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16 mars 2025

Tiephaine Soter

- 13/3/2025 - Le niveau politique français est arrivé à un niveau d'où, je crois, il ne se relèvera jamais à moins d'un événement d'une violence inouïe qui fera passer la Saint-Barthélemy pour une fête foraine familiale et conviviale.
Le régime de l'extrême centre n'a plus aucune prise avec la France et vit dans un pays européen qui s'apparente à quelque chose comme à mi-chemin entre le Nirvana et Xibalba. Tout y est : les vieux jouisseurs dégueulasses, les sacrifices humains (y compris ritualisés), la fantasmagorie de la guerre (qu'on n'ira surtout pas faire mais les autres c'est pas grave "il faut s'engager"), le patrimoine dilapidé et même détruit ("on s'en fout de ces vieilleries"), la morale quelle qu'elle soit refusée au nom de la "liberté" sadique... Message politique ? Rien, juste "faut l'Europe" et ça ne va pas plus loin.
La gauche, reléguée à l'extrême gauche, voit peut-être sa pire dégringolade maintenant qu'elle est résumée au franc-mac' Mélenchon. Lutte des classes, justice sociale, égalité citoyenne, tout ça désormais c'est l'extrême droite. Le discours de gauche se résume à dénoncer l'extrême droite, les machin-phobies, et à défoncer la planète au nom de l'écologie. Le camp du bien qui te mène en enfer avec ses bonnes intentions, dont l'unique direction est celle de l'absurde et du refus d'accepter le monde comme il est.
Quant à la droite, il semble que son horizon se limite désormais aux influenceurs caricaturaux qui vendent des formations pour être viril, pour draguer les nanas, qui bouffent des trucs gras "du terrouar", et font semblant d'avoir lu deux-trois trucs vaguement intelligents qui font classe. Quand ils ne font pas de la pub pour prozis, entre deux pubs pour leur bouquin profond rédigé avec ChatGPT, ils te font des leçons sur la civilisation française tellement crétines qu'elles ne seraient même pas dignes d'un encart blague dans Picsou Magazine.
Et tout ce beau monde semble désormais n'avoir plus pour horizon ultime que l'antisémitisme, problème tellement marginal dans notre société que pas un Français ne connaît une seule personne à en avoir vraiment fait les frais dans sa vie, alors qu'absolument tout le monde connait quelqu'un qui s'est fait cambrioler, tabasser voire agresser sexuellement. Que tout le monde connaît au moins une famille de son entourage qui va aux restos du cœur ou à la banque alimentaire parce que les fins de mois sont devenues imbouclables pour la majorité des gens. Alors que tout le monde connaît quelqu'un qui a des problèmes de santé apparus au cours des 4 dernières années pour les raisons que tout le monde connaît très bien mais refuse d'admettre. Alors que tout le monde refuse que le psychopathe de l'Élysée nous amène vers la guerre et fasse joujou avec des armes nucléaires.
Je ne supporte plus la politique française. Ce n'est même pas du caniveau, c'est pire que de la fosse septique. C'est au-delà de tout ce que nos ancêtres ont eu à supporter avant de craquer et de tout brûler. Aucune caricature, aucune parodie, aucune satire n'a jamais atteint le niveau d'absurdité et de stupidité qui est celui de notre société française en 2025.
Je me demande si ça vaut le coup qu'on se fasse chier à lutter pour préserver ce qu'on peut, et repousser cette pourriture qui ronge jusqu'à nos âmes. Plus les jours passent, et plus je me dis que même y foutre le feu pour tout cramer ne vaut pas l'allumette pour le faire.
Notre société me désespère. Que Poutine balance ses bombes, et qu'on n'en parle plus.

15 mars 2025

Patrice Gohier

- 15/3/2025 - Voilà pour moi une preuve évidente, absolue, définitive, que la bourgeoisie, la classe riche et dominante, est une composante parasitaire de nos sociétés.
Pourquoi faudrait-il "travailler plus" ?
Alors que rapidement, les gains de productivité et les créations de richesses vont augmenter de manière phénoménale grâce aux applications, à la numérisation, à la robotisation et aux progrès exponentiels de l' IA ?..
Exploiter davantage de ressources et épuiser la Terre ? Pressurer encore plus les travailleurs ? Uniquement pour que la bourgeoisie confisque toujours plus de richesses ?!
Et dans le même temps, le Forum de Davos et ses illuminés proposent de réduire l'humanité de moitié : les pauvres sont trop nombreux !..
Il y a une classe confiscatrice qui s'engraisse sur le dos de la bête. Hugo résumait ça en disant "c'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches".
Il deviendra bientôt évident aux yeux de tous que "l'Économie" – qui fut jadis une nécessité pour satisfaire les besoins – est devenue un simple appareil de domestication et d'assujettissement de la multitude par une minorité de pervers vaniteux, établissant des règles et des lois afin que la majorité ne cesse jamais d'entretenir leur opulent narcissisme.
Et je crains qu'aucun politicien, parasite de la classe parasitaire, n'ait véritablement envie de changer cet état de choses...
Parce que la réalité, c'est qu'il faudra travailler moins, et surtout "de moins en moins" !
Créer 6000 types de voitures différentes, de téléphones différents, de barbecues différents sera bientôt (ça l'est surement déjà !) impossible et dévastateur. Il faudra très vite en finir avec "l'ère du gâchis" issue de la révolution industrielle.
Mais "travailler moins", c'est être plus libre de son temps (le seul véritable luxe !), donc penser, se promener, discuter, lire plus...
Et c'est ce que la classe bourgeoise ne veut à aucun prix ! Parce que soudain, son inanité apparaitrait clairement aux yeux de tous, et c'en serait fini de sa domination confortable.
Ne jamais oublier la phrase d'Adolphe Thiers, le créateur de notre système politique dominé par les riches, qui n'a pas changé depuis 200 ans : "Un peuple instruit est ingouvernable."
Parce qu'un peuple instruit se gouvernerait lui-même...

MOURIR POUR DES VALEURS

Gabriel Nerciat

- 14/3/2025 - (...) Je ne sais plus quel belliciste otanien (je crois que c'est Nicolas Tenzer ou un autre va-t-en-guerre de la même eau) s'exclamait l'autre jour sur un plateau de télévision : "Nos valeurs démocratiques et libérales sont tellement précieuses et universelles que nous ne pouvons pas les laisser humilier par plus fort que nous. Si la Russie gagne cette guerre, ce n'est pas seulement l'Ukraine, mais la civilisation des Lumières qui sera vaincue".
Que de charniers étaient contenus dans cette seule phrase, dès l'emploi liminaire de l'adjectif possessif au pluriel.
Ce qui m'a toujours tenu éloigné de la gauche en général et de la social-démocratie en particulier, ce n'est pas tellement le fait de me vouloir de droite (il y a une bêtise de droite encore plus crasse et plus épaisse que celle du dernier ilote trotskiste décolonial : écoutez parler Robert Ménard dix minutes, et cela vous donne envie d'aller boire illico un verre avec Fabien Roussel ou Arnaud Montebourg), mais plutôt la constatation que la gauche préfère toujours des valeurs abstraites ou métaphysiques (dans le pire sens du terme) à la défense ou la compréhension de réalités sensibles et particulières.
Un type qui commence par vous dire qu'il défend des valeurs (universelles, évidemment, même si le type n'a jamais quitté Paris ou New-York) et qu'il les place au-dessus de tout, même de la vie de milliers voire de millions d'êtres humains, je sais d'instinct qu'il s'agit là presque toujours d'un salopard ou d'un dément.
Parfois les deux en même temps (exemples au siècle précédent : Mao Tsé-toung, Harry Jaffa, Pol Pot, Pierre Lambert, Tony Blair, John McCain, André Glucksmann).
Dès qu'ils apparaissent quelque part, on devrait les dénoncer comme des dangers ambulants et leur coller un écriteau dans le dos.
Il y serait précisé : "Les valeurs de ce gus sont universelles, mais son cul n'appartient qu'à lui. Par civilité et par civisme, n'hésitez pas à lui faire connaître l'extension de votre pied."
Ce précepte lui-même n'aspirerait à aucune généralité, mais je crois bien que s'il était appliqué, le monde se porterait un peu mieux, quand même.

Marc Amblard

14 mars 2025

Christian Dubuis Santini

Comme si nous ne savions pas que c’est à cause du réchauffement climatique !
(Attention cependant de ne pas confondre météo et climat : la météo ne peut pas prévoir la venue d’une tornade à 24 heures, mais le climatologue te dira le nombre exact de degrés qu’il fera dans 30 ans si tu t’obstines à vouloir utiliser ta voiture…)

Thierry Mariani alerte les Français : le sort de Dodik en République serbe et celui de Georgescu peuvent devenir le nôtre

« Ces scandales sont trop graves », rappelle le député européen, un des derniers représentants d’une longue tradition française, désormais révolue, d’alliance avec la Russie et la Serbie.
« Je vais vous dire d'où vient toute cette folie soudaine : ici, ils ont peur. L'Union européenne est en réalité toute nue depuis l’élection de Trump. »
Mais malgré Trump, l’Union européenne et les néoconservateurs ont toujours la main sur les instances internationales, rappelle-t-il.
« Désormais l’UE n'a plus que le bâton pour exister. Alors, les bureaucrates cognent, ils censurent et piétinent la démocratie sous les habits de la vertu. L’UE ne veut pas des peuples libres, elle veut des sujets dociles. »
« République Serbe, Roumanie, Géorgie, il est temps que la liste s'arrête. »
« Il n’y a plus de Bosnie-Herzégovine» : le président de la République serbe de Bosnie, condamné à un an de prison et 6 ans d’inéligibilité, refuse le coup d’État de Bruxelles. »
Kompromat

LES CORROMPUS

Jean-Claude Delhez

- 14/3/2025 - Tandis que les médias français, fidèles à la voix de leur maître, n'ont que la guerre à la bouche, plusieurs décisions judiciaires sont passées discrètement dans l'actualité récente. Le 5 mars, la Justice a condamné Alain Bauer à 12 mois de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende, Augustin de Ramonet à 8 mois de prison avec sursis et 200.000 euros d'amende, Laurent Vigier à 6 mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende, Jean-Pierre Jouyet à 30.000 euros d'amende, Christian de Bongain, alias Xavier Raufer, à 30.000 euros d'amende.
Pourquoi ? Pour favoritisme dans les marchés publics, une affaire dénoncée il y a déjà 11 ans par Mediapart. Il s'agit de contrats financés par des fonds publics et attribués par favoritisme à Alain Bauer par les autres condamnés. Alain Bauer est le criminologue bien connu par son omniprésence sur les chaînes de télévision de l'audiovisuel public. Il en va de même pour Xavier Raufer. Augustin de Ramonet était le directeur d'Aéroports de Paris. Il dirigeait également, avec Jouyet et Vigier, la Caisse des Dépôts et Consignations qui est, d'une certaine manière, la banque de l'Etat. Tous ces gens ont cumulé, au fil de leur carrière, de hautes responsabilités dans la fonction publique, des intérêts dans des sociétés privées, des liens avec les partis politiques et avec la franc-maçonnerie.
Deux jours après cette sentence, ce 7 mars, la Justice condamnait Bernard Squarcini à 4 ans de prison dont 2 ans fermes et une amende de 200.000 euros, pour trafic d'influence au profit de la société LVMH, propriétaire du milliardaire Bernard Arnault. En l'occurrence, Squarcini avait organisé l'espionnage d'un magazine et d'un député d'opposition. Bernard Squarcini est l'ancien directeur de la DST et de la DCRI, c'est-à-dire du service de contre-espionnage français.
Pour rappel, une enquête est toujours en cours concernant le philosophe Bernard-Henri Lévy, soupçonné d'avoir usé de sa fonction de directeur du comité de surveillance de la chaîne Arte pour en obtenir des financements en faveur de ses propres documentaires.
C'est étrange cette propension à s'enrichir illégalement en puisant dans l'argent public chez des gens qui font profession de combattre le crime, de gérer les deniers de l'Etat et de faire la morale au reste du monde.



JE NE SUIS PLUS AVOCAT

François Boulo

- 13/3/2025 - Il y a un an, jour pour jour, j’ai pris la décision de quitter la profession d’avocat. Depuis le 1er janvier 2025, et après plus de 12 années à officier au barreau de Rouen, j’ai officiellement raccroché la robe. Ce fut un choix particulièrement difficile, peut-être l’un des plus difficile de toute ma vie, mais il a été mûrement réfléchi.
Par ce petit texte, je veux vous en exposer succinctement les principales raisons. Je vais le dire depuis une position qui me préserve de toutes représailles puisque je suis désormais libéré de toute obligation déontologique.
Comme tant d’autres, les Gilets jaunes ont bouleversé ma vie à jamais. Il y a eu un avant et un après. Aujourd’hui, l’injustice m’est devenue si insupportable, que je ressens l'impératif besoin de faire tout mon possible pour lutter contre elle.
Or, face à la déliquescence du service public de la justice, je ne trouvais plus de sens à mes actions. Par l’effet des politiques néolibérales austéritaires, la justice est très largement sous-dotée en moyens, elle parvient de moins en moins à remplir sa mission. Pour vous dire, les Tribunaux n’ont même pas le budget papier suffisant pour imprimer les écritures et pièces des avocats… Les délais de procédure sont devenus absurdes (comptez par exemple deux à trois ans pour une action prud’homale, ajoutez encore deux ou trois ans pour l’appel…), les magistrats croulent sous les dossiers et tout ne fait qu’empirer année après année. Parmi les conséquences directes, l’une des plus graves est que les décisions rendues sont d’une qualité de plus en plus « discutable ». Euphémisme. À quoi bon passer des dizaines d’heures à travailler un dossier pour se faire ratatiner par un Juge qui, malgré lui, n’y aura consacré que quelques minutes d’attention. Rien qu’au cours de ma dernière année d’exercice, j’ai été confronté à plusieurs décisions de justice catastrophiques procédant d’erreurs manifestes, et aux conséquences désastreuses pour les personnes concernées. Et même s’il serait excessif d’affirmer que les erreurs judiciaires sont la norme, elles sont devenues si récurrentes et grossières qu’elles corrompent le système tout entier. Une justice devenue injuste. Tout le monde le sait, tout le monde s’en plaint, mais tout le monde s’en accommode, et rien ne change.
Le pire dans tout ça, c’est bien l’apathie générale qui règne dans le milieu. Il y a bien ici ou là quelques personnes d’exception qui tentent de réveiller les esprits et d’agir pour sauver l’institution judiciaire du naufrage, mais leur courage est noyé par le mouvement général des flots du conformisme et de l’indifférence.
Confronté à l’inertie de l’ensemble de la profession d’avocats face à une situation politique écœurante et directement responsable de ce désastre, je ne me sentais plus à ma place. Les quelques confrères exceptionnels d’humanité et de dévouement que j’aurais côtoyés en chemin – et que je remercie ici chaleureusement – n’auront pas suffi à dissiper mon sentiment de solitude. Les bonnes âmes sont trop rares dans un monde dominé par les apparences où il ne faut surtout parler de rien d’important pour ne pas se faire mal voir.
Le monde des avocats n’échappe pas au principe contemporain tyrannique selon lequel l’image que l'’on renvoie compte davantage que ses bonnes actions. En découle une désinvolture et une forme de schizophrénie où à chaque attaque contre la justice, la profession se contente de gesticuler. On danse, on chante, on s’enchaîne au palais de justice… mais pas question de parler politique !
Il s’agit moins de défendre les citoyens que de conserver les privilèges de sa corporation ; il s’agit moins de combattre une énième loi scélérate que de se rassurer benoîtement en se disant « on a fait quelque chose », et tant pis si ce « quelque chose » n’avait aucune chance d’aboutir. On fait semblant, et ça semble suffisant.
J’ai vu des gens qui pour la plupart sont si heureux d’avoir accédé à un statut social élevé qu’ils se considèrent « arrivés ». Ils ne pensent plus, ne se renseignent plus, comme si l’octroi de la carte d’avocat les avait promus au rang de nobles, les dispensant par la même occasion de rendre des comptes à la société. Le fait d’occuper une position sociale élevée s’accompagne d’une obligation, celle d’œuvrer pour la défense des classes sociales moins privilégiées. Tel est pour moi, le sens profond du serment d’avocat : "Je jure, comme avocat, d'exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité". Je crois malheureusement qu’on en est loin…
J’ai conscience que la charge est dure, et pourra être mal vécue par certains dans le monde du droit. Mais les temps qui s’avancent sont dangereux. Les tempêtes se profilent à l’horizon, et sans sursaut moral collectif, l’attentisme d’aujourd’hui produira bientôt, – s’il n’en produit pas déjà, – de coupables lâchetés. Il n’est pas question de faire les comptes, de distribuer les bons et les mauvais points pour classer les gentils et les méchants. Mais lorsqu’une situation devient critique, il faut se dire les choses, pour favoriser la remise en question et avancer. Oui, il va falloir mettre les mains dans le cambouis, réinvestir les idées politiques, accorder du temps à la compréhension des dynamiques actuelles et accepter d’en parler ! Nous sommes formés à plaider dans le respect du contradictoire, nous devrions bien être capable de débattre sereinement de politique, non ? Alors arrêtons de faire l’autruche ! Qu’on me pardonne mon indélicatesse. J’espère juste que ce message puisse participer à une prise de conscience collective.
Je vais désormais suivre un autre chemin où je le crois, mon engagement contre l’injustice sera plus utile. Je ferai une annonce à ce sujet prochainement.
Merci à tous ceux qui auront pris le temps de me lire.

13 mars 2025

Jak Umbdenstock

Kuzmanovic Georges

- 13/3/2025 - L'Assemblée nationale a donc voté une résolution (et non une loi) pour saisir les avoirs russes afin de financer l'effort de guerre de l'Ukraine. On parle de 210 milliards d'euros.
C'est d'une stupidité sans limites et un danger pour la France et la zone euro.
1. C'est illégal au regard du droit international.
On pourrait dire "passons", nous n'en sommes plus à ça près...
2. Cela rompt la confiance de tous les pays qui détiennent des réserves en euros, achètent de la dette souveraine (française en l'occurrence) ou investissent en France : ils ne peuvent plus faire confiance à la France ni à l'Europe. Demain, ils pourraient être menacés à leur tour et donc déplaceront leurs fonds et leurs investissements là où ils ne risquent pas de se les faire confisquer.
J’alerte sur ce point spécifique : ce serait une catastrophe colossale, dont on n'explique pas assez les conséquences aux Français et que nombre de nos politiciens ne semblent pas comprendre.
3. En 2021, avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, les investissements directs de l'UE en Russie étaient estimés à environ 311 milliards d'euros, selon la Banque centrale européenne.
Depuis 2008, près de 75 % des investissements directs étrangers (IDE) en Russie provenaient de l'UE, principalement d'Allemagne et de France (qui était le premier employeur privé étranger).
Cela signifie que la Russie peut saisir des biens européens, et en l’occurrence français, pour compenser les pertes qu'elle pourrait subir.
Ajoutons à cela un fait que nos dirigeants évitent d’ébruiter : l'UE a payé plus en gaz et en pétrole russes depuis l'embargo qu'elle n'a financé l'Ukraine – une absurdité sans nom...
4. La saisie de ces milliards ne change rien au problème de fond : le manque de production industrielle militaire maintenant dans l'UE. Lancer des liasses de billets contre des casques ne sert à rien.
Par ailleurs, il a été clairement posé à l'Assemblée nationale que cela ne peut pas servir à l'achat d'armes pour l'Ukraine au regard du droit international, mais seulement à sa reconstruction.
Oui mais voilà... Le dégel des avoirs russes et leur restitution (avec les intérêts) font partie des clauses de paix exigées par la Russie, laquelle... est en train de gagner cette guerre.
La plus grande partie des destructions se trouve dans les villes, villages, usines et terres désormais contrôlés par la Russie. Dès lors, si les avoirs russes sont saisis, seront-ils renvoyés à la Russie pour reconstruire les zones détruites qu'elle aura conquises ? Ironiquement, le Kremlin a déclaré qu'il serait d'accord avec cela.
Cela en dit long sur le fantasme géopolitique dans lequel baignent Bruxelles et la plupart des dirigeants européens, persuadés que la Russie va restituer à l’Ukraine les territoires qu’elle occupe.
C’est l’incapacité de voir quel camp gagne la guerre et d’adopter une attitude pragmatique en conséquence.
5. Toute cette agitation stérile des pays de l'UE ne fait que compromettre les chances d’un arrêt des combats.
Les Russes, en effet, n’accepteront aucun terme américain s’ils ne sont pas certains d’un alignement total des pays de l’UE sur Washington.
Enfin, n’étant plus souverains en rien, ce vote ne sert pas à grand-chose puisque, in fine... la saisie ou non des avoirs russes dépendra des juges belges.
Zéro souveraineté et pouvoir des juges sur le politique : voilà ce qu’est, entre autres, l’UE.
Précision, la résolution a été adoptée par une courte majorité de de 288 voix pour et 54 contre (LFI et député communistes ont voté contre), le RN s'est abstenu.