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25 mars 2025

LES CORROMPUS : SUITE

Jean-Claude Delhez

-24/3/2025- Pour changer, voici une histoire franco-belge.
Commençons par la partie française. Plusieurs d'entre vous viennent de relayer un article du Canard Enchaîné : 3 ministres français ont perçu une rémunération pour une formation à laquelle ils n'ont pas participé. Il s'agit d'Aurore Bergé, de Prisca Thévenot et de Jean-Noël Barrot. Je veux attirer votre attention sur le dernier. Jean-Noël Barrot est le ministre des Affaires étrangères. Il est le fils de Jacques Barrot, qui fut lui-même ministre de Jacques Chirac. Voilà une pratique qui est aussi courante en Belgique : on est ministre de père en fils. Comme au bon vieux temps de l'Ancien Régime, des vicomtes et des marquis. Et Jean-Noël Barrot succède au poste de ministre des Affaires étrangères à Stéphane Séjourné, l'ancien petit ami de Gabriel Attal ; Stéphane Séjourné qui ne maîtrisait même pas la langue française, ce qui ne l'a pas empêché d'être recasé à la commission européenne pour 5 ans, avec un joli salaire. Les méthodes ne manquent pas pour faire carrière aux frais du contribuable quand on n'a pas les compétences.
Jean-Noël Barrot, au-delà d'être fils de ministre et impliqué dans l'affaire révélée par le Canard Enchaîné, est aussi celui qui est affecté au mensonge russe. C'est lui qui, chaque semaine, sort une nouvelle histoire, tout juste inventée, pour effrayer la population, pour lui faire croire que le soldat russe piaffe d'impatience à l'idée d'envahir la France, de venir jusque dans vos bras égorger vos fils et vos compagnes. Il est un petit soldat de la manipulation des foules.
Il faut bien comprendre qu'un ministre, qu'un régime représentatif, qui manipule la population, est par le fait anti-démocratique. Pour rappel, un ministre est nommé ; il n'est pas élu. Et il est rémunéré par les impôts. C'est un fonctionnaire, payé par le peuple, au service du peuple. Manipuler la population, ce n'est pas être au service du peuple. Percevoir une rémunération pour une formation à laquelle on n'a pas participé, non plus.
Cette rémunération s'élève à 12.000 euros. Vous me direz, ce n'est pas le bout du monde. Ca dépend pour qui. Pour un chômeur en fin de droit, réduit à 500 euros mensuels, c'est beaucoup 12.000 euros. Cela fait deux années d'indemnités. Or voilà justement qu'au moment même où le Canard révèle cette affaire, on apprend que le gouvernement où siège M. Barrot vient de prendre des mesures à l'encontre des chômeurs. Depuis quelques mois (grâce à M. Attal), les chômeurs en fin de droit doivent prester 15 à 18 heures de travail par semaine pour mériter leurs 500 euros mensuels. Et donc on apprend que le gouvernement vient de prendre des mesures pour sanctionner ceux qui ne rempliraient pas totalement les conditions imposées. Ceux-là seront suspendus d'indemnités.
Heureusement pour M. Barrot, il est à l'abri d'une telle mésaventure. Le ministre vit aussi de l'argent public ; et à un niveau bien supérieur aux 500 euros. Mais, pour lui, pas de contrôle, pas de sanction. Il peut mentir. Il peut faire tout ce qu'il veut. Ou ne rien faire du tout. C'est open bar. De l'intérêt d'être du côté du manche, du pouvoir, de la bourgeoisie.
Pour qui l'ignore, la corruption n'est pas qu'une affaire de ministre. Elle imprègne toute la société. Elle organise notamment l'attribution des emplois. Si vous cherchez un travail, il est préférable d'être copain avec le maire ou le député. Sinon, comme activité, il vous reste chômeur en fin de droit, à 500 euros, sous la menace de sanctions de la part d'un gouvernement qui cultive la corruption, la manipulation et l'incompétence.
La Belgique, maintenant. Un autre d'entre vous a relayé un article du magazine Le Vif concernant le gouvernement belge. Un article qui pointe une palette de ministres qui cumulent. Ils cumulent deux avantages : un logement de fonction et des indemnités de logement. Or, l'un exclut l'autre. Car les indemnités de logement sont destinées à payer les frais pour qui ne dispose pas d'un logement de fonction. Si l'on bénéficie de l'un, on ne peut en même temps bénéficier des autres. Voilà donc une affaire d'enrichissement personnel aux frais du contribuable. Une de plus.
La corruption a ceci de commun avec l'incompétence : elle ne connaît ni limites, ni frontières.

SUR LES MÉFAITS DU COMMUNAUTARISME JUIF

Gabriel Nerciat

-25/3/2025- Passons sur la énième bévue de Jordan Bardella qui, déjà humilié publiquement par Steve Bannon après sa fuite pathétique des États-Unis, ne trouve maintenant rien de mieux à faire que d'aller quémander une reconnaissance aussi inutile qu'encombrante à un ministre de Netanyahou, au moment même où Israël et son gouvernement suscitent des torrents de réprobation dans le monde entier (jusque dans une partie de la diaspora ashkénaze américaine).
Le plus sidérant, à mon sens, dans cette affaire, reste les réactions, inchangées mais quasiment insultantes, des institutions juives françaises officielles : CRIF, Consistoire israélite, LICRA, BHL (c'est comme une parodie institutionnelle à lui tout seul), etc.
Que faut-il comprendre ?
Quand un parti dit plutôt du mal d'Israël ou se montre soit indélicat envers la mémoire de l'Holocauste soit suspicieux à l'encontre de la diaspora, il est antisémite.
Quand il dit plutôt du bien d'Israël, adopte le point de vue de Péguy et communie dans le souvenir endeuillé de l'Holocauste, il est antisémite aussi.
Alors, en fait, ça consiste en quoi, exactement, quand on n'est ni juif ni centriste, de ne pas être antisémite, du moins aux yeux des institutions israélites de France ?
Il faudrait qu'elles le disent une bonne fois pour toutes, ou qu'elles se taisent.
Gageons que même si Bardella se convertissait au judaïsme, allait publiquement profaner la tombe d'Edouard Drumont au Père-Lachaise ou consultait régulièrement un rabbin hassidique, comme le fait le président libertarien de l'Argentine, il continuerait à être considéré comme un ennemi atavique par Haïm Korsia, Yonathan Arfi ou le bien nommé Mario Stasi.
À l'heure où des rabbins se font agresser devant leurs enfants dans les rues des villes françaises et où les synagogues doivent être souvent protégées par des militaires, on aimerait ne pas avoir à soulever ce genre de questions.
Mais enfin, le fait est là.
En condamnant pour antisémitisme larvé ou substantiel un parti qui regroupe potentiellement dans les urnes plus de 40% du corps électoral de la nation (et donc, a priori, un certain nombre de Juifs français aussi), les institutions juives de France – dont une partie au moins des dirigeants n'a pas hésité à appeler à voter pour des candidats mélenchonistes au second tour des dernières élections législatives – ne s'illustrent pas, c'est le moins qu'on puisse dire, par leur capacité à défendre judicieusement les intérêts des Français juifs qu'ils sont censés (à tort ou à raison) représenter.
Les communautarismes juif et musulman ne sont évidemment pas de même nature : le premier, fort d'une présence millénaire sur le territoire national, accepte depuis toujours les principes et les lois de la République ; pas le second.
Mais cette différence une fois notée, il faut bien admettre que certaines manifestations communautaires émanant du judaïsme des clercs et des notables (j'use de cette expression faute de mieux) contribuent bien plus à mettre de l'huile sur un feu déjà grandissant que l'inverse.
J'ai souvent été de ceux qui reprochaient aux musulmans détenteurs de la nationalité française de ne pas se désolidariser publiquement des attentats et des crimes commis au nom de l'islam.
Aujourd'hui, même si les griefs ne portent pas sur les mêmes motifs, je serais enclin à avoir la même réaction à l'égard de l'attitude des grandes huiles israélites du pays et au silence de leurs ouailles.
Je suis sûr, d'ailleurs, que plus d'un Juif est tenté de se rebeller – à l'image des Klarsfeld père et fils ou de Gilles-William Goldnadel, personnage contestable mais relativement sincère qui intervient régulièrement sur C-News.
Sauf que pour l'instant, force est de constater qu'ils ne constituent que des voix assez isolées. Et c'est, ma foi, dans le contexte sinistre des heures présentes, vraiment dommage.

Frédéric Aigouy

- 24/3/2025 - Coalition des volontaires - « Tout cela n'est que du théâtre politique » : l’armée britannique ramène brutalement Starmer (et Macron) sur terre.
Si en France la grande muette suit aussi docilement que la presse le chefaillon de guerre, la situation est loin d’être aussi simple outre-Manche pour le Premier ministre britannique :
« Starmer s'est emballé en parlant de troupes sur le terrain avant même de savoir de quoi il parlait », lâche sans retenir ses coups une source militaire haut placée dans le Telegraph.
Présentée en grande pompe et acclamée par la presse de propagande, l’idée est ainsi très loin d’avoir convaincu en coulisse.
« Que doit faire une force internationale de 10.000 hommes basée dans l'ouest du pays, à plus de 400 km de la ligne de front ? Elle ne peut même pas se protéger elle-même », souligne un autre haut placé dans les colonnes du quotidien.
« Quelle est la mission ? Quelle est sa légitimité ? Quelles sont les règles d'engagement ? Comment est-elle commandée, approvisionnée et logée ? Combien de temps est-elle là et pourquoi ? Personne ne le sait. »
Rappelant l’opposition catégorique de Moscou et Washington sur l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, ces sources militaires jugent le projet non seulement prématuré, mais surtout politiquement motivé.
Autrement dit, les deux dirigeants qui s’agitent frénétiquement pour tenter d’exister ne sont pris au sérieux par personne.
Pas de quoi arrêter la fuite en avant d'Emmanuel Macron, qui organise jeudi prochain un nouveau sommet à Paris sur le sujet... pour lequel la liste des invités n'est pas encore connue.
Et qui doit, selon le président français, servir « à identifier de manière plus spécifique, plus précise, ce à quoi sont prêts les pays qui veulent aider l'Ukraine ».
En clair, il continue de brasser du vent pendant que Washington et Moscou travaillent à la paix.

24 mars 2025

Les gros sous de la guerre

H16

- 24/3/2025 - La révélation fut quelque peu soudaine mais elle a fulguré tout le gouvernement français et une partie des élites européennes d’un coup brusque : pour faire des munitions, pour faire des canons et des avions, pour entraîner des hommes et les préparer à la guerre, il semble maintenant indéniable qu’il faille un sacré paquet de pognon.

La stupeur passée, reconnaissons à nos dirigeants une certaine alacrité dans leur réponse, quasi réflexive, à ce qu’il convient alors de faire : de fortes sommes d’argent public doivent donc être mobilisées, rapidement, afin de lancer au plus vite cette production indispensable d’armes, de munitions et de formations pour les armées d’Europe, ♩ avant bien sûr ♪ d’en faire une grande ♫ et belle Armée Européenne ♬. Envoyez la fanfare, il faut que ça vibre !


Dès lors, dans l’appareil de l’Union européenne, puisqu’il faut trouver ces masses monétaires impressionnantes, on s’agite. On ne sait pas trop bien comment on va faire, mais la volonté est là, ou presque. Certains semblent absolument déterminés, d’autres y réfléchissent fermement pendant que d’autres, calmement, regardent les choses se coaguler doucement. En fait de belle unanimité, on voit déjà des fissures et des hésitations.

Bref, les tentatives de bricolages se multiplient et ressemblent de plus en plus à des contorsions grotesques et on nous vend (de façon assez pénible) l’idée que les États membres européens seraient capables de s’entendre sur une nouvelle fournée de prêts pour des montants proprement pharaoniques. Ainsi, on évoque sans broncher un montant total estimé à 650 milliards d’euros (soit plusieurs fois le budget annuel de l’Union, exclusivement orientés vers la défense), tout en autorisant en surcroît 150 milliards d’euros de prêts aux États membres avec une commode autorisation de dépasser la règle des « 3% de PIB de déficits » pendant 4 ans.

En pratique, cette entente ressemble une nouvelle fois à un joli conte médiatique : si, sans surprise, la frétillante France d’Emmanuel Macron est toujours partante pour claquer avec emphase l’argent du contribuable européen sans regarder à deux fois à la dépense en mode YOLO, il en va en revanche très différemment de pays comme les Pays-Bas qui y sont complètement opposés.

En outre, on se doute que l’Allemagne ne sera probablement pas plus favorable : l’idée même d’euro-obligations vient directement heurter les traités et les méthodes allemandes de gestion auxquels les Allemands ont clairement fait savoir qu’ils sont restés très attachés. En outre, les Teutons n’ont pas du tout envie de créer des déficits supplémentaires et ce d’autant plus qu’ils ont saccagé leur outil industriel et commencent à en prendre conscience.


Surtout et de façon si visible que c’en est vexant, l’Allemagne n’a pas du tout envie de « miser européen » car cela reviendrait essentiellement à… miser français (notamment) alors qu’elle a clairement confirmé acheter américain.

Autrement dit, cette histoire continue de n’être qu’un effet d’annonce, de l’agitation médiatique essentiellement propulsée par une von der Leyen qui a besoin d’exister alors que l’Amérique de Trump lui a clairement fait comprendre qu’elle était quantité négligeable, et par un Macron dont la légitimité chez lui est si mince qu’il n’a aucune autre voie politique à sa disposition que de faire le kéké dans des sommets pompeux où l’inutile s’y dispute au grandiloquent.

Ce qui est vrai au niveau européen l’est aussi au niveau français, avec des mécanismes parfaitement transposables.

Pour continuer à jouer aux musclés dans la cour des grands, il faut consacrer pas mal d’argent gratuit des autres et pour y parvenir, le gouvernement français émet donc l’idée d’un super produit de placement croustillant pour rediriger l’épargne des Français vers la défense. Une idée aurait pu être de favoriser l’actionnariat dans les sociétés spécialisées, comme Dassault, Nexter, Safran, Thales, mais cette idée est bien trop pragmatique est pas assez compatible avec Bercy pour être seulement émise.

Dès lors, le clown communiste qui officie actuellement au poste de Ministre de l’Économie tente de mettre sur pied un produit de placement particulièrement flou : pour financer les dépenses militaires françaises, le gouvernement propose un placement sans rendement minimum, sans capital garanti et qui sera bloqué sur cinq ans.

Si un tel montage financier était présenté par une société privée, l’Autorité des Marchés Financiers la requalifierait assez rapidement en arnaque risquée.

Bien sûr, ce sera un produit sans aucune obligation.


Ici, on comprend bien que le produit dont il est question semble surtout d’appeau à pigeon dont le montant collecté pourrait surtout servir à colmater habilement un budget gouvernemental passablement troué et ce, alors que tous les indicateurs économiques du pays sont en train de tourner au rouge. En somme, l’opération n’a qu’un rapport ténu avec les vilainrusses et beaucoup plus avec le méchanvirus pour lequel il fut dépensé quoi qu’il en coûte.

À présent, on n’a plus rien dans les caisses et la capacité d’emprunt et de roulement de la dette française est largement amoindrie pour ne pas dire « a complètement disparu ». Le fait que les agences de notations hésitent à dégrader la note de la dette souveraine française indique, plus qu’une stabilité de l’économie du pays, le risque évident et bien ressenti par ces agences qu’elles déclencheraient une panique en le faisant. Elles avaient été moins prudes il y a quelques années, car il était encore possible, à l’époque, d’encaisser la mauvaise nouvelle. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.


En pratique, elles envoient un signal clair : la France est au maximum de ce qu’elle peut faire avant d’avoir une dette réellement considérée comme non viable.

Ce n’est pas surprenant : le pays est devant une impasse de taille, et plusieurs contraintes s’affrontent violemment.

D’une part, il y a bien sûr le besoin impérieux de relancer l’industrie sur le territoire (et notamment celle de la défense, pas spécifiquement pour la menace russe, très fantasmée et assez irréaliste, mais plus généralement parce qu’on a trop longtemps raboté les budgets et repoussé les décisions et les mises à niveau de la défense française qui ne ressemble plus à rien à présent). D’autre part, on doit trouver des fonds rapidement pour camoufler la situation financière française catastrophique.

Enfin, il reste le choix politique de ne surtout pas toucher au plus gros poste de l’État, i.e. les retraites, seul montant dont un ajustement permettrait de dégager immédiatement des marges de manœuvres suffisantes, et ce d’autant plus qu’aucune économie n’est envisagée dans aucun des ministères, des agences et autres hautotorités pourtant pléthoriques et dispendieuses de l’État : l’électorat de Macron ne le supporterait pas et, avec lui, tout l’appareil politico-médiatique.

Malgré les beaux discours, malgré la crânerie effrontée des membres du gouvernement nous assurant qu’ils maîtrisent et planifient tout, il est évident que ces différentes contraintes ne peuvent coexister toutes en même temps.

Eh oui : la réalité est ce crépi rugueux sur lequel vient immanquablement se frotter avec force les fesses des idiots qui font n’importe quoi. Or, il ne fait guère de doute que celles du gouvernement sont maintenant entrées en contact avec ce crépi depuis plusieurs mois et les agitations de poulets sans têtes que nous observons dans les médias ne masquent absolument pas le problème : la France est au bord du dépôt de bilan.

Les bricolages se multiplient, les gesticulations gouvernementales aussi, mais rien n’y fera : ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/03/24/80530-les-gros-sous-de-la-guerre

23 mars 2025

Yann Bizien

- 23/3/2025 - [...] En 2009, je travaillais en cabinet à Paris. À l'époque, je louais un appartement au bout de la ligne 13 du métro. Un dimanche matin, vers 9h30, en allant visiter des musées, j'ai été menacé à la limite de l'agression physique par trois individus encore alcoolisés de la veille. Je me rappelle encore ce qu'ils m'ont dit dans le métro en me cernant : "vous, les Français, sales blancs, vous êtes faibles. Pour vous, c'est foutu. On vous a eu. Trop tard. La France est à nous".

16 ans après, nous pouvons entendre les mêmes injures racistes avec la même volonté de conquête dans toutes les portions du territoire national. Pire, ce phénomène est aggravé par l'émergence "d'opportunité" d'un parti politique : la France insoumise.

La France est piégée dans une tragédie civilisationnelle historique et rien, aujourd'hui, ne semble pouvoir empêcher cette longue agonie du peuple de France. Cette agonie a été méthodiquement organisée et subventionnée par notre classe politique qui n'a pas voulu voir venir le mal et qui n'a aujourd'hui aucune solution politique, opérationnelle et de rupture, pour y mettre un terme.

Le résultat, c'est le délitement, le long pourrissement de notre société et, toujours, des victimes innocentes.

Il y a un problème gigantesque d'assimilation et d'intégration dans ce pays. Des responsables politiques comme François Bayrou et Jean Louis Borloo sont parvenus à "enfumer" des millions de Français durant des années et à leur faire croire qu'il ne s'agissait que d'un problème de subventions et d'équipements dans des quartiers "populaires" et "défavorisés", quand il s'agit avant tout d'un choc culturel et idéologique gravissime.

Leur diagnostic était à côté de la réalité et des évidences.

"Il n’y a que les ennemis qui se disent la vérité ; les amis et les amants mentent sans cesse, pris au piège dans la toile du devoir." (Stephen King)

La vérité éclate toujours, tôt ou tard, même aux yeux des aveugles. Sophie Primas vient de l'admettre.

Qui peut être surpris par la dernière agression physique d'un rabbin, devant son fils, par un jeune individu dont le profil confirme évidemment tout ce qui précède ici ?

Personne. La vidéo de cette agression circule d'ailleurs sur X. Mais, chut, pas un mot des élus et militants de la France insoumise. Entre amis et amants, quand les intérêts sont partagés, on s'entend pour le meilleur comme pour le pire.

Natalia Routkevitch
23/3/2025

« Seule une adhésion pleine et entière de la Turquie à l'Union européenne peut sauver cette dernière de son impasse en matière d'économie et de défense », a insisté le président Recep Tayyip Erdogan à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre polonais Donald Tusk, la semaine dernière.

"Si l'Otan venait à s'européaniser, Ankara pourrait devenir l'un des piliers européens de l'alliance militaire", avance Sinan Ulgen, ancien diplomate turc.

Plusieurs points très intéressants.

L’initiative d’impliquer Ankara dans les discussions sur la défense européenne et la guerre en Ukraine vient de Londres. Or, ni le Royaume-Uni ni la Turquie ne font partie de l’UE. Ceux qui se souviennent du Grand Jeu du XIXe siècle apprécieront ce petit remake.

L’expression des préoccupations européennes face aux arrestations et aux manifestations en Turquie reste très discrète. Tout à coup, on semble considérer que les protestations et les poursuites des opposants relèvent des affaires intérieures du pays où elles se produisent.

Dans le même temps, Bruxelles a tenu à renouveler son soutien et son dialogue avec la Syrie, au moment même où des milliers d’Alaouites et de chrétiens sont massacrés par les partisans du nouveau régime (à l'installation duquel Ankara n'est pas étrangère).

Tout cela dessine quelques contours, certes encore flous, de l’Europe de la défense et de l'Europe d'avenir de manière générale, surtout en prenant en considération les évolutions internes des sociétés européennes.

C'est à propos des Britanniques, me semble-t-il, que Junger a dit son fameux : « L’humanisme borgne est pire que toute barbarie »...

EMPIRE TOI-MÊME !

Gabriel Nerciat

- 23/3/2025 - Parmi les formules à la mode ces derniers temps chez les snobs, les journalistes télé et tous les maris trompés de la vulgate euro-atlantiste, il y a celle d'empire ou de "néo-empire" (sic) - entendu au sens d'un Etat révisionniste en rupture critique avec les fondements occidentaux du multilatéralisme, et désireux d'étendre sa souveraineté ou son influence stratégique sur des territoires et des contrées qui ont relevé jadis du domaine impérial d'un Empire disparu dont il revendique la postérité.
Cela désigne évidemment la Russie avec l'Ukraine et la Biélorussie (certains ajoutent, à mon sens à tort, les pays baltes) ; la Chine avec Taïwan et les îles Senkaku ; la Turquie avec Chypre, les îles du Dodécanèse ainsi que plusieurs régions des Balkans, du Caucase, du Levant arabe ou de la Libye ; l'Inde avec le Punjab pakistanais, le Cachemire et les régions tamoules du Sri-Lanka ; la Grèce (possiblement) avec Constantinople, la Thrace orientale et les rivages de Smyrne ; la Hongrie avec la Transylvanie ; la Roumanie avec la Moldavie ; la Serbie avec le Kosovo, la Krajina et les terres serbes de Bosnie ; l'Arménie avec la province du Haut-Karabagh (définitivement annexée par l'Azerbaïdjan et épurée de toute présence arménienne, sous les applaudissements nourris de l'UE et d'Israël) ; le Maroc avec le Sahara occidental, etc., etc.
Si je voulais être taquin, j'ajouterais la Pologne avec la Galicie ukrainienne, mais on sait bien que ce n'est pas du tout mon genre de me comporter ainsi.
Or, il me semble que ce terme d'empire, même précédé du préfixe "néo", est tout à fait impropre - de même que celui d'impérialisme qu'il sous-tend explicitement.
Un empire est un Etat supranational et multi-ethnique qui vise à accroître, la plupart du temps par la force ou bien par le chantage, son étendue territoriale ou sa souveraineté politique indépendamment de l'identité nationale et confessionnelle des peuples qu'il entend soumettre.
Ici, il s'agit manifestement de tout à fait autre chose : c'est au nom d'une légitimité historique léguée par la longue mémoire - réelle ou fantasmée selon les cas - d'une nation, récente ou ancienne, et assumée par une partie, majoritaire ou non, des habitants des territoires revendiqués, que le tracé des frontières officielles est remis en cause.
En réalité, on voit bien ce qui gêne les partisans du multilatéralisme, pendant longtemps faux-nez idéologique de l'impérialisme américain ou de l'autoritarisme bureaucratique européiste (comme l'internationalisme prolétarien était celui, au siècle précédent, de l'impérialisme soviétique ou des sanguinaires rodomontades maoïstes en Chine) : un Etat-nation qui entend faire coïncider ses frontières territoriales avec l'identité civilisationnelle (nationale, ethno-linguistique et/ou religieuse) qui fonde son aspiration à la souveraineté ne peut plus accepter des normes et des critères de droit qui ont été édifiés, depuis 1920, avec la ferme volonté d'ignorer toute dimension identitaire et historique dans les relations internationales.
C'est parce que Trump et ses partisans isolationnistes sont beaucoup plus proches de cette vision hostile à l'héritage diplomatique des deux présidents Roosevelt qu'ils peuvent comprendre ou admettre le discours d'un Poutine, d'un Orban, d'un Modi ou d'un Erdogan, voire peut-être même d'un Xi Jinping sur Taïwan, à la différence de Macron, Starmer, von der Leyen ou un quelconque chancelier allemand aussi bavard que blême.
Ce qui soulève évidemment un certain nombre de questions et de soucis - le moindre n'étant pas leur désaccord profond et durable sur ce que signifiera à l'avenir, en Occident, la notion de puissance.

Marc Amblard
Dessin de Jak Umbdenstock
Pierre Duriot

La gauche grand écart...

Étonnante gauche qui défile. Elle défend la paix en Palestine et la guerre en Ukraine. Elle défend le port du voile en France et l’abandon du port du voile en Iran. Elle ferme les yeux sur les violences faites aux femmes dans les cités et les dénonce dans le milieu du cinéma. Elle défend les homosexuels et les transgenres et adule les gens issus des pays où l’homosexualité est criminalisée. Elle trouve normal que les migrants investissent un théâtre ou une église, mais pas une mosquée. Elle défend les voyous des cités, mais ne défend plus les pauvres gens des provinces. Elle est passée de l’adoration à la détestation du « grand frère russe ». Elle est pour l’accueil des migrants mais aucun de ses militants n’en héberge chez lui. Elle défend les squatteurs, tant qu’ils s’installent dans les maisons des autres. Elle explique que les cités sensibles sont une chance pour la France, mais aucun d’eux n’y habite. Elle défend le droit d’étudier à Sciences-Po, mais à condition qu’on soit pro-palestinien. Elle défend Nahel, mais pas Thomas, défend Traoré et sa famille polygame, mais fustige un acteur qui a une maîtresse. Elle combat l’antisémitisme et hurle avec les antisémites. Et finalement, quand ils défilent dans la rue, on a l’impression qu’ils sont nombreux, mais c’est juste une impression. Non, en fait, ils sont tous là, ils braillent mais ne représentent qu’eux-mêmes.