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21 février 2025

Retailleau : aura-t-il le courage, ou pas ?

Gilles La Carbona


Retailleau est l’ambiguïté érigée en espérance. Il est ce clair-obscur qui cache ce qu’il ne veut pas montrer tout en suggérant ce qu’il ne pourra jamais être. Ancré dans le camp des LR, ceux qui soutiennent Ursula von der Leyen, il serait soudainement cette solution que nous attendons tous. D’aucun n’hésitent pas à l’auréoler du titre de souverainiste, parce qu’il a voté contre Maastricht et a été contre le traité de Lisbonne. Cela pourrait presque convaincre s’il n’avait, entre-temps, succombé aux sirènes de l’alignement pro-européen, jeté aux orties les convictions qui auraient aujourd’hui valeur de persévérance et donneraient au personnage l’épaisseur et la dimension qu’il aimerait matérialiser, comme un de Villiers, toujours aussi droit dans ses bottes qu’il y a trente ans.

Comme quoi rien n’était impossible ! Il devient bon de faire semblant d’adopter une posture initiée sans doute par l’environnement international qui commence à donner raison à ceux qui n’ont pas vendu leur âme pour un poste. Lui et ses amis ne se sont jamais opposés franchement à Macron, ni à ses Premiers ministres, évitant soigneusement de voter des motions de censure, notamment sur des budgets dont on mesure depuis peu tout le drame qu’ils ont occasionné pour nos finances. Ils n’ont pas hésité à faire alliance avec la macronie et la gauche, pour faire barrage au RN, préférant voir des députés de gauche être élus, et laissant ainsi filer une occasion de renouer avec une droite en recomposition, dont ils auraient pu être les artisans. Seul Ciotti a eu le courage de briser l’absurde préjugé et de choisir le camp qui lui semblait le plus à droite, ou pour être honnête, le moins à gauche ! Retailleau c’est l’excuse par l’amnésie. Il fustige un magistrat qui applique la loi qu’il a votée lui-même quelques mois auparavant, et qui permet à un Algérien expulsé de revenir comme une fleur… sans se souvenir que c’est lui-même et ses amis qui l’ont ordonné.

Il faut que ce soit un auditeur en plein direct qui le lui rappelle, le confrontant dans l’instantané à son propre vide. Si la loi était si mauvaise, pourquoi l’avoir votée, parce que dans la précipitation et l’incurie, il n’a pas pris le temps d’évaluer les conséquences de ce qu’il faisait… Il est ce rêve évanoui d’une grandeur qu’il n’arrive pas à affirmer, tant il s’est laissé corseter par l’européanisme obligatoire, imposé et accepté pour continuer à exister. Car son problème est celui d’être, de durer. Un souverainiste dans un gouvernement de Macron, c’est comme si une dinde se présentait en cuisine un soir de Noël avec un petit sac de marrons… Comment peut-on se commettre avec un tel personnage, lui qui n’a fait que vendre la France à la découpe, sans jamais rencontrer de la part des LR une protestation, ni même une demande d’explications ? Comment rester aux côtés de cet homme dont la seule ambition est la dilution de la nation dans cette Europe qu’il vénère. Pourrait-il rassembler autre chose que ce centre mou et inconséquent dont sort Bayrou, ou cette droite languissante, épuisée et frileuse, qui évite les vrais débats, et n’ose plus nommer les choses, encore moins lister les problèmes ?

Il est cette représentation qui ne s’entretient plus avec le peuple et ne peut donc comprendre ce qu’il attend. Il n’a qu’une vague idée et s’en remet à ses communicants pour rattraper un réel qu’il a depuis longtemps abandonné. Parle-t-il du Frexit ? Non, ce serait faire un affront à sa servitude entendue auprès de l’impératrice Ursula. Il ne veut surtout pas être excommunié et perdre son statut de leader au sein d’un parti qui ne brille plus depuis des lustres et ne fait illusion qu’au prix d’alliances contre nature. Mais nous le savons, durer est son objectif. Il y parvient très bien d’ailleurs, c’est un spécialiste. Songez, être passé de Pasqua à Macron, il fallait une certaine souplesse d’échine et des principes à géométrie variable pour y parvenir. Ces qualités sont hélas le contraire des vertus que possède un souverainiste. Il s’est éloigné de sa famille, de ses certitudes, par clientélisme électoral, par calcul personnel. Peut-il revenir à ses premières amours ? Avoir le courage de se renier un peu, de reconnaître qu’il s’est perdu avec cette Europe-là ? Il œuvre encore dans un gouvernement macroniste, où le Premier ministre est impliqué dans une sordide histoire. Rien que ce fait devrait le conduire à quitter son poste. Si Bayrou n’a pas la dignité de partir, que lui ait celle de ne pas rester aux côtés d’un personnage qui vient de mentir avec l’aplomb d’un Cahuzac. Il est des fréquentations qu’il vaut mieux ne pas entretenir, s’en éloigner devient un acte de résistance, de courage, rester tout le contraire.

Du panache que diable, mais on en vient à douter. Retailleau, tout comme le RN, ne se donne pas les moyens et le courage d’apparaître comme la solution pour demain et risquent l’un comme l’autre, d’être rattrapés par l’histoire à laquelle ils auront tourné le dos. L’histoire va vite en ce moment et à trop attendre pour prendre le vent, ceux qui ont pu apparaître un temps comme en phase avec les aspirations des peuples, pourraient sombrer corps et biens…

Pierre Duriot

Yann Bizien

- 21/2/2025 - Lors de leur dernière rencontre, Donald Trump a bien secoué le bras et l'épaule d'Emmanuel Macron.
Lundi, si sa visite à Washington est confirmée, il pourrait bien prendre une vraie claque.
Car le narcissique repousse toujours les limites. Il dépasse les lignes rouges sans aucun remord. Il ne voit pas son narcissisme car c'est sa nature et sa nourriture.
Trump sait qu'il va accueillir un président finissant, sans majorité pour le soutenir, un chef d'État en disgrâce et à la tête d'une France surendettée, sans souveraineté, tiers-mondisée, ensauvagée et fracturée.
Trump connaît aussi parfaitement l'état de nos armées fragilisées par des décennies de coupes budgétaires.
Macron se rend à Washington pour prendre la lumière dont il a tant besoin pour lui-même et pour sa survie politique. Il y va pour remonter les bretelles d'un président pourtant élu par 77 millions d'Américains et qui dispose d'une majorité solide pour le soutenir au Sénat et à la Chambre des représentants. Il va donner des leçons à un président qui dispose de l'armée la plus puissante au monde.
Il y va pour "tutoyer" Donald Trump.
La morale de ce moment géopolitique est que l'orgueil, l'arrogance et la narcissisme conduisent à tous les abus, tous les culots et à tous les excès.

Emmanuel Macron confirme sa rencontre avec Donald Trump à Washington et il sait déjà ce qu’il va lui dire

Emmanuel Macron veut notamment mettre en garde son homologue américain contre toute faiblesse face au président russe Vladimir Poutine.

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20 février 2025

LE GRAND DÉPLACEMENT

Nicolas Maxime

- 18/2/2025 - Sous nos yeux se prépare l'un des plus grands plans de déplacement forcé d'une population depuis la Seconde Guerre mondiale : l'expulsion progressive et systématique des Palestiniens vers les pays arabes. Il s'agit du plan Trump soutenu par Netanyahu. Ce projet, qui vise à redessiner la carte du Proche-Orient au détriment du peuple palestinien, s’inscrit dans une continuité idéologique illustrant la brutalité d’une politique néoconservatrice qui, sous couvert de "paix", légitime l’annexion, la dépossession et la fragmentation du territoire palestinien.
Dire que certains ont cru naïvement que Trump représentait une alternative pacifiste dans ce conflit... Loin de rompre avec l'impérialisme interventionniste de ses prédécesseurs, il en a été le prolongement exacerbé, offrant à Israël un boulevard pour intensifier sa politique de colonisation et d’apartheid. Trump a même poussé le cynisme à son paroxysme en envisageant de transformer Gaza en une "Riviera" où l’enclave ravagée par la guerre deviendrait un projet touristique lucratif, livré aux spéculateurs immobiliers et aux grands groupes hôteliers.
L’Histoire jugera sévèrement cette complicité active dans le démantèlement des droits d’un peuple et dans l’établissement d’un ordre fondé sur le nettoyage ethnique et l'expulsion.

UN MÉTIER PRESQUE COMME UN AUTRE

Gabriel Nerciat

- 20/2/2025 - Notre Banquier Président, sans majorité ni légitimité mais toujours vaillant, a réuni ce matin les représentants parlementaires des principaux partis politiques du pays pour leur expliquer à quel point l'heure est grave.
Pensez donc : le dictateur en disgrâce de Kiev l'a averti, grâce à un traducteur danois rémunéré par George Soros, que Poutine, appuyé par des fascistes américains originaires du Texas et affiliés au Klu Klux Klan, s'apprêtait à envahir la Pologne, l'Allemagne, l'Autriche, l'Italie et sans doute la France.
À nouveau, donc, c'est le retour des heures les plus sombres de notre histoire, le moment où le crépuscule enfante des monstres, etc., etc. (tout le monde connaît la chanson).
Après cette brillante philippique, notre chef d'État, infoutu de se faire respecter par le président de l'Algérie ou celui des Comores, va s'envoler vers Washington pour rappeler à Trump qu'il faut se montrer d'une dureté d'airain face à Poutine, permettre à Kiev de mener la guerre contre Moscou jusqu'au dernier Ukrainien valide, et que toute autre attitude relèverait d'une sympathie inavouée pour l'ancien Führer allemand.
Au besoin, il est prêt à envoyer 4 à 5000 soldats français sur place, pour faire la cuisine pendant que les soldats ukrainiens iront au casse-pipe le ventre plein.
Beaucoup de gens, moi le premier, accusent souvent Emmanuel Macron d'être stupide, lâche, inconséquent, narcissique ou versatile.
Mais finalement je crois qu'on se trompe.
Cet homme est très cohérent : il a été désigné pour anéantir tout ce qui pourrait encore représenter l'idée ou la trace d'une souveraineté et d'une dignité françaises, afin que par ses destructions et ses amputations répétées l'Union européenne en tant qu'empire bureaucratique supranational souverain soit.
Un peu comme Landru, Charles Ponzi ou Lolo Ferrari, il fait simplement le métier qu'il a choisi.
Plutôt bien, hélas, il faut l'admettre ; reconnaissons cela. Ceux qui l'ont élu et réélu avaient un instinct sûr.

Marc Amblard

CONSEIL CONSTITUTIONNEL : JUSTE POUR COMPRENDRE

Richard Ferrand, ce n’est pas le gars qui avait été condamné pour prise illégale d’intérêts alors qu’il avait fait louer par les Mutuelles de Bretagne qu’il dirigeait, des locaux appartenant à sa compagne ?
Ce n’est pas aussi celui qui avait continué à percevoir un salaire de ces mêmes mutuelles en tant que "chargé de mission" alors qu’il était ministre ?
C’est bien lui que Monsieur Macron a proposé pour être président du Conseil constitutionnel, la plus haute instance de France qui veille à la conformité des lois ?
Et c’est bien lui que les députés, y compris ceux du RN, ont approuvé hier ?
C’est bien ça ? C’est juste pour être sûr d’avoir bien compris.

19 février 2025

Stéphane Rozès
19/2/2025

La décision du Conseil d’État de fermer C8 est une décision partisane

C8 est la première chaîne de la TNT. C’est ce que l’on appelle une chaîne populaire.
Personnellement, je ne regardais guère C8 et n’ai pas de sympathie pour Cyril Hanouna. Par ailleurs, je n’ai pas été invité sur CNews, également du groupe Bolloré, depuis des années.
Mais une chose importe plus que tout au monde : c’est la liberté d’expression.
C8 peut être sanctionnée pour des manquements, mais fermer C8, comme le font les régimes autoritaires et les dictatures, cela n’est pas possible.
Dans la vie de la Cité, seuls les principes doivent prévaloir, a fortiori dans les démocraties libérales. Le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel en sont les garants.
Le Conseil d’État a fait ici preuve de partialité idéologique, d’autant qu’il n’a pas eu, ainsi que l’ARCOM, la même sévérité à l’égard des manquements à l’impartialité de l’audiovisuel de service public.
Cette décision est un précédent dangereux. Il faut le dire. Ceux qui ne le feront pas ne seront guère crédibles quand ils parleront de liberté d’expression.
Les principes de la République et de la démocratie ne sont pas à géométrie variable. Ils se défendent intégralement.

Radu Portocala

- 19/2/2025 - Les deux chambres du Parlement ont décidé aujourd’hui de se plier une fois de plus à la volonté d’Emmanuel Macron en votant pour l’accession de Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel.
Le fait est, bien entendu, lamentable. Mais ce qui est encore plus lamentable, c’est d’apprendre que cette victoire n’a été possible que par l’abstention du Rassemblement national. Le « premier parti d’opposition » (mais opposition à qui ? à quoi ?) choisit donc de faire une fleur à un président de la république dont le but affiché est, précisément, l’inéligibilité de Marine Le Pen et l’anéantissement du RN.
Balancement de la vie politique française entre triste, absurde et ridicule…
Yann Bizien

- 19/2/2025 - Depuis quelques jours, les grands perdants de la guerre en Ukraine utilisent la peur pour soumettre les peuples européens à leur volonté belliciste.

Ils ne veulent pas vraiment la paix, mais la continuité de la guerre avec la peur de la Russie comme moyen de la prolonger "jusqu'à la victoire" de l'Ukraine.

Depuis plusieurs années maintenant, la peur est au centre de la politique d'Emmanuel Macron, de ses gouvernements, et de Mme von der Leyen.

Levez-vous ce matin, écoutez-les, et vous subirez alors le langage de la peur.

On nous ordonne d'avoir peur de tout : du réchauffement climatique, des catastrophes naturelles, du COVID, de la grippe, de la France Insoumise, de la censure, des narcotrafics, des nouveaux nazis, de l'extrême droite française, britannique, hongroise, italienne et allemande, mais aussi de la Chine, de la Russie de Poutine et, désormais, de l'Amérique de Trump.

La peur gronde dans la bouche de la classe politique européenne au pouvoir. Elle est devenue le moyen exclusif et central de toute politique.

La peur est un sentiment de danger imminent. Elle peut entraîner une inhibition de la pensée, et prépare l'individu à fuir ou se défendre.

Soyez de bons citoyens obéissants, ayez donc peur de tout, les amis, y compris de votre ombre, et, surtout, marchez sur la pointe de vos pieds, ayez de bonnes sueurs froides et le sang glacé.

Soyez surtout prisonnier de la peur de Vladimir Poutine qui va attaquer à partir de demain les pays membres de l'OTAN en Europe, après trois années d'une guerre pourtant épuisante et meurtrière contre l'Ukraine.

Si, si, croyez ce pouvoir. Il vous le dit. C'est donc vrai. Poutine va certainement nous attaquer.

Le pouvoir vous l'assure. Ayez peur. Dans ces conditions, tout ira mieux.

Pendant que Donald Trump gouverne avec l'optimisme de la grandeur et l'espérance de la paix, nos "élites" nous enferment dans leur logique de la peur permanente.

Si vous voulez contrôler un peuple, surtout, faites-lui peur. C'est le meilleur moyen de l'auto-conservation, et de garder du pouvoir.

La peur est une arme puissante qui repousse toutes les limites. Elle va permettre à Emmanuel Macron et à Mme von der Leyen de dépenser encore plus l'argent que nous n'avons plus, faute d'économies, pour notre défense.

Le pouvoir veille donc à ce que votre peur soit bien une réalité. Il nous faut vivre dans un climat d'angoisses perpétuelles entretenu dans des médias qui ont perdu toute notion critique d'indépendance, de recul et de hauteur de vue.

Écoutez Jean-Noël Barrot. C'est un professionnel de la manipulation des masses par l'usage habile de la peur sur des citoyens conditionnés donc obéissants.

L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence, donc à la guerre.

Voilà l'équation du pouvoir, alors que la peur est pourtant une mauvaise conseillère.

La peur est une vieille potion politique qui n'est pas toujours magique.

JD Vance avait raison. Nous devons nous inquiéter davantage du comportement de nos élites qui usent et abusent de la peur comme moyen permanent de la politique.