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15 juillet 2025

Régis de Castelnau

Rubrique : impasse

-7/7/2025- Depuis plus d’un an et demi, nous avons dû assister à des horreurs, entendre des horreurs, et voir l’Occident non seulement tolérer un massacre de civils et d’enfants, que le droit international qualifie irréfutablement de génocide, mais encore le soutenir politiquement financièrement et matériellement.
Comment cette catastrophe qui est loin d’avoir produit tous ses effets a-t-elle pu se produire ?
La légitimité du projet sioniste conçu au XIXe siècle, s’est nourrie en Occident après la Seconde Guerre mondiale, du complexe de culpabilité de l’Holocauste, immense crime européen s’il en était. Cette légitimité est aujourd’hui anéantie.
Justifier qu’Israël a le droit de se défendre… en commettant un génocide est absolument impossible. Et s’imaginer que cela puisse être oublié ou pardonné est tout aussi impossible.
Avant d’être la construction d’un refuge pour les survivants de l’holocauste, le projet sioniste était d’abord un projet colonial de peuplement, visant à remplacer un peuple installé sur cette terre de façon immémoriale, par un autre issu d’autres régions du monde et désireux de cette terre pour des raisons religieuses.
Finalement Israël n’a pas échappé à ce qui fut d’abord une malédiction pour les Palestiniens, mais il l’est probablement aussi devenu pour ceux qui avaient cru en la possibilité d’un peuple israélien. La « guerre des 12 jours », qui ne peut s’analyser que comme une défaite d’Israël, vient de démontrer sa vulnérabilité géographique, militaire, économique et politique. Politique parce les habitants occidentaux de ce bout d’Occident n’ont pas montré à cette occasion leur volonté de rester à tout prix.
Au contraire du peuple palestinien qui depuis plus de 80 ans, malgré toutes les souffrances et les sacrifices incroyables, refuse de quitter sa terre.
Ces deux clichés expriment cette volonté inébranlable. À celui penché sur sa terre et qui en recueille les fruits, Israël ne peut opposer que le fusil. Comme face à l’intensité du regard de cette femme, sa seule ressource est la force des soldats qui ne la feront pas plier.
Étonnant comment des photos peuvent exprimer à ce point une totalité. Ce que celles-ci racontent, c’est l’impasse du projet de Théodore Herzl.