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30 juin 2025
COMMENT LE POUVOIR FAIT ACCEPTER LA GUERRE
Jean-Claude Delhez
29/6/2025
Vous rappelez-vous d'un terme fort à la mode par le passé, disparu aujourd'hui : l'enlisement ? Il fait référence à la guerre du Vietnam et aux USA contraints de se désengager au bout d'une dizaine d'années d'une guerre qu'ils ne gagnaient pas et que la population soutenait de moins en moins. À partir de là, l'enlisement était devenu une hantise. Il ne fallait pas risquer de s'embarquer dans un conflit interminable qui ferait descendre la population dans la rue en vue de manifester à son encontre.
Pourtant, aujourd'hui, l'Occident soutient l'un des plus longs conflits de l'histoire. Cela fait 11 ans qu'on se bat en Ukraine, et ce n'est pas fini. Soutien discret jusqu'en 2022, soutien massif depuis l'invasion russe. Mais personne ne descend dans la rue pour s'en plaindre. Certes, ce sont les Ukrainiens et les Russes qui meurent. Malgré tout, l'Occident y est largement engagé, par les livraisons d'armes, par le financement, par l'entrainement des troupes ukrainiennes, par les nombreux déploiements aux frontières, par les menaces d'escalade avec l'épée de Damoclès nucléaire en arrière-plan, etc.
En y réfléchissant, on se rend compte que la propagande occidentale a trouvé un moyen imparable d'acceptation du conflit : l'ennemi ne veut pas la paix. Je m'explique. Depuis Clausewitz, on sait que la guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens. C'est-à-dire que la guerre vise à atteindre un but politique. Et pour l'atteindre, il faut gagner. C'est l'argument que la propagande occidentale a employé pendant un an ou deux afin de faire accepter par la population l'engagement au sein du conflit. L'idée était la suivante : il faut soutenir Kiev parce que ce soutien va déboucher sur une victoire ukrainienne grâce à une contre-offensive qui va repousser l'armée russe (voire faire tomber le régime, comme on a dit aussi pour l'Iran, il y a peu). Pour qui connaissait le sujet, ça ne tenait pas la route. Mais la propagande s'adresse au quidam, aux millions de personnes qui ne maîtrisent pas les nuances de l'affaire et à qui il est facile de faire avaler des couleuvres. Malgré tout, au bout d'un moment, il était difficile de poursuivre dans la même logique, de faire croire que l'armée ukrainienne allait reconquérir les territoires perdus. Dès lors, le conflit n'a plus de but, la guerre n'a plus de sens. Dans ce cas-là, qu'est-ce qu'on fait ? On arrête les frais, pour éviter que la situation ne se dégrade, que l'Ukraine s'enfonce toujours plus dans les destructions, les morts, la défaite et la faillite ? Non, on continue. Et c'est là qu'intervient le recours au déni de paix. Je m'explique à nouveau. Qui connaît le conflit sait très bien que la Russie a toujours été disposée à négocier, qu'elle n'a cessé de le déclarer et qu'elle a participé à de nombreux pourparlers à ce sujet. Sans remonter aux accords de Minsk, on peut citer les négociations avec Kiev en 2022 en Biélorussie, puis à Istanbul où un accord avait été trouvé pour mettre fin au conflit, accord qui a été saboté par les Occidentaux, dont Boris Johnson (si Zelensky l'avait signé, la guerre serait finie depuis 3 ans et l'Ukraine aurait conservé ses frontières de l'est). Ensuite, Kiev a fermé la porte en prenant un décret qui interdit de signer quoi que ce soit avec la Russie tant que Poutine est au pouvoir. Malgré tout, Lavrov et Poutine ont répété à plusieurs reprises qu'ils restaient prêts à négocier afin de mettre fin au conflit (voir, parmi d'autres, l'interview de janvier 2024 avec Carlson). Et c'est encore la Russie qui est à l'origine des nouveaux pourparlers d'Istanbul, qui viennent de se dérouler. Malgré le rejet définitif du mémorandum russe par Zelensky, Poutine vient encore d'annoncer, ce vendredi à Minsk, qu'il était prêt à engager de nouvelles négociations avec Kiev.
Or, la propagande occidentale transforme la réalité pour expliquer que la Russie ne veut pas la paix. Ce qui est tout de même le contraire de la vérité (mais plus c'est gros...). C'est l'inversion accusatoire : prêter à l'autre ses propres intentions. L'avantage de ce mantra, répété à souhait, c'est d'ancrer dans le cerveau du citoyen lambda l'idée qu'il n'y a pas d'autre solution que d'accepter la poursuite de la guerre, avec tout ce qui l'accompagne (financements, sanctions, etc.). Si celui qu'on présente comme l'ennemi ne veut pas s'arrêter de batailler, ainsi qu'on le fait croire, il faut bien que ceux qui sont en face continuent à se défendre. C'est ce que les anglo-saxons appellent T.I.N.A. : There Is No Alternative. Il n'y a pas d'alternative. On construit une réalité artificielle qui place le citoyen devant un non choix, devant une voie unique. La Russie demande à négocier depuis toujours, mais il faut faire croire qu'elle ne veut pas la paix, ce qui permet de poursuivre la guerre éternellement. Et ça fait 11 ans que ça dure.
Les Européens sont retords. La Russie affirme depuis l'origine qu'elle veut une paix définitive et non un cessez-le-feu. Pourquoi ? Parce qu'elle s'était fait rouler lors des accords de Minsk, avant 2022, en acceptant un cessez-le-feu qui était en réalité employé par l'Ukraine pour se réarmer en vue de reprendre l'offensive. Dès lors, elle ne veut plus de cessez-le-feu mais une paix qui résout tous les contentieux afin que le conflit ne puisse plus reprendre. Du coup, que propose Kiev, avec le soutien de l'Europe ? Un cessez-le-feu. Et on utilise ensuite le refus de Moscou pour affirmer : Vous le voyez bien, ce sont les Russes qui ne veulent pas la paix. Et le commun des mortels, qui ne sait même pas ce qu'étaient les accords de Minsk, avale cette propagande à grandes gorgées.
Chacun pourrait se rendre compte de la mystification en abordant le problème par l'autre bout. Laissons les Russes de côté. Voyons les Européens. Il y a quelques jours, juste après qu'Israël avait commencé à bombarder l'Iran, qu'ont-ils fait ? Ils ont reçu, à Genève, le ministre des Affaires étrangères iranien pour tenter de trouver une issue au conflit. En quelques jours à peine, ils étaient engagés sur le front de la diplomatie pour tenter d'arrêter cette guerre. En comparaison, depuis 2022, pendant trois ans et demi, qu'ont-ils proposé pour résoudre le conflit en Ukraine ? Rien. Si, livrer des armes, entraîner des troupes... Et ils prétendent que ce sont ceux d'en face qui ne veulent pas négocier. Ainsi forgent-ils la conscience de l'homme de la rue : il n'y a pas d'alternative, il faut continuer à armer Kiev. Que voulez-vous qu'on fasse d'autre, mon pauvre Monsieur ? On est bien obligés, c'est ce salaud de Poutine qui ne veut pas la paix.
Yann Bizien
30/6/2025
Il fait chaud. C'est évident.
Le discours est donc dominé par l'idéologie écologiste militante, culpabilisante, autoritaire et péremptoire. Ce discours sentencieux, intangible et doctrinaire, cible avant tout les classes populaires et moyennes.
L'écologisme est de retour. Il incarne l'excès d'écologie qui plombe notre compétitivité, notre économie et le pouvoir d'achat.
L'impératif écologiste contribue au "suicide français". C'est un impératif technocratique, irrationnel, brutal, antisocial et bourgeois.
Il ne suffit pas de vouloir protéger, préserver ou restaurer notre environnement. Il faut aussi respecter la condition humaine, ce que l'écologisme a oublié.
L'écologisme est vert en apparence, mais rouge à l'intérieur. C'est le nouveau communisme du XXIème siècle.
H16
Des Nicolas partout
-30/6/2025- Dans ces colonnes, il a 35 ans (car il est marié et a déjà deux enfants de 5 et 8 ans), et partout ailleurs, il représente ce brave Français moyen, actif, qui semble payer toujours plus aux services publics et en obtenir toujours moins.
Ce Français moyen, c’est Nicolas, et il est apparu à la faveur du mème ci-dessous, produit courant 2022 et qui connaît depuis quelques mois une forte viralité.
Au départ dans ce mème, il s’agissait surtout de constater – de façon forcément caricaturale – qu’une bonne partie du salaire et des impôts de ce proverbial Nicolas partait essentiellement dans des prestations auxquelles il ne pouvait prétendre au travers des services de l’État, soit vers des aides sociales pour un jeune comme Karim (souvent stéréotypé comme immigré), soit finançant des retraités (Bernard et Chantal), soit vers des projets internationaux via l’Agence française de développement par exemple.
Ce « Nicolas Qui Paie » est en fait l’expression dérivée de ce mème initial qui ironise sur toute dépense publique perçue comme injustifiée, et qui apparaît de plus en plus souvent en commentaire en dessous de ces articles de presse qui décrivent une énième dépense indue ou grotesque. Rapidement, l’idée véhiculée dans la phrase « C’est gratuit, c’est Nicolas qui paie » est reprise un peu partout, et finit par apparaître dans plusieurs émissions de télé et de radio.
Le mouvement est d’ampleur suffisamment importante pour que, déjà, apparaissent de pathétiques tentatives de récupérations sur la gauche (par des Macronistes, par exemple ici ou là). Plus à gauche encore, cette récupération étant fort compliquée, on masque mal une franche consternation de voir autant de monde reprendre le concept. La mobilisation des rédactions de tout le pays s’impose et rapidement (ici, ici, là et là), toutes s’entendent pour amalgamer aussi vite que possible Nicolas avec l’extrême droite, les bruits de bottes et les heures sombres.
Nicolas laisse la gauche au mieux pantoise au pire complètement paniquée : ce mème, simple – d’aucuns s’empresseront de dire simpliste – permet de fédérer rapidement les Français sous un constat évident à savoir qu’ils n’en ont plus du tout pour leur argent et ce alors qu’on annonce une dette abyssale qui continue d’enfler, des déficits records et que le crincrin des dépenses débiles continue de s’accumuler (on pourra éplucher ce fil récent pour s’en assurer, mais la liste est longue des subventions, chèques et autres distribution de pognon des autres d’un État prétendu « à l’os »).
Tous les experts de gauche sont formels : ce Nicolas qui refuse de payer docilement ses impôts, ce n’est pas parce qu’il voit un décalage de plus en plus grand entre ce qu’il paye et la médiocrité des services en face. Non, en réalité, ce Nicolas est en recherche de bouc émissaire, et désigne évidemment les parasites chez les chômeurs et les immigrés. C’est un facho raciste (forcément).
En réalité, pour cette gauche, ce mème est un danger existentiel car il pose brutalement les questions qui fâchent (où passe l’argent et surtout pourquoi continuer à payer ?) et contient les ferments particulièrement efficaces – car directs – d’une grogne fiscale d’autant plus puissante qu’elle n’en finit pas de monter dans le pays depuis quelques années ; après les Bonnets rouges, les Gilets jaunes, verra-t-on les Chemises bleues des Nicolas défiler sur les Champs Élysées réclamant – enfin ! – des coupes drastiques dans les dépenses affolantes de l’État ?
Bref, Nicolas s’installe petit à petit. David Lisnard (le maire de Cannes) l’évoque de temps en temps, Sarah Knafo de Reconquête en parle régulièrement, il a même été cité à l’Assemblée nationale, et au-delà d’une presse qui a bien du mal à toucher le sujet sans en dire absolument n’importe quoi, le Nicolas mémétique semble prendre corps sur la droite du spectre politique.
À tel point qu’on voit maintenant beaucoup de débats pour savoir si ce fameux Nicolas ne serait pas une façon pour les « identitaires » de récupérer le libéralisme. Déjà, compte tenu de la puissance du libéralisme en France (à peu près nulle), s’il y a récupération, c’est clairement fortuit, un effet de bord, une occurrence coïncidentale tout au plus.
D’autre part, ces « identitaires » sont toujours fort mal définis. Parfois encartés Rassemblement National, parfois se revendiquant exclusivement « patriotes », ils sont généreusement poussés, tous ensemble, dans la case de « l’extrême droite », étiquette commode qui permet de les disqualifier très vite, et ce d’autant plus facilement que le RN ou ses produits dérivés récents sont tous particulièrement étatistes.
Mais pour beaucoup de libéraux, tout ceci sent le soufre : pensez donc, il y a forcément un relent extrémiste dans ce mème, puisque la presse le dit, puisque les experts de plateau l’expliquent. Forcément.
Il est pourtant évident qu’il s’agit d’une tactique habituelle de la gauche de salir l’idée fondamentale par association, tactique efficace car elle divise effectivement tous ceux empreints de liberté qui désirent un retour de l’État à ses attributions initiales. Dans ceux-là, beaucoup ne comprennent pas que l’argument « bande de fachos/racistes » ne sert plus qu’à occulter des évidences : l’État ne fait plus du tout son travail de base, i.e. un régalien efficace.
Ici, la provenance initiale du mème importe peu : qu’il ait possiblement été, un jour, produit par des identitaires, des nationalistes ou des militants d’extrême droite ne peut pas masquer qu’il résonne bien au-delà de cette frange, qu’il porte un message également porté par les libéraux. À ce titre, il fait visiblement trembler les gauchistes : ils ont compris intuitivement sa portée car il contient un vrai ferment libéral, une critique efficace de l’État et du système collectiviste de redistribution socialiste qui provoque la guerre de tous contre tous. Non seulement le « contrat social » français n’est plus respecté, mais il n’est plus qu’à sens unique : tout le monde passe sur Nicolas qui, lorsqu’il a l’outrecuidance de se plaindre, se fait littéralement traiter de facho.
Même si le mème Nicolas est caricatural, les temps montrent qu’on ne peut plus faire dans la dentelle alors que le pays est en train de s’effondrer.
On ne peut plus se passer de comprendre les tactiques des gauchistes qui amalgament la moindre critique du mondialisme, de l’immigration et du progressisme au fascisme, au racisme, à la xénophobie et à l’extrême droite. Ces techniques ne fonctionnent que parce que trop d’individus persistent – assez naïvement – à croire la gauche détentrice d’un ticket moral qu’elle a perdu depuis longtemps.
Actuellement, les salopards qui veulent faire taire leurs opposants, c’est à gauche qu’on les trouve, depuis les centristes macronistes jusqu’aux LFI. Ceux qui veulent faire disparaître, par la force, les Français et leur langue dans un melting-pot indifférencié, c’est bien à gauche qu’on les trouve. Ceux qui refusent de toucher au système social que personne dans le monde ne nous envie ni nous copie, alors même qu’il est en train de s’effondrer, ce n’est pas chez les libéraux qu’on les trouve.
Les médias – qui mentent et propagandisent H24 – n’ont plus leur pouvoir de persuasion, mais beaucoup trop y croient encore. Pourtant, Bukele, Milei, Orban ou Trump ont amplement montré la voie à suivre pour combattre une gauche qui a infiltré tous ces médias : la dernière des choses à faire consiste à négocier avec eux.
Le mème Nicolas est efficace, c’est pour cela qu’il faudra faire fi des couinements ulcérés des gauchistes. Non seulement, il n’est pas d’extrême droite, mais il n’est ni raciste, ni fasciste. Il est caricatural mais brosse à gros traits la réalité du pays : la collectivisation complète du système social entraîne la pire distribution de richesses possible et une faillite inévitable.
Les Nicolas ont raison de demander des comptes, ils ont raison de s’opposer à la fuite en avant de nos institutions. Ils ont raison de demander où part l’argent. Ils ont raison de demander pourquoi ce sont toujours les mêmes qui bénéficient des largesses sociales. Ils ont raison de demander pourquoi c’est à eux seuls qu’on adresse les efforts présents et futurs.
Et si ces questions doivent passer par un mème « Nicolas Qui Paie », pourquoi pas ?
28 juin 2025
Monique Plaza
-29/6/2025- Incroyable : des citoyens français font des dons au ministère de l’Économie pour rembourser la dette publique.
Depuis 2006, donc sous Chirac, le gouvernement a mis en place un mécanisme permettant aux contribuables de faire des dons volontaires à l’État pour réduire la dette publique, via le programme "Dons pour la réduction de la dette sociale" (initialement lancé sous ce nom) et plus largement pour la dette publique. Ces dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66 % (dans la limite de 20 % du revenu imposable).
Jacques Cotta
27/6/2025
Ukraine, Gaza, Iran... Macron adore la guerre
27/6/2025
Ukraine, Gaza, Iran... Macron adore la guerre
Il en rêve... Et pour cause. L'actualité rythmée par la guerre ferait presque oublier la politique des capitalistes mise en place au nom de "l'économie de guerre"...
Le budget 2026, dont personne ne parle, s'annonce d'une violence sans précédent. Rien ne serait épargné... Comment et pourquoi est-ce possible alors que l'aspiration à les virer tous, Macron en tête, est majoritaire ?
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Kuzmanovic Georges
28/6/2025
28/6/2025
Ursula 1ère von der Leyen, impératrice autoproclamée de l’Union européenne, poursuit sa croisade néolibérale, au mépris des peuples et des réalités économiques.
Elle « souhaite » – sans en avoir la compétence, mais qu’importe quand on se croit souveraine – lancer une alternative à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec quelques pays d’Asie et des Amériques.
L’OMC est à l’agonie ? Très bien, aggravons les dégâts avec encore plus de libre-échange dérégulé !
Ce néolibéralisme forcené, ce culte du marché sans entraves, a méthodiquement démantelé les États, désindustrialisé l’Europe, affaibli les protections sociales et ruiné les souverainetés nationales. Et pourtant, ils continuent. Toujours plus loin, toujours plus vite, vers le mur.
L’Union européenne ressemble chaque jour un peu plus à l’URSS finissante : un système sclérosé, dirigé par une caste technocratique non élue, coupée du réel, arc-boutée sur des dogmes périmés et incapable de remise en question.
Il est temps de dire : STOP.
Stop à cette fuite en avant. Stop à la soumission aux lobbies. Stop à cette Europe qui détruit au lieu de protéger.
Jean-Claude Delhez
28/6/2025
NON-SENS : LES 5% DE L'OTAN
Lors du récent sommet de l'OTAN, tous les pays, sauf l'Espagne, se sont engagés à porter leur budget de la Défense à 5% du PIB en 2035. Actuellement, il gravite autour des 2%, parfois plus, parfois moins, et il est déjà en augmentation depuis quelques années. Il faut comprendre qu'il s'agit d'un pourcentage du PIB (produit intérieur brut) et non du budget de l'État, le PIB étant plus élevé. Deux exemples. Le PIB de la France est de 3.000 milliards. 5% de ce PIB, c'est 150 milliards. À dépenser chaque année pour la défense. Le PIB de la Belgique s'élève à 650 milliards. La dépense promise dépasse donc ici les 30 milliards annuels.
LE CHIFFRE
D'où vient ce chiffre de 5% ? De nulle part. C'est une requête de Donald Trump. Il ne correspond à rien. Jusqu'ici, les pays de l'OTAN devaient consacrer 2% de leur PIB à leur budget militaire. Trump considère que ces montants doivent augmenter et il a sorti le chiffre de 5% comme il aurait dit 3 ou 7. C'est la moitié de 10, il aime bien les chiffres ronds. Ce montant ne résulte pas d'une pensée stratégique nouvelle ou d'une étude qui aurait découvert des carences dans l'appareil militaire et aurait chiffré le coût de remédiation à ces carences. C'est sorti du chapeau, à la grosse louche, au pif ; mais un pourcent de plus ou un pourcent de moins, ça représente, au niveau de l'OTAN, des centaines de milliards par an, qu'il faut bien aller chercher quelque part.
LE FINANCEMENT
Cette annonce de l'OTAN intervient au moment même où, en France, l'Insee actualise le chiffre de la dette publique. Elle atteint désormais les 3.345 milliards. Elle était de 2.000 milliards à l'arrivée de Macron au pouvoir. Plus généralement, tous les pays d'Europe sont endettés et cette dette a tendance à augmenter. Cet endettement massif et croissant a deux conséquences néfastes : il place les pays sous la menace des marchés financiers, avec éventuelles dégradation de la note et crise financière à la grecque ; il impose des choix budgétaires car les intérêts de la dette et ses tranches de remboursement sont tellement élevés qu'il faut réduire des dépenses publiques ou augmenter les impôts pour y satisfaire. La forte augmentation des budgets de la Défense va évidemment encore accroître ce phénomène.
LA SOUVERAINETÉ
Un budget de la Défense, ce sont des dépenses de fonctionnement (les salaires des militaires) et un budget d'investissement (les achats d'armements). Les médias focalisent (à tort ou à raison) sur le second. Or, actuellement, les États européens achètent la majorité de leur armement hors d'Europe, en particulier aux USA. En l'état, accroître le budget de la Défense, c'est prendre des milliards supplémentaires dans les poches des citoyens européens pour les transférer dans celles des actionnaires américains. C'est, de la sorte, financer l'industrie américaine, l'emploi et l'innovation technologique aux USA, en endettant les États européens. C'est participer à la vieille politique américaine qui consiste à distancer technologiquement le reste du monde afin de se retrouver en position de monopole pour certains équipement Ainsi les USA entretiennent-ils leur domination technologique, leur domination militaire, mais aussi leur domination politique qui consiste à choisir les pays qui pourront acheter tel ou tel armement, puis à se réserver un droit de veto sur leur usage.
Depuis l'élection de Trump, on ne cesse de nous dire que l'Europe doit se prendre en main, assurer son indépendance vis-à-vis des USA et sa souveraineté en matière militaire. Les conséquences de ce budget otanesque de 5%, c'est exactement l'inverse (faut-il s'en étonner quand on sait que les politiciens européens vont chercher leur programme politique chez McKinsey ou à l'ambassade US ?).
LA MENACE RUSSE
Une manière de justifier les 5% otanesques n'est pas de rappeler qu'ils sont sortis du cerveau de Trump pour faire cracher les Européens au bassinet, mais qu'ils répondent à une menace (existentielle, évidemment), la future invasion russe, celle qu'on nous promet depuis des années. Où en est-on dans cette invasion ? Varsovie ou Riga sont-elles tombées aux mains de l'envahisseur ? En trois ans et demi, l'armée russe, partie du Donbass, est parvenue jusque dans le... Donbass. L'armée russe aligne un million de soldats, les armées européennes (sans les USA) un million et demi. La France et le Royaume-Uni ont l'arme nucléaire. La menace russe contre l'OTAN est une invention de la propagande occidentale. En sorte qu'ils justifient leur politique militariste par leurs propres bobards. Ainsi l'Europe est-elle en train de sortir un 18e train de sanctions contre Moscou et fait-elle tout pour saboter un accord de paix qui mettrait enfin un terme à cette guerre russo-ukrainienne qui n'a que trop duré. Tant qu'elle dure, ils peuvent dire au peuple : vous devez accepter des sacrifices sans quoi vous finirez écrabouillé par un char russe. Notez en passant que les mêmes politiciens européens, qui livrent discrètement des armes servant à génocider à Gaza, et qui ne reculent pas devant le viol du droit international, vous expliquent chaque jour que les méchants, ce sont les Russes.
LE DÉLAI
La dépense militaire portée à 5% du PIB, c'est un objectif. Il devra être atteint en 2035. C'est dans 10 ans. Où en seront-nous à cette date ? Que va-t-il se passer dans les 10 années qui viennent ? Nul ne le sait. Ce qui est à peu près sûr, par contre, c'est que tous les politiciens qui viennent de signer cette promesse ne seront plus là. Les budgets militaires de 2035 atteindront-ils les 5% du PIB ? J'attends de voir.
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