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8 janvier 2025

En Europe, il faut protéger la démocratie. Du peuple.

H16

- 8/1/2025 - Pour l’idée même d’Europe, ces dernières semaines furent particulièrement révélatrices : il apparaît clair, dans la bouche de nos dirigeants, des politiciens de carrière et des imputrescibles factotums qu’on retrouve dans tous les médias de grand chemin que pour protéger la démocratie en Europe, il va falloir la protéger vigoureusement, notamment d’être prise en main par le peuple.

C’est donc en toute logique qu’après l’appel du Parlement européen à faire de nouvelles élections en Géorgie, celles ayant eu lieu n’étant pas du tout du goût des parlementaires, les mêmes élites occidentales ne se sont pas démontées et ont calmement fait pression sur Bucarest et sa Cour suprême afin que soient annulées les récentes élections dans lesquelles un leader populiste arrivait en tête, et ce contre l’avis même des candidats pourtant encore en lice.

À ce sujet, le silence quasi-joyeux de la Commission européenne ne laisse aucun doute sur ce qui a pu se passer en coulisse pour que des élections qui n’étaient pas entachées d’irrégularités soient annulées au prétexte d’ingérences dont les preuves peinent encore à se matérialiser à ce jour.

Dans les deux cas, il apparaît en effet que le peuple se prend à voter des trucs absolument pas en ligne ni avec ce qui était prévu, ni avec ce qui était désiré. C’est intolérable, et les autorités européennes ont donc agi pour que le train démocratique continue de rouler sur les rails de leurs choix, leurs ingérences dans ces affaires étrangères étant ici parfaitement permises, autorisées et désirables.


Malheureusement, tout ne se déroule pas toujours comme prévu, même pour les élites de la politique occidentale. Parfois, des affaires refont inopinément surface dans lesquelles leurs biais, leur mépris et leurs hypocrisies sont si impossibles à camoufler que leurs gesticulations médiatiques ne suffisent pas à calmer le peuple.

Et rien n’est plus insupportable pour ces élites que de voir leurs discours lénifiants sur le multiculturalisme et le vivrensemble se fracasser sur les rochers pointus de la réalité, ce qui s’est exactement passé récemment avec la réémergence des affaires de Rotherham, Telford, Huddersfield et d’autres.

Véritablement, après ces élections qui ne se déroulaient pas comme prévu, l’effroi puis la contestation palpable et de plus en plus vocale des peuples européens devant les projets de leurs dirigeants les a forcés à agir aussi rapidement que possible.

La panique est, cependant, mauvaise conseillère. Difficile de ne pas voir la fuite en avant vers une Europe résolument autocratique, de laquelle on écarte le peuple par trop crasseux. Il suffit de voir les réactions consternantes d’un Breton, d’un Moscovici ou d’une Loiseau contre Elon Musk qui ne fait qu’émettre ses opinions, diamétralement opposées aux leurs, pour bien saisir l’ampleur de l’affolement qui s’est emparé de nos « élites ».

En pratique, ces politiciens écument de voir leur influence pâlir, mais continuent obstinément de miser sur les moyens traditionnels de communication (télé, radio, presse) alors que ces derniers ont perdu toute crédibilité sur les 5 dernières années. Pour eux, c’est évident : c’est de l’ingérence étrangère, et tant pis si le double-standard qu’ils appliquent ainsi est pourtant visible aux yeux de tous. Ils ne comprennent pas que la façon dont ils taisent certaines affaires, dont ils poussent certain vivrensemble utopique, irréaliste et même dangereux, la manière dont ils jouent les étonnés lorsque la vérité éclate enfin, ne camoufle en rien leur responsabilité directe dans ce qu’on observe.

En revanche, ils comprennent – même si c’est confusément – que ces fissures de plus en plus béantes dans leurs belles histoires érodent durablement leur pouvoir, que le peuple tente de récupérer cette démocratie qu’ils imaginaient réservée à eux seuls.

Dès lors, une riposte est mise en place.

Au-delà des prurits sur les réseaux sociaux où ils gesticulent – en vain – pour tenter de faire taire les discours alternatifs, nos dirigeants ont bien compris qu’ils devraient en passer par la loi.

Pourquoi ne pas mettre en place un programme officiel pour faire de l’ingérence étrangère ?


Attention, hein, c’est la bonne ingérence, pas la mauvaise, pas celle de Musk, n’est-ce pas.


Bien sûr, il s’agit ni plus ni moins qu’une mise en place explicite d’ingérence politique dans l’expression démocratique de chaque pays membre, puis des pays directement périphérique à l’Union. Le diable est dans les détails du programme de « protection de la démocratie », qui se base bien sûr sur la « promotion des élections libres et équitables », ce qui est largement sujet à interprétation comme en témoignent la Roumanie et la Géorgie récemment, et comme pourra probablement en témoigner l’Allemagne aux prochaines élections générales qui pourraient voir l’AfD arriver en tête.

L’idée de « renforcer la liberté des médias » en est une excellente qui se heurtera cependant à la pratique effective, passant par des législations dont on ne comprend pas pourquoi elles se multiplient : la liberté ne devrait pas avoir besoin d’autant de barrières, non ?

Enfin, la « lutte contre la désinformation » permet absolument toutes les manipulations et les dernières années fournissent une foultitude d’exemples et d’applications ; en pratique, cette lutte s’est toujours tournée contre ceux qui émettaient des avis contraire à la doxa. En outre, accorder aux autorités le pouvoir de trancher sur ce qui relève de la vérité ou non est exorbitant, tant les abus sont aisés et les dérives faciles, et faire preuve d’optimisme dans son application n’est pas ambitieux mais juste suicidaire.

L’enfer étant pavé de bonnes intentions, il ne fait pas le moindre doute que l’emballage rose et les barils de moraline dans lesquels sont plongés ces beaux programmes serviront avant tout à corseter encore un peu plus l’expression autorisée dans l’Union, et à poursuivre les dissidents politiques et scientifiques.

Pendant ce temps, d’un côté, les BRICS semblent décidés à ne pas s’en laisser compter par l’Europe et les États-Unis. De l’autre, le continent américain est en train de basculer vers la droite populaire : outre Trump, les dirigeants Milei, Bukele et bientôt Poilièvre au Canada signalent bien cette tendance alors qu’en Europe, on continue nos délires politiquement corrects de plus en plus forts ainsi que les âneries climatiques traumatisantes qui sont en train d’envoyer l’Allemagne industrielle par le fond.

L’Europe met ici en place tout ce qu’il faut pour installer une véritable dictature de la pensée, et ce faisant, elle s’isole chaque jour un peu plus du reste du monde.


https://h16free.com/2025/01/08/79745-en-europe-il-faut-proteger-la-democratie-du-peuple
Nicolas Maxime

- 7/1/2025 - Jean-Marie Le Pen est mort. Malheureusement, quoi qu'on fasse et qu'on en pense, l'ancien leader du Rassemblement National aura été celui qui aura le plus influencé la scène politique française ces quarante dernières années.
Longtemps utilisé comme repoussoir et cible d’une diabolisation médiatique qui lui permit d’accéder, par surprise, au second tour de l’élection présidentielle en 2002, il a vu ses thématiques identitaires – insécurité, immigration, Islam – se diffuser dans le discours public. Aujourd’hui, ses idées sont reprises, sous des formes diverses, par presque tous les partis, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre, et désormais répétées sans relâche dans les médias et la sphère politique. En remportant ce que Gramsci appelait la "bataille culturelle", il a ancré ces idées dans l'imaginaire collectif, y compris parmi des populations stigmatisées initialement, comme les personnes d'origine maghrébine, africaine ou de confession juive.
Même la gauche est tombée dans le piège identitaire décrit par Daniel Bernabé, en priorisant les questions de race et de genre au lieu de s'adresser aux catégories populaires qui souffrent de leurs conditions de travail. Doublement piégée, Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise sont devenus les nouveaux repoussoirs, reproduisant ainsi la même mécanique qui avait servi à diaboliser Le Pen.
Avec l'opération de normalisation orchestrée par sa fille, Marine Le Pen, qui a donné au parti une respectabilité que "papy facho" n'avait jamais pu atteindre, le Rassemblement National est désormais en position de gouverner. Alors que Jean-Marie Le Pen disparaît, son petit-fils politique, Jordan Bardella, lui-même issu de l'immigration, pourrait bientôt accéder au pouvoir en tant que Premier ministre, ouvrant ainsi la voie du pouvoir au RN.
Jean-Marie Le Pen est mort, mais ses idées lui ont survécu et triomphent aujourd’hui.

7 janvier 2025

Julie d'Aiglemont

- 7/1/2025 - Le vieux ChatelHain de Montretout, qu'on appelait aussi Le Borgne, était passé de vie à trépas. Il avait passé la première à cuire et recuire la détestation de l'étranger, surtout s'il était par malheur juif, mahométan ou nègre. La seule exception qu'il avait tolérée était pour son cocher. Son passage dans le second le fit devenir aussi innocent qu'un chérubin. On loua ici et là sa faconde, son érudition et sa bravoure dans les Tournois. On oublia ses éructations haineuses, ses méchantes diatribes, ses bileuses toquades et ses très douteuses saillies.
Le duc de La Béarnaise y alla de son petit couplet larmoyant et salua le "combattant" et son "arme préférée". Par la magie du Grand Retournement, les abjectes vilenies et les indignes bassesses du Vieux Borgne devenaient d'aimables polémiques et de charmants traits d'esprit.
Le Roy en fit de même, jugeant que l'Histoire aurait à former son jugement. On attendait encore les hommages de l'ancien duc d'Evry, Manolo de la Valse, devenu par la grâce royale Chambellan et Grand Gouverneur des Colonies.
On était bien au Royaume du Grand-Cul-par-dessus-Tête. Le Borgne y était roi.

Kuzmanovic Georges
7/1/2025

Le 7 janvier 2010, il y a 15 ans, nous quittait Philippe Séguin.
Il était de droite, on pouvait ne pas être d'accord avec certaines de ses positions, mais c'était un véritable homme d'État, visionnaire et lui, n'était pas un traître à la Nation.
Il s'était, entre autres, illustré lors du référendum sur le funeste traité de Maastricht qu'il avait combattu avec courage, ténacité et surtout une immense aptitude visionnaire.
On pense à son discours prophétique du 5 mai 1992 à l'Assemblée nationale.
Il avait tout compris de ce qui se passait et surtout de l'abandon de la souveraineté de la France.
Extraits :
« La construction européenne se fait sans les peuples, elle se fait en catimini, dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice.
« Voilà 35 ans que toute une oligarchie d'experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat, des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences.
« À la décharge des absents, je reconnais bien volontiers que le conformisme ambiant, pour ne pas dire le véritable terro­risme intellectuel qui règne aujourd'hui, disqualifie par avance quiconque n'adhère pas à la nouvelle croyance, et l'expose littéralement à l'invec­tive.
« Qui veut se démarquer du culte fédéral est aussitôt tenu par les faiseurs d'opinion (...) au mieux pour un contempteur de la modernité, un nostalgique ou un primaire, au pire pour un nationaliste for­cené tout prêt à renvoyer l'Europe aux vieux démons qui ont si souvent fait son malheur.
« Mais, constatons-le, ce débat ne s'engage pas vraiment.
On se contente de faire dans l'incantation : « c'est beau, c'est grand, c'est généreux, Maastricht ! Ou dans la menace à peine voilée - Maastricht ou le chaos ! Si vous ne votez pas Maastricht, vous ne serez jamais ministre !
« Tout se passe en réalité comme si personne n'avait vraiment envie de débat.
« De renoncement en renoncement, nous avons nous-­mêmes contribué à détourner le peuple de la chose publique et à ruiner le sens civique.
« II est temps de dire que bâtir l'Europe des Douze sur la peur obsessionnelle de la puissance de l'Allemagne est tout de même une bien étrange démarche, proche de la paranoïa.
« D'autant qu'à force de vouloir faire cette intégration à tout prix, on va finir par faire l'Europe allemande plutôt que de ne pas faire l'Europe du tout, ce qui serait un comble.
« Il ne servira à rien de tenter de ficeler l'Allemagne. Car l'Allemagne , et c'est bien naturel dans sa position et avec les moyens dont elle dispose, ne renoncera à sa souveraineté que si elle domine l'ensemble, certainement pas si elle lui est subordonnée.
« Et comment peut-on imaginer que l'Allemagne va renoncer à jouer son jeu en Europe centrale ?
N'a-t-elle pas d'ailleurs clairement annoncé la couleur quand elle a reconnu unilatéralement la Croatie, sans se soucier des engagements communautaires qu'elle avait pris quelques semaines auparavant ?
« Une fois de plus, il nous faut considérer le monde tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit.
« Et dans ce monde-là, ce que la France peut apporter de plus précieux à l'Europe, c'est de trouver en elle-même assez d'énergie et de volonté pour devenir un contrepoids, pour équilibrer les forces en présence, pour peser lourd face à l'Allemagne, sinon pour faire jeu égal avec elle. »

Le discours intégral de Philippe Seguin du 5 mai 1992

La bonne et la mauvaise ingérence politique

Yann Bizien

- 6/1/2025 - Il y aurait d'un côté les bons milliardaires qui soutiennent le camp du bien, du politiquement correct et de la pensée unique. Ils avaient jusqu'ici l'exclusivité du combat des idées. Ils pouvaient les déployer et les imposer largement dans la grande majorité des médias, sur les réseaux sociaux, dans les écoles, les facultés, Sciences Po, les universités et les hémicycles.
Ils se permettaient jusqu'ici toutes les ingérences sans être jamais inquiétés.
Et il y aurait désormais le "mauvais" milliardaire conservateur, souverainiste, patriote, anti woke et anti LGBTQ. Il a été un des piliers du sursaut électoral américain et du retour de Donald Trump au pouvoir. Aujourd'hui, il dénonce à distance, et sur Tweeter/X, les dérives gauchistes, progressistes, multiculturalistes, immigrationnistes, ainsi que la violence et la criminalité associées, comme en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Elon Musk inquiète le monde de la gauche. Il est craint et redouté. Il révèle. Il rappelle. Il ouvre les yeux. Il éveille les consciences.
Il y aurait donc la bonne et la mauvaise ingérence politique, l'ingérence légitime de gauche et mondialiste, celle de Georges Soros, et l'ingérence interdite de droite et patriote, celle d'Elon Musk, l'ingérence autorisée et l'ingérence proscrite, l'ingérence conforme et l'ingérence qu'il faut dénoncer quoi qu'il en coûte, l'ingérence de l'angélisme et de la langue de bois, face à l'ingérence du pragmatisme et du réel.
Après tant d'années de domination des idées progressistes, et tant de dégâts, je suis heureux de voir enfin l'émergence d'une ingérence internationale de droite sous initiative américaine.
Cette ingérence de droite va faire bouger les lignes en Europe. Elle va déstabiliser les régimes qui confisquent le pouvoir avec des fronts douteux, suspects et anti démocratiques.
Il était temps de revenir au réel. Giorgia Méloni, Alice Weidel, Marine le Pen, Marion Maréchal et Sarah Knafo ne vont pas s'en plaindre.
Cinq femmes !
Nota : les électeurs de ma génération se souviennent encore du second tour de la présidentielle de 2002. Jean-Marie le Pen avait été la cible d'une ingérence politique étrangère massive, que la gauche n'avait pas contesté. Évidemment.

6 janvier 2025

PAS D'ANNIVERSAIRE POUR CHARLIE

Gabriel Nerciat

- 6/1/2025 - La seule façon digne, je crois, et en tout cas signifiante, de "fêter" le dixième anniversaire des attentats de Charlie Hebdo eût été, pour le gouvernement français, d'obtenir d'Alger la libération de Boualem Sansal, ou d'initier publiquement l'épreuve de force diplomatique susceptible de l'obtenir.
L'auteur de 2084 étant aujourd'hui persécuté, menacé de mort et détesté de tout ce que les universités et les rédactions occidentales comptent d'islamo-gauchistes à peu près pour les mêmes raisons qui ont mené Charb, Cabu, Bernard Maris et leurs collègues à l'exécution sommaire du triste mois de janvier 2015.
Mais on sait très bien que cela n'arrivera pas.
D'abord parce que trop d'intérêts économiques et diplomatiques sont en jeu, et ensuite parce que personne, dans les classes dirigeantes ou en mesure d'influencer l'opinion, n'a vraiment envie de déclencher une guerre idéologique ou de religion avec les millions de musulmans, en France et dans toutes les nations mahométanes du globe, qui peuvent se sentir personnellement outragés par des écrits ou des dessins irrévérencieux envers le Prophète arabe médiéval qui initia la doctrine et la lettre de la tradition religieuse islamique.
Surtout à l'heure où les ministres des Affaires étrangères français et allemand s'empressent d'aller baiser les babouches du nouveau pouvoir islamiste établi à Damas (au nom de la démocratie et du rejet de la tyrannie, bien sûr).
Dix ans plus tard, nous savons que Charlie a été vaincu au moins autant par la force idéologique inhérente à la mondialisation (j'ai expliqué ici plusieurs fois les raisons pour lesquelles l'unification commerciale, financière, culturelle et juridique du monde ne peut pas se faire sans ou contre l'islam) que par la violence criminogène des fanatiques salafistes de l'EI.
Donc, les amis, que vous soyez laïcards, francs-maçons irréguliers, islamophobes, paléo-jacobins ou sionistes, pas la peine aujourd'hui ou demain de venir nous jouer de la trompette. Vous avez perdu la partie, définitivement, et vous n'y pouvez plus rien.
Même Mélenchon, qui prononça l'oraison funèbre de son ami Charb le jour de ses obsèques, est passé du côté des Frères musulmans, et l'affreux Robert Ménard, qui demande désormais pardon pour avoir affiché les caricatures de Charlie au centre de sa bonne ville de Béziers, en ont marre, du droit au blasphème et des provocations enfantines des anciens bouffeurs de curé anarchistes maintenus dans le formol post-68.
Pareillement ni la tapageuse Rachida Dati, rue de Valois, ni l'illustre maison de Molière, place du Palais-Royal, n'entreprendront de monter pour l'occasion des représentations à hauts risques du Mahomet de Voltaire.
Et puis, dois-je le dire, moi aussi en fait, j'en ai un peu marre.
Même si je n'ai jamais fait mien le slogan racoleur inventé dans l'urgence par le graphiste et publicitaire Joachim Roncin, je trouvais jusqu'alors légitime que dans un pays de tradition chrétienne et de moeurs laïques on puisse se montrer librement irrespectueux ou hostile envers tel ou tel aspect de la religion musulmane.
Mais aujourd'hui, je renâcle. Pour deux raisons.
La première est que n'est pas Voltaire, Rabelais ou Marcel Aymé qui veut. Les caricatures de Cabu et des autres étaient quand même bien trop médiocres et vulgaires pour justifier l'accumulation de tant de cadavres.
La seconde, qui est la plus importante, consiste à reconnaître qu'il y a trop de facile complaisance à profaner ou ridiculiser le sacré des autres traditions quand soi-même on n'a rien d'autre à revendre qu'un sacré de contrebande, auquel nos élites libérales ou gauchistes ne se donnent même plus la peine de croire elles-mêmes.
"La modernité – entendue par l'alliance de la sécularisation et de l'autonomie individuelle – est une proposition que personne ne peut plus refuser", disait il y a quarante ans Marcel Gauchet, en forçant la lettre des derniers livres de Max Weber.
Aujourd'hui, on sait que de plus en plus de gens refusent la proposition moderne élaborée depuis trois siècles en Occident, et qu'ils seront portés à la refuser encore pour très longtemps.
Donc le combat a cessé, au moins temporairement, faute de combattants. Si vous en doutez, allez demander à la soeur de Samuel Paty ce qu'elle en pense.
Et puis surtout, ne me dites pas que je me trompe, ou que j'abdique quoi que ce soit. Il n'y a même pas eu une seule manifestation de masse pour défendre la liberté de Boualem Sansal, alors que son nom a été publiquement diffamé sur une chaîne de la télévision d'État.
Dommage malgré tout que les pauvres pitres foudroyés de Charlie Hebdo, comme plusieurs d'entre nous, n'aient pu anticiper l'avenir du monde dans lequel ils n'ont pas été en mesure d'entrer.

Jean-Pierre Luminet

- 6/1/2025 - Première bonne nouvelle politique de l’année : la démission de Justin Trudeau du poste de premier ministre du Canada. Cette sorte de Macron d’outre-Atlantique, c’est-à-dire un technocrate déconnecté des réalités du quotidien, à la botte de l’État profond « démocrate » américain, belliciste, chantre du wokisme le plus imbécile qui soit, a notamment géré de manière fasciste la pandémie de Covid-19. Il est maintenant désavoué par son propre parti, qui constate enfin que sous sa « gouvernance » le pays a sombré dans une forte inflation, une crise du logement, des services publics, et j’en passe. Conséquence : paralysie du Parlement.
Bon débarras. Au suivant pour le grand ménage.
Cela fait rêver pour notre pays, où le polichinelle national s’accroche désespérément, malgré la succession de désaveux tous azimuts et la dégringolade internationale du pays, dont il est essentiellement responsable.
"Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin" Ecclésiaste 10:16-20

Yannick Lefrançois / DNA

UK : Des milliers de gamines violées, les gauchistes accusent l’extrême-droite

H16

- 6/1/2025 - L’année 2025 est encore jeune, mais elle démarre dans l’horreur, celle de la prise de conscience (enfin !) des abominables viols massifs de jeunes filles au Royaume-Uni qui ont lieu depuis plus de trente ans et sur lesquels la presse britannique et occidentale avait consciencieusement choisi de rester fort discrète.

Des affaires anciennes

Ces affaires ne sont pas neuves, loin s’en faut.

Ceux qui suivent les médias alternatifs étaient au courant depuis au moins 2014, année à laquelle Daniel Hannan avait fait paraître un article (notamment dans Contrepoints) suite aux procès qui eurent lieu pour ces viols, tortures et meurtres de jeunes filles blanches à Rotherham.

Depuis 2014, d’autres affaires ont montré que le cas de Rotherham n’était pas unique et j’évoquais ici, en août dernier, leur accumulation et, à chaque fois, le fait que les autorités (majoritairement de gauche – un hasard) n’avaient pas agi par peur d’être accusées de racisme, les bandes criminelles étant généralement composées de Pakistanais (et plus largement d’immigrés du Moyen-Orient et d’Asie) plus ou moins fraîchement arrivés dans le Royaume. Le scandale avait quelque peu ému, mais sa répétition au cours des années suivantes dans d’autres patelins britanniques (Telford, Rochdale, Huddersfield…) a largement démontré la capacité étonnante des autorités à s’aplatir à chaque fois un peu plus bas.


Oui, vous avez bien lu : les autorités, minées par le politiquement correct et gangrenées par un gauchisme en pleine métastase, refusèrent d’agir par peur d’être taxées de racisme, laissant se développer les pires abominations afin de ne surtout pas stigmatiser une ethnie, un groupe racial ou une religion, en lieu et place d’une action de justice normalement étanche à ces considérations.

Pire : alors que se multipliaient les atrocités (on pourra évoquer le cas de Charlène Downes, qui après avoir été violée, fut tuée puis littéralement découpée et servie en kebab par ses deux violeurs, un ressortissant iranien et un autre jordanien), les autorités firent tout pour surtout poursuivre les victimes et s’assurer ainsi que les affaires soient aussi étouffées que possible.

Le panorama général qui se dégage de l’ensemble de ces affaires est affolant : des dizaines de milliers, possiblement des centaines de milliers de victimes furent ainsi oubliées, voire persécutées par les autorités pour garantir que le narratif du moment, à base de vivrensemble et autre politiquement correct agressivement appliqué, ne soit pas dérangé. Le tableau suivant résume le catastrophique état des lieux.


Une discrétion suspecte des médias traditionnels

Cependant, on doit noter le contraste entre la couverture médiatique de ces affaires en ce début d’année et le relatif mutisme de toute la presse les années précédentes : lancés dans des opérations de minimisations (avec un nombre d’articles aussi limité que possible lors des procès, par exemple), les médias traditionnels se retrouvent à présent à devoir revenir en détail sur ce qui, il y a dix, cinq ou trois ans, ne semblait pas faire l’objet de davantage qu’une couverture rapide entre deux autres faits d’actualité politique ou économique du moment.

Il semble bien que l’antiracisme rabique de l’époque soit en train de céder sous les assauts de la réalité.

Alors qu’il était jusqu’à présent interdit de constater la sur-représentation de certains groupes ethniques (pakistanais, afghans et indiens, notamment) chez les agresseurs, et qu’il était tabou d’évoquer un véritable racisme anti-Blancs dans ces exactions, petit-à-petit, les témoignages, les éléments sourcés se multiplient au point que les médias traditionnels ne peuvent plus les balayer d’un simple revers de la main.

Petit-à-petit apparaît en arrière plan le rôle sordide des politiciens qui permirent d’étouffer ces affaires. Dans ce contexte, le fait que Keir Starmer, l’actuel Premier ministre britannique, était à l’époque en charge de la poursuite pénale ou non de ces affaires, rend l’ensemble de plus en plus sulfureux : il ne fait plus de doute qu’il a alors pris de nombreuses décisions qu’on pourrait qualifier pudiquement d’étranges, étranges au point de nécessiter les gesticulations politiques actuelles de son parti pour qu’aucune enquête ne soit ouverte.

Difficile en effet d’imaginer que toutes ces affaires aient pu rester si longtemps discrètes sans que médias et politiciens n’aient quelque part de responsabilité directe dans les exactions commises, l’excuse d’une lutte un peu trop folle contre le racisme cachant mal les atrocités commises.

Les réseaux sociaux s’en mêlent

D’autre part, on doit souligner l’importance des réseaux sociaux et de leurs acteurs les plus influents pour enfin faire connaître ces affaires, notamment J.K. Rowling (l’auteur de Harry Potter) ou Elon Musk et leurs millions d’abonnés qui se servent de la plateforme X pour leur donner une nouvelle exposition grâce à un rapport publié le jour de l’An concernant la ministre de la Protection de l’enfance, Jess Phillips, qui a refusé de lancer une enquête du ministère de l’Intérieur sur l’exploitation bien connue des enfants à Oldham.

De façon prévisible, l’exposition de ces affaires faisant voler en éclat les discours habituels sur l’intégration, le vivrensemble et les avantages du multiculturalisme, il n’a pas fallu longtemps pour que toute la garde et l’arrière-garde de la gauche progressiste se réveille et crie comme un seul homme-soja au fascisme d’extrême-droite : pour ces individus, le sort des victimes passe encore et toujours après la lutte contre les amalgames, les discriminations et des mots durs dans des journaux et sur les réseaux sociaux.

Les masques gauchistes tombent

Pour toute l’aile gauche, le politiquement correct passe d’abord, avant toute notion de justice, et surtout, avant les victimes elles-mêmes : évoquer ces affaires, c’est toujours faire le jeu de l’extrême-droite, pardi.

Et sans surprise non plus, pas le moindre communiqué des féministes de gauche, probablement épuisées après le procès des viols de Mazan. Ces belles âmes sont toujours prêtes à émasculer de l’homme blanc mais toujours aux abonnées absentes lorsqu’il s’agit de dénoncer des crimes abominables menés par des hommes non blancs, ce qui montre au passage qu’elles ne sont pas là pour la défense des femmes, mais bien pour la défense d’une idéologie anti-occidentale, contre les hommes, et les hommes blancs seulement, bien avant d’être pour les femmes (qui ne sont finalement qu’un accessoire de leur idéologie).

À la fin, des dizaines de milliers de fillettes sont violées et prostituées par des monstres pakistanais ou afghans, mais la seule préoccupation des 50 nuances de raclures collectivistes « antiracistes » et autres extrême-centristes sur les réseaux et les médias est de rapidement traiter de facho tous ceux qui dénoncent les faits sans un mot pour les victimes, croyant qu’affubler les uns et les autres de l’épithète d’extrême-droite peut encore les faire taire. À ce rythme, tout le monde un peu sensé sera bientôt d’extrême-droite et il ne restera plus qu’un noyau d’excités apoplectiques, perdus dans leurs contradictions et leur réalité alternative sans lien avec celle vécu par l’écrasante majorité du reste du monde.


Et la France ?

Devant l’ampleur que prend le scandale britannique, il devient impératif de se demander ce qu’il en est en France, où les tournantes se multiplient dans certaines cités intouchables par les services de l’État.

Le silence de nos médias, de nos politiciens, leur réaction atavique de panique et l’usage frénétique d’épithètes infâmantes vis-à-vis des influenceurs majeurs sur les réseaux sociaux ne doivent laisser aucun doute : ce qui se passe au Royaume-Uni se passe aussi en France, nos médias et nos politiciens savent (on peut même se demander s’ils ne participent pas), et l’étouffement qui s’est déroulé outre-Manche a encore lieu dans l’Hexagone.

Il suffit de quelques recherches pour trouver rapidement de nombreuses affaires, comme ici, ici ou .

Heureusement, les autorités publiques françaises, toujours à la pointe du progrès, n’hésitent pas à innover, depuis l’inénarrable sifflet anti-relou jusqu’aux parkings réservés aux femmes en passant par les applications dédiées (mais rien encore pour l’exécution rapide des OQTF par exemple, ne nous précipitons pas !)…

Bref, cette année 2025 commence sur une horreur, et il apparaît clair que d’autres « révélations » seront inévitables dans les mois à venir, à mesure que les clients de Jeffrey Epstein ou de Sam « Diddy » Combs seront dévoilés (pour rappel, Jean-Luc Brunel était associé à Epstein et opérait à Paris) et à mesure que seront démantelés et exposés au grand jour les réseaux pédo-criminels impliquant célébrités, jet-set et politiciens d’influence.

Espérons que ces révélations, aussi douloureuses soient-elles, serviront à y mettre un terme, y compris en France.

Pour ceux qui veulent aller plus loin (dans l’abomination), vous pourrez voir un reportage sur Telford (traduit en français par l’IA), ou lire un exemple de jugement rendu dans l’une de ces nombreuses affaires, ici en anglais et ici traduit en français.


https://h16free.com/2025/01/06/79694-uk-des-milliers-de-gamines-violees-les-gauchistes-accusent-lextreme-droite

5 janvier 2025

Yann Thibaud

- 4/1/2025 - Diaboliser, déshonorer, discréditer et censurer toute personne ne pensant pas comme soi, en la traitant de fasciste, d'extrémiste ou encore, insulte suprême, de « complotiste » est à peu près aussi intelligent et pertinent que la même diabolisation, persécution et ostracisation qui eurent lieu de la part de l'Église, durant les siècles passés, à l'égard des prétendus hérétiques, sorcières, possédés, relapses ou apostats.
C'est pourtant la nouvelle mode qui s'est emparée de la scène politique depuis quelques années et qui conduit, au nom de la sinistre « cancel culture », à effacer littéralement quelqu'un en ruinant sa réputation et en le privant même parfois de ses moyens d'existence, en raison d'un simple désaccord idéologique qui devrait, en toute logique, donner lieu à débat raisonné et argumenté et non à un traitement aussi violent et déraisonnable que contraire à la morale et au bon sens les plus élémentaires.
Pour comprendre l'explication de cette folie furieuse d'intolérance et de condamnation a priori sans aucune forme de procès, de tout opposant à la doxa en vigueur, il est nécessaire, me semble-t-il, de remonter à l'origine religieuse de cette façon d'agir si extrême et si étrangère à la culture démocratique.
Si traiter quelqu'un de fasciste ou de nazi pour le disqualifier et l'empêcher de s'exprimer est une invention de Staline, c'est cependant aux États-Unis, pays de culture profondément puritaine, que s'est développée, dans les campus universitaires, la redoutable cancel culture, consistant à importer le pire de la religion, à savoir le fanatisme, l'irrationalité et l'intolérance, au sein même de milieux que l'on pourrait supposer privilégiés et particulièrement éduqués et évolués.
Il me semble que nous serions bien inspirés, nous autres Français, héritiers de Montaigne et Voltaire comme de Rimbaud et Hugo, de cesser pour une fois de singer stupidement tout ce qui nous vient d'outre-Atlantique, pour nous remémorer notre génie propre et régler nos différents et divergences par la discussion courtoise et respectueuse, plutôt que de vouer et jeter aux gémonies tous ceux qui ont l'audace et l'outrecuidance de penser différemment de nous-même.
En effet, si notre pays est aujourd'hui bloqué et ingouvernable, c'est essentiellement, et le navrant spectacle qui règne à l'Assemblée Nationale le démontre abondamment, à cause du climat de haine et de tensions inouï existant entre partis ou mouvances qui refusent absolument, obstinément et systématiquement de se parler et donc de s'entendre.
Il n'y aura pas de résolution de la crise gravissime que nous traversons par la victoire d'un camp sur l'autre camp, ni par l'effacement et la disparition d'une bonne moitié de la population jugée inapte et indigne, mais par le rétablissement du dialogue entre tous les membres de notre communauté nationale, par la cessation du combat fratricide et absurde que nous connaissons aujourd'hui, faisant terriblement penser à l'état d'esprit qui prévalait à l'époque de la Saint-Barthélémy.
Mais comment débattre ?
Il faudrait déjà pour cela en accepter le principe et cesser de rêver au grand soir qui nous débarrasserait, une bonne fois pour toutes, des prétendus ou supposés fascistes, considérés ontologiquement comme incapables de le faire.
Il faudrait également cesser de fonctionner émotionnellement et idéologiquement, pour être en mesure d'écouter véritablement l'autre et de prendre le temps de réfléchir pour parvenir à une vision commune et à une pensée neuve et fertile.
Autrement dit, c'est d'une nouvelle culture dont nous avons impérativement besoin aujourd'hui, ce que j'appelle pour ma part « écologie intérieure ».