Translate

30 mai 2025

Barbara Lefebvre

-30/5/2025- Le talent d'Emmanuel Macron est de pouvoir toujours surprendre par la vacuité de sa pensée et la détermination de son verbe.
Petit bonhomme rêve d'un monde où il serait Prix Nobel de la paix, libérateur de l'Ukraine, sauveur de Gaza et d'Israël "en même temps", prophète fédéraliste de l'Union européenne.
Petit bonhomme rêve, mais il ne rêve pas grand comme Martin Luther King qui avait compris qu'il gagnerait son combat par la fraternité et la grandeur d'âme. Macron rêve petit. La France a rapetissé depuis 2017, la dette publique a grandi, l'image de la France à l'international s'est effondrée.
Petit bonhomme veut maintenant récompenser le Hamas en "reconnaissant" un État de Palestine qui n'a aucune chance de voir le jour : pas de frontière, pas de leader, pas d'élection démocratique depuis 20 ans, pas de société civile palestinienne favorable à la solution à 2 États.
Petit bonhomme ment aux Palestiniens et à tous ceux qui militent pour cet État. Après le 7 octobre, après la monstruosité des crimes commis par le Hamas et le Djihad islamique, après la démonstration depuis 600 jours de la détermination fanatique du Hamas, après le soutien évident d'une majorité de civils palestiniens à cette stratégie mortifère de sacrifice collectif, qui peut croire sérieusement qu'un État palestinien puisse exister en paix à côté d'Israël ?
Petit bonhomme se fiche du réel, il vit sur sa planète (qui hélas n'est pas celle du Petit Prince qui avait mieux compris que lui l'espèce humaine !)
En attendant, ce triste personnage est en train d'attiser la haine antijuive en France, il gargarise les islamogauchistes "Free Palestine" from the river to the see.
Pour rappel, aucun de leurs chers pays-frères arabes ne veut accueillir les Palestiniens. Depuis 600 jours l'Egypte verrouille sa frontière, comme la Jordanie.
Ces mêmes pays qui ont poussé les Palestiniens à refuser TOUTES LES PROPOSITIONS D'ÉTAT SOUVERAIN DEPUIS 1937 :
- commission Peel 1937 : NON
- plan de partage ONU 1947 : NON
- Camp David 2000 : NON
- Sommet de Taba 2001 : NON
- plan Olmert 2008 : NON
Petit Bonhomme va donc être celui qui imposera à des Palestiniens qui n'en ont jamais voulu un État qui vivrait à côté d'Israël ???
MACRON SE FOUT DU MONDE,
LE MONDE SE FOUT DE LA FRANCE,
ET LES JUIFS SERONT ENCORE ACCUSÉS D'ÊTRE RESPONSABLES DU DÉSASTRE ANNONCÉ.

UN PEUPLE PLONGÉ DANS LE COMA

Gabriel Nerciat

-30/5/2025- Dans la France de ce XXIe siècle, un homme ou une femme malade lassé de vivre aura le droit de se suicider avec l'aide de l'État et de la médecine, mais les autres n'auront pas le droit de fumer une cigarette ou une pipe dans les jardins publics, les plages, les stades, l'abord des écoles et bientôt, n'en doutons pas, les terrasses des cafés.
C'est d'ailleurs la même ministre, Catherine Vautrin, typique (comme Retailleau) de cette droite faux derche et philistine des notables de province, qui a soutenu les deux lois, à quelques jours d'intervalle.
Ce qui me rend le plus triste, dans cette séquence, ce n'est pas tant que des parlementaires couards ou indignes aient légalisé en toute bonne conscience le droit de donner la mort à plus faible que soi – alors même qu'il existe depuis longtemps des moyens médicaux d'éviter ou de contourner ce geste fatal et impardonnable.
C'est que la plupart des médecins l'ont accepté, et que peu d'entre eux, j'en suis sûr, courront le risque de braver le scélérat "délit d'entrave" prohibé par cette loi criminelle.
Ce qui me rend le plus amer, ce n'est pas tant qu'une ministre de fortune sans fidélité et sans principe ait pu signer une directive aussi hypocrite et liberticide que celle qui interdit pour des motifs de salubrité publique de fumer en plein air dans un lieu public.
C'est que la plupart des fumeurs, sinon tous, vont respecter cette loi, comme ils l'ont fait déjà pour les bistrots et les restaurants.
Alors que dans un pays libre, ils auraient dû par millions se précipiter la clope au bec pour prendre d'assaut le premier parc venu.
Les Français sont devenus tellement apathiques, conformistes, narcissiques, décérébrés et indifférents à tout qu'on se demande vraiment quelle mesure plus barbare ou absurde que les autres serait encore susceptible de les faire sortir du coma moral où ils sont plongés.
À dire le vrai, c'en est à pleurer de rage ou de honte. Si ça continue à ce rythme, je ferais peut-être mieux de demander à mon médecin de m'euthanasier.

Intelligence artificielle : le rythme s’accélère

H16
30/5/2025

Le 20 et 21 mai dernier, Google présentait – dans son Google I/O – ses dernières avancées en matière d’intelligence artificielle. Très manifestement, ceux qui pensaient que le géant de Californie semblait marquer le pas face à OpenAI (notamment) en furent pour leur frais.

Sur les douzaines de nouveautés, de logiciels, de plateformes et de présentations qui furent présentées, on peut noter la forte intégration de l’IA dans les e-mails et au niveau des recherches, Meet qui permet la traduction vocale en temps réel, une meilleure intégration de la réalité augmentée via des lunettes connectées (Android XR, Beam), et des démonstrations de Veo 3 et Flow véritablement stupéfiantes puisque ces applications permettent, à partir d’une simple requête textuelle, de produire une vidéo de quelques secondes avec effets sonores et dialogues.


Parallèlement à ces développements, Google continue de spécialiser certains de ses moteurs d’intelligence artificielle pour des tâches scientifiques ; on se souvient que c’est la société californienne qui avait, avec AlphaGo (2014) puis AlphaZero (2017), permis à des machines de détrôner durablement les humains dans le jeu de go. D’une façon similaire, elle a développé AlphaFold (2018) pour étudier le repliement des protéines.

À partir de ces différentes applications et des concepts sous-jacents, Google a depuis développé AlphaEvolve (2025) qui se spécialise dans différentes tâches notamment mathématiques et qui vient d’apporter des solutions originales à des problèmes connus (empaquetages optimaux, optimisation de calculs matriciels, …). Dans une branche un peu différente, il a été employé pour améliorer la conception des prochaines générations de puces spécialisées en intelligence artificielle (« tensor processing unit ») et a trouvé un moyen d’exploiter plus efficacement la capacité informatique mondiale de Google, en économisant 0,7 % des ressources totales, comme le relate le papier sorti à ce sujet dans Nature.

L’intelligence artificielle touche un nombre rapidement croissant de domaines : appliquée à l’éducation, elle permet par exemple d’amener les enfants qui l’utilisent dans les meilleurs 2% des élèves à l’échelle d’une nation, et ce en un minimum de temps. Une étude – elle aussi récemment parue dans Nature – montre par exemple que l’effet de ChatGPT utilisé en apprentissage se traduit par une amélioration globale des performances observées.

Bref, si l’accélération des innovations en matière technologique est en général tout juste perceptible, elle ne fait en revanche plus aucun doute et est réellement visible en intelligence artificielle et en robotique notamment.


Il faut se souvenir de la toute première version de ChatGPT ouverte au public, dont les capacités permettait essentiellement d’écrire des cartes de vœux : c’était en novembre 2022, il y a deux ans et demi. 36 mois plus tard, les derniers moteurs disponibles fournissent des aides au développement informatique se classant dans les meilleurs, résolvent des problèmes au niveau de la médaille d’argent dans les Olympiades internationales de mathématiques et commencent à proposer des matériaux et des protéines de plus en plus ciblées et efficaces. Quant à la robotique, la possibilité actuelle de simuler avec une grande précision l’environnement physique permet d’entraîner des machines et des robots dans un environnement virtuel, des centaines ou des milliers de fois plus vite qu’en réalité ; ainsi, au lieu de mois d’entraînements pour qu’un robot soit capable de réaliser des tâches complexes (déplacer des pièces, ranger des éléments, marcher, etc.), quelques heures en simulation numérique suffisent.

Comme le mentionnent les chercheurs d’Anthropic – la firme productrice de Claude, l’un des meilleurs moteurs d’IA actuellement – la situation dans ce domaine est telle qu’à présent, même un arrêt de tout progrès supplémentaire (qui rendrait impossible d’atteindre le niveau d’intelligence d’un humain moyen par exemple) n’empêchera pas l’automatisation rapide de tous les emplois de bureau dans les cinq à dix prochaines années, et justifie en tant que tel tous les investissements massifs qui sont actuellement réalisés.


En pratique et sans gros effort d’imagination, tout indique que les 10 prochaines années verront de profonds bouleversements s’installer très rapidement dans toutes les sociétés humaines.

Ainsi, dans 10 ans, il est très probable que la conduite individuelle de véhicules aura largement reculé, laissant place à des voitures autopilotées, non seulement parce que c’est plus pratique, mais aussi parce que c’est beaucoup moins dangereux – d’autant plus que les statistiques actuelles montrent déjà un net avantage aux pilotes automatiques.

Ainsi, dans 10 ans, il est assez probable que beaucoup d’entreprises et certains particuliers disposeront de leurs robots (humanoïdes ou non) pour les assister et réaliser certaines tâches répétitives.


Ainsi, l’utilisation des écrans va progressivement diminuer à la faveur d’interfaces homme-machine beaucoup plus intuitives : il est beaucoup plus intéressant d’expliquer ce qu’on veut de vive voix que d’entrer une invite textuelle, ou de péniblement programmer un automate en appuyant sur des boutons.

Ainsi, dans 10 ans, il est assez peu probable que les chaînes de diffusion de contenus (information notamment) existent encore dans le format qu’on connaît actuellement : divertissement, actualité, débats seront à la fois produit pour des marchés de plus en plus spécialisés et étroits, et en grande partie rassemblés, filtrées et sélectionnées par des agents « intelligents » qui connaîtront assez précisément nos goûts et nos besoins.

Il semble dès lors assez évident que la structure même des sociétés va changer et les individus vont devoir s’adapter à de profonds changements de paradigmes.

Devant ce tsunami de changements qui grossit devant nous et les opportunités que l’intelligence artificielle représente, certains pays se préparent. Avec évidemment la Chine, c’est le cas des États-Unis dont l’administration a même lancé les démarches nécessaires pour faciliter le développement des sources d’énergie dont les grandes firmes d’intelligence artificielle auront besoin : un récent ordre exécutif de Trump vise ainsi à déployer rapidement des technologies nucléaires pour permettre l’alimentation des centres de calcul.

De façon tragicomique, au même moment en France, des experts autoproclamés gesticulent pour que l’opération inverse soit menée sans tarder : Jancovici, pourtant parfaitement incompétent sur la question de l’intelligence artificielle, écume les plateaux radio pour expliquer à quel point cette technologie est un gadget, en montrant au passage qu’il a parfaitement raison lorsqu’il répète que les radios persistent à inviter des incompétents.

Manifestement, Donald Trump, multimilliardaire élu deux fois président des États-Unis contre une adversité assez exceptionnelle, n’est décidément pas du même avis que notre Jancovici national qui tente de vendre ses idées (et formations) par le truchement des médias de masse. L’un parie sur une importance croissante, cruciale, de l’intelligence artificielle. L’autre explique que c’est un gadget.

Lequel des deux se trompe ? À l’aune de tout ce qui a été présenté dans ce billet, on peut dire que la question est assez vite répondue…


https://h16free.com/2025/05/30/80971-intelligence-artificielle-le-rythme-saccelere

29 mai 2025

Kuzmanovic Georges
28/5/2025

Océania, Eurasia, Estasia… on y est : c’est littéralement 1984 de George Orwell.

Dans une nouvelle éructation géopolitique, Trump propose ni plus ni moins que de partager le monde en trois zones d’influence entre les États-Unis, la Chine et la Russie.
Dans cette vision anachronique, chaque grande puissance contrôlerait sa propre portion du globe, à la manière des empires du XIXe siècle, avec leur logique coloniale et leur mépris des peuples.
Mais Trump – et plus largement l’élite américaine – ne comprend visiblement pas ce qu’est un monde multipolaire : un monde où chaque pays conserve sa souveraineté, tisse des relations bilatérales libres, sans menaces de sanctions, de blocus ou d’ingérences armées.
Et puis au diable l'Inde, le Brésil et les grands pays d'Afrique...
Les États-Unis sont incapables de sortir de leur réflexe hégémonique, et restent aveugles à la dynamique des BRICS, qui repose sur une coopération respectueuse des États et des cultures et un règlement en amont des problèmes de sécurité.
De manière plus large, l’Occident traverse un naufrage intellectuel en matière de pensée géopolitique.
Le démon de la domination est difficile à extirper.

LE MONDE CHOISI PAR LES USA

Jean-Claude Delhez

-29/5/2025- La Rand Corporation est une importante société de conseil américaine en matière technologique, économique et militaire. En 2019, elle a rendu un rapport intitulé « Overextending and unbalancing Russia », en d'autres termes : Comment épuiser et déséquilibrer la Russie en lui imposant des coûts de divers types. Destiné aux décideurs politiques et militaires américains, ce rapport s'inspire de la stratégie mise en œuvre pendant la Guerre froide pour vaincre l'Union soviétique. Elle consiste à identifier les vulnérabilités de la Russie actuelle afin de prendre les mesures adéquates entraînant Moscou à s'enfoncer dans ses faiblesses.
La Rand Corporation identifie trois grands axes d'affaiblissement de la Russie : l'économie, la géopolitique et le militaire. En matière économique, il s'agit de reproduire une manœuvre de la Guerre froide : pousser le prix des hydrocarbures à la baisse pour réduire les revenus que Moscou en retire à l'exportation. Dans ce domaine, elle propose aussi de réduire les commandes de gaz russe par l'Europe en lui substituant du gaz naturel liquéfié (GNL). Enfin, la Rand suggère d'augmenter les sanctions financières et commerciales contre la Russie, une mesure qui ne portera des fruits que si les alliés des USA y participent.
Dans le domaine géopolitique, la Rand trouve quelque intérêt à inquiéter la Russie en s'en prenant à des alliés de Moscou, comme la Biélorussie, la Syrie ou la Transnistrie (en Moldavie). Mais elle considère que l'action majeure à adopter consiste à armer l'Ukraine. Elle prévient toutefois qu'il faut le faire avec modération (on est en 2019) sans quoi Moscou pourrait entrer en guerre contre Kiev et se trouver alors dans une position militaire qui lui est favorable.
Enfin, dans le domaine militaire, la Rand propose de rééditer le coup de la Guerre froide : une course aux armements avec la Russie, afin de l'épuiser. À cela s'ajoute la création de menaces sur les frontières russes : déploiements d'avions de combat à proximité, de troupes et de manœuvres de l'OTAN, présence navales en mer Noire...
Ce rapport date de 2019. Cela fait alors cinq ans qu'a éclaté la guerre civile du Donbass. Le premier mandat de Trump en est à sa moitié et, en Ukraine, Zelensky est élu président. L'invasion russe, elle, n'interviendra que trois ans plus tard.
Il faut constater à quel point les suggestions de la Rand Corporation sont devenues réalité. Tout ou presque a été appliqué par les politiciens occidentaux, depuis la substitution du gaz russe par le coûteux et polluant GNL américain, en passant par la menace otanienne aux frontières russes, les sanctions économiques auxquelles les Européens n'ont pas manqué de participer et, bien sûr, l'armement de l'Ukraine.
Après le rapport d'ISW dont je parlais hier, voilà qui pose à nouveau la question de l'indépendance des pays européens, ou plus exactement des liens de soumission entre ses politiciens et les officines américaines qui pèsent sur la politique internationale, au bénéfice des intérêts de Washington. Vous aurez noté, par ailleurs, que le rapport de la Rand Corporation ne se donne pas pour projet la démocratie, la liberté ou le respect du droit international (en Ukraine ou ailleurs), à la manière du conte angélique que nous répètent médias et politiciens depuis des années, mais l'affaiblissement de la Russie par tous les moyens possibles, y compris les moins avouables.

28 mai 2025

Olivier Becht
Député de la 5e circonscription du Haut-Rhin

-27/5/2025- J’ai voté la Loi sur les soins palliatifs et celle sur l’aide à mourir. J’explique pourquoi :
 
Dès que l’on évoque la mort, la question est toujours sensible. Elle touche à un mystère qui nous dépasse et convoque aussitôt nos peurs, nos croyances, nos espoirs.
 
Disons le d’entrée : ces deux Lois ne s’opposent pas, elles se complètent pour garantir à tous le droit de mourir dans la dignité.
 
La première loi sur les soins palliatifs est assez consensuelle. Elle a été adoptée à l’unanimité. Il s’agit de rendre le droit aux soins palliatifs opposable. La vraie question est en réalité celle du manque de moyens. Je me suis déplacé récemment au centre hospitalier de Mulhouse pour rencontrer les personnels de santé au sein du service de soins palliatifs et j’ai pu constater le travail extraordinaire qu’ils menaient avec cependant des places limitées. Beaucoup de départements n’ont d’ailleurs même pas de services de ce type en France. Il faut donc renforcer les moyens comme je m’y suis engagé auprès du Docteur Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, que j’ai reçue dans mon bureau à l’Assemblée nationale.
 
La seconde loi sur l’aide à mourir était plus compliquée, même adoptée à la majorité absolue de l’Assemblée, car elle ouvrait des droits nouveaux en France qui étaient jusque là interdits et qui obligeaient les personnes concernées à solliciter une aide à mourir dans un autre pays.
 
Il concerne les personnes qui ne souhaiteraient pas mourir lentement par déshydratation comme c’est le cas souvent lors de la sédation profonde ou qui seraient résistants aux traitements censés soulager la douleur dans le cadre des soins palliatifs. Dans ces cas, pour éviter une « agonie », la personne concernée serait aidée à partir rapidement dans la dignité par la mise à disposition d’un produit qu’elle s’administrerait elle-même. C’est l’aide à mourir.
 
Sur ce sujet très sensible j’aimerais être très précis car beaucoup de choses ont été dites ou écrites et qui sont assez loin de la vérité.
 
Que dit le projet de texte de loi sur lequel nous sommes tombés d’accord ce mardi ?
 
- L’aide à mourir consiste à autoriser et à accompagner une personne qui en a exprimé la demande à recourir à une substance létale qui doit être « auto-administrée ». C’est donc la personne concernée qui accomplit elle-même le geste en appuyant sur un bouton et pas du tout un personnel de santé. Le seul recours au personnel de santé concerne les personnes qui seraient en incapacité physique de le faire elles-mêmes (du fait d’une paralysie par exemple) mais qui sont conscientes et en exprime de manière claire la demande et demanderaient alors à un médecin d’appuyer sur le bouton pour son compte.
 
- les conditions pour pouvoir y accéder sont très strictes :
• être âgé d’au moins 18 ans
• être de nationalité française ou résider de manière stable et régulière en France
• être atteint d’une affection grave et incurable qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale
• présenter une souffrance physique ou une souffrance psychologique constante liée à cette affection qui est soit réfractaire aux traitements, soit insupportable lorsque la personne ne reçoit pas ou a choisi d’arrêter de recevoir des traitements
• être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.
 
Ces conditions sont cumulatives. Il faut qu’elles soient donc toutes remplies.
 
Deux précisions sont apportées par la Loi :
- La notion de « phase avancée » d’une maladie est caractérisée par l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade qui affecte sa qualité de vie.
- De même, une souffrance psychologique ne peut pas seule permettre l’accès de l’aide à mourir.
 
Le malade devra faire une demande express et par écrit à un médecin qui lui donnera les informations sur son état et son évolution. La décision d’accéder à la demande est prise de manière collégiale par des médecins compte tenu des critères ci-dessus et de l’état du patient.
 
En cas d’accord des médecins, la personne concernée devra encore confirmer sa demande avec un délai de réflexion de 2 jours supplémentaires. La personne pourra à tout instant stopper le processus et les professionnels de santé s’assureront qu’aucune pression ne soit exercée sur la personne concernée par l’aide à mourir par un membre de la famille, un proche ou toute autre personne.
 
Ces critères très stricts étaient importants pour moi afin de placer des garde-fous. Sans eux je n’aurais pas voté la loi.
 
Pour être clair, grâce à ces critères :
 
- Il est faux de dire que l’on ouvre le droit généralisé au suicide car cela ne concerne que les personnes en toute fin de vie. Quelqu’un qui a juste envie de mourir ou qui dispose encore d’une vraie espérance de vie, même malade, ne peut disposer de l’aide à mourir.
 
- Il est faux de dire que l’on va euthanasier les gens comme les animaux car ce n’est pas le soignant qui décide et administre la substance létale, c’est le patient qui décide et s’administre lui-même la substance. Le soignant vérifie que les conditions sont remplies.
 
- Il est faux de dire que l’on peut laisser des directives anticipées qui nous condamneraient alors même que nous pourrions changer d’avis après car justement il n’y a pas de directives anticipées. Seul le patient décide en fin de vie et personne à sa place.
 
Bien entendu sur la base de ces critères très stricts certains diront que c’est déjà trop alors que d’autres diront que ce n’est pas assez.
 
Le rôle du député lorsqu’il fait la Loi est de trouver un équilibre dans une société donnée et à un moment donné de l’Histoire.
 
Il n’y a jamais sur ce type de sujet de « bon » choix ou de choix « juste ». Il y a ce que l’on pense devoir voter en son âme et conscience.
 
J’ai donc pris une décision :
- après avoir lu les nombreux livres, notes, lettres, mails reçus de la part de mes concitoyens ;
- après avoir reçu des dizaines de personnes, autorités religieuses, présidents d’associations de santé, soignants à mon bureau à Rixheim et à Paris ;
- après m’être rendu sur le terrain auprès des soignants et des malades dans les hôpitaux.
 
J’ai pris cette décision car je m’y étais engagé lors des élections législatives en 2017, 2022 et 2024 et que je mets un point d’honneur à respecter mes engagements.
 
J’ai pris cette décision en mesurant bien le fondement des valeurs à la fois chrétiennes et humanistes dans lesquelles j’ai été élevé.
 
J’ai aussi pris cette décision sur le fondement de mon expérience personnelle car on est toujours le produit de son histoire.
 
Ma grand-mère paternelle s’est éteinte d’un cancer généralisé lorsque j’avais 16 ans. Malgré les traitements des médecins et les produits palliatifs, elle a souffert le martyre car son cœur a résisté à la douleur et aux drogues administrées pour la calmer. Les dernières semaines furent terribles. Allant la voir presque quotidiennement, durant ses moments de conscience, elle m’appelait et me suppliait de mettre fin à ses jours. J’en étais incapable comme j’étais incapable de voir cette femme que j’aimais profondément souffrir autant. Sa voix reste gravée dans ma mémoire comme si cela était hier. Ce que l’on aurait accordé par pitié à un chat ou un chien, on le refusait à un être humain. Ce que la société ne lui a pas accordé, les deux lois que j’ai votées aujourd’hui l’accorderont à ses descendants.
 
Ces deux lois ne sont pas parfaites, j’en suis conscient.
 
Elles seront désormais examinées par le Sénat puis à nouveau par l’Assemblée. Elles seront encore certainement modifiées et complétées peut-être avec d’autres garde-fous avant d’être votées définitivement, je l’espère, afin que chacun dans notre société puisse mourir dans la dignité.

L’odeur de faillite est maintenant impossible à masquer

H16

-28/5/2025- Le couple présidentiel – ou ce qui en tient lieu – aura beau échanger des coups en place publique ou se chamailler amicalement, il aura bien du mal à faire oublier la situation plus que préoccupante du pays, notamment sur le pan économique.


Car même si on peut raisonnablement imaginer qu’un grand nombre de Français auraient bien voulu se trouver à la place de Brigitte lorsqu’elle a infligé une petite tarte bien sentie à son épouse, il reste nécessaire de souligner que cette situation économique se dégrade franchement.

En soi, c’est déjà une performance tant la situation était particulièrement mauvaise. Et il n’en faut pas beaucoup pour la détériorer encore plus : à peine Trump évoquait-il une sévère hausse des droits de douane pour les produits européens que la ministraille française montait au créneau pour avertir que cela pourrait aboutir à une situation intenable, montrant la fragilité réelle de l’économie française à ce sujet, qu’une moindre pichenette – essentiellement rhétorique, ces droits n’étant pas encore d’application et très manifestement ouverts à débat – pousse à la dégringolade.

Au passage, cette dégringolade rappelle à tous que la richesse et l’opulence sont des états qui nécessitent un travail constant, sur des décennies, et que le retour à l’état normal – c’est-à-dire la pauvreté et la misère – peut être bien plus rapide.

Par exemple, certains présentent le fait que le PIB par habitant des Italiens rejoint celui des Français comme un gage d’amélioration pour l’Italie : c’est exact, mais ce n’est que la moitié du tableau puisque cela revient à occulter que la France ne parvient plus à progresser ou qu’elle le fait de façon si modeste que, petit à petit, le monde civilisé la dépasse progressivement. Selon cette mesure, alors qu’elle était au 13ème rang en 1980 (devant les États-Unis), la France n’est plus qu’au 25e rang en 2023…

Or, cette chute n’est que la partie visible de la situation économique. Malheureusement, d’autres éléments s’accumulent qui montrent que le pays n’est non seulement plus du tout géré mais qu’il se dirige droit vers une faillite pure, simple et retentissante.


Ces colonnes ont souvent relaté – en pure perte – le risque de plus en plus présent d’une telle faillite et beaucoup n’y voyaient qu’une sorte de mantra un peu mécanique pour grossir les travers de la mauvaise gestion des comptes publics en France. Cependant, le mot même de « faillite » n’est plus réservé à quelques blogs des intertubes interlopes : à présent, même la presse la plus grand public évoque la question, estimant que « le fardeau de la dette française est "presque hors de contrôle" ».

Alors que le constat est évident pour qui veut bien s’en donner la peine, qu’il a été posé ici même (et bien ailleurs) depuis au moins 10 ans, les récents développements forcent la presse économique et quelques politiciens un peu moins communistes que les autres à admettre qu’une cessation de paiement, totale ou partielle, de l’État français ou, plus prosaïquement, un échec du Trésor à faire « rouler la dette » de façon satisfaisante n’est plus une possibilité très improbable et devient même envisageable, notamment après la mise en garde récente du FMI sur les annonces officielles – et particulièrement peu réjouissantes – d’un déficit à 6% du PIB pour l’année courante.

Du reste, cette déroute financière ne se cantonne même pas au budget de l’État puisqu’elle touche aussi les comptes de la Sécurité sociale. La Cour des comptes, entre deux soupirs d’impuissance, juge ainsi dans un rapport paru il y a quelques jours que la trajectoire des comptes sociaux est « hors de contrôle » et estime possible un risque « de plus en plus sérieux de crise de liquidité » à partir de 2027. C’est joliment tourné, mais cela veut réellement dire « faillite ».

Il faut bien comprendre que face à ces deux éléments aux euphémismes qui ne cachent plus du tout que le pays est au bord de l’effondrement, nous avons en place une équipe essentiellement composée des mêmes branquignoles que ceux qui ont géré avec un brio assez phénominable la crise pandémique de 2020, et qui ont enfilé sans sourciller les décisions véritablement idiotes voire suicidaires dans à peu près tous les domaines, depuis l’énergie jusqu’à l’éducation en passant par la santé ou les transports.


Cette même équipe de bras cassés dangereux est, du reste, toujours vaguement cornaquée par cette serpillière humide de Bayrou et consciencieusement rabrouée par le psychopathe actuellement locataire de l’Élysée dont les problèmes maritaux ne cessent de déborder sur la politique française.

Oui, nous avons vraiment les meilleures cartes en main pour surmonter l’obstacle qui, pourtant, est bibliquement simple à résoudre puisqu’il n’y a que deux façons de procéder : ou bien augmenter les prélèvements, ou bien diminuer les dépenses.

Bien évidemment, augmenter les prélèvements dans le pays le plus taxé du monde est une énorme ânerie rapidement contre-productive (par effet Laffer, notamment) mais c’est bien la piste qui sera privilégiée tant il est clair que nos politiciens sont dans l’incapacité assez consternante de faire la moindre économie.

Il suffit de passer en revue les actuelles propositions d’économies (sucrer un chèque débile, réduire une aide idiote, etc.) et mettre les montants ainsi épargnés (quelques centaines de millions d’euros, au mieux) en regard des sommes à trouver (entre 50 et 100 milliards d’euros) pour comprendre qu’on continue de barboter dans un rikiki si micrométrique qu’on peut parler de foutage de gueule.


Et bien sûr, confusément, à tâton, les gouvernants actuels commencent à réaliser que ces bricolages fumeux ne suffiront pas, qu’il va falloir trouver « autre chose », cette voie mystérieuse composée à la fois d’une baisse des impôts pour satisfaire les contribuables, d’une augmentation des dépenses pour satisfaire les citoyens qui veulent toujours plus de services, et d’une diminution simultanée de la dette pour satisfaire le côté magique et licornes colorées.

En attendant que les licornes pointent le bout de leur corne, on prépare les Français à l’ultime tabassage : on va leur demander « un effort ».

Ne vous faites aucune illusion.

Non, il ne s’agira pas de se tenir droit et fort devant la disparition des subventions aux entreprises (entre 80 et 200 milliards d’euros par an, selon le mode de calcul, dont 80% vont aux entreprises publiques – généralement médiocres). Les aides continueront de couler vers les copains et les coquins d’un côté, et couler la France de l’autre.

Non, il ne s’agira pas d’être courageux devant l’arrêt des sprinklers à pognon dans l’Aide Française au Développement à l’étranger (15 milliards d’euros annuels). Les mixeurs électriques distribués dans les écoles africaines sans électricité ont encore de beaux jours devant eux.

Non, il ne s’agira pas d’encaisser la disparition du pipeline d’argent public vers les associations lucratives sans but (23 milliards par an). Les subventions pour les associations d’étude de l’expression de genre dans l’art moyen-âgeux ou d’accompagnement de « mineurs isolés » en milieu rural continueront de se déverser avec frénésie.


Non, définitivement, les parasites qui dirigent actuellement le pays n’iront pas piocher dans ces solutions trop simples.

Ils savent déjà quoi faire, ils sauront comment le présenter comme juste, adapté, mettant « les riches » plus à contribution que « les pauvres ». Ce sera aussi simple qu’inique et douloureux, et l’idée générale transpire des articles actuels qui évoquent, les petits malins, le fameux « patrimoine financier » des Français (6350 milliards d’euros, quel beau gâteau !), cette épargne qui – ça tombe bien, non ? – atteint actuellement des sommets.

La dette explose, mais rassurez-vous, les politiciens vont sauver leurs fesses : ils vont piller votre épargne.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/05/28/81031-lodeur-de-faillite-est-maintenant-impossible-a-masquer

27 mai 2025

Anne-Laure Bonnel - Reporter

Pour en finir avec les illusions et la pensée kleenex

-26/5/2025- Avant que ma voix ne s’éteigne temporairement au sujet de l'Ukraine, contrainte par les circonstances et les "pressions", je livre ici une ultime réflexion sur le basculement du monde. Ce sujet, je n’y reviendrai plus tant que les risques pour moi et les miens ne se seront pas dissipés. Mes analyses et déplacements à l'Est reprendront lorsque le moment sera propice.
L’Ukraine, telle que vous l’avez connue, est révolue. Ce n’est ni une exception ni une fin : c’est l’histoire en mouvement, tragédie humaine pour certains, mécanique géopolitique pour d’autres. La perspective dépend du point de vue géographique et stratégique.
Oubliez les illusions d’une économie de guerre ou d’un effondrement imminent de la Russie. Ce que nous observons est un bouleversement profond et irréversible de l’ordre mondial, lent mais inéluctable. Les guerres, loin de s’éteindre, ne font que s’amorcer. L’Ukraine, réduite à son noyau, s’effacera progressivement. La Russie, portée par une dynamique implacable, avancera jusqu’à Odessa, au minimum. Trop de sang a coulé pour que le conflit s’arrête net. Le président ukrainien l’a compris.
Pour les BRICS, l’Ukraine symbolise désormais l’insupportable hypocrisie du deux poids, deux mesures, un constat partagé par une grande partie du monde. Palestine, Irak, Libye, RDC : les mêmes logiques s’appliquent. Cela n’excuse pas les guerres, mais les éclaire.
Nul besoin de postures morales. Les alliances se redessinent. Le pacte sino-russe, solide pour un temps long, redéfinit les équilibres. Les États-Unis, conscients de cette réalité, jouent la montre, cherchant à sécuriser leurs ressources pour l’avenir. Car tout se joue là : gaz, pétrole, minerais, terres rares. Les guerres, qu’elles soient hybrides ou conventionnelles, n’ont toujours eu qu’un seul moteur : l’accès aux ressources. Les conflits territoriaux ne sont que leur prolongement.
Les États-Unis se retireront bientôt du grand jeu, se repliant sur une autarcie stratégique, quel que soit leur leadership. Trump ou un autre, la forme varie, le fond reste : l’intérêt national prime. Ne vous y trompez pas.
Au Moyen-Orient, le djihadisme, échappant à ceux qui l’ont attisé, rebat les cartes. Le Liban pourrait être la prochaine victime. Quant à l’Europe, et la France en particulier, elle doit se réinventer face à un mur de défis. Les gouvernements successifs ont trop longtemps détourné le regard. La troisième guerre mondiale, dont les germes n’ont jamais cessé de croître depuis 1945, se profile à l’horizon.
Le monde se recompose. Seuls les acteurs souverains, portés par des alliances cohérentes et une vision stratégique, survivront. La France saura-t-elle se positionner ? Rien n’est moins sûr. Préparons-nous, car personne n’en sortira indemne.

Pierre Duriot

À la fin, il reste quoi ?

Ses partisans nous expliquent que nous sommes toujours dans la critique, que ce n’est pas constructif, que ça met une mauvaise ambiance. Mais on a beau tout retourner dans tous les sens, tout regarder, se repasser tous les épisodes à froid, on ne voit pas ce qu’il a bien pu réussir, à quel moment il a pu nous faire honneur, à quel moment il a défendu la France et les Français, à quel moment son comportement, son attitude ont été représentatifs d’un État moderne, à quel moment ses décisions sont allées dans le sens de la grandeur et de cette élégance toute française que le monde nous enviait autrefois. Non, de bévues en boulettes, de ridicule en honte, de palpations vulgaires en annonces décousues, nous sommes arrivés très objectivement à des bilans calamiteux sur tous les sujets, tous les fronts, tous les compartiments de la politique intérieure comme extérieure. Il n’y a rien de positif, jamais, nulle part et on met bien au défi qui que ce soit de trouver un seul constat positif de ses huit années de règne pour la nation France.
Vincent Verschoore

-24/5/2025- Le film Ex Machina, sorti voici dix ans, illustrait la capacité d'une IA à manipuler ses interlocuteurs humains grâce à une compréhension de leur psychologie.
Cette capacité s'illustre désormais "pour de vrai", selon ce test où une IA, ici GPT-4, débat avec des humains afin d'essayer d'orienter leurs opinions. Et cela semble fonctionner, que l'IA ait connaissance des caractéristiques psychologiques et sociales de son interlocuteur, ou pas.
L'IA utilise une rigueur algorithmique évitant les erreurs (jugements de valeur, contre-sens etc.) pour aboutir à un succès qui semble remarquable :
"Dans ses échanges, GPT-4 semble surtout briller par la cohérence de ses propos et sa capacité à éviter les raccourcis idéologiques. Le Washington Post souligne ainsi que l’IA parvient à convaincre, même sans profil précis à cibler, sur des sujets aussi sensibles que la peine de mort ou le revenu universel. L’influence politique des IA résiderait donc davantage dans la qualité intrinsèque de leurs messages que dans leur finesse de ciblage."
N'importe quel régime peut désormais mettre en ligne des faux comptes visant à convaincre le public de l'évidente nécessité de sa politique, quelle qu'elle soit :
"Ces nouveaux outils reprennent les codes du microciblage politique révélés dans l’affaire Cambridge Analytica, mais les rendent accessibles à une échelle inédite."