022

#HunterBidensLaptop : un Watergate international

Anne-Sophie Chazaud

À la faveur d’une bronchite, j’ai assisté cette nuit de manière inattendue à la révélation du plus grand scandale de manipulation de l’information et de l’opinion de l’époque contemporaine dans un Thread sur Twitter qui avait été annoncé en fin de journée par Elon Musk.

J’aurai l’occasion de revenir sur l’ensemble de ce dossier dans un article ultérieur qui reprendra toute l’affaire depuis le début, mais je dois vous dire que ce qui s’est passé cette nuit et qui aura tenu beaucoup d’entre nous en haleine est de nature à bouleverser beaucoup de choses si la démocratie a encore une réalité.

Les preuves sont apportées dans ce thread plus haletant qu’aucune série Netflix de ce que j’avais démontré dans mon essai sur la Liberté d’expression comme étant une forme aiguë et dangereuse de « porosité » entre le camp autoproclamé du Bien, du néoprogressisme, en l’occurrence une large partie du Parti Démocrate américain et de nombreux médias ainsi que, surtout, la Big Tech, en l’espèce Twitter.

Des copies d’écran complètement sidérantes viennent d’être révélées qui prouvent la volonté délibérée de désinformer, de modifier par la désinformation l’opinion publique et il s’agit là de la révélation d’un trucage avéré et criminel de l’élection américaine ayant porté Joe Biden au pouvoir. Souvenons-nous par ailleurs des accusations qui étaient parallèlement menées d’ingérence étrangère (russe, évidemment) alors que l’ingérence criminelle dans l’élection et la corruption opérait de l’intérieur-même du camp démocrate (et de l’État profond dont il est le pantin).

Tout le scandale révélé cette nuit porte sur la volonté avérée des démocrates et de Twitter et autres géants de la Big Tech de dissimuler les liens de corruption entourant les activités de Hunter Biden en Ukraine et en Chine, révélations qui, si elles avaient été révélées de façon normale comme avait tenté de le faire le New York Post et certains comptes Twitter, auraient conduit à l’évidente non-élection de Joe Biden, alors même que Twitter œuvrait inversement à museler sous prétexte de lutte contre les « fake news » que j’ai toujours appelées « pseudo-fake news » l’expression libre du camp républicain, en supprimant notamment le compte du président alors élu (Trump) et de plus de 70 000 de ses supporters en pleine élection.

À l’heure qu’il est, le thread continue de se dérouler, dévoilant chaque minute des éléments de plus en plus scandaleux dans une affaire qui, par ses implications mondiales (songeons aux multiples dispositifs de porosité idéologique et de pseudo lutte anti fake news dont s’est obsessionnellement entourée l’équipe de campagne de Macron – j’en parle également beaucoup dans mon livre et cela vaut pour les 2 campagnes électorales –, songeons également bien sûr à la question ukrainienne, est un scandale encore plus important que le Watergate.

Avant d’y revenir plus tard, lorsque tout sera dévoilé, j’attire votre attention sur un point qui me semble important : l’on critique beaucoup les États-Unis pour leurs mauvais aspects, je le fais autant que de besoin en matière de wokisme ou encore à travers le rôle éminemment contestable joué par les USA dans la déstabilisation ukrainienne, mais ô combien l’on est admiratif (et envieux !!!) lorsque cette grande démocratie, celle qui place la liberté d’expression en Première place des amendements de sa Constitution, joue pleinement son rôle.

Quiconque a assisté cette nuit en direct à cet événement majeur se souviendra pour longtemps de ce que la démocratie signifie. La question qui se pose à présent est : dans quelle mesure les systèmes verrouillés de contrôle de l’opinion et de l’information, dont l’Union européenne et notamment la France sont les plus vaillants zélateurs, traiteront cette gigantesque affaire qui, au passage, en plus de souligner ce que nous dénoncions depuis des années concernant la corruption et la désinformation, apporte des éléments probants concernant les troubles affaires ukrainiennes à travers un personnage (Hunter Biden) qui incarne à lui tout seul la décomposition morale et matérielle de l’Occident.

À suivre.