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29 octobre 2023

Ô ISRAËL !

Virgil Brill

Hélas, qu’est donc devenu cet Israël que j’ai tant aimé et soutenu de tout mon cœur… Comment la patrie de David Ben Gourion, de Mosche Dayan, de Shimon Perès, d’Itschak Rabin… a-t-elle pu porter à sa tête et y maintenir un être vil et corrompu comme ce Netanyahu, affairiste américain opportuniste et sans principes, mal recyclé en politicien « israélien » combinard, complètement indifférent aux souffrances de son peuple et capable d’encourager le Hamas comme élément de sa stratégie absurde et mortifère contre toute entente avec ceux des Palestiniens qui désiraient la Paix ?
Comment, sous sa direction inepte et criminelle les admirables et légendaires services secrets et de défense Israéliens ont-ils pu être bernés comme des débutants ? Et comment ce peuple à l’éthique exigeante peut-il accepter le principe abject de la punition collective mêlant aveuglément les barbares du Hamas (dont les principaux responsables sont soigneusement à l’abri au Qatar…) et des civils innocents, enfants compris, dans l’enfer des bombardements sans discrimination…
Ô Israël, qu’est-tu devenu, oh Absalon, Absalon… !

28 octobre 2023

Segundo Cimbron

À l'approche de Noël, les appels à soutenir les maires qui veulent installer des crèches dans leur mairie refleurissent, au nom de prétendues "traditions" qui n'existent plus (là où elles existaient) depuis 1905 et la loi de séparation des Églises et de l'État.
La laïcité n'est pas un concept à géométrie variable réservé à ceux qui ont une autre religion ou qui n'en ont pas.
Installez des crèches chez vous ou dans vos lieux de culte autant que vous voulez.
Mais pas dans les édifices publics qui appartiennent à tous les citoyens quelle que soit leur croyance religieuse ou qu'ils n'en aient pas.
La République n'est ni chrétienne, ni musulmane, ni juive, ni bouddhiste.
Elle est laïque.
Denis Collin

Pour comprendre le conflit entre Israël et les "Palestiniens", il faut non pas commencer en 1948 ("Nakba") mais peut-être plutôt en 1870, comme le fait Bensoussan.

L'analyse des responsabilités et ici la droite israélienne du Likoud et ses suppôts "ultra" doit clairement être dénoncée. Netanyahou, en plus d'être une fripouille, corrompu jusqu'à la moelle, est un danger pour la survie d'Israël. Ceux qui se sont débrouillés pour assassiner les accords d'Oslo (et Rabin en même temps) sont les premiers coupables.
 
On n'oublie pas non plus que ce sont eux qui ont soutenu, financé et appuyé la montée du Hamas qui avait le gros avantage de liquider le Fatah - à Gaza, les partisans du Fatah n'ont pas eu d'autre choix que se coucher, fuir, ou être tués.

Les islamistes, ceux qui ont fait le FIS en Algérie, organisé massacres et attentats en Europe, ceux qui gouvernent l'Iran ou l'Afghanistan, sans oublier leur influence dans le "Londonistan" ou le "93stan", sont un danger non pas seulement pour Israël, mais pour la démocratie, même imparfaite, même défigurée qui existe encore. Si Israël tombait - et ce n'est pas impossible - alors ce serait le début de la fin. (...)

L'ÉTAT DE DROIT ET SON DOUBLE LANGAGE

Gabriel Nerciat

Il faut avoir le courage de le dire clairement, même si ça ne fait pas plaisir à un certain nombre de gens : il n'y a absolument aucune raison valable qui justifie d'interdire à Paris ou ailleurs en France des manifestations pro-palestiniennes (sauf bien sûr si elles dégénèrent en émeutes, mais ce ne fut jamais le cas jusqu'à présent), pas plus qu'il n'y avait de raison valable d'interdire les chaînes russes francophones comme l'excellente RT (en plus, sur simple oukase totalement anticonstitutionnel d'Ursula von der Leyen, à qui il serait quand même grand temps d'apprendre à fermer sa trop grande bouche sur les sujets de politique étrangère qui ne la regardent pas) ou les colloques de l'institut Iliade, les manifestations de l'AF ou de GI voire même celles du GUD-Paris (aussi haïssables que celles du NPA mais pacifiques).
Soit la liberté de réunion, d'opinion et de manifestation demeure absolue, telle qu'elle est a priori garantie par la loi fondamentale depuis 1946 (hors guerre d'Algérie), soit on assume de sortir progressivement du cadre historique de la démocratie parlementaire républicaine et libérale.
Ce principe devrait être le seul à être considéré par tous comme intangible. Surtout quand il s'agit d'un conflit étranger et plus encore, si j'ose dire, lorsqu'on désapprouve le credo idéologique des manifestants (qu'on peut ainsi, accessoirement, voir tels qu'ils sont et identifier).
Bref, ça m'ennuie un peu d'être d'accord avec François Sureau et Eugénie Bastié, que je n'apprécie pas toujours, mais c'est bien le cas.

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Le sport médiatique et chauvinisme : idolâtrie décadente

Maxime Tandonnet


28/10/2023 - Attention : c’est un authentique sportif qui écrit ces lignes, au sens d’un homme pour qui l’exercice physique fait partie de l’équilibre quotidien, même s’il est secondaire par rapport à l’amour des livres. Pourtant, le sport comme idole médiatique lui inspire une véritable allergie. Dans toute civilisation digne de ce nom, l’esprit doit prévaloir sur le corps et l’intelligence sur la force physique. Evacuer les bouquinistes des Quai de Paris – chasser le livre pour laisser place au festival planétaire de muscle – dans la perspective des JO de Paris est une abomination d’essence totalitaire. Réquisitionner (de force) les logement des étudiants pour proposer des places aux spectateurs de ces jeux est terrifiant de bêtise. Chasser les populations défavorisées de la capitale pour les cacher pendant le déroulement des Jeux est une monstruosité. Le chauvinisme comme exaltation de la performance sportive par la compétition est une forme de nationalisme dégénéré – et de paroxysme de la crétinisation de masse. Une chose est étrange: pourquoi aucune leçon n’a-t-elle été tirée des JO de Berlin en 1936 ? L’exaltation du sport idolâtre (médiatisé et chauvin), l’expression nationaliste du sport, la compétition sportive érigée en valeur fondamentale d’une nation, tout ceci est un des signes le plus patents d’une volonté d’abêtissement et d’encasernement de la société. Je le pense vraiment, tout ceci est répugnant.

27 octobre 2023

Denis Collin

Le Hamas doit jubiler de voir Gaza bombardée. Ce sont surtout des civils qui sont tués et parmi aux beaucoup d'enfants. Les sicaires du Hamas sont cachés et ne seront pas touchés. Le Hamas va pouvoir se poser en martyr et recruter de nouveaux tueurs. Le gouvernement israélien est lancé dans une aventure qui ne pourra pas éradiquer le Hamas et rendra plus incertaine encore la situation d'Israël. Les plans du Hamas étaient de semer le chaos et de rendre impossible la paix. Netanyahou tombe dans le piège ou fait exprès de tomber dans le piège. C'est à pleurer de désespoir.

Au Proche-Orient comme en France, sortir du bourbier

Natacha Polony

Être utile. Et tenir une position équilibrée au milieu des haines et de la rage, au milieu des massacres et du chaos. Emmanuel Macron est lucide. Il sait que son déplacement en Israël n’infléchira pas pour l’heure le cours des choses et que la voix de la France s’est depuis plusieurs années réduite à son poids économique, c’est-à-dire pas grand-chose. Mais il sait également que la France, avec près de 10 % de citoyens de confession musulmane et 500 000 citoyens de confession juive, est sans doute le pays le plus fragile face à ce conflit, alors même que la République aurait pu, aurait dû, l’en protéger, si elle n’avait été savamment attaquée, réduite, vidée de sa substance. Il y a seulement vingt ans, la France s’élevait contre la folie américaine de la guerre en Irak et les mensonges qui l’accompagnaient, soulevant l’enthousiasme et l’admiration d’une partie du monde qu’on appelle désormais le « Sud global ». Elle le faisait contre l’axe qui se dessinait alors entre Washington et Jérusalem et contre son propre courant atlantiste et néoconservateur. Au même moment foisonnaient à Paris les événements pour soutenir l’initiative de Genève qui dessinait un rapprochement entre Israéliens et Palestiniens. Marianne en était un des acteurs.

Que s’est-il passé depuis ? Que s’est-il passé pour qu’au lendemain des atroces massacres perpétrés par le Hamas un ancien Premier ministre, Manuel Valls, puis la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, fassent chacun le déplacement en Israël, mais soient incapables d’avoir un mot pour dénoncer les bombardements massifs sur Gaza, pas plus que la politique de colonisation en Cisjordanie, alors même qu’elle tend à rendre impossible l’unique solution au conflit, pourtant soutenue officiellement par la France : l’existence de deux États. Que s’est-il passé pour qu’à gauche un Jean-Luc Mélenchon, suivi par une majorité de ses troupes, soit prêt à toutes les compromissions clientélistes, jusqu’à résumer « la France » à une foule criant « Allahu akbar » place de la République ? La prière de tous les musulmans, plaident certains, faisant mine de ne pas voir la différence majeure entre une prière psalmodiée dans un lieu de culte par des croyants dans l’intimité de leur foi et ce cri lancé dans l’espace public comme un programme d’affirmation du religieux et de constitution d’une communauté spécifique au sein de la nation. Faisant mine de ne pas voir que la transformation d’un conflit territorial en une guerre de religion est justement ce qui va rendre insoluble le conflit israélo-palestinien et l’étendre au reste du monde.
 
LA FRANCE N’EST PLUS LA FRANCE

Les fracas du Proche-Orient et la fracturation de la France sont en fait profondément liés. Ils sont la conséquence d’un double mouvement. D’un côté, la stratégie de conquête des différents courants radicaux de l’islam – salafisme, wahhabisme, et Frères musulmans –, qui ont petit à petit « réislamisé » les populations musulmanes au Proche-Orient, en Afrique mais aussi en Europe (jusque dans le vêtement, puisque l’abaya est avant tout un signe de colonisation culturelle des pays du Golfe). De l’autre, une politique américaine profondément impérialiste et imprégnée de messianisme, par-delà les quelques nuances entre un Bush totalement néoconservateur, un Obama plus modéré ou un Trump supposément isolationniste.

En vingt ans, les États-Unis ont poursuivi sous diverses formes leur politique qui consistait à distinguer un camp du Bien et un axe du Mal dont les contours sont ceux de leurs intérêts. Les pays européens ont été priés de s’aligner, et leurs entreprises de se plier aux règles de l’extraterritorialité du droit américain qui leur interdisait toute forme d’indépendance. Israël, malgré la politique délirante et dangereuse de Benyamin Netanyahou, était un poste avancé du « camp occidental » et les accords d’Abraham venaient couronner cette politique de Pax Americana qui permettait de se consacrer entièrement à la guerre commerciale et informationnelle avec la Chine. Tant pis pour les Palestiniens et le droit international. Formidable message pour le « Sud global » qui comprenait donc bien que ce droit international était à géométrie variable, au gré des intérêts de la superpuissance.

La France, après le coup d’éclat de 2003, a subi un recadrage brutal et d’autant plus simple à administrer qu’elle était en voie de désindustrialisation, et donc dépendante, notamment pour son matériel militaire, de la puissance américaine. Le courant atlantiste s’est affirmé, poussant le pays dans un alignement total avec la politique extérieure américaine au fil des quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Le message est passé jusque dans les pays arabes : la France n’est plus la France. Sur le plan intérieur, ce fut un mélange malsain : d’un côté, l’incapacité à nommer l’islamisme, quitte à persuader certains Français juifs, après la tuerie d’Ozar Atorah, qu’on ne les protégerait pas du nouvel antisémitisme. De l’autre, une récupération du principe de laïcité par le camp le plus atlantiste : en apparence, la défense de la République ; en réalité, l’alignement sur le « camp du Bien », l’effacement de la spécificité européenne et l’impérialisme au nom de l’« Occident ». Emmanuel Macron semble vouloir sortir de cette logique mortifère. Il y faudra du temps, de l’humilité et une volonté de fer. Pas de coup politique mais de la constance pour œuvrer à la paix, là-bas comme ici.