H16
-28/7/2025- À mesure que Nicolas, 30 ans, se fait connaître sur les réseaux sociaux, les médias grand public s’intéressent à ce nouveau « mème » social et relatent, avec tous leurs biais, ce qu’ils voient derrière le personnage fictif subissant un contrat social qu’il n’a pas demandé et qui devient de plus en plus coûteux.
Sans surprise, leur représentation médiatique est souvent caricaturale et c’est donc aussi sans grand étonnement que, lorsque la politicaillerie française s’empare du sujet, elle ne trouve guère mieux à faire qu’à polariser les Français sur les questions pourtant légitimes que ce personnage soulève.
Ainsi, pour les politiciens classés sur la gauche, il est évident que Nicolas est détestable puisque – regardez bien ! – c’est un raciste ou au moins un xénophobe : dans les yeux de cette gauche, le « Karim » archétypal du contrat social que Nicolas subit représente absolument tous les immigrés et leurs descendants. C’est honteux !
Et pour les politiciens classés à droite, il semble assez clair que Nicolas est un ingrat, voire un séditieux saboteur : dans les yeux de cette droite, les « Bernard et Chantal » que Nicolas subit représentent absolument tous les retraités. C’est honteux !
Enfin, pour ceux du centre, ce « Nicolas » représente un danger mortel puisqu’il vide de substance les discours de la majorité présidentielle : interdisant le « en-même temps » et surtout la distribution généreuse de l’argent des autres (puisque les autres, c’est lui, précisément), il coupe l’herbe sous le pied de tout l’extrême-centre qui n’a que ces gesticulations politiques inutiles à proposer pour prétendre résoudre les problèmes français. Ceci explique pourquoi les partis du PS aux LR en passant par le parti présidentiel et le croupion ministériel du Modem ne voient en Nicolas qu’un fasciste qu’il faut faire taire d’une façon ou d’une autre.
Oh, bien sûr, il existe bien un portrait type de ce Karim, de ce Bernard et de cette Chantal, des archétypes de la minorité bruyante, qui ont en commun de vivre du travail de Nicolas tout en le traitant ouvertement de raciste ou d’ingrat.
Derrière le « Karim », on retrouve essentiellement la racaille revancharde et violente, dénuée d’empathie et de tout remords qui émaillent un peu trop les faits divers qui s’accumulent tous les jours dans les journaux locaux. C’est une icône, une caricature certes brossée à gros traits mais néanmoins représentative de cette frange de population rapidement devenue ingérable, jouant constamment de la victimisation, c’est lui qui encombre les tribunaux, les prisons et certains halls d’immeubles et font vivre un véritable enfer aux Nicolas locaux qui ne peuvent compter ni sur les politiciens, ni sur la police, ni sur la justice pour restreindre leurs accès de violence.
Qu’il soit représenté comme provenant de l’immigration (ici, maghrébine) n’est, bien évidemment, qu’un raccourci, mais c’est le même raccourci que celui qu’offrent les statistiques sur la délinquance ou le crime en France, ou celles qui évaluent la contribution économique de l’immigration dans le pays. Ici, l’image mémétique est donc aussi « raciste » que le sont les statistiques, les données chiffrées et la réalité observable.
De façon similaire, derrière les « Bernard & Chantal », on retrouve essentiellement l’idée de cette génération qui a traversé avec aisance la deuxième moitié du XXe siècle et ce d’autant plus facilement que les conditions économiques étaient très favorables au pays : croissance marquée, fiscalité nettement plus faible, démographie avantageuse, tous les éléments étaient réunis pour que ce couple puisse partir en retraite dans d’excellentes conditions.
Brossée à gros traits, la caricature renvoie à cette image du couple de jeunes retraités très souvent en voyages, et ce d’autant plus facilement qu’ils n’ont pas de petits enfants à garder car ils n’ont pas eu d’enfants pour payer leur pension dont le montant tourne tout de même autour de 1500€ net en moyenne par personne et par mois, soit à peu près deux fois ce qu’ils ont cotisé.
De façon statistique, c’est aussi la génération qui, ayant voté Mitterrand au pouvoir en 1981, aura systématiquement favorisé toutes les politiques conduisant à l’accroissement de l’État dans toutes les strates de la société, de la fiscalité attenante, de l’immigration, l’augmentation des congés et la diminution du temps de travail, tout en refusant de façon constante les réformes de fond du système social à commencer par celui des retraites.
Bien évidemment – et c’est tout le jeu malsain des politiciens – se focaliser sur « les immigrés » et sur « les retraités » revient, en essentialisant à la grosse louche des millions de personnes, à écrabouiller les parcours individuels qui sont complexes et contraints par le paysage économique, politique et culturel du pays sur ces 50 dernières années ; c’est oublier (volontairement ?) les millions de retraités qui ont subi un système de cotisations dont ils ne voulaient pas (car comprenant son inévitable faillite), c’est passer au bleu les millions d’immigrants intégrés, travailleurs et respectueux des us, coutumes et cultures du pays.
Autrement dit, les stéréotypes véhiculés par ce Nicolas mémétique ne sont que ça : des caricatures. Mais elle servent un but : imposer enfin dans le débat public deux thèmes jusqu’ici soigneusement évités par la caste jacassante (les médias et les politiciens).
Le premier est celui du système actuel de retraite par répartition, clairement voué à la faillite. Or, tout système alternatif (notamment par capitalisation) est actuellement farouchement combattu par cette caste jacassante.
Le second est celui de l’immigration, dont on peut à présent voir le bilan globalement négatif, avec une intégration difficile, une augmentation de l’insécurité liée à l’aspect multiculturel imposé, et un appauvrissement des Français.
En somme, alors que dans les années 80, le projet était clairement d’importer des migrants pour payer les retraites, le pays se retrouve maintenant confronté à d’impérieux besoins de réforme des retraites pour pouvoir nourrir ces migrants. C’est un échec complet et le « Nicolas », en arrivant dans le débat, impose d’en discuter.
Malheureusement, l’absence de débat (imposé par le socialisme mental présent tant à gauche qu’à droite, et sa capacité à lancer des anathèmes – raciste, égoïste, fasciste, etc.) rend les prises de position puis de becs de plus en plus extrêmes et polarisées.
Ici, le vrai ennemi de Nicolas, c’est bien cette caste jacassante, et plus précisément l’État dont les prébendes et privilèges irriguent cette caste.
En utilisant l’État et la propagande d’État, cette caste a verrouillé tout débat possible sur les retraites, la démographie, l’immigration. En appliquant soigneusement le socialisme, cette caste a une nouvelle fois démontré que cette doctrine n’aboutit qu’à la guerre de tous contre tous. Elle a polarisé les pauvres contre les riches, les ouvriers contre les cadres, les jeunes contre les vieux, les musulmans contre les catholiques puis contre tous les autres, les villes contre les campagnes.
Elle a divisé le pays en usant du communautarisme, en mettant en avant des minorités par opposition à l’ensemble, en faisant tout pour cacher, mépriser et interdire la plus petite des minorités, l’individu.
Avec Nicolas, vient à présent le moment de la facture. Impayable, elle pourrait bien se transformer en fracture.