Olivier Delorme
-8/9/2025- J'espère que plus aucun rigolo ne dira encore, désormais, que la Ve République est un régime présidentiel. La Ve, malmenée, triturée, défigurée pour cause d'européisme débile et de convenances personnelles reste un régime de parlementarisme rationalisé qui donne à l'Exécutif les moyens de gouverner dès lors qu'il dispose d'une majorité parlementaire cohérente.
Mais ce régime repose aussi sur la légitimité d'un président en charge de l'essentiel et du long terme.
Aujourd'hui, il n'y a plus ni majorité au Parlement ni légitimité d'un président désavoué par le peuple à trois reprises.
La logique de la Ve serait qu'il en tire les conséquences et qu'il s'en aille.
Une dissolution, j'en suis convaincu, ne réglera rien et ne fera qu'aggraver l'affaiblissement de notre pays à l'intérieur comme à l'extérieur.
La mise en œuvre de l'article 16, qui n'a jamais été prévu pour résoudre une situation de crise parlementaire ni de crise de légitimité présidentielle, serait évidemment une forfaiture relevant de la trahison et du coup d'État.
Il faut qu'il parte !
À mes yeux, la destitution n'est ni possible, quelles que soient les arguties des uns et les accusations des autres, ni souhaitable en ce qu'elle déséquilibrerait un peu plus les institutions et, comme la IIIe lors de la crise du 16 mai 1877, réduirait le président à une potiche affectée aux chrysanthèmes et rétablirait un régime d'assemblée qui nous a menés au gouffre en 1940 et en 1958.
En revanche, la censure immédiate de tous les gouvernements que présenterait Macron, me semble respecter l'esprit comme la lettre de la Constitution.