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22 août 2023

LES CRABES ET LES CHAROGNES DE L'APRÈS YALTA

Gabriel Nerciat

C'est peut-être à cause de la température qui monte, mais je ne supporte plus d'entendre, même pendant cinq minutes à l'heure du café ou de l'orgeat (oui, Madame, oui, j'adore le sirop d'orgeat, surtout en été, et alors ?), ces vieux diplomates, militaires et écrivassiers euro-atlantistes à moitié séniles, versions modernes des militaires de Courteline et de Monsieur de Norpois, qui bavassent toute la journée en mobilisant toutes les trois phrases le respect du droit international pour justifier leur furie guerrière contre la Russie de Poutine.
Surtout quand, de surcroît, à l'imitation du pingouin irano-helvète de LCI ou de feu le gros bouledogue soulographe Jean-François Revel, ils glissent toujours une pique qui se veut matoise à l'encontre des supposées sympathies pro-soviétiques ou pro-russes de Charles de Gaulle, telles qu'il les aurait manifestées entre 1944 et 1969, censées expliquer aujourd'hui le peu d'entrain de Sarkozy ou de Macron à valider leurs philippiques meurtrières.
Il est quand même consternant que personne n'ose leur répliquer que si De Gaulle, par exemple, n'a pas protesté contre l'entrée de l'Armée rouge à Prague en 1968, c'était justement pour ne pas heurter le droit international en vigueur à l'époque, qui était régi en vertu de l'ordre diplomatique mondial fixé à Yalta en 1945 par les trois futurs vainqueurs de Hitler (dont rien moins que deux dirigeants anglo-saxons, quand même).
De Gaulle lui-même, qui ne participait pas à la conférence de Crimée, a violemment critiqué cet ordre et sa capacité de règlement des conflits, comme l'explicite le dernier volume de ses Mémoires de guerre - à l'inverse de Churchill, l'idole des droitards atlantistes d'aujourd'hui, qui plus ou moins s'en félicitait publiquement.
Mais, une fois au pouvoir, il a tenu, faute de mieux, à le respecter. S'il a critiqué l'agression américaine au Vietnam, c'est précisément parce qu'elle outrepassait le cadre des accords fixés à la fin de la guerre mondiale - remportée par les armées de Staline, faut-il le rappeler - et donc l'équilibre des puissances qui devait en découler. Idem pour l'épisode des missiles nucléaires de Cuba, en 1962.
C'est pourquoi j'en ai vraiment ma claque, comme on dit, d'entendre des demi-habiles, des menteurs professionnels, des mercenaires intellectuels ou plus banalement des hypocrites, qui ont applaudi comme Pascal Bruckner ou l'inénarrable BHL aux guerres des pseudo-néo-conservateurs américains en Irak et en Libye, ou comme Alain Finkielkraut à ce qui demeure la plus grande épuration ethnique européenne de l'après-guerre froide (celle des Serbes de Krajina à l'été 1995), venir nous sermonner et nous soutenir à longueur de journée qu'il faut vertement punir la Russie sous prétexte qu'elle aurait violé le droit international depuis 2014.
Parce que le droit international - qui osera enfin l'asséner à ces pauvres charognes ? -, c'est exactement comme les Droits de l'Homme, dont personne n'avait jamais eu l'idée nulle part avant le mois d'août 1789 (tant pis pour les révérends pères Jacques Julliard et Jean-Yves Pranchère) : c'est tout sauf universel et intemporel, et cela se modifie constamment en fonction des rapports de force et des conflits qui dictent sa métamorphose.
Que ces crabes cessent donc, à la fin, de pérorer.
Avant même si possible que la Russie et leur cher oncle Sam, déjà prêt à liquider Zelensky comme jadis Karzaï ou le général Diêm, les contraignent à le faire.
Cela suffirait à remplacer le vent d'air frais qui nous fait si cruellement défaut en ce moment.

21 juin 2023

Ferrand inspiré par le Parti communiste chinois ?

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire


Richard Ferrand nous gratifie toujours de ses délicieuses idées « républicaines », destinées à rénover la vie politique, lui qui ne doit son salut qu’à une déclaration opportune de prescription dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. La macronie, repère de brigands, se soutient et fera toujours tout pour ses pairs reconnaissants. La décence devrait le conduire au silence le plus humble, mais le repris de justesse garde le verbe aussi haut que le mépris et l’arrogance. Le voilà qui veut modifier la constitution, pour permettre à son poulain de briguer un troisième mandat. Et il ne manque pas d’arguments foireux pour étayer son idée de génie. Selon lui « il regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire ». On se serait attendu à ce qu’il évoque le 49.3 qui, pour la réforme des retraites, a bien bridé l’expression de la souveraineté populaire. Ou encore du scandaleux article 40, qui a écarté la proposition de loi de la LIOT. Car Monsieur Ferrand, les députés c’est bien l’expression de la « souveraineté populaire ». Pour lui, l’impossibilité de cumul, « affaiblit notre vie politique en qualité et en densité et la rend moins attractive ». Pas une seconde il n’a l’impression de se moquer du monde, c’est le propre de la macronie, en cela il en est l’incarnation parfaite.

Donc le brave homme pense qu’en voyant toujours les mêmes gloires honnies, il va sauver la démocratie et la république. Il aurait pu, s’il avait été honnête, parler de RIP ou RIC. Mais non, la seule chose qu’il désire c’est garder précieusement le Conseil constitutionnel tel qu’on le connaît, et permettre à sa clique de cumuler tous les mandats, de confisquer un peu plus tous les pouvoirs et de laisser Macron en place. Sa conception du choix politique est pour le moins étrange, mais en parfaite osmose avec l’idée que se font ces gredins de la vie publique. Il aurait pu vouloir changer les règles des 500 signatures, pour se présenter à la présidentielle, mais surtout pas voyons, trop favorable à la caste en place. Imaginez que des Philippot, ou des Asselineau puissent se présenter, ce serait là chose horrible et indécente.

Son but est clair, empêcher le vrai choix, laisser les mêmes en place, puisque selon sa philosophie ces postes leurs reviennent de droit. Ils sont l’émanation d’une nouvelle monarchie qui ne saurait partager le pouvoir, mais qui aurait quand même besoin d’un minimum d’élection, pour maquiller le tout et lui donner l’aspect d’une démocratie républicaine. D’ailleurs il emploie le mot plusieurs fois. Monsieur Ferrand, aux États-Unis c’est deux fois quatre ans maximum, et les Américains ne se plaignent pas d’un manque de choix.

Le plus comique dans cette intervention d’un autre âge, c’est qu’il ne nous dit pas comment il veut changer la constitution. Les 3/5 nécessaires pour l’adoption d’une réforme ne seraient pas atteint, même avec la trahison attendue et certaine des LR. Un référendum ? Ou Macron propose de changer tout cela avec une simple ordonnance ? Après tout, il se permet déjà de nous entraîner dans une guerre qui n’est pas la nôtre, en se passant du parlement, pourquoi se gênerait-il, et là son ami Fabius pourrait nous dire que tout est parfaitement légal…

Ferrand confond démocratie et droit divin, république et caste auto proclamée dirigeante à vie, seule habilitée à désigner les représentants du peuple. Se voir sur la touche lui étant insupportable, il tente de se montrer utile, lorgnant peut-être sur un remaniement ministériel. Ou alors, il s’est exprimé sur ordre de l’intéressé par un troisième mandat, histoire d’institutionnaliser le « barrage contre l’extrême droite », bon prétexte pour instaurer une cooptation sans élection, entre les membres d’une caste qui nous préserverait pour l’éternité de l’arrivée d’un « dingue » à l’Élysée, comme le dit Macron. Le dingue est déjà là…

Il est vraiment urgent de balayer toute cette racaille. Changer la constitution, oui bien évidemment, pour supprimer le 49.3, établir un vrai RIC, assouplir l’article 68, modifier en profondeur le Conseil constitutionnel, rétablir le crime de haute trahison, abolir l’immunité, autre que celle touchant à la liberté d’expression, inscrire dans le marbre cette même liberté d’expression, et interdire la censure, sauf cas limitatifs d’appel au meurtre. Revoir le nombre des députés, et le rôle du Sénat.

Ferrand craint sans doute, plus prosaïquement, que deux mandats ne soient pas suffisants pour mener à bien les noirs desseins qui nous assaillent.

7 juin 2023

Denis Collin

Les antifas médiatiques, les zheuresombres et autres sont aux abonnés absents. Mme Meloni avait annoncé 2,2 milliards d'euros pour l'intervention d'urgence pour faire face aux catastrophiques inondations en Romagne. Finalement, on apprend qu'il n'y aura que 1,6 milliard. On ne peut pas à la fois envoyer des armes à Zelensky et secourir les Italiens... Mme Meloni n'est pas une fasciste (en tout cas pas plus que ses "collègues" européens). Elle est seulement une politicienne européiste, à genoux devant l'UE et l'OTAN et déterminée à défendre non les Italiens, mais le capital. Son parti s'appelle Fratelli d'Italia. Il va falloir lui trouver un autre nom : Fratelli dell'UE, Fratelli di von der Leyen... ou Fratelli di Ucraina.
Ceux qui en font des tonnes sur la terrible montée de l'extrême droite illibérale pour mieux protéger les Macron et Cie, n'aborderont pas cet aspect gênant.
Que fait Meloni ? Du Macron, ni plus ni moins. Que ferait Mme Le Pen, le cas échéant ? Du Meloni.

11 mai 2023

ROSELYNE OU LA FIN DE TOUT

Gabriel Nerciat

Il y a de cela un peu plus de deux ans, j'avais publié ici même un statut assez désobligeant et discourtois sur la mise ridicule et le manque d'attrait évident de Roselyne Bachelot, alors ministre de la Culture, ce qui m'avait valu beaucoup de réactions outragées de la part de plusieurs dames, jeunes ou moins jeunes, qui étaient prêtes à me dénoncer à la patrouille de Madame Schiappa pour attentat à la dignité des femmes cisgenres (au passage, je n'ai jamais compris pourquoi les filles d'Eve, pourtant si souvent cruelles et fourbes entre elles lorsqu'elles parlent de leurs congénères loin des oreilles des hommes, prennent ainsi la mouche dès qu'un homme se moque des défauts physiques ou vestimentaires de l'une d'entre elles ; moi, si l'on me disait que Gérald Darmanin a la tête d'un nain de cirque qui tombe de cheval ou que Dupond-Moretti ressemble à un Scaramouche ou un Capitan gavé de moisissures de gorgonzola, je ne me sentirais lié par aucune solidarité virile d'aucune sorte).
Eh bien, aujourd'hui, je vais me permettre de récidiver, puisque cette grosse vache angevine au lait rance a cru bon de dégoiser publiquement à propos du physique du roi et de la reine d'Angleterre sur le plateau d'une chaîne d'information continue ("on dirait deux glands au balcon et pas seulement deux cocus ; la quiche c'est en hommage à Camilla", etc.).
Donc, désolé, Mesdames, mais je vais bisser : Roselyne Bachelot n'est pas seulement une femme dont la laideur physique et morale devrait tomber sous le coup de la loi (le seul bruit de son rire aussi vulgaire que terrifiant, qu'on croirait sorti de la bouche protubérante d'un hippopotame peint en rouge, rendrait celui d'un aspirateur ou d'un siphon de lavabo proche d'un concerto de Mozart) ; c'est surtout, un peu comme Monsieur Prudhomme au XIXe siècle, l'aboutissement clownesque, rigolard, avachi, lamentable et inconsciemment sadique de ce que peut produire de pire la plus dégénérée, la plus médiocre, la plus veule des bourgeoisies de province.
Que la gauche radicale arrête de nous casser les bonbons avec Warren Buffet, Elon Musk, le fils Lagardère, la fille Bettencourt ou Vincent Bolloré. Et avec les Windsor plus encore.
Ce n'est pas pour eux qu'il faut impérativement rétablir le goulag ou la Terreur montagnarde.
C'est pour elle : Roselyne, la femme fatale échappée d'un Rotary Club d'épouvante des provinces de l'ouest et/ou d'une partouze de pharmaciens et de morticoles que n'aurait pas même voulu essayer de filmer Claude Chabrol au soir de sa carrière.
On nous dit que c'est une femme qui n'a peur de rien, fabuleusement spirituelle et anticonformiste, et qui rit d'aise, comme une grosse tourterelle roucoulant devant le chasseur venu l'étrangler ou la plumer, face à Edwy Plenel qui entreprend de lui expliquer que son ancien parti – qu'elle a trahi dix fois – est devenu un repaire de fascistes.
On nous dit aussi que c'est une fière républicaine, une grande dame chiraquienne et laïque qui ne supporte pas les fastes de la monarchie anglaise parce que ce sont des attentats en règle contre le principe républicain d'égalité et de laïcité.
Et mon cul, Edwige, c'est du porridge ?
Cette pharmacienne indigne, exactement comme le roi qu'elle critique, dans sa triste vie n'a rien fait d'autre que de naître, fille d'un député-maire gaulliste de l'Anjou qui lui a légué son siège alors même qu'elle n'avait pas encore bouclé son diplôme, et d'une dentiste-féministe à la noix qui le soir devait rêver d'embaumer dans le silicone la mâchoire et les dents de sagesse d'Olympe de Gouges.
Pour qui se prend cette excroissance cauchemardesque de la chair humaine ? De quoi nous parle-t-elle ? De quel type d'égalité se gargarise-t-elle ?
Un jour, il y aura une série Netflix à sa gloire, et ce jour-là nous saurons enfin que l'Enfer existe dès ce bas-monde.
Madame Homais est féministe ? Mais a-t-elle conscience du degré d'infamie et de grotesque dans lequel elle fait choir son sexe ?
Il faudrait la livrer aux Anglais dans la tenue des bourgeois de Calais (toujours plus élégante, à tout prendre, que ses pathétiques tailleurs d'un vert ou d'un rose dégueulis effroyables) afin qu'ils aient l'amabilité de la murer vivante à l'intérieur de la tour de Londres ou lui faire subir le supplice de Roger Mortimer (les admirateurs des Rois Maudits me comprendront).
Là, vraiment, Votre Majesté, ce serait le chef d'oeuvre indépassable de l'entente cordiale qui unit nos deux nations depuis plus d'un siècle.
Toute la France vous en serait reconnaissante à jamais.

14 mars 2023

Caste privilégiée contre gueux

Jonathan Sturel

Ce matin, le philosophe André Comte-Sponville, 71 ans et donc déjà bénéficiaire d'une retraite d'ailleurs bien dodue, donne son avis sur la réforme des retraites et sur ceux qui s'y opposent notamment dans la rue :

« On a la chance de vivre dans une démocratie où le peuple peut manifester contre le gouvernement et où le gouvernement doit batailler à l'Assemblée pour faire passer ses réformes. Des dizaines de pays nous envient notre démocratie. Si le peuple n'est pas satisfait, il n'aura qu'à voter contre le gouvernement dans 4 ans. D'ici là, les problèmes sociaux, ce n'est pas si grave, il y a de vraies crises dont il faut s'occuper, la crise climatique par exemple. »

Voilà en substance (quasi mot pour mot en réalité) son discours de ce matin. C'est véritablement du boomerisme d'extrême-centre citadin bourgeois par excellence, jusqu'à la caricature même.

Ce vieux monsieur bien établi en société, socialement à l'aise, s'en vient dire aux pauvres que ce n'est pas si grave s'ils doivent maintenant choisir entre manger jusqu'à la fin du mois ou payer leur facture d'énergie, le plus important étant qu'ils continuent à trier correctement leurs déchets, qu'ils évitent d'allumer le chauffage en hiver et qu'ils s'interdisent surtout de brancher la clim en été. Et qu'ils se préparent, j'imagine, à manger bientôt de la poudre d'insectes pendant qu'un système de contrôle à distance vérifiera qu'ils ne consomment pas plus de 30 litres d'eau par mois. Parallèlement, le même pauvre sera invité à boycotter la Coupe du monde, à croire religieusement dans les prophéties de malheur du GIEC, tout en considérant que la République agit avec bienveillance et que si bientôt elle permettra aux gosses de changer de sexe en CM2, c’est pour la bonne cause.
 
Voilà le véritable projet de société que cette engeance veut imposer à la France : une société de pauvres résignés, adeptes de privations forcées faute de moyens, où la fin du mois commence le 15 et où des riches viennent à la télévision leur expliquer comment se passer de ce qu’ils n’ont plus les moyens de s’acheter. Et le pauvre que ces perspectives ne raviraient pas doit s’attendre à être traité de réactionnaire et de complotiste par ces mêmes riches qui, eux, ne renoncent à rien, encore moins au plaisir sadique et bourgeois de commander aux destinées des gueux condamnés par la malignité des institutions à tourner indéfiniment en rond dans un labyrinthe social duquel on ne s’échappe jamais parce que tout y a été savamment et diaboliquement verrouillé, toujours au profit des mêmes ; toujours aux dépens des mêmes.

L’arrogance avec laquelle la bourgeoisie sermonne les petites gens et ce sentiment d’impunité qu’elle ressent lorsqu’elle étale ses vertus supérieures, voilà deux motifs de tout révolutionner.

30 décembre 2022

Qui est Klaus Schwab ?

Pierre Duriot

Le grand public n’a pas l’air de trop connaître Klaus Schwab, qui est pourtant présent aux côtés des chefs d’États mondiaux et des PDG de très grandes entreprises, un peu comme un maître à penser. Il est né en Allemagne en 1938, de père allemand, haut dignitaire nazi et de mère suisse. Il séjourne en Suisse depuis 60 ans, mais s’est vu refuser la nationalité. Héritier de la fortune de son père, diplômé de Harvard, il gagnerait encore, à 84 ans, près d’un million d’Euros par an et il est surtout le fondateur du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, qui attire des dirigeants d’entreprises, des chefs d’État et des hommes politiques du monde entier, ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de l’environnement. Moyennant finance, bien sûr. Le quidam ne peut pas y aller.

Sa fille, Nicole Schwab, est cofondatrice du Gender Equality Project et son fils, Olivier Schwab, est marié à une Chinoise et dirige le bureau du Forum à Pékin.

Il ne se cache pas de ses objectifs de « Grande réinitialisation », en anglais « The Great Reset », dont il a fait un livre et il prône une planification économique mondiale, pour reconstruire l’économie de manière durable, après la pandémie de Covid-19. Livre dévoilé en compagnie du prince Charles, devenu roi d’Angleterre. Au titre de sa présidence du Forum, il est invité au G20, avec son ami Bill Gates, qui lui, finance de grandes organisations internationales, comme l’Organisation mondiale de la santé et tous les deux « suggèrent » aux chefs d’États, des idées bien à eux, un genre de messianisme basé sur le mariage de la gouvernance publique avec le business, la technoscience et l’ingénierie sociale, incluant la création d’un « homme nouveau », ce qu’on appelle parfois le « transhumanisme », le tout avec un axe « durable », écologique donc, organisé à l’échelle mondiale et donc, par-dessus les États. Bill Gates a expliqué que « la réduction de la mortalité infantile, par le développement de la vaccination, peut freiner la croissance démographique dans le monde. Ce progrès conduira, à terme, les parents à concevoir moins d’enfants, s’ils savent qu’ils vivront longtemps et en pleine santé. À terme, cela réduirait donc l’accroissement de la population mondiale ». Cette approche a été traduite par des commentateurs, en une volonté de réduction de la population mondiale par les vaccins. Question d’interprétation.

En réalité, il n’est pas le seul à avoir des « plans » pour l’humanité, le problème est qu’il a une sphère d’influence assez large, même si elle serait en régression, sans avoir la moindre légitimité démocratique. « Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux », a-t-il expliqué, dans une projection, où la possession serait remplacée par des services.

Le personnage alimente de nombreuses théories complotistes, du fait sans doute de tenues vestimentaires, tenant parfois de la science-fiction, ou à connotation sectaire. Au RPF, nous souhaitons juste faire acte de pédagogie, en mettant au jour un personnage sombre, mais personnage-clé dans l’intervention sur nos vies quotidiennes, sans que celui-ci n’ait la moindre légitimité populaire.

14 septembre 2022

Véran et Amazon au Royaume des Fragiles

H16

Chargée comme l’haleine de l’alcoolique un lendemain de cuite mémorable, l’actualité devient difficile à suivre : il se passe trop de choses trop vite, et on a vite fait de louper une information primordiale, une de celles qui changent une vie (au moins). Par exemple, vous ne le saviez pas, vous n’en aviez assez probablement rien à carrer et vous aviez raison mais néanmoins, on apprend qu’Olivier Véran, l’actuel porte-parlote de Gouvernemaman, vient de sortir un livre résumant sa vision de la gestion de la pandémie par le gouvernement français.


Oui, Véran aurait donc écrit un livre sur ce qu’il aurait retiré de la gestion de la crise pandémique, dans lequel il pousserait même l’auto-analyse jusqu’à reconnaître ses erreurs lorsque furent émises certaines des injonctions paradoxales concernant le masque. Ici, le conditionnel est de mise tant on devra se demander si le ministricule a réellement fait cet effort d’écriture sans passer par un factotum comme l’époque nous y habitue, et tant la contrition dont il fait la démonstration bruyante sur papier 80g semble parfaitement artificielle.

On comprend bien qu’il joue ici l’air facile et politiquement assez usé du « Faute avouée, à demi pardonnée » qui pourrait fonctionner quand le politicien qui l’utilise a fait une petite bévue mais qui passe nettement moins quand la « petite boulette » revient à mettre 65 millions d’individus en résidence surveillée, à favoriser la distribution de Rivotril aux ainés, à interdire aux médecins de traiter, à édicter les protocoles les plus absurdes – le virus n’attaque que les gens debout donc « restez assis pour sauver papy ! » – à fermer des pans entiers d’hôpitaux en pleine pandémie et à instaurer une ségrégation artificielle et inique entre citoyens.

Sortir à présent un « oups, bon, on a peut-être été un peu loin » ressemble à un énorme moquage de visage.


C’est d’ailleurs exactement ainsi que les internautes l’ont interprété, qu’ils se sont empressés de le faire savoir sur la principale plateforme de vente des livres en question : multipliant les avis négatifs et les commentaires incendiaires, la production de Véran s’est rapidement vue affublée d’une note bien poivrée… Qui n’a pas trop plu ni à l’intéressé, ni à la plateforme : au bout de quelques heures, des commentaires ont commencé à disparaître d’Amazon et les notes ont été substantiellement revues à la hausse.

Décidément, l’establishment a le cuir sensible et supporte mal les petites remarques acidulées. Le Royaume des Fragiles, mélange des connivences entre les politiciens d’un côté et les grosses entreprises (ici, du Big Data) de l’autre, n’arrive pas à encaisser quelques faits bien sentis et la réalité est trop cruelle pour lui qui s’emploie donc à la cacher.

Car cette bidouille du réel n’est pas la première : rappelez-vous de la disparition des petits « pouces rouges » sous les vidéos Youtube de propa… pardon d’information du gouvernement ; il est vrai que certaines communications gouvernementales étaient devenues des clickodromes de l’enfer où les internautes rivalisaient d’inventivité pour un trolling de compétition et que l’establishment, absolument infoutu d’endiguer le phénomène, n’avait rien trouvé de mieux pour le faire disparaître…

(Ici, pensez à la fièvre et à un thermomètre cassé)

Dernièrement, ce fut la pitoyable série « Rings of Power » qui bénéficia d’un traitement similaire devant la montée des avis catastrophiques de ce qui est, il faut bien le dire, une œuvre de propagande wokisto-contortionniste avec les mannes de Tolkien.

Bien évidemment, de camouflages en nettoyages politiquement corrects, l’internet des normies et des consommateurs lambda ne veut plus rien dire et n’est plus que le champ d’expression d’une seule pensée, d’un seul avis (bien douillettement favorable et forcément ★★★★★, awesome et tout ça).


La dérive est très inquiétante et ses étapes donnent une bonne idée de la profondeur descendue dans le gouffre du silence que la société s’emploie à creuser.

Nous avions jusqu’à présent l’auto-censure (les journalistes, qui la pratiquent maintenant au quotidien en sont un bel exemple).

Nous avions aussi eu l’occasion de tester, en grandeur réelle, la cancel culture qui consiste – pour rappel – lorsqu’un article ou un avis différent du mantra général ou opposé au discours officiel est émis, à l’enfouir sous des tombereaux de dénégations, de mépris, d’injures, d’insultes, afin d’ostraciser durablement les auteurs de cette infâmie. Le dernier exemple en date – certes comique mais néanmoins réel – fut celui de Ségolène Royal mais on devra se rappeler, plus inquiétant encore, du sort qui fut fait aux camionneurs canadiens dont les protestations se soldèrent par une annulation de leurs comptes bancaires, avec tout ce que cela suppose ensuite.

Nous pouvons être témoins, tous les jours, de cette réécriture grotesque et navrante de l’Histoire, à coups de wokisme, de décolonialisme et autres fanfrelucheries marxistes des temps modernes.

Et maintenant, nous voyons à présent l’effaçage pur et simple, quasiment en temps réel, des éléments gênants qui viendraient égratigner les puissants.

Il ne faut plus se plaindre des dirigeants que nous avons : cela sera systématiquement interprété comme une « menace à la démocratie » (qui n’est plus l’expression du débat mais seulement celui de l’accord inconditionnel qu’on pourrait trouver dans une secte). Et si vous ne voulez pas être catégorisé de complotiste ou d’ennemi de l’intérieur, de terroriste, vous aurez à cœur de ne surtout pas déposer de commentaire critique sur les productions littéraires (ou autres) de nos politiciens officiels.

Soyez gentils, c’est un ordre. Ce serait ballot de se faire swatter pour un commentaire négatif sur Amazon, vous ne trouvez pas ?

« Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées. »
G. Orwell, 1984