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11 août 2023

Sénateurs : des protestations politiquement correctes...

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


94 sénateurs ne sont « pas contents » et ils l’ont fait savoir au président, via le Figaro, non mais ! Quelle est La source de leur colère ? La situation économique désastreuse de la France et l’inflation qui ravage les ménages français ? Non, ils ne sont pas concernés. Les affaires juridico-politiques qui vérolent le gouvernement jusqu’à la tête de l’État, pensez-vous, ils y sont habitués. L’envoi du matériel militaire en Ukraine, sans l’autorisation des parlementaires ? Il y a longtemps qu’ils ne maîtrisent plus rien sur ce sujet, et qu’ils semblent s’en moquer.

Ce qui les met en colère c’est l’histoire du Niger. Nos chers sénateurs constatent, mais ne riez pas, que la France, grâce à la diplomatie du président qu’ils ne cessent de sauver, contraint notre pays à se faire éjecter partout, et à voir le sentiment anti-français se répandre sur le continent africain, hier encore, chasse presque gardée de la France. Et d’étayer leur ire en précisant qu’une fois un président nigérien renversé, il serait facile à un nouveau pouvoir de se garantir les services de Wagner PMC, ceux-là mêmes qui ont fait des merveilles sur le front ukrainien. Fâcheux, parce que cela compromet grandement une éventuelle intervention pour rétablir la démocratie, comprenez un pouvoir soumis aux occidentaux, bien obéissant, et facilement corruptible. Tant qu’il s’agissait de guerroyer contre des armées plus ou moins bien équipées, on pouvait faire illusion, mais les choses ont changé. Se frotter à Wagner, c’est prendre le risque de tomber sur un os suffisamment indigeste qui risque de montrer au reste du monde, la faiblesse de nos équipements et peut-être même les carences d’un commandement dépassé par l’art de la guerre.

Les sénateurs découvrent donc que les gesticulations de Macron à l’étranger et notamment sa dernière tournée désastreuse en Afrique, sont à l’origine du renversement des alliances. Qu’ont dit ces sénateurs lorsqu’il s’est moqué d’un président en plein discours, quand il est apparu en boite de nuit, débraillé, faisant la fête comme un vulgaire noceur ? Par leur silence, ces sénateurs ont cautionné la dérive actuelle. Mais pire, l’Afrique semble plus importante que la France à leurs yeux. Auraient-ils des intérêts dans nos grandes entreprises qui opèrent sur ce continent ? Pas une once de compassion pour leurs compatriotes, jamais soutenus dans leurs aspirations et désirs, rien sur l’inique loi sur les retraites. À quoi servent ces gens devenus au fil du temps, les valets serviles du pouvoir qu’ils ne cessent de soutenir par leurs votes ? Il ne faut pas seulement regarder vers l’Afrique, mais aussi se pencher sur le territoire national et sa situation dramatique, par leur grande faute. Responsables avec le président, de la déchéance de notre pays, de son déclassement, de son naufrage. Ils laissent Macron au pouvoir, lui facilitent la vie, sont les complices actifs de ce régime et viennent écrire leurs griefs bon teint dans le Figaro : quelle pitrerie.

Il est devenu indécent d’entendre pleurnicher, de supporter de faux outrages, des révoltes truquées, quand les affaires ne cessent de démontrer la corruption avancée ou les conflits d’intérêts dans lesquels Macron et son gouvernement sont impliqués. On en est à la trahison. La Bérézina a lieu dans tous les domaines et les citoyens sont trompés en échange de la préservation de privilèges. Il faut se souvenir qu’aucun régime n’est perpétuel, que le processus républicain de destitution s’impose et que le peuple pourrait, à force, ne pas pardonner les années de double langage et de tromperie des caciques du Luxembourg.