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20 mars 2025

Régis de Castelnau

Rubrique : souffrance

Supporter le système mis en place par l’oligarchie avec l’arrivée d’Emmanuel Macron il y a maintenant huit ans à l’Élysée inflige une véritable souffrance.
Violence répressive, destruction des libertés publiques, politique résolument antisociale, destruction des grands services publics, abaissement de la France, corruption généralisée au sommet de l’État, promotion des plus dévoyés, des plus dépravés, des plus bêtes dès lors qu’ils sont serviles, c’est une litanie. Mais finalement le pire, le plus difficile à supporter, c’est l’importance du mensonge, de l’imposture, l’absence totale de vergogne pour dire et faire n’importe quoi et infliger à notre pays, à nous-mêmes, une humiliation quotidienne.
La responsabilité du système médiatique mainstream est écrasante dans l’exercice de ce qui constitue une violence. Alors il y a la tentation de prendre congé, voire de se mettre à l’abri pour ne plus avoir à la supporter. Mais l’expérience montre qu’elle vous rattrape toujours et que la seule solution c’est de s’y opposer.
À notre place, évidemment modeste, nous essayons de porter témoignage, de refuser le théâtre et de donner à voir quand c’est possible ce réel, que le système met tout son poids à travestir et à masquer. [...]
Christian Dubuis Santini

- 19/3/2025 - Contrairement à ce que pourrait laisser penser ma chronique de la semaine dernière, je n'ai aucun goût pour l'ironie. S'il est certes plus facile, efficace et plaisant de tourner en dérision les propos de ses adversaires que de s'échiner à les réfuter, nul ne prétendra que le procédé soit particulièrement honorable. D'autant que la légèreté de ton, l'amour de la formule et du bon mot, grâce auxquels on met les rieurs de son côté, toutes ces manifestations si françaises de ce qu'on appelle l'esprit, peuvent aussi bien être considérés comme les symptômes d'une extraordinaire prétention.
Je n'entendais donc pas me montrer ironique envers le Premier ministre : quand j'écrivais qu'on ne peut pas lui tenir rigueur de ses prises de position, j'étais malheureusement sincère. Notre classe politique – dont Manuel Valls n'est qu'un représentant paradigmatique – témoigne d'une incapacité pathologique à agir et à penser, bien plus redoutable que ne le seraient l'hypocrisie ou la duplicité.
Ce qui me frappe et me désespère depuis des mois, c'est la façon dont tous les débats, de Facebook aux grands quotidiens nationaux, en passant par l'ensemble des partis politiques, sont pris au piège d'une indigente dichotomie, dont l'intervention de Manuel Valls au dîner du Crif donnait une parfaite illustration. Le procédé n'est pas nouveau, même si je doute qu'il ait jamais été utilisé dans de telles proportions. On en trouve une description parfaite dans L'Art d'avoir toujours raison. Il était écrit que Schopenhauer, poursuivi par une implacable malédiction éditoriale, ne connaîtrait le succès que sur un malentendu, comme en témoignent les commentaires furieux laissés par les clients d'un site de vente en ligne trop connu pour qu'il soit nécessaire de le nommer : les consommateurs floués y expriment leur légitime indignation de se retrouver en possession, non du livre de coaching leur permettant de briller en société qu'ils attendaient, mais d'un manuel de dialectique éristique, aussi érudit qu'inutilisable. S'ils avaient eu la patience de le lire, ils auraient pourtant découvert dans l'opuscule de Schopenhauer un moyen pratique et infaillible de rendre impossible quelque dialogue que ce soit.
Quoi qu'on pense, quoi qu'on dise, on est rejeté vers l'un ou l'autre des pôles extrêmes de l'alternative.
Il s'agit du treizième stratagème.
«Pour amener (notre adversaire) à admettre une proposition, il faut que nous en énoncions le contraire et lui donnions le choix entre les deux, mais en formulant ce contraire de manière si brutale qu'il ne lui reste plus, s'il veut éviter de chasser le paradoxe, qu'à donner son assentiment à notre proposition qui, par comparaison, apparaît tout à fait admissible.»
C'est exactement le principe de la réduction dichotomique qui me semble régner sans partage aujourd'hui, à ceci près que son application ne relève même plus d'un stratagème – ce qui supposerait une volonté consciente, fûtelle maligne, de sa mise en œuvre – mais de la spontanéité la plus pure et la plus irréfléchie. Schopenhauer ne se montre, il est vrai, guère prodigue d'exemples, ce qui lui est justement reproché par ses acheteurs dépités, mais nous pouvons facilement en trouver nous-mêmes – trop facilement, en vérité.
J'en ai donné un la semaine dernière: «Soutenez-vous sans réserve la politique d'Israël ou êtes-vous antisémite ?»
En voici trois autres: «Êtes-vous favorable à la déchéance de nationalité ou pensez-vous que les terroristes ne devraient pas être punis ?» ; «Êtes-vous favorable à la fin des menus de substitution dans les cantines ou êtes-vous un ennemi de la laïcité ?» ; «Pensez-vous que le salafisme n'est pas un problème ou êtes-vous islamophobe ?»
On remarquera que ces questions présupposent des convictions politiques contradictoires, ce qui est sans importance dans la mesure où c'est leur forme qui pose un problème, non les convictions dont elles émanent. Si ce dispositif est invincible, comme l'est toujours la bêtise, c'est qu'il interdit toute réponse complexe: quoi qu'on pense, quoi qu'on dise, on est rejeté vers l'un ou l'autre des pôles extrêmes de l'alternative ; «c'est ce qui se passe quand on place le gris près du noir ; on peut le qualifier de blanc ; et si on le place à côté du blanc, on peut le qualifier de noir», explique Schopenhauer.
La seule parade envisageable, dit-il encore, consiste à «ne pas s'engager dans une controverse avec le premier venu, mais seulement avec ceux que l'on connaît. […] Quant aux autres, qu'on les laisse dire ce qui leur passe par la tête car c'est un droit de l'homme que d'être idiot». C'est effectivement une solution pleine de charme et de bon sens.
Malheureusement, l'adopter, c'est inévitablement refuser de participer, avec les autres, à l'existence d'un espace politique, si ce mot doit encore signifier autre chose que la quête du pouvoir.
(Jérôme Ferrari, La Croix, chronique du lundi 21 mars 2016)
Dessin de Kurt

UNE INTOLÉRANCE SALUTAIRE

Gabriel Nerciat

- 19/3/2025 - Oui, cent fois oui (enfin, sauf si, comme d'habitude, le RN ne cale pas à la dernière minute à l'approche d'un scrutin national pour rassurer le retraité chiraquien ou démocrate-chrétien racorni).
À chaque fois que je croise une (jeune) femme voilée dans la rue (et même dans mon quartier un peu excentré, loin du centre-ville, j'en croise de plus en plus), a fortiori quand la fille semble être de souche européenne et de surcroît si elle est jolie, je me demande toujours pourquoi je n'ai pas l'audace ou le courage de lui ôter son voile d'autorité.
Moi, et les autres hommes autour de moi, qui faisons comme si de rien n'était, et comme si ce honteux morceau de tissu dont l'islam frériste et fondamentaliste a fait un emblème international, n'était pas devenu le signe sensible de notre lâcheté collective et de notre indifférence à la colonisation culturelle et religieuse, même pas discrète, qui nous rendra un jour minoritaires sur la terre où nos pères et nous-mêmes sommes nés.
La survie ou non de l'Ukraine en tant qu'État m'indiffère totalement, et même celle de la Belgique ou des ridicules pays baltes.
Mais l'islamisation et la tiers-mondisation croissantes de ma nation, de ma province natale, de ma ville, de mon quartier me désespèrent.
J'ai remarqué toutefois que la majorité de ceux que ma réaction, jugée intolérante ou pire, exaspère ou révolte, la plupart du temps sont aussi, presque toujours, des partisans enthousiastes du soutien militaire actif à l'entité kiévienne, voire des amoureux transis de la Troisième Guerre mondiale avec feux d'artifice nucléaires.
Cela me paraît finalement tout à fait logique.
Et si vous n'avez pas compris pourquoi, moi je le sais.

Vincent Verschoore

- 20/3/2025 - Vu sur X (@_h16) sur les effets de l'obésité bureaucratique française et pas que, l'UE étant un fabuleux réservoir de sables mouvants administratifs.
Nous connaissons sans doute tous des situations ubuesques où l'Etat, sous ses diverses formes, détruit l'initiative, la valeur, le bon sens au profit d'armées de fonctionnaires et, surtout, de leur hiérarchie, cette caste de dégénérés qui se cooptent entre eux et se gavent de privilèges et d'avantages via leur contrôle sur le fonctionnement étatique.
"Tout comme les embauches sans publication, par cooptation et réseautage, cette augmentation du travail au noir démontre s’il était besoin que l’État français est en train de s’effondrer sous son propre poids et qu’en parallèle, les Français s’organisent pour échapper aux tortures administratives incessantes.
Après la fuite intérieure, après le repli d’activité pour n’offrir qu’une surface minimale d’attaque aux stupidités bureaucratiques et fiscales des systèmes administrés de façon catastrophique par l’État, petit à petit les Français s’adaptent.
Confrontés à un Léviathan de plus en plus obèse et de plus en plus aveugle, ils organisent ainsi leur propre évasion d’un État devenu fou."
Dans sa folle course vers le totalitarisme technocratique, visible à travers des milliers de mesures visant à compliquer la vie des gens, type DPE ou ZFE, lois fiscales en modification permanente, normes aberrantes etc... pointe désormais l'arme de domination massive de l'euro numérique (MNBC) combinée au pillage en préparation sur l'épargne privée.
On a vu ce que donne l'opposition frontale type Gilets jaunes, et l'impossibilité pour un candidat politique pas trop con à émerger car boycotté par les médias aux ordres. Reste l'évasion sans bruit, minimiser l'impact néfaste des prédateurs étatiques, faire le mort, ne pas nourrir la bête. Vivre, si possible joyeusement, dans les anfractuosités d'un système qui finira nécessairement par mourir étouffé sous son propre poids.


18 mars 2025

Yann Bizien

- 18/3/2025 - Emmanuel Macron a très mal pris la fuite de cette information qui amplifie le phénomène de crainte et de peur qu'il a lui-même généré dans tout le pays.
Aujourd'hui, alors que Donald Trump travaille à la paix à l'est de notre continent, le chef de l'État pousse au réarmement de l'Ukraine et à la planification de la projection de troupes européennes dans ce pays contre la volonté de Vladimir Poutine. Emmanuel Macron fait comme si cette guerre n'avait pas eu lieu, comme s'il n'y avait pas de perdant, pas de vainqueur et pas de négociations en cours.
Déconnecté des réalités, à contretemps, il parasite tout le processus comme s'il ne voulait pas vraiment de la paix.
Le narcissisme du chef de l'État est en train d'atteindre son apogée.
Nota : Vladimir Poutine ne veut pas de troupes européennes donc de l'OTAN, en Ukraine. Rappelons qu'il s'agit de la cause principale de cette guerre.

Régis de Castelnau
18/3/2025

Rubrique : cafard

Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a manifesté une étonnante capacité à nous humilier en ridiculisant le pays qu’il est censé diriger.
Mais il n’est pas le seul. Comme vient de le démontrer le petit cafard politique de Raphaël Glucksmann. Ce fils à papa agent américain notoire, propulsé pour cette raison par le parti socialiste au Parlement européen, qui a décidé de trahir ses maîtres et de se lancer dans la surenchère. Voilà le russophobe rabique qui pour se faire valoir, pose une revendication inepte de restitution par les Américains de la Statue de la Liberté. Au motif que ceux-là ne veulent pas continuer à mener et financer une guerre perdue. Et voilà la presse française, de relayer avec gourmandise cette imbécillité. Pour s’attirer de la part de la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt, la réponse cinglante qu’elle méritait : « Mon conseil à cet homme politique français de bas niveau serait de lui rappeler que c'est uniquement à cause des États-Unis d'Amérique que les Français ne parlent pas allemand en ce moment », ajoutant « les Français devraient être reconnaissants. »
Plus humiliant tu meurs.
Alors on ne va pas reprendre le débat sur les mérites comparés des États-Unis et de l’URSS dans la victoire alliée de 1945 et par conséquent dans la libération de la France, ce n’est pas le sujet. Oui, la France et les Français doivent être reconnaissants aux Américains et cette façon de prétendre qu’ils ne sont plus dignes de posséder ce que nous leur avions offert, constitue simplement une insulte.
Histoire d’agrémenter le camouflet infligé à notre pays par Karoline Leavitt, les réseaux américains font circuler une vidéo particulièrement honteuse. Où on voit les Allemands faire défiler à l’été 44 dans les rues de Paris des prisonniers alliés. Qui sont alors insultés et molestés par des civils français à quelques jours de la Libération.
Encore merci Glucksmann.
À chaque fois qu’il prend la parole, la seule réponse que doit recevoir cet imposteur malfaisant : « ferme-là et rends l’argent que tu as volé au peuple géorgien. Et celui que tu as reçu de la CIA et de l’USAID. »

TRUMP ET LA DÉFAITE DU MENSONGE

Gabriel Nerciat

- 18/3/2025 - Dans la série méconnue "Trump est bien le dernier humaniste de l'Occident", voici la sortie du plus récent opus, qui est sans doute l'un des meilleurs : la fermeture par décret présidentiel impératif de l'officine de propagande idéologique la plus infecte et la plus nuisible de toute la nébuleuse atlantiste, Voice of America.
Ce pendant états-unien de la Pravda soviétique légué par la guerre froide aurait dû à vrai dire muer ou disparaître après 1991, mais il a perduré catastrophiquement, pour accompagner de ses mensonges et de ses prêches bidonnés toutes les entreprises de falsification et de destruction colportées par l'Etat profond U.S depuis les lointaines guerres du Golfe et de Yougoslavie (fausses armes de destruction massive en Irak, fausses couveuses de Koweït-City éventrées par la soldatesque arabe, faux massacres de masse de civils albanais au Kosovo ou de civils bosniaques à Sarajevo, fausses révolutions populaires aux couleurs arc-en-ciel à Kiev, Belgrade ou Tbilissi, vrais gazages d'opposants islamistes en Syrie faussement attribués au frère cadet de Bachar el Assad, faux coup d'Etat insurrectionnel au Capitole, fausses déportations dans le Donbass d'enfants ukrainiens dont les mères ou les grands-mères n'apparaissent jamais en larmes sur nos écrans mais qui émeuvent le centriste transi, etc., etc.).
Des décennies d'endoctrinement et de manipulations réduites à néant par la vertu d'une seule signature, véhémente et monumentale, c'est aussi féérique et vertigineux que le coup de pied de saint Antoine de Padoue qui envoie le diable se fracasser les cornes au fond de la mer Adriatique.
Evidemment, les autres officines de propagande atlantiste, elles, seront toujours là – surtout en Europe et au Royaume-Uni où elles vont redoubler d'ardeur impuissante – et elles ne désarmeront pas, du moins pas avant la fin de la présence de Donald le Grand à la Maison Blanche.
Mais, au moins, elles ne seront plus la voix de l'Amérique.
Trump aura rendu à sa nation ce service insigne, semblable à une oeuvre de purification, et rien que pour cela il devrait y avoir un jour sa statue en or édifiée en face du Mémorial d'Abraham Lincoln ou du tombeau d'Ulysses Grant.
Les voix du mensonge ne seront plus désormais que celles de menteurs privés, actant ainsi le grand retour de l'isolationnisme américain (lequel, encore une fois, ne se confond pas avec l'absence d'ambitions extérieures) et la fin du dispositif occidental élaboré par les disciples de Franklin Roosevelt après Postdam.
Même si les faussaires de l'atlantisme agonisant veulent acheter la statue de la Liberté, elle ne sera plus à vendre.
Ils devront en faire une copie en plâtre, générée par leur propre intelligence artificielle.

Marc Amblard