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11 avril 2025

ATTEINTE A LA LAÏCITÉ… PAS SEULEMENT !

Jacques Cotta

-8/4/2025- Pour la première fois en France, Vendredi 28 mars, une faculté était bloquée à Lyon sur la base de revendications islamistes, « pour l’ouverture de lieux de prières et le droit de rompre collectivement le jeûne du ramadan ». Derrière le paravent classique et habituel de la religion, les militants qui se sont livrés à ces exactions allant jusqu’à menacer un enseignant qui a exprimé sa désapprobation, sont des militants politiques, islamistes, visant à transformer les mœurs traditionnelles pour mettre la société à leur image. C’est bien un combat politique qui est engagé et qui depuis les affaires de foulard à répétition se poursuit sur le sol national. Ces jours-ci, c’est aussi dans le milieu du sport que les islamistes mènent l’offensive en exigeant le port du foulard pour les filles sur les terrains de foot, ou des lieux de prières dans les stades, ou à défaut dans les vestiaires.
Il est toujours possible, pour éviter la réalité, de la nier, de l’occulter. C’est pourtant la stratégie des Frères musulmans qui est à l’œuvre, noyautant les institutions pour imposer leur politique en usant des symboles d’usage. Et peu à peu, ça marche. Ainsi, à titre d’exemple, le match Lille-Dortmund, qui a été volontairement interrompu pour la rupture du jeûne, contrairement au règlement de la Fédération française de football. Sur RMC le présentateur d’une émission sportive s’excuse après qu’une intervenante se soit exprimée en faveur de la laïcité…
C’est bien un combat politique qui est engagé, un combat visible à l’occasion de cette « fête » de fin de ramadan.
15 000 à 25 000 « fidèles » étaient réunis à la Mosson à Montpellier. Les commentateurs parlent d’une « véritable marée humaine ». 35 000 se retrouvaient à Grenoble, "une première" en vingt ans ». À la Grande Halle d’Auvergne de Cournon-d’Auvergne près de Clermont-Ferrand, ils étaient plus de 12 000 à s’être réunis. Idem de Marseille à Poitiers en passant par Nantes ou Aix-en-Provence avec le même constat d’une affluence record. Qamis et abayas de sortie ne sont pas anodins, car à résonance conservatrice. Ces vêtements n’étant pas un impératif religieux, ils tiennent largement à une influence de militants islamistes, souvent proches des Frères musulmans, qui travaillent donc à imposer la visibilité de l’islam.
Un autre constat est fait lors de ces rassemblements religieux : leur rajeunissement, leur détermination. À Montpellier, c’est un phénomène qui surprend même les bénévoles de la mosquée présents, dont l’une explique à France 3 Occitanie : « Je suis très très étonnée, la génération d’aujourd’hui, je la trouve beaucoup plus investie qu’auparavant. (…) Le nombre de personnes ne fait qu’augmenter d’année en année, c’est impressionnant. »
Ces éléments sont signes d’une dislocation communautariste encouragée par certains élus qui se sont mêlés aux « fidèles » dans des rassemblements, au détriment des principes élémentaires de la laïcité, souvent par pur calcul électoral, au risque de devenir les otages d’une idéologie fascisante. Ceux qui à gauche font du fascisme leur fond de commerce sont là bien silencieux. Et pourtant...

Nicolas, 35 ans, découvre les urgences à la française

H16 & Citronne

-11/4/2025- Nicolas, 35 ans, marié, et père de deux enfants (de 5 et 8 ans), vit un quotidien familial plutôt paisible et des week-ends rythmés par les activités extra-scolaires des deux marmots.

Cette année, alors qu’Emma pratique la danse, pour Léo, la question se pose encore : du haut de ses cinq ans, il est difficile de lui trouver un loisir.

Mais Nicolas y tient : l’activité physique, c’est important ! Après tout, “Manger, Bouger” est LE slogan seriné pendant toute sa jeunesse. Afin d’optimiser sa pratique du mangibougisme, Nicolas a scrupuleusement épluché la brochure “Le guide Manger-Bouger” fournie par le site de Santé Publique. Sur quarante pages de conseils parfois niais, parfois contradictoires, quatre sont consacrées à l’activité physique, et se résument à en recommander 3 heures par semaine.


Qu’à cela ne tienne ! Nicolas passe rapidement en revue les activités disponibles près de chez lui et, après avoir un instant contemplé le babyfoot – ce qui n’est pas très sérieux, Léo arrivant tout juste à atteindre les poignées de la table de jeu – opte finalement pour le football avec d’autres enfants. Sur le papier et dans la tête de Nicolas, c’est à la fois simple et sans risque.

Mais de l’idéal sur papier au papier de verre de la réalité, il n’y a qu’un pas que Léo franchit en trébuchant quelques mois plus tard, lors d’un match agité dans lequel certains des enfants de l’équipe adverse, manifestement possédés par une envie de gagner incontrôlable, n’hésitent pas à utiliser des tacles appuyés.


Gros cris et gros pleurs, Nicolas récupère vite son petit pour l’emmener aux urgences les plus proches, la cheville commençant clairement à enfler.

Après avoir garé sa voiture et pris le petit ticket qui lui permettra de payer son parking, Nicolas se rend à l’accueil des urgences où une dame entre deux âges, l’air morose et le regard las, lui explique qu’il peut se rendre dans le hall d’attente. Le minot a mal et le fait savoir en gémissant régulièrement, mais cela ne semble heureusement inquiéter personne.

Nicolas jette un œil autour de l’intéressante faune rassemblée là et peut se réjouir de voir que toute la diversité et le multiculturalisme à la française y sont bien présents : toutes les couches de la population, les sexes, les ethnies ou presque semblent être entrées en collision dans ce hall d’attente qui ressemble davantage à une gare de triage pleine de vie et de microbes qu’à l’antichambre d’un hôpital aseptisé.

Les choses se présentent moyennement bien : il y a semble-t-il quelques dizaines de personnes avant Léo. En pratique, ce n’est pas évident de savoir qui est là pour un traitement en urgence, tant on en voit peu de souffrants. Beaucoup semblent passer le temps, accompagner un patient aux affections peu visibles, ou occuper la galerie de leurs comportements parfois étranges.

Nicolas s’est assis et a allongé son fils sur la chaise jouxtant la sienne, faisant reposer les jambes de l’enfant sur les siennes. Les premières minutes s’écoulent pendant lesquelles il explique à Léo qu’un médecin ou un infirmier devrait arriver bien vite et s’occuper d’eux, qu’il y aura peut-être une radiographie, et qu’il repartira peut-être avec gros bandage (en espérant in petto que ce ne sera pas un plâtre).

Cependant, ces premières cinq dix trente cinquante minutes passées, personne ne semble arriver. La foule bigarrée n’a pas beaucoup évolué, et le rythme des prises en charge semble extraordinairement lent. Nicolas saurait être patient, mais son fils, qui continue de gémir, commence à prendre une teinte un peu cireuse qui l’inquiète un peu.

Un plaisir n’arrivant jamais seul, une dame clairement en surpoids s’assoit près de lui en lui toussant copieusement dessus. Après un petit coup d’oeil de côté, Nicolas se décale avec son fils afin de s’éloigner de l’éventuelle contagion du virus gras que se trimballe bruyamment cette bonne femme. Celle-ci, ravie de la place supplémentaire ainsi obtenue le gratifie d’un franc sourire affalant toute sa rotondité sur les chaises.

Dépité par cette attitude, Nicolas décide de se dégourdir les jambes dans le hall tout en gardant Léo à portée de vue.

Son petit tour le fait passer devant plusieurs attractions.


Un jeune adulte en survêtement fait profiter tout le monde de la subtile mélopée qui monte des enceintes de son téléphone tout en scrollant répétitivement sur une de ces multiples applis où la musique est toujours trop forte ; une mère tente vainement de calmer les pleurs de son bébé qui semble plus pris d’une crise de colique que d’une véritable urgence ; plusieurs personnes reniflent têtes baissées sur leur téléphone.

En bruit de fond permanent, un homme âgé, accompagné de sa femme et de sa fille aînée, discute rapidement dans une langue étrangère entrecoupée de termes que Nicolas reconnaît être du français. Ce triplet est bientôt rejoint par deux hommes qui semblent être les fils… Voilà toute la smala réunie dans une salle déjà bien trop pleine alors que les patients ne sont pris qu’au compte-goutte.

Une infirmière arrive cependant ; Nicolas, plein d’espoir, voit son tour arriver… pour repartir lorsque celle-ci fait signe à un sexagénaire arrivé là moins de dix minutes avant. Ils se saluent, semblent se connaître, et commencent à partir dans le couloir : manifestement, l’heureux retraité doit avoir un coupe-file relationnel…

Ce qui, au passage, ne plaît pas du tout aux deux fils de l’homme âgé, qui le font bruyamment savoir. Les échanges, vifs et parsemés d’intéressantes interjections colorées, ne sont pas toujours clairs mais il apparaît finalement que le dernier arrivant est un ancien médecin et qu’il connaît un peu tout le monde ici ; son traitement en urgence sera pour lui beaucoup plus rapide.

Tant mieux pour lui, mais pour les deux jeunes, cela ne peut pas se passer ainsi et à mesure que le ton monte, Nicolas retourne vers son fils, gris mais stable : il ne tient pas à se retrouver à proximité si les choses s’enveniment.


Ce qu’elles ne tardent pas à faire : rapidement, l’infirmière déjà présente puis un autre personnel hospitalier sont pris à partie, au point que la sécurité doit intervenir. Finalement, un médecin appelé en renfort déboule pour s’occuper du vieil homme dont le sabir ne permet toujours pas de déterminer ce qui lui arrive exactement. Entraînée par le médecin, la smala et son brouhaha disparaissent par le couloir dans les méandres de l’hôpital.

Nicolas regarde autour de lui, et si quelques personnes sont bien choquées par la scène, la majorité a cependant décidé de poursuivre ses activités de visionnage de vidéo, discussions téléphoniques et envois de messages. Cet affichage d’agressivité est désormais tellement intégré dans les mœurs, banalisé, que personne ne s’en émeut.

Les prises en charges ne s’accélèrent pas ; le temps devient de plus en plus long.

Nicolas, qui avait auparavant envoyé un SMS laconique à sa femme, prend maintenant le temps de l’appeler pour l’informer de la situation. Peu étonnée des péripéties, elle explique avoir déjà lu un article sur une situation similaire il y a quelques mois ; tout ceci n’est pas grave : elle va préparer le dîner mais s’il n’est pas bientôt rentré, elle le gardera au chaud pour Léo et lui.

En l’entendant, Nicolas frémit : c’est vrai que cela fait maintenant plusieurs heures qu’il est là et il redoute d’avoir à patienter encore longtemps. L’agacement, l’inquiétude de se prendre un mauvais coup dans un accès de folie d’un des patients étranges stockés dans ce hall bondé, puis la faim le taraudent. Quant à Léo, il n’a toujours été vu par personne et sa cheville continue d’enfler.

C’en est trop.


Il soulève son fils aussi délicatement que possible et décide de l’emmener à la clinique privée qui se trouve à 20 minutes en voiture. Pris en charge dès son arrivée, le diagnostic tombera 30 minutes plus tard : c’est une grosse foulure, et le plâtre est évité.

Pas de fracture, mais en revanche, une belle facture : lorsqu’il la reçoit un mois plus tard, Nicolas se prend la tête dans les mains. On lui avait pourtant asséné toute sa vie que le monde nous enviait ce système de santé solidaire. Il pense à ses cotisations, à ce service dont on prétend toujours qu’il est “gratuit”, à cette excellence qu’il a dû payer dans le privé. Il repense à sa carte Vitale, à ce hall d’attente et à la qualité alternative des services qu’il a reçus. L’inquiétude le guette quand il se remet en tête cet article qu’il a lu sur le déficit colossal de la santé en 2024. Mais où donc peut-bien aller tout cet argent ?

Décidément, en France, si la santé n’a pas de prix, elle a clairement un coût.


https://h16free.com/2025/04/11/80695-nicolas-35-ans-decouvre-les-urgences-a-la-francaise

10 avril 2025

Gilles Casanova

Ça va être plus difficile pour atomiser les Russes…

Nicole Gout

En pleine montée des tensions sur le vieux continent, l'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, a envoyé un message clair et peu amical aux dirigeants européens.

Dans une interview accordée à la chaîne britannique GBNews, Bannon a ouvertement déclaré : Ne comptez pas sur nous si vous décidez d'entrer en conflit ouvert avec Moscou. Le vocabulaire n'était pas diplomatique, mais le message était on ne peut plus clair.

« Nous surveillons la situation », a déclaré M. Bannon, "mais si vous décidez de vous engager dans un affrontement avec la Russie, allez-y. Nous nous souvenons encore de Stalingrad et de Koursk".

Et il ne l'a pas dit comme une menace, mais comme un rappel - l'histoire a la fâcheuse habitude de se répéter, et les capitales européennes semblent avoir oublié les leçons du siècle dernier.

Ses critiques se sont concentrées sur le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui parle de plus en plus ouvertement de l'envoi éventuel de 30 000 soldats à l'Est.

Bannon ne cache pas son scepticisme : « Il veut agir comme le nouveau Churchill, tout en ne voyant pas que Londres brûle sous le poids de ses propres problèmes financiers. » La question est de savoir si quelqu'un dans l'UE réfléchit à l'emplacement des frontières, tant économiques que politiques.

Derrière les mots de Bannon, aussi durs soient-ils, se cache une préoccupation plus large. L'Europe semble divisée, épuisée par de multiples crises - énergétiques, économiques, politiques. Dans le même temps, certains dirigeants semblent vouloir se lancer dans une nouvelle aventure, quel qu'en soit le prix. Et sans plan précis.

À Washington, les messages ressemblent de plus en plus à ceci : "Faites ce que vous savez faire, mais ne comptez pas sur les baïonnettes américaines cette fois-ci". Et ce message est beaucoup plus fort qu'il n'y paraît.

Dans ce contexte, la vraie question est peut-être la suivante : l'Europe veut-elle vraiment répéter Stalingrad, ou serait-il plus sage de se tourner vers l'histoire, cette fois pour en tirer des leçons ?



STRATPOL
10/4/2025

L’épuisement de l’Ukraine ouvre de nouvelles perspectives à la Russie et menace la cohésion de l’Europe

Hervé Carresse, colonel à la retraite de l’armée française et décoré de la Légion d’honneur, ainsi que de l’Ordre national du Mérite, a livré une analyse détaillée des perspectives de paix en Ukraine, des positions des principaux acteurs et des conséquences du conflit pour l’Occident.

Selon lui, l’Ukraine montre des signes d’épuisement face à une stratégie russe d’usure qui pourrait, si la guerre se prolonge, permettre à Moscou de s’emparer de villes majeures comme Kharkiv et Odessa. Il avertit qu’une défaite occidentale en Ukraine pourrait entraîner une transformation profonde de l’Union européenne.

Carresse souligne que la Russie applique une stratégie d’épuisement systématique contre l’Ukraine, touchant les domaines militaire, économique et énergétique. « Dès le début du conflit, nous avons vu que la Russie misait sur l’usure de l’Ukraine, » explique-t-il.

« Aujourd’hui, cet épuisement est évident : les ressources humaines et militaires s’amenuisent, le moral de la société ukrainienne décline. »

Il note également que l’économie russe, loin de plier sous les sanctions, s’est adaptée et militarise, affichant un taux de croissance supérieur à celui de nombreux pays européens. « Les sanctions se sont retournées contre l’UE, » ajoute-t-il, pointant du doigt une Europe affaiblie par ses propres mesures.

L’Ukraine, principale victime de cette guerre d’usure, voit ses rangs se clairsemer. Carresse rapporte une augmentation des désertions au sein de l’armée ukrainienne et des difficultés croissantes à mobiliser la population.

L’opération russe dans la région de Koursk, qualifiée de « victorieuse » par le colonel, a marqué un tournant : « L’Ukraine a dû capituler presque totalement dans cette zone, abandonnant ses positions. Elle comptait sur Koursk pour renforcer sa position dans les négociations, mais cet espoir s’est effondré. »

L’expert salue l’intérêt accru de l’administration Trump pour une résolution du conflit, un sentiment partagé selon lui par les peuples américain et européen.

Toutefois, il estime que la Russie n’a pas d’urgence à négocier. « Moscou atteindra ses objectifs avant de s’asseoir à la table des discussions, » prédit-il. Les négociations, impliquant territoires, sécurité et économie, devront inclure les États-Unis et l’Europe.

Sur la sécurité, Carresse précise : « La Russie exige une nouvelle architecture en Europe. » Quant à Volodymyr Zelensky, il redoute les pourparlers : « La paix avec la Russie menace son avenir politique et sa sécurité physique, en raison de l’influence persistante des néo-nazis en Ukraine, » affirme le colonel.

Si le conflit perdure, Carresse envisage une avancée russe significative. « La Russie pourrait prendre Kharkiv et Odessa, cette dernière étant cruciale pour ses ambitions stratégiques, » déclare-t-il.

Il ajoute que les Européens, affectés économiquement, auraient intérêt à renouer une coopération énergétique avec Moscou, mais leurs dirigeants n’agissent pas encore en ce sens.

Sur le plan militaire, Carresse juge improbable une intervention massive de l’UE. « Il n’y a pas de position unifiée au sein de l’Union, » explique-t-il. « Des pays comme la Slovaquie, la Hongrie ou l’Italie s’opposent à l’envoi de troupes. »

Il ironise sur l’idée de déployer quelques milliers de soldats sur une ligne de front de 2000 kilomètres : « Cela prêterait à sourire. » Il rappelle que la Russie considérerait toute force européenne comme hostile, un risque que peu de nations sont prêtes à prendre.

Une défaite occidentale en Ukraine aurait des répercussions majeures, selon Carresse. « L’UE, qui n’est pas un acteur géopolitique, mais économique, se retrouverait à un tournant, » analyse-t-il. « Elle devra choisir entre fédéralisme et confédération, dans un moment de grande fragilité. »

Il critique les initiatives de leaders comme Emmanuel Macron, estimant qu’elles mènent à l’échec face à des divergences internes croissantes.

En conclusion, Carresse prédit une issue douloureuse pour Kiev et ses alliés. « L’Ukraine et l’Occident sortiront perdants de ce conflit, » affirme-t-il. « Les Européens veulent une fédération, mais les contradictions entre États persistent. Ce qui émergera sera une confédération redessinée, marquée par les conséquences de cette guerre pendant des années. »


Vincent Verschoore

-10/4/2025- Paul-Antoine Martin, ex-cadre supérieur, vient de publier "Le temps des pervers" sur le management public comme privé, et l'une de ses conséquences qu'il a lui-même expérimentée, le burnout.
Il y aurait en France de l'ordre du demi-million de burnouts annuels, pour bonne partie le fruit d'approches managériales prédatrices menées par des pervers, qui constituent une part énorme du top management dans le privé, le public (hauts fonctionnaires) et le politique, comme on le voit de manière quasi caricaturale avec Macron.
Le Covid reste ce moment où la population en général a pu découvrir l'essence même de la perversité managériale, administrative et politique, mais cette méthode basée sur la sidération (l'absence de sens) et la violence fonctionne en permanence là où le pervers contrôle son territoire. Le "en même temps" macroniste en est, là encore, l'illustration suprême.
Selon l'auteur, une fois la situation comprise la seule issue est la fuite, ou la soumission ou la mort. Les soumis sont bien vus car souples de l'échine, "agiles" en termes de jargon managérial, surtout intéressés par la valorisation de leur image personnelle.
Les pervers ne craignent rien car ils maîtrisent la manipulation verbale et émotionnelle, sont souvent performants (ou du moins apparaissent comme tels) donc il n'y a pas grand chose pour arrêter la marche en avant vers un totalitarisme de la perversion managériale que cet autre auteur, Johann Chapoutot, fait remonter au nazisme (Liberté d'obéir : le management, du nazisme à aujourd'hui).


SOCIÉTÉ DE CONSOMMATION

Jean-Claude Delhez

-10/4/2025- « Le rose qu'on nous propose. D'avoir des quantités de choses. Qui donnent envie d'autre chose ». Où que l'on aille en Occident, et même au-delà maintenant, sur une partie notable de la planète, c'est un seul et unique modèle de société qui s'impose à tous, partout où il peut. Déférence gardée envers Alain Souchon ou Georges Perec, le modèle se veut discret, on n'en entend guère parler. Nous en faisons partie, de cette société de consommation, sans vraiment le savoir. Le socle sociétal ne fait pas débat, n'est pas ouvert à la réflexion, à la discussion. Alors qu'il formate l'économie, l'écologie, la philosophie et même la psychologie de la société. Alors qu'il installe un lien de dépendance entre l'homme et les biens qui relève presque de l'assuétude. Un lien qui fait de l'ombre à l'humain, au social, au vivant. Une fuite en avant matérialiste, les yeux bandés.


TRUMP ET LA PART MAUDITE

Gabriel Nerciat

-10/4/2025- Joie hystérique, à peine amortie par un vague réflexe de méfiance, chez la plupart des commentateurs assermentés en apprenant la suspension pour trois mois par Trump de ses surtaxes protectionnistes à l'intention de tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis hormis la Chine, qu'ils interprètent (à tort) comme un début de capitulation.
Quand on les écoute, même d'une seule oreille comme moi, une chose apparaît en évidence : à leurs yeux, l'économie n'est faite que de consommateurs et d'actionnaires-boursicoteurs.
Tout le reste - c'est-à-dire le monde immense de la production et du travail, qu'il soit indépendant ou salarié ; l'univers de l'entreprise, de la ferme, de l'usine ou de la boutique - tout simplement n'existe pas.
Ou alors, c'est un peu comme Dieu chez les sceptiques et les épicuriens : on suppose ou on admet qu'il existe, mais on vit et on agit comme s'il n'était pas là.
D'ailleurs, un imbécile, apologiste standard du libre-échange global, disait ce matin à la radio : "Trump se prend pour Dieu, alors que personne de sérieux n'est assez bigot ou stupide pour croire en lui. Il faut qu'il cède devant la raison."
Or, il me semble que c'est le contraire.
Trump est la ruse de la raison, au sens hégélien, par l'entremise de laquelle la part ignorée, presque maudite désormais, de l'échange économique est en train de se venger de la violence et du déni dont elle est l'objet depuis trois ou quatre décennies.
Les revirements, tactiques ou brouillons, du président américain ne suffiront pas à masquer longtemps une réalité : dans le monde de demain, le droit et les idées de l'OMC, comme celles de l'ONU, quoi que fassent les clercs du libéralisme, ne s'imposeront plus.
Les jeux "gagnants-gagnants" n'existent pas, et n'ont jamais existé. Surtout dans un monde qui se veut concurrentiel et adepte du changement pour tout.
Trump ne se prend pas pour Dieu, mais parce qu'il a fait plusieurs fois fortune et faillite dans sa vie, il sait peut-être mieux que lui que les grandes firmes transnationales sont aussi mortelles que leurs actionnaires, et que si les consommateurs un jour ne peuvent plus consommer, eh bien ma foi ils vont devoir d'abord travailler.
Dur, bien sûr. Mais comme ce fut déjà le cas pour Adam lorsqu'il dût quitter le jardin d'Eden, pathétiquement voué à la mort et au désir de sa femme.
Cela les fera maigrir, et le soir venu ils pourront contempler le vol des balles perdues près du golf de Mar-a-Lago.
C'est comme ça, mes pauvres amis : il ne fallait pas consommer la pomme, juste pour accélérer la fin de l'Histoire et coter celle-ci en bourse.
Elle aussi se venge le moment venu, quand on croit être autorisé à en toucher les dividendes.

Eber Haddad

-9/4/2025- Beaucoup de Français annulent leurs vacances aux États-Unis à cause de Trump. Merci infiniment, grâce à vous les billets ont baissé de 30%, et on vous supplie de continuer ce boycott jusqu’à la fin de son mandat. Bon, ça n’arrange pas Air France qui fait le plus gros de ses bénéfices sur les lignes américaines et y ouvre sans arrêt de nouvelles escales, mais ça on s’en tape.

Nos chers compatriotes qui n’hésitent pas à aller dans les pays les moins respectueux des « Droits de l’Homme » aux quatre coins de la planète, sans le moindre état d’âme, ont peur de Trump ! Les Gaulois sont marrants, ils craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête et maintenant ils redoutent que Trump ne les dévore.

Ils vont aller passer leurs sacro-saintes vacances dans des démocratures comme le Mexique où le gouvernement a été accaparé par les cartels de drogues, 500 000 morts, des civils pour la plupart, qu’on a retrouvés dans des charniers, ou à Cuba, dictature communiste qui a instauré la misère depuis 1957 !

Si vous voulez d’autres idées de vacances qui vous permettront d’éviter les États-Unis de Trump, n’hésitez pas à me consulter. Quelques exemples : il y a le Venezuela, paradis socialiste miséreux où règne une des pires criminalités au monde et où le dictateur Maduro a décrété hier, le 8 avril 2025, l’état d’urgence économique. Pas loin, juste à la frontière, la Colombie où le président Gustavo Petro, ancien chef du mouvement de guérilla M-19, responsable de la mort de 260 000 civils, a aussi provoqué la fuite de 6 à 7 millions de ses compatriotes expropriés de leurs fermettes ou de leurs masures, mais on y produit la meilleure poudre de perlimpinpin au monde, très appréciée en France et dans certains milieux, paraît-il. Le Brésil dont le président est Lula, escroc, corrompu, repris de justice, élu à sa sortie de prison où il n’a accompli qu’une petite partie de sa peine, 18 mois sur les 12 ans qu’il devait purger parce que certains juges sont très « bienveillants ». J’oubliais de préciser que Lula est un grand ami de Macron que celui-ci n’arrête pas de le bécoter. Il y a aussi le Myanmar, dictature fascisante très répressive, le Qatar dictature absolue, très riche où a eu lieu la Coupe du Monde après la mort de 10 000 ouvriers sur les chantiers et qu’on avait fait habiter de leur vivant dans des taudis sordides tout en oubliant de payer un bon nombre d’entre eux, sans compter certains pays d’Afrique, d’Asie, etc… Vous pouvez aussi choisir le Canada et sa stricte censure des réseaux sociaux et où d’autres surprises vous attendent et, il ne faut pas l’oublier, un petit pays comme la Chine communiste !

Je vous conseillerai gratuitement et avec plaisir si vous me promettez de ne pas venir aux États-Unis au minimum pendant 4 ans, durée du mandat de Trump.

Mais je comprends qu’après le lavage de cerveaux très sélectifs des médias et des merveilleux politiciens, des Français ne veulent plus venir aux États-Unis. Leur rectitude morale, leur sens de la justice, leur formidable connaissance de la géopolitique et leur incurable TDS (Trump Derangement Syndrome) les en empêchent. C’est compréhensible.

Les quelques Français que nous sommes aux États-Unis acceptent de se sacrifier et d’être dévorés par Trump. Peut-être aura-t-on droit à une « Place des Martyrs de Trump » à Paris, inaugurée par Anne Hidalgo et certains d’entre nous pourraient même être transférés au Panthéon… mais de grâce ne venez pas dans l’enfer trumpien ! Votre absence nous arrange.

Et en attendant le retour des vacances, où vous aurez le plaisir de constater que le premier ministre « vintage » est toujours à sa place et que Macron, bronzé au teint idéal, aura bien profité de son jet-ski à Brégançon.

Si des élections ont lieu d’ici là, continuez à bien VEAUTER, c’est un sport que les Français pratiquent très bien !