22/5/2025
Après quatre décennies de travail dans les études et le conseil auprès d’institutions et de personnalités très diverses, je suis parvenu à quelques convictions :
1. Le réel, le cours des choses, procède des expériences collectives des peuples.
2. Les débats intellectuels, les affrontements idéologiques, les succès médiatiques, les rapports de force politiques et les résultats électoraux ne précèdent pas ces expériences populaires : ils les traduisent, de manière différée et parfois déformées .
3. Les formations et les personnalités politiques qui s’alignent sur l’axe idéologico-politique issu de l’imaginaire de leur peuple à un moment donné se renforcent ; celles qui s’en éloignent reculent.
4. L’effondrement de la France et le délitement de sa forme politique – la République – depuis trente ans tiennent au fait que celle-ci tire sa vitalité du conflit démocratique, au travers d’une dispute politique commune pour construire un avenir commun.
Cette dynamique propre au génie français est aujourd’hui entravée par les gouvernances néolibérales de l’Union européenne, relayées par un État qui se retourne contre la nation, son imaginaire universaliste, projectif, et ses intérêts.
La France est ainsi sommée de s’adapter en permanence à des règles juridiques et économiques extérieures.
Cette contradiction alimente les dérèglements politiques, moraux, administratifs, économiques, sociaux et budgétaires que nous connaissons. Et c’est sur ce terreau que prospèrent les ennemis de la République.
5. La sortie de crise passe par la restauration de la souveraineté nationale, condition de la souveraineté populaire et donc de la démocratie.
6. Il ne pourra y avoir de redressement français et européen sans une Europe dont les institutions soient en cohérence avec l’imaginaire historique du continent : une Europe de peuples culturellement divers, constitués en nations depuis deux siècles.
En un mot, la restauration de la souveraineté nationale, la remise de l’Etat au service de la nation; voilà la clef, le reste est secondaire.
C’est affaire de lucidité, confiance dans le peuple français, volonté et courage politique.