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25 août 2025

Panique : la BCE improvise de plus en plus son euro numérique

H16

-25/8/2025- La presse française étant ce qu’elle est (c’est-à-dire aussi subventionnée que médiocre), ce que Trump a réalisé en matière de cryptomonnaies est bien évidemment passé à peu près inaperçu de ce côté-ci de l’Atlantique. Pourtant, la Banque Centrale Européenne vient d’en faire récemment les frais…

Pour comprendre ce qui se passe, il faut remonter quelques semaines en arrière, et plus précisément mi-juillet.

C’est en effet le 18 juillet dernier qu’a été promulgué aux États-Unis le Genius Act, une loi qui établit notamment un cadre pour les stablecoins, ces cryptomonnaies indexées sur des actifs stables, notamment le dollar américain et qui impose à leurs émetteurs de détenir des réserves équivalentes en dollars ou en actifs liquides à faible risque, principalement des bons du Trésor américain.


L’idée derrière cette loi est d’accroître la confiance du public dans les actifs numériques afin de favoriser leur adoption comme moyen de paiement alternatif, rapide et économique, mais surtout, ce mécanisme stimule la demande pour les bons du Trésor américains. Ainsi, en 2025, des entreprises comme Tether (avec son stablecoin USDT) et Circle (USDC) détenaient déjà 144 milliards de dollars en bons du Trésor, et le marché des stablecoins, évalué à 250 milliards de dollars, pourrait atteindre 2 000 milliards d’ici 2028 selon le Trésor américain. Avec cette loi, l’administration Trump vise donc à accroître la demande pour la dette publique et donc en réduire les taux, et par conséquence les coûts d’emprunt.

Assez logiquement, cette loi a déclenché un enthousiasme marqué de la part des promoteurs des cryptomonnaies qui voient là une façon concrète d’amener sinon le grand public au moins certains institutionnels (ceux qui négocient les bons du trésor américain par exemple) à s’intéresser à ces nouveaux moyens financiers, pendant que les esprits chagrins n’ont pu s’empêcher de noter que s’éloigne encore un peu plus le rêve de Satoshi Nakamoto, le créateur de Bitcoin, d’avoir une monnaie libre et vraiment indépendante des États…

Indépendamment de ces points de vue, cette loi laisse aussi transparaître l’écart entre le volontarisme américain d’une administration Trump décidée à pousser son pays vers ces nouveaux moyens monétaires et financiers, et, de l’autre côté de l’Atlantique, le véritable empotement de plus en plus caricatural de l’Union européenne, le cas de la France (détaillé dans un précédent billet) atteignant des sommets facepalmesques assez stupéfiants.


Et de façon intéressante, il n’aura donc pas fallu beaucoup plus d’un mois à laisser mijoter cette situation pour que la BCE (Banque Centrale Européenne) comprenne l’ampleur du changement géostratégique ainsi impulsé par les États-Unis.

Pour rappel, Christine Lagarde, actuellement en charge de l’institution monétaire européenne, continue vaille que vaille (et surtout coûte que coûte, c’est Nicolas Qui Paie, et il n’est pas à 30 milliards d’euros près, le bougre) à pousser l’idée bien bureaucratique et typique de l’actuelle nomenklatura européenne d’un Euro numérique basé sur les technologies de la blockchain.

Sur le papier, ce projet vise donc à créer une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) fonctionnant sur une blockchain totalement contrôlée par la puissance publique et dont l’idée était de renforcer (on ne sait pas trop comment concrètement) la souveraineté monétaire européenne face aux propositions équivalentes privées – les blockchains les plus efficaces – ou aux CBDC concurrentes comme en Chine et dont l’usage pour « fermement policer le citoyen » n’aura échappé à personne, surtout pas aux maniaques européens du contrôle permanent.


Ce projet, déjà décrit ici ou , est cependant en train de prendre une autre tournure avec l’annonce en fin de semaine dernière d’un changement radical dans ses fondations : en lieu et place d’une blockchain bâtie par l’institution monétaire et qui n’aurait donc pas été ouverte à tous, la BCE envisage de développer son euro numérique sur une blockchain publique, comme l’Ethereum ou le Solana.

Ce changement n’est pas anodin et offre de nombreux avantages par rapport à la solution précédemment poussée par la BCE : outre une réelle transparence des transactions – une blockchain publique permet en effet à n’importe qui de vérifier les opérations passées sans intermédiaire, le passage par une chaîne publique connue accroît notablement la décentralisation de ce putatif euro numérique, rendant le réseau plus résilient aux pannes ou aux attaques.

D’autre part, en utilisant une chaîne connue, l’euro numérique facilitera l’intégration avec des protocoles de finance décentralisée, ce qui pourrait stimuler l’innovation. L’Europe en a bien besoin, la récente entrée en force du règlement MiCA ayant passablement alourdit (quasiment au point de la tuer) l’innovation cryptomonétaire sur le Vieux Continent.

Mais surtout, une telle chaîne publique rend beaucoup plus visible toute tentative de censure – interdiction de transaction sur des motifs politiques, typiquement – et offre une alternative pour s’en affranchir. Ceci sape un peu plus les dinosaubanques traditionnelles (et leur propension à refuser ou fermer des comptes à certains activistes politiques qu’elles prendraient en grippe en fonction des demandes du pouvoir en place – dernier exemple en date lisible ici), notamment en fournissant directement au particulier une façon de stocker son épargne sans plus passer du tout par ces établissements privés.


Autrement dit, c’est un changement de cap à 180° que vient d’effectuer la BCE.

Il apparaît qu’elle et les autorités européennes sont à ce point larguées par ce qui se passe actuellement sur la scène internationale et notamment aux États-Unis qu’elles ne se placent plus qu’en réaction à la politique américaine. Ce n’est pas plus mal, puisque lorsqu’elles sont livrées à elles-mêmes, elles enfilent les propositions qui sont sidérantes d’imbécilité ou de contrôle paranoïaque, ou ressemblent à l’auto-sabotage pur et simple.

En l’état, cette proposition revient donc à abandonner la capacité d’un contrôle profond et étendu du citoyen européen, et à tenter une adaptation dans la précipitation, ce qui augmente énormément la probabilité de faire un gros n’importe quoi inefficace pour leurs buts réels (et difficilement avouables).

Pour le moment et de ce point de vue, c’est donc une excellente nouvelle.


https://h16free.com/2025/08/25/81800-panique-la-bce-improvise-de-plus-en-plus-son-euro-numerique

25 juillet 2025

Comment la France laisse passer le développement des cryptomonnaies

H16

-25/7/2025- Du renoncement au nucléaire (pour rétro-pédaler pesamment ensuite) à l’intelligence artificielle, en passant par le spatial ou le numérique, la France semble avoir résolument choisi le repli, quitte à courageusement attacher ses bouchons aux bouteilles sous les moqueries générales.


Les développements majeurs se sont multipliés sans que la France se montre capable de positionner fermement l’une ou l’autre licorne, ou sans qu’elle s’en aille bien vite hors des frontières. Petit à petit, en dépit (ou à cause, plutôt) des gesticulation de ses dirigeants, l’Hexagone est passé à côté de développements majeurs et s’est ainsi entêté à prendre du retard face aux autres pays occidentaux. À ce titre, l’intelligence artificielle est un exemple particulièrement criant pour lequel la France et le reste de l’Europe se sont rapidement fait laisser dans la poussière par les Américains et les Chinois, alors même que le pays disposait pourtant d’excellents atouts.

Cependant, il apparaît actuellement qu’un autre domaine est en train de lui passer sous le nez avec le détachement dont nos dirigeants sont maintenant coutumiers : le développement du Web3 (ou Web 3.0), cette « prochaine génération » d’internet ou, plus exactement, le développement de nouveaux outils et paradigmes caractérisés par la décentralisation, la technologie blockchain et l’économie basée sur les jetons (tokens). Cette nouvelle façon d’envisager internet vise à transférer le contrôle des grandes plateformes centralisées aux utilisateurs, en leur donnant une plus grande propriété et un meilleur contrôle de leurs données et de leurs actifs numériques.

Mais peut-on s’étonner que la France loupe encore ce nouveau virage ? Pas trop : après tout, cette nouvelle tendance repose sur une décentralisation et une indépendance accrue des acteurs de l’internet, au moment même où l’État français fait des pieds et des mains pour au contraire accroître son contrôle et sa centralisation…

Dans ce nouveau paradigme, le cas des cryptomonnaies – à commencer par Bitcoin – joue un rôle prépondérant et montre par contraste à quel point les politiques françaises sont en décalage complet avec ce qui se passe effectivement dans le monde. Ainsi, un indicateur particulièrement révélateur est le nombre de distributeurs automatiques (ATM) de cryptomonnaies par pays : ces appareils permettent d’acheter ou de vendre facilement ces cryptomonnaies contre de la monnaie classique gouvernementale.


En se basant sur les données du site CoinATMradar qui recense justement ces ATM, la France (comme la Belgique, d’ailleurs) n’en a qu’un.


Dans le même temps, un pays comme la Pologne en propose plus de 300 sur son territoire. À ce petit jeu, la France fait pâle figure, même devant la Russie et l’Ukraine – pourtant en guerre – en ont plus avec 26 et 11 respectivement. Même le Kosovo en compte 15. La comparaison avec d’autres pays européens n’améliore pas le tableau : les Espagnols et les Italiens semblent en avoir un grand nombre (389 et 218), les Allemands affichent un nombre raisonnable (151), même si l’on pourrait arguer que c’est un peu faible pour leur population comparativement à l’Italie ou l’Espagne.

Toutefois, force est de constater que le gros de l’activité est principalement en Amérique du Nord avec les États-Unis et le Canada qui possèdent des milliers de ces machines (plus de 30000 pour les Américains et 3600 pour les Canadiens).

S’il est probablement un peu hardi de se servir de ce nombre d’ATM comme un proxy vaguement fiable de l’activité cryptomonétaire des pays, il n’en reste pas moins que la vigueur outre-Atlantique contraste avec la timidité européenne et le quasi-néant frisant le scandaleux pour un pays comme la France. C’est aussi assez révélateur de la différence de moyens et de poids économique entre les deux continents.

Au passage, on notera qu’en Septembre 2023, on pouvait compter 15 ATM en France comme le rapportait ce site à l’époque : en quelques mois, les ATM spécialisés dans les cryptomonnaies ont donc disparu de l’Hexagone… Très probablement suite à l’inévitable action du Régulateur financier français qui a fait fermer les ATM pas encore enregistrés. La filière était probablement trop dynamique et il était donc temps de la tuer dans l’œuf avant que des emplois et des richesses soient créées.


Comme par hasard, ce sujet de l’enregistrement (et de la paperasserie attenante) est d’ailleurs un point de discorde des différents intervenants liés aux cryptomonnaies au sein de l’Union européenne : certains pays comme Malte délivrent des autorisations très rapidement là où la France a choisi le rythme pépère d’administrations sous Tranxène, garantissant une évaporation efficace des succès futurs.

Eh oui : comme on peut le deviner, la réglementation européenne MiCA (Market in Crypto Asset) impose aux entreprises de cryptomonnaies une autorisation d’exercer en Europe. Selon un récent article de la Tribune, la France accumule le retard pour la délivrance de ces permis, tandis que Malte et Chypre les délivrent facilement. Dès lors, certaines entreprises qui prévoyaient initialement de s’installer à Paris choisissent désormais les îles méditerranéennes, démontrant une nouvelle fois comment une bureaucratie délirante et inefficace fusille des secteurs innovants en France.

À ces lenteurs et une fiscalité confiscatoire sur les plus-values – là encore très favorable par contraste à des pays comme Malte ou la Suisse, s’ajoute une criminalité croissante contre les entrepreneurs et les détenteurs de cryptomonnaies en France, qui semble désormais être le cœur de cette criminalité européenne.

Le site Nomad Capitalist, qui se spécialise dans le conseil de sociétés offshore et dans les paradis fiscaux, considère que le top cinq des pays les plus favorables aux détenteurs de cryptomonnaies est composé de l’Allemagne, la Suisse, le Salvador, le Portugal et Malte.

Et pendant ce temps, les États-Unis ne restent pas les bras croisés : en effet, l’administration Trump adopte actuellement une approche très favorable aux cryptomonnaies avec des lois qui entendent former un cadre légal plus clair autour des cryptomonnaies.

Signalons qu’au-delà d’offrir un climat plus favorable, ces lois établissent un régime particulier pour les stablecoins : ces cryptomonnaies ont une valeur liée à un actif de référence comme le dollar ou l’euro ; le jeton suit exactement le cours de l’actif sous-jacent. Dans le cas du dollar, la loi « GENIUS » impose aux émetteurs de stablecoins de détenir des réserves à parité unitaire (dollar pour dollar), principalement en bons du Trésor américain ou en dette gouvernementale à court terme. Ainsi, en obligeant les réserves à être investies en dette publique, cette loi pourrait générer une demande accrue pour les obligations américaines, renforçant ainsi le statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale et réduisant potentiellement les coûts d’emprunt pour le gouvernement américain.

On le comprend aisément : avec plusieurs voisins résolument favorables aux cryptomonnaies, avec une Amérique véritablement conquérante en la matière, si la France ne se réveille pas très rapidement, cette technologie finira rapidement à Zurich, Lisbonne, la Valette, voire à New-York…


https://h16free.com/2025/07/25/81451-comment-la-france-laisse-passer-le-developpement-des-cryptomonnaies