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19 octobre 2025

Marc Amblard
19/10/2025

MANIFESTATIONS « NO KINGS DAY » AUX USA

L’administration Trump honore une de ses promesses électorales consistant à stopper l’entrée des sans-papiers dans le pays et éventuellement les renvoyer chez eux.
L’extrême gauche est très en colère et s’oppose, parfois violemment, à la présence de la police des frontières (ICE), notamment dans les grandes villes.
Des manifestations sont alors organisées (appelées « No Kings day) pour dénoncer le « fascisme » de la Maison-Blanche.
Sur cette vidéo, un jeune homme interroge alors une manifestante pour connaître ses motivations (c’était hier) :
- Que se passe-t-il aujourd’hui ?
- C’est le « No Kings day ».
- Pourquoi avez-vous décidé de soutenir cette journée ?
- Parce que je pense que c’est important.
- Quelle est la principale raison qui vous amène à protester contre le président Trump ?
- Je suis en désaccord avec beaucoup de ses décisions.
- Y a-t-il une décision en particulier pour laquelle vous êtes en désaccord ?
- Heuuu, heuuu, je commencerais par… heuuu…. Je ne pense pas que cela soit approprié pour moi d’avoir cet entretien…
No comment.
Florian Philippot
16/10/2025

Incroyable !
Selon le Financial Times, la Pologne vient de demander officiellement à l’Allemagne de « cesser son enquête sur le sabotage des gazoducs Nord Stream » !
Car « l’enquête pourrait heurter la façon dont nous percevons la réalité depuis 2022 » et parce que « cette enquête n’a pas de sens, ne sert pas les intérêts de l’OTAN, mais peut servir ceux de la Russie » !
Bah oui c’est gênant car le sabotage a été fait par l’Ukraine et l’OTAN…
C’est incroyable, tout est dit ! Le réel contredit la propagande de guerre anti-russe, donc il faut effacer le réel !
Les Français doivent comprendre à quel point les eurofaucons les manipulent et leur mentent pour les emmener vers la guerre !
France libre et paix, vite !

18 octobre 2025

Régis de Castelnau

Effondrement de la Justice : « parce que c’est notre projet ! »


-17/10/2025- Ceux qui me suivent connaissent mes positions concernant la crise politique que connaît l’appareil judiciaire. Crise d’une gravité extrême qui a vu la transformation d’une « Autorité judiciaire » telle que prévue par la Constitution se transformer en un « Pouvoir judiciaire » autonome et directement politique qui pèse sur le fonctionnement de la République sans avoir la moindre légitimité démocratique. Pour des raisons de connivence idéologique avec le système néolibéral macronien, il en est désormais la pierre angulaire dans la dérive autoritaire qui se rattache par certains aspects à une forme de « fascisme déjà là ». Que ce soit lors du coup d’État de 2017 visant à imposer Macron à l’Élysée, par la protection dont a bénéficié la corruption géante qui caractérise son système, par la répression féroce des oppositions et en particulier des mouvements sociaux, la justice n’a jamais manqué au psychopathe pour lui permettre d’accomplir scrupuleusement le mandat de destruction de la France qui lui a été donné.

Cette situation politiquement insupportable est précisément aggravée par l’accomplissement de ce mandat. Le service public de la justice est matériellement détruit. La reconduction systématique de budgets de misère, la nomination place Vendôme de larbins ou de pitres médiatiques avides de gloriole, témoignent qu’il ne s’agit pas là d’un effet imprévu, mais bien de la mise en œuvre d’une politique délibérée. Tous les professionnels de bonne foi qui appartiennent au monde judiciaire témoignent de la catastrophe et lancent des cris d’alarme. Jusqu’au Procureur général de la Cour de cassation, pourtant serviteur zélé de l’occupant de l’Élysée, qui parle « d’effondrement ». Systématiquement confrontés aux dysfonctionnements de cette justice, les justiciables sidérés voient se multiplier les dénis de justice. L’opinion publique, quant à elle, exprime son exaspération sondage après sondage en manifestant une défiance radicale vis-à-vis de l’institution et de ses membres.

La justice doit protéger les enfants ? Bof…

Arrêtons-nous à un exemple parmi tant d’autres des proportions insupportables de la catastrophe. La protection de l’enfance est une compétence institutionnelle des départements qu’ils exercent au travers de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Le déficit des moyens déjà criant pour exercer cette compétence a été bien sûr aggravé par l’État Macron. Mais aussi par le scandale des soi-disant Mineurs Non Accompagnés (MNA) où l’on a vu le tissu associatif des belles âmes organiser des filières d’immigration permettant à d’évidents majeurs de bénéficier de prises en charge coûteuses au détriment de la véritable protection de l’enfance. Le coût de ce qui relève juridiquement d’une escroquerie se monte à près de 3 milliards d’euros par an pour les départements !

Devant gérer la pénurie, le recrutement des familles d’accueil par les services se révèle parfois aléatoire. C’est ainsi qu’un sinistre personnage s’est trouvé à accueillir des enfants particulièrement difficiles pendant un certain nombre d’années. Jusqu’au jour où le pot aux roses fut découvert et ses pratiques pédophiles habituelles révélées. Comme on l’imagine, le dossier présentait les caractéristiques les plus abjectes, sur lesquelles il n’est pas nécessaire de s’étendre, simplement en rappelant que les victimes successives au cours des années étaient nombreuses. Le prévenu fut incarcéré et l’instruction put suivre son cours. Menée par quatre juges d’instruction successifs (!!!), elle a duré neuf ans (!!!). Au bout desquels une ordonnance de clôture fut enfin rendue. Suivie après encore de nombreux mois des réquisitions du parquet demandant le renvoi devant la Cour criminelle compétente. Près de deux ans plus tard l’ordonnance de renvoi n’a toujours pas été rendue (!!!), le dossier semblant dormir d’un sommeil profond sur une étagère. Entre-temps après deux ans d’incarcération le mis en examen pour des infractions gravissimes a été remis en liberté. Cette mesure étant obligatoire compte tenu de la durée de la détention. Elle fut bien sûre assortie d’un contrôle judiciaire, dont les modalités, faute de moyens, n’ont jamais été réellement contrôlées.

Tous les praticiens de la protection de l’enfance, vous diront que le cas ainsi décrit est d’une banalité affligeante. Que les choses continuent à s’aggraver, comme par exemple le phénomène massif de la prostitution dont 15 000 mineurs confiés aux ASE sont les victimes.

Tout ceci est absolument révoltant. Mais Éric Dupond-Moretti est retourné battre estrades et plateaux pour y éructer en étalant sa vanité. Gérald Darmanin notoire voyou politique qui n’a rien à faire place Vendôme s’occupe exclusivement de sa candidature présidentielle. Les belles âmes quant à elles continuent de prendre la pose en aidant au pillage des ASE par les faux mineurs. Quant à Macron, finalement responsable final de tout cela, il continue à s’accrocher à son poste soucieux qu’il est de finaliser son travail de destruction.

Si nous en avions un jour la possibilité, pourrions-nous nous dispenser de punir ces gens ?

Yann Bizien

-18/10/2025- Sous l’impulsion de Donald Trump, et grâce à son président patriote et conservateur, Viktor Orban, la Hongrie, membre de l’Union européenne, peut jouer le rôle de "place de la paix" entre la Russie et l’Ukraine.
Je ne peux que me réjouir de ce pont pour la paix entre deux pays en guerre à l’est de notre continent, même si je sais que cette option irrite Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron, Keir Starmer, Friedrich Merz ainsi que tous leurs fanatiques qui viennent répandre régulièrement leur narratif belliciste ici.
Il est question de débattre de la nécessité de la paix plutôt que de la continuité de la guerre, sans oublier les masses d’argent et les volumes d'armements que les dirigeants européens ont déversé sans compter vers l’Ukraine corrompue, en perdant leur neutralité et donc leur capacité à négocier la paix avec la partie russe.
Nous devons pouvoir critiquer nos dirigeants européens qui n’apportent toujours aucune solution à ce conflit mais qui s’attachent, au contraire, à le nourrir à notre détriment puisque nous payons toutes leurs factures salées.
Enfin, sur le plan purement politique, Donald Trump a davantage besoin de gagner les dividendes de la paix plutôt que de vendre de l’armement à outrance en Ukraine.

Plantu

Pierre Duriot
18/10/2025

France : Héritage combattu, capitalisme impossible

H16
17/10/2025

Les Français ne comprennent pas ce qu’est le capitalisme, et le rejettent assez majoritairement.

Pour beaucoup, c’est par simple ignorance, pour quelques uns, c’est par idéologie – ils ne veulent pas savoir, ne veulent pas le comprendre pour continuer à appartenir au camp du bien – mais finalement, très peu le comprennent et encore moins le pratiquent. C’est bien évidemment visible dans beaucoup de leurs réflexions au jour le jour, notamment avec cette manie de toujours vouloir non pas « aider les pauvres » mais surtout « taxer les riches ».


C’est aussi notable lorsqu’ils évoquent l’héritage, et à plus forte raison lorsqu'ils s’annoncent de gauche : parmi ceux-là, certains veulent le supprimer complètement, d’autres l’imposer aussi lourdement que possible, et ce exactement comme s’ils n’avaient eux-mêmes rien à hériter de leurs parents.

Or, si l’on écarte les socialistes-caviar ou cette gauche de centre-ville décontractée de l’écologie qui prend l’avion 4 fois par an, et qui mentent donc comme ils respirent et n’avancent leurs âneries socialistes que par pur conformisme et croyances de luxe, beaucoup des autres Français, qu’ils soient d’ailleurs de gauche ou pas, n’auront très concrètement pas ou très peu d’héritage : ni monétaire, ni immobilier, ni culturel.


Pour le monétaire, c’est assez évident.

L’État ratiboise consciencieusement tout ce qui dépasse au moment où les gens travaillent, ne laissant qu’un ersatz d’économies aux classes moyennes et populaires (les plus nombreuses), en leur faisant croire que les 3.000 euros sur le livret A et les 10.000 d’assurance vie peuvent constituer une épargne alors que c’est à peine suffisant pour tenir en cas de coup dur – qui ne manque jamais d’arriver dans un pays socialiste rempli de racailles « en bas » et de crapules « en haut ».

De surcroît, on l’a déjà écrit, la plupart de ces Français ne comprend rien au capitalisme, donc à peu près rien à la bourse, aux placements et à la gestion patrimoniale en général. Et lorsqu’ils essaient, c’est avec les conseils des inévitables marchands de tapis approximatifs des banques de détail françaises dont les connaissances ne sont en réalité pas meilleures que la moyenne (c’est-à-dire à peu près nulles).

Bref, l’ignorance fait le beurre de l’État et des banques, mais garantit qu’en matière d’héritage financier, les Français n’auront pas à en bénéficier.

Pour l’immobilier, c’était un peu moins vrai il y a encore quelques décennies mais les coups de boutoirs de ces dernières années aboutissent au même bilan. Entre l’accroissement invraisemblable de lois très défavorables au propriétaire (au profit du locataire), et les choix « judicieux » de politiques « écologiques » qui visent essentiellement à punir sévèrement ceux qui ont l’audace d’avoir un bien immobilier (DPE notamment), les Français aboutissent à la conclusion assez logique que disposer d’un bien immobilier constitue surtout une source d’emmerdes et de vexations.


Cependant, il est amusant de constater que, comme un peu plus de la moitié des ménages sont encore propriétaires de leur bien, ceux qui étaient pour la disparition de l’héritage ou sa taxation bien poivrée s’en trouvent généralement fort maris lorsqu’il s’agit du leur. Gageons cependant que ce cas va se raréfier à mesure que la camarde socialiste s’étend sur le pays.

Finalement, dans ceux qui braillent le plus vocalement en faveur de la surtaxation de l’héritage, voire de son interdiction pure et simple, on retrouve de façon assez constante non seulement ceux qui n’ont ni argent, ni immobilier mais aussi et surtout pas d’héritage culturel.

C’est l’absence de ce dernier qui est le plus caractéristique des générations les plus récentes, celles qui rejettent avec vigueur le méchant capitalisme qui mange des chatons communistes au petit déjeuner (on le sait, c’est France Intox et Radio Pravda qui l’expliquent très bien, si si).

En réalité, ces Français rejettent autant le capitalisme que l’héritage car ils n’ont rien acquis de culturel de leur parents qu’ils aient réellement envie de sauvegarder et de transmettre.

Ce constat découle de l’environnement dans lequel les générations actuellement concernées par l’héritage – dans un futur plus ou moins proche – ont grandi.

Les générations antérieures, nées dans l’après-guerre et sous les auspices d’une croissance très solide et d’un État providence généreux, ont très concrètement « abandonné » leurs enfants – les générations actuelles – à une machine éducative déracinée : beaucoup d’entre eux ont été très littéralement éduqués et instruits par l’État, depuis la garderie jusqu’à la faculté en passant par l’école, le collège et le lycée, tout en augmentant sans cesse le nombre d’années d’études aux diplômes de plus en plus fumeux, méthode fort pratique du point de vue de l’État pour camoufler un chômage systémique croissant lié à la collectivisation de plus en plus massive de toute la société.


C’est la même génération qui a aussi connu la multiplication des divorces (de 10 % dans les années 1960 à 45 % aujourd’hui) et des remariages plus ou moins fructueux, ainsi que l’abandon complet de toute religion qui a scellé leur dévolution à une société de loisirs irresponsables, ce qui a laissé à leurs enfants le choix entre le new-âge et le socialisme.

Le résultat est sans appel : beaucoup trop de Français actuels, et en particulier les jeunes, n’ont pas vu s’accumuler de patrimoine culturel autour d’eux. Parfois (souvent ?) élevé par un seul parent qui n’a pas eu le temps, le courage, l’opportunité ou simplement la présence d’esprit d’accumuler cet héritage, beaucoup d’entre eux n’ont finalement été élevés qu’avec la soupe fade des idées citoyennes, festives, inclusives, en un mot « normies » que distillent les garde-chiourmes de l’État, et ont grandi dans un foyer sans passé, sans livre et sans histoire.

Pire, ils ont été implacablement empêchés d’entreprendre, tant parce que l’exemple a cruellement manqué autour d’eux, mais aussi parce que l’héritage même du goût du risque, tout autant que la volonté de construire pour soi et les autres, auront été consciencieusement effacés et combattus par les institutions et leur entourage direct.

En réalité, dans cette France du XXIe siècle, tout a été fait pour que l’héritage soit devenu une notion honteuse voire taboue : de nos jours, se réclamer d’une famille à la généalogie multicentenaire, se dire enraciné, avoir du vocabulaire, connaître ses classiques, respecter les règles, coutumes et traditions du pays, reconnaître voire participer aux fêtes pas toutes laïques car elles font partie de l’histoire millénaire du pays, bref, oser tout ceci ouvertement, c’est clairement prendre le risque de se faire traiter de réactionnaire d’extrême-droite ou de facho, de se faire ostraciser ou pire.

L’héritage est maintenant âprement combattu : la génération qui a été élevée sans, à laquelle on a répété qu’il était honteux, à celle qui fut montré qu’hériter était sale, cette génération accède maintenant aux responsabilités (ou fait tout pour).

Or, un pays qui condamne l’héritage, et notamment culturel, est un pays destiné à disparaître. Un pays qui ne comprend pas qu’héritage et capitalisme ont tout à voir l’un avec l’autre, et que le rejet de l’un amène au rejet de l’autre et à la misère de tous, est un pays foutu.


17 octobre 2025

Marion Maréchal
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Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

Il croit qu’il a gagné… il s’est juste fait rouler


Le PS, nouvelle béquille de la macronie qui, pour une poignée de haricots, sauve Lecornu. Ne pas censurer parce que Lecornu aurait cédé à la pression insoutenable que ce micro parti en voix mais important en sièges, aurait exercé sur son gouvernement est une plaisanterie ! De quelle victoire parle-t-on ? De la suspension éventuelle de la réforme des retraites jusqu’en 2027 ? La belle affaire, d’abord il faudra une nouvelle loi, elle n’est pas encore votée, ni même présentée. On peut imaginer que la macronie, ne souhaitant pas remettre en question cette réforme ne fasse pas grand-chose pour favoriser cette interruption. Lecornu aura alors beau jeu de dire, « ben, c’est pas de ma faute, la loi n’a pas été votée »… D’autre part, le résultat attendu par cette suspension est-il bien à la hauteur des désirs du PS, ou des affirmations qu’il s’échine à lancer un peu partout, laissant croire à un vrai retour à la retraite à 62 ans ?
En réalité, seules les classes nées en 1964 et 1965 seront concernées et pour gagner trois mois ! Puisqu’au préalable la situation a été figée à 62 ans et 9 mois et non 62. C’est donc cela la grande avancée que les socialos ont réussi à imposer ? Ne se moquerait-on pas du monde ? Et quid après les élections présidentielles ? Une vision à court terme, qui ne survivra pas à la présidentielle. Imaginent-ils sérieusement avoir une chance de gagner ? En réalité ce parti joue la montre et les déclarations de Faure montrent aussi qu’ils n’ont en réalité aucun argument sérieux à opposer. Il vient de déclarer sur BFM qu’une dissolution ne changerait pas la vie des Français, en revanche le budget qui s’annonce, aussi violent pour les classes moyennes et les retraités va effectivement modifier substantiellement leur quotidien. Mais ils sauvent ce qui peut l’être, leur place… ils se rendront compte très vite de la ruse macroniste, encore que… cela fait presque 8 ans qu’ils se font avoir, n’ont-ils pas un penchant masochiste ? La macronie se frotte les mains.
En réalité, il n’y a pas de problème de retraite, l’évocation de la démographie, c’est du vent. Nous sommes dans le pays le plus taxé au monde, il manque une bonne dizaine de milliards, soi-disant pour les retraites, alors que nous gaspillons chaque année, entre 300 et 400 milliards. Dans ce pays, tout le monde pourrait avoir une retraite correcte à 60 ans et pour preuve, le Portugal, auteur ces dernières années, d’une gestion infiniment plus rigoureuse que la nôtre, est arrivé à augmenter les retraites, alors que la pyramide de sa population est similaire à la nôtre. Tous nous présentent le paiement des retraites comme un problème alors que son financement à 62 ans est inférieur à la seule fraude sociale.
Mais le pire, bien entendu, ce sont nos chers LR, qui ne se rendent plus compte de ce qu’ils disent et font. Pourquoi avoir exclu les ministres LR nouvellement nommés si c’est pour finalement soutenir Lecornu ? L’incohérence de leurs actions n’est hélas plus à souligner, d’ailleurs ils devraient lire ce que les électeurs pensent d’eux. C’est peut-être ce qu’ils font, mais soit ils sont dans le déni, soit ils ont compris qu’ils vivaient leurs derniers instants en tant que groupe à l’Assemblée nationale. Donc ils font de l’obstruction… alors qu’ils se sont tellement compromis, tellement contredits. Ils ne savent que répéter en boucle qu’ils refusent la crise institutionnelle sans voir qu’elle est déjà là. Sans comprendre la nécessité de tout revoir, jugeant tout changement comme une révolution, aveuglés par les avantages que cette Vème République leur donne depuis trop longtemps. Ils ne sont plus crédibles et les urnes, qu’ils veulent éviter à tout prix, les remettront à leur juste place. Pendant que le pays sombre, LR et PS ne regardent que leur nombril, il sera temps de virer cette clique.

Georges Renard-Kuzmanovic / Fréquence Populaire
16/10/2025

Bardella contre Le Pen : la rupture est en marche


Ça tangue au Rassemblement national

Marine Le Pen joue le peuple contre les élites, Jordan Bardella veut rallier la droite classique. Deux lignes, deux France. Le RN est à la croisée des chemins, et l’un des deux devra tomber.

Derrière l’image policée d’un parti discipliné, en ordre de marche vers 2027, se joue une guerre de lignes aussi silencieuse que décisive. Jordan Bardella, dauphin officiel, est-il en train de rejouer à droite le scénario Philippot, version inversée ? Fera-t-il partie de la longue liste des numéros 2 d'un parti dont la lignée Le Pen ne supporte pas l'ombre ?
Ou, au contraire, s’apprête-t-il à faire à Marine Le Pen le sort qu’elle-même avait réservé à la ligne de son père, en ramenant le RN à ses origines du Front national : de droite, atlantiste et thatchérien sur le plan économique ? Tout indique que le duel, inévitable, a déjà commencé.

Marine Le Pen, depuis plus de quinze ans, a su imposer une ligne populiste, « ni gauche ni droite », en rupture avec les partis dits de gouvernement. En appelant à une « union nationale », elle s’inscrit dans la tradition politique française des grands mouvements populaires et populistes : celle du peuple contre les élites. Cette stratégie lui a permis de rassembler bien au-delà du socle d’extrême droite, dont elle a débarrassé le parti de quasiment tous les éléments compromettants, d’agréger les ouvriers, les employés, les ruraux, les classes moyennes déclassées, tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans les clivages partisans, et même une part notable de l'ancien électorat populaire de gauche. C’est cette alchimie, mêlant discours souverainiste, fibre sociale et critique du système, et bien sûr discours anti-immigration, qui a fait du RN le premier parti de France et le premier parti ouvrier de France.

Bardella, lui, semble vouloir rompre avec cette posture transversale. Sa ligne est celle de « l’union des droites », projet assumé d’une recomposition autour d’un axe conservateur et libéral, à la manière d’une Meloni italienne en version masculine. En clair, il veut ramener le RN dans le giron de la droite classique mais identitaire assumée, avec l’ambition d’en devenir le centre de gravité. Pour cela, il multiplie les signaux de respectabilité : atlantisme affiché, soutien implicite à l’OTAN, discours européiste « réformateur », proximité avec la droite trumpiste américaine, et adhésion aux dogmes néolibéraux sur le plan économique. Dans cette configuration, l’État protecteur devient un État arbitre, le social une variable d’ajustement, et la souveraineté économique une illusion que l’on troque contre le confort d’un alignement occidental. L'identité, le conservatisme et l'immigration – quoique sur ce dernier aspect cela se discute – le distingue de la droite plus classique.

Ces deux lignes sont absolument incompatibles.
D’un côté, Marine Le Pen incarne le bloc populaire, le parti du peuple contre le système. De l’autre, Bardella veut bâtir un bloc bourgeois, celui de la droite rassemblée, qui cherche à reconquérir l’électorat des Républicains et à rassurer les élites économiques, comme les élites atlantistes. L’une parle à la France des ronds-points, l’autre à celle des plateaux télé. L’une cherche à défendre, l’autre à gouverner selon les codes du système. Il ne peut y avoir qu’un vainqueur. Et l’histoire du mouvement lepéniste enseigne que, lorsque deux lignes s’affrontent, la défaite de l’une signe toujours la mutation irréversible de l’autre ou... son élimination.

Mais la donne personnelle s’ajoute au conflit idéologique. Marine Le Pen est fragilisée par sa situation judiciaire. Le Conseil d’État vient de rejeter son recours contre son inéligibilité immédiate. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans ferme aménagés sous bracelet électronique, ainsi qu’à une amende de 100 000 euros et à une inéligibilité immédiate de cinq ans, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés du parti. Formellement, Marine Le Pen ne peut se présenter, ni à la députation en cas de dissolution, ni à la présidentielle de 2027.
Le champ est libre pour Bardella, qui n’a ni passé, ni attache, ni dette politique — mais aussi, ni expérience du réel, ni ancrage dans la vie concrète des Français. Il est jeune, habile, stratège sournois, mais il n’a jamais travaillé, ni même eu d'enfants. Ce qui peut sembler un atout médiatique devient un handicap politique majeur : il ignore la profondeur du vote populaire qui porte encore le RN.

Car si Jordan Bardella cède à la tentation de « l’union des droites », il condamnera son parti à une lente érosion. Le RN, devenu force d’appoint de la droite classique, perdra sa base ouvrière et populaire. Les électeurs qui votent RN pour dénoncer un système injuste et protecteur des puissants se détourneront d’un parti qui leur parlerait désormais de compétitivité, de réduction des dépenses publiques et d’équilibre budgétaire, c'est-à-dire de casse des services publics dont ils sont les premiers bénéficiaires.

On a déjà vu ce scénario se dérouler, mais à gauche.
En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait percé sur une ligne populiste et patriotique, rassemblant le peuple contre l’oligarchie, au-delà des étiquettes partisanes. Il critiquait l’Union européenne (c'était le temps du « Plan B : cette Europe on la change ou on la quitte », défendait la souveraineté nationale, la planification économique, et se méfiait du wokisme naissant, et même critiquait une immigration hors de contrôle tout autant que le clivage gauche / droite, adoptant plutôt celui du peuple contre les élites, les « 99% contre les 1% ».
Puis, grisé par son succès, il a cru pouvoir devenir hégémonique à gauche en prônant l’union des gauches. Ce choix stratégique a tout dilué : abandon du nucléaire, dérive sociétale, acceptation des dogmes communautaristes et écologistes radicaux, effacement de la critique de l’Union européenne – reprenant l'insipide et inefficace mantra du PS « changer l'Europe de l'intérieur » (ligne qu'adopte d'ailleurs Bardella dans sa version de droite). Résultat : la NUPES, puis le NFP, ont eu un succès électoral relatif, mais la gauche s’est vidée de sa substance populaire, oubliant au passage la laïcité, le concept de Nation, et même l'idée de la production de richesse industrielle ou celle de la nationalisation.
Le Parti socialiste, pourtant moribond, s’est refait une santé, se sent avoir de l'importance, de peser. La France insoumise, elle, s’est marginalisée petit à petit, jusqu'à être trahie par un PS qui a léché ses blessures et qui est immédiatement revenu à ses vieux démons : par « sens des responsabilités » sauver la macronie et accepter la logique d'un budget qui sera l'une des pires régressions sociales à l'encontre des classes moyennes et populaires.

Bardella s’apprête à reproduire, en image inversée, le même processus. En croyant dominer la droite traditionnelle, il ne fera que la ressusciter. En cherchant à fusionner les droites, il réintroduira dans le jeu politique les vieux réflexes de la droite de gouvernement, celle qui a bradé la souveraineté française à Bruxelles et accompagné la désindustrialisation du pays et qui maîtrise bien mieux que lui les ficelles d'un système qu'elle a contribué à mettre en place avec le PS pendant des décennies. Le RN perdra alors son identité de mouvement antisystème pour devenir une simple variante conservatrice de l’ordre établi.

Une victoire à court terme, une défaite à long terme.
C’est la grande ruse de l’histoire : les mouvements populaires qui émergent pour rompre avec le système finissent souvent par s’y fondre dès qu’ils approchent le pouvoir. Un certain Roberto Michels a sûrement écrit à ce sujet l'un des meilleurs livres : Les partis politiques. Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties. Ceux qui y voient un tremplin personnel triomphent dans l’instant, mais leurs succès sont stériles. Ceux qui cherchent à maintenir la cohérence idéologique perdent la bataille, mais conservent la légitimité historique. Bardella pourrait bien être l’homme d’une victoire institutionnelle, mais Marine Le Pen restera, quoi qu’on pense d’elle, l’incarnation d'un certain peuple contre l’ordre dominant.

La « loi d’airain de l’oligarchie », formulée par Robert Michels au début du XXᵉ siècle, affirme que toute organisation, même démocratique, tend inévitablement à devenir oligarchique. Selon lui, la complexité des structures, la nécessité d’efficacité et la compétence technique conduisent à la concentration du pouvoir entre les mains d’une élite dirigeante.
Autrement dit, les dirigeants finissent toujours par dominer les dirigés, transformant les partis ou syndicats, même de gauche et surtout de gauche, en organisations gouvernées par quelques-uns, malgré leurs idéaux démocratiques d’origine.
Par ailleurs, en se rapprochant du pouvoir, en affrontant leurs opposants politiques, mais dans les mêmes espaces sociaux, dans les mêmes espaces de vie (parlements, plateaux télés, quartiers du pouvoirs, restaurants...), le politique tend à devenir ce qu'il critiquait, à s'institutionnaliser, et in fine, à faire sien le système qu'il critiquait hier.

Le drame du Rassemblement national, c’est qu’il est devenu le seul parti à incarner, même imparfaitement, la fracture entre le peuple et le système. S’il renonce à cette fonction, s’il choisit la respectabilité au détriment de la radicalité sociale, il disparaîtra à moyen terme. Il redeviendra ce qu’était le vieux Front national avant 2011 : un parti de droite protestataire, utile au système, mais incapable de le renverser.

Marine Le Pen a compris, par instinct, que la force du RN ne réside pas dans les alliances, mais dans le peuple. Jordan Bardella, lui, croit que le pouvoir se conquiert en rassurant les élites. Peut-être gagnera-t-il la bataille interne, peut-être héritera-t-il du parti, mais il le videra de sa force ? Le Rassemblement national se transformera alors en coquille brillante, bien mise, prête à gouverner, sûrement très mal et surtout sans changer grand-chose, et surtout sans le peuple qui faisait sa raison d’être.

Et l’histoire retiendra peut-être que Marine Le Pen, malgré toutes ses limites, aura compris que l’on ne gagne pas en France pour changer les choses en tournant le dos à ceux qui souffrent, travaillent et espèrent encore. Car dans ce pays, chaque fois qu’un mouvement populaire s’embourgeoise, le peuple, lui, se retire.

L’union des droites, comme l’union des gauches, est un mirage. Chaque fois qu’un mouvement s’y risque, il sacrifie ce qui faisait sa singularité. En 2017, Mélenchon avait parlé au peuple français. En 2027, Bardella risque de ne parler qu’à la droite parisienne. Et la France populaire, celle qui ne croit plus à rien, celle qui vote par colère ou par désespoir, retournera à l’abstention – ou cherchera ailleurs un nouveau véhicule politique.

Et c'est peut-être la bonne nouvelle de cette situation... ouvrant le chemin à une authentique force populaire, soucieuse de l'intérêt du peuple, de la restauration de la puissance de l'État comme de l'autorité, tout en préservant le socle des valeurs républicaines et la concorde sociale par les solidarités nationales qui sont chères aux Français. Ces déchirements politiques permettront peut-être l'émergence d'un nouvel espoir politique.