La décision du TA de Paris est sans aucun doute fondée sur de solides arguments de procédure. Son rôle est de faire respecter l’État de droit y compris dans ce qu’il a de formel. N’empêche : la conséquence est désastreuse. Chaque élection nationale donne lieu à des promesses d’exemplarité, notamment en 2017 ou l’exemplarité et la moralisation étaient au cœur de la campagne présidentielle en réaction contre « l’affaire Fillon ». Pourtant, l’accumulation des affaires politico-financières au pouvoir jusqu’à la caricature (un haut personnage toujours à son poste après avoir été mis 14 fois en examen !) donne une impression extrêmement délétère. La corruption, qui n’est évidemment pas nouvelle, donne une image désastreuse du fonctionnement de la démocratie. Elle favorise le sentiment d’une classe dirigeante prompte à donner des leçons de morale mais qui s’en affranchit ouvertement. Pire : l’impression d’impunité qui gagne les esprits. Elle explique en partie la crise de la démocratie, le taux d’abstention gigantesque et la défiance en la parole publique. Voilà pourquoi cette annulation de l’agrément d’Anticor est à mes yeux dramatique.
Translate
29 juin 2023
25 juin 2023
A STAR IS BORN
Gabriel Nerciat
Excellent. Evgueni Prigojine, le diable incarné des médias assermentés depuis des lustres (un diable, ceci dit, qu'ils adoraient détester, comme le dictateur nord-coréen), est en train de devenir, en moins de 24 heures, le nouveau héros de l'Occident.
Depuis sa prison, l'escroc Navalny va en faire une jaunisse, de jalousie. Peut-être même une nouvelle grève de la faim.
Surtout, ne vous demandez pas pourquoi tous les alliés de l'OTAN depuis le début de ce conflit sont soit des clowns et des gangsters corrompus (Zelensky et son entourage), soit des oligarques véreux (Igor Kolomoïski, Rinat Akhmetov), soit des nazis ukrainiens (Pravy Sektor, Andréi Biletsky et le bataillon Azov), soit des nazis russes (Denis Nikitine, Alexeï Levkine et le CVR), soit des islamistes tatars ou tchétchènes (bataillon Doudaiev), soit des reîtres et des mercenaires à l'ego narcissique – comme Prigojine, donc – qui, ainsi que cela est arrivé souvent dans l'Histoire (Wallenstein, Malatesta), changent d'employeurs en fonction de la réversibilité de leurs intérêts, des blessures de leur amour-propre ou de la force de leur cupidité.
Une seule raison à cela : là où n'existe ni nation ni véritable peuple constitués, la vénalité des intérêts et/ou l'attrait criminel des marginaux sont souvent les deux seuls mobiles qui puissent pousser des acteurs médiocres ou détestés à agir pour le compte d'intérêts impériaux étrangers.
Les jours qui viennent vont donc être sans doute assez drôles à suivre, surtout sur fond de débâcle militaire totale de l'offensive kiévienne.
Déjà, sur LCI, la chaîne privée de la famille Bouygues dévolue en France à la propagande intensive et ininterrompue de l'Alliance atlantique et de l'ex-entité bolchévique ukrainienne, la réhabilitation de l'ancien tortionnaire à la tête de monstre du musée Grévin commence, timidement mais sûrement, appuyée discrètement par des tweets savoureux d'anciens oligarques russes exilés à Londres, sur le mode de la geste chaotique d'une sorte de Vidocq slave et bourru.
Comme on sait d'avance, depuis toujours, comment finira cette guerre et que la coûteuse défaite de l'OTAN devra être tôt ou tard, comme pour l'Irak et le Vietnam, indemnisée par plusieurs films hollywoodiens, il faut déjà s'enquérir de l'acteur vedette qui occupera le rôle titre.
Hélas, le regretté Telly Savalas nous a quittés ; il eût été parfait.
Gérard Depardieu n'est pas disponible, d'autant qu'il a eu jadis des amitiés coupables avec Poutine et se retrouve en butte à l'activisme des hordes féministes en furie.
Alors qui ? Jason Statham est un peu jeune, et n'a pas vraiment l'épaisseur qu'il faut.
Mais bon, la méthode de l'Actors Studio lui permettra de prendre du poids rapidement, et pour le reste le maquillage ira bien.
Au cinéma comme à la guerre, il faut faire avec ce qu'on a ; c'est une nécessité d'évidence.
UNE DRÔLE D'HISTOIRE
Gabriel Nerciat
Vladimir Poutine et Evguéni Prigojine sont sur un bateau.
Prigojine, qui a essayé de s’emparer des rames, tombe à l’eau.
Qu’est-ce qui reste ?
Alors que la réponse allait s’imposer, Jean-François Colosimo, Michel Goya, Françoise Thom, Nicolas Tenzer, Marie Mendras, Didier François, Isabelle Lasserre, Bernard Guetta et Hélène Blanc surgissent sur l’embarcadère et hurlent :
- Prigojine, voyons ! Si Poutine est resté sur le bateau, c’est juste pour qu’on ne voie pas qu’il ne sait pas nager.
Denis Collin
Constatons que nous ne vivons pas dans une démocratie, même imparfaite. Une caste (une oligarchie) contrôle tous les rouages du pouvoir et le cirque médiatique. Il y a des élections, mais il y en avait aussi en RDA (pour ne prendre qu'un exemple). C'est moins grossier que dans les "démocraties populaires" d'antan, mais les élections ne permettent que choisir entre les mêmes et les pareils. Ceux qui n'en sont pas convaincus peuvent se référer à l'expérience Tsipras.
J'en arrive à la conclusion qu'il vaut mieux rester chez soi, aller à la pêche, ou toute autre activité plutôt que d'aller voter – sauf s'il y avait un référendum, histoire de dire "non". Je n'aurais jamais pensé en arriver à ces conclusions, mais je n'en vois pas d'autre. Remplaçons le "primum non nocere" du médecin par "primum non votare".
24 juin 2023
Crédit social chinois
Marc Amblard
Chine : pour utiliser un distributeur de boissons, il est nécessaire de scanner son visage et le paiement se fait directement sur le compte bancaire via la reconnaissance biométrique.
Un détail : il est obligatoire d'avoir un score de crédit social de 350 points ou plus, sinon la porte ne s'ouvrira pas.
Ce principe vaut pour plusieurs aspects de la vie quotidienne : transports en commun, location d'un appartement, chambre d'hôtel, accès aux grandes surfaces...
Gare à vous donc si vous participez à des manifestations interdites ou encore si vous répandez des propos malvenus sur les réseaux sociaux.
Ce système sera encore plus invasif après la mise en place de la monnaie digitale puisque le compte bancaire de chacun sera sous le contrôle exclusif de la banque centrale, donc du gouvernement.
Heureusement, cela n'arrivera jamais en Europe...
Nos libertés piétinées (vidéo)
Jacques COTTA
NOS LIBERTÉS ! Depuis cinq ans au moins, régulièrement, nos libertés dans tous les domaines sont piétinées... Liberté d'action, de penser, d'expression, de manifester... La LIBERTÉ est notre bien le plus cher à défendre contre un pouvoir despote, tyran, dictateur, "fasciste des temps modernes"...
⇒ https://www.youtube.com/watch?v=pKk8C6B8nqw
NOS LIBERTÉS ! Depuis cinq ans au moins, régulièrement, nos libertés dans tous les domaines sont piétinées... Liberté d'action, de penser, d'expression, de manifester... La LIBERTÉ est notre bien le plus cher à défendre contre un pouvoir despote, tyran, dictateur, "fasciste des temps modernes"...
Maxime Tandonnet
(Atlantico)
https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/06/24/lideologie-du-en-meme-temps-favorise-t-elle-un-climat-de-violence-pour-atlantico/
(Atlantico)
Jean Luc Moudenc agressé, Zemmour pris à partie, des mouvements d’extrême gauche de plus en plus véhéments, la violence en politique semble s’intensifier. La responsabilité est évidemment ceux qui pratiquent la violence ou la justifient, mais n’y-a-t-il pas aussi une responsabilité secondaire à aller chercher de la part de la majorité et du gouvernement dans la création d’un contexte favorable à ces violences ?
La démocratie et même la politique se sont affirmées au fil du temps comme un mode de résolution pacifique des conflits. La démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres comme disait Churchill. Elle repose sur le principe que dès lors que deux points de vue sont en opposition, la majorité obtient satisfaction et la minorité s’incline. Tel est le secret de la paix civile depuis plus de deux siècles. Or, nous voyons réunis tous les symptômes d’une crise dramatique de la démocratie. L’abstentionnisme a atteint 54% aux dernières législatives. Les citoyens ont le sentiment que les politiques n’ont pas tenu compte de la victoire du Non à 54% au référendum sur la Constitution européenne en 2005, dès lors que le traité de Lisbonne, approuvé ensuite par voie parlementaire, reprenait une partie des dispositions de cette Constitution. Un sentiment s’est imposé dans le pays que voter ne servait à rien, que la démocratie était une fiction, qu’une caste dirigeante ayant la prétention de faire le bien du peuple contre lui-même ne tenait aucun compte de l’avis de ce même peuple. Alors évidemment, cette impression que voter ne sert plus à rien favorise la tentation de la violence.
Que ce soit par la négation du clivage droite gauche, le mépris des corps intermédiaires ou les contradictions permanentes du discours politique, Emmanuel Macron a-t-il créé les conditions d’installation et de développement d’une violence ? Comment cela s’est-il produit ? Quelles ont été les étapes les plus délétères ?
La démocratie directe ou référendaire a été abandonnée depuis la victoire du Non au référendum de 2005 et la démocratie parlementaire fait naufrage dans le chaos. La disparition du clivage structurant droite-gauche ou majorité/opposition a ouvert la voie à un modèle politique fragmenté, dominé par des oppositions radicalisées. Entre Renaissance, la Nupes, le RN et LR, on est entré dans un système chaotique qui fonctionne par des combinaisons et des compromissions ponctuelles dans un contexte instable et dominé par des haines intestines, une montée aux extrêmes. Bref, ce climat de chahut permanent et de cour de récréation donne le sentiment qu’aucune alternance n’est envisageable. En outre, le président jupitérien s’est donné un style autocratique en confrontation permanente avec le peuple. Après les Gilets jaunes en 2018 et 2019, la réforme des retraites a été un moment fort de cette confrontation. Le passage en force des 64 ans contre l’avis d’au moins huit-dixièmes des travailleurs sans débat et sans vote de l’Assemblée nationale, a été le déclencheur d’une crise sociale de trois mois. L’impression de mépris, d’arrogance, d’intouchabilité en l’absence de possibilité de sanction du pouvoir est ravageuse pour la paix civile.
À quel point ce sont idéologiquement et sociologiquement les racines du macronisme qui sont en cause ?
Idéologiquement, le macronisme est un étrange pot-pourri, vulgarisé sous les formules « en même temps » ou « ni droite ni gauche ». De fait, il emprunte, d’une part, le pire d’une mauvaise gauche (esprit bureaucratique et négation des libertés notamment pendant le covid19, gabegie financière insensée, nivellement scolaire, surfiscalité, laxisme sécuritaire et migratoire, dérive écologiste dans la fermeture de Fessenheim) et, d’autre part, le pire d’une mauvaise droite : mépris des gens, délaissement des services publics comme la santé, déstabilisation de l’État, culte du chef, argent roi, autoritarisme stérile, élitisme arrogant. Le tout est empaqueté dans une débauche de communication narcissique, de provocations et de mystifications (par exemple sur le chômage). Il donne le sentiment d’un entre-soi hors sol, déconnecté du monde des réalités. Il se veut intouchable, invulnérable, à l’image de cette déferlante d’affaires politico-financières qui ne font l’objet d’aucune sanction en interne. Sociologiquement, le macronisme est au croisement d’une partie du CAC 40, des retraités cossus et de la gauche caviar (ou bobo). Tout l’oppose au peuple, aux classes moyennes et populaires. Cette scission est évidemment une source de violence potentielle considérable.
Si le macronisme s’attelait à recrédibiliser la parole publique, revitaliser la démocratie parlementaire, etc. pourrait-il permettre une désescalade dans les violences observées ? Le peut-il ?
Mais en dehors d’une situation exceptionnelle, on ne voit pas de perspective d’un retour à une politique apaisée. Améliorer le fonctionnement de la démocratie par le référendum ou une dissolution qui serait suivie d’une Assemblée plus gouvernable, n’est pas dans l’esprit du macronisme. Ce dernier repose tout entier sur une défiance envers le peuple. Non, il ne le peut pas. Mais le salut ne viendra jamais non plus ni du RN ou autre parti nationaliste ni de la Nupes qui ont une image beaucoup trop clivante dans le pays pour créer un sursaut national. La droite LR quant à elle est allée beaucoup trop loin dans la compromission avec le macronisme contre le peuple, son adversaire privilégié, pendant la réforme des retraites. Tout peut changer très vite évidemment à la faveur d’événements imprévisibles, mais en ce moment, en ce moment, j’insiste, pour l’instant, on ne voit aucun signe nulle part d’une possibilité de renouveau démocratique.
Inscription à :
Articles (Atom)