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1 août 2025

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

Sortir enfin de cette Europe...

Des voix s’élèvent parmi les rangs habituellement européistes, c'est-à-dire tous ceux qui sont, soit ouvertement pour notre maintien dans cette organisation bureaucratique à tendance autoritaire, ou ceux qui se prétendent souverainistes tout en refusant l’idée de quitter ce machin oppressif. Là, devant la capitulation, ou le consentement traître de von der Leyen face à Trump, concernant les droits de douane, les seconds ne sont pas contents, et ils le disent, non mais… On s’est fait rouler dans la farine, cela ne fait jamais que des années, cet accord va désavantager nos produits, pour sauver ce qui reste de l’industrie allemande. Donc ça grince, ça renâcle et contre cet état de fait ces personnes proposent quoi… Eh bien que l’on ne suive pas ses directives. La bonne blague, c’est oublier que les lois de l’UE s’imposent à tous les pays membres, c’est faire comme si on ne savait pas que nous n’avons plus notre mot à dire, sauf à entrer en dissidence, c'est-à-dire s’opposer farouchement aux décisions qui vont contre les intérêts de la France, en gros, toutes.
Peut-être même suspendre notre cotisation, après tout un pays qui n’a plus les moyens de financer son propre État devrait commencer par cesser de payer pour une entité qui ne lui apporte rien, ce qui est bien le cas avec cette UE qui négocie contre nos intérêts. La structure et le règlement de l’UE ne permettent pas cette fronde et la farce qui consiste à dire que l’on va rester pour transformer de l’intérieure ne prend plus. A la limite, désobéissons et si l’Europe, donc Ursula, n’est pas contente, qu’elle nous vire, nous sommes le second contributeur et le « machin » n’y survivrait pas.
Sarah Knafo et Marion Maréchal ne sont pas contentes de ce qui vient de se passer, pour autant elles restent sur la ligne de l’affrontement hypothétique avec la commission. Mais si nous en arrivions là, on ne voit pas pourquoi les autres pays ne nous feraient pas remarquer que n’étant plus d’accord sur rien avec l’UE le mieux serait qu’on en parte, à défaut que l’on respecte le règlement et que l’on se soumette aux décisions. Franchement ils n’auraient pas tort.
Le mieux serait que ces deux dames brillantes aillent jusqu’au bout de leur analyse. Réformer de l’intérieur n’est pas prévu par les textes, Attali l’a bien souligné en son temps, s’opposer frontalement, c'est-à-dire affirmer notre désaccord revient à se mettre en marge, donc la solution la plus efficace est de prôner le Frexit. Mais les illusions ou les peurs ont la vie dure. Nous l’avons déjà écrit dans nos colonnes, la fable qui consiste à prétendre que les Français veulent majoritairement rester dans ce machin bolchevique, remonte à 2017, depuis les choses ont bien changé, les scandales se sont multipliés et le vrai visage de la commission s’est dévoilé. Certains nous avanceront que le Brexit n’a pas permis aux Britanniques de connaître un sort vraiment plus enviable. C’est vrai, mais c’est surtout, comme le fait remarquer Farage, l’artisan du BREXIT, parce que la coupure n’a pas été vraiment réalisée. Toutes les lois néfastes prises pendant l’adhésion n’ont pas été supprimées ou remplacées, résultat : rien n’a vraiment changé. Une sortie de l’UE suppose que l’on rompe avec tout ce qui est jugé contraire aux intérêts du pays, sinon cela ne sert à rien.
Combien de temps allons-nous subir la politique de soumission à cette commission non élu qui conduit à l’effondrement ? Les jérémiades, les pleurnicheries sur le fait qu’ils sont vraiment très méchants et se moquent de nous ne sont plus suffisantes. L’UE c’est le Mercosur, les droits de douane US, l’immigration incontrôlée obligatoire, des frontières inexistantes, une protection des citoyens absente, une idéologie woke imposée, un effacement des racines chrétiennes, des coutumes, une fragilisation de la propriété privée individuelle, des normes et des contrôles sur tout, une attitude guerrière contre tout ce qui n’est pas soumis aux exigences progressistes telles que définit par la bande de Davos, un appauvrissement continu des peuples, une ingérence dans les affaires internes des pays qui refusent de suivre l’idéologie woke, ou les positions contre la Russie comme lors de l'élection en Roumanie, ou plus récemment avec la Slovaquie et la volonté de faire annuler la loi qui demande la transparence sur les ONG.
Tout se voit désormais et l’artifice des formules creuses pour rassurer, ou ne pas se placer dans une ligne qui sera forcément attaquée par la presse subventionnée et toute la clique européiste ne tient plus. Lorsque les événements se confrontent à la réalité, les mensonges ne sont plus efficaces. Il est temps que le courage et la clairvoyance reprennent le dessus. Encore un petit effort mesdames, vous n’êtes pas loin de dire vraiment toute la vérité sur cette appartenance à l’UE aux Français, ils n’attendent que cela. La souveraineté et la liberté passent par un non clair et net.


Pierre Duriot

Zelensky dans l’incantatoire…

Zelensky appelle le monde à œuvrer pour un changement de régime en Russie. On se pince. Il n’a pas l’air de savoir que nous nous sommes ruinés pour lui venir en aide, lui, le président fantoche à la solde des Américains, installé grâce à McKinsey, pas réélu et donc plus tout à fait légitime ? Nous nous sommes ruinés, nous avons risqué la guerre mondiale, perdu nos armes, notre argent, nos économies, nos usines, fabriqué une dette monumentale, pour justement changer de régime en Russie et ça n’a pas marché. Il veut que l’on fasse quoi de plus ? On sent que là, il n’a plus rien à dire, qu’il est cuit et que le changement de régime, s’il devait advenir, serait pour l'Ukraine, et que l’homme qui a massacré les populations russophones du Donbass rende enfin des comptes, et sur les installations militaro-industrielles américaines installées sur son sol. Nous n’aurions pas dû nous en mêler, car nous n’étions concernés ni de près ni de loin, matraqués que nous étions par la « menace russe » sur l’Europe, accommodée à toutes les sauces, mais qui n’existe pas. Comme une clavette dans une transmission, ce Volodymyr, l’homme aux nouvelles multiples acquisitions immobilières, est aujourd’hui le seul obstacle à l’arrêt de la guerre.

31 juillet 2025

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Kuzmanovic Georges
31/7/2025

Il y a très exactement 111 ans, le 31 juillet 1914, l'immense Jean Jaurès était assassiné par Raoul Villain.
Assassiné, parce que Jaurès, en visionnaire, affirmait que la guerre qui venait, la Première Guerre Mondiale de 1914-1918, serait une catastrophe.
Jean Jaurès a été accusé — à tort — d’être un agent allemand, notamment par la droite nationaliste et revancharde de l’époque, parce qu’il s’opposait à l’entrée en guerre.
Eté 1914 :
À la veille de la Première Guerre mondiale, les tensions montent entre les grandes puissances européennes. En France, l’opinion est de plus en plus belliciste, notamment dans les milieux nationalistes, conservateurs, catholiques et militaires.
Jean Jaurès, fondateur de L'Humanité et leader du Parti socialiste (SFIO), prône le pacifisme internationaliste. Il milite activement pour empêcher le déclenchement d’une guerre qu’il considère comme :
- un affrontement entre impérialismes ;
- une tragédie pour les classes populaires ;
- contraire aux intérêts des travailleurs français et allemands.
Pour tenter de prévenir la guerre, il tente de convaincre en France par ses discours à l'Assemblée nationale et par ses écrits, mais aussi en discutant avec des interlocuteurs allemands, en particulier avec le SPD (le parti socialiste allemand).
Jaurès essaye de toutes ses forces de mobiliser les socialistes européens pour organiser une opposition commune à la guerre imminente, via l'Internationale ouvrière.
Parce qu’il s’oppose à la mobilisation générale, Jaurès est violemment attaqué dans la presse nationaliste (comme L'Action française) :
- On le traite de traître à la Nation ;
- On l’accuse d’être à la solde de l’Allemagne, voire un agent payé par Berlin ;
- Certains l’appellent "le député de Berlin".
Ces calomnies visent à le discréditer et à neutraliser la voix du pacifisme à l’heure où le pays glisse vers la guerre.
Le dernier grand discours pour la paix de Jean Jaurès a été prononcé le 25 juillet 1914 à Bruxelles, lors du congrès extraordinaire de l’Internationale socialiste. Il s’agit d’un appel désespéré pour éviter la guerre mondiale imminente.
"Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage" (oui, ça vient de là).
Ce discours intervient 6 jours avant son assassinat et 9 jours avant la déclaration de guerre entre la France et l’Allemagne. L'attentat de Sarajevo a eu lieu un mois plus tôt, le 28 juin 1914, et l'Europe glisse vers le conflit.
Ce discours n’est pas une illusion pacifiste naïve, mais un cri d’alarme rationnel, un appel au sursaut des peuples pour éviter la catastrophe. Jaurès y cherche à mobiliser les travailleurs français, allemands et européens pour faire front commun contre la guerre.
Que ne l'ont-ils écouté ?
Jaurès était conscient de la difficulté, sinon de l'impossibilité que son combat triomphe.
Il aurait déclaré à des camarades : "Je sens que je ne sauverai pas la paix, mais je ne veux pas que la guerre vienne sans qu'on m'entende jusqu'au bout".
Jean Jaurès sera assassiné par Raoul Villain, un jeune nationaliste exalté, au Café du Croissant à Paris.
Deux jours plus tard, la France entre en guerre.
Avec les conséquences que l'ont sait : certes une glorieuse victoire pour nos armées, la défaite de l'Allemagne, le retour de l'Alsace et de la Lorraine, mais des millions de morts et de blessés, des familles brisées, un suicide européen, la fin de la domination européenne sur le monde (pour le mal et le bien), la préparation du second suicide européen que sera la Seconde Guerre Mondiale.
Pourquoi parler de Jaurès aujourd'hui ?
Pour le souvenir, l'hommage, oui, mais aussi parce que les bellicistes, les marchands d'armes et les politiciens qui ayant ruiné leur pays se cherchent une virginité, nous poussent à une nouvelle guerre en Europe, contre la Russie cette fois.
Jean Jaurès fut assassiné parce qu’il voulait la paix.
Parce qu’il s’opposait, au nom de la justice, de la raison et de l’intérêt des peuples, à l’engrenage fatal qui mena à la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, un siècle plus tard, ceux qui, face à la guerre en Ukraine, appellent à une solution diplomatique, à la désescalade et à des négociations de paix durables sont à leur tour diabolisés.
On les accuse de collusion avec la Russie, de "trahison", de "soumission" à un camp.
Ils sont montrés du doigt comme le fut Jaurès, simplement parce qu’ils refusent de s’aligner sur les logiques de guerre perpétuelle, sur la militarisation de la pensée, sur l’aveuglement stratégique.
Ils refusent qu’on sacrifie des générations pour des intérêts géopolitiques ou économiques qui ne sont jamais ceux des peuples.
"Ce serait une folie, une horreur.
Nous savons ce que c’est qu’une guerre moderne.
Ce ne sont plus des guerres dynastiques, avec quelques milliers d’hommes tués.
Ce sera une guerre de peuples, une guerre de nations, et cela veut dire : des millions d’hommes arrachés à leurs foyers, des millions d’hommes mutilés, broyés, tués..." - Jean Jaurès
Ce que disait Jaurès en 1914 résonne avec force en 2025.
Le cynisme des puissants, la soumission médiatique au récit de guerre, la pression sur les esprits critiques, tout cela recommence.
Mais comme en 1914, les voix qui s’élèvent pour la paix, même minoritaires, sont indispensables.
Elles sont le dernier rempart contre l’embrasement total, contre l’idée absurde qu’on pourrait "vaincre" la Russie militairement sans déclencher une catastrophe mondiale.
"Il faut que les gouvernements sachent que les peuples veulent la paix, qu’ils entendent à tout prix sauver la paix.
Il faut que les socialistes allemands, les socialistes français, les socialistes italiens, autrichiens, russes, anglais, espagnols, belges, qu’ils fassent bloc contre la guerre." - Jean Jaurès
Ceux qui, aujourd’hui, défendent une issue politique et diplomatique au conflit ukrainien ne sont pas des traîtres.
Ils sont les héritiers de Jaurès.
Ils sont les héritiers de tous ceux qui, dans l’histoire, ont refusé la guerre comme fatalité, la haine comme horizon, et l’aveuglement comme méthode.
"Et s’il devait arriver que malgré tout, malgré nos efforts, malgré notre union, la guerre éclate, alors les responsabilités tomberaient sur ceux qui l’ont voulue et faite.
Le prolétariat, lui, n’en porterait pas la faute. Il aurait fait son devoir." - Jean Jaurès
Aujourd’hui encore, il faut faire son devoir.
Celui de résister à la propagande de guerre.
Celui de refuser l’escalade, de défendre la négociation, de protéger la paix.
Il est encore temps pour ne pas ouvrir  les portes de l'apocalypse.
La Paix est le plus important et le plus juste des combats, car comme le disait Jaurès : "Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l’exaltation de l’homme, et ceci en est l’abdication. (...) Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques".

Terminons en chanson avec Jacques Brel : "Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?"


Kuzmanovic Georges
31/7/2025

La différence entre le bloc occidental et les BRICS résumée par un message de Trump :

Les États-Unis "punissent" l’Inde parce qu’elle commerce avec la Russie, l’Iran, la Chine et pour son appartenance aux BRICS.
Pourtant, aucun des pays des BRICS ne demande à l’Inde de cesser de commercer avec les États-Unis, malgré leurs différends avec ce pays.

Les BRICS défendent sincèrement l’échange, la coopération et un commerce mondial ouvert, malgré les éventuelles tensions entre eux.
- Les pays membres des BRICS ne s’imposent pas de sanctions mutuelles pour faire avancer leurs intérêts géopolitiques.
- Les BRICS ne prétendent pas être parfaits et n’exigent pas que les autres se conforment à leur modèle ; au contraire, ils respectent les différences, les cultures et les traditions de chacun, sans chercher à les transformer.
- Les BRICS pensent et agissent dans une perspective de temps long.

Le bloc occidental entretient un rapport paternaliste avec les anciennes colonies, ne montre aucun respect et ne peut s’empêcher d’adopter un ton moralisateur :
- Il privilégie la contrainte, les sanctions et les pressions.
- Il n’envisage les relations internationales qu’à travers le prisme de la soumission.
Dès qu’un pays refuse de se plier à ses exigences, les États-Unis organisent un coup d’État ou un changement de régime.
- Le bloc occidental se targue d’être le camp du "Bien", de la démocratie, des droits de l’homme et du commerce libre, tout en exigeant que les autres pays se conforment à son modèle.
C’est exactement ce que George W. Bush affirmait : "Vous êtes avec nous ou contre nous". Un niveau relationnel digne d’une cour de récréation.
- Tandis que le chef du bloc occidental, les États-Unis, impose un tribut à ses plus proches alliés européens — 15% de droits de douane pour les produits européens exportés vers les USA, contre 0% pour les produits américains vers l’Europe —, la Chine, première économie des BRICS, fait l’inverse avec l’Afrique :
0% de droits de douane pour les produits africains exportés vers la Chine, tandis que les produits chinois sont taxés à l’entrée des marchés africains.

Qui est réellement inclusif ?
Qui est vraiment dans la coopération et le développement harmonieux ?
D’après vous, quel modèle triomphera dans les années à venir ?

Voici maintenant la traduction du message pathétique et frustré de Trump :
"L'Inde peut bien faire ce qu'elle veut avec la Russie. Ils peuvent couler leurs économies mortes ensemble, ça m’est complètement égal. Nous avons fait très peu d’affaires avec l’Inde, leurs tarifs douaniers sont trop élevés, parmi les plus élevés au monde. De même, la Russie et les États-Unis ne font pratiquement aucun commerce ensemble. Gardons les choses ainsi. Et dites à Medvedev, l’ex-président raté de la Russie, qui croit encore qu’il est président, de faire attention à ce qu’il dit. Il entre sur un terrain très dangereux !"

30 juillet 2025




GOUVERNEUR COLONIAL

Jean-Claude Delhez

-30/7/2025- Après avoir conclu le récent accord douanier avec les USA, Ursula von der Leyen a jugé utile de se justifier. Les arguments qu'elle a choisi de présenter publiquement pour expliquer son action sont ceux... des USA. Ce n'est jamais que la confirmation de toute sa politique : servir en Europe les intérêts américains. Les exemples abondent.
Au début de cette année, elle a été condamnée, par la justice européenne, pour rétention d'informations dans le cadre d'un contrat litigieux. Elle ne compte pourtant pas fournir les SMS qu'on lui reproche de cacher. Des SMS liés à la conclusion d'un contrat onéreux avec la société pharmaceutique Pfizer. Quelle est la nationalité de Pfizer ? Américaine.
Avant l'affaire Pfizer, elle avait déjà été soupçonnée dans une affaire semblable alors qu'elle était ministre de la Défense en Allemagne : accorder des contrats à une société privée dans des conditions litigieuses. Quelle société ? McKinsey. Sa nationalité ? Américaine.
Elle a vécu aux USA, où son mari a travaillé et où ses enfants ont fait leurs études. Parmi ses enfants, David. Pour qui travaille-t-il ? McKinsey.
Il y a 2 ans, elle nommait Fiona Scott économiste en chef à la direction générale de la concurrence. Mais cette décision souleva de vives critiques en sorte que Fiona Scott renonça à son poste. Qui est-elle ? Une lobbyiste américaine, ancienne fonctionnaire du ministère de la Justice des Etats-Unis.
Depuis 3 ans, dans l'affaire ukrainienne, elle a toujours aligné la politique européenne sur celle des USA, notamment en multipliant les sanctions (18e paquet, actuellement), sanctions qui nuisent plus à l'économie européenne qu'à la Russie. Elle répète que Kiev doit entrer au plus vite dans l'Union, alors que l'Ukraine – proxy des USA - est en guerre, que le régime est corrompu jusqu'à l'os et que le pays est en faillite.
Elle insiste pour empêcher tout achat d'hydrocarbures en Russie et transférer l'ensemble de l'approvisionnement aux USA. Ce faisant elle concrétise les vieux projets géopolitiques américains en ce domaine, elle fait flamber les prix de l'énergie pour les économies européennes et offre de plantureux contrats aux pétroliers américains.
Les USA ont une colonie, l'Europe, et, pour diriger une colonie selon les intérêts de la métropole, il faut un gouverneur sur place. Quoi de plus normal sur un continent où les politiciens, de droite comme de gauche, font avaliser leurs programmes politiques par l'ambassade des USA.

Phil Umbdenstock

29 juillet 2025

Natalia Routkevitch


"On a les Lumières qu’on peut, notre époque se sera éclairée à la pollution lumineuse".

Le 29 juillet 2024, disparaissait Annie Le Brun, à un moment où les grands thèmes de son œuvre – destruction du sensible, illusion subversive de l’art contemporain, marchandisation de l’art et esthétisation de la marchandise – résonnaient plus que jamais avec l’actualité.

Essayiste, philosophe, spécialiste de l’œuvre de Sade, Annie Le Brun est restée, toute sa vie, « à part », en marge. Refusant d’être un rouage d’un système qui la révoltait, elle avait délibérément choisi de ne pas emprunter la voie universitaire à laquelle elle était pourtant promise.

La force des propos d’Annie Le Brun, la beauté de son langage et l’érudition qui les portait ont marqué les esprits. Empreintes d’une rare sensibilité poétique, ses paroles se sont révélées, avec le temps, comme celles de l’une des critiques sociales les plus profondes de notre époque.

Une voix indispensable pour comprendre l’aliénation qui est la nôtre.

La mort du beau

Ayant récemment visité les studios Harry Potter à Londres, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ses propos durant cette longue traversée. Car s’agissant des enfants et des jeunes, il est particulièrement saisissant de voir à quel point l’hégémonie utilitariste a pris possession de l’imaginaire, a colonisé les sentiments pour les remplacer par des sensations, chassant minutieusement « tout ce qui n’a pas de prix ».
La magie du conte de fées est annihilée, absorbée par la marchandisation et le self-branding omniprésents. Boutiques et espaces commerciaux pullulent partout, occupant parfois une surface plus vaste que celle de l’exposition elle-même.
Tout est conçu pour nourrir deux passions fondamentales de notre époque – celles qui font carburer le monde : la cupidité et la vanité. Le visiteur est sans cesse sollicité : acheter, ou se mettre en scène pour publier ses images sur les réseaux.

Dans ses travaux, Annie Le Brun dissèque l’offensive menée par la finance et une certaine industrie de l’art contemporain, qui transforme toute création en marchandise.

À l’instar de Bernanos, qui écrivait : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » ou de Pasolini qui voyait dans la société de consommation un ordre répressif d'une puissance inégalée, Le Brun considère l’extension du domaine marchand comme une nouvelle forme de violence – un poison diffus qui envahit toutes les sphères de l’existence intérieure, étouffant peu à peu tout ce qui, précisément, n’a pas de prix.

« C’est la guerre. Une guerre qui se déroule sur tous les fronts et qui s’intensifie depuis qu’elle est désormais menée contre tout ce dont il paraissait impossible d’extraire de la valeur. S’ensuit un nouvel enlaidissement du monde. Car, avant même le rêve ou la passion, le premier ennemi aura été la beauté vive, celle dont chacun a connu les pouvoirs d’éblouissement et qui, pas plus que l’éclair, ne se laisse assujettir.

Y aura considérablement aidé la collusion de la finance et d’un certain art contemporain, à l’origine d’une entreprise de neutralisation visant à installer une domination sans réplique. Car beauté et laideur constituent des enjeux politiques.
Jusqu’à quand consentirons-nous à ne pas voir combien la violence de l’argent travaille à liquider notre nuit sensible, pour nous faire oublier l’essentiel, la quête éperdue de ce qui n’a pas de prix ? » - écrit-elle dans "Ce qui n'a pas de prix; beauté, laideur et politique" (2018).

Puissance de la falsification

L’humanité a connu des époques plus violentes, plus sanguinaires, plus tragiques que la nôtre. Mais rarement a-t-on vu une époque aussi profondément pénétrée de mensonge, de duplicité, de fausseté.

Le monde du Spectacle intégral – le nôtre – est un tissu de simulacres, de fictions, de promesses non tenues, d’espoirs injustifiés. Tout y est faux : la nourriture, joliment emballée et abondante, mais nocive et source de maladies ; les objets, d’une incroyable diversité, mais conçus pour tomber en panne, se démoder, polluer l’environnement ; la propriété, souvent illusoire, car on ne possède que l’accès, non le bien lui-même ; les informations, en flot continu, mais déformées, biaisées, etc.

Faux amis, faux visages, faux corps…

Appels et courriers de faux facteurs, des fausses assurances, de faux impôts…

Nous sommes épuisés à trier le vrai du faux, contraints d’être sans cesse méfiants, bientôt même envers des voix familières qui pourraient être des imitations.
Les enseignants reçoivent les copies qu’ils peinent à attribuer : ont-elles été écrites par un élève ou générées par l’intelligence artificielle ?

Le présent de l’homme moderne n’a plus rien d’authentique.

« Des années de nourriture trafiquée, frelatée, reconstituée… nous ont accoutumés à déguster moins la chose elle-même que le nom de la chose », écrit Le Brun qui ne fait pas de différence entre nourritures terrestres et nourritures morales : les mots sont eux aussi dénaturés, mis au service du blanchiment des idées.
Elle évoque ces termes vidés de leur sens – éthique, déontologie, mémoire – qui travaillent désormais contre l’idée qu’ils sont censés exprimer.

Ce « blanchiment des idées » est particulièrement visible dans le langage politique.
Nous évoluons dans des systèmes oligarchiques techno-totalitaires, parmi les plus inégalitaires qui aient existé, et nous continuons pourtant à les appeler démocraties, persuadés de vivre, sinon dans le meilleur des mondes, du moins dans un régime du moindre mal.

Se développant rapidement, les métastases du Spectacle intégral ont pénétré chaque recoin de la vie.

L’image a remplacé l’imagination.
Les sensations ont remplacé le sensible.
La beauté singulière est effacée par une beauté synthétique qui gomme toute singularité ; elle est noyée dans le flot d’images de « jolitude » et de « mimitude ».

Le beau – comme le vrai – ne résiste pas à cette censure par le gavage, forme moderne et insidieuse de censure.

Censure par gavage

La censure par gavage est devenue l’un des traits fondamentaux de nos sociétés. C’est une censure inédite, non par le manque – comme le pratiquaient les dictatures d’autrefois – mais par l’excès. Tout est noyé dans un flot continu, indifférencié qui engloutit tout sur son passage, rendant impossible toute distinction entre le bon grain et l’ivraie. Rien ne résiste à cette forme de censure, terriblement plus efficace que celle par rareté.

- « Ce trop de réalité se manifeste d’abord par une forme de censure inédite, qui ne repose pas sur le manque mais sur l’excès : une censure par l’excès, d’abord liée aux impératifs de la marchandisation à outrance voulue par la rationalité technicienne, qui détermine désormais toutes les formes de consommation. Celle-ci, devant s’imposer en simulacre de liberté, ne laisse aucun domaine à l’abri de ce devoir d’engorgement, qu’il s’agisse de l’alimentation, de l’information ou de la sexualité… Jusqu’à ce que cette censure par le gavage devienne une mobilisation à plein temps, équivalant à une expropriation de soi-même. Et ce dressage commence dès le plus jeune âge. Car, au-delà des jouets d’une laideur particulièrement agressive dont l’enfance est aujourd’hui submergée, aucun instant ne lui est laissé. Voilà les tout-petits comme les plus grands d’emblée condamnés à “vivre sans temps morts”. Quand ce ne sont pas les consoles de jeux, c’est une multiplicité d’activités ludiques, culturelles ou sportives qui leur enlève le temps de rêver », écrit-elle.

Le trop-plein rend l’air plus irrespirable encore que le silence imposé d’en haut.
De cette censure par gavage naît un sentiment d’étouffement quasi permanent, accompagné d’une impression d’impuissance totale à rétablir ne serait-ce qu’un fragment de vérité.
Face aux mensonges – surtout lorsqu’ils touchent un sujet que l’on pensait un peu connaître –, l’envie de réagir, de corriger, d’expliquer surgit…
Mais très vite, submergé par le flot incessant du prêt-à-penser, on renonce, et l’on se replie dans le silence.

Dans cette infobésité, les analyses éclairantes, les manifestations de sagesse et lucidité ne sont pas prohibées mais dissoutes, absorbés par le Spectacle, digérés, neutralisés, puis réintégrés comme accessoires d’un système dont le seul but est de durer.
Autrefois, on voulait interdire, censurer, réduire au silence. Aujourd’hui, il suffit de noyer, d’invisibiliser, de repousser dans les marges.

« Tout se tient »

Le mérite de Le Brun est d’avoir montré que l’esthétisation du monde s’est imposée comme un instrument redoutablement efficace au service de ce nouvel ordre fondé sur le déni. D’abord par son pouvoir de masquer les contradictions, mais aussi par sa capacité à falsifier, en formatant êtres et choses à travers une « beauté de synthèse » propre à annihiler toute singularité.

« Cela vaut autant pour les objets et les lieux que pour les individus. L’industrie du tourisme, qui participe à cette cosmétisation du monde, en est un exemple, en accentuant paradoxalement son enlaidissement. En réalité, des lèvres botoxées à l’exploitation du passé, du body-building aux réaménagements urbains, les effets ordinaires de cette guerre contre ce qui n’a pas de prix sont innombrables, menaçant la totalité de notre vie sensible ».

Elle ne dissocie pas le destin de notre imagination de celui de notre environnement physique. Aux efforts déployés pour « déboiser, ratisser, niveler, baliser » le domaine sensible correspondent ceux visant à uniformiser et à soumettre notre monde aux logiques consuméristes.

« Comment ne pas être frappé par la simultanéité de cette entreprise de ratissage de la forêt mentale avec l’anéantissement de certaines forêts d’Amérique du Sud sous le prétexte d’y faire passer des autoroutes ? Et comment douter que la rupture des grands équilibres biologiques qui s’en est suivie ne corresponde pas à une rupture comparable des grands équilibres sensibles dans lesquels notre pensée trouvait encore à se nourrir ?

(…) Une des plus graves formes d’aliénation aujourd’hui réside dans le fait de ne pas voir que tout se tient, la culture de masse correspondant au crabe reconstitué, le matraquage médiatique aux pluies acides, le relookage des villes à la chirurgie esthétique… Reste que tout cela ne vient pas seulement du méchant capitalisme, mais résulte d’une conception utilitariste de la vie que l’Occident a élaborée, siècle après siècle, et que la théorie révolutionnaire n’a jamais vraiment remise en cause, puisque c’est essentiellement à partir des rapports économiques que s’est développée une critique sociale dont l’aspiration au Progrès aura été la force motrice. Tout se passant même comme si cette pensée critique avait cru gagner son efficacité, sinon sa dignité, à s’éloigner du monde sensible. »

C’est là que réside, à mon sens, un autre point capital : l’impuissance et l’artifice des solutions de gauche, aussi radicales soient-elles. Une alternative économiste n’est qu’un faux-semblant.

L’impossibilité de s’attaquer aux racines du problème par des arguments économiques, l’impasse socialiste qui réclame la redistribution tout en restant enfermée dans la même logique, deviennent évidentes. Ce n’est pas la révolution des démunis, mais un changement total « d’une conception utilitariste de la vie que l’Occident a élaborée » que l’auteur suggère succinctement.

Elle invite à concevoir notre civilisation non pas comme le nec plus ultra, ni comme le « meilleur des mondes », ni même comme un « empire du moindre mal », mais comme une barbarie inédite, d’une puissance inégalée, corrosive, insidieuse, omniprésente...

Annie Le Brun fait partie de ces penseurs dissidents de l’Occident, rejoints par des intellectuels d’hier et d’aujourd’hui venus d’autres cultures, qui devraient être explorés par ceux qui cherchent à entrevoir les bases d’une véritable alternative.

Marc Amblard

ET SI LE GIGANTESQUE ACCORD COMMERCIAL SIGNÉ DIMANCHE DERNIER ENTRE LES USA ET L’UE N’ÉTAIT QU’UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION POLITIQUE ?

-29/7/2025- Après l’émotion légitime suscitée par une telle annonce, il est intéressant de s’interroger sur la portée légale des engagements contenus dans cet accord signé dimanche dernier en Ecosse.
L’Union européenne a promis par exemple d’acheter pour 750 milliards $ de produits énergétiques américains. Ok, mais en a-t-elle juridiquement le pouvoir ? Qui consomme du pétrole ? Les entreprises européennes bien sûr. Or, ce sont elles qui passent les commandes chacune de leur côté en fonction de leurs besoins. Ce sont elles qui transformeront ensuite cette énergie en produits finis ou semi finis. Ce n’est pas l’Union européenne qui n’est qu’une entité de droit public et qui n’a pas vocation à mettre en œuvre des process industriels et commerciaux.
L’accord prévoit également que l’UE investira 600 milliards $ aux États-Unis, en plus des investissements existants. Mais qui investit réellement ? L’administration européenne ? Certainement pas. Encore une fois, ce sont les entreprises implantées dans les différents pays de l’Union et ces investissements sont de leur seul ressort. Elles investiront aux USA uniquement si elles y ont un intérêt économique et à cette seule condition. Bruxelles n’a aucun pouvoir légitime sur le terrain de l’initiative privée.
Enfin, l'UE a accepté d'acheter pour plusieurs centaines de milliards $ d'équipement militaire aux compagnies américaines. Encore une fois, Miss von Der Leyen, portée par ses rêves de domination, va un peu vite en besogne. Il n’y a pas d’armée européenne et chaque nation est encore libre d’acheter à qui elle veut du matériel destiné à son armée.
Sauf erreur de ma part, j’ai l’impression finalement que les engagements figurant dans l’accord n’ont aucune portée légale et partant, sont dépourvus de dispositif contraignant. Les nations seront donc libres de les rejeter.
Souhaitons-le vivement car nous nageons-là en plein délire euro-technocratique.

28 juillet 2025

Marc Amblard

ACCORD COMMERCIAL ENTRE LES USA ET l'EUROPE : BRAQUAGE À L’AMÉRICAINE

-28/7/2025- Le président Donald Trump a annoncé hier un accord commercial de grande envergure avec l'Union européenne.
En voici les grandes lignes :
1. l'UE s'est engagée à acheter pour 750 milliards $ de produits énergétiques américains ;
2. l’UE investira 600 milliards $ aux États-Unis, en plus des investissements existants ;
3. l'UE a accepté d'acheter pour plusieurs centaines de milliards $ d'équipements militaires (montant non encore déterminé).
4. L’UE consent à ouvrir totalement son marché intérieur aux produits américains sans appliquer de droits de douane (zéro %).
5. En contrepartie, l’UE a obtenu de Donald Trump une réduction de 30% à 15% des droits de douane que l’administration US applique aux produits européens.
Interrogée, von der Leyen s’est dite satisfaite des « concessions » accordées par les USA (véridique)…
Je signale qu'on parle ici de l'argent des contribuables européens qui n'ont pas été consultés sur la question. Les Français, pour leur part, n'y verront probablement que peu d'objection puisqu'ils continuent de voter à plus de 95% pour des candidats européistes…
N.B. En 2024, le total des échanges de biens et de services entre les États-Unis et l'UE a dépassé 1 680 milliards d'€. Cela représente près de 30% du commerce mondial.