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29 mai 2025

LE MONDE CHOISI PAR LES USA

Jean-Claude Delhez

-29/5/2025- La Rand Corporation est une importante société de conseil américaine en matière technologique, économique et militaire. En 2019, elle a rendu un rapport intitulé « Overextending and unbalancing Russia », en d'autres termes : Comment épuiser et déséquilibrer la Russie en lui imposant des coûts de divers types. Destiné aux décideurs politiques et militaires américains, ce rapport s'inspire de la stratégie mise en œuvre pendant la Guerre froide pour vaincre l'Union soviétique. Elle consiste à identifier les vulnérabilités de la Russie actuelle afin de prendre les mesures adéquates entraînant Moscou à s'enfoncer dans ses faiblesses.
La Rand Corporation identifie trois grands axes d'affaiblissement de la Russie : l'économie, la géopolitique et le militaire. En matière économique, il s'agit de reproduire une manœuvre de la Guerre froide : pousser le prix des hydrocarbures à la baisse pour réduire les revenus que Moscou en retire à l'exportation. Dans ce domaine, elle propose aussi de réduire les commandes de gaz russe par l'Europe en lui substituant du gaz naturel liquéfié (GNL). Enfin, la Rand suggère d'augmenter les sanctions financières et commerciales contre la Russie, une mesure qui ne portera des fruits que si les alliés des USA y participent.
Dans le domaine géopolitique, la Rand trouve quelque intérêt à inquiéter la Russie en s'en prenant à des alliés de Moscou, comme la Biélorussie, la Syrie ou la Transnistrie (en Moldavie). Mais elle considère que l'action majeure à adopter consiste à armer l'Ukraine. Elle prévient toutefois qu'il faut le faire avec modération (on est en 2019) sans quoi Moscou pourrait entrer en guerre contre Kiev et se trouver alors dans une position militaire qui lui est favorable.
Enfin, dans le domaine militaire, la Rand propose de rééditer le coup de la Guerre froide : une course aux armements avec la Russie, afin de l'épuiser. À cela s'ajoute la création de menaces sur les frontières russes : déploiements d'avions de combat à proximité, de troupes et de manœuvres de l'OTAN, présence navales en mer Noire...
Ce rapport date de 2019. Cela fait alors cinq ans qu'a éclaté la guerre civile du Donbass. Le premier mandat de Trump en est à sa moitié et, en Ukraine, Zelensky est élu président. L'invasion russe, elle, n'interviendra que trois ans plus tard.
Il faut constater à quel point les suggestions de la Rand Corporation sont devenues réalité. Tout ou presque a été appliqué par les politiciens occidentaux, depuis la substitution du gaz russe par le coûteux et polluant GNL américain, en passant par la menace otanienne aux frontières russes, les sanctions économiques auxquelles les Européens n'ont pas manqué de participer et, bien sûr, l'armement de l'Ukraine.
Après le rapport d'ISW dont je parlais hier, voilà qui pose à nouveau la question de l'indépendance des pays européens, ou plus exactement des liens de soumission entre ses politiciens et les officines américaines qui pèsent sur la politique internationale, au bénéfice des intérêts de Washington. Vous aurez noté, par ailleurs, que le rapport de la Rand Corporation ne se donne pas pour projet la démocratie, la liberté ou le respect du droit international (en Ukraine ou ailleurs), à la manière du conte angélique que nous répètent médias et politiciens depuis des années, mais l'affaiblissement de la Russie par tous les moyens possibles, y compris les moins avouables.

28 mai 2025

Olivier Becht
Député de la 5e circonscription du Haut-Rhin

-27/5/2025- J’ai voté la Loi sur les soins palliatifs et celle sur l’aide à mourir. J’explique pourquoi :
 
Dès que l’on évoque la mort, la question est toujours sensible. Elle touche à un mystère qui nous dépasse et convoque aussitôt nos peurs, nos croyances, nos espoirs.
 
Disons le d’entrée : ces deux Lois ne s’opposent pas, elles se complètent pour garantir à tous le droit de mourir dans la dignité.
 
La première loi sur les soins palliatifs est assez consensuelle. Elle a été adoptée à l’unanimité. Il s’agit de rendre le droit aux soins palliatifs opposable. La vraie question est en réalité celle du manque de moyens. Je me suis déplacé récemment au centre hospitalier de Mulhouse pour rencontrer les personnels de santé au sein du service de soins palliatifs et j’ai pu constater le travail extraordinaire qu’ils menaient avec cependant des places limitées. Beaucoup de départements n’ont d’ailleurs même pas de services de ce type en France. Il faut donc renforcer les moyens comme je m’y suis engagé auprès du Docteur Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, que j’ai reçue dans mon bureau à l’Assemblée nationale.
 
La seconde loi sur l’aide à mourir était plus compliquée, même adoptée à la majorité absolue de l’Assemblée, car elle ouvrait des droits nouveaux en France qui étaient jusque là interdits et qui obligeaient les personnes concernées à solliciter une aide à mourir dans un autre pays.
 
Il concerne les personnes qui ne souhaiteraient pas mourir lentement par déshydratation comme c’est le cas souvent lors de la sédation profonde ou qui seraient résistants aux traitements censés soulager la douleur dans le cadre des soins palliatifs. Dans ces cas, pour éviter une « agonie », la personne concernée serait aidée à partir rapidement dans la dignité par la mise à disposition d’un produit qu’elle s’administrerait elle-même. C’est l’aide à mourir.
 
Sur ce sujet très sensible j’aimerais être très précis car beaucoup de choses ont été dites ou écrites et qui sont assez loin de la vérité.
 
Que dit le projet de texte de loi sur lequel nous sommes tombés d’accord ce mardi ?
 
- L’aide à mourir consiste à autoriser et à accompagner une personne qui en a exprimé la demande à recourir à une substance létale qui doit être « auto-administrée ». C’est donc la personne concernée qui accomplit elle-même le geste en appuyant sur un bouton et pas du tout un personnel de santé. Le seul recours au personnel de santé concerne les personnes qui seraient en incapacité physique de le faire elles-mêmes (du fait d’une paralysie par exemple) mais qui sont conscientes et en exprime de manière claire la demande et demanderaient alors à un médecin d’appuyer sur le bouton pour son compte.
 
- les conditions pour pouvoir y accéder sont très strictes :
• être âgé d’au moins 18 ans
• être de nationalité française ou résider de manière stable et régulière en France
• être atteint d’une affection grave et incurable qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale
• présenter une souffrance physique ou une souffrance psychologique constante liée à cette affection qui est soit réfractaire aux traitements, soit insupportable lorsque la personne ne reçoit pas ou a choisi d’arrêter de recevoir des traitements
• être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.
 
Ces conditions sont cumulatives. Il faut qu’elles soient donc toutes remplies.
 
Deux précisions sont apportées par la Loi :
- La notion de « phase avancée » d’une maladie est caractérisée par l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade qui affecte sa qualité de vie.
- De même, une souffrance psychologique ne peut pas seule permettre l’accès de l’aide à mourir.
 
Le malade devra faire une demande express et par écrit à un médecin qui lui donnera les informations sur son état et son évolution. La décision d’accéder à la demande est prise de manière collégiale par des médecins compte tenu des critères ci-dessus et de l’état du patient.
 
En cas d’accord des médecins, la personne concernée devra encore confirmer sa demande avec un délai de réflexion de 2 jours supplémentaires. La personne pourra à tout instant stopper le processus et les professionnels de santé s’assureront qu’aucune pression ne soit exercée sur la personne concernée par l’aide à mourir par un membre de la famille, un proche ou toute autre personne.
 
Ces critères très stricts étaient importants pour moi afin de placer des garde-fous. Sans eux je n’aurais pas voté la loi.
 
Pour être clair, grâce à ces critères :
 
- Il est faux de dire que l’on ouvre le droit généralisé au suicide car cela ne concerne que les personnes en toute fin de vie. Quelqu’un qui a juste envie de mourir ou qui dispose encore d’une vraie espérance de vie, même malade, ne peut disposer de l’aide à mourir.
 
- Il est faux de dire que l’on va euthanasier les gens comme les animaux car ce n’est pas le soignant qui décide et administre la substance létale, c’est le patient qui décide et s’administre lui-même la substance. Le soignant vérifie que les conditions sont remplies.
 
- Il est faux de dire que l’on peut laisser des directives anticipées qui nous condamneraient alors même que nous pourrions changer d’avis après car justement il n’y a pas de directives anticipées. Seul le patient décide en fin de vie et personne à sa place.
 
Bien entendu sur la base de ces critères très stricts certains diront que c’est déjà trop alors que d’autres diront que ce n’est pas assez.
 
Le rôle du député lorsqu’il fait la Loi est de trouver un équilibre dans une société donnée et à un moment donné de l’Histoire.
 
Il n’y a jamais sur ce type de sujet de « bon » choix ou de choix « juste ». Il y a ce que l’on pense devoir voter en son âme et conscience.
 
J’ai donc pris une décision :
- après avoir lu les nombreux livres, notes, lettres, mails reçus de la part de mes concitoyens ;
- après avoir reçu des dizaines de personnes, autorités religieuses, présidents d’associations de santé, soignants à mon bureau à Rixheim et à Paris ;
- après m’être rendu sur le terrain auprès des soignants et des malades dans les hôpitaux.
 
J’ai pris cette décision car je m’y étais engagé lors des élections législatives en 2017, 2022 et 2024 et que je mets un point d’honneur à respecter mes engagements.
 
J’ai pris cette décision en mesurant bien le fondement des valeurs à la fois chrétiennes et humanistes dans lesquelles j’ai été élevé.
 
J’ai aussi pris cette décision sur le fondement de mon expérience personnelle car on est toujours le produit de son histoire.
 
Ma grand-mère paternelle s’est éteinte d’un cancer généralisé lorsque j’avais 16 ans. Malgré les traitements des médecins et les produits palliatifs, elle a souffert le martyre car son cœur a résisté à la douleur et aux drogues administrées pour la calmer. Les dernières semaines furent terribles. Allant la voir presque quotidiennement, durant ses moments de conscience, elle m’appelait et me suppliait de mettre fin à ses jours. J’en étais incapable comme j’étais incapable de voir cette femme que j’aimais profondément souffrir autant. Sa voix reste gravée dans ma mémoire comme si cela était hier. Ce que l’on aurait accordé par pitié à un chat ou un chien, on le refusait à un être humain. Ce que la société ne lui a pas accordé, les deux lois que j’ai votées aujourd’hui l’accorderont à ses descendants.
 
Ces deux lois ne sont pas parfaites, j’en suis conscient.
 
Elles seront désormais examinées par le Sénat puis à nouveau par l’Assemblée. Elles seront encore certainement modifiées et complétées peut-être avec d’autres garde-fous avant d’être votées définitivement, je l’espère, afin que chacun dans notre société puisse mourir dans la dignité.

L’odeur de faillite est maintenant impossible à masquer

H16

-28/5/2025- Le couple présidentiel – ou ce qui en tient lieu – aura beau échanger des coups en place publique ou se chamailler amicalement, il aura bien du mal à faire oublier la situation plus que préoccupante du pays, notamment sur le pan économique.


Car même si on peut raisonnablement imaginer qu’un grand nombre de Français auraient bien voulu se trouver à la place de Brigitte lorsqu’elle a infligé une petite tarte bien sentie à son épouse, il reste nécessaire de souligner que cette situation économique se dégrade franchement.

En soi, c’est déjà une performance tant la situation était particulièrement mauvaise. Et il n’en faut pas beaucoup pour la détériorer encore plus : à peine Trump évoquait-il une sévère hausse des droits de douane pour les produits européens que la ministraille française montait au créneau pour avertir que cela pourrait aboutir à une situation intenable, montrant la fragilité réelle de l’économie française à ce sujet, qu’une moindre pichenette – essentiellement rhétorique, ces droits n’étant pas encore d’application et très manifestement ouverts à débat – pousse à la dégringolade.

Au passage, cette dégringolade rappelle à tous que la richesse et l’opulence sont des états qui nécessitent un travail constant, sur des décennies, et que le retour à l’état normal – c’est-à-dire la pauvreté et la misère – peut être bien plus rapide.

Par exemple, certains présentent le fait que le PIB par habitant des Italiens rejoint celui des Français comme un gage d’amélioration pour l’Italie : c’est exact, mais ce n’est que la moitié du tableau puisque cela revient à occulter que la France ne parvient plus à progresser ou qu’elle le fait de façon si modeste que, petit à petit, le monde civilisé la dépasse progressivement. Selon cette mesure, alors qu’elle était au 13ème rang en 1980 (devant les États-Unis), la France n’est plus qu’au 25e rang en 2023…

Or, cette chute n’est que la partie visible de la situation économique. Malheureusement, d’autres éléments s’accumulent qui montrent que le pays n’est non seulement plus du tout géré mais qu’il se dirige droit vers une faillite pure, simple et retentissante.


Ces colonnes ont souvent relaté – en pure perte – le risque de plus en plus présent d’une telle faillite et beaucoup n’y voyaient qu’une sorte de mantra un peu mécanique pour grossir les travers de la mauvaise gestion des comptes publics en France. Cependant, le mot même de « faillite » n’est plus réservé à quelques blogs des intertubes interlopes : à présent, même la presse la plus grand public évoque la question, estimant que « le fardeau de la dette française est "presque hors de contrôle" ».

Alors que le constat est évident pour qui veut bien s’en donner la peine, qu’il a été posé ici même (et bien ailleurs) depuis au moins 10 ans, les récents développements forcent la presse économique et quelques politiciens un peu moins communistes que les autres à admettre qu’une cessation de paiement, totale ou partielle, de l’État français ou, plus prosaïquement, un échec du Trésor à faire « rouler la dette » de façon satisfaisante n’est plus une possibilité très improbable et devient même envisageable, notamment après la mise en garde récente du FMI sur les annonces officielles – et particulièrement peu réjouissantes – d’un déficit à 6% du PIB pour l’année courante.

Du reste, cette déroute financière ne se cantonne même pas au budget de l’État puisqu’elle touche aussi les comptes de la Sécurité sociale. La Cour des comptes, entre deux soupirs d’impuissance, juge ainsi dans un rapport paru il y a quelques jours que la trajectoire des comptes sociaux est « hors de contrôle » et estime possible un risque « de plus en plus sérieux de crise de liquidité » à partir de 2027. C’est joliment tourné, mais cela veut réellement dire « faillite ».

Il faut bien comprendre que face à ces deux éléments aux euphémismes qui ne cachent plus du tout que le pays est au bord de l’effondrement, nous avons en place une équipe essentiellement composée des mêmes branquignoles que ceux qui ont géré avec un brio assez phénominable la crise pandémique de 2020, et qui ont enfilé sans sourciller les décisions véritablement idiotes voire suicidaires dans à peu près tous les domaines, depuis l’énergie jusqu’à l’éducation en passant par la santé ou les transports.


Cette même équipe de bras cassés dangereux est, du reste, toujours vaguement cornaquée par cette serpillière humide de Bayrou et consciencieusement rabrouée par le psychopathe actuellement locataire de l’Élysée dont les problèmes maritaux ne cessent de déborder sur la politique française.

Oui, nous avons vraiment les meilleures cartes en main pour surmonter l’obstacle qui, pourtant, est bibliquement simple à résoudre puisqu’il n’y a que deux façons de procéder : ou bien augmenter les prélèvements, ou bien diminuer les dépenses.

Bien évidemment, augmenter les prélèvements dans le pays le plus taxé du monde est une énorme ânerie rapidement contre-productive (par effet Laffer, notamment) mais c’est bien la piste qui sera privilégiée tant il est clair que nos politiciens sont dans l’incapacité assez consternante de faire la moindre économie.

Il suffit de passer en revue les actuelles propositions d’économies (sucrer un chèque débile, réduire une aide idiote, etc.) et mettre les montants ainsi épargnés (quelques centaines de millions d’euros, au mieux) en regard des sommes à trouver (entre 50 et 100 milliards d’euros) pour comprendre qu’on continue de barboter dans un rikiki si micrométrique qu’on peut parler de foutage de gueule.


Et bien sûr, confusément, à tâton, les gouvernants actuels commencent à réaliser que ces bricolages fumeux ne suffiront pas, qu’il va falloir trouver « autre chose », cette voie mystérieuse composée à la fois d’une baisse des impôts pour satisfaire les contribuables, d’une augmentation des dépenses pour satisfaire les citoyens qui veulent toujours plus de services, et d’une diminution simultanée de la dette pour satisfaire le côté magique et licornes colorées.

En attendant que les licornes pointent le bout de leur corne, on prépare les Français à l’ultime tabassage : on va leur demander « un effort ».

Ne vous faites aucune illusion.

Non, il ne s’agira pas de se tenir droit et fort devant la disparition des subventions aux entreprises (entre 80 et 200 milliards d’euros par an, selon le mode de calcul, dont 80% vont aux entreprises publiques – généralement médiocres). Les aides continueront de couler vers les copains et les coquins d’un côté, et couler la France de l’autre.

Non, il ne s’agira pas d’être courageux devant l’arrêt des sprinklers à pognon dans l’Aide Française au Développement à l’étranger (15 milliards d’euros annuels). Les mixeurs électriques distribués dans les écoles africaines sans électricité ont encore de beaux jours devant eux.

Non, il ne s’agira pas d’encaisser la disparition du pipeline d’argent public vers les associations lucratives sans but (23 milliards par an). Les subventions pour les associations d’étude de l’expression de genre dans l’art moyen-âgeux ou d’accompagnement de « mineurs isolés » en milieu rural continueront de se déverser avec frénésie.


Non, définitivement, les parasites qui dirigent actuellement le pays n’iront pas piocher dans ces solutions trop simples.

Ils savent déjà quoi faire, ils sauront comment le présenter comme juste, adapté, mettant « les riches » plus à contribution que « les pauvres ». Ce sera aussi simple qu’inique et douloureux, et l’idée générale transpire des articles actuels qui évoquent, les petits malins, le fameux « patrimoine financier » des Français (6350 milliards d’euros, quel beau gâteau !), cette épargne qui – ça tombe bien, non ? – atteint actuellement des sommets.

La dette explose, mais rassurez-vous, les politiciens vont sauver leurs fesses : ils vont piller votre épargne.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/05/28/81031-lodeur-de-faillite-est-maintenant-impossible-a-masquer

27 mai 2025

Anne-Laure Bonnel - Reporter

Pour en finir avec les illusions et la pensée kleenex

-26/5/2025- Avant que ma voix ne s’éteigne temporairement au sujet de l'Ukraine, contrainte par les circonstances et les "pressions", je livre ici une ultime réflexion sur le basculement du monde. Ce sujet, je n’y reviendrai plus tant que les risques pour moi et les miens ne se seront pas dissipés. Mes analyses et déplacements à l'Est reprendront lorsque le moment sera propice.
L’Ukraine, telle que vous l’avez connue, est révolue. Ce n’est ni une exception ni une fin : c’est l’histoire en mouvement, tragédie humaine pour certains, mécanique géopolitique pour d’autres. La perspective dépend du point de vue géographique et stratégique.
Oubliez les illusions d’une économie de guerre ou d’un effondrement imminent de la Russie. Ce que nous observons est un bouleversement profond et irréversible de l’ordre mondial, lent mais inéluctable. Les guerres, loin de s’éteindre, ne font que s’amorcer. L’Ukraine, réduite à son noyau, s’effacera progressivement. La Russie, portée par une dynamique implacable, avancera jusqu’à Odessa, au minimum. Trop de sang a coulé pour que le conflit s’arrête net. Le président ukrainien l’a compris.
Pour les BRICS, l’Ukraine symbolise désormais l’insupportable hypocrisie du deux poids, deux mesures, un constat partagé par une grande partie du monde. Palestine, Irak, Libye, RDC : les mêmes logiques s’appliquent. Cela n’excuse pas les guerres, mais les éclaire.
Nul besoin de postures morales. Les alliances se redessinent. Le pacte sino-russe, solide pour un temps long, redéfinit les équilibres. Les États-Unis, conscients de cette réalité, jouent la montre, cherchant à sécuriser leurs ressources pour l’avenir. Car tout se joue là : gaz, pétrole, minerais, terres rares. Les guerres, qu’elles soient hybrides ou conventionnelles, n’ont toujours eu qu’un seul moteur : l’accès aux ressources. Les conflits territoriaux ne sont que leur prolongement.
Les États-Unis se retireront bientôt du grand jeu, se repliant sur une autarcie stratégique, quel que soit leur leadership. Trump ou un autre, la forme varie, le fond reste : l’intérêt national prime. Ne vous y trompez pas.
Au Moyen-Orient, le djihadisme, échappant à ceux qui l’ont attisé, rebat les cartes. Le Liban pourrait être la prochaine victime. Quant à l’Europe, et la France en particulier, elle doit se réinventer face à un mur de défis. Les gouvernements successifs ont trop longtemps détourné le regard. La troisième guerre mondiale, dont les germes n’ont jamais cessé de croître depuis 1945, se profile à l’horizon.
Le monde se recompose. Seuls les acteurs souverains, portés par des alliances cohérentes et une vision stratégique, survivront. La France saura-t-elle se positionner ? Rien n’est moins sûr. Préparons-nous, car personne n’en sortira indemne.

Pierre Duriot

À la fin, il reste quoi ?

Ses partisans nous expliquent que nous sommes toujours dans la critique, que ce n’est pas constructif, que ça met une mauvaise ambiance. Mais on a beau tout retourner dans tous les sens, tout regarder, se repasser tous les épisodes à froid, on ne voit pas ce qu’il a bien pu réussir, à quel moment il a pu nous faire honneur, à quel moment il a défendu la France et les Français, à quel moment son comportement, son attitude ont été représentatifs d’un État moderne, à quel moment ses décisions sont allées dans le sens de la grandeur et de cette élégance toute française que le monde nous enviait autrefois. Non, de bévues en boulettes, de ridicule en honte, de palpations vulgaires en annonces décousues, nous sommes arrivés très objectivement à des bilans calamiteux sur tous les sujets, tous les fronts, tous les compartiments de la politique intérieure comme extérieure. Il n’y a rien de positif, jamais, nulle part et on met bien au défi qui que ce soit de trouver un seul constat positif de ses huit années de règne pour la nation France.
Vincent Verschoore

-24/5/2025- Le film Ex Machina, sorti voici dix ans, illustrait la capacité d'une IA à manipuler ses interlocuteurs humains grâce à une compréhension de leur psychologie.
Cette capacité s'illustre désormais "pour de vrai", selon ce test où une IA, ici GPT-4, débat avec des humains afin d'essayer d'orienter leurs opinions. Et cela semble fonctionner, que l'IA ait connaissance des caractéristiques psychologiques et sociales de son interlocuteur, ou pas.
L'IA utilise une rigueur algorithmique évitant les erreurs (jugements de valeur, contre-sens etc.) pour aboutir à un succès qui semble remarquable :
"Dans ses échanges, GPT-4 semble surtout briller par la cohérence de ses propos et sa capacité à éviter les raccourcis idéologiques. Le Washington Post souligne ainsi que l’IA parvient à convaincre, même sans profil précis à cibler, sur des sujets aussi sensibles que la peine de mort ou le revenu universel. L’influence politique des IA résiderait donc davantage dans la qualité intrinsèque de leurs messages que dans leur finesse de ciblage."
N'importe quel régime peut désormais mettre en ligne des faux comptes visant à convaincre le public de l'évidente nécessité de sa politique, quelle qu'elle soit :
"Ces nouveaux outils reprennent les codes du microciblage politique révélés dans l’affaire Cambridge Analytica, mais les rendent accessibles à une échelle inédite."

RAPHAËL GLUCKSMANN ET L'OTAN

Jean-Claude Delhez

-27/5/2025- En 2008, au sommet de Bucarest, l'OTAN prend une décision lourde de sens : l'Ukraine et la Géorgie ont vocation à rejoindre le pacte militaire atlantique. L'ancien ministre Pierre Lellouche a révélé récemment que cette adhésion était le projet du président Georges Bush junior et des néo-conservateurs américains. Ce sont les Européens (d'alors) qui l'ont réfréné en lui faisant voir qu'une adhésion immédiate de ces deux anciennes républiques soviétiques pourrait conduire à un conflit avec Moscou.
Quatre mois seulement après cette décision de l'OTAN, en août 2008, la Géorgie voit arriver un jeune conseiller français de 28 ans, Raphaël Glucksmann. Cornaqué par Bernard Henri Lévy, Glucksmann vient se mettre au service du président géorgien Mikael Saakachvili. Saakachvili est un politicien néo-libéral, favorable à l'OTAN. Les liens du jeune Français avec le régime géorgien ne se démentent pas puisque, quatre ans plus tard, Glucksmann épouse la ministre de l'Intérieur de Saakachvili, Eka Zgouladze. Peu après, le couple quitte la Géorgie pour s'installer en Ukraine. A la fin de l'année 2013, ils sont à Kiev pour participer aux manifestations de Maïdan, des manifestations qui vont renverser le président ukrainien quelques mois plus tard. Ou du moins sera-t-il renversé par un coup d'Etat ourdi par les USA, le parti de Ioulia Tymochenko et des milices nationalistes. Glucksmann se présente alors lui-même comme « conseiller en révolutions ».
Avec la mise en place d'un gouvernement pro-américain à Kiev en 2014, on y voit arriver une série de Géorgiens. Il y a l'ancien président Saakachvili, qui a perdu les élections en 2013. Surtout, il est recherché par la justice de son pays. Il s'enfuit d'abord aux USA puis arrive en Ukraine. Il troque sa nationalité géorgienne contre la nationalité ukrainienne ce qui lui ouvre la place de gouverneur d'Odessa. Madame Glucksmann fait de même : elle abandonne sa nationalité géorgienne pour devenir ukrainienne et fait ainsi sont entrée parmi le gouvernement de Kiev, en décembre 2014, comme ministre de l'Intérieur. Elle aura ainsi été successivement ministre de l'Intérieur de deux pays différents, ceux visés par la décision de l'OTAN en 2008. Quant à son mari français, il poursuit ce qu'il avait commencé en Géorgie ; il conseille les politiciens ukrainiens : le maire de Kiev et ancien boxeur Vitali Klitchko et l'ancienne première ministre Ioulia Tymochenko (voir photo). En 2016, Eka Zgouladze abandonne son poste ministériel au sein du gouvernement ukrainien. Elle est divorcée depuis peu de Raphaël Glucksmann. Mikael Saakachvili, lui, quitte ses fonctions ukrainiennes au même moment et, après de multiples péripéties, finit en prison en Géorgie où il croupit toujours actuellement.
Revenons-en au parcours de Raphaël Glucksmann et à ses motivations. Il faut savoir qu'avant de se découvrir récemment socialiste, il avait commencé sa carrière du côté de la droite libérale et atlantiste ; il est d'ailleurs le fils du philosophe libéral André Glucksmann. Avant son arrivée en Géorgie en 2008, il était collaborateur d'une revue française néo-conservatrice et pro-américaine (« Le meilleur des mondes »).
Est-ce le hasard qui explique la présence de ce néo-conservateur atlantiste dans les deux pays ciblés par les néo-conservateurs américains de Georges Bush à partir de 2008 ? Par quel concours de circonstances arrive-t-il à Kiev avec toute une colonie géorgienne au moment même où Washington y prépare le coup d'Etat de Maïdan ? Quel rôle joue-t-il dans cette affaire de Maïdan dont on sait aujourd'hui que Washington et l'opposition ukrainienne y ont fait tirer sur la foule, sous faux drapeau, afin de renverser le pouvoir ? Cette opposition est justement celle de Ioulia Tymochenko, dont Raphaël Glucksmann devient ensuite le conseiller. Glucksmann est-il un naïf embarqué dans un événement qui le dépasse, ou un complice des sanglantes ingérences américaines ? En tout cas, le temps qui passe ne l'a pas changé puisqu'il demeure aujourd'hui un partisan acharné de la guerre en Ukraine et de l'ingérence en Géorgie.

26 mai 2025

L'INGÉRENCE AMÉRICAINE EN UKRAINE

Jean-Claude Delhez

-26/5/2025- L'un d'entre vous a signalé un intéressant article consacré au rôle joué en Ukraine par la « Fondation nationale pour la démocratie ». La NED (en anglais « National Endowment for Democracy ») a été fondée par le président Reagan pour développer l'influence américaine sur le reste du monde sans avoir recours à la CIA. Elle est financée par le programme USAID (dont on a beaucoup parlé dernièrement). Son mode d'action consiste à créer des ONG dans des pays qui résistent à l'influence américaine afin de susciter l'arrivée au pouvoir de gouvernements plus favorables à Washington et à son modèle économique (voilà qui explique pourquoi certains pays de l'est de l'Europe adoptent des lois de contrôle des ONG étrangères).
Le journaliste libanais Ali Hassan Mourad s'est penché sur les archives récentes de la NED consacrées à l'Ukraine. Déjà avant les manifestations de la place Maïdan à Kiev (2014), la NED investissait dans le pays en y fondant et finançant des ONG pro-occidentales. Ainsi, le budget y consacré en 2013 s'élevait-il à 2,8 millions de dollars. Il passe à 4,5 millions en 2014, dans le but d'impacter les élections. En vue du futur renversement du régime, la NED fonde trois chaînes de télévision dès novembre 2013 : Spilno TV, Espreso TV et Hromadske TV. Elles incitent la population à s'opposer au régime en place et à descendre dans la rue pour protester, éventuellement par des méthodes violentes. La NED finance aussi l'« Institut d'information de masse » pour qu'il s'implique dans le soulèvement.
Une fois le renversement du régime obtenu grâce à Maïdan, la NED poursuit son action afin de formater le nouveau pouvoir ukrainien conformément aux intérêts des USA. Il s'agit de créer des partis politiques qui s'alignent sur les intérêts de Washington, d'inspirer une politique économique néolibérale (« thérapie de choc » : privatisations, augmentation des inégalités...) et de cibler le voisin russe. L'arrivée au pouvoir de Joe Biden, en 2021, accroît encore cette politique, avec un budget annuel porté à près de 6 millions. Le but est alors de générer des médias, des activistes et des personnalités civiles qui vont contredire le discours de Moscou sur la guerre civile du Donbass, et susciter opposition et hostilité vis-à-vis de la Russie.

Pierre Duriot
26/5/2025

Mais pourquoi cette guerre ne s’arrête-t-elle pas ?

Poutine, qui ne devait plus avoir de munitions, être mort de cancers, voici déjà deux ans et demi, a bombardé Kiev hier, ce qui fait dire à Trump qu’il est « fou ». Non heureusement, il ne l’est pas et s’il avait tant de munitions, alors que nous lui prêtions d’être démuni, il aurait pu prendre l’ensemble de l’Ukraine, ou du moins, bombarder plus durement la capitale, bien avant, faire sauter les ministères et les lieux de pouvoir, il ne l’a pas fait. Nos « spécialistes » se sont trompés sur ses réserves et sur sa capacité à les renouveler. Mais Trump a aussi sermonné Zelensky, expliquant que chaque fois qu’il ouvrait la bouche, il envenimait les choses, ce qui est parfaitement exact. Si cette guerre ne s’arrête pas, c’est que l’État profond met les bâtons dans les roues, à la fois à Trump et à Poutine et quand on parle de l’État profond, on regarde en direction de l’Europe, de Macron, de von der Leyen, qui ont tout intérêt à ce que cette guerre continue, pour imposer l’État d’urgence, la spoliation de nos économies, au prétexte d’effort de guerre et la dictature numérique, pour ne pas qu’on aille trop fouiller dans l’utilisation de cette fameuse « aide à l’Ukraine » en euros sonnants et trébuchants, dont on perd la trace par dizaines de milliards, mais qui ne sont pas perdus pour tout le monde. Et toute cette infamie passe crème grâce au boniment télévisé…

En finir avec l’argent liquide, vraiment ?

H16

-26/5/2025- Tout le monde sait que l’insécurité est provoquée par le trafic de drogue. Mais si, c’est évident ! Dès lors, à ce constat indiscutable, on peut proposer des solutions à la fois simples, rapides et tout à fait à portée du premier politicien qui passe par là, n’importe quel clown fera l’affaire. Tenez, prenons Dardmalin, il fera très bien l’affaire.


Pour lui, pas de doute, pour lutter contre le trafic de drogue, il suffirait de supprimer l’argent liquide. Le raisonnement est aussi simple qu’efficace : comme les trafiquants de drogue n’aiment pas être tracés, il suffit de tout tracer pour rendre leur commerce impossible. Or, pour tout tracer, quoi de mieux qu’utiliser l’argent numérique, en lieu et place de l’argent liquide, malencontreusement si difficile à suivre de main en main ?

Ici, l’actuel minustre en charge de l’Ajustice française ne fait même pas d’exploit particulièrement savant en appliquant un tel raisonnement, et n’est d’ailleurs pas le premier à tenter de résoudre une conséquence bien avant les causes, et à proposer une « solution » étonnamment nulle à résoudre effectivement le problème mais qui – coïncidence commode – fait saliver d’envie l’État… En effet, on se souvient que d’autres avant lui avaient évoqué l’idée d’élargir les trottoirs pour éviter les agressions dans la rue, d’interdire les couteaux pour réduire les égorgements ou les motos pour faire disparaître les rodéos.


L’étape suivante consistera sans doute à proposer – avec ce même aplomb qui caractérise les salopards aux buts totalitaires et les imbéciles à la cuistrerie sans borne – la suppression des voitures pour limiter les accidents et les refus d’obtempérer (ben voyons) ou imposer l’uniforme à tous pour éviter les débats incessants sur les vêtements autorisés ou non (on n’échappera à la nudité générale imposée qu’à cause d’un réchauffement climatique qui refuse de s’installer en hiver).

Eh oui, pour Gérald, c’est très simple : en imposant la monnaie numérique et la reconnaissance faciale sur tout le territoire, la guerre à la drogue sera enfin en passe d’être gagnée. Las, notre petit Gérald reconnaît cependant lui-même, dans l’état politique actuel (i.e. avec une majorité faible et des députés éparpillés sur la question), cela semble mal enquillé : zut alors, on ne va pas pouvoir passer tout de suite à la traçabilité totale.


Bien évidemment, cette proposition est complètement idiote, à au moins deux titres.

Le premier est qu’elle ne permettra pas d’arrêter le trafic de drogue : non seulement, les sommes en jeu garantissent que les trafiquants sauront qui corrompre et comment pour que les trafics continuent (les transactions seront au mieux camouflées, au pire jamais analysées), mais en plus, c’est un secteur d’activité qui, n’ayant aucune contrainte bureaucratique, pourra stimuler sans aucun problème la recherche et le développement de moyens de paiements alternatifs, en dehors de tout traçage. Le manque d’imagination n’est jamais une démonstration d’impossibilité, au contraire.

Le second est qu’elle comporte en elle-même des conséquences profondes que nos clowns politiques n’ont évidemment ni analysées ni prises en compte.

En effet, en France – et pour tout dire, dans tous les pays où la bureaucratie et l’Occupant intérieur se gavent sur le dos des travailleurs – se développe et prospère tout un pan de l’économie « grise » ou « noire », basée tout autant sur l’argent liquide que sur les arrangements entre adultes consentants, coups de mains, largesses et système D. Dans ce cadre, la suppression de tout flux « gris » ou « noir » de l’argent liquide revient à vouloir mettre un terme à toute cette partie de l’économie qui échappe encore à l’État ; en réalité, cette économie alternative est absolument indispensable en ce qu’elle offre des marges de manœuvres, des soupapes de relâchement sans lesquelles une partie importante de la population ne peut plus joindre les deux bouts.

Comme une huile dans des rouages fort serrés, cette économie « grise » ou « noire », basée sur l’argent liquide (mais pas que) permet à toute société lourdement étatisée de tenir. Y mettre un terme (au moins temporairement) par l’introduction d’une technologie permettant de tout tracer revient à faire disparaître l’huile des rouages et garantir un serrage rapide de tout le moteur économique. De façon intéressante, les dictatures ne survivent que grâce à cette économie parallèle, à ces arrangements, ces petites et grandes corruptions que l’argent liquide permet assez facilement.


Supprimer celles-ci, retirer toute possibilité à ces flux d’exister, c’est – directement – se retrouver avec par exemple des banlieues ingérables très rapidement. C’est la misère immédiate pour des millions de personnes qui usent et abusent de ces flux cachés. Cela revient donc à transformer ces millions de personnes qui s’en sortent encore (tout juste ou très bien, peu importe) en autant d’individus n’ayant exactement plus rien à perdre et tout à gagner à s’opposer directement à l’État, d’autant qu’ils auront tout le temps pour ça. Et au passage, cela concernera notamment ces populations émotives qui sont armées et pas réputées pour leur calme et leur pondération.

On pourrait arguer qu’avec l’introduction parallèle de la reconnaissance faciale et la multiplication des caméras, les velléités de révoltes seraient rapidement matées. La dynamique est cependant très défavorable à un pouvoir, aussi sévère soit-il, lorsqu’il provoque trop de mécontentement chez trop de classes sociales trop vite… ce que l’introduction des monnaies numériques et d’un traçage total garantissent.

Alors oui, bien sûr, il est évident que l’argent numérique – à l’instar du portefeuille d’identité numérique actuellement poussé discrètement par les autorités européennes – est une horreur totalitaire. L’introduction des CBDC, c’est-à-dire de cette monnaie numérique parée par Darmanin de ces vertus imaginaires, c’est le moyen tout trouvé pour imposer, outre un crédit social qui ne dit pas son nom, la transparence totale de tous les individus sur un territoire donné et donc de pouvoir décider qui peut, ou ne peut pas, commercer. C’est un moyen redoutable pour « flécher » les dépenses des consommateurs, autrement dit vous imposer de dépenser votre argent dans les biens et services autorisées (qui appartiennent aux copains et coquins de la République, mais c’est juste une coïncidence). C’est un moyen génial pour faire taire des opposants, à l’instar des camionneurs canadiens dont les comptes bancaires avaient été gelés pour garantir en 2022 que leurs protestations ne pourraient pas durer. C’est le moyen ultime pour garantir l’obéissance totale.

Bref, cet argent numérique est évidemment un moyen supplémentaire d’asservir complètement les individus, de les rendre complètement esclaves de l’État.

Mais, comme on l’a vu, cet asservissement total contient, en lui-même, sa propre destruction, dont Darmanin – et ses coreligionnaires prompts à proposer ce genre de non-solutions – ne semble pas bien comprendre la portée.

Ce n’est pas si étonnant : quel que soit le problème, la République n’est jamais à cours de solution, mais n’oubliez jamais qu’elle n’a aucune obligation de qualité ou de résultat.


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