13 septembre 2023
Rassurez-vous : nous ne sommes pas (encore) en dictature !
H16
Les canicules, réelles ou fantasmées, sont parfois fort utiles pour faire passer de jolis textes scélérats : la moiteur de l’été autorise beaucoup de fourberies et l’actuel pouvoir, jamais en retard d’une duplicité, n’a pas hésité la saison venue. Le 1er août dernier entrait en force la loi de programmation militaire (définitivement votée courant juillet) et introduit avec celle-ci une petite réforme des réquisitions de derrière les fagots qui n’a guère été commentée.
C’est dommage, parce que – comme on pouvait s’y attendre avec les aigrefins actuellement au pouvoir – les abus possibles sont maintenant absolument énormes.
Certes, les médias de grand public n’ont pas eu de mal à pointer que cette nouvelle programmation militaire qui s’étend jusqu’en 2030 permet une croissance du budget de l’armée de 40% ce qui permettrait d’envisager le renouvellement et l’amélioration des matériels et des stocks des militaires français. Pour une armée qui, on le sait, tombe en lambeaux et qui serait bien incapable de tenir plus de quelques jours en cas de conflit de forte intensité avec un adversaire à sa taille, cette loi permettrait donc de redonner progressivement à la France quelques chances de protéger sa population.
Cependant et comme bien souvent dans ce pays, cette loi aura aussi été le prétexte à réformer quelques autres aspects dont celui du régime des réquisitions dont le législateur estimait – c’est pratique, la situation est évidemment tellement différente en 2023 que celle de 2020 ou 2015 ! – qu’il n’était pas adapté aux situations d’urgence.
C’est bien sûr un pur hasard que la France se place, tristement, en situation d’urgences diverses et variées depuis que Macron est au pouvoir. Voguant de crises économiques en crises sanitaires puis militaires et autres, déclenchant des urgences à qui mieux-mieux, on imagine sans mal que réformer les réquisitions sous ce prétexte est vite apparu comme un trophée trop joufflu pour passer à côté.
Et avec cette nouvelle loi, son article 47 qui modifie l’article L.2211-1 du code de la défense donne maintenant le pouvoir au Premier Ministre de prendre toutes les mesures qu’il estime nécessaire pour réquisitionner des biens, des personnes ou des services. Charge au pouvoir règlementaire (des administrations, en somme) de fixer la nature de ces réquisitions.
Autrement dit, le législateur, dans sa grande clairvoyance, donne carte blanche au Premier Ministre pour prendre toute mesure qu’il estime justifiée dans une redite à peine édulcorée de ce qui a existé pendant la période de pass sanitaire puis vaccinal.
Ceci n’est pas, malheureusement, une exagération : les textes entourant le nouveau mode opératoire de ces réquisition sont flous et particulièrement larges. La lecture de l’article 2212-1 revient à balayer à peu près tout et n’importe quoi, à coups de “menace, actuelle ou prévisible” et à couvrir absolument toutes les guignes qui peuvent subvenir sur le pays, depuis le pépin constitutionnel jusqu’à l’invasion de sauterelles mutantes en passant probablement par une nouvelle éruption de Gilets jaunes ou un équivalent.
En somme, les réquisitions qui s’entendaient jusqu’à présent dans le cadre militaire – typiquement lorsque survenait une attaque ou menace d’attaque sur le sol français – débordent maintenant allègrement de ce cadre pour venir englober toute un panoplie de nouvelles urgences dont la définition précise appartiendra au pouvoir (qui veut votre bien, je vous le rappelle ah ah ah).
Devant cette toute nouvelle décontraction insolente de la réquisition, on ne devra pas s’étonner en apprenant que cette loi fut votée en procédure accélérée, en plein été et alors que tout le monde avait les yeux braqués sur les émeutes de banlieue et les bulletins de météos alarmisto-hystériques aux couleurs cramoisies. Ici, on ne fera pas le lien avec ces lois qui furent poussées, en catimini et en vitesse, à la fin de l’année 2019, pour interdire à la vente libre certains produits pharmaceutiques dont on découvrira quelques mois plus tard qu’ils auraient été utiles dans la lutte contre un petit virus coquin. Les prochains mois de 2023 verront-ils l’une ou l’autre urgence, coïncidence subtile qui nécessitera justement l’application de ces nouveaux principes réquisitoires ?
On peut se poser la question.
Mais avec ce qui est maintenant en place, si, par malheur, dans un futur proche (par exemple, à la faveur de la prochaine élection présidentielle), une personnalité politique un peu moins équilibrée et respectueuse de la démocratie que notre actuel et brillant chef de l’État décidait de sombrer dans la dictature pure et dure, cette personnalité trouverait alors tous les outils pour y parvenir sans forcer la moindre loi, sans casser le moindre processus, sans froisser le moindre petit parlementaire.
Pratique, non ?
À ce point du constat, on est obligé de faire un petit panorama de qui se met en place actuellement en France.
Car en plus de cette réforme quelque peu cavalière des réquisitions, n’oublions pas ces propositions de loi remaniant assez profondément la propriété immobilière et qui, comme l’explique ce récent article, aboutissent à fournir de nouvelles facilités pour une expropriation efficace et très détendue des propriétaires immobiliers dans le pays.
Si l’on a l’impudence d’y ajouter la volonté, ouvertement vocalisés, de l’actuel Président de renquiller pour un troisième mandat quand bien même l’actuelle Constitution l’en empêche (pour le moment), on ne peut que s’interroger sur la direction prise par la Cinquième République et l’actuel pouvoir.
Heureusement, de nombreux mammifères citoyens, le groin humide mais l’œil tremblant d’une colère difficilement contenue, nous rappelleront avec véhémence que non, nous ne sommes pas en dictature, qu’on est encore loin de la Corée du Nord, et qu’on peut, à ce titre, garder notre sang-froid, non mais franchement.
C’est exact, mais pour combien de temps ?
11 septembre 2023
H16
Bruno Le Maire contre la shrinkflation des kiris
La France est au bord du gouffre, c’est évident ! Et les raisons en sont évidentes et se résument en deux mots : sifflets et abayas.
Oui, pas de doute : tout le pays ne semble plus occupé qu’à évaluer ces deux sujets d’une importance ultime.
D’un côté, si l’on s’en tient aux médias de grand chemin, l’interdiction de certaines tenues vestimentaires dans les établissements scolaires occupe tant les esprits qu’il faut y consacrer de longs éditos et des chroniques enfiévrés, des reportages sur le vif et des tribunes vibrantes. Au besoin, on convoquera la laïcité, seule religion impérative et officielle de la République, et on touillera quelques faits divers pour sensibiliser le citoyen à ces essentielles questions d’accoutrement.
De l’autre et pour contenter ces autres Français pas trop concernés par les questions vestimentaires, on trouvera une polémique politico-sportive. De façon commode, l’actuel locataire de l’Élysée s’est exprimé lors de l’ouverture des Mondiaux de Rugby et s’est fait très copieusement siffler. Certains y verront une mesure exacte de sa “popularité”, d’autres, tendrement lové dans les subventions du pouvoir actuel, une “honte internationale”.
Abayas et sifflets, voilà qui occupe bien les médias français avec leurs considérations navrantes sur le climat.
Pendant ce temps, dans la réalité palpable et mesurable, ce sont plutôt les prix des achats quotidiens des Français qui occupent leurs esprits.
Or, malgré les injonctions de Bruno Le Maire, l’inflation continue de se faire sentir.
Elle se fait même tellement sentir que le fisc envisagerait même de quelque peu revoir les tranches d’impôts et de les indexer sur l’inflation. Une mesure favorable aux contribuables est fort inhabituelle dans le pays le plus taxé du monde, ce qui – au passage – en dit long sur la pression fiscale effective subie et les minutieux calculs fait par Bercy pour savoir à quel point raser le moutontribuable sans lui arracher la peau.
En attendant de savoir quelles nouvelles tranches (d’impôts) nous réserve Bercy, c’est Leclerc qui nous offre, toujours au sujet de l’inflation, une nouvelle tranche (d’indignation) : pour le patron des enseignes de distribution, d’une part l’inflation fait rage et cela semble être plutôt à l’avantage du gouvernement (qui la combattrait donc d’une main molle et de gestes vagues), mais de surcroît, les lumineuses idées de lois prétendument bâties pour protéger le consommateur (Egalim, notamment) ajoutent leur lot de poussées inflationnistes.
Ce n’est pas comme si on ne l’avait pas vu venir : en 2018, ces colonnes mentionnaient la stupidité de cette production législative mal boutiquée ; en janvier dernier, on savait déjà que ça ne ferait qu’empirer. Nous y sommes.
Et avec une inflation à plus de 11% en août sur un an, dont 17% d’augmentation sur l’alimentaire seul, on comprend que les prix agacent les Français.
Cependant, malgré les appels des uns et des autres à revenir à un peu de bon sens, c’est plutôt vers la shrinkflation que se porteront les efforts du Bruneau de Bercy : pour le ministricule, certains industriels jouent les petits malins et, en substance, diminuent le nombre de chips dans les paquets tout en conservant le même prix.
Voilà, le combat est lancé : tout le ministère de l’Économie est maintenant dilaté tendu comme un seul homme pour aller débusquer ces produits dont le volume a étrangement baissé. Depuis le kiri jusqu’au paquet de pépitos, Bruno prendra s’il le faut lui-même les mesures d’autant qu’à présent, il maîtrise parfaitement les hectares.
Et concrètement, pendant qu’on fera mine de s’agiter un peu dans les couloirs feutrés de la République, on observera l’une ou l’autre enseigne faire sa communication sur le thé ou la mayonnaise, occupant une fois encore les Français et l’actualité sur un détail qui ne concerne qu’une poignée de produits.
En réalité, personne ne s’étonnera des efforts microscopiques de la classe politique devant cette inflation qu’elle fait mine de combattre. Tout ceci est aussi ridicule qu’insignifiant mais, comme les sifflets et les abayas, cela occupe le terrain.
D’une part, la politicaillerie trouve son compte – pour le moment – dans cette inflation : voilà un impôt déguisé qui rapporte beaucoup et discrètement à l’État et qu’on peut aisément blâmer sur les producteurs ou les distributeurs. Bien évidemment, lorsque cette inflation va venir tendrement tamponner de plein fouet les taux d’emprunts de l’État, le même Bruno viendra expliquer devant tout le monde, les yeux humides, qu’il faut en finir avec ce terrible phénomène !
Le citoyen français, et en particulier le contribuable, pourra en revanche attendre longtemps que le gouvernement s’attèle à la pire des shrinkflations, celle qui concerne les services publics.
Depuis des années, les impôts s’envolent, les coûts des prestations des administrations ne cessent de croître dans des proportions réellement affolantes, les prélèvements obligatoires atteignent maintenant un plus haut historique qui place douillettement la France dans une économie dirigée typique du communisme, en échange de quoi les Français disposent d’hôpitaux qui ferment, de services d’urgences débordés qui servent de mouroirs pour les personnes âgées qui font l’erreur de s’y rendre, d’écoles aux classes surchargées et aux profs absents qui distribuent une instruction navrante et dont le niveau dégringole d’années en années, de voiries municipales désastreuses, d’autoroutes surtaxées, de services de police quasi-exclusivement occupés à pruner les pères de famille en lieu et place de faire régner l’ordre dans un nombre croissant de quartiers émotifs, d’une armée en lambeaux, d’une diplomatie de classe mondiale chez Zavata ou Pinder, et d’une classe politique aux joues roses et à l’embonpoint clairement suspects.
La déconnexion de cette classe politique est maintenant patente.
Entre Le Maire, dont on espère charitablement qu’il fait seulement semblant de croire que les Français ne s’appauvrissent pas, et l’inutile appendice ministériel en charge de la Transition économique vers la misère, Agnès Pannier-Runacher, qui se réjouit stupidement d’une baisse de 12% en un an de la consommation d’électricité et de gaz dans le pays, sans y voir les signes alarmants d’un effondrement économique, on sait déjà que la shrinkflation éhontée que le pays subit sur tous ses services publics ne sera jamais combattue.
Ce pays est foutu.
Pourquoi l'élargissement des BRICS ?
François Asselineau
⇒ https://www.youtube.com/watch?v=2jXcqYFPe6w
⇒ https://www.youtube.com/watch?v=2jXcqYFPe6w
François Asselineau tire les enseignements du 15e Sommet des BRICS qui vient de se tenir à Johannesburg. Comme plusieurs autres événements mondiaux, ce sommet marque le déclin de la suprématie occidentale. Malgré une énorme demande de plus de 40 pays, qui ne supportent plus cette domination occidentale, seulement 6 nouveaux États ont rejoint la coalition. François Asselineau émet l’hypothèse que la Chine, par prudence et goût pour le temps long, est sans doute à l’origine de cette modération dans l'élargissement. On peut penser qu’elle a refusé d’intégrer immédiatement les pays du Maghreb et de la CEDAO pour éviter d’ajouter à la déstabilisation de ces régions et pour ne pas agiter le chiffon rouge ni devant Washington ni devant Paris. Devant ces événements historiques qui se déroulent sous nos yeux, on ne peut qu’être triste de constater qu’en France, les dirigeants et les fausses oppositions s’enferrent dans la stupide stratégie qui consiste à rester collé aux États-Unis. La France est solidaire d’une alliance qui décline dans tous les domaines, au premier rang desquels la démographie et l’énergie. Cet aveuglement nous entraîne forcément dans des guerres de rapine pour nous approprier l’énergie dont nous ne pouvons plus disposer par des relations commerciales apaisées. L’Histoire a une logique propre, qui déjoue les "sens de l'Histoire" auxquels ont voulu nous faire croire les utopies mortifères du 20e siècle (URSS, IIIe Reich, impérialisme américain, Union européenne). Le 21e siècle scellera sans doute la fin de ces utopies mondialistes, qui termineront dans les poubelles de l’Histoire. L'Histoire se déroule autrement : le monde multi-polaire qui se construit, la détermination des peuples à rester souverains, la défense des intérêts de chaque pays dans le respect du droit international, tout cela doit nous faire espérer un autre avenir pour la France que celui désastreux dans lequel nous plongent ces vielles lunes que sont notre appartenance à la prétendue "Union européenne" et notre asservissement aux États-Unis d'Amérique.
10 septembre 2023
[PASTICHE] Réunion interministérielle au niveau d’un conseiller élyséen et d’une dizaine de directeurs de cabinet de ministres pour la mise en œuvre de l’uniforme à l’école
Maxime Tandonnet
Bon, il est évident que nous n’allons pas faire peser le poids de l’équipement des élèves en uniforme sur les familles en difficulté !
Ni sur la classe moyenne qui est exsangue et ne nous pardonnerait jamais électoralement !
Mesdames, Messieurs, je vous rappelle que l’uniforme en classe est un engagement fort du nouveau chef de l’État élu par les Français le 9 mai 2027, il y a moins de 4 mois ! Une promesse clé de sa campagne !
La question est : qui finance ? les familles ou la solidarité nationale ?
Quelqu’un a-t-il une évaluation du coût ?
Bien sûr. Il faut compter en moyenne, pour un scolaire deux pantalons, ou jupes, 5 chemises, une par jour de la semaine, deux vestons, des chaussettes...
Oui, oui, va à l’essentiel, les chaussettes, on verra...
Il faut compter environ 150 € pour un uniforme correct... Minimum, en moyenne. Un primaire coûte moins cher qu’un lycéen bien sûr. Il y 12 millions de scolaires. Vous multipliez 150 par 12, ça fait quasiment 2 milliard €. Minimum.
Messieurs, je vous rappelle que nous parlons d’un engagement fort du chef de l’État. Il lui doit probablement son élection. Il suit le dossier de tout près.
D’un autre côté, Monsieur le conseiller, le PR s’est aussi engagé à réduire drastiquement la dépense publique pour faire baisser la dette...
Allons, allons, pas de mauvais esprit SVP.
Non non, mais je veux dire, il faut accomplir cet engagement à moindre coût... 2 milliards, la dépense peut se concevoir sur un quinquennat, en échelonnant la mise en œuvre !
Il n’en est pas question, je vous rappelle la promesse de M. ?????????? : « L’uniforme obligatoire s’appliquera sans délai pour tous les scolaires dès mon élection ! » Les gens en ont marre des promesses non tenues ! Le président s’y est engagé ! Il ne reculera pas ! Sa main ne tremblera pas ! Tout le monde a bien compris !
Je propose de poser des conditions de ressources. L’État ne financerait que les familles populaires...
Compliqué à mettre en œuvre... Quel critère fixer ? On laisse les riches payer, mais où s’arrête la richesse ? Je vous rappelle que le salaire médian est 2000 € dans ce pays et qu’un tiers des citoyens ne parvient pas à boucler les fins de mois. On ne peut pas laisser la classe moyenne en dehors du coup C-O-U-P. Quant à faire payer les 10 % les plus riches, voyez, le bilan avantage/inconvénients est peu favorable !
Exact.
Messieurs, c’est un engagement du chef de l’État...
Et du Premier ministre !
Et si on voyait les choses tout autrement ! Qu’est-ce qu’un uniforme ? Que voulons-nous ? Un uniforme en bonne et due forme, comme les militaires, fourni par la collectivité ? Ou bien un uniforme au sens de l’uniformité dans l’habillement ?
Pas faux.
Plutôt qu’en dépense budgétaire, raisonnons sur un plan normatif ! Sur la base de critères contraignants que les familles seraient obligées de respecter !
Est-ce qu’on ne va pas s’éloigner de la logique de l’uniforme voulu par le chef de l’État ?
Encore faudrait-il l’interroger sur ce point ! Il n’a pas exclu l’idée d’une conception souple de l’uniforme ! Un uniforme indicatif, partiellement à la carte plutôt qu’entièrement contraint ! Laissons une marge de choix aux familles ! Sans renoncer à l’ordre que nous voulons imposer.
Concrètement, que proposes-tu ?
Une circulaire à toutes les familles imposant le port d’une veste, d’une chemise d’une certaine couleur et d’un pantalon, idem. En les laissant libres dans le choix des vêtements correspondant à ces critères !
Quelle couleur ?
J’en sais rien ! bleue pour le veston, blanche pour la chemise par exemple !
Et rouge pour le pantalon ! [violents éclats de rire]
Vous marrez pas avec ça, s’il vous plaît ! Bleu blanc rouge, et alors, et alors ! Ce sont les couleurs du drapeau ! En quoi cela vous choque !
Pantalons rouges... de sinistre mémoire...
Pourquoi ?
Apprends ton histoire mon vieux !
Bon, ne le prends pas comme ça s’il te plaît ! Je suis allé à l’école comme toi !
Mesdames, messieurs, vous avez bientôt fini vos chamailleries ? Je vous rappelle que nous sommes en train de mettre en œuvre la promesse phare du président de la République !
Excusez-moi, j’ai une question : le pantalon c’est d’accord, pour les garçons, et pour les filles la jupe évidemment, j’imagine !
Mais enfin, arrêtez de dire n’importe quoi ! Vous voulez nous faire massacrer par les féministes ! Vous voulez faire passer le PR pour un machiste ?
Alors, pas de jupe pour les filles ?
Mais comme elles veulent bien sûr, pantalon ou jupe !
Rouge ?
Mais non pas forcément rouge ! C’était une boutade ! [rires]
Moi je propose uniforme bleu pour les garçons et rose pour les filles ! [Violent et interminable fou rire]
Bon, un peu de sérieux les amis, nous mettons en œuvre une promesse forte du chef de l’État !
Alors tout le monde en blanc ? Ne serait-ce pas le plus simple ?
Mais non, mais, non ! On n’est pas en train de restaurer la monarchie ! On va passer pour des royalistes !
Je vois pas pourquoi, réduire le blanc au royalisme ! C’est une couleur neutre par excellence !
« Ralliez vous à mon panache blanc », tu n’as pas entendu parler ?
Bon, on est là depuis 70 minutes... Le président va très mal le prendre si on sort de cette réunion sans solution !
Et si on laissait toute liberté sur la couleur ? Après tout...
Oui, au fond, c’est la moindre des choses de faire confiance au goût des familles... On n’est pas en train de vouloir cloner la jeunesse...
Pas faux...
Pour la question du pantalon ou de la jupe, on laisse la liberté de choix aux jeunes filles bien sûr ?
Bien sûr...
Et aux garçons ?
Comment ça ?
Ben, on ne va pas faire de discrimination sexiste ! Et si les garçons veulent s’habiller en jupe ?
Cela va de soi !
Donc, liberté pour tous, pantalon ou jupe...
C’est normal.
Excusez-moi, problème pratique...
Quoi encore?
On laisse la liberté de choix de la couleur, ce qui est bien normal... Quid du tissu et de la forme du vêtement ?
Bon, les amis, on e…….. un peu les mouches, allons à l’essentiel...
Non, ce n’est pas une question idiote... Le pantalon, par exemple, est-ce qu’on accepte le jean ?
Évidemment, quelle question ! On va pas interdire aux jeunes de porter un jean... Et puis c’est un détail, ne nous perdons pas dans les détails !
Moi aussi j’ai une autre question. C’est encore un détail, mais enfin, il y a une circulaire à rédiger...
Vas-y.
On dit « veste obligatoire ». Est-ce qu’on autorise le pull sous la veste s’il fait froid... Voire un pull à la place de la veste. Et si le jeune se présente en pull sans la veste, est-ce qu’on le refoule de l’établissement pour avoir porté un pull à la place de la veste ? Qui s’en charge? On met un pion devant chaque établissement pour contrôler que les élèves sont en veste et non en pull ? Et quelle sanction disciplinaire ? Peut-on aller jusqu’à l’exclusion pour port d’un pull au lieu d’une veste en cas de récidive ? Non, non, je sais, ce sont des détails mais...
Pffffff... Ce sont des détails de la responsabilité des chefs d’établissement, que voulez-vous que je vous dise...
Et la question de la cravate, qu’on avait oublié !
Quoi encore, la cravate ?
Eh bien, cravate obligatoire ou non pour les garçons... Et les filles ? Veste, chemise, cravate ?
Cela me paraîtrait plutôt de bon sens pour marquer le retour à l’ordre !
Encore que... Depuis dix ans, on autorise les députés à ne plus porter de cravate, et il faudrait obliger les collégiens et les lycéens à en porter ? Il y a comme un problème de cohérence...
On voit bien que le sujet n’est pas complètement mûr...
Que de pinaillages et d’argutie ! Et comment ils font ailleurs ! Dans les pays où l’uniforme est obligatoire ?
Où par exemple ?
J’en sais rien, en Chine ! Ou ailleurs !
C’est pas pareil quand il y a une tradition ancienne... Et quant à la Chine, je rappelle que...
Bon ! Moi, je vous rappelle qu’on est pas là pour discuter sur le fond mais pour mettre en œuvre un engagement fort du chef de l’État !
le sujet n’est pas complètement mûr...
Moi j’ai une idée !
Vas-y.
On pourrait créer une commission citoyenne composée d’une centaine d’enseignants et d’usagers du système scolaire, notamment de parents d’élève, tirés au sort, non pour discuter du fond d’une mesure déjà prise, mais de ses modalités d’application !
Oui, c’est la solution !
Et pourquoi pas un référendum ensuite ?
Excellent !
9/9/2023
Vincent Verschoore
En droit américain, le Premier amendement protège la liberté d'expression et interdit à l'Etat d'imposer ses vues à travers les médias. Un tribunal vient de décider que l'Etat avait enfreint cette loi dans le cadre covidien en obligeant (sous des menaces plus ou moins subtiles) les plateformes à censurer les messages et auteurs non alignés avec la doxa (et surtout avec les intérêts des agences médicales et Big Pharma, mais ça faut pas le dire).
L'argument en faveur d'un droit de censure étatique sur l'information, chose légale en Europe à travers, notamment, le DSA, est qu'il faut contrer la désinformation et la manipulation des "méchants" : terroristes, Russes, trafiquants, complotistes et, dernièrement, opposants au covido-fascisme, ses confinements et sa ségrégation vaccinale.
Qu'il faille contrer la désinformation et la manipulation est un fait, mais cela se fait par l'éducation, le débat, et l'action judiciaire si la chose tombe sous le coup de la loi. Penser que l'Etat, c'est-à-dire l'exécutif et ses technocrates, ses obligés et ses parasites, peut décider de ce qui relève de la désinformation/manipulation alors qu'il est lui-même auteur d'une propagande permanente, et noyauté de conflits d'intérêts et de corruption, revient à inviter l'installation de la dictature.
Chose qui, malheureusement, semble plaire à pas mal de monde notamment en haut lieu et chez (entre autres) les covidistes, pour qui la Chine constitue un exemple inspirant.
La Macronie s'en inspire, tout comme l'EuroSoviet de von der Leyen, là où règnent l'autoritarisme et la corruption et où le bien public passe loin derrière les intérêts et privilèges des bénéficiaires du système.
Il est donc vital de maintenir la liberté d'expression, même (sinon surtout) de ceux que l'on n'aime pas, et de refuser la marche inexorable vers la dictature qui découle du rôle de juge et partie que veulent s'accorder les administrations encore plus ou moins soumises au jeu démocratique. Pour les autres, c'est déjà trop tard.
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