-14/11/2025- Ce qui frappe d’abord, c’est que cette hausse de la contribution française à l’UE n’est même plus un véritable choix politique : l’Assemblée nationale ne fait qu’entériner des montants qui lui sont pratiquement imposés par les règles européennes. La France n’a qu’une marge infime ; l’essentiel relève de mécanismes automatiques. En clair : nous payons, et nous n’avons quasiment plus la main.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
La France va verser près de 29 milliards d’euros en 2026. Il y a quelques années encore, en 2017, on était autour de 18 milliards. Si la trajectoire se poursuit, on dépassera les 30 milliards avant 2027. Autrement dit : une augmentation de plus de 70 % en dix ans. Qui peut raisonnablement appeler cela un effort « maîtrisé » ?
En retour, la France reçoit environ 16 à 17 milliards d’euros par an sous forme de fonds européens : aides agricoles, projets régionaux, recherche, cohésion, etc. C’est loin de compenser ce qu’elle verse. Et ces fonds sont souvent conditionnés, cofinancés, soumis à des programmes rigides. Ce ne sont pas des “cadeaux”, encore moins un remboursement.
On nous explique traditionnellement que l’avantage de l’UE compense cette différence grâce au « marché unique », au « poids diplomatique européen » ou à « la cohésion territoriale ».
Mais soyons sérieux :
- le marché unique a surtout mis la France en concurrence frontale, sans protection, au détriment de secteurs entiers, en particulier l’agriculture ;
- le poids diplomatique européen est devenu quasiment nul : l’UE n’influence plus aucune grande décision internationale ;
- la cohésion, enfin, est un slogan technocratique : tout le monde voit bien que l’Allemagne tire l’essentiel des avantages structurels.
la France verse toujours davantage, reçoit proportionnellement de moins en moins, et les prétendus bénéfices censés équilibrer tout cela sont faibles, contestables ou largement illusoires.
C’est ce déséquilibre, désormais structurel, qui finit par devenir difficile à justifier aux yeux d’un pays à qui l’on demande en permanence de “faire des efforts”.
