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29 novembre 2025

Vincent Verschoore


-29/11/2025- Les populations de l'Europe, et notamment de la France, sont actuellement aux prises avec une opération de "nudging", euphémisme savant pour "manipulation de masse", sur fond de guerre avec le sempiternel épouvantail russe.
Les manipulateurs font évidemment l'impasse sur le contexte et les fondements géopolitiques de la guerre en Ukraine, où l'OTAN est clairement coresponsable du désastre, afin de faire croire à une menace existentielle aux mains d'un pays bien moins peuplé et bien plus grand, doté d'immenses ressources naturelles, et qui n'a rien à gagner à faire tuer ses propres forces vives ici.
La manipulation guerrière, comme toujours, vise à détourner l'argent public vers le complexe militaro-industriel, à justifier l'existence des clowns galonnés de l'Otan, et à étouffer la démocratie car "nous sommes en guerre". Encore.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faille rester à poil, face à la Russie ou face à d'autres menaces possibles, et (pour l'avoir moi-même fait), l'option d'une formation militaire au sein de la population est pertinente tant que son objectif reste clairement la défense de la Nation, et pas autre chose.
À l'image de la Suisse ou de la Suède jusqu'à son entrée dans l'Otan, la politique de défense face à la Russie n'est pas de se battre pour gagner, mais de rendre toute tentative d'invasion tellement coûteuse pour l'attaquant que sa victoire finale n'en serait plus vraiment une.
Seuls les psychopathes peuvent en appeler au sacrifice au champ d'horreur de nos enfants, qui ne sont déjà plus assez nombreux pour subvenir aux besoins de nos pays vieillissants et menés à l'asphyxie par la crétinerie et la corruption de la caste dirigeante.
Il en va de même pour les Russes, en termes de rapport d'actifs aux inactifs et de baisse de la natalité. Le pétrole ne peut pas tout.
N'oublions pas à qui profite la guerre, et ce n'est jamais aux populations. N'oublions pas que c'est l'Ukraine et les US qui ont fait sauter Nordstream, un bien appartenant conjointement aux Allemands et aux Russes, ce qui constitue un acte de guerre s'inscrivant dans la logique US/Otan de la vassalité européenne. L'ennemi, le vrai, n'est pas toujours celui que l'on croit.
Gastel Etzwane
29/11/2025

L’Ukraine oscille peut-être entre la paix… et l’abîme


Selon The Economist, l’Ukraine se trouve désormais à un moment décisif où la poursuite de la guerre ne peut plus en modifier l’issue. Après près de quatre années d’un conflit d’attrition, le pays manque d’hommes, de munitions, de défenses antiaériennes et de drones, tandis que son économie est entièrement dépendante d’aides extérieures qui s’épuisent. L’armée ukrainienne n’a plus les moyens de lancer la moindre offensive et peine déjà à maintenir ses lignes actuelles. L’évolution politique américaine, marquée par la volonté affichée de Donald Trump d’abréger le conflit et d’imposer un compromis, accélère une réalité devenue incontestable : Kiev ne peut plus reconquérir les territoires perdus et se trouve réduite à éviter un effondrement militaire majeur.
À l’inverse, la Russie n’a jamais été affaiblie comme certains l’avaient annoncé. Elle a consolidé son économie de guerre, augmenté massivement sa production d’armements et maintient sur le front une supériorité décisive en artillerie, en drones et en munitions. Moscou conserve l’initiative sur l’ensemble des opérations, soutenue par une industrie militaire que ni l’Ukraine ni l’Europe ne peuvent égaler. Pour la Russie, le temps renforce une position de force déjà acquise ; pour l’Ukraine, il ne fait qu’aggraver la perspective d’une issue désormais inévitable. C’est ce contraste brutal que résume le magazine : le pays avance peut-être vers la paix… ou vers l’abîme.
Régis de Castelnau
29/11/2025

Glucksmann, un autre Macron à l’Élysée ? Ça n’est pas seulement possible, c’est prévu


Ça alors ! Quelle surprise ! Je suis stupéfait !

« Raphaël Glucksmann est la personnalité politique qui bénéficie du traitement LE PLUS FAVORABLE dans les matinales de Radio France. » (Institut Thomas More)

Le problème est que les raisons de la promotion de ce type se voient comme le nez au milieu de la figure. Il coche absolument toutes les cases. Il est programmé pour réitérer la révolution de couleur de 2017, organisé par l’oligarchie et la haute fonction publique socialiste, qui nous a imposé par un coup d’État à finalisation judiciaire, un parfait inconnu à l’Élysée. Qui depuis près de 10 ans détruit méthodiquement notre pays, en lui infligeant un système néolibéral irréversible, et en l’intégrant à une Union européenne transformée en État fédéral autoritaire sous-direction allemande.

Le coup d’État ayant parfaitement réussi en 2017, les mêmes forces sont au travail avec les mêmes appuis.

Bien avant son arrivée dans la vie publique dans le sillage de son père, lui-même directement lié au groupe néocon américain (les cinglés du sous-sol), Raphaël Glucksmann a été recruté par les services américains (CIA ? NSA ?). Il a fait ses premières armes en appuyant un régime dictatorial installé en Géorgie par les occidentaux pour déstabiliser la Russie. Au service rémunéré d’un dictateur féroce et corrompu (actuellement en prison), marié à la ministre de l’Intérieur connue pour sa corruption et pour la répression et les tortures des opposants, il y a sévi pendant plusieurs années. Une fois le dictateur renversé, il s’est consacré à l’Ukraine post-Maïdan, toujours suivant son épouse reprenant en Ukraine (!) ses activités de corruption, de répression et de torture.

À nouveau programmé pour poursuivre sa mission première au service de l’hégémon, il est rentré en France. Les socialistes l’ont immédiatement choisi comme tête de liste aux élections européennes de 2018. Pour mettre en place le même combo que Macron : agent américain mis en place par les socialistes. Le système médiatique macroniste a été prié de le transformer en candidat présidentiel pour 2027. Tâche à laquelle la caste journalistique parmi les plus corrompues du monde s’est attelée avec empressement. On a alors assisté à un ahurissant scandale que le système s’est empressé d’étouffer. Deux journalistes aux fonctions stratégiques dans le service public de l’information, ont été surpris en train de comploter avec des dirigeants socialistes pour organiser au profit de Glucksmann la campagne électorale présidentielle de 2027 dans les médias. Cette incroyable séquence, qui recelait l’aveu, aurait dû avoir également des conséquences judiciaires notamment en matière de détournement de fonds publics et de violation de la réglementation du financement public des activités politiques. Il ne s’est évidemment rien passé.

Comme par hasard, sa nouvelle épouse, malgré une risible nullité professionnelle a été nommée comme présentatrice du journal télévisé de 20 heures sur le service public ! Le reste de la presse est prié de suivre le mouvement, ce qu’elle fait bien sûr avec diligence, la main sur le cœur. Émissions télévisées, émissions radio, unes de la presse, interviews se succèdent en cadence.

À ceux qui s’inquiètent de ce dévoiement et des dangers qu’il recèle, les optimistes inconséquents répondent que la nullité du candidat du système macrono-socialiste constitue une garantie qui devrait permettre d’éviter la catastrophe.

Ce n’est pas sérieux.

Le coup d’État a déjà marché une fois et les grands intérêts sont fermement décidés à remettre ça. Avec les mêmes moyens. L’opération Macron avait commencé très tôt. Dès son intronisation par le système « Young leaders » américain, sa sortie de l’ENA sous protection de Jean-Pierre Janvier, et sa participation à la « commission Attali ». Présenté à l’oligarchie qui l’a adoubé, il a bénéficié d’un soutien financier à base de corruption absolument vertigineux (Alstom, McKinsey), et de l’appui résolu du système médiatique. Mais l’essentiel a été obtenu avec la touche finale de l’opération judiciaire à quelques semaines de l’élection présidentielle 2017. Qui a vu la Justice procéder à la liquidation de François Fillon favori du scrutin au profit du manuel Macron. Il faut réaffirmer encore et encore, que sans ce raid à la fois judiciaire et médiatique de 47 jours, le parfait inconnu Emmanuel Macron ne serait JAMAIS parvenu à l’Élysée.

Tout est en place pour que cela se reproduise. L’appareil judiciaire français vient de faire la démonstration de sa ferme intention d’intervenir directement dans la vie politique en général et dans les élections en particulier. La disqualification judiciaire (définitive) de la dirigeante du premier parti de France, l’empêchant de se présenter à l’élection la plus importante de la République s’est produite sous les acclamations des trois quarts du corps politique. Alors même que cela n’a pu se produire que grâce à des dévoiements juridiques et judiciaires couverts sinon organisés par la Cour de cassation. Faisant apparaître les manipulations roumaines de la Cour constitutionnelle de Bucarest comme un bricolage de « petits joueurs ». Il y a eu ensuite l’envoi spectaculaire de Nicolas Sarkozy passer quelques jours en prison. L’objectif, même s’il était aussi motivé par l’aversion des magistrats pour un homme politique détesté dont on voulait se venger, relevait d’abord et avant tout d’une décision politique. Il fallait démontrer que cette justice était indépendante et impartiale (défense de rire) puisqu’elle n’hésitait pas à frapper les puissants. Que dire de la formidable bêtise des réactions de l’opinion publique acclamant une décision arbitraire après une procédure tout aussi arbitraire, d’un « dirigeant » hors course depuis 13 ans pour une affaire vieille de 20 ans. Les Français se plaignent de leur justice qu’ils jugent laxiste, mais l’ovationnent lorsqu’elle leur donne un vieil os à ronger. Lui laissant ainsi carte blanche pour ses opérations politiques.

Couvert d’argent pour sa campagne, soutenu mordicus par les médias, même s’il est possible qu’on ne l’y voit peu, tant sa nullité est évidente, Raphaël Glucksmann va tranquillement se diriger vers le scrutin du printemps 2027. Et à partir du mois de septembre 2026 gare à ceux qui lui feront de l’ombre et à qui les sondages pourraient donner quelques espoirs. Depuis les spectaculaires perquisitions de 2018 (!), les dossiers judiciaires concernant Jean-Luc Mélenchon mijotent. Sofia Chikirou et quelques autres sont mis en examen. Édouard Philippe a quelques soucis en cours pour sa gestion municipale du Havre. Quant à Jordan Bardella qui l’a échappé belle avec l’affaire du Parlement européen, on ne saurait trop lui conseiller d’être prudent. Un Kompromat est si vite arrivé… Parce que comme nous l’a démontré ce qui s’est passé au printemps 2017, ce n’est pas une condamnation définitive qui est à craindre pour écarter un candidat qui déplaît au système. C’est une disqualification médiatico-politique qui l’évince du deuxième tour, façonné ainsi en boulevard pour le candidat dudit système.

Alors face à l’attitude de forcené d’Emmanuel Macron accroché à son fauteuil élyséen, on dira à ceux qui pensent que de toute façon ils en seront débarrassés en avril 2027, que ce n’est même pas en rêve. Que les acclamations, les éloges imbéciles et les justifications dont ils ont couvert les magistrats pour avoir humilié un vieux politicien fourbu, leur garantissent l’élection, Glucksmann ou pas, d’un autre Macron. La justice n’a aucune raison de ne pas réutiliser une méthode qui a si bien marché en 2017.

Alors nous aurons, soit une marionnette à l’Élysée pendant que son actuel locataire ira à Bruxelles pour finaliser l’insertion de notre pays détruit dans un État fédéral européen sous-direction allemande.

Soit pourquoi pas, soyons fous, une opération à la Medvedev/Poutine 2008 avec un Macron premier ministre, pour revenir ensuite à la présidence en 2032, comme il en a manifesté l’intention.

Dominique Handelsman
28/11/2025

Ils sont maintenant sept autour de Zelensky.
Et Zelensky n'en savait strictement rien.
Et Zelensky n'a évidemment pas prélevé sa part.
Et les services secrets ukrainiens n'en savaient strictement rien.
Et dans un pays en guerre où tout le monde surveille et dénonce tout le monde, personne n'en savait rien.
Et dans un monde où toutes les dépenses bancaires sont tracées, personne n'en savait rien.
Et les services secrets de chaque pays occidental, qui décèlent les moindres anomalies n'avaient évidemment rien vu, donc rien signalé.
Et bien sûr, les autorités de contrôle de l'Union Européenne, en charge de l'instruction du dossier d'admission en urgence de l'Ukraine, ne savaient rien non plus.
Et LCI qui nous surinforme sur le sujet depuis 4 ans grâce aux meilleurs experts, n'avait pas la moindre information, sinon ils nous auraient tout dit.
En même temps, comment pouvait-on se douter, à moins d'être complotiste, qu'un pays notoirement très corrompu soit très corrompu ?

Alain Mignot
25/11/2025

Réaliser des alliances, gouverner ensemble, faire des compromis... en France, cela est une mission impossible.
En Europe, seules la Hongrie et la Moldavie disposent d'une majorité absolue au Parlement.
Pour tous les autres pays, les partis politiques doivent composer, former des alliances basées sur le compromis et ils y arrivent.
Chez nous, les partis politiques d'opposition préfèrent bloquer le pays et le mettre dans l'impasse.
Après avoir accusé le gouvernement de faire voter le budget à coups de 49.3 (un dispositif pourtant constitutionnel), Sébastien Lecornu a mis ces mêmes partis face à leurs responsabilités.
Il renonce à utiliser le 49.3, à charge à eux de trouver des compromis pour voter un budget pour notre pays.
Alors qu'on leur demandait de faire preuve de responsabilité, on a assisté à une débauche de démagogie, comme jamais.
Amendements sur amendements, les députés d'opposition (en particulier LFI et RN) ont voté des milliards d'impôts et de dépenses supplémentaires.
Il faut faire des économies, ils nous proposent plus de dépenses... tout cela pour finir par voter contre un budget devenu totalement absurde.
En réalité, ces partis qui sont toujours dans l'excès, la démagogie, l'irresponsabilité, nous démontrent leur incapacité à gouverner.

28 novembre 2025

Alexandre Legrand
28/11/2025

Afin d'ouvrir un débat constructif, merci.

Hier, je me suis intéressé de plus près à Sarah Knafo. Ce qui m’a marqué, c’est la clarté de sa ligne politique, sa capacité à présenter des idées structurées et son franc-parler. Elle semble aborder les sujets sans détour, avec une assurance qui devient rare. On peut légitimement se demander pourquoi elle ne pourrait pas, un jour, prétendre à la présidence. Pour cela, évidemment, il faudrait qu’on lui laisse l’espace nécessaire pour émerger.
À côté d’elle, certaines figures établies me convainquent moins.
Avec Éric Zemmour, il y a quelque chose qui ne passe pas complètement. Ce n’est pas une question d’idées, mais plutôt une impression générale : je n’arrive pas à l’imaginer dans le rôle de président.
Quant à Jordan Bardella, il me paraît encore trop brouillon, souvent imprécis dans ses prises de position, et ses absences répétées à Bruxelles n’améliorent pas cette image d’inconstance.
Dans ce contexte, l’idée d’une femme présidente, soutenue par une union solide, me semble pertinente. Cela pourrait apporter un souffle nouveau, un autre style, une autre manière d’aborder les enjeux. Pour la première fois, je me sens prêt à soutenir quelqu’un qui ose dire ce qui dérange et assume clairement son discours.
Tôt ou tard, il faudra penser à l’après-Macron, et réfléchir aux personnalités capables d’incarner ce renouveau.
Et pourquoi pas un Philippe de Villiers premier ministre . Où l'inverse, lui président, elle premier ministre.


Gastel Etzwane

-28/11/2025- L’illusion belliciste : ceux qui prétendent que la Russie veut conquérir l’Europe ignorent que la Russie n’a plus aucun intérêt en Europe, tandis que l’Europe aurait, elle, bien besoin de la Russie
Les discours les plus véhéments en Europe occidentale prétendent que la Russie nourrirait un projet de conquête du continent. Cette affirmation, répétée mécaniquement, ne repose sur aucun fondement sérieux.
La Russie n’a aujourd’hui plus aucun intérêt stratégique, économique ou politique à se tourner vers l’Europe. Depuis 2022, elle a réorienté l’essentiel de ses exportations énergétiques vers l’Asie, consolidé ses débouchés commerciaux, restructuré ses chaînes d’approvisionnement et développé de nouveaux partenariats industriels.
Elle substitue progressivement à l’Europe des marchés plus vastes et plus dynamiques, sans que cela n’ait provoqué l’effondrement tant annoncé. Autrement dit, elle ne dépend plus de l’Europe, et n’a aucun motif rationnel de chercher à la dominer ou à l’occuper.
À cela s’ajoute une réalité stratégique élémentaire que les discours bellicistes feignent d’ignorer : l’Europe ne présente aucun attrait territorial, aucune ressource déterminante ni aucune position militaire susceptible de justifier, pour la Russie, une guerre continentale. Moscou est déjà confrontée à des défis considérables :
• un vieillissement démographique rapide,
• un besoin croissant de main-d’œuvre,
• un immense territoire sous-peuplé qu’il faut maintenir, développer et défendre,
• un coût militaire déjà élevé du fait du conflit ukrainien.
Dans ces conditions, imaginer que la Russie souhaiterait absorber 450 millions d’Européens hostiles, gérer des infrastructures gigantesques et assumer le prix politique, économique et sécuritaire d’une occupation est une pure absurdité. Cela ne correspond ni aux capacités russes, ni à ses besoins, ni à la logique même de son appareil d’État.
À l’inverse, c’est l’Europe qui s’est amputée de ce dont elle bénéficiait : une énergie abondante et bon marché qui soutenait son industrie ; des métaux stratégiques indispensables à l’aéronautique, au numérique et à l’automobile ; des engrais vitaux pour son agriculture ; et un marché russe de 145 millions d’habitants qui constituait un débouché majeur, notamment pour l’industrie allemande.
Tous ces éléments existent ailleurs, certes, mais toujours à un coût supérieur, avec une dépendance accrue envers des partenaires plus lointains, plus instables et généralement moins fiables.
L’Europe perd bien davantage dans la rupture que la Russie, car elle se prive des fondements mêmes de sa compétitivité industrielle.
Ce paradoxe est renforcé par le fait que la stabilité du continent reposait, en partie, sur un équilibre oriental auquel la Russie contribuait.
En rompant ce lien, l’Europe a remplacé une relation commerciale et stratégique prévisible par une situation de tension permanente, de dépenses militaires démesurées et d’instabilité durable.
En définitive, ceux qui affirment que la Russie rêve d’envahir l’Europe projetent leurs peurs, non la réalité. La vérité, elle, est plus simple : la Russie n’a plus besoin de l’Europe, mais l’Europe, elle, aurait bien besoin de la Russie.

ChatControl ou la vie privée Schrödinger : privée mais totalement ouverte à la surveillance

H16
28/11/2025

ChatControl, vous n’en vouliez pas ? Eh bien vous l’aurez quand même !


En effet, ce 26 novembre, les 27 pays de l’Union européenne ont adopté – fort discrètement – une position commune sur leur projet de règlement contre les abus sexuels sur les mineurs en ligne. Cependant et comme le rappelait un récent billet, sous ce vocable bien protecteur – on va sauver des enfants, voyons, comment pouvez-vous vous y opposer ? – se cache en réalité un redoutable moyen de censure : l’idée était ainsi au départ d’imposer un déchiffrement en amont et en aval des discussions privées pour permettre aux opérateurs d’y regarder de plus près si, à tout hasard, un « dérapage criminel » ne s’y trouverait pas caché.

Par « dérapage criminel », le législateur européen entendait ici des échanges pédopornographiques, qui constituent l’emballage cadeau le plus seyant pour faire passer l’énormité de la pilule (l’abandon du secret des correspondances et le flicage permanent des conversations par les autorités) auprès des citoyens. L’idée que ces moyens pouvait en effet être utilisés bien, bien au-delà de ce simple mandat notamment pour permettre de faire taire l’un ou l’autre individu, l’une ou l’autre association enquiquinante pour le pouvoir en place, n’aura échappé à personne.


Et malheureusement pour le législateur, l’opposition fut suffisamment forte et exprimée pour que, fin octobre, plusieurs pays se soient finalement prononcés contre les textes proposés en débats parlementaires. Patatras, ChatControl semblait bien mal parti.

Et c’est donc de façon parfaitement cynique que, tout en voulant interdire très officiellement le secret des échanges entre citoyens, le Conseil européen (dans le cadre du Coreper) s’est tenu au secret, loin des caméras et des débats publics de l’hémicycle pour adopter le mandat de négociation pour le règlement CSAM (le fameux « Chat Control ») : des efforts notables ont été déployés pour que la séance se tienne à huis clos, permettant aux ambassadeurs des États membres de valider le mandat de négociation sans discussion, évitant ainsi tout examen approfondi ou opposition visible.

Sous l’impulsion de la présidence danoise de l’Union, le texte adopté est maintenant présenté comme une version « édulcorée », aux arômes de vie privée de plus en plus artificiels. Mais c’est du flan, destiné à endormir la vigilance citoyenne.

Le seul compromis consiste à avoir abandonné – pour le moment – l’obligation d’une analyse systématique des contenus, et à ne les pousser que lorsque le prestataire de communication (la plateforme, concrètement) se trouve confrontée à un risque élevé d’une malversation au moment des téléversements (via une modération des « uploads »). Ici, les géants américains comme Meta ou Google ont dû sabrer le champagne puisqu’on leur demande de faire officiellement ce qu’ils faisaient déjà en douce : déjà largement adeptes de ces pratiques aux États-Unis, ils vont généraliser ces scans systématiques, simplement pour limiter un risque juridique devenu énorme, transformant nos échanges en futurs éléments incriminants.

Peu importe « incriminant sur quoi ». À partir du moment où l’instrument juridique existe, la destination peut être adaptée facilement : pédocriminel ou simple opposant politique, même combat.

Pire encore, le texte impose une vérification d’âge « fiable » pour identifier les mineurs, menaçant l’anonymat en ligne. Comme c’est commode : l’Union européenne a manifestement compris que pour « protéger les enfants », il convenait de neutraliser les adultes.


Eh oui : il va bientôt falloir montrer une pièce d’identité (ou un autre moyen tout aussi invasif) pour pouvoir ouvrir un compte e-mail. Terminée, la communication anonyme pour les lanceurs d’alerte, les journalistes ou les victimes d’abus.

Bien sûr, peu importe que la plupart des experts avertissent qu’il est impossible d’imposer cette vérification sans massivement collecter des données biométriques, avec tous les risques de fuite et d’exploitation qu’on peut imaginer (ou apercevoir dès aujourd’hui) : cela a été décidé, nos dirigeants réclament ces moyens pour fliquer les réseaux, ils sont donc mis en place sans attendre.

Cet assaut marqué contre notre vie privée ne vient bien évidemment pas de nulle part.

Il s’inscrit dans un mouvement d’ensemble qui n’échappe plus qu’aux naïfs les plus purs (« je n’ai rien à me reprocher, qu’est-ce qui pourrait bien m’arriver ») et aux journalistes des médias de grand chemin dont le salaire dépend expressément de leur non-compréhension totale. Et ce mouvement d’ensemble comprend aussi les autres coups de boutoir menés en parallèle par… le Parlement européen qui vient d’adopter un rapport en session plénière préconisant d’interdire l’accès de ces réseaux aux moins de 16 ans.

Ainsi, le Parlement, usant du prétexte de contrer les « risques physiques et psychiques » encourus par les enfants et adolescents en ligne, préconise la mise en place de dérogation parentales spécifiques pour les adolescents de 13 à 16 ans, et l’accès possible à partir de 16 ans conditionné à des identifications d’âge fortes. En outre, tout ceci s’accompagne de proposition de nouvelles interdictions, comme la pratique du « pull to refresh » ou certains systèmes de récompense, avec bannissement des sites s’ils ne s’abstiennent plus de ces pratiques dans l’Union européenne

Si ce rapport est non contraignant – pour le moment – on ne peut s’empêcher de noter qu’une fois encore, les parents sont sobrement et calmement évacués de l’équation entre 0 et 13 ans, pour ne réapparaître que lorsque l’ado est déjà bien (dé)formé, notamment par les institutions qui lui sont passées dessus. Il ne faudrait pas que les parents soient mis en face de leur responsabilité d’éducation et d’encadrement de leurs enfants : on commence ainsi, et on se retrouve avec des citoyens responsables, conscients de leurs devoirs et surtout, assez indépendants de l’État, de ses institutions et de tous ces parasites qui en vivent.

Vous n’y pensez pas, malheureux ! Ce serait une menace contre la démocratie !


Tout comme serait une menace à la démocratie de laisser se discuter de façon publique un sujet technique et complexe. Des débats clairs, ouverts, avec des votes des représentants des citoyens ? Allons, c’est à l’évidence une menace à la démocratie. Tout comme serait une menace à la démocratie de ne pas miner la vie privée par des mesures d’affaiblissement du chiffrage et de la protection des conversations privées.

L’alibi de la protection des enfants continue de servir les plus sombres penchants de l’Union et des États membres derrière elle. Le continent européen, dirigé par un groupe de politiciens de plus en plus perdus démocratiquement, s’enfonce dans le totalitarisme le plus pur.

Pour information, voici la liste des Eurodéputés français clés qui siègent actuellement à la commission LIBE (Libertés civiles, justice et affaires intérieures) qui suivront les négociations (« trilogues ») sur le texte Chat Control :

Fabienne Keller – @fabienne_keller
Christophe Gomart – @Chris_Gomart
Raphael Glucksmann – @rglucks1
Murielle Laurent – @MurielleL69320
Mélissa Camara – @CAMARAMlissa2
Pierre-Romain Thionnet – @PR_Thionnet
Nicolas Bay – @NicolasBay_


https://h16free.com/2025/11/28/82711-chatcontrol-ou-la-vie-privee-schrodinger-privee-mais-totalement-ouverte-a-la-surveillance

27 novembre 2025

Pierre Duriot

Les industriels se défient de leur dirigeant…

-27/11/2025- Merz ne veut pas d'une paix obtenue par la capitulation… a-t-il le choix ? Il ne veut pas non plus d’un accord entre superpuissances sans le consentement de l'Ukraine et sans celui des Européens… a-t-il le choix ? Il veut geler les avoirs russes, c’est illégal. Il veut que Poutine comprenne qu'il ne peut pas gagner cette guerre… Poutine doit rire. Et Kaja Kallas, de la Commission européenne, d’enchaîner : « J'interdirai aux États-Unis et à la Russie de signer un traité sans mon consentement ». On se demande ce qu’elle fume. De toute évidence, les responsables européens sont totalement à côté de la plaque et donc, les industriels sauvent les meubles et la désindustrialisation de l’Allemagne est en cours et même en cours accéléré. Les champions allemands, Mercedes-Benz, MAN, Bosch, Siemens Energy, Bayer, BASF… transfèrent leurs unités vers les États-Unis, où le coût de l’énergie est trois à quatre fois moindre, où les normes sont bien moins encombrantes et la fiscalité plus souple.
Sinon, ils vont aussi dans les pays d’Europe de l’Est, Pologne ou Hongrie, recelant une main-d’œuvre aussi qualifiée, mais bien moins chère, avec des dirigeants ayant un peu mieux les pieds sur terre (Orban). Depuis la fin de l’énergie russe, les investissements industriels sortant de l’Allemagne ont augmenté de plus de 80 % et les investissements entrant ont chuté de 30 %. Et donc la balance commerciale allemande, traditionnellement largement excédentaire, va virer au déficit, comme celle de la France, sans espoir de renouer avec les bénéfices.
Ce qui n’empêche pas Merz de promettre des milliards d’euros à l’Ukraine et de livrer des armes, ce dont il n’a plus les moyens, pas plus que la France d’ailleurs, mais qui a elle aussi un dirigeant hors-sol qui s’imagine que cette guerre est la sienne. On soutient donc l’Ukraine, tout en regardant mourir les entreprises nationales et en acceptant la ruine de son propre pays… ils doivent même se demander si ces pays sont bien les leurs. Pour Macron, on savait déjà qu’il préfère les autres au sien...
L’Allemagne rame un peu quand même et propose une électricité moins chère à ses entrepreneurs, ce qui est normalement interdit par l’Europe, sauf que ça passe quand c’est l’Allemagne. Mais si la France voulait sortir du tarif réglementé de l’électricité, curieusement, ça ne passe plus. Non, Paris veut mordicus finir de tuer ce qui survit encore malgré une imposition et des normes affolantes. On se demande quels instincts animent les dirigeants des deux plus grands pays d’Europe, mortifères, ou suicidaires et sans doute les deux à la fois ? Sont-ils totalement sous emprise, ou à la solde d’intérêts supérieurs qui nous échappent ? Toujours est-il qu’ils mettent tout en œuvre pour que nous soyons ruinés le plus rapidement possible. Cela ressemble à de la trahison et la seule chose qu’on espère, c’est que leurs successeurs leur demanderont des comptes… au RPF, nous avons bien des idées, pour redresser ce pays en quelques mois, à lire sur l’onglet « Nos propositions », dans notre blog, mais il nous faudrait pour cela, un leader courageux.

Dessin de Chaunu