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30 juillet 2025




GOUVERNEUR COLONIAL

Jean-Claude Delhez

-30/7/2025- Après avoir conclu le récent accord douanier avec les USA, Ursula von der Leyen a jugé utile de se justifier. Les arguments qu'elle a choisi de présenter publiquement pour expliquer son action sont ceux... des USA. Ce n'est jamais que la confirmation de toute sa politique : servir en Europe les intérêts américains. Les exemples abondent.
Au début de cette année, elle a été condamnée, par la justice européenne, pour rétention d'informations dans le cadre d'un contrat litigieux. Elle ne compte pourtant pas fournir les SMS qu'on lui reproche de cacher. Des SMS liés à la conclusion d'un contrat onéreux avec la société pharmaceutique Pfizer. Quelle est la nationalité de Pfizer ? Américaine.
Avant l'affaire Pfizer, elle avait déjà été soupçonnée dans une affaire semblable alors qu'elle était ministre de la Défense en Allemagne : accorder des contrats à une société privée dans des conditions litigieuses. Quelle société ? McKinsey. Sa nationalité ? Américaine.
Elle a vécu aux USA, où son mari a travaillé et où ses enfants ont fait leurs études. Parmi ses enfants, David. Pour qui travaille-t-il ? McKinsey.
Il y a 2 ans, elle nommait Fiona Scott économiste en chef à la direction générale de la concurrence. Mais cette décision souleva de vives critiques en sorte que Fiona Scott renonça à son poste. Qui est-elle ? Une lobbyiste américaine, ancienne fonctionnaire du ministère de la Justice des Etats-Unis.
Depuis 3 ans, dans l'affaire ukrainienne, elle a toujours aligné la politique européenne sur celle des USA, notamment en multipliant les sanctions (18e paquet, actuellement), sanctions qui nuisent plus à l'économie européenne qu'à la Russie. Elle répète que Kiev doit entrer au plus vite dans l'Union, alors que l'Ukraine – proxy des USA - est en guerre, que le régime est corrompu jusqu'à l'os et que le pays est en faillite.
Elle insiste pour empêcher tout achat d'hydrocarbures en Russie et transférer l'ensemble de l'approvisionnement aux USA. Ce faisant elle concrétise les vieux projets géopolitiques américains en ce domaine, elle fait flamber les prix de l'énergie pour les économies européennes et offre de plantureux contrats aux pétroliers américains.
Les USA ont une colonie, l'Europe, et, pour diriger une colonie selon les intérêts de la métropole, il faut un gouverneur sur place. Quoi de plus normal sur un continent où les politiciens, de droite comme de gauche, font avaliser leurs programmes politiques par l'ambassade des USA.

Phil Umbdenstock

29 juillet 2025

Natalia Routkevitch


"On a les Lumières qu’on peut, notre époque se sera éclairée à la pollution lumineuse".

Le 29 juillet 2024, disparaissait Annie Le Brun, à un moment où les grands thèmes de son œuvre – destruction du sensible, illusion subversive de l’art contemporain, marchandisation de l’art et esthétisation de la marchandise – résonnaient plus que jamais avec l’actualité.

Essayiste, philosophe, spécialiste de l’œuvre de Sade, Annie Le Brun est restée, toute sa vie, « à part », en marge. Refusant d’être un rouage d’un système qui la révoltait, elle avait délibérément choisi de ne pas emprunter la voie universitaire à laquelle elle était pourtant promise.

La force des propos d’Annie Le Brun, la beauté de son langage et l’érudition qui les portait ont marqué les esprits. Empreintes d’une rare sensibilité poétique, ses paroles se sont révélées, avec le temps, comme celles de l’une des critiques sociales les plus profondes de notre époque.

Une voix indispensable pour comprendre l’aliénation qui est la nôtre.

La mort du beau

Ayant récemment visité les studios Harry Potter à Londres, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ses propos durant cette longue traversée. Car s’agissant des enfants et des jeunes, il est particulièrement saisissant de voir à quel point l’hégémonie utilitariste a pris possession de l’imaginaire, a colonisé les sentiments pour les remplacer par des sensations, chassant minutieusement « tout ce qui n’a pas de prix ».
La magie du conte de fées est annihilée, absorbée par la marchandisation et le self-branding omniprésents. Boutiques et espaces commerciaux pullulent partout, occupant parfois une surface plus vaste que celle de l’exposition elle-même.
Tout est conçu pour nourrir deux passions fondamentales de notre époque – celles qui font carburer le monde : la cupidité et la vanité. Le visiteur est sans cesse sollicité : acheter, ou se mettre en scène pour publier ses images sur les réseaux.

Dans ses travaux, Annie Le Brun dissèque l’offensive menée par la finance et une certaine industrie de l’art contemporain, qui transforme toute création en marchandise.

À l’instar de Bernanos, qui écrivait : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » ou de Pasolini qui voyait dans la société de consommation un ordre répressif d'une puissance inégalée, Le Brun considère l’extension du domaine marchand comme une nouvelle forme de violence – un poison diffus qui envahit toutes les sphères de l’existence intérieure, étouffant peu à peu tout ce qui, précisément, n’a pas de prix.

« C’est la guerre. Une guerre qui se déroule sur tous les fronts et qui s’intensifie depuis qu’elle est désormais menée contre tout ce dont il paraissait impossible d’extraire de la valeur. S’ensuit un nouvel enlaidissement du monde. Car, avant même le rêve ou la passion, le premier ennemi aura été la beauté vive, celle dont chacun a connu les pouvoirs d’éblouissement et qui, pas plus que l’éclair, ne se laisse assujettir.

Y aura considérablement aidé la collusion de la finance et d’un certain art contemporain, à l’origine d’une entreprise de neutralisation visant à installer une domination sans réplique. Car beauté et laideur constituent des enjeux politiques.
Jusqu’à quand consentirons-nous à ne pas voir combien la violence de l’argent travaille à liquider notre nuit sensible, pour nous faire oublier l’essentiel, la quête éperdue de ce qui n’a pas de prix ? » - écrit-elle dans "Ce qui n'a pas de prix; beauté, laideur et politique" (2018).

Puissance de la falsification

L’humanité a connu des époques plus violentes, plus sanguinaires, plus tragiques que la nôtre. Mais rarement a-t-on vu une époque aussi profondément pénétrée de mensonge, de duplicité, de fausseté.

Le monde du Spectacle intégral – le nôtre – est un tissu de simulacres, de fictions, de promesses non tenues, d’espoirs injustifiés. Tout y est faux : la nourriture, joliment emballée et abondante, mais nocive et source de maladies ; les objets, d’une incroyable diversité, mais conçus pour tomber en panne, se démoder, polluer l’environnement ; la propriété, souvent illusoire, car on ne possède que l’accès, non le bien lui-même ; les informations, en flot continu, mais déformées, biaisées, etc.

Faux amis, faux visages, faux corps…

Appels et courriers de faux facteurs, des fausses assurances, de faux impôts…

Nous sommes épuisés à trier le vrai du faux, contraints d’être sans cesse méfiants, bientôt même envers des voix familières qui pourraient être des imitations.
Les enseignants reçoivent les copies qu’ils peinent à attribuer : ont-elles été écrites par un élève ou générées par l’intelligence artificielle ?

Le présent de l’homme moderne n’a plus rien d’authentique.

« Des années de nourriture trafiquée, frelatée, reconstituée… nous ont accoutumés à déguster moins la chose elle-même que le nom de la chose », écrit Le Brun qui ne fait pas de différence entre nourritures terrestres et nourritures morales : les mots sont eux aussi dénaturés, mis au service du blanchiment des idées.
Elle évoque ces termes vidés de leur sens – éthique, déontologie, mémoire – qui travaillent désormais contre l’idée qu’ils sont censés exprimer.

Ce « blanchiment des idées » est particulièrement visible dans le langage politique.
Nous évoluons dans des systèmes oligarchiques techno-totalitaires, parmi les plus inégalitaires qui aient existé, et nous continuons pourtant à les appeler démocraties, persuadés de vivre, sinon dans le meilleur des mondes, du moins dans un régime du moindre mal.

Se développant rapidement, les métastases du Spectacle intégral ont pénétré chaque recoin de la vie.

L’image a remplacé l’imagination.
Les sensations ont remplacé le sensible.
La beauté singulière est effacée par une beauté synthétique qui gomme toute singularité ; elle est noyée dans le flot d’images de « jolitude » et de « mimitude ».

Le beau – comme le vrai – ne résiste pas à cette censure par le gavage, forme moderne et insidieuse de censure.

Censure par gavage

La censure par gavage est devenue l’un des traits fondamentaux de nos sociétés. C’est une censure inédite, non par le manque – comme le pratiquaient les dictatures d’autrefois – mais par l’excès. Tout est noyé dans un flot continu, indifférencié qui engloutit tout sur son passage, rendant impossible toute distinction entre le bon grain et l’ivraie. Rien ne résiste à cette forme de censure, terriblement plus efficace que celle par rareté.

- « Ce trop de réalité se manifeste d’abord par une forme de censure inédite, qui ne repose pas sur le manque mais sur l’excès : une censure par l’excès, d’abord liée aux impératifs de la marchandisation à outrance voulue par la rationalité technicienne, qui détermine désormais toutes les formes de consommation. Celle-ci, devant s’imposer en simulacre de liberté, ne laisse aucun domaine à l’abri de ce devoir d’engorgement, qu’il s’agisse de l’alimentation, de l’information ou de la sexualité… Jusqu’à ce que cette censure par le gavage devienne une mobilisation à plein temps, équivalant à une expropriation de soi-même. Et ce dressage commence dès le plus jeune âge. Car, au-delà des jouets d’une laideur particulièrement agressive dont l’enfance est aujourd’hui submergée, aucun instant ne lui est laissé. Voilà les tout-petits comme les plus grands d’emblée condamnés à “vivre sans temps morts”. Quand ce ne sont pas les consoles de jeux, c’est une multiplicité d’activités ludiques, culturelles ou sportives qui leur enlève le temps de rêver », écrit-elle.

Le trop-plein rend l’air plus irrespirable encore que le silence imposé d’en haut.
De cette censure par gavage naît un sentiment d’étouffement quasi permanent, accompagné d’une impression d’impuissance totale à rétablir ne serait-ce qu’un fragment de vérité.
Face aux mensonges – surtout lorsqu’ils touchent un sujet que l’on pensait un peu connaître –, l’envie de réagir, de corriger, d’expliquer surgit…
Mais très vite, submergé par le flot incessant du prêt-à-penser, on renonce, et l’on se replie dans le silence.

Dans cette infobésité, les analyses éclairantes, les manifestations de sagesse et lucidité ne sont pas prohibées mais dissoutes, absorbés par le Spectacle, digérés, neutralisés, puis réintégrés comme accessoires d’un système dont le seul but est de durer.
Autrefois, on voulait interdire, censurer, réduire au silence. Aujourd’hui, il suffit de noyer, d’invisibiliser, de repousser dans les marges.

« Tout se tient »

Le mérite de Le Brun est d’avoir montré que l’esthétisation du monde s’est imposée comme un instrument redoutablement efficace au service de ce nouvel ordre fondé sur le déni. D’abord par son pouvoir de masquer les contradictions, mais aussi par sa capacité à falsifier, en formatant êtres et choses à travers une « beauté de synthèse » propre à annihiler toute singularité.

« Cela vaut autant pour les objets et les lieux que pour les individus. L’industrie du tourisme, qui participe à cette cosmétisation du monde, en est un exemple, en accentuant paradoxalement son enlaidissement. En réalité, des lèvres botoxées à l’exploitation du passé, du body-building aux réaménagements urbains, les effets ordinaires de cette guerre contre ce qui n’a pas de prix sont innombrables, menaçant la totalité de notre vie sensible ».

Elle ne dissocie pas le destin de notre imagination de celui de notre environnement physique. Aux efforts déployés pour « déboiser, ratisser, niveler, baliser » le domaine sensible correspondent ceux visant à uniformiser et à soumettre notre monde aux logiques consuméristes.

« Comment ne pas être frappé par la simultanéité de cette entreprise de ratissage de la forêt mentale avec l’anéantissement de certaines forêts d’Amérique du Sud sous le prétexte d’y faire passer des autoroutes ? Et comment douter que la rupture des grands équilibres biologiques qui s’en est suivie ne corresponde pas à une rupture comparable des grands équilibres sensibles dans lesquels notre pensée trouvait encore à se nourrir ?

(…) Une des plus graves formes d’aliénation aujourd’hui réside dans le fait de ne pas voir que tout se tient, la culture de masse correspondant au crabe reconstitué, le matraquage médiatique aux pluies acides, le relookage des villes à la chirurgie esthétique… Reste que tout cela ne vient pas seulement du méchant capitalisme, mais résulte d’une conception utilitariste de la vie que l’Occident a élaborée, siècle après siècle, et que la théorie révolutionnaire n’a jamais vraiment remise en cause, puisque c’est essentiellement à partir des rapports économiques que s’est développée une critique sociale dont l’aspiration au Progrès aura été la force motrice. Tout se passant même comme si cette pensée critique avait cru gagner son efficacité, sinon sa dignité, à s’éloigner du monde sensible. »

C’est là que réside, à mon sens, un autre point capital : l’impuissance et l’artifice des solutions de gauche, aussi radicales soient-elles. Une alternative économiste n’est qu’un faux-semblant.

L’impossibilité de s’attaquer aux racines du problème par des arguments économiques, l’impasse socialiste qui réclame la redistribution tout en restant enfermée dans la même logique, deviennent évidentes. Ce n’est pas la révolution des démunis, mais un changement total « d’une conception utilitariste de la vie que l’Occident a élaborée » que l’auteur suggère succinctement.

Elle invite à concevoir notre civilisation non pas comme le nec plus ultra, ni comme le « meilleur des mondes », ni même comme un « empire du moindre mal », mais comme une barbarie inédite, d’une puissance inégalée, corrosive, insidieuse, omniprésente...

Annie Le Brun fait partie de ces penseurs dissidents de l’Occident, rejoints par des intellectuels d’hier et d’aujourd’hui venus d’autres cultures, qui devraient être explorés par ceux qui cherchent à entrevoir les bases d’une véritable alternative.

Marc Amblard

ET SI LE GIGANTESQUE ACCORD COMMERCIAL SIGNÉ DIMANCHE DERNIER ENTRE LES USA ET L’UE N’ÉTAIT QU’UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION POLITIQUE ?

-29/7/2025- Après l’émotion légitime suscitée par une telle annonce, il est intéressant de s’interroger sur la portée légale des engagements contenus dans cet accord signé dimanche dernier en Ecosse.
L’Union européenne a promis par exemple d’acheter pour 750 milliards $ de produits énergétiques américains. Ok, mais en a-t-elle juridiquement le pouvoir ? Qui consomme du pétrole ? Les entreprises européennes bien sûr. Or, ce sont elles qui passent les commandes chacune de leur côté en fonction de leurs besoins. Ce sont elles qui transformeront ensuite cette énergie en produits finis ou semi finis. Ce n’est pas l’Union européenne qui n’est qu’une entité de droit public et qui n’a pas vocation à mettre en œuvre des process industriels et commerciaux.
L’accord prévoit également que l’UE investira 600 milliards $ aux États-Unis, en plus des investissements existants. Mais qui investit réellement ? L’administration européenne ? Certainement pas. Encore une fois, ce sont les entreprises implantées dans les différents pays de l’Union et ces investissements sont de leur seul ressort. Elles investiront aux USA uniquement si elles y ont un intérêt économique et à cette seule condition. Bruxelles n’a aucun pouvoir légitime sur le terrain de l’initiative privée.
Enfin, l'UE a accepté d'acheter pour plusieurs centaines de milliards $ d'équipement militaire aux compagnies américaines. Encore une fois, Miss von Der Leyen, portée par ses rêves de domination, va un peu vite en besogne. Il n’y a pas d’armée européenne et chaque nation est encore libre d’acheter à qui elle veut du matériel destiné à son armée.
Sauf erreur de ma part, j’ai l’impression finalement que les engagements figurant dans l’accord n’ont aucune portée légale et partant, sont dépourvus de dispositif contraignant. Les nations seront donc libres de les rejeter.
Souhaitons-le vivement car nous nageons-là en plein délire euro-technocratique.

28 juillet 2025

Marc Amblard

ACCORD COMMERCIAL ENTRE LES USA ET l'EUROPE : BRAQUAGE À L’AMÉRICAINE

-28/7/2025- Le président Donald Trump a annoncé hier un accord commercial de grande envergure avec l'Union européenne.
En voici les grandes lignes :
1. l'UE s'est engagée à acheter pour 750 milliards $ de produits énergétiques américains ;
2. l’UE investira 600 milliards $ aux États-Unis, en plus des investissements existants ;
3. l'UE a accepté d'acheter pour plusieurs centaines de milliards $ d'équipements militaires (montant non encore déterminé).
4. L’UE consent à ouvrir totalement son marché intérieur aux produits américains sans appliquer de droits de douane (zéro %).
5. En contrepartie, l’UE a obtenu de Donald Trump une réduction de 30% à 15% des droits de douane que l’administration US applique aux produits européens.
Interrogée, von der Leyen s’est dite satisfaite des « concessions » accordées par les USA (véridique)…
Je signale qu'on parle ici de l'argent des contribuables européens qui n'ont pas été consultés sur la question. Les Français, pour leur part, n'y verront probablement que peu d'objection puisqu'ils continuent de voter à plus de 95% pour des candidats européistes…
N.B. En 2024, le total des échanges de biens et de services entre les États-Unis et l'UE a dépassé 1 680 milliards d'€. Cela représente près de 30% du commerce mondial.

Le vrai ennemi de Nicolas

H16

-28/7/2025- À mesure que Nicolas, 30 ans, se fait connaître sur les réseaux sociaux, les médias grand public s’intéressent à ce nouveau « mème » social et relatent, avec tous leurs biais, ce qu’ils voient derrière le personnage fictif subissant un contrat social qu’il n’a pas demandé et qui devient de plus en plus coûteux.


Sans surprise, leur représentation médiatique est souvent caricaturale et c’est donc aussi sans grand étonnement que, lorsque la politicaillerie française s’empare du sujet, elle ne trouve guère mieux à faire qu’à polariser les Français sur les questions pourtant légitimes que ce personnage soulève.

Ainsi, pour les politiciens classés sur la gauche, il est évident que Nicolas est détestable puisque – regardez bien ! – c’est un raciste ou au moins un xénophobe : dans les yeux de cette gauche, le « Karim » archétypal du contrat social que Nicolas subit représente absolument tous les immigrés et leurs descendants. C’est honteux !

Et pour les politiciens classés à droite, il semble assez clair que Nicolas est un ingrat, voire un séditieux saboteur : dans les yeux de cette droite, les « Bernard et Chantal » que Nicolas subit représentent absolument tous les retraités. C’est honteux !


Enfin, pour ceux du centre, ce « Nicolas » représente un danger mortel puisqu’il vide de substance les discours de la majorité présidentielle : interdisant le « en-même temps » et surtout la distribution généreuse de l’argent des autres (puisque les autres, c’est lui, précisément), il coupe l’herbe sous le pied de tout l’extrême-centre qui n’a que ces gesticulations politiques inutiles à proposer pour prétendre résoudre les problèmes français. Ceci explique pourquoi les partis du PS aux LR en passant par le parti présidentiel et le croupion ministériel du Modem ne voient en Nicolas qu’un fasciste qu’il faut faire taire d’une façon ou d’une autre.

Oh, bien sûr, il existe bien un portrait type de ce Karim, de ce Bernard et de cette Chantal, des archétypes de la minorité bruyante, qui ont en commun de vivre du travail de Nicolas tout en le traitant ouvertement de raciste ou d’ingrat.

Derrière le « Karim », on retrouve essentiellement la racaille revancharde et violente, dénuée d’empathie et de tout remords qui émaillent un peu trop les faits divers qui s’accumulent tous les jours dans les journaux locaux. C’est une icône, une caricature certes brossée à gros traits mais néanmoins représentative de cette frange de population rapidement devenue ingérable, jouant constamment de la victimisation, c’est lui qui encombre les tribunaux, les prisons et certains halls d’immeubles et font vivre un véritable enfer aux Nicolas locaux qui ne peuvent compter ni sur les politiciens, ni sur la police, ni sur la justice pour restreindre leurs accès de violence.

Qu’il soit représenté comme provenant de l’immigration (ici, maghrébine) n’est, bien évidemment, qu’un raccourci, mais c’est le même raccourci que celui qu’offrent les statistiques sur la délinquance ou le crime en France, ou celles qui évaluent la contribution économique de l’immigration dans le pays. Ici, l’image mémétique est donc aussi « raciste » que le sont les statistiques, les données chiffrées et la réalité observable.


De façon similaire, derrière les « Bernard & Chantal », on retrouve essentiellement l’idée de cette génération qui a traversé avec aisance la deuxième moitié du XXe siècle et ce d’autant plus facilement que les conditions économiques étaient très favorables au pays : croissance marquée, fiscalité nettement plus faible, démographie avantageuse, tous les éléments étaient réunis pour que ce couple puisse partir en retraite dans d’excellentes conditions.

Brossée à gros traits, la caricature renvoie à cette image du couple de jeunes retraités très souvent en voyages, et ce d’autant plus facilement qu’ils n’ont pas de petits enfants à garder car ils n’ont pas eu d’enfants pour payer leur pension dont le montant tourne tout de même autour de 1500€ net en moyenne par personne et par mois, soit à peu près deux fois ce qu’ils ont cotisé.

De façon statistique, c’est aussi la génération qui, ayant voté Mitterrand au pouvoir en 1981, aura systématiquement favorisé toutes les politiques conduisant à l’accroissement de l’État dans toutes les strates de la société, de la fiscalité attenante, de l’immigration, l’augmentation des congés et la diminution du temps de travail, tout en refusant de façon constante les réformes de fond du système social à commencer par celui des retraites.


Bien évidemment – et c’est tout le jeu malsain des politiciens – se focaliser sur « les immigrés » et sur « les retraités » revient, en essentialisant à la grosse louche des millions de personnes, à écrabouiller les parcours individuels qui sont complexes et contraints par le paysage économique, politique et culturel du pays sur ces 50 dernières années ; c’est oublier (volontairement ?) les millions de retraités qui ont subi un système de cotisations dont ils ne voulaient pas (car comprenant son inévitable faillite), c’est passer au bleu les millions d’immigrants intégrés, travailleurs et respectueux des us, coutumes et cultures du pays.

Autrement dit, les stéréotypes véhiculés par ce Nicolas mémétique ne sont que ça : des caricatures. Mais elle servent un but : imposer enfin dans le débat public deux thèmes jusqu’ici soigneusement évités par la caste jacassante (les médias et les politiciens).

Le premier est celui du système actuel de retraite par répartition, clairement voué à la faillite. Or, tout système alternatif (notamment par capitalisation) est actuellement farouchement combattu par cette caste jacassante.

Le second est celui de l’immigration, dont on peut à présent voir le bilan globalement négatif, avec une intégration difficile, une augmentation de l’insécurité liée à l’aspect multiculturel imposé, et un appauvrissement des Français.

En somme, alors que dans les années 80, le projet était clairement d’importer des migrants pour payer les retraites, le pays se retrouve maintenant confronté à d’impérieux besoins de réforme des retraites pour pouvoir nourrir ces migrants. C’est un échec complet et le « Nicolas », en arrivant dans le débat, impose d’en discuter.

Malheureusement, l’absence de débat (imposé par le socialisme mental présent tant à gauche qu’à droite, et sa capacité à lancer des anathèmes – raciste, égoïste, fasciste, etc.) rend les prises de position puis de becs de plus en plus extrêmes et polarisées.


Ici, le vrai ennemi de Nicolas, c’est bien cette caste jacassante, et plus précisément l’État dont les prébendes et privilèges irriguent cette caste.

En utilisant l’État et la propagande d’État, cette caste a verrouillé tout débat possible sur les retraites, la démographie, l’immigration. En appliquant soigneusement le socialisme, cette caste a une nouvelle fois démontré que cette doctrine n’aboutit qu’à la guerre de tous contre tous. Elle a polarisé les pauvres contre les riches, les ouvriers contre les cadres, les jeunes contre les vieux, les musulmans contre les catholiques puis contre tous les autres, les villes contre les campagnes.

Elle a divisé le pays en usant du communautarisme, en mettant en avant des minorités par opposition à l’ensemble, en faisant tout pour cacher, mépriser et interdire la plus petite des minorités, l’individu.

Avec Nicolas, vient à présent le moment de la facture. Impayable, elle pourrait bien se transformer en fracture.


https://h16free.com/2025/07/28/81498-le-vrai-ennemi-de-nicolas

27 juillet 2025

Gastel Etzwane

-27/7/2025- Cette fois, le vent tourne franchement contre Volodymyr Zelensky. En démantelant les deux agences indépendantes de lutte contre la corruption, NABU et SAP, en les plaçant sous le contrôle direct du procureur général, le président ukrainien vient de franchir une ligne rouge, dénoncée à la fois par l’Union européenne, les États-Unis et la société civile ukrainienne. Même les diplomates les plus prudents n’en peuvent plus de ce qu’ils qualifient désormais, non sans raison, de dérive autoritaire masquée sous les oripeaux de la guerre.
La manœuvre est limpide : neutraliser les institutions qui s’approchaient dangereusement des cercles du pouvoir, protéger les siens, verrouiller ce qu’il reste de contre-pouvoirs, et faire passer tout cela pour une opération de “défense nationale”. La ficelle est grosse, d’autant que 18 députés ayant voté cette loi sont eux-mêmes visés par des enquêtes. Le cynisme n’a plus besoin de se cacher.
Pendant ce temps, la jeunesse ukrainienne continue de mourir, sacrifiée sur l’autel d’un conflit que Zelensky ne cherche manifestement plus à gagner, mais simplement à prolonger. Car c’est bien cela qui transparaît : le maintien de la guerre est devenu un instrument de pouvoir. En refusant toute négociation, en poursuivant des objectifs militaires irréalistes, le président ukrainien préserve surtout les milliards venus de l’Occident, qu’il redistribue à son clan. Une guerre éternelle pour une rente éternelle.
Il est donc temps de nommer les choses : soit Zelensky s’en va, soit il devra rendre des comptes. Pour la corruption endémique de son entourage. Pour l’écrasement des institutions démocratiques. Et pour avoir mené une guerre dont il ne veut surtout pas qu’elle s’arrête, non par stratégie, mais pour que le flot d’argent continue de couler. La fin, cette fois, semble avoir commencé.

26 juillet 2025

Stratégie du choc

Kuzmanovic Georges

-26/7/2025- La France est dans un état catastrophique : les comptes publics sont dans le rouge, les déficits explosent. Heureusement – ironie amère – que nous sommes gouvernés par le "Mozart de la finance". Emmanuel Macron nous a sûrement "protégés" d’une crise plus grave encore…
Boutade mise à part, ce Président incarne une combinaison toxique : incompétence crasse, accélération de la désindustrialisation et néolibéralisme extrémiste.
Il affaiblit méthodiquement l’État, liquide les services publics, et sert les intérêts de ses amis de la haute finance, BlackRock en tête, qui rêve de mettre la main sur notre système de retraite et notre Sécurité sociale.
À l’automne, un nouveau budget devra être voté. Mais celui-ci est quasiment irréalisable, tant le bilan des gouvernements Macron successifs est désastreux. Et quel moment plus opportun pour imposer une thérapie de choc ? L'austérité revient en force, sabordant l’un des piliers de la République française : la solidarité incarnée par la Sécurité sociale.
Pour compenser leur nullité en matière de gestion des deniers publics, ces technocrates ont décidé de faire des économies, mais pas sur les dividendes des multinationales, pas sur les oligarques fiscaux, pas sur les aides aux grandes entreprises... Non. Ils vont ponctionner encore davantage les classes moyennes et populaires, déjà essorées.
Dans cette logique brutale, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a dévoilé les contours de la prochaine purge sociale : 5,5 milliards d’euros d’économies sur la santé. Détail des mesures prévues :

Les mesures de la purge sociale
• Doublement des franchises médicales : le plafond annuel passe de 50 à 100 € par assuré, soit une ponction supplémentaire directe sur les plus modestes. Cela revient à faire payer les malades pour le droit d’être soignés.
• Révision du statut d’affection de longue durée (ALD) : sortie du dispositif pour les patients jugés "stabilisés", fin du remboursement à 100 % pour des traitements périphériques. Résultat? Des malades qui devront payer davantage ou renoncer aux soins.

Limitation des arrêts maladie
• En ville : un premier arrêt ne pourra pas dépasser 15 jours, sauf après hospitalisation.
• À terme : la prise en charge des arrêts maladie de moins de 7 jours pourrait être transférée aux employeurs.

Autres pistes d’austérité à l’étude
• Allongement du délai de carence de 3 à 7 jours
• Réduction de la durée maximale d’indemnisation
• Suppression des arrêts courts indemnisés.

Une casse sociale organisée !
Ces mesures auront des effets concrets et violents :
• Des malades iront travailler pour ne pas perdre de salaire, propageant virus, épuisement et maladies non soignées.
• Les plus précaires renonceront à consulter ou à acheter leurs médicaments.
• Les inégalités d’accès à la santé vont exploser : les plus riches continueront à se soigner dans le privé ; les autres paieront ou souffriront.
• C’est la rupture du principe d’égalité républicaine. La Sécurité sociale n’est plus un bien commun mais une charge à liquider.
Les imbéciles qui nous gouvernent appliquent des méthodes qui ont déjà échoué, partout !
Ils sont incapables de penser hors des cadres de leur pensée formatée selon les power point de McKinsey : le pouvoir d'achat des Français va encore se réduire – pour certains ce sera carrément leur pouvoir de vivre qui sera réduit – et cela va accélérer la contraction de l'économie.
Ce que la France va subir ressemble fortement à ce qu’a vécu la Grèce en 2015 sous la coupe de la troïka : une austérité brutale, inefficace, meurtrière. Là-bas, les jeunes sont partis, les hôpitaux sont en ruine, l’espérance de vie a reculé. Mais les riches n’ont jamais été aussi riches.
Une riposte est nécessaire !
Nous ne pouvons pas accepter cela !
Ce gouvernement, par ses décisions injustes et violentes, fracture le contrat social et fait exploser le consentement à l’impôt.
Une révolte fiscale gronde. Elle portera un nom : le mouvement du 10 septembre. Il sera légitime.
Peut-être que, dans son carnet personnel, Jupiter écrira "Rien" ce jour-là, comme Louis XVI l’avait fait le 14 juillet. Mais la colère monte.
Un séisme social se prépare.