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11 mars 2025

LA FICTION MOLDAVE

Jean-Claude Delhez

- 10/3/2025 - Depuis 3 ans, le pouvoir politico-médiatique nous répète que la Russie ambitionne d'envahir d'autres pays que l'Ukraine. Certains prétendent même qu'elle veut engloutir l'Europe entière. Beaucoup désignent nommément, aujourd'hui encore, les futures victimes de l'impérialisme russe. Le pays le plus souvent cité ? La Moldavie.
La Moldavie est une petite république coincée entre l'Ukraine et la Roumanie, proche de la mer Noire. La voie directe pour l'atteindre, à partir du front russe, passe par les villes ukrainiennes de Kherson et d'Odessa. Je voudrais, à ce sujet, vous rappeler un événement qui s'est déroulé le 19 octobre 2022, à Kherson justement.
Quand la Russie envahit l'Ukraine, fin février 2022, son armée occupe en quelques jours toute la rive sud du Dniepr, jusqu'à la centrale nucléaire de Zaporija et au barrage hydroélectrique de Khakovka. Elle s'empare également de la ville de Kherson, capitale de province, ainsi que de la campagne qui l'entoure, située de l'autre côté du Dniepr. Puis le front se stabilise. Aujourd'hui encore, il longe le cours du Dniepr sur plusieurs centaines de kilomètres.
Mais, pendant quelques mois, la Russie a disposé de ce que les militaires nomment une tête de pont. Une tête de pont c'est une poche de terrain, de territoire, située au-delà d'un fleuve. C'est une position qui a son importance. En effet, un fleuve est un obstacle. C'est une large tranchée remplie d'eau. Une position défensive idéale. Qui tenterait de le franchir sous le feu de l'ennemi risquerait de subir de lourdes pertes. Par contre, s'il dispose d'une tête de pont sur l'autre rive, il peut attaquer sans avoir à franchir le fleuve.
Deux exemples historiques. En 1944, les Britanniques lancent une offensive contre les Allemands dans les Pays-Bas. Pour s'assurer la possession des ponts sur la Meuse et le Rhin, ils parachutent plusieurs divisions derrière les lignes allemandes. Ils bénéficient ainsi d'une tête de pont à Arnhem. Les Allemands doivent mobiliser plusieurs divisions pour les en repousser et reprendre le contrôle du fleuve. En mai 1940, envahissant la France, l'armée allemande vient longer le cours de la Somme. Elle en profite pour s'emparer de plusieurs têtes de pont au sud du fleuve (Péronne, Amiens...). Dès lors, lorsqu'elle lance son offensive finale, en juin, l'attaque démarre de ces têtes de pont afin de conduire la France à cesser le combat quelques semaines plus tard.
Et donc, en mars 2022, la Russie s'était ménagé une tête de pont au-delà du Dniepr, à hauteur de Kherson. A partir de cette tête de pont, l'armée russe aurait pu attaquer en direction de la grande ville d'Odessa, peuplée partiellement de russophones. Et au-delà d'Odessa, voici la frontière moldave. Or, sept mois plus tard, l'armée russe évacue toute la tête de pont de Kherson, repasse le Dniepr et fait sauter les ponts. Elle s'installe en défensive sur la rive sud du Dniepr, position qu'elle occupe toujours actuellement.
N'importe quel officier vous dira qu'une armée qui prend ses quartiers le long d'un fleuve se met en position défensive et témoigne d'une volonté de ne pas aller au-delà. Le même officier vous dira que c'est encore plus flagrant lorsqu'elle abandonne une tête de pont. La tête de pont, c'était le tremplin pour lancer une offensive. L'abandonner c'est refuser d'aller plus loin. C'est aussi se barricader derrière un fleuve pour tenir le terrain conquis.
Ainsi donc, depuis deux ans et demi, l'armée russe s'est mise en position de ne menacer ni le sud de l'Ukraine, ni la Moldavie, ni la Roumanie et encore moins les pays situés plus à l'ouest. Continuer de prétendre, depuis lors, que la Russie ambitionne d'envahir la Moldavie ou d'autres Etats est un mensonge de plus dans la déferlante de la propagande européenne.

Gilles Casanova

LA POLITIQUE DU VIBE

Natalia Routkevitch
9/3/2025

"Autour de nous, le monde est très compliqué, très dangereux, guetté par la guerre dont tout le monde sait qu'elle serait une catastrophe. Une compréhension commence à se manifester : il y a des visites, des rencontres entre hommes responsables, des échanges d'idées... Ce qu'il faut surtout pour la paix, c'est la compréhension des peuples. On se dispute pour des frontières, des ambitions... Les régimes passent, les peuples restent. Il faut rapprocher les peuples les uns des autres par-delà les idéologies. Il nous faut notre puissance… Quand on n'est pas fort, on ne compte pas... Il nous faut aussi la volonté...
Il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités."

Ces derniers jours, en observant des tentatives de manipulation toujours plus outrancières, j’ai repensé à ces paroles du célèbre discours du général prononcé en 1959 et aux raisons de la dissociation actuelle de plus en plus manifeste entre les signes envoyés et les « choses comme elles sont ». La dissociation qui engendre ce climat oppressant du mensonge qui imprègne tout.
Nous avons sans doute largement sous-estimé les ravages causés par la mainmise des communicants sur nos vies. Les désastres ont été nombreux, mais il est fort probable que le pire soit encore à venir – et nous en avons eu un avant-goût cette semaine.
Il est normal que chaque citoyen, quel que soit son niveau d’expertise, puisse exposer ses arguments et exprimer ses émotions devant les autres. Il est normal qu’il y ait du spectacle, de la pensée magique, des chamans qui font vibrer les foules.
Le drame survient lorsque ceux qui sont censés prendre des décisions éclairées en s’appuyant sur les faits et le réel, ainsi que ceux qui devraient éclairer le public, sont entièrement occupés à une autre tâche : faire vibrer, susciter des émotions, provoquer du "vibe". Lorsque ces chamans, show-men et performeurs de tout genre se font passer pour des savants, des experts, des hommes politiques compétents connaisseurs des réalités et du terrain...
"Ce que nous donnent les communications de masse, ce n'est pas la réalité, c'est le vertige de la réalité", disait Baudrillard. Le mot "expertise", utilisé pour qualifier ceux qui défilent dans les médias, a perdu son sens. Ce n’est plus la profondeur et la qualité des connaissances qui font un expert, mais le fait même de passer dans les médias et de bien présenter, à savoir capter l’attention d’un public de plus en plus distrait en suscitant de l’émotion (les chaînes ont besoin de vues).
"Je partage avec vous mon analyse de ce qui s’est passé dans le bureau ovale, parce que c’est ma vérité émotionnelle et que cela compte autant que n’importe quelle autre analyse", écrit une blogueuse très populaire. Kamala Harris montre que la joie (Joy) peut être une stratégie politique, lisait-on dans la presse, manifestement enchantée, en 2024.
On en est là.
Ce qui est curieux, c’est que malgré cela, nous sommes persuadés de vivre sous le règne de la raison, de la science et de l’objectivité. Nous nous croyons infiniment supérieurs aux hommes du passé qui consultaient des oracles et des diseuses de bonne aventure. Quelle illusion !

Il y a quelques années, j’ai trouvé dans un petit livre de Renaud Girard l’énumération de sept piliers fondamentaux d’une véritable diplomatie réaliste. Depuis quelque temps, il se contredit pas mal, mais on comprend que les temps sont durs et que, pour continuer à être publié dans la presse de référence, il faut savoir faire quelques concessions à la doxa.

Quoi qu’il en soit, voici les principes qu’il évoque :

1. Assumer l’histoire
Étudier le passé du dossier que l’on doit traiter, examiner la région, les événements, les forces à l’œuvre depuis des siècles, et non pas seulement l’instant présent, est une condition préalable indispensable à toute évaluation sérieuse de la situation.

2. Être réaliste
Une bonne diplomatie ne relève ni de la morale ni du conformisme : elle repose sur les réalités, les intérêts et les rapports de force, les choses comme elles sont. La véritable morale se moque des postures moralisantes. Une diplomatie fondée sur des principes moralisateurs aboutit souvent à des résultats immoraux (les exemples ne manquent pas). Ainsi, le réalisme n’est-il pas du cynisme ; au contraire, il en est l’antidote.

3. Séparer l’intérieur de l’extérieur
Un État ne peut pas appliquer les mêmes principes de gouvernance à sa politique intérieure et à sa politique étrangère. Ce qui est acceptable en interne peut être totalement inadapté aux relations internationales.

4. Assurer l’indépendance nationale
Une diplomatie dépendante d’intérêts étrangers ne peut être ni efficace ni souveraine.

5. Privilégier le temps long
La diplomatie est l’art du sang-froid et de la patience. Elle exige de se libérer de la dictature de l’émotion, qui impose une vision court-termiste et est alimentée par la pression médiatique.

6. Renforcer le multilatéralisme
Aucun pays ne peut avancer seul dans un monde interdépendant, mais les alliances doivent être bâties sur des intérêts mutuels et non sur des illusions idéologiques.

7. Entretenir la dissuasion
Un pays qui ne possède pas de moyens de dissuasion – militaires, économiques ou stratégiques – ne peut peser dans les rapports de force internationaux.

J’ajouterais pour ma part un principe fondamental : il faut toujours garder en tête que, le plus souvent, la politique ne consiste pas à choisir le bien, mais à choisir le moindre mal.

Pourquoi l’Europe éprouve-t-elle tant de difficultés à ancrer sa politique dans le réel ?
Est-ce parce qu’elle a cru possible de s’affranchir des réalités humaines pour s’appuyer exclusivement sur des constructions idéologiques déconnectées du terrain ?
La diplomatie de l’Union européenne – une entité déracinée, détachée des peuples, construite sur des inversions et refusant d’assumer certaines origines peu avouables – pouvait-elle seulement être réaliste ?
Elle persiste à marteler ses dogmes et les idées fixes qu’elle a inventés, peut-être par crainte de voir s’écrouler l’édifice qu’elle a construit.

Petit sondage : voulez-vous la démocratie ou la dictature ?

Jean Mizrahi

- 11/3/2025 - Nous approchons à grands pas du moment où il nous faudra répondre à une question toute simple, mais redoutable : démocratie ou dictature ? Et pas dans les livres d’histoire, hélas, mais bien dans nos vies ordinaires.
Prenons le cas de M. Călin Georgescu, ancien candidat à la présidentielle roumaine. Je ne le connais pas, je n’ai pas lu son programme, et je ne saurais vous dire s’il préfère le bortsch ou la mămăliga. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il a été interdit de se représenter à une élection après que la première a été annulée parce qu'il allait la gagner. Et ça, ça mérite réflexion.
Alors peut-être est-il un affreux jojo. Peut-être a-t-il des idées à faire frémir un dictionnaire, peut-être voue-t-il une passion suspecte pour Vladimir Poutine. C’est fort possible. Mais le problème n’est pas là. En démocratie, les électeurs ont le droit d’avoir mauvais goût, et les candidats, celui de défendre des idées idiotes ou même dangereuses – tant qu’ils respectent les règles du jeu. Et la règle la plus fondamentale est simple : tout pouvoir doit pouvoir être renversé pacifiquement par une élection suivante.
Or, dans cette affaire roumaine, on semble avoir oublié que la démocratie, ce n’est pas seulement le choix du menu, mais aussi le droit à la carte. Et qu’un candidat qui dérange, tant qu’il ne foule pas aux pieds la Constitution, doit pouvoir se présenter. Sinon, ce n’est plus une démocratie. C’est un casting truqué.

Bruxelles ferme les yeux... ou est à la manœuvre

Voilà des années que l’Union européenne aime à se poser en garante des bonnes mœurs démocratiques. Du haut de leurs tours de verre, nos commissaires traquent les entorses à la « liberté démocratique » de Varsovie à Budapest, tels des justiciers en cravate. Mais là, silence radio. Aucun commissaire européen pour s’émouvoir du sort de ce candidat roumain. Pourtant, il n'a pas été condamné pour quoi que ce soit. Mais il est persona non candidata, et ça passe comme une lettre à la poste (européenne).
On pourrait admettre une exclusion si l’homme avait été reconnu coupable de crimes graves, ou si son programme comprenait des réjouissances comme l’abolition des élections ou le retour du servage. Mais ce n’est pas le cas. Il est juste suspecté. Autant dire, un délit de sale gueule démocratique.
Quand les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites.
Il est assez cocasse, et même un peu inquiétant, d’entendre Thierry Breton, cet ex-commissaire européen qui a tout raté, déclarer que si l’AfD prenait le pouvoir en Allemagne, l’UE s’en occuperait « comme en Roumanie ». Les amateurs de démocratie apprécieront le sous-entendu. On se dit que dans les bureaux de Bruxelles, certains sont déjà en train de repeindre la façade en gris-vert.
Certains s’émeuvent, souvent à l’extrême droite, de cette dérive. Ils y voient une dictature molle. Le terme est peut-être excessif – encore que – mais la tendance n’a rien d’anecdotique. Même Yanis Varoufakis, pas franchement connu pour ses accointances avec les nostalgiques du fascisme, s’en alarme. Quand un gauchiste grec et quelques souverainistes français s’accordent sur un point, c’est qu’il y a matière à discussion.

La grande muette des anciens partis

Plus inquiétant encore est le silence poli, voire approbateur, des partis traditionnels européens. Pas un mot. Pas un froncement de sourcil. Seuls quelques voix périphériques s’étranglent à l’idée qu’un candidat populaire puisse être sorti du jeu sans autre forme de procès. Mais ces voix sont noyées dans l’indifférence médiatique, quand elles ne sont pas moquées par des éditorialistes soulagés qu’on épargne à la démocratie un choix « désagréable ».
La tentation est grande, en somme, d’éliminer le gêneur quand il devient trop populaire. C’est plus rapide que de débattre. Et moins risqué que de perdre.

Le risque d'un retour du chef en treillis

Pendant ce temps, chez nous, un président français rejoue les grandes heures du treillis pour annoncer, entre deux photos en blouson Top Gun, que nous sommes en guerre. Ça avait déjà marché pour le Covid, pourquoi se priver ? Cela lui avait permis d’imposer des règles d’une inventivité kafkaïenne, dignes d’un concours Lépine de la bêtise administrative au point qu'un quotidien allemand avait renommé la France "l'Absurdistan".
Le voici donc en chef de guerre, prêt à monter au front (dans un hélico climatisé), expliquant que la situation exige des mesures exceptionnelles. Vieille recette éprouvée : rien de tel que la peur pour demander aux citoyens de se taire et de marcher droit. Et dans ce registre, Macron a de grandes tentations. Car il se verrait bien encore à l’Élysée dans vingt ans. Après tout, lui seul sait ce qui est bon pour la plèbe.

Mettre fin à la démocratie fast-food

Le drame de la démocratie contemporaine est que nous en avons fait un produit de consommation courante. Tous les cinq ans, on nous demande de choisir un chef dans une vitrine bien éclairée. Mais passé le moment de l’élection, le client est prié de se taire. On lui a vendu un rêve, il reçoit la facture.
J'aime tout particulièrement cette phrase de Rousseau dans "Du Contrat Social" : « Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement : sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien. » Nous avons modernisé l’idée : nous pensons être libres entre deux matchs de foot et un achat Amazon.
Le référendum de 2005 ? Une farce cruelle : on a demandé leur avis aux Français, puis on a soigneusement piétiné leur réponse. Depuis, pourquoi s’étonner que le peuple préfère parler de tout sauf de politique ? Il décroche, il déserte la chose publique, et au bout du compte, il demande qu’on impose l’ordre, puisqu’il n’y croit plus.

Piège à démocratie

Voilà où nous en sommes. Nous avons bricolé une démocratie d’apparence, où l’on élit des représentants, mais où le peuple n’est qu’un figurant dans une pièce écrite par d’autres. Et encore, ça tient grâce à la liberté d’expression – quand elle n’est pas censurée pour raisons sanitaires, climatiques ou géopolitiques. Mais ne nous plaignons pas : on peut encore dire que Macron est un sale con (ce qui n'est peut-être pas si éloigné de la vérité) sans risquer le goulag. C’est bien, mais c’est insuffisant.
Le vrai danger, c’est la pente douce. Une démocratie qui ressemble de moins en moins à une démocratie. Une Roumanie qui interdit les candidats gênants. Une France qui rêve de museler certains opposants par des méthodes diverses en invoquant le « bien commun ». Jusqu’au jour où le peuple, lassé, passera la main à plus autoritaire.

Le choix est simple : redonner du pouvoir au peuple, ou glisser vers la dictature

Si nous voulons éviter ce glissement, il faut repenser la démocratie. Donner aux citoyens le pouvoir de décider, pas seulement de choisir parmi des slogans. Les Suisses votent tous les mois et s’en portent très bien. Leurs dirigeants sont sobres.
Si nous ne faisons rien, nous finirons dans une démocratie Potemkine, gouvernés par ceux qui disent une chose et en font une autre. Le peuple n’aura plus qu’à se taire et applaudir, ou espérer un miracle. Et les miracles, en politique, sont rares.

10 mars 2025

Dessin de Kak

Rien de tel qu’une bonne guerre !

H16

- 10/3/2025 - Panique chez les dirigeants européens : Trump arrête tout support financier et matériel à l’Ukraine. Finies les petites sauteries payées par l’Oncle Sam, il va falloir s’organiser « entre nous » ! Cornaqués par un Macron et une von Der Leyen surexcités, ils choisissent alors habilement de reprendre le flambeau dépensier.

Sans mal, cela commence avec une surenchère dans les montants évoqués.

Depuis 2022, l’Union européenne et ses États membres ont multiplié les mesures en faveur de l’Ukraine : 135 milliards d’euros d’aide, facilités de crédit via une enveloppe de 50 milliards d’euros, et un prêt supplémentaire de 35 milliards d’euros validé en octobre 2024.


Las. Tout cela semblait un peu chiche.

Ursula von Der Leyen a donc dévoilé le 4 mars dernier un plan visant à mobiliser 800 milliards d’euros sur cinq ans. Cela fait la bagatelle de 160 milliards annuel ; pour rappel, le budget annuel de l’Union tourne autour de 170 milliards.

Ce nouveau plan vise à renforcer la défense européenne et soutenir l’Ukraine et inclut 150 milliards d’euros sous forme de prêts bonifiés aux États membres, une réorientation des fonds de cohésion (392 milliards d’euros pour 2021-2027) vers des projets de défense et s’accompagne d’une flexibilisation des règles budgétaires (exclusion temporaire des dépenses de défense du calcul des déficits) d’autant bienvenue que certains pays pataugent dans les déficits. Enfin, signalons la « mobilisation accrue du secteur privé » qui se fera par l’intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI) qui garantit rien qu’à l’évocation de son nom l’utilisation pertinente et pas du tout connivente de ces gros bouillons joufflus d’argent public.

Bien évidemment, cette surenchère financière se double d’une surenchère médiatique avec propagande grossière.

Les médias traditionnels profitent de leur pouvoir décroissant avant que l’attrition naturelle de leur cœur de cible vieillissant ne les pousse à l’insignifiance et cela donne lieu à des titrailles mêlant parfums de Corée du Nord à des bruits de succion forcenés :


Apparemment, la presse note avec justesse que Macron pousse les gens à se rassembler spontanément mais oublie de préciser que c’est pour l’injurier et réclamer sa démission.

Hardie, elle imagine même dans notre pénible locataire élyséen un véritable leader européen, au moment même où les négociations de paix se déroulent entre Russes et Américains, les Européens en ayant été soigneusement écartés.

Eh oui : grâce à une presse servile, Macron fait la démonstration d’une vacuité phénoménale et s’auto-proclame chef d’un groupe qui n’est pas invité à parler.

Enfin, il serait difficile de passer à côté de la surenchère de la psychologie de la peur, méthode largement utilisée en 2020 pour forcer les foules au conformisme total.

Outre la distribution d’anathème sur les odieux individus (forcément pro-Poutine) qui réclament un peu de recul avant de s’emballer, le Président et sa cohorte d’imbéciles gouvernementaux se sont lancés dans l’habituelle gesticulation guerrière pour nous convaincre de tout et son contraire.

Selon eux, le Kremlin est suffisamment fort pour chatouiller les portes de Paris, mais il est aussi épuisé par trois ans de conflit mené grâce à la récupération d’électroménager, de chameaux et d’ânes ou de forces nord-coréennes.

Il faut DONC absolument lancer un emprunt national auprès des Français. Oui, le lien de cause à conséquence est ténu, mais c’est sans importance puisque tout est question de marketing : on appellera ça « l’emprunt anti-Russes », il sera un chouilla obligatoire et on dira que l’État le remboursera s’il le peut, mais il ne le pourra pas et ce ne sera pas du tout un vol pur et simple et tout le monde sera content.


Ces surenchères ne doivent rien au hasard : elles reprennent point par point le « Manuel Covid » employé en 2020. Ici, on passe simplement du coronavirus au méchanvirusse.

Les médias, les experts de plateau et les sondages sont utilisés pour gonfler les menaces hors de toute proportion.

On attise ensuite des divisions au sein de la population (vieux/jeunes, riches/pauvres, citadins/campagnards, étrangers/autochtones) afin d’isoler les individus et d’ostraciser la dissidence. En poussant à percevoir la société comme une lutte permanente de tous contre tous, on empêche la formation d’un corps social unifié contre les décideurs.

Enfin, on stigmatise l’opposition de façon aussi crue et simpliste que possible : ne pas être ouvertement pour les Ukrainiens signifie sans nuance être secrètement pour Poutine, leur refuser des finances et du matériel revient à souhaiter sans nuance l’annihilation de l’Ukraine. Et par l’utilisation de glissements sémantiques sordides, accepter finances et matériel revient bien vite à accepter l’envoi de troupes, puis d’appelés.

Ici, l’idée est de faire peur aux petits hommes-soja, aux consensuels, aux conformistes. Ceux qui ont accepté les confinements, les auto-attestations puis les piqûres-miracles n’ont pas de raison de ne pas accepter le reste. On peut menacer d’envoyer au front, avec une heureuse alternative : seuls les soumis restent au bercail, et comme pour le réchauffement climatique qui passera à la trappe (les tanks ne pouvant être électriques), ils devront juste payer des taxes pour échapper à la guerre.


Car oui, tout se résume essentiellement à une sordide histoire de gros sous : Macron et les autres dirigeants européens rêvent à la fois de mobiliser de vastes sommes de pognon gratuit du public dont un pourcentage retombera heureusement dans leurs poches bien privées, et à la fois d’utiliser cette peur de la guerre et cet « élan communautaire » (aussi artificiel soit-il) pour pousser une fédéralisation de l’Union par son armée, une Europe de la Défense, ce vieux projet qui remonte quasiment à sa création mais qui a toujours échoué, les prérogatives nationales l’emportant toujours.

Cette fédéralisation est trop pratique pour être oubliée : elle permet de se passer, enfin, de l’encombrante démocratie. Celle-ci sera mimée, vaguement, par l’organe croupion de l’Union exactement destiné à ça, le Parlement européen, pendant que les non-élus continueront leurs projets sans s’embarrasser des peuples.

Cependant, la crise pandémique de 2020 n’a pas été sans effets. Outre des finances (françaises et européennes) épuisées, beaucoup ont pris conscience des mensonges déployés à cette époque. Depuis, les dirigeants ont largement démontré leur duplicité et leur incompétence. Retenter la même musique devant le même public pourrait ne pas marcher comme prévu.


https://h16free.com/2025/03/10/80402-rien-de-tel-quune-bonne-guerre
Radu Portocala

- 5/3/2025 - Quand on veut se donner de l’importance, ça peut coûter très cher. Et ce n’est pas seulement Macron qui est dans ce cas, mais la plupart de ses pairs européens.
Je note que du temps de l’Union soviétique, personne n’a tenu un tel discours à la fois alarmiste et agressif. Quelqu’un ne sachant rien de ce qu’il se passe pourrait imaginer, en l’écoutant, que les chars russes sont à 10 kilomètres de Paris.
Et puis, quand on a Merkel et Hollande qui disent publiquement et clairement que les accords de Minsk n’ont pas été conclus pour être respectés, mais pour que l’Ukraine ait le temps de s’armer en vue d’une attaque contre la Russie, comment peut-on dire que c’est la Russie qui les a violés ? Comment veut-il, en racontant de talles énormités, qu’il ait une quelconque crédibilité internationale ?

mélimélo

⬦ Les chars russes ne peuvent pas entrer dans Paris... ils ne sont pas Critair 1.
Nicolas Farkas

⬦ Une bonne guerre pour sauver le climat ? Grâce aux tanks électriques et aux bombes bio faites en compost d’acier récupéré, guidées par des puces recyclées de vieilles machines à laver, nous pourrions repousser l’envahisseur russe en restant fidèle à notre slogan : sauver dévie !
Christian Dubuis Santini

⬦ Ce qui fait sens dans l'arme nucléaire c'est la dissuasion. S'il faut un conclave à 27 pour décider, il n'y a plus de dissuasion.
Gilles Casanova

⬦ Pro-guerre, pro-vax, pro-masque, pro-climat, pro-censure : même combat ?
Marc Amblard

⬦ Spinoza : « Ils combattent pour leur servitude comme s'il s'agissait de leur salut. »
En son temps le philosophe parlait des fanatiques religieux. Je vous laisse deviner – ou choisir – à quelle autre catégorie de personnes cela s'applique aussi aujourd'hui.
Jean-Pierre Luminet

⬦ L'élection de Trump fait s'ouvrir les bouches et de réels complots apparaissent !
Gilles Casanova

⬦ La manipulation de masse pour les Nuls : quand tous les médias disent la même chose, avec les mêmes mots, alors il ne faut pas penser tout de suite qu'il y a consensus mais il faut se demander s'il n'y aurait pas propagande.
Alexis Haupt

⬦ Un jour, Français, vous avez dit non à l'UE et ils l'ont fait quand même. Aujourd’hui, l'UE envisage de vous faire manger de la poudre d'insectes sans vous consulter, évidemment. Bref, au fond, la question est là : quelle est votre limite, Français ? Eh oui, car vous devez savoir qu'en face, ils n'en ont aucune : si vous ne dites pas stop, c'est une véritable société de serfs que vos enfants connaîtront.
Alexis Haupt

⬦ J'ai un ami qui est xénophobe. Il déteste à tel point les étrangers que lorsqu'il va dans leur pays, il ne peut pas se supporter.
Raymond Devos

⬦ Trump veut la paix.
Poutine veut la paix.
Même Zelensky veut la paix.
Nos dirigeants veulent la guerre.
Bon ben maintenant c'est clair comme de l'eau de roche : l'UE n'est pas qu'une machine totalitaire, c'est aussi une machine mortifère.
Alexis Haupt

⬦ Le PS a bien raison de rompre avec LFI : la dernière fois qu'il s'est présenté seul, il a fait 1,75%, sa vraie valeur !
Gilles Casanova

⬦ L'extrême droite, c'est le programme de la droite, le racisme en plus.
Jérémy Xk

⬦ Que s'est-il passé pour que la gauche qui scandait en 68 : « il est interdit d'interdire » affirme aujourd'hui qu'il est obligatoire d'interdire ?
Yann Thibaud

⬦ L'affaire du Covid ne fait que commencer. Après le crime, vient le temps des révélations, puis celui des procès.
Alexis Haupt

⬦ Tous les macronards, à savoir ceux qui objectivement soutiennent la ligne gouvernementale de Macron – même et surtout s’ils prétendent le contraire ! (pass nazitaire, climatisme, Europe…) – quittent X ou annoncent qu’ils vont le faire, quelle bonne nouvelle !
Christian Dubuis Santini

⬦ Ne pas confondre WEF et ZEF.
Au WEF, les milliardaires arrivent tous égaux en jet privé pour "sauver la planète", alors qu’en ZEF, les citoyens sont triés en ‘basic’ ‘premium’ et ‘gold' pour savoir si leur voiture peut entrer en centre-ville…
Christian Dubuis Santini

⬦ « Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges. » (Nietzsche)

⬦ Je suis un fervent partisan de l'idéal démocratique inspiré de la démocratie athénienne, qui fit la force de cette cité il y a bien longtemps. Mais cet idéal impliquait une véritable responsabilité populaire, donc une participation du peuple, rendu responsable de ses décisions et ne pouvant accuser personne d'autre que lui-même des échecs pouvant survenir.
Jean Mizrahi

9 mars 2025

Derniers remugles de la dictature européenne

Anne-Sophie Chazaud

- 10/3/2025 - Les temps que nous vivons se caractérisent par une sorte de contraction événementielle dans laquelle la dimension temporelle semble s'accélérer ou se remplir, une densité inédite ainsi que des convulsions qui peuvent être effrayantes ou enthousiasmantes selon le regard qu'on leur porte.
Il s'agit des convulsions d'agonie du Vieux Monde ainsi que des convulsions de naissance du Nouveau, qui se croisent sous nos yeux et semblent aller dans tous les sens, alors que leur analyse lucide est relativement claire (et pour ma part me réjouit).
Depuis la révolution conservatrice et populaire historique voulue par le peuple américain, le spectacle du naufrage pathétique et suicidaire de l'Union Européenne et tout particulièrement de la France, – en raison de la psychologie tordue de la Macronie, d'un niveau extrêmement préoccupant de corruption des institutions républicaines mais également de torpeur du peuple lui-même, manifestement accoutumé telle la grenouille dans la marmite d'eau de plus en plus chaude et qui finit ébouillantée sans réagir, à se faire confisquer méticuleusement tout son être –, ce spectacle donc n'en finit plus de s'exhiber de manière tout à fait répugnante.
Le show de supermarché offert par la Macronie et ses alliés est à ce titre l'une des choses les plus hideuses et repoussantes qu'il ait jamais été donné de voir : des personnages insignifiants, médiocres, stupides, souvent incultes, physiquement incapables et moralement défaillants appellent à la guerre avec autant de légèreté que des bonimenteurs de Grands Boulevards vendant un décapsuleur magique ou un pèle-légumes, sachant que le cas échéant, si guerre réelle il y avait, les conseilleurs ne sont évidemment comme d'habitude pas les payeurs et ceux qui causent ne sont pas ceux qui font : de même qu'ils ont grassement nourri le monde entier avec l'argent des autres (raison pour laquelle ils haïssent le DOGE Musk qui siffle la fin de la récré et nettoie les écuries d'Augias), ils envisagent sans difficulté d'aller défendre les frontières d'autres pays (quand ils ont délibérément détruit celles de leur propre pays) avec le sang des enfants des autres : "quoi qu'il en coûte" du sang des enfants qu'ils n'ont pas ou qu'ils se sont gardé d'éduquer de manière à en faire des soldats valeureux. Pour cela, ils comptent naturellement sur le sang des patriotes sur lesquels ils auront passé des décennies à cracher en les traitant de fascistes et en les empêchant de défendre leur propre pays.
Ils ont méticuleusement dépecé la France, ils ont méthodiquement bradé toutes les ressources économiques du pays, privées et publiques, ils ont absolument tout détruit, ils ont laissé ce pays se transformer en narco-État où des gangs règnent sur une bonne partie du territoire avec leur complicité objective, ils ont tiers-mondisé la France, ils l'ont ruinée, ils ont détruit TOUT ce qui fonctionnait, plus aucun service public ne peut fonctionner correctement en raison de leur nullité tandis que leur instinct de prédation les a également conduits à ruiner le secteur concurrentiel national qu'ils ont vendu à la découpe selon leurs intérêts douteux.
Et à présent, tels des poulets sans tête depuis la déroute de la momie Biden (incarnant à merveille la décomposition de l'État profond US), ils découvrent de nouveaux mots, comme "souveraineté", comme "nation", comme "patriotisme", et ils essaient de faire accroire aux masses captives de médias propagandistes et dégénérés que le danger n'est pas ce qu'ils ont causé et que subissent les gens jour après jour, l'insécurité endémique, la ruine, la paupérisation, la faillite et la corruption, non, le danger ce sont les conflits limitrophes entre slaves pour lesquels ils n'auraient pas le moindre scrupule à envoyer mourir nos jeunes patriotes, (enfin, ceux qui n'auraient pas été préalablement embastillés pour mal-pensance idéologique ou plantés et égorgés par des couteaux ou des machettes allogènes...).
L'Union Européenne, dans ce paysage convulsionnaire, est parvenue au stade ultime de sa dégénérescence totalitaire. Celle que nous annonçons et dénonçons sans relâche depuis des années et qui en constitue l'essence-même (puisqu'il semble qu'à ses yeux seul le régime de Kiev ait droit aux honneurs du patriotisme et du combat souverainiste).
L'Union européenne est actuellement une sorte de métastase de l'État profond (elle en était jusqu'alors une émanation).
Cette chose dictatoriale et totalitaire annule les élections et entrave la démocratie ainsi que les libertés lorsque les peuples européens ne se plient pas à sa folie corrompue.
Elle tord les mots, les détourne, les inverse, elle appelle liberté la servitude, elle appelle souveraineté la soumission, elle appelle guerre la paix, elle soutient des islamistes qu'elle qualifie d'inclusifs en Syrie et ment sur ses responsabilités dans les massacres perpétrés par ces islamistes qu'elle a armés, elle s'invente des ennemis parce qu'elle n'a pas d'essence propre autre que mensongère, -tout comme les USA néo-cons arguaient de l'existence d'armes de destruction massive en Irak-, elle invente à présent une pseudo-menace russe sur l'Europe qui n'est autre en réalité que le spectacle du champ de ruines en lequel elle a transformé les peuples européens. Tel le pervers narcissique, l'Union Européenne et tout particulièrement son bras macronien ne sait plus tien faire d'autre qu'accuser le monde entier de ses propres turpitudes. Elle hait les Chinois, elle hait les Russes, elle hait les Américains, elle méprise les Indiens. Le mensonge, la perversion, la corruption, la drogue, la dégénérescence morale et physique, la haine profonde de ce qui fait l'essence-même des peuples européens, voilà de quoi l'Union européenne est le nom.
À ce titre, ce qui se passe aujourd'hui en Roumanie représente un moment de bascule capitale : soit le peuple roumain, soutenu par tous les patriotes européens, parvient à faire enfin plier la dictature européiste, laquelle vient purement et simplement d'opérer un coup d'État contre le peuple roumain pour des motifs fantasmagoriques (et la répression sera terrible, nous le savons déjà), soit la dictature va prendre des proportions et un essor nouveaux pour aussi longtemps que durera la fin de vie de la métastase qu'elle incarne.
Dans tous les cas, il est évident qu'elle finira par crever, comme toutes les dictatures, la question étant de savoir dans combien de temps.
L'Europe et ses peuples sont à un tournant. Soit ils vont pouvoir embrasser la formidable révolution mondiale en cours, et reprendre leur destin en main, soit ils vont s'enfoncer pour quelques temps encore et plus durement dans une agonie interminable où les porteurs de cette dégénérescence useront de TOUS les moyens pour se survivre à eux-mêmes (politiquement).

À BAS LA GUERRE ! C’EST LA PAIX QUE NOUS VOULONS !

Jacques Cotta

En 1914, les partis socialistes de la 2e Internationale soutenaient leur propre bourgeoisie et cautionnaient l’affrontement mortel des ouvriers allemands et français sous l’uniforme… La plus grande boucherie exterminatrice de l’histoire était en route.
Aujourd’hui, ils prennent le même chemin. Faure se dit d’accord avec Macron. Tous, PS, PCF, FI, Verts… ont voté les crédits de guerre qui enrichissent les capitalistes sur le dos des destructions, de la misère, de la mort…
À bas la guerre des impérialistes qui ruinent et assassinent les peuples ! À bas les crédits de guerre pris sur les budgets de santé, d’éducation, des retraites, des services publics !
À bas les va-t-en-guerre qui font tuer les jeunes lorsque eux demeurent à l’abri !
Il est urgent qu’un mouvement populaire se dresse pour affirmer : À bas la guerre, c’est la paix que nous voulons !

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