Patrick Sébastien vient de publier “Vivre et renaître chaque jour”, sans doute son livre le plus personnel. De sa plume alerte et poétique, il nous offre une magnifique leçon de vie et peint, de manière implacable, les dérives de notre époque. Patrick Sébastien est l’invité de Déborah Grunwald. 27/11/2022
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9 août 2023
Patrick Sébastien dénonce les dérives de notre époque
France Bleu
Patrick Sébastien vient de publier “Vivre et renaître chaque jour”, sans doute son livre le plus personnel. De sa plume alerte et poétique, il nous offre une magnifique leçon de vie et peint, de manière implacable, les dérives de notre époque. Patrick Sébastien est l’invité de Déborah Grunwald. 27/11/2022
Patrick Sébastien vient de publier “Vivre et renaître chaque jour”, sans doute son livre le plus personnel. De sa plume alerte et poétique, il nous offre une magnifique leçon de vie et peint, de manière implacable, les dérives de notre époque. Patrick Sébastien est l’invité de Déborah Grunwald. 27/11/2022
2 juillet 2023
24 juin 2023
Maxime Tandonnet
(Atlantico)
https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/06/24/lideologie-du-en-meme-temps-favorise-t-elle-un-climat-de-violence-pour-atlantico/
(Atlantico)
Jean Luc Moudenc agressé, Zemmour pris à partie, des mouvements d’extrême gauche de plus en plus véhéments, la violence en politique semble s’intensifier. La responsabilité est évidemment ceux qui pratiquent la violence ou la justifient, mais n’y-a-t-il pas aussi une responsabilité secondaire à aller chercher de la part de la majorité et du gouvernement dans la création d’un contexte favorable à ces violences ?
La démocratie et même la politique se sont affirmées au fil du temps comme un mode de résolution pacifique des conflits. La démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres comme disait Churchill. Elle repose sur le principe que dès lors que deux points de vue sont en opposition, la majorité obtient satisfaction et la minorité s’incline. Tel est le secret de la paix civile depuis plus de deux siècles. Or, nous voyons réunis tous les symptômes d’une crise dramatique de la démocratie. L’abstentionnisme a atteint 54% aux dernières législatives. Les citoyens ont le sentiment que les politiques n’ont pas tenu compte de la victoire du Non à 54% au référendum sur la Constitution européenne en 2005, dès lors que le traité de Lisbonne, approuvé ensuite par voie parlementaire, reprenait une partie des dispositions de cette Constitution. Un sentiment s’est imposé dans le pays que voter ne servait à rien, que la démocratie était une fiction, qu’une caste dirigeante ayant la prétention de faire le bien du peuple contre lui-même ne tenait aucun compte de l’avis de ce même peuple. Alors évidemment, cette impression que voter ne sert plus à rien favorise la tentation de la violence.
Que ce soit par la négation du clivage droite gauche, le mépris des corps intermédiaires ou les contradictions permanentes du discours politique, Emmanuel Macron a-t-il créé les conditions d’installation et de développement d’une violence ? Comment cela s’est-il produit ? Quelles ont été les étapes les plus délétères ?
La démocratie directe ou référendaire a été abandonnée depuis la victoire du Non au référendum de 2005 et la démocratie parlementaire fait naufrage dans le chaos. La disparition du clivage structurant droite-gauche ou majorité/opposition a ouvert la voie à un modèle politique fragmenté, dominé par des oppositions radicalisées. Entre Renaissance, la Nupes, le RN et LR, on est entré dans un système chaotique qui fonctionne par des combinaisons et des compromissions ponctuelles dans un contexte instable et dominé par des haines intestines, une montée aux extrêmes. Bref, ce climat de chahut permanent et de cour de récréation donne le sentiment qu’aucune alternance n’est envisageable. En outre, le président jupitérien s’est donné un style autocratique en confrontation permanente avec le peuple. Après les Gilets jaunes en 2018 et 2019, la réforme des retraites a été un moment fort de cette confrontation. Le passage en force des 64 ans contre l’avis d’au moins huit-dixièmes des travailleurs sans débat et sans vote de l’Assemblée nationale, a été le déclencheur d’une crise sociale de trois mois. L’impression de mépris, d’arrogance, d’intouchabilité en l’absence de possibilité de sanction du pouvoir est ravageuse pour la paix civile.
À quel point ce sont idéologiquement et sociologiquement les racines du macronisme qui sont en cause ?
Idéologiquement, la macronisme est un étrange pot-pourri, vulgarisé sous les formules « en même temps » ou « ni droite ni gauche ». De fait, il emprunte, d’une part, le pire d’une mauvaise gauche (esprit bureaucratique et négation des libertés notamment pendant le covid19, gabegie financière insensée, nivellement scolaire, surfiscalité, laxisme sécuritaire et migratoire, dérive écologiste dans la fermeture de Fessenheim) et, d’autre part, le pire d’une mauvaise droite : mépris des gens, délaissement des services publics comme la santé, déstabilisation de l’État, culte du chef, argent roi, autoritarisme stérile, élitisme arrogant. Le tout est empaqueté dans une débauche de communication narcissique, de provocations et de mystifications (par exemple sur le chômage). Il donne le sentiment d’un entre-soi hors-sol, déconnecté du monde des réalités. Il se veut intouchable, invulnérable, à l’image de cette déferlante d’affaires politico-financières qui ne font l’objet d’aucune sanction en interne. Sociologiquement, le macronisme est au croisement d’une partie du CAC 40, des retraités cossus et de la gauche caviar (ou bobo). Tout l’oppose au peuple, aux classes moyennes et populaires. Cette scission est évidemment une source de violence potentielle considérable.
Si le macronisme s’attelait à recrédibiliser la parole publique, revitaliser la démocratie parlementaire, etc. pourrait-il permettre une désescalade dans les violences observées ? Le peut-il ?
Mais en dehors d’une situation exceptionnelle, on ne voit pas de perspective d’un retour à une politique apaisée. Améliorer le fonctionnement de la démocratie par le référendum ou une dissolution qui serait suivie d’une Assemblée plus gouvernable, n’est pas dans l’esprit du macronisme. Ce dernier repose tout entier sur une défiance envers le peuple. Non, il ne le peut pas. Mais le salut ne viendra jamais non plus ni du RN ou autre parti nationaliste ni de la Nupes qui ont une image beaucoup trop clivante dans le pays pour créer un sursaut national. La droite LR quant à elle est allée beaucoup trop loin dans la compromission avec le macronisme contre le peuple, son adversaire privilégié, pendant la réforme des retraites. Tout peut changer très vite évidemment à la faveur d’événements imprévisibles, mais en ce moment, en ce moment, j’insiste, pour l’instant, on ne voit aucun signe nulle part d’une possibilité de renouveau démocratique.
1 juin 2023
[ ARTE ]
Au nom du maintien de l'ordre (1/2) Reculez
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https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre-1-2/
Au nom du maintien de l'ordre (2/2) Presque mortel
https://www.arte.tv/fr/videos/101352-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre-1-2/
Partout dans le monde, des foules en colère affrontent des forces de l’ordre surarmées. Le journaliste Paul Moreira s’immerge dans des manifestations et interroge des spécialistes pour éclairer les causes de ce glissement répressif.
Paris, 8 décembre 2018, acte IV des Gilets jaunes. Pour la première fois à Paris, des véhicules blindés sont utilisés pour contenir un mouvement social. Des manifestants sont blessés, certains vont garder des séquelles. En 2020, aux États-Unis, lors des manifestations contre le racisme et les violences policières organisées après la mort de George Floyd, des images similaires circulent. Le tournant a été pris une vingtaine d'années plus tôt : les mouvements sociaux, jadis disciplinés, ont laissé place à des explosions de colères collectives à laquelle les autorités répondent par une militarisation croissante. Norm Stamper, l'ancien chef de la police de Seattle qui a participé à ce changement de doctrine du maintien de l'ordre, plaide désormais pour une réforme de la police : "Je me suis raconté des mensonges pendant des années. Pourquoi gazons-nous des citoyens non-violents ?"
Implacable démonstration
Comment a-t-on évolué du maintien de l'ordre à un contrôle des foules qui ressemble à une guerre de basse intensité ? Réalisé par le journaliste et reporter Paul Moreira, qui a couvert notamment les manifestations des "gilets jaunes", ce documentaire se penche sur les nouvelles doctrines de maintien de l'ordre en donnant la parole à de nombreux témoins et spécialistes, dont des responsables policiers et des vendeurs d’"armes à létalité réduite". Mêlant leurs propos d’une désarmante franchise et des immersions, parfois rudes, au sein de cortèges en France, en Allemagne ou aux États-Unis, ces deux épisodes livrent une démonstration : cette évolution du contrôle des manifestants, symbolisée par l'usage massif et non contrôlé des armes à balles en caoutchouc, résulte de schémas pensés et assumés par les hiérarchies policières. La peur se répand dans les cortèges et le constat apparaît aussi évident qu’inquiétant : ce glissement répressif menace les libertés publiques.
Au nom du maintien de l'ordre (2/2) Presque mortel
↴
https://www.arte.tv/fr/videos/111712-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre-2-2/
https://www.arte.tv/fr/videos/111712-000-A/au-nom-du-maintien-de-l-ordre-2-2/
Second volet de cette enquête de Paul Moreira qui tente d'éclairer les causes de ce glissement répressif. En France, aux États-Unis, en Allemagne et ailleurs, on est passé du maintien de l'ordre au contrôle des manifestants - et l'arme emblématique de cette évolution est le LBD (lanceur de balles de défense).
En France, aux États-Unis, en Allemagne et ailleurs, on est passé du maintien de l'ordre au contrôle des manifestants ; et l'arme emblématique de cette évolution est le fusil à balles en caoutchouc, le LBD (lanceur de balles de défense). Si le Royaume-Uni l'emploie dans ce qu'il reste de ses colonies dès les années 1960, il faut attendre 1995 pour qu’il soit importé en France, avec une utilisation d’abord circonscrite à des situations de violence individuelle extrêmes. Dix ans plus tard, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, l’autorise face à des foules lors des émeutes dans les banlieues, puis l'usage se banalise. Pourtant, les études sont rares sur ces armes dites "à létalité réduite". On sait néanmoins qu'elles causent des mutilations et réhabituent les policiers à une gestuelle que l'on pensait disparue : mettre en joue et tirer, parfois sans respecter les règles d'utilisation. Face à cette violence, les manifestants n’ont qu’un recours : le téléphone portable, pour enregistrer les bavures. D’autres renoncent à se joindre aux cortèges. Est-ce l'objectif recherché ?
3 mai 2023
Réforme des retraites, le chaos et le désastre
Maxime Tandonnet
Il faut le dire et le répéter. La réforme des retraites, en particulier les 64 ans qui provoquent la colère, est inutile et injuste. L’âge moyen d’entrée sur le marché du travail en France est de 22, 5 ans (INSEE). Le nombre d’annuité nécessaire pour toucher une retraite à taux plein est de 43. Dès lors l’âge moyen théorique de la retraite n’est pas 62 ans, mais plutôt 65,5 ans.
Les 64 ans ont en vérité pour objectif de faire travailler, au-delà de 43 annuités, les personnes, en minorité, entrées sur le marché du travail avant 21 ans, ayant fait peu d’études, notamment les travailleurs manuels. Dans la plus grandes opacité, plusieurs aménagements en faveur des carrières longues permettent à certaines classes d’âge d’éviter ce couperet, mais il reste des poches d’injustice non réglées grâce auxquelles le pouvoir peut se targuer de quelques économies, évidement infinitésimales au regard des 560 milliards de dettes accumulées par le pouvoir macroniste en deux ans (Cour des Comptes).
Alors pourquoi cette réforme ? Fondamentalement emblématique, elle symbolise la poigne jupitérienne et la mise en œuvre de la volonté présidentielle de « transformer la France ». Elle exprime la détermination du pouvoir macronien à faire plier une Nation qui refuse les 64 ans en raison de leur caractère injuste, visant les « sans-dents », les « Gaulois réfractaires », « ceux qui ne sont rien et ne peuvent même pas se payer un costume », les « fainéants » et les « illettrés ». Elle incarne la morgue et le mépris de la sphère dirigeante actuelle envers les gens, le peuple. Nous sommes dans une violente épreuve de force emblématique, une logique de guerre civile entre d’une part ceux « d’en haut » qui prétendent faire le bien du pays contre lui-même, c’est-à-dire l’équipe au pouvoir retranchée derrière les murs de ses palais dorés et les cordons des forces de l’ordre, et d’autre part la population de ce pays dans son immense majorité souvent en souffrance sociale, qui soutient la contestation à cette réforme.
Ce qui s’est passé le 1er mai est une honte absolue. Le pays a sombré une nouvelle fois dans la violence, le sang et les flammes. Plus de 100 policiers ont été blessés, dont un grièvement brûlé. Ces chiffres, qui s’accumulent depuis quatre mois, montrent la profondeur du chaos dans lequel la France a durablement sombré. l’image que donne la France à l’étranger est celle d’un pays dévasté. Évidemment les auteurs de ces abominations contre les forces de l’ordre sont des criminels. Mais ceux qui ont provoqué par autocratie, aveuglement et exubérance vaniteuse les circonstances de cette tragédie, sont eux aussi impardonnables.
Rarement, la politique française n’avait sombré dans un tel niveau de déchéance depuis 1945. Le pouvoir macroniste est évidemment le principal responsable de ce fiasco et de ce chaos. La gauche mélenchoniste n’a jamais fait que souffler sur les braises de la violence. La droite lepéniste – modèle de discrétion – se frotte ostensiblement les mains en espérant tirer les marrons du feu de cette calamité en 2027… Mais c’est loin 2027. La droite classique a choisi le camp macroniste de cette réforme absurde et injuste, contre le pays, manquant une occasion historique de se poser en protectrice du peuple.
Il reste une poignée de responsables politiques, dont Charles de Courson et d’autres, en dehors d’une logique partisane, qui ont montré le cap de la sagesse, de l’apaisement, du sens de l’État et de la vision historique. Evidemment sans être écoutée tant le climat est à l’aveuglement, au délire vaniteux, à la courtisanerie. Dans les périodes de trouble profond, le redressement part toujours d’une infime poignée de visionnaires. S’il reste une lueur d’espoir pour l’avenir de la France, certes faiblarde, elle est à chercher de ce côté-là.
« Cela devient presque normal de passer deux jours au trou pour avoir manifesté »
Eric Vial
Arrestations durant les manifestations contre la réforme des retraites : 80 % des dossiers classés sans suite par le procureur, et les 20 % restant « ressortent libre en comparution immédiate ».
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) vient de publier un rapport alertant sur les conditions de détentions des personnes placées en garde à vue en France dans le cadre de la contestation contre la réforme des retraites. La CGLPL s’inquiète de voir que des principes fondamentaux du droit français et européen ne sont pas respectés.
Elle constate dans l’immense majorité des cas des « arrestations arbitraires », des « interpellations violentes », des « procès-verbaux incomplets voire défectueux ». Pire la contrôleuse relate des incarcérations dans « des cellules indignes » et « des fouilles en sous-vêtements »…
Dans ce rapport de 30 pages, les officiers de police judiciaire interrogés par la contrôleuse reconnaissent ne pas connaître les raisons des interpellations des manifestants mais se disent « solidaires » de leurs confrères. Certains policiers expliquent « qu’ils avaient l’ordre d’interpeller des personnes présentes dans une zone », sans plus.
Dans Libération, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté raconte : « Pour la large majorité des personnes que nous avons vues, il n’y avait aucune preuve (…) Ce sont des sortes d’arrestations préventives, arbitraires ». Elle considère que si la Police « arrête les gens le samedi, elle est «tranquille» jusqu’au lundi ». Elle ajoute : « nous avons échangé avec des gardés à vue qui se plaignaient d’avoir été malmenés pendant leur interpellation. Je veux bien entendre que des policiers soient fatigués, qu’ils n’en peuvent plus de se faire insulter pendant des heures. Mais c’est contre-productif de brutaliser les gens, sans compter le fait que c’est illégal ».
La CGLPL constatant que le Droit des personnes n’est pas respecté a donné quinze jours au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pour répondre et mettre fin aux « dérives » caractérisées et liberticides.
Sauver la peau du président ?
Pierre Duriot
Les analyses de la violence des manifestants et des policiers, sont assez simplistes, dans les médias, qui s’appliquent à nous servir le monde manichéen dont ils ont l’habitude. Les bons Ukrainiens, les méchants Russes, le méchant virus et le bon vaccin, le gentil démocrate incompris et la méchante d’extrême droite, le bon migrant et le méchant xénophobe. Tout cela tombe avec le temps, mais sur le moment ça marche et deux semaines après, il faut « passer à autre chose », nous disent maintenant les ministres, avec les mêmes rebonds dans la voix, que quand ils serinaient, « la seule solution, c’est la vaccination ». Et les pseudos journalistes de répercuter : « c’est inadmissible dans une démocratie », devant les images de policiers molestés.
La première des violences est bien la violence d’État, qui se comporte comme un père qui bat sa femme, tout en enseignant à son garçon, qu’il ne faut pas battre sa femme. L’État bat son peuple, le brime, le ruine, le confine, le tue au travail, l’empêche de se soigner, de se nourrir, d’avoir des loisirs, lui demande d’être économe, écologique, frugal et respectueux, tout en faisant l’exact contraire de tout cela. En faisant l’exact contraire, avec en plus, un effet d’affichage, d’arrogance même : oui, mais nous, on a le droit de ne pas respecter la loi qu’on édicte. Insupportable. Mais il va plus loin, il laisse mourir les entreprises, alors qu’il pourrait sortir des tarifs européens de l’énergie, pour sauver les emplois et l’activité : il ne le fait pas et tout le monde le sait. N’est ce pas d’une grande violence ? La population est à l’image de ses gouvernants, devenue violente, de manière systémique, puisque le pouvoir ne répond plus que par la violence, de manière systémique également.
On ne peut pas s’émouvoir du policier en feu, plus que du Gilet jaune amputé. On ne peut pas condamner le jusqu’au boutisme des casseurs et accepter le jusqu’au boutisme du 49.3. On ne peut pas expliquer qu’il ne faut pas manquer de respect au président, quand le président évoque ceux qui ne sont rien. Et les solutions à cette violence systémique passent par des mesures qui ne résolvent rien. Par exemple, le président du syndicat des petits commerces explique qu’il faut penser à des indemnisations pour les commerçants qui se font fracasser leurs vitrines, parce qu’ils sont sur les itinéraires des manifestations. Ou alors, il préconise qu’on change de temps en temps les itinéraires, pour mieux répartir la casse, sans doute ? Le mieux ne serait-il pas de supprimer la casse ?
Violent toujours, le gouvernement n’écoute que si on casse et encore. Imaginez que 10 millions de personnes descendent dans la rue pour protester et que tout se passe bien, qu’il n’y ait pas le moindre heurt, pas de black-blocs, pas de casse, rien… que se passerait-il avec Macron ? Rien. Avec cet homme là, violent systémique lui aussi, on aurait droit à son traditionnel « Les Français m’ont élu », synonyme pour lui de « Je fais donc ce que je veux ». Clairement, la France a quitté le groupe des démocraties pacifiques, parce qu’elle n’est simplement plus, de fait, une démocratie dans laquelle, quand le peuple revendique, on l’écoute, on discute, on amende. Il n’y a plus rien de tout cela, on envoie les policiers à la baston, parmi lesquels, beaucoup commencent à douter du bien fondé des ordres et des missions.
Mais l’État fait pire, il sait qui sont les casseurs, il sait où ils habitent, il en laisse même venir de l’étranger, peut-être même qu’il commande leur venue et il ne les arrête pas. Il les laisse faire, casser, piller, blesser les forces de l’ordre et invoque les blessures subies par les forces de l’ordre, pour justifier encore plus de violence, non pas contre les casseurs en question, mais contre le peuple. Et cet État se situe, en ce moment, exactement juste avant l’ordre de tirer sur la foule, à balles réelles, achevant ainsi de passer officiellement dans le camp des dictatures. Et expliquer qu’on peut le faire, parce qu’on est les gentils, qu’on n’est pas l’extrême droite, ne trompera personne. Il y a une incongruité quotidienne à expliquer que le danger de l’extrême droite, c’est les autres et à se comporter comme un gouvernement d’extrême droite, qui n’écoute pas, ne discute pas, mais passe son temps à cogner, parce qu’il s’autoproclame le camp du bien.
Il serait pourtant possible de faire cesser cette folie, qui se cristallise autour de la personne du président, qui voulait qu’on aille le chercher. Il sait qu’il en est proche et se barricade, pire qu’un dirigeant de Corée du Nord, pour aller au foot. Avec une procédure de destitution, les motifs ne manquent pas, les députés arrêteraient cette violence et sauveraient également, en même temps, la peau du président dont la seule mention, la seule apparition, hérisse désormais, le poil de toute la nation. Il s’agirait, dans le respect de la constitution, d’une exfiltration symbolique et salutaire, qui apaiserait les tensions, au moins quelques temps et permettrait de lever la soupape d’une cocotte minute sociale et économique, qui n’en finit plus de monter en pression.
8 avril 2023
Le syndrome Benalla
Gilles La Carbona

Depuis l’annonce du 49.3, les manifestations n’en finissent plus, d’ampleurs différentes. Il ne se passe pas une journée sans que la France ne soit secouée par cette colère. Les périphériques bloqués, les ponts, les dépôts pétroliers, font l’objet d’action coup de poing. Plus symboliques sont les attaques contre des lieux incarnant le pouvoir, des permanences de LR ou de députés Renaissance saccagées, murées, des mairies envahies. À Paris et à Nancy, les portes d’entrée de la banque de France ont fait l’objet de tentatives d’incendie. Le restaurant la Rotonde, a également été visé. La grogne monte d’un cran.
Nous l’avions dit au RPF, cette colère contre l’utilisation du 49.3 en lieu et place d’un vote des députés, se mue en une révolte contre un pouvoir qui aujourd’hui, est non seulement contesté, mais plus grave, détesté. Pour seule réponse, la violence policière, pardon, pour BFM, il ne faut pas employer ce terme, mais celui de « dérapage ». Encore une fois cette chaîne se distingue par une déférence qui confine à l’aveuglement et au détournement de la réalité. Mais que ne ferait donc pas BFM, dont son président doit tant au couple Macron ? Ce renvoi d’ascenseur n’est pas un service qu’il rend à l’apaisement social. Masquer les faits, les minimiser pour tenter de justifier ce que la presse étrangère découvre, horrifiée, est une manipulation peu honorable. Il y a une différence entre un dérapage et une violence. Si les deux sont condamnables, les conséquences qui en résultent ne sont pas les mêmes. Une femme sauvagement matraquée, avant d’être poussée dans le métro, place d’Italie, c’est une violence, le refus de s’identifier avec son RIO auprès du journaliste David Dufresne, ou devant des députés de la Nation, Ugo Bernalicis, Alexis Leaument, Thomas Portes, c’est un dérapage. Mais après tout pourquoi les forces de l’ordre seraient-elles tenues de respecter une obligation ? Qui peut les obliger ? La police ? L’armée ? Ne rêvons pas.
Le Conseil d’État s’est délicatement écarté du débat en s’excusant de ne pouvoir prendre une décision qui relève du pouvoir hiérarchique. Mais n’est-ce pas aussi le but de cette institution défaillante de pallier les manquements hiérarchiques ? Une notation abusive est annulée par la justice administrative, aucun juge n’a encore laissé le soin à l’administration en cause de gérer seule ce problème. Il en est de même pour faire respecter une règle à laquelle la police se soustrait sans aucune sanction. Que peut-on dire d’une police, qui non seulement ne laisse pas travailler un journaliste, mais qui en plus ne respecte même pas les élus de la nation ? Et dire que certains justifient leur attitude agressive pour « sauver la République ». Un ancien préfet fustige la macronie et parle de « nouveaux flics » en ces termes : « On recrute des teubés , ils parlent comme des voyous et portent des armes et une matraque. Je ne reconnais plus la police dans laquelle j’ai travaillé. » Anciens et nouveaux ne doivent pas plus se comprendre dans la police, que dans d’autres administrations.
Mais si un policier n’est plus identifiable, comment un manifestant peut-il faire la différence entre un voyou et un fonctionnaire assermenté ? L’habit seul, ferait donc le moine ? Souvenons-nous de l’affaire Benalla, il avait bien un brassard de police autour du bras, et n’était nullement habilité à s’en prévaloir. Nous arrivons devant un problème d’une gravité encore jamais atteinte. Nous avons un pouvoir qui ne peut se maintenir que par la violence et la terreur, une police qui n’a plus rien de républicaine, puisqu’elle enfreint elle-même les lois qu’elle est censée faire appliquer, et des députés qui n’osent pas destituer un président détesté à l’intérieur, et méprisé à l’extérieur. Chirac, à son époque, avec le CPE, avait su entendre à la fois, la rue et la République et retiré sa loi. Macron, obéissant à des intérêts supérieur et avec le profil psychologique très particulier qu’on lui connaît, n’écoute personne.
Les députés ne se rendent pas compte de la catastrophe qui arrive, médusés pour certains par l’Eldorado qu’ils découvrent. Entre salaire confortable et avantages hallucinants, ils ont perdu la tête. L’annonce de la constitutionnalité de la loi, si elle n’est pas tempérée par l’acceptation du RIP, pourrait provoquer un nouvel embrasement. Lorsque les mots deviennent impuissants à convaincre, les actes les remplacent. Ces derniers ne sont plus que l’expression brutale de l’exaspération. C’est cette évidence que nos oppositions sont incapables de voir et de comprendre. Au RPF, avec d’autres, nous craignons que ce qui risque d’arriver, ne soit plus du ressort de la prévention, ou de la pédagogie.

30 mars 2023
Tiephaine Soter
Plusieurs sources du journalisme d'investigation indiquent depuis quelques heures que l'un des deux manifestants qui a eu le crâne fracassé par l'unité de gendarmerie en quad, style BRAV-M, à Sainte-Soline est en état de mort cérébrale. L'info originelle viendrait d'un médecin du CHU de Poitiers, qui évoque une "mort encéphalique" depuis dimanche soir.
Le directeur de la com' du CHU de Poitiers, contacté par les journalistes, "ne confirme pas et ne dément pas l'information", une manière de dire sans le dire que l'info est exacte mais qu'il n'a pas le droit de le dire pour des raisons d'ordre politique.
On nous a longuement dressé le portrait du "militant" fiché S, délinquant notoire etc., mais celui-ci, personne n'en parle.
Cet après-midi, une charge de CRS a provoqué la chute très violente d'un homme qui n'était absolument pas menaçant. Depuis les témoignages selon lesquels il recevait un massage cardiaque sur place, plus aucune nouvelle nulle part.
Ça fait 4 ans et demi que les forces de "police" sont en roue libre contre des gens qui ne font qu'exercer leur droit à manifester. On se souvient de cette dame de 80 ans qui a été tuée par une grenade lacrymo tirée à tir tendu sur elle alors qu'elle fermait ses volets, on se souvient de cette vieille dame de 73 ans renversée et piétinée par une charge de CRS, on se souvient des 353 Gilets jaunes blessés à la tête dont 30 ont perdu un œil, on se souvient de ces jeunes et moins jeunes qui ont eu la main arrachée.
J'ai longtemps été fervent soutien des hommes en bleu, particulièrement après la vague de terrorisme qui a frappé notre pays en 2015-2018. Ce n'est plus le cas désormais, pas quand je vois le peuple français être massacré alors qu'il ne fait que réclamer des conditions de vie décentes et de ne pas être considéré comme du bétail corvéable à merci.
Qu'on ne vienne pas me faire chier à me dire "c'est sur les gauchistes qu'ils tapent", parce qu'en 2018, c'était "sur les fachos de Gilets jaunes". Cette rhétorique de toujours diviser tout le monde entre gauche et droite est un piège dont il va falloir apprendre à sortir une bonne fois pour toutes : la matraque n'en a rien à foutre de votre couleur politique, tant qu'elle peut vous défoncer la gueule.
Communiqué des parents de Serge encore dans le coma après les charges policières contre les manifestants de Sainte-Soline
Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un "pronostic vital engagé", suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.
Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l'arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d'une enquête de police, et détournement d'informations contenues dans un fichier de leur finalité.
Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :
- Oui, Serge est fiché "S" - comme des milliers de militants dans la France d'aujourd'hui.
- Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires - comme la plupart des gens qui se battent contre l'ordre établi.
- Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes - comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu'une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.
Nous considérons qu'il ne s'agit là nullement d'actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.
Les parents de SergeLe 29 mars 2023
Segundo Cimbron
Il a été pris en flagrant délit de mensonge sur le rôle de ses policiers lors de la finale de Champion's League...
Il est encore pris en flagrant délit de récidive de mensonges sur les faits de répression de la manifestation de samedi dernier contre la privatisation de l'eau...
Ses mensonges portent sur des faits de violences policières pouvant entraîner la mort de personnes pacifiques, ne présentant aucun danger, venues assister à un match de foot ici, usant du droit de manifester inscrit dans la déclaration des droits de l'Homme de l'ONU, là.
Il envoie des SMS à ses commissaires leur demandant « d'épargner le carré de tête syndical et les jeunes » lors des manifestations contre le recul de l'âge de la retraite (sous entendu : pour les autres, vous pouvez cogner...).
Il est toujours en place et personne – ou presque – ne demande sa démission (et son inculpation pour mise en danger de la vie d'autrui par abus d'autorité publique comme circonstance aggravante...).
Question : du ministre de la police (pardon, de la milice) de quel pays autoritaire je parle ?
29 mars 2023
Darmanin : le spectacle du camion qui brûle
Pierre Duriot

Darmanin, tranquillement, explique qu’il y avait un millier de radicaux à Sainte-Soline, dont près de 200 fichés S. Seulement, ce faisant, il avoue deux choses, pourtant inavouables. En premier lieu, que les fichés S peuvent aller et venir sans entrave, rejoindre un lieu stratégique sans être inquiétés et se balader avec du matériel de combat de zadiste. On se demande à quoi ça sert d’être fiché S, si on n’est pas plus surveillé que ça ? En second lieu, sachant que ces types sont ce qu’ils sont, il n’a pas cherché à les empêcher de rallier Sainte-Soline, les a laissés se préparer, s’organiser, se regrouper, avant d’envoyer les fonctionnaires du maintien de l’ordre, au casse-pipe. Le même scénario, exactement que quand Philippe, premier Ministre, avait laissé des centaines d’activistes, dont beaucoup d’étrangers, rallier le site de Notre-Dame-des-Landes, avant d’envoyer, de la même manière, les gendarmes au casse-pipe. Etait-ce si difficile d’alpaguer ces activistes sur les quais de gare, ou les ronds-points, avant qu’ils n’arrivent ? Ces gens ne font pas du maintien de l’ordre, il font du spectacle, pour épater le téléspectateur et se fichent royalement des dégâts collatéraux chez les fonctionnaires. Il y a des pourtant des extincteurs dans chaque véhicule de service, pourquoi ne sont-ils pas utilisés dès le départ du feu ? À croire qu’on laisse les camions bleu-marine brûler pour les caméras. Nos fonctionnaires, en plus d’être blessés, passent pour des glands au niveau international, où on scrute à la loupe nos techniques de maintien de l’ordre. Et les spécialistes doivent nous utiliser pour montrer à leurs élèves gendarmes, ce qu’il ne faut surtout pas faire. Pour les zadistes, ils savent ce qu’ils risquent. On est habitué à ce gouvernement qui a toujours la tentation d’éteindre les incendies en y jetant de l’essence. (...)

France : bientôt des Casques Bleus ?
Gilles La Carbona

Au Maroc, au Chili, en Argentine, en Allemagne, en Grèce, les ambassades de France sont la cible de manifestations contre la répression du régime de Macron, sa politique autoritaire et fasciste. Il n’y a pas encore si longtemps, c’était en France que les ambassades étrangères étaient le théâtre de tels attroupements. Les temps changent et ce qui se dénonçait hier, au pays de Voltaire, l’est aujourd’hui contre la France elle-même, ailleurs. La honte devrait assaillir le moindre journaliste, le plus humble des parlementaires, mais il semble que ce sentiment n’affecte plus les consciences normalement pétries d’humanisme, éprises d’un idéal de liberté, avides de justice et d’équité… mais perfusées aux subventions.
Le monde se réveille, tremblant d’épouvante, en contemplant les images de toutes ces violences, initiées par un pouvoir autoritaire qui falsifie ses actes sous couvert d’un droit qu’il détourne dans son esprit, qu’il bafoue avec la complicité du Conseil d’État et du Conseil Constitutionnel, institutions transformées en blanchisseuses de l’ignoble et du frelaté. Ce n’est pas parce qu’une procédure est inscrite dans la loi, qu’elle est moralement et socialement acceptable. Et c’est cette part d’interprétation qui est devenue si licencieuse, qu’elle permet toutes les perversions et offre les justificatifs à des actes qui cachent des intentions malhonnêtes, perverses, donc condamnables. L’utilisation du 49.3 n’échappe pas à cette analyse, et c’est surtout le 47.1, utilisé pour l’examen de cette loi, qui est l’outil le plus dévoyé. Il n’a pas été utilisé par erreur, il l’a été pour pouvoir mettre en action l’article 49.3, sans quoi le gouvernement ne pouvait plus en faire usage. L’intention d’utiliser le 47.1 était donc malhonnête dès le départ, mais ce n’est pas le mobile qui sera jugé, voilà ou est le crime odieux que se prépare à valider le Conseil Constitutionnel.
L’étranger n’est pas dupe, il voit, il comprend, et des voix s’élèvent à présent partout, pour dénoncer la tyrannie macroniste. Une prise de conscience internationale se fait jour, et Macron apparaît pour ce qu’il est, un fourbe manipulateur, qui refuse le jeu équitable de la démocratie, cherchant à tous les instants les moyens de contourner les textes. Le monde est choqué que l’on puisse à ce point, en France, gouverner avec une telle violence, au point d’oser prétendre, en pleine tourmente, comme le fait Borne, que « le gouvernement a fait ce que les Français attendaient », quand ce même peuple est massivement dans la rue. L’indécence de la formule est plus qu’un simple mépris, qu’une insulte, il est la marque du césarisme de ce régime qui vient, sans sourciller, affirmer qu’il tend la main aux syndicats, après leur avoir fermé la porte au nez. Le monde gronde, inquiet que la 5ème puissance nucléaire bascule dans le totalitarisme. Et voilà nos ambassades prises pour cible. Impensable il y a encore quelques mois. Pour corroborer ces actions, Amnesty International, Reporters sans frontières et le Conseil de l’Europe, l’ONG Human Right Watch dénoncent l’usage excessif de la force en France. Le Washington Post s’en émeut également. Ce n’est plus une simple plainte locale, c’est un fait avéré internationalement, mais ignoré de la macronie, puisqu’un ministre de ce gouvernement affirme sur une radio, que ces violences n’existent pas ! Il est uniquement dans son rôle, mentir et nier la réalité.
Le chef du gouvernement israélien, après seulement une nuit de forte mobilisation, a ajourné son projet de loi… une nuit seulement. Alors que chez nous l’insurrection couve depuis bientôt deux semaines et rien ne se passe, si ce n’est que notre président est obligé d’annuler une visite à Toulon. Quel contraste, entre un homme d’État prenant la mesure de la colère de la rue, et un autre contraint de se terrer dans ses appartements, isolé, jouant les fanfarons, mais incapable de pouvoir mettre un pied dehors sans trembler, sans se sentir à ce point esseulé et faible. Le grand Macron annule un déplacement dans son propre pays.
En réalité, on a très bien compris sa technique. Il laisse pourrir la situation dans la rue. Il laisse aussi pourrir la situation à Sainte-Soline, envoie les forces de l’ordre au feu de manière dangereuse, fait frapper indifféremment casseurs et populations laborieuses. Il tente de justifier ainsi d’un état d’exception pour apparaître comme un homme fort, avant de dissoudre et de retrouver, espère-t-il, une légitimité d’homme d’État. Ca ne marchera plus. Non seulement, il nous a déjà fait le coup, mais en plus, il est allé trop loin dans l’insulte, le mépris et le mensonge, il est grillé.
Les représentants des États siégeant à l’ONU devraient se pencher sur le cas de la France, exiger des explications, et pourquoi pas, cela s’est fait pour d’autres pays, demander que cette crise politique se règle dans les urnes. Et l’international de se faire un devoir de porter assistance à ce peuple, mis en danger par la faute de son dirigeant.

28 mars 2023
Médecin à Sainte-Soline, je témoigne de la répression
Agathe, médecin urgentiste présente à la manifestation à Sainte-Soline
- Reporterre -

Alors que le pronostic vital d’un opposant aux mégabassines de Sainte-Soline est toujours engagé, une médecin urgentiste lui ayant porté secours témoigne. Elle pointe la responsabilité de la préfecture pour le retard de sa prise en charge par les urgences.
Le week-end de mobilisation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) a été marqué par de nombreuses violences policières et des blessures très graves, avec une personne encore entre la vie et la mort.
En attendant de plus amples informations, Reporterre publie d’ores et déjà le témoignage d’Agathe, médecin urgentiste présente à la manifestation, qui a suivi et s’est occupée de cette personne toujours dans le coma et au pronostic vital engagé. Elle pointe la gravité des faits et la responsabilité de la préfecture pour le retard de sa prise en charge par les urgences.
• La marche de printemps
Départ du camp vers 11 h. Trois cortèges marchent à travers champs. Le premier cortège nous annonce qu’il n’y a aucun barrage des forces de l’ordre sur le parcours. Ils gardent la bassine. Un vulgaire trou recouvert de béton. Ils la gardent comme une forteresse. Ils auraient même creusé une tranchée de huit mètres de profondeur et un talus de plusieurs mètres de hauteur sur tout le tour de la bassine pour la rendre inaccessible. Les douves du château-fort. Le cortège au sein duquel je me trouve est joyeux, les manifestants marchent dans la boue, un champ de colza, premières fleurs du printemps.
• Arrivée à proximité de la mégabassine
Les cortèges se retrouvent. Ils fusionnent. Une marée humaine. La victoire d’être si nombreux. 20 000, 25 000, 30 000 personnes, impossible d’estimer. On aperçoit les forces de l’ordre soigneusement disposées autour du bassin, enceinte de camions de gardes mobiles, plusieurs blindés. Une colonne de quads avec un binôme de gardes mobiles dessus. Certains auraient vu la cavalerie. Personne n’est inquiet à cet instant. Que peuvent-ils faire contre cette foule hétéroclite et déterminée ?
Un instant je me demande pourquoi les forces de l’ordre sont là. Ils ont creusé une tranchée de huit mètres de profondeur et un énorme talus. La bassine nous est inaccessible. Je me demande pourquoi la présence de toute cette artillerie est nécessaire. Qu’aurions-nous fait en leur absence ? J’en discute avec un·e ami·e, on se dit qu’ils font de la lutte contre les mégabassines un symbole de l’autorité de l’État.
• Premiers gaz
Je suis venue manifester avec une bande d’ami·es, je marche avec une copine. Dans mon sac à dos des compresses, du désinfectant, des antalgiques, des bandes, des pommades anti-inflammatoires, quelques kits de sutures si nécessaires pour l’après. Nos expériences de manifestations des dernières années nous ont appris qu’il fallait s’équiper en matériel de secourisme. Je ne me suis pas identifiée comme « medic » officiel. Mais il me semble évident d’avoir un minimum de matériel, au moins pour les copin·es.
Les cortèges se rejoignent à proximité de la bassine. Le cortège à notre droite est déjà noyé par les gaz alors que nous sommes encore à plusieurs centaines de mètres. Ils remontent vers nous, alors que nous continuons à avancer, heureux de se retrouver après ces nombreux kilomètres parcourus à travers champ.

30 000 personnes ont manifesté contre la mégabassine de Sainte-Soline, le 25 mars 2023. © Caroline Delboy / Reporterre
Les manifestants s’approchent des gardes mobiles avec leurs banderoles. On avance ensemble. Nous apercevons les visages familiers de quelques vieilles amitiés. À peine le temps de se retourner. Il pleut des grenades lacrymogènes, et d’autres, assourdissantes ou désencerclantes. Nous reculons. Je vois une femme faire demi-tour et repartir en arrière. Énorme détonation entre ses jambes. Elle boite. Nous reculons pour l’accompagner, la soutenir. Ça commence fort. On constate les blessures, un bel hématome sur la cuisse, un peu de gel anti-inflammatoire, deux gorgées d’eau. On se retourne, les manifestants crient « medic » de tous les côtés. On vient à peine d’arriver.
« Derrière nous, un deuxième blessé est transporté par des manifestants »
C’est un homme jeune avec une plaie délabrante de la main. Grenade de désencerclement. Je nettoie, une compresse, une bande, un antalgique. « Tu devras refaire le point sur la base medic arrière, être sûr qu’il n’y ait pas de corps étrangers. » D’autres « medic » s’affairent. On continue. On entend dire que quelqu’un serait inconscient au sol à proximité d’une banderole devant. On cherche cette personne. Impossible de la trouver. Un ami nous arrête, il s’est pris un Flash-Ball à l’arrière de la tête. On s’assoit pour l’examiner derrière une haie. On remonte sur un chemin en terre.
• Le chemin des blessés
Le niveau d’intensité a été maximal d’emblée. Pas de demi-mesure. Tous ces blessés qui reculent. Allongé dans un champ. Assis dans un fossé. La haine monte contre les forces de l’ordre. Que font-ils, que défendent-ils, quelques mètres cubes de béton valent-ils tous ces corps mutilés ?
Quelqu’un nous attrape par le bras. Un infirmier avec lequel j’ai discuté un peu plus tôt dans la journée. Il nous emmène à proximité d’un homme allongé à côté d’un fossé. « Fracture ouverte de fémur », me dit-il. Un pansement est déjà installé, je ne vois pas la plaie. Je vois un hématome de cuisse volumineux. Il n’y a pas d’extériorisation de sang. Je sens son pouls. Il est conscient. La première chose à faire : le mettre en sécurité. Un antalgique. À huit personnes, on le déplace plus loin. Quelqu’un prend des constantes. La fréquence cardiaque est normale. Je suis rassurée, il n’est pas en train de se vider de son sang. Pour une fracture ouverte de fémur, le risque hémorragique est majeur. Je demande à ce que quelqu’un appelle le Samu pour une évacuation.
Derrière nous, un deuxième blessé est transporté par des manifestants. Une plaie délabrante de la fesse gauche. La plaie n’est pas hémorragique. Elle est douloureuse. Il ne peut pas marcher.

Selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés – dont 40 grièvement – durant ces affrontements. © Bertrand Sinssaine
On aperçoit une nouvelle charge de la police. Des quads ? Des lacrymos ? Je ne sais pas, je n’ai pas le temps de lever le nez des blessés. Il va falloir qu’on recule de nouveau pour mettre les blessés en sécurité. On fait un portage sur le chemin en terre pour s’éloigner vraiment définitivement des zones d’agressions.
On arrive à un croisement. Je demande à ce que les constantes des blessés soient prises de nouveau pour s’assurer de leur stabilité. Je demande à ce qu’on rappelle le Samu pour qu’il nous envoie des secours. Je vois que sur le chemin d’autres blessés continuent d’affluer.
Je refais le point sur la suspicion de fracture ouverte du fémur. Je déballe la plaie. La plaie est profonde. Il y a quelque chose de dur et de blanc qui ressort en son sein. Ce n’est pas de l’os. C’est un corps étranger en plastique blanc, une part cylindrique, une part plate. Je laisse le corps étranger en place. Il doit être retiré dans un bloc opératoire au cas où il existe une plaie vasculaire sous-jacente. Je rectifie le diagnostic à la régulation du Samu.
À ce croisement de routes où se retrouvent de nombreux blessés, des élus et des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme sont présents.
« Mon petit matériel ne va pas suffire. Quelle impuissance… »
Un homme est installé par des manifestants juste à ma gauche. Il a le visage déformé. Il s’est pris une grenade dans le visage. Je l’examine. Il a une plaie de la paupière hémorragique. L’œdème de la paupière ne me permet pas d’examiner l’œil, sa vision, sa motricité. Il a une très probable fracture du maxillaire gauche, je ne peux rien dire pour son œil.
Des personnes viennent me voir pour me dire que les ambulances sont bloquées par les gardes mobiles en amont. Je commence à m’énerver. Je transmets : « Nous avons appelé le Samu, nous avons des blessés graves. Ils doivent laisser passer les ambulances. Nos appels sont enregistrés sur les bandes de la régulation du Samu. S’ils entravent le passage des ambulances, ils seront pleinement responsables du retard de soins. On ne se laissera pas faire. Y compris sur plan juridique. » « Mettez-leur la pression, c’est pas possible autrement. »
D’autres blessés arrivent entre-temps, ils ont l’air stables. Je n’ai pas le temps de les voir. Certaines personnes s’occupent d’eux. Des complicités de bord de route.
• L’« urgence absolue »
Quelqu’un vient me chercher pour me demander d’intervenir plus en amont sur le chemin. Mon amie reste avec les blessés.
Je remonte vers la zone où un homme est au sol. Du monde autour de lui. Je m’approche de sa tête. Un « medic » réalise une compression du cuir chevelu. Des gens essayent de le faire parler. Du sang coule sur le chemin. Il est en position latérale de sécurité. Je me présente auprès des autres personnes qui prennent soin de lui. « Je suis médecin urgentiste, est-ce qu’il a déjà été évalué par un médecin ? Est-ce que quelqu’un a déjà appelé le Samu ? » Le Samu est prévenu. Pour l’instant aucun moyen ne semble engagé. Je l’évalue rapidement. L’histoire rapporte un tir tendu de grenade au niveau temporal droit (juste en arrière de l’oreille). Il se serait effondré. Extrait par des manifestants. Au début il aurait été agité. Là, il est en position latérale de sécurité. Il est trop calme.
« Le coma est de plus en plus profond »
Je fais un bilan de débrouillage :
- une plaie du scalp de plusieurs centimètres en arrière de l’oreille. La plaie est hémorragique ;
- un traumatisme crânien grave avec un score de Glasgow initial à 9 (M6 Y1 V2), une otorragie qui fait suspecter une fracture du rocher ;
- pupilles en myosis aréactives ;
- vomissement de sang avec inhalation ;
- les premières constantes qu’on me transmet sont très inquiétantes. La fréquence cardiaque serait à 160, la tension artérielle systolique à 85. Le shock index est à presque 2.
Je demande à ce qu’on rappelle la régulation du 15 et qu’on me les passe au téléphone. Mon petit matériel ne va pas suffire. Quelle impuissance…
Je prends la régulation du 15 au téléphone. Je demande à parler au médecin. Je me présente en tant que médecin urgentiste : je demande un Smur [service d’aide médicale urgente] d’emblée pour un patient traumatisé crânien grave, avec une plaie du scalp hémorragique, et des constantes faisant redouter un choc hémorragique. Le médecin me répond que la zone ne semble pas sécurisée et qu’il est impossible pour eux d’intervenir au milieu des affrontements. J’explique que nous sommes à distance des zones d’affrontement. Qu’il y a des champs autour où il est possible de faire atterrir un hélicoptère. Il me dit qu’un point de rassemblement des victimes (PRV) est en cours d’organisation, qu’il va nous envoyer des pompiers pour extraire les victimes. J’insiste sur le fait que cet homme a besoin d’un Smur d’emblée, qu’il s’agit d’une urgence vitale immédiate et qu’il n’est pas en état d’être transporté vers un PRV. L’appel téléphonique prend fin, je n’ai pas l’impression que ma demande ait été entendue.
Un traumatisme crânien grave peut aboutir à la mort cérébrale, ou à la présence de séquelles extrêmement lourdes.
Je retourne auprès de la victime. Je la réévalue. Son score de Glasgow est tombé à 7. Le coma est de plus en plus profond. Une équipe de médecins infirmiers des gardes mobiles arrive. Je suis en colère. Ils viennent apporter les bons soins à ceux qu’ils ont presque tués. Je ravale ma colère, il faut penser à cet homme, à ce qu’il y a de mieux pour lui. Je fais une transmission médicale. Je propose que le médecin rappelle la régulation pour appuyer ma demande de Smur dans le cadre d’une urgence vitale immédiate. En attendant, j’aide l’infirmier à poser une perfusion. Traitement de l’hypertension intracrânienne. Traitement pour l’hémorragie. Le médecin des gardes mobiles me demande si j’ai de l’oxygène. Je ris nerveusement. Non, moi j’ai des compresses et de la biseptine, j’étais là pour manifester initialement.
Leur matériel est limité. Ils n’ont pas de quoi faire des soins de réanimation. Je ressens leur stress. Nous sommes dépendants du Smur.
Des pompiers en pick-up arrivent, ils nous demandent pourquoi le Smur et les VSAV [véhicules de secours et d’assistance aux victimes] ne sont pas là. Je craque et leur hurle dessus, je dis que les ambulances sont bloquées par les GM [gardes mobiles] en amont.
Combien de temps s’est écoulé ? Depuis combien de temps était-il au sol avant mon arrivée ? Comment peuvent-ils assumer un tel niveau de violence pour quelques mètres cubes de béton ?
Je pense à Rémi Fraisse.
Le Smur arrive. J’aide à son installation sur le brancard du Samu. Le médecin du Smur prépare de quoi l’intuber dans le camion. Je quitte les lieux pour rejoindre les autres blessés.
Je pense à cet homme. À ses amis. Aux miens. Je me demande où ils sont. Y en a-t-il d’autres comme lui ? Je pense à tous ceux qui ont été blessés ces dernières années par les armes de la police. À la zad, au Chefresne, au Testet, pendant la loi Travail, les Gilets jaunes. À ceux qui ont perdu des doigts, une main. Un œil. Ceux qui ont perdu la vie. À lui.
27 mars 2023
Un révolutionnaire calme ?
Eric Vial
Je suis un vrai militant. J’ai 52 ans. Le désir d’un monde plus juste et plus équitable coule dans mes veines. J’ai été de toutes les manifestations, de toutes les causes, de toutes les colères.
À 14 ans j’ai bloqué mon collège. Plus tard, avec les copains alsaciens on a investi des ponts et des routes ; avec les camarades on a participé à des blocages ou des actions de solidarité. J’ai fait des manifs autorisées ou pas. Je ne compte plus mes participations, elles sont innombrables.
Mais JAMAIS durant toutes ces années je n’ai reçu un coup de la part des forces de l’ordre ; je n’ai rien cassé non plus, ni dégradé (pour être sincère cela ne m’est pas venu à l’esprit).
Je n’ai jamais été arrêté. Je n’ai pas provoqué ni insulté.
J’ai toujours respecté les consignes de sécurité, surtout je n’ai jamais mis en danger ceux qui m’accompagnaient dans mes luttes.
Quand on nous disait : « c’est bon on vous a vu vous pouvez rentrer maintenant », on appliquait.
Oserais-je dire que toutes ces luttes se sont déroulées dans une relative bonne ambiance (et parfois de franches rigolades) malgré un contexte parfois tendu, que la plupart du temps nous recevons des paroles de solidarité des forces de l’ordre qui comprennent nos actions ?
Et pourtant, je peux l’assurer, sans violence nous avons beaucoup obtenu pour le progrès humain : nos victoires sont inombrables.
La pression sociale pour l’emporter ne se gagne pas avec des poings, elle se gagne avec la tête ! Un peuple qui réfléchit est invincible.
La violence c’est le chaos. Derrière il n’y a rien. Cela vaut pour tous les protagonistes.
Sainte-Soline : l’ampleur de la répression policière mise en cause
Reporterre

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Un manifestant se trouve toujours, ce lundi matin, entre la vie et la mort en France après de violents affrontements avec les forces de police survenus samedi 25 mars pendant la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Selon le dernier bilan établi dimanche à 18 h 00 par le parquet local, le pronostic vital d’un homme de 30 ans, victime d’un traumatisme crânien, restait engagé. Une femme de 19 ans et un homme de 27 ans ont été également grièvement blessés.
En outre, deux gendarmes blessés « sont désormais en urgence relative », selon le dernier bilan du parquet, qui précise qu’au total 7 manifestants et 47 militaires ont été secourus. Mais selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés – dont 40 grièvement – durant ces affrontements. Dans un communiqué, le collectif Les Soulèvements de la Terre affirme aussi que l’ambulance du Samu a été empêchée pendant plusieurs heures par les autorités d’évacuer le blessé grave.
« Un usage immodéré et indiscriminé de la force »
« Je ne peux que condamner les violences extrêmes », a déclaré dimanche auprès de l’AFP la Première ministre Élisabeth Borne, renvoyant aux « images d’individus qui n’ont d’autre objectif que de blesser les forces de l’ordre ». Mais pour Marine Tondelier, secrétaire générale d’EELV (Europe Écologie-Les Verts), « s’il n’y avait pas eu de forces de l’ordre [à Sainte-Soline], il n’y aurait pas eu ni d’affrontement ni de destruction », a-t-elle déclaré sur BFMTV. Mme Tondelier, qui a participé à la manifestation, précise par ailleurs : « Avec les élus EELV, on a tenté de protéger les blessés en se mettant devant. Les policiers en quad nous ont pris pour cible avec des grenades/lacrymos. Nous ne présentions aucune menace. N’affichions aucune hostilité. Ils ont tiré sur des blessés. »
De leur côté, des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme mettent en cause « un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain ». Selon eux, les cortèges ont été ciblés avant et après leur arrivée sur les lieux par des tirs de grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives « de type GM2L et GENL », ainsi que de LBD 40. « Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée » et les détonations « étaient régulièrement suivies de cris d’appel au secours ». La LDH pointe aussi des tirs en direction d’élus et des entraves à l’arrivée des secours.
Les autorités imputent le délai d’intervention des secours à des violences renouvelées sur les gendarmes qui devaient sécuriser leur accès au site. Au total, 4 000 grenades ont été tirées par les forces de police, selon le ministre de l’Intérieur.
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26 mars 2023
BRAV-M
Vincent Verschoore
On le sait depuis leur réapparition en 2016, et surtout leur rôle dans le cadre de la répression des Gilets jaunes : les voltigeurs (qui furent dissous en 1986 suite à l'assassinat de Malik Oussekine, après leur création par Charles Pasqua), aujourd'hui rebaptisés BRAV-M, sont des racailles recrutées par le régime pour faire le sale boulot de la répression outrancière et de la provocation.
Même les professionnels du maintien de l'ordre, les CRS et les gendarmes mobiles, les détestent car leur unique rôle est de mettre le bordel et de monter la foule contre la police.
Alors parfois ça se voit trop et les psychopathes qui les emploient, genre Darmanin et le préfet de police Nuñez, se sentent obligés de trouver cela inacceptable et d'en appeler à l'IGPN.
Éclat de rire général, l'IGPN étant elle-même de la police, et qui ne va jamais à l'encontre des intérêts du régime. Les deux assassins d'Oussekine, pour mémoire, écopèrent d'un avancement et d'une mutation.
Il faudrait évidemment dissoudre (si possible dans l'acide) ces délinquants disposant d'une carte de police, tout comme leurs mandataires.
MACRON II, L'ORLÉANISME POUR LES NULS
Gabriel Nerciat
Toujours la même pitoyable histoire, la même tactique épuisée de "l'orléanisme pour les nuls" (un livre encore à écrire, avec plusieurs rééditions à la clef).
Précipiter la montée vers le chaos, favoriser l'infiltration des mouvements contestataires ou syndicaux par les petites frappes autochtones et diplômées de l'anarcho-écologisme ou des mouvances Black Blocs européennes (on sait depuis l'insurrection des Gilets jaunes qu'elles constituent la garde prétorienne des casseurs de grève ou de jacquerie aux ordres du régime macronien), jouer sur l'exaspération des citadins indignés et l'atavique besoin d'ordre des notables, puis camper sur un discours martial et verbeux, avec plein de valeurs républicaines servies à la louche comme autant de vermicelles poisseux dans la soupe de Mémé, en imitant les précédents numéros de Nicolas Sarkozy ou de Manuel Valls – canailles presque aussi accomplies, mais quand même un peu plus professionnelles, que Gérald Darmanin lui-même.
Est-ce que cela peut marcher de nouveau ?
Pas sûr.
Pour au moins quatre raisons.
1) On a déjà fait le coup une fois, et c'est comme l'histoire de Guillaume et le loup (au bout d'un moment, les gens ont compris, ça ne marche plus) ;
2) Lors de son premier quinquennat, le Banquier Président avait une majorité absolue à l'Assemblée nationale, qu'Edouard Philippe dirigeait avec une main de fer. Ce n'est plus le cas désormais, d'où le recours en catastrophe au 49.3 qui a indigné les deux tiers de la nation, et l'état d'impuissance politique totale dans lequel Macron et sa robote de Premier ministre se retrouvent désormais ;
3) Macron ne peut pas briguer un troisième mandat dans quatre ans. Dès lors, une partie de ses potentiels héritiers, qui ne vont pas manquer de se déchirer à belles dents, auront tout intérêt à se dissocier de lui s'ils veulent pouvoir postuler victorieusement à sa succession en 2027 (ou avant). Même si le président prend le risque d'une future dissolution de l'Assemblée, ses ministres et ses députés le soutiendront à peu près comme la corde soutient le pendu, et tout le monde le sait ;
4) La montée du chaos et du désordre complaisamment alimentés par le mélenchonisme et l'ultra-gauche anarchisante favorise désormais autant le RN que la minorité présidentielle, ainsi qu'on l'a constaté lors des dernières législatives. La thèse centriste et macronienne du rejet dos à dos des deux "extrêmes" ne fonctionne plus qu'auprès d'une partie de plus en plus réduite de l'électorat conservateur, dans la mesure où LR s'est totalement effondré et que Zemmour n'a pas été en mesure d'incarner une relève.
Donc, la sempiternelle tactique de "Macron ou le chaos" n'est pas du tout certaine de fonctionner.
Seulement, voilà : le Banquier Président n'en a pas d'autre.
On peut donc raisonnablement s'attendre au pire, et ce dès la semaine prochaine.
25 mars 2023
Segundo Cimbron
À propos des « débordements violents »
- 70% des Français en jugent Macron et le gouvernement responsables.
À propos des « débordements violents »
- 70% des Français en jugent Macron et le gouvernement responsables.
- 61% des Français pensent désormais qu'ils sont la seule façon de se faire entendre de Macron...
C'est dans « Le Figaro », pas dans « Le Prolétaire ».
Il leur restait la provocation de la violence pour rabattre l'opinion sur la recherche de « l'ordre ».
Même ça, ça marche de moins en moins...
Ça en dit beaucoup sur le niveau de la colère ;
Sur le basculement en train de s'effectuer dans l'opinion ;
Sur l'explosivité de la situation...
Gagner le retrait de la réforme est devenu un enjeu qui dépasse la question des retraites et de l'âge...
« Une crise de régime ? » s'interroge un éditorialiste ce matin sur la 2...
Rendre crédible une alternative politique de progrès et non de régression devient d'autant plus urgent pour que l'issue ne se limite pas au RN.
Aux partis de la NUPES de se hisser au niveau de l'enjeu historique en cessant leurs guéguerres intestines pour se concentrer sur les propositions concrètes qui existent déjà dans leur programme législatif.
C'est dans « Le Figaro », pas dans « Le Prolétaire ».
Il leur restait la provocation de la violence pour rabattre l'opinion sur la recherche de « l'ordre ».
Même ça, ça marche de moins en moins...
Ça en dit beaucoup sur le niveau de la colère ;
Sur le basculement en train de s'effectuer dans l'opinion ;
Sur l'explosivité de la situation...
Gagner le retrait de la réforme est devenu un enjeu qui dépasse la question des retraites et de l'âge...
« Une crise de régime ? » s'interroge un éditorialiste ce matin sur la 2...
Rendre crédible une alternative politique de progrès et non de régression devient d'autant plus urgent pour que l'issue ne se limite pas au RN.
Aux partis de la NUPES de se hisser au niveau de l'enjeu historique en cessant leurs guéguerres intestines pour se concentrer sur les propositions concrètes qui existent déjà dans leur programme législatif.
L’explosion du 23 mars
Maxime Tandonnet

450 policiers et gendarmes blessés, des centaines d’arrestations, les événements d’hier soir sont d’une extrême gravité que la tonalité générale médiatique a tendance à sous-estimer. Paris est couvert de montagnes d’immondices. Les émeutiers ont incendié les gigantesques tas d’ordures accumulés dans les rues de la capitale, les flammes et des colonnes de fumées s’élevaient à l’horizon. Dans toute la France, les manifestations rassemblant des centaines de milliers de salariés, de lycéens et étudiants ont dégénéré en émeutes, provoquant des incendies et des destructions. Les transports et les raffineries sont bloqués et l’essence risque de manquer. Sous peu, l’économie sera paralysée. Le pays se désintègre sous nos yeux. Nous allons vers un nouveau mai 68 (comme cela a été dit à maintes reprises dans ces pages) mais sans Pompidou pour en sortir. L’image que donne la France à l’étranger est celle d’un pays en train de brûler. L’effondrement a pour origine un projet de réforme dont nous savons, sans le moindre doute possible, par-delà les vagues de mensonges, qu’il est parfaitement inconsistant, inutile et injuste. Cette situation n’est rien d’autre que le fruit d’une dérive mégalomaniaque et du jeu des courtisans et des lâches qui l’ont encouragée ou laissé faire quand ils pouvaient s’y opposer. C’est tout un système fondé sur la sublimation de l’hubris et l’anéantissement de la force de caractère et d’intelligence qui empoisonne aujourd’hui la France. 24/3/2023

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