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2 décembre 2022

Électricité : la très grande faute de Macron

Pierre Duriot

Le nucléaire français était la garantie d’une indépendance énergétique totale, de prix bas, de moindres rejets polluants et d’une flexibilité faisant face aux fluctuations de la consommation. Notre savoir-faire nous permettait de développer sereinement le nucléaire du futur, qui nous garantirait cette électricité suffisante et pas chère pour des milliers d’années. Le programme démarré en 1945, par le général de Gaulle, était continué par Chirac, avec le projet Astrid des réacteurs à neutrons rapides et éventuellement, derrière, la fusion. Mais depuis Mitterrand, en 1981, nos dirigeants successifs semblent s’être acharnés à tout gâcher. Le 1ère génération, à l’uranium naturel modéré au graphite, puis la seconde, des réacteurs à eau pressurisée et enfin la 3ème, les EPR : réacteurs à eau pressurisée améliorés, de type Flamanville, n’en finissent plus de sombrer. La 4ème génération, des Phénix, Superphénix, Astrid, a été abandonnée, alors qu’elle promettait d’utiliser la totalité des déchets des anciens réacteurs.

Macron, ministre, a vendu la branche Énergie d’Alstom, ce qui a conduit à supprimer 1050 emplois en France et à dépendre désormais des Américains pour la maintenance de nos 58 réacteurs et des moteurs de nos sous-marins et porte-avions nucléaires. Avec au passage, la perte également, des savoir-faire. Sous la pression des écolos, qui ne sont qu’une poignée, la part nucléaire doit passer de 80 à 50 %, remplacée par des énergies vertes, pas si vertes que ça. EDF a cessé d’investir dans les cerveaux et spécialise même une partie de son personnel dans le démantèlement. En 2020, Macron a arrêté les deux réacteurs de Fessenheim, tout en annonçant un vaste projet de mini-centrales qui existe déjà, dans nos sous-marins et notre porte-avions.

La déconfiture électrique relève donc bien de l’incurie politique et de celle de Macron, la plus grave, alors même qu’il promet des coupures de courant, des arrêts de l’enseignement, la perte des entreprises et le rationnement de la nation. Pire, les spéculateurs ont acheté, grâce à lui, à très bas prix, des quantités d’électricité qu’ils revendent aujourd’hui à prix d’or… à EDF. Non seulement ce secteur industriel a été gâché, avec les savoir-faire perdus, mais il a contribué à enrichir des actionnaires privés au détriment de l’indépendance de la nation : il y a haute trahison, intelligence avec des puissances extérieures et prise illégale d’intérêts. Du moins, ce sont des chefs d’accusation à explorer.

Le résultat est anxiogène, pour les familles, pour les communes, les entreprises grosses et petites, pour une nation tout entière qui part à la dérive, non seulement pour cet hiver, mais pour les suivants. Car Macron, toujours le même, n’a planifié aucun système de production d’électricité de masse pour les hivers suivants, ce qui ne l’empêche pas de délirer sur le parc automobile tout électrique et des RER électriques dans les grandes villes de France, avec quelle électricité ? Il est très urgent pour les oppositions, nous ne redirons jamais assez, de mettre fin à ce qui ne peut être qu’une casse organisée de la nation.