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29 janvier 2025
Jean Mizrahi
- 29/1/2025 - Luc Ferry a toujours été un mystère pour moi : mauvais ministre de l'Éducation nationale, piètre penseur, émetteur de poncifs, etc. Il est pourtant invité régulièrement sur les plateaux TV ou les radios. Peut-être par amour des poncifs...
Il est médiocre, mais il vient de passer un cap et se vautrer dans une totale ignominie en affirmant que les Asperger, comme Elon Musk, seraient fous à lier. Sa formule est plus précisément : "bon, lui il est Asperger au dernier degré, c'est un fou, il faut quand même le dire il a été diagnostiqué Asperger donc c'est un barjot complet (...)".
Cela mérite donc plusieurs remarques :
1. Luc Ferry est un ignorant. Il ne sait pas ce que signifie être Asperger qui n'a rien à voir avec une quelconque "folie" au sens d'un individu qui "perd la raison", c'est-à-dire la capacité de voir le monde de façon à peu près objective, et de conserver le contrôle de son esprit et de lui-même.
2. Luc Ferry prétend être "philosophe". On pourrait lui demander de rédiger une dissertation sur ce que signifie être "normal" dans une société humaine, et sur les raisons qui conduisent souvent les groupes majoritaires dans ces sociétés, à en mettre d'autres à l'écart en les montrant du doigt parce qu'ils ne s'inscrivent pas dans une "normalité" supposée.
3. Elon Musk a certainement beaucoup de défauts, et je ne connais pas beaucoup d'individus qui n'en ont pas : Luc Ferry nous en fait d'ailleurs une démonstration éclatante. On aimerait que tous les "barjots" que nous avons en France (et là je dois dire que nous en avons un certain nombre, à commencer par Luc Ferry) soient capables de bâtir des entreprises comme Tesla ou SpaceX... La France serait bien plus riche.
4. Être Asperger est difficile, c'est un mode de relation aux autres que beaucoup ne comprennent pas, comme les Asperger eux-mêmes ont du mal à comprendre le fonctionnement "des autres". La très large majorité des Asperger s'intègre dans la société moyennant un effort important qui se traduit souvent par une grande tension intérieure, car ils doivent "faire semblant" d'être comme tout le monde alors que leur fonctionnement relationnel est différent. C'est vivre dans un stress que la plupart arrivent à gérer en contrepartie de gros efforts. Je le sais parce que je le suis et que plusieurs de mes enfants le sont. Ce n'est pas facile, mais nous faisons le plus souvent l'effort que "les autres" ne sont pas prêts à faire. Bon, c'est vrai, le couvercle de la marmite se soulève de temps en temps et on peut s'énerver, mais rien de grave ou dangereux.
5. On pourrait par ailleurs faire une longue liste des Asperger qui ont marqué l'Histoire : Mozart, Beethoven, Newton, Einstein et j'en passe. Oui ils étaient "différents" et ont probablement pu paraitre "bizarre" aux yeux de leurs contemporains au point d'être montrés du doigt, mais cela ne nous empêche pas collectivement de les admirer aujourd'hui pour leurs apports à l'humanité.
Donc pour résumer : Luc Ferry est un gros con. Parole d'Asperger.
Gastel Etzwane
- 28/1/2025 - La grosse dinde se dit favorable à l’envoi de troupes de pays membres de l’Union européenne pour défendre le Groenland contre les méchants Américains. Décidément, nous n’avons plus que des ennemis, nous devons nous défendre contre les Russes, mais aussi contre les Américains. Cette dinde ne sait pas que par référendum en 1985, le Groenland a décidé de ne pas entrer dans l’Union européenne. Mais ce n’est qu’un détail face à la stupidité de cette proposition. Proposition qui a été relayée par le crâne d’œuf qui nous sert de ministre des affaires étrangères en France.
CONSIDÉRATIONS SULFUREUSES AUTOUR D'UN BIDE
Gabriel Nerciat
- 28/1/2025 - Henry de Montherlant, dans ses carnets de 1926, notait que le dixième anniversaire de Verdun avait fait un bide (son premier succès littéraire était consacré à la mémoire des morts de l'ossuaire de Douaumont, et il en était aussi peiné que peu surpris).
Aujourd'hui, en 2025, c'est Auschwitz qui fait un bide.
Si l'on compare avec les commémorations qui eurent lieu en 2005, du vivant de Simone Veil et d'Elie Wiesel, dont j'ai gardé un souvenir aussi exact qu'affligé, c'est vraiment le jour et la nuit (sans mauvais jeu de mots).
Cela n'intéresse plus personne, et même les derniers témoignages des ultimes rescapés de l'Holocauste sont accueillis au mieux avec une indifférence polie. Les pontes de l'audiovisuel les diffusent d'ailleurs en fin de soirée, vers 23 heures, sur des chaînes d'État que personne ne regarde, même au cœur de la nuit.
On se croirait revenu au documentaire de Bertrand Blier de 1963, où les jeunes boomers des Trente Glorieuses affirmaient crânement devant sa caméra : "Hitler, connais pas !".
Nous, évidemment, on connaît : François Mitterrand après 1983 a fait en sorte que son fantôme devienne obsédant, mais les fantômes c'est comme tout. Quand ils hantent un lieu trop longtemps, ils finissent par faire partie des meubles, et on cesse de penser à eux ou d'en avoir vraiment peur.
Les droitards en accusent Mélenchon et l'extrême-gauche, de façon aussi piteuse et pavlovienne que les gauchistes accusaient Jean-Marie Le Pen de ressusciter le nazisme il y a trente ans. Mais il est évident que la vraie raison n'est pas là.
Simplement, les passions idéologiques du siècle précédent ne ressemblent pas à celles qui affolent ou bousculent le monde d'aujourd'hui. Le génocide hitlérien, c'est comme la peste bubonique ou l'élimination des Templiers : cela appartient plus à la section des horreurs du musée Grévin qu'à notre conscience du présent ou nos craintes du futur.
Même ceux qui ont voulu, cyniquement ou sincèrement, comparer les meurtres du 7 octobre aux camps de la mort en ont été pour leurs frais. Un type qui parle d'islamo-fascisme ou de nazislamisme se ridiculise dans la minute, même sur C-News.
D'ailleurs, les belles âmes progressistes qui feraient mine de s'en lamenter n'ont finalement que ce qu'elles méritent. Il y a de cela quelques mois, j'ai entendu une fille de 20 ans, beaucoup moins insolente que celles qu'on voit dans le documentaire de Blier, lancer à un journaliste de trois décennies son aîné : "Le monde dans trente ans va devenir une fournaise, et vous me parlez des massacres d'il y a un siècle ? En quoi est-ce que ça doit nous intéresser ?".
Eh oui, ma pauvre Elvire : on ne peut pas mobiliser deux apocalypses en même temps pour continuer à faire son beurre idéologique. Le Mal absolu ne souffre pas la concurrence ou le dédoublement, et tend nécessairement au monopole.
Mais à toute chose malheur est bon, comme on dit.
Tant que la Shoah - le concept inventé par Claude Lanzmann, bien plus que la réalité historique qu'il décrit - hantait l'essentiel des consciences européennes, une sorte d'anesthésie collective et mentale recouvrait le corps des nations de l'ouest du continent.
Tout ce qui évoquait la moindre dimension identitaire propre aux nations européennes, la plus petite évocation organique ou charnelle des peuples sédentarisés du Vieux Continent, se voyait relégué dans le vestibule funèbre qui mène aux chambres à gaz.
Je me trompe peut-être, mais il me semble que ce temps est fini, ou est en train d'agoniser. Et c'est heureux.
Car à la fin d'une anesthésie, il n'y a que deux solutions : on se réveille et on vit, ou bien alors on meurt. Pour de bon.
Intelligence artificielle : le coup de tonnerre DeepSeek
H16
- 29/1/2025 - Ces derniers jours, le monde de l’intelligence artificielle est entré en ébullition : en plus des progrès stupéfiants déjà enregistrés ces quelques années, ce qui s’est passé rebat fondamentalement les cartes tant dans le domaine de l’IA qu’au niveau de la géopolitique internationale…
Ici, on pourrait par exemple évoquer les dernières avancées qui ne cessent de surprendre comme, par exemple, un papier de Meta (la firme de Zuckerberg, très investie dans le domaine) qui relate les performances du projet SEAMLESSM4T dont les prémices remontent à 2022 et qui vise à permettre la traduction linguistique à la volée, sans passer par l’écrit.
Traditionnellement, les outils de traductions vocale enregistrent le locuteur dans une langue, produisent un texte à partir de ce qui est compris, traduisent le texte dans la langue cible et utilisent un outil de vocalisation pour le résultat final. Les progrès de Meta proposent de se passer des étapes intermédiaires et offrent à présent un « speech-to-speech translation » de 101 vers 36 langues, le tout en une paire de secondes de retard au plus, et en conservant l’intonation de la voix du locuteur. Il s’agit maintenant d’une solution robuste pour la traduction à la volée de niveau quasiment professionnelle, les métaphores et certaines subtilités culturelles ou linguistiques n’étant pas encore bien gérées.
Beaucoup d’argent… pour pas grand-chose ?
On pourrait aussi évoquer les 500 milliards de dollars d’appels de fonds largement médiatisés par Trump la semaine passée, et mis en place par les principales sociétés technologiques impliquées dans la course à l’intelligence artificielle : manifestement, les Américains n’hésitent pas à mobiliser de très larges sommes pour parvenir à développer des moteurs d’intelligence artificielle toujours plus pointus et performants. Cela explique au passage la transformation d’OpenAI, auparavant une fondation sans but lucratif, en une société capitaliste en bonne et due forme : beaucoup, outre-Atlantique, ont compris qu’il n’y avait pas une minute à perdre pour garantir que les prochaines avancées majeures dans le domaine seront de leur côté et non ailleurs.
Cependant, ces sommes et ces exemples, aussi importants soient-ils, viennent d’être complètement remis en cause par les derniers résultats de DeepSeek, une start-up chinoise qui avait jusqu’à présent déjà produit d’intéressants moteurs aux performances comparables aux acteurs les plus connus du marché (OpenAI, Meta, Anthropic, etc.).
Dans un ensemble de papiers et de sources logicielles publiés la semaine dernière, DeepSeek annonce son moteur R1 qui permet d’atteindre (au moins) les performances de o1 de chatGPT, l’un des modèles les plus performants actuellement disponibles. Et après analyse, les évaluations confirment en effet ces affirmations avec un point fondamental : R1 est disponible pour 3% du prix proposé par OpenAI. Mieux encore, étant « open source », chacun peut analyser, évaluer et mieux encore, reproduire le moteur chez soi en version raffinée, plus petite mais adaptée aux machines de bureau, ou en version complète lorsqu’on dispose d’une grosse machine ou d’une infrastructure informatique idoine.
Le point fondamental est que DeepSeek est une structure chinoise qui subit l’embargo plus ou moins ferme des États-Unis sur les puces les plus avancées qui comptent parmi elles celles consacrées à l’intelligence artificielle. Elle a donc développé ce moteur aux performances redoutables pour une petite fraction – les responsables de DeepSeek évoquent ainsi 6 millions de dollars – du coût de ChatGPT d’OpenAi qui ont, eux, investi des centaines de millions de dollars dans leur moteur actuel.
Et même si on se doute que l’embargo aura été contourné (et donc que l’investissement matériel serait très conséquent), même si certains se consolent en espérant que les Chinois n’auraient que « recopié » les principes développés par OpenAi, pour ceux qui ont déjà passé un peu de temps sur les sources publiées et les explications détaillées par DeepSeek dans ses papiers, il ne fait aucun doute que ses développeurs ont réalisé de vraies prouesses d’optimisation et de raffinement pour obtenir leurs résultats. Autrement dit, le matériel peut bien avoir été coûteux, l’entraînement du moteur, auparavant hors de prix, devient soudainement très abordable.
Au passage, ceci illustre une nouvelle fois que des contraintes fortes (ici, en terme de technologies et de fonds) génèrent des améliorations et des optimisations essentielles par nécessité, et démontre que les modèles produits jusqu’à présent sont largement optimisables et n’ont probablement pas les besoins énergétiques et financiers aussi énormes qu’on envisageait jusqu’alors.
Un impact géopolitique certain
Avec un tel moteur, DeepSeek bouleverse complètement l’écosystème de l’intelligence artificielle tel qu’il existait jusqu’à présent.
D’une part, en entraînant un modèle à 670 milliards de paramètres pour 6 millions de dollars, DeepSeek démontre une performance opérationnelle des dizaines de fois meilleure que celles des autres grands acteurs du marchés. Le saut qualitatif est si impressionnant qu’il signifie par exemple que des douzaines de laboratoires de développement d’intelligence artificielle peuvent potentiellement obtenir des résultats égaux ou supérieurs avec des financements bien plus faibles que prévus.
En outre, cela veut dire que la stratégie américaine d’embargo et de sécurisation des technologies correspondantes ne marche absolument pas et, même, se retourne contre eux : la relative aisance technologique et financière dans laquelle ont baigné les entreprises de la Silicon Valley ont certes permis leur émergence et leur ont donné une certaine avance, mais cette dernière est à présent presque évaporée. Les processeurs les plus avancés dont disposent les Américains (au contraire des Chinois) ne leur offrent finalement qu’une avance modeste. On peut même parier que seront possibles de nombreux autres gains par optimisation, rendant l’écart encore plus criant.
Mais surtout, en rendant leur modèle complètement libre d’accès (il est sous licence MIT, ce qui veut dire que n’importe qui peut récupérer le code et le modifier à sa guise pour ses propres besoins) et en fournissant l’ensemble des résultats de leurs recherches, les équipes de DeepSeek ont largement réduit la barrière à l’entrée de production des larges modèles de langage, offrant la possibilité à des petits acteurs de rejoindre la course.
Mieux encore : sur le plan géopolitique, cela veut dire qu’on peut abandonner l’idée jusqu’à présent en vogue (et notamment décrite dans un récent et touffu papier sur Situational Awareness) selon laquelle on allait s’acheminer vers un monopole en matière d’IA. Pour beaucoup d’observateurs et d’acteurs du milieu, tout indiquait que les Américains cherchaient à obtenir la suprématie dans le domaine et qu’une fois obtenue, il serait à peu près impossible de les en déloger. DeepSeek, en publiant l’intégralité de son moteur, égalise le terrain de la façon la plus radicale.
Enfin, avec DeepSeek comme point de repère, Grok, OpenAi ou Meta vont devoir faire beaucoup, beaucoup mieux pour justifier l’écart de prix facturé à leurs clients… Ceci explique assez probablement pourquoi Grok est à présent disponible gratuitement sur X, la plateforme de Musk, et pourquoi OpenAi a rendu son moteur o3-mini gratuit ou précipité la disponibilité de ses agents…
Pendant ce temps, en Europe…
Les prochains mois promettent encore de nombreux rebondissements. Cependant, une grande absente de ce qui se passe dans le domaine de l’intelligence artificielle reste l’Europe. Les gesticulations de Breton, qui se sont soldées par une régulation étouffante du domaine, se traduisent essentiellement par une disparition des Européens, et ce alors que beaucoup d’entre eux se sont (habilement) exfiltrés outre-Atlantique pour rejoindre les Américains.
Peut-être l’arrivée de DeepSeek mettra enfin l’intelligence artificielle à portée des administrations françaises, ce qui nous évitera les regrettables productions d’entreprises financées par l’État français, comme celle d’un copain de Macron qui a pondu Lucie, ce moteur plus proche des meilleures saillies de Lucie Castets que des performances de Lucy dans le film éponyme de Luc Besson.
Peut-être. Mais vu les directions prises, ne pariez pas trop dessus.
28 janvier 2025
Gastel Etzwane
- 28/1/2025 - J’ai lu que Jordan Bardella a déclaré être inspiré par la démarche de Donald Trump aux États-Unis. C’est une sorte de revirement, puisque jusqu’à la victoire de l’Américain, le Rassemblement national s’était montré réservé à son égard.
Quoi qu’il en soit, dans cet article, Bardella évoque comme point de comparaison possible la politique d’immigration de Donald Trump. Il oublie cependant à quel point la démarche de Trump est éloignée de la sienne.
D’abord Donald Trump n’a jamais pratiqué la dédiabolisation, bien au contraire, il a toujours affirmé ses positions de la façon la plus radicale et directe possible.
Il n’a jamais cherché à s’attirer la sympathie des médias dominants, mais les a soit ignorés, soit frontalement attaqués. Alors que j’ai encore en tête l’attitude de serpillière de Bardella lorsqu’il est allé chez Léa Salamé. Entre autres.
Donald Trump ne recherche jamais le politiquement correct, il affirme ses positions, conformément à ce qu’il a promis aux électeurs.
Donald Trump a bâti sa campagne sur la souveraineté restaurée des États-Unis et il a immédiatement pris des décisions en ce sens. Faut-il rappeler la position du rassemblement national, qui ne veut plus quitter aucune institution européenne, ou otanienne et donc qui ne veut pas véritablement d’un pays souverain.
Mais surtout, ce qui constitue peut-être l’obstacle le plus dirimant à une victoire de Jordan Bardella, c’est qu’il est coincé, gentillet, et que je l’imagine mal danser en public. Et pourtant, voilà le secret de la victoire de Donald Trump, du président argentin et d’Elon Musk.
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